II) Le Proche & le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la WW1 (7)

II) Le Proche & le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la WW1 (7) 1) Comment les dominations ottomanes puis européennes ont-elles permis le maintien durable d une grande diversité de communautés? 1.1) Le système impérial ottoman 1.2) L intervention des puissances coloniales 1.3) Les premières indépendances nationales 1.4) L Etat d Israël 2) Dans quelle mesure la situation stratégique & la richesse en pétrole du Moyen-Orient déterminent-elles la géopolitique de la région? 2.1) Découverte d hydrocarbures & contrôle des détroits. 2.2) Enjeux autour de «l or noir» 2.3) Enjeux autour de «l or bleu» 2.4) Une zone stratégique pour les grandes puissances 3) Comment expliquer les tensions internes dans les Etats du Moyen-Orient? 3.1) Les grands clivages au Moyen-Orient 3.2) Des Etats fragmentés 3.3) Les nouvelles formes de la contestation 1

II) Le Proche & le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la WW1 Grand angle p282-283 «Le Proche & le Moyen-Orient, une zone de tensions, un foyer de conflits» Photo 1 p280 «Frontière Liban / Israël, 2010» Photo 2 p281 «Char de la Finul au Liban, 2005» En France, l expression «Proche-Orient» désigne traditionnellement les régions de l Est du bassin méditerranéen, de la Turquie à l Egypte (l ancien «Levant»). L expression «Moyen-Orient», quant à elle, s est imposée depuis un siècle sous l influence des Anglo-Saxons, notamment à l issue de la Seconde Guerre mondiale, la «route des Indes». Géographiquement, le Moyen-Orient se définit comme l ensemble des pays de l Asie de l Ouest et du Sud-ouest, de la Turquie à l Iran, voire l Afghanistan, et du Sud du Caucase à la péninsule Arabique, ensemble qui comprend en outre l Égypte. Quels facteurs font de la région un foyer particulier de conflits et comment agissent-ils? Pourquoi ces conflits ont-ils dans le monde une telle résonnance, tant par leurs conséquences directes que par leur retentissement? 1) Comment les dominations ottomanes puis européennes ont-elles permis le maintien durable d une grande diversité de communautés? Carte «Le Moyen-Orient en 1914» 1.1) Le système impérial ottoman L Empire ottoman a contrôlé pendant des siècle la majeure partie du Proche-Orient à l exception de l Iran & du Sud de l Arabie. Pressions anglaise à l Ouest (Egypte occupée en 1882, sous protectorat en 1914) & à l Est (frontière Perse / Empire des Indes) + russe au Nord (Nord de l Iran autour de la Caspienne) = alliance avec Allemagne dans la WW1. Vaincu, l Empire ottoman est démembré par les alliés lors du traité de Sèvres en 1920. 2

L Empire Turc est 1 califat depuis le XVI, musulman à majorité sunnite, qui pratique une politique communautariste. Le sultan est le chef politique & militaire, gardien de l Islam mais une grande autonomie est laissée aux communautés religieuses (les millet) ou linguistiques : prêtres & évêques, rabbins collectent les impôts auprès des chrétiens & des juifs & exercent la justice. 1.2) L intervention des puissances coloniales Photo 2 p286 «La puissance britannique en Palestine» Présence européenne ancienne France dispose de puissants intérêts économique dans les ports du Levant (Beyrouth, Alexandrie ) & se veut protectrice des communautés catholiques. Russie cherche à atteindre les mers chaudes via les détroits & s appuie sur les chrétiens orthodoxes. Grande Bretagne veut protéger le route des Indes = contrôle sur l Egypte pour le contrôle du canal de Suez. En 1908, la découverte de pétrole en Iran suscite des convoitises. Pendant le WW1, les Britanniques s emparent de Bagdad & de Jérusalem, leurs alliés arabes de Damas (1916) en échange de la promesse faite au chérif Hussein de la Mecque de la création d un royaume arabe. Dès 1916, les accords Sykes-Picot prévoient un partage des territoires arabes de l Empire ottoman entre la France & le Royaume-Uni. Dossier p286-287 «Le système des mandats au Proche-Orient» En 1920, les Français & les Britanniques se partagent la région en établissant des mandats.(traité de San Remo) La Syrie revient à la France qui la scinde en 2 en créant le Liban, la Palestine & la Mésopotamie reviennent à la Grande-Bretagne. = premier motif de rancœur pour les Arabes à l égard des puissances coloniales occidentales. Ils ont le sentiment d un remplacement d une domination étrangère, stagnante & décadente à une autre domination étrangère, européenne & chrétienne, mais à la civilisation en pleine expansion technique. Le roi Faysal, floué, déclare l indépendance de la Syrie & de la Palestine en mars 1920, mais il est rapidement battu par les français qui prennent possession des lieux le 25 juillet 1920. 3

