30. statuette de pharaon agenouillé Bronze 17,5 x 5,4 x 5,9 cm XXVI e dynastie FGA-ARCH-EG-12 PROVENANCE : Sotheby s Londres, 28 mai 1883, lot n o 46 Collection Lt. Gen. A. H. L.-F. Pitt-Rivers (1827 1900), Farnham, Grande-Bretagne Christie s Londres, 12 décembre 1990, vente 4432, lot n o 226 EXPOSITIONS : Reflets du divin 2001 Ancient Egypt Art & Magic 2011 PUBLICATIONS : PITT-RIVERS 1882 1883, vol. I, p. 223, lot 46 CHAPPAZ et CHAMAY 2001, p. 56, n o 41 HILL 2004, pp. 195 196, pl. 54, n o 127 BIANCHI 2011, pp. 182 183, n o 69 Cette statuette de bronze représente un pharaon agenouillé sur le sol, les bras le long du corps et les mains reposant sur ses cuisses. Il porte un pagne strié assuré à la taille par une ceinture décorée, un large collier à six rangées, ainsi que la couronne blanche de Haute-Égypte, autrefois ornée d un uræus à présent perdu. Les traits de son visage sont façonnés avec soin, de même que ses doigts et ses orteils, au point que même les ongles y sont figurés. Son torse à taille de guêpe est formé de manière bipartite, et les deux côtés du sternum se reflètent l un l autre. La cage thoracique est effacée, de sorte que le torse et l abdomen se fondent en un seul tenant. La ceinture de son pagne est basse sur ses hanches et repose en-dessous du nombril, très enfoncé et en forme de goutte. Les gestes de ses mains, placées verticalement et face à face avec les paumes ouvertes, doigts serrés, indiquent que la statuette devait auparavant soutenir une pièce à présent perdue, représentation de divinité ou naos, peut-être avec l image d une divinité à l intérieur. La dépression en forme d ellipse au milieu du torse, au niveau des biceps, semble être une trace créée au point de contact ou de fixation entre l objet manquant et la statuette. Les tenons inférieurs, sous les pieds et les genoux, indiquent que cette statuette était à l origine fixée à une base plus large faisant partie d une composition de groupe : le roi était peut-être agenouillé devant une divinité, ou inséré sur le pont d un bateau cérémoniel porté en procession. Les statuettes de bronze de pharaons anépigraphes et aux traits idéalisés sont notoirement difficiles à dater. La tête relativement ronde et le fait que la couronne soit enfoncée assez profondément sur le front, presque à la hauteur des sourcils, se retrouvent dans la statuaire monumentale des rois de la XXVI e dynastie, d où notre datation de cette statuette. 126
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31. grande statuette de taureau apis Bronze avec incrustations de pierre blanche et noire 16 x 6,5 x 16 cm XXVI e dynastie FGA-ARCH-EG-371 PROVENANCE : Collection M me Elias-Vaes, début des années 1970 Christie s Londres, 29 avril 2010, vente 5487, lot n o 185 EXPOSITION : Ancient Egypt Art & Magic 2011 PUBLICATION : BIANCHI 2011, pp. 214 215, n o 85 PARALLÈLES : Oxford, The Ashmolean Museum, n o inv. 12879.332 : MALEK 1999, pp. 401 410 WEISS 2012, pp. 55 56 et pp. 293 294, Type T 28, pl. 47a-j Inhabituellement grande pour son thème, cette statuette de bronze moulée représente un taureau marchant fixé sur une base rectangulaire intégrée. Son œil droit présente encore des incrustations d origine. Le corps présente les caractéristiques physiques que chaque taureau Apis devait comporter, l identification de cette statuette comme une représentation de cet animal sacré est donc assurée. Ces caractéristiques, faciles à insérer dans le moulage du bronze, comprennent une marque en forme de triangle inversé sur le front, l image d un vautour au dos, et des poils doubles à la queue. Cette statuette montre d autres éléments, incluant un scarabée ailé et un tapis dorsal décoré, dont les motifs croisés et hachurés suggèrent un tissu brodé, ainsi qu un large collier. La tête de l animal est ornée d un disque solaire muni d un uræus. Le taureau Apis était une forme animale de Ptah, dieu créateur de Memphis, et était souvent considéré aussi comme l intermédiaire de ce dieu. Les statuettes de bronze qui le représentent étaient probablement des