Régime français Culture et mouvements de pensée
1. La vie au Canada
Une nouvelle identité Les gens qui immigrent en Nouvelle-France arrivent avec une culture et des coutumes qui sont propres aux régions de France d'où ils viennent.
L identité canadienne L isolement de la colonie, les particularités du territoire et du climat canadien, les échanges avec les Amérindiens et l idée d entraide et de survivance de la population de la colonie va créer une nouvelle identité chez ses habitants. Tout au long du régime français, les colons vont s identifier de moins en moins comme Français et de plus en plus comme canadiens.
L habillement Les colons de Nouvelle-France portent le même type de vêtements qu en France. Mais, les froids hivers canadiens poussent les colons à modifier leur habillement ou à emprunter des vêtements aux Amérindiens.
L habillement - le capot à la canadienne : type de manteau d hiver avec un capuchon et qu on serre à la taille avec une ceinture pour se protéger du froid; - Les mocassins amérindiens remplacent les chaussures et les sabots qui ne protègent pas assez du froid; - Les bas sont souvent remplacés par des jambières ou mitasses qui protègent toute la jambe; - chapeau de laine qui couvre les oreilles;
Habillement en Nouvelle-France
Autres emprunts amérindiens Les colons de la Nouvelle-France vont emprunter autres choses aux Amérindiens: - Moyens de se déplacer : raquette, traîneau et canot - Alimentation : courge, maïs, sirop d érable, tabac à pipe
Autres emprunts amérindiens
Se loger Au 17e siècle, les habitations des premiers colons sont assez rudimentaires (simple, de base). Elles sont souvent faites en bois et ont une seule pièce.
Se loger Au 18e siècle, les colons défrichent les terres et les maisons s agrandissent, incluant parfois 2 ou 3 pièces. L apparition des poêles en font améliore aussi le chauffage.
Se loger Dans les campagnes, des maisons en pierre des champs sont parfois construites. Ces maisons sont plus sécuritaires que celles en bois. Les toits en pente permettent d éviter l accumulation de neige. Maison Leber Lemoyne, Lachine
Maison Lamontagne - Construite en 1744 - située à Rimouski - Comprend une partie en bois et une partie en pierre (rajoutée au XIXe siècle).
Maison Antoine-Pilon - situé à Pointe-Claire - construite en 1706 - Son premier propriétaire est Antoine Pilon, de Bayeux en Normandie - 13 enfants sont nés dans cette maison
Maison Armand - construite entre 1730 et 1735 - située sur le boulevard Gouin est à Montréal - petite dimension - structure en pierre des champs
Maison Saint-Gabriel - reconstruite entre 1693 et 1698 suite à un incendie - situé à Pointe-St-Charles, Montréal - structure en pierre des champs - maison à deux étages
Manoir Mauvide-Genest - Manoir seigneurial - Construit en 1735, par le seigneur Jean Mauvide - situé à l île d Orléans
Se loger Dans les villes, les maisons en bois sont rapidement remplacés par la brique ou la pierre, suite à de multiples incendies.
Maison Guillaume Estèbe - construite en 1752 - maison typique de la ville - construite par le bourgeois Guillaume- Estèbe - située à Québec
La maison Pierre du Calvet - exemple typique de l architecture urbaine - construite en 1725 - construite selon les critères pare feu demandés par les intendants suite à un grave incendie à Montréal en 1721 - situé à Montréal
2. Le contrôle de l Église catholique
L évangélisation des Amérindiens Le clergé catholique utilise rapidement les explorations au Canada comme occasion pour convertir les Amérindiens à la religion catholique. En effet, la montée du protestantisme et de l Islam en Europe explique le besoin pour l Église de Rome de trouver de nouveaux croyants.
Les Récollets L ordre des Récollets arrivent dans la vallée du St-Laurent dès 1615. Les missionnaires vont dans les villages amérindiens et doivent apprendre leur langues pour les convertir. Ce sont des missionnaires.
Les Jésuites Les Jésuites débarquent d abord en Acadie entre 1611 et 1613 et se rendront dans la vallée du Saint-Laurent en 1625, partageant les missions des Récollets. En 1632, ils obtiennent le monopole de l évangélisation des Amérindiens.
Les Ursulines Pour aider les Jésuites, d autres ordres religieux viennent s établir en Nouvelle-France. C est le cas des Ursulines, qui arrivent en 1639 et enseignent aux jeunes Amérindiennes et aux jeunes filles des colons français.
Évangélisation et sédentarisation Lorsque les Amérindiens sont convertis à la religion catholique, on essaie aussi de les convertir au mode de vie à l européenne. Des églises sont construits dans les missions qui deviennent de véritables villages. Les Amérindiens adoptent les vêtements, les maisons et la langue des Français. On les appelle les Amérindiens domiciliés.
Des missionnaires laïcs Certains laïcs (qui ne sont pas des membres du clergé) vont aussi essayer d évangéliser les Amérindiens. En 1642, la société Notre-Dame de Montréal, dirigé par Paul Chomedey de Maisonneuve, décide de créer une mission sur l île de Montréal pour convertir les Iroquois. C est ainsi que Ville-Marie est créé.
Des missionnaires laïcs Si la petite colonie survit, les Iroquois résistent à leur évangélisation et attaquent souvent la petite communauté. En 1663, la communauté religieuse des Sulpiciens prend le contrôle de l établissement de Ville-Marie.