1.3) Les premières indépendances nationales Carte 2 p285 «Etats, populations & religions en Orient au lendemain de la WW1» Texte 4 p285 «Le kémalisme» Turquie & Iran En 1924, Mustafa Kemal Atatürk met fin au sultanat & fonde la république laïque de Turquie après avoir expulsé les forces d occupation britannique, française, italienne & grecque. Politique de modernisation & d occidentalisation : droit de vote des femmes, changement d alphabet. En Iran, l Empire des Qajar est renversé en 1925 par un militaire, Reza Shah Pahlavi qui occidentalise son royaume (interdiction du port du voile.) Texte 1 p304 «La naissance de l Arabie Saoudite» La disparition du califat accroit la concurrence entre les dirigeants de la région : en 1924, l émir wahhabite Abd al-aziz chasse le chérif de la Mecque & fonde le royaume d Arabie Saoudite en 1932. Les britanniques soutiennent les dirigeants arabes modérés & accordent l indépendance à l Irak en 1932 (Is avaient placé sur le trône le roi Faysal en 1921, une compensation après le traité San Remo) à l Egypte en 1936. WW2 : Les Anglais renforcent leur présence dans la zone en protégeant les ressources pétrolières du golfe Persique & le canal de Suez. L Afrikakorps est stoppé à El Alamein en 1942 La France doit abandonner les mandats au Liban (1943) & en Syrie (1946) pendant que la Grande-Bretagne peine à se maintenir en Palestine. 1.4) L Etat d Israël Dossier p290-291 «La naissance de l Etat d Israël & la première guerre israéloarabe» L immigration juive en Palestine Texte 3 p285 «La déclaration Balfour» Déclaration Balfour 1917 : le ministre britannique des affaires étrangères reconnaît officiellement le sionisme (la création d un «foyer national juif» en Palestine). 85 000 Juifs en Palestine en 1914, 136 000 en 1925. Observateurs arabes contestent la légitimité biblique en faisant référence à l antériorité des Cananéens. 4

Affrontements intercommunautaires Limitation de l immigration aux USA en 1924, Hitler en Allemagne 1933 = + 210 000 immigrants juifs entre 1933 & 1939 : augmentation rapide des effectifs du Yishouv (implantation juive en Palestine). La distinction faite par les Arabes entre Juifs & sionistes s estompent. Progression de l antisémitisme dans les sociétés arabes, notamment du Maghreb. Heurts de + en + violents entre juifs & arabes (200 morts à Jérusalem en 1929). Echec de l arbitrage britannique Révolte des Arabes de Palestine de 1936 à 1939. Malgré de fortes divisions entre arabes, constitution d un Haut Comité arabe dirigé par le mufti (autorité de l Islam sunnite) de Jérusalem, Amin al-husseini qui exige l arrêt de l immigration juive & la fin du mandat britannique. Répression sévère (3000 à 6000 Arabes tués) mais limitation de l immigration juive obtenue en 1939. La communauté juive s organise : partis politiques, syndicat, université de Jérusalem (1925), tissu associatif, assemblée législative & 1 «gouvernement» avec l Agence juive. Apparition de groupes paramilitaires d extrême-droite (Irgoun ) qui «complète» l action de l Haganah (organisation juive d autodéfense fondée à l époque ottomane) La WW2 sépare définitivement les destins des peuples arabes & juifs : nombre d Arabes sont plutôt favorables aux Allemands (1 régiment irakien est fournit à la Wehrmacht ) Les Juifs favorables aux alliés sont incorporés & formés dans les forces britanniques dans la Brigade juive, noyau de la future Tsahal. Après le WW2, le Shoah renforce les revendications sionistes mais les Britanniques souhaitent ménager les Arabes (canal de Suez). L entrée est interdite aux immigrants juifs Exodus : Le 28 avril 1947, 4 500 rescapés de la Shoah à bord de l Exodus sont interdits d accoster au port de Haïfa par les autorités britanniques & contraints de retourner à Hambourg. Parfaitement exploité médiatiquement, cette affaire joue grandement dans le succès du plan de partage de 1947 à l ONU 5

Texte 1 p290 «La résolution 181 de l ONU» Mais augmentation des violences = retrait des Britanniques qui confient le sort de la Palestine à l ONU. Résolution 181 du 29/11/1947 met fin au mandat britannique & établit un plan de partage de la Palestine, avec un statut international pour Jérusalem. La création de l Etat d Israël Plan de partage de l ONU est refusé par les Arabes = début de la guerre civile (1947-1948). Massacre d une centaine de villageois arabes à Deir Yassine en avril 1948 «vengé» par l assassinat de 70 infirmières & médecins juifs. Plan Daleth : autorités sionistes ordonnent la destruction de villages arabes & l expulsion de leurs habitants afin de sécuriser les implantations juives. Photo 2 p290 «La naissance d Israël» Première guerre israélo-arabe (1948-1949). Le 14 mai 1948, Ben Gourion proclame la naissance de l Etat d Israël (reconnu par URSS & USA) = nakba (catastrophe) pour les Palestiniens Regroupés depuis 1945 dans la Ligue Arabe, les Etats arabes déclarent la guerre à Israël. Carte 4 p291 «Le Proche-Orient transformé par la guerre de 1948-1949» Victoire surprise de Tsahal & armistice de Rhodes (pas de traité de paix qui reconnaitrait Israël & ses frontières). Le 24 avril 1949, Israël est admis à l ONU après avoir obtenu 1 accord sur le partage des terres : le Néguev devient israélien, la bande de Gaza passe sous administration égyptienne. Pour les Juifs, c est l aboutissement d une guerre d indépendance, pour les Arabes, c est la catastrophe : la naqba. Dès lors, la brouille entre Juifs & Arabes devient insoluble. Juillet 1950 : loi du retour (tout Juif à le droit d habiter en Israël) accentue le sentiment arabe d être colonisé. Répercussions dramatiques pour les minorités juives : 40 000 juifs d Egypte fuient entre 1956 & 1960, 70 000 victimes de pogroms en Irak entre octobre & novembre 1949) Carte 5 p291 «Le départ des Palestiniens» Le sort des 800 000 réfugiés palestiniens vers Gaza, la Cisjordanie ou le Liban n est pas réglé. Conclusion Les Etats du Moyen-Orient sont récents & leurs frontières, héritées de la colonisation, regroupent une très grande variété de peuples & de confessions qui ont bénéficié d une large autonomie sous la domination ottomane. 6

2) Dans quelle mesure la situation stratégique & la richesse en pétrole du Moyen-Orient déterminent-elles la géopolitique de la région? Dessin 5 p293 «Nasser, grand vainqueur de la crise de Suez» 2.1) Découverte d hydrocarbures & contrôle des détroits. Carte 1 p298 «Une ressource stratégique» La découverte de gisements d hydrocarbures accroit l enjeu stratégique que représente la région. Exploitation des puits de pétrole commence en 1908 dans le Kurdistan iranien, puis au Bahreïn, en Irak & en Arabie Saoudite. Carte p298 «Le transport maritime des hydrocarbures» Usage croissant de «l or noir» créé un déséquilibre à l échelle mondiale entre cette zone de gisement (90% des réserves de pétrole conventionnel) & les zones de consommation. A l échelle régionale, apparition d un fossé grandissant les pays producteurs & les autres (Turquie, Afghanistan, Liban ) Dossier p292-293 «La crise de Suez, 1956» Les routes du pétrole, de + en + stratégiques, deviennent très sensibles au bouleversement géopolitiques. La nationalisation du canal de Suez en 1956, provoquent sa fermeture & la construction de supertankers de 500 000 T destinés à contourner l Afrique. La guerre des 6 jours en 1967 En fait, la lutte contre Israël permet de masquer les rivalités entre les pays arabes. En réponse à la fermeture du détroit de Tiran aux navires israéliens, Israël riposte en attaquant l Egypte, la Syrie & la Jordanie, réduite en 6 jours. Israël occupe le Golan, la Cisjordanie (dont Jérusalem-Est), la bande de Gaza & le Sinaï. La résolution 242 exige la restitution des territoires occupés & la reconnaissance de l Etat d Israël par ses voisins. Guerre du Kippour en 1973, en partie motivée pour récupérer les rentrée du canal fermé depuis 1967 (rive droite occupée par Tshal). Photo 5 p289 «Accords de camp David» En 1978, les accords de Camp David entre Israël & l Egypte permettent la réouverture du canal. = échec du nationalisme arabe (reconnaissance d Israël par l Egypte en échange du Sinaï + aide financière US) mais l Egypte est exclue de la Ligue arabe & Anouar el-sadate est assassiné en 1981 par des islamistes 7

2.2) Enjeux autour de «l or noir» Dossier p298-299 «Le pétrole au cœur des conflits» Exploitation des hydrocarbures fait l objet d une concurrence acharnée entre les grandes puissances. Partage des bénéfices issus de l exploitation se fait au profit des majors britanniques & américaines les «7 sœurs»: BP, Esso-Shell, l Arabian American Company (Aramco) Elles sont progressivement contraintes d augmenter les royalties qu elles reversent aux pouvoirs locaux. De 16% en Iran à 50% au milieu du siècle = règle du fifty-fifty appliquée par Aramco en Arabie Saoudite depuis 1933. Les revenus pétroliers de l Irak x56 sous le règne de Faysal (1921-1933)!! Texte 4 p299 «Le tournant du choc pétrolier de 1973» A partir des années 1960, les Etats de la région se réapproprient leurs ressources pétrolières dans un contexte d intensification de l exploitation entretenue par la demande croissante des économies de la «triade» en plaine Trente glorieuses. Ils achètent des parts dans les majors ou procèdent à des nationalisations. En 1960, l Iran, l Irak, l Arabie Saoudite, le Koweït & le Venezuela fondent l OPEP pour peser sur les cours mondiaux du pétrole maintenus à des niveaux artificiellement bas par les majors. Prix du baril est passé de 3 $ à 100 $ en 2011. Après la guerre du Kippour (1973) en partie motivée pour reprendre le contrôle du pétrole du Sinaï occupé par les Israéliens, & l échec des Egyptiens & des Syriens, l OPEP décide de réduire sa production jusqu à la restitution des territoires occupés. 1 choc pétrolier avec prix x4 + accroissement des tensions internationales, les USA soutenant Israël & l URSS les Etats arabes.. Revenus = rente financière pour les Etats producteurs qui reviennent partiellement dans les pays développé par le biais d achat d armes notamment (budget militaire Arabie Saoudite = 45 M $ en 2011, 15 M pour Israël, 6 pour l Egypte). Aujourd hui, certains Etats pétroliers diversifient leurs revenus en investissant sur place & dans le monde (Qatar ). En Arabie Saoudite industrialisation progressive à partir de la pétrochimie. 2.3) Enjeux autour de «l or bleu» Carte «L eau, une ressource rare» Maghreb & MO = 6.7% de la pop mondiale & 1.1% des ressources en eau 5 Etats contrôlent 75% de Ces ressources (Turquie, Irak, Afghanistan, Iran, Liban). Très forte croissance démographique (population x4 en 50 ans!!) = besoins agricoles nouveaux (agriculture absorbe 80% des ressources) 8

Mauvaise utilisation ou surexploitation de la ressource : GRA en Lybie, Projet GAP en Turquie = contrôle de 88% des eaux de l Euphrate & 40% de celles du Tigre. (volonté de contrôler les pop kurdes + moyen de pression sur Irak & la Syrie). Hydro-conflictualité apparaît dans le conflit israélo-palestinien : mise en place d 1 réseau d adduction pour capter les eaux des territoires occupés après la guerre des 6 jours = 65% des ressources provenait des pays arabes ennemis!! Solution coûteuse réservées au Etats les + riches (AS, ISR, EAU ) : dessalement & recyclage des eaux usées. 2.4) Une zone stratégique pour les grandes puissances Carte 2 p289 «Le Moyen-Orient divisé par la Guerre froide» Le Moyen-Orient est l 1 des théâtre de la Guerre froide. Pour les USA, outre le pétrole, c est une zone d endiguement par la création d «pont stratégique» entre l Asie occidentale & l Occident pour encercler l URSS. Turquie dans l OTAN en 1952, signature en 1955 du pacte de Bagdad entre la Grande-Bretagne, la Turquie, le Pakistan, l Iran & l Irak. Dès 1950, l URSS pour contrecarrer son isolement initie une propagande contre Israël. En 1956, elle fournit des armes à Nasser & veut apparaître comme le champion des pays arabes (panarabisme avec les partis Baas syrien & irakien). Elle soutient le régime syrien & le FLN pendant la guerre d Algérie. Dossier p300-301 «La guerre Iran-Irak, 1980-1988» Après le révolution islamiste, menacés par la propagande iranienne, les Etats arabes sunnites (mais où vivent des communautés chiites parfois importantes comme au Sud de l Irak) soutiennent Saddam Hussein qui déclare la guerre à l Iran. Il cherche à prendre la tête du monde Arabe, leader d un panarabisme laïc. Guerre de tranchée de 8 ans, 1 m de morts & un statu quo territorial. Conclusion Les grandes puissances interviennent fréquemment au Moyen-Orient où elles utilisent les nombreuses tensions internes pour défendre leurs intérêts énergétiques & stratégiques. 9