offrandes votives déposées dans les sanctuaires locaux par les pèlerins, soit pour demander une faveur au dieu, soit pour le remercier d un vœu exaucé. Cette statuette est un véritable double, en plus petit, d un autre exemplaire conservé à l Ashmolean Museum d Oxford. Les détails des deux statuettes sont si proches, notamment dans la stricte conformité de tous les motifs incisés, que l on peut imaginer qu elles soient contemporaines et pourraient être issues du même atelier, qui semble s inspirer de modèles similaires. L exemple d Oxford est inscrit pour un fonctionnaire faisant partie de la suite d une fille de Psammétique I er, et pourrait bien être issu d un atelier royal. Les points communs avec cette statuette suggèrent que les deux sont contemporaines, et que notre Apis pourrait provenir du même atelier royal. 128
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32. égide Ménat Bronze, yeux incrustés de calcaire peint ménat : 16,2 x 11, 9 x 3,5 cm ; égide : 14,1 x 7 x 1,1 cm XXVI e dynastie FGA-ARCH-EG-409 PROVENANCE : Collection particulière, Allemagne, acquis dans les années 1950 Rupert Wace Ancient Art, Londres, 10 décembre 2010, lot n o 12 PUBLICATION : CHAPPAZ 2012, pp. 53 55, fig. 13 PARALLÈLES : ROEDER 1956, pl. 64d, y compris g et i pour le ménat Un parallèle proche est illustré dans KAISER 1967, n os 821 822. Pour un exemple du même type, voir PAGE-GASSER et WIESE 1997, pp. 256 259, n o 171B Une égide à incrustations similaires, mais avec la tête de Mout, est illustrée dans AUBERT et AUBERT 2001, pl. 21 ; pl. 19 montre une tête d Isis, mais sans les incrustations. WEISS 2012, pp. 367 369, «Kragenprotomen», pl. 63c-e et p. 375, pl. 64d Inscription p. 271 Cet objet rituel combine plusieurs parties moulées séparément, un ménat, ou contrepoids de collier, et une égide du grec aigis désignant une sorte de bouclier qui prend ici la forme d un large collier surmonté par la tête humaine d une déesse dont les yeux sont incrustés de calcaire peint en noir pour indiquer les pupilles. Elle porte une perruque tripartite segmentée, au sommet de laquelle se trouve, moulé à part, un modius ou petit cercle orné de cobras, lequel sert de base à une paire de cornes de vache encadrant un disque solaire. Deux consoles striées mais non articulées encadrent la perruque sur la partie supérieure horizontale de l égide, laquelle est ornée de deux fines bandes horizontales, celle du haut avec des stries verticales, celle du bas avec des chevrons dont les pointes sont dirigées vers la déesse. Ces bandes sont rattachées à cinq séries concentriques d éléments floraux formant le traditionnel collier large associé aux objets de ce type. Un œil-oudjat sacré en constitue le motif central. À en juger par les quatre lignes décorées placées au-dessus, on peut considérer que cet œil-oudjat est une amulette elle-même suspendue à un autre collier composite, par un procédé de mise en abyme. Quant au contrepoids-ménat, il présente une forme traditionnelle, avec un manche permettant de tenir l objet en main, terminée dans la partie inférieure par un élément circulaire. Une paire d uræi au capuchon bien visible, un disque solaire sur la tête, reposent sur l élément circulaire rattaché au manche, et regardent vers l extérieur. L élément circulaire comporte une représentation d un faucon sur un élément rectangulaire, regard dirigé vers la droite, au-dessus d un plan d eau en forme de signe-neb rempli de vaguelettes. Il s agit là d une représentation d Horus à Chemmis. Le manche présente une déesse debout et regardant vers la droite, vêtue d une robe-fourreau et portant une perruque similaire à celle de la déesse sur l égide. Elle porte également une paire de cornes de vache encadrant un disque solaire, et tient un signe-ânkh dans la main droite, dirigée vers le bas, et un sceptre papyriforme dans la gauche, attribut habituel des déesses. Elle semble se tenir dans un naos. Une brève inscription identifie la déesse comme «Isis la Grande, mère du dieu». 130
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