Les missions iroquoises Les Iroquois vont longtemps résister aux essais des Français pour les évangéliser. En 1667, les Jésuites fondent la mission iroquois de Kentaké. En 1716, cette mission sera relocalisée à Kahnawake. Ce site est aujourd hui une réserve Mohawk
L Église catholique et les colons français En Nouvelle-France, les membres du clergé jouent un rôle très important : ce sont eux qui sont en charge de l éducation, des soins de santé et des services sociaux. L évêque, représentant du pape dans la colonie, est un personnage hautement respecté. À partir de 1663, il siège au conseil souverain et participe aux prises de décisions de la colonie.
Mgr François de Montmorency Laval, premier évêque de la colonie
Plusieurs communautés religieuses sont en charge d enseigner aux Amérindiens et aux enfants de colons. L enseignement est grandement orientée vers l enseignement religieux (les valeurs et les pratiques catholiques). Pour faire cela, on apprend aussi la lecture. Certains enfants apprennent aussi le calcul et l écriture. Ce sont surtout les enfants des colons plus riches qui reçoivent l enseignement. La majorité des colons sont analphabètes (ne savent pas lire ou écrire).
L enseignement - Ursulines : enseignement des filles; un pensionnat est fondée à Québec pour les jeunes filles de la campagne. - Jésuites : enseignement des garçons; fondation du premier lieu d enseignement de la colonie en 1635, à Québec. - Congrégation Notre-Dame : enseignement des filles à Montréal dès 1659; fondée par Marguerite Bourgeois. - Sulpiciens et frères Charrons : enseignement des garçons à Montréal.
Collège des Jésuites Construit en 1635, pour l enseignement primaire et le cours classique (secondaire). En 1708, on y ouvre aussi une école de navigation. Ils sera occupé par l armée britannique et détruit après la guerre de Conquête.
Séminaire de Québec Fondé en 1668 par Mgr Laval, évêque, pour former des prêtres et enseigner aux garçons.
Monastère des Ursulines - Fondé à Québec en 1642 par Madame de la Peltrie et Marie de l incarnation.
Les soins de santé et les services sociaux Certaines communautés religieuses vont se dévouer aux soins de santé et à l aide aux pauvres. - Les Augustines à Québec - Jeanne Mance (laïque) et les soeurs Hospitalières à Montréal l
L Hôtel-Dieu de Québec Fondé en 1639 par les Augustines. Premier hôpital de la Nouvelle-France
Hôtel-Dieu de Montréal Fondé en 1642 par Jeanne Mance et confiée aux soins des soeurs hospitalières
Hôpital général de Québec Fondé en 1693 par les soeurs Augustines
Hôpital général de Montréal Fondé en 1693 par les frères Charron. En 1747, il est confié aux soeur de la Charité.
Les paroisses La première paroisse, Notre-Dame de Québec, est fondée en 1664. Au cours des 17e et 18e siècles, 25 autres nouvelles paroisses sont créées en Nouvelle-France. Les paroisses divisent le territoire de la colonie et sont sous la charge d un curé (prêtre).
Les paroisses de la région de Québec
L église paroissiale Le curé est le personnage central du village et l église est souvent le bâtiment le plus haut et le plus important. L église est le lieu de rassemblement des habitants, surtout le dimanche après la messe. Dans les campagnes ou il n y a pas vraiment de journaux et ou les gens ne savent pas lire, les annonces, ordres et nouvelles importantes sont partagés sur le parvis de l église.
Les règles de l Église Les principes de la religion catholique dictent les manières de pensée et les conduites des colons. L Église interdit ou juge certains comportements immoraux comme la consommation d alcool, les bals, les jeux de hasard, la littérature ou les pièces de théâtre profane (thème non-religieux), le travail le dimanche, la contraception, les relations hors-mariages, etc.
Les règles de l Église Les habitants doivent aussi communier et assister à la messe du dimanche. Les habitants qui ne respectent pas les demandes de l Église peuvent être humiliés publiquement par le prêtre ou jugés et rejetés de la communauté. Ceux qui font des péchés (sins) doivent se confesser et demander pardon, sinon ils pourraient aller en enfer à l heure de leur mort.
3. L Absolutisme royal
Définition L absolutisme royal est le principe selon lequel le dirigeant d un État, souvent le roi, détient un pouvoir absolu, qui lui viendrait de Dieu.
Principes - Le roi est l autorité suprême en France mais aussi dans toutes les colonies françaises - Tous les habitants doivent se soumettre à son autorité, même les membres du clergé - Les décisions du roi ne peuvent être contestées, car son pouvoir lui vient de Dieu
Manifestation dans la colonoe Le roi de France ne viendra jamais en Nouvelle-France, mais on peut quand même ressentir son importance dans la colonie: - il a le pouvoir sur les compagnies (c est lui qui donne les monopoles); - le gouverneur et l intendant sont les représentants du roi dans la colonie (c est lui qui les choisit); la résidence du gouverneur et le palais de l intendant sont richement décorés pour montrer la puissance et l importance du royaume de France;
Manifestations dans la colonie - présence des armoiries du roi de France sur les édifices importants (fortifications, château St-Louis, etc.) - les lieux publics sont la propriété du roi de France - Nom de certains lieux en l honneur des rois de France : - chemin du roy (route entre MTL et QC) - Louisiane (en l honneur de Louis XIV)
L église paroissiale