3) Comment expliquer les tensions internes dans les Etats du Moyen-Orient? Photo 3 p295 «De la violence politique au terrorisme» 3.1) Les grands clivages au Moyen-Orient Carte «La mosaïque libanaise» Clivages économiques liés à l inégale répartition des ressources en eau & en pétrole Clivages linguistiques entre les mondes sémitiques (Israël & Arabes), ouraloaltaïque (Turquie, Caucase & Afghanistan) & indo-européen (Iran). Clivages religieux entre Islam sunnite auquel se rattache la majorité des pays arabes, l Islam Chiite (Iran principalement, Sud de l Irak), le judaïsme (Israël), les minorités chrétiennes (Liban, Egypte ). Ces clivages sont présents à toutes les échelles (Etat, région, ville). Guerre civile libanaise (1975-1989 accords de Taëf) Très anciennement divisé : montagnes = refuge pour les minorités druzes, alaouites, chiites écartées du pouvoir par les chrétiens maronites (soutenus par la France). Le pays est déstabilisé par l installation de réfugiés palestiniens après «septembre noir» en 1970. Tsahal intervient régulièrement au Sud-Liban (effectivement occupé en 1978) pour lutter contre la «résistance palestinienne» sans que les autorités libanaises n interviennent. 1976, ingérence syrienne (qui durera jusqu en 2005!!) / «résistance palestinienne» / milices chrétiennes (phalangistes) Multiplication d attentats à la voiture piégée. Cf. Sabra & Chatila en 1982 : massacre de civils palestiniens par des phalangistes chrétiens dans des camps de réfugiés du Sud-Liban en représailles à l assassinat de leur chef Gemayel par des Palestiniens, le tout dans l indifférence de Tsahal qui contrôlait la zone. Une branche du Fatah se radicalise & Abou Nidal multiplie les attentats en Europe (rue des rosiers à Paris en 1982) Guerre civile = 100 000 victimes 10

Dossier p296-297 «Les Palestiniens de 1948 à nos jours» Tentatives de création d entités territoriales «cohérentes» après les bouleversement de l après-guerre : Question palestinienne Radicalisation du mouvement national palestinien après la guerre des Six- Jours. Les Palestiniens de Gaza & de Cisjordanie sont sous un régime d occupation israélien. Le Fatah de Yasser Arafat prend le contrôle de l OLP & s affranchit de la tutelle arabe. Adoptée en 1968, la Charte de l OLP revendique la destruction de l Etat d Israël & la création d un Etat palestinien. En septembre 1970, «septembre noir», le roi Hussein de Jordanie dans un soucis d apaisement avec Israël chasse l OLP de Jordanie qui se repli au Liban. Actions terroristes se multiplient : JO Munich en 1972, détournements d avions, de bateaux OLP est soutenue par la Syrie qui occupe le Liban en 1976, profitant de l anarchie qui règne depuis le déclenchement de la guerre civile libanaise en 1975. Pour protéger sa frontière Nord, Israël occupe le Sud-Liban en 1978 & déclenche l opération «paix en Galilée» en 1982. Chassée de Beyrouth, l OLP & Arafat se réfugient à Tunis. Dégradation des conditions de vie dans les camps de réfugiés palestiniens & les territoires occupés = 1 intifada en 1987. Textes 3 p296 «De la lutte armée à la reconnaissance d Israël» Fin de la GF & fin du soutien soviétique = Arafat modère ses position & déclare «caduque» la Chate de l OLP en 1989. De + la Jordanie renonce en 1988 à annexer la Cisjordanie. Après la guerre du Golfe en 1991, les USA poussent ses alliés arabes à la reprise des négociations avec Israël. Photo 1 p294 «Rabin Clinton, Arafat, 1993» En 1991, 1 conférence de la paix entre tous les acteurs de la région à Madrid. Accords d Oslo en 1993. Israël & l OLP se reconnaissent mutuellement, création d une Autorité palestinienne présidée par Arafat en Cisjordanie & dans la bande de Gaza (évacuée par Israël en 2005 ). 1994, signature d un traité de paix entre Israël & la Jordanie. Les accords d Oslo sont rejetés par les extrémistes des 2 bords : les colons juifs implantés dans les territoires occupés soutenus par les partis religieux & la droite refuse de partir ; les partis islamistes, le Hamas dans les territoires palestiniens & le Hezbollah (parti chiite libanais fondé en 1982 avec le soutien de l Iran & de la Syrie prônant la lutte armée contre Israël) multiplient les attentats suicide & les tirs de roquettes. Depuis l assassinat de Rabin par un extrémiste religieux juif en 1995, le processus de paix est au point mort & «la feuille de route» élaborée par les instances internationales n est pas respectée. 11

Photo 6 p297 «La seconde intifada» En 2000, la visite du ministre de la défense Ariel Sharon sur l esplanade des mosquées déclenche la 2 intifada. Israël est intervenu au Sud-Liban en 2006 & a édifié à partir de 2002 une barrière de séparation en Cisjordanie. Opposés au chef de l Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (successeur d Arafat mort en 2004), le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007. Incursion israélienne à Gaza en 2009 pour liquider les chefs du Hamas. Carte «Israël & les territoires palestiniens en 2011» Les négociations buttent sur 3 points principaux : le retour des réfugiés, les colonies juives & le statut de Jérusalem, proclamée «capitale éternelle & indivisible» d Israël depuis 1980. Palestiniens = 10 m 5 m dans l ancienne Palestine : 2.5 m en Cisjordanie, 1.3 m dans la bande de Gaza, 1.2 m en Israël 5 m hors de Palestine : 2 m en Jordanie, 500 000 en Syrie, 420 000 au Liban, 275 000 en Arabie Saoudite, 200 000 aux USA Idem question kurde (26 m sans Etat, répartis dans 4 Etats malgré les promesses britanniques & la mention d un Kurdistan dans le traité de Sèvres). 3.2) Des Etats fragmentés Carte p282-283 «Le Moyen-Orient, une région de tensions & de conflits» Proclamés pour la plupart contre les puissances coloniales, les indépendances ont débouché sur la formation de régimes autoritaires. Les minorités tiennent une place importante dans les enjeux de pouvoir : sunnites & chrétiens dans l Irak de Saddam Hussein, Alaouites & chrétiens dans la Syrie des Assad Elles peuvent être aussi ignorées ou stigmatisées par le pouvoir : Arabes d Iran & d Israël, Kurdes de Syrie, de Turquie, d Irak & d Iran. «Etats éclatés» Liban, Syrie, Lybie, Irak, Jordanie, Afghanistan Question des minorités : Coptes, Arméniens, Kurdes, Zoroastriens, Juifs, Alaouites, Druzes, Chiites, Sunnites. 12

3.3) Les nouvelles formes de la contestation Texte 2 p302 «Affirmation de l Islam politique dans les 70 s» Les pouvoirs autoritaires se sont longtemps maintenus grâce à l appui des grandes puissances dans la GF : interdiction des partis communiste & socialiste dans les Etats alliés des USA, de partis religieux en Syrie. Le conflit israélo-palestinien est instrumentalisé sous la forme d un discours antisioniste. Dossier p302-303 «L affirmation de l islamisme» Les système politique régionaux sont de + en + contestés. L Islam politique a repris le flambeau des indépendances nationales face à l ingérence des grandes puissances. Révolution iranienne en 1979 par l ayatollah Khomeiny, un des chefs du clergé chiite qui renverse la dictature pro-occidentale du Shah d Iran. = chiisme révolutionnaire La même année les soviétiques envahissent l Afghanistan. Avec l aide du Pakistan & de l Arabie Saoudite, les USA arment la résistance afghane essentiellement composée de djihadistes. Carte 4 p303 «Al Qaida, un réseau terroriste transnational» Guerre du Golfe en 1991 sous mandat de l ONU à la suite de l invasion du Koweït revendiqué par l Irak après son échec contre l Iran. La dictature de S. Hussein est maintenue au pouvoir & se renforce : répression violente des Kurdes au Nord & des Chiites au Sud, il s appuie dès lors sur un islamisme radical profondément anti-us. Renforcement de la présence militaire US en Arabie Saoudite «terre sacrée» de l Islam dénoncé par les islamistes radicaux regroupés autour du Saoudien Ben Laden & de son réseau Al Qaida. Ce dernier opère depuis l Afghanistan, devenu le fief des talibans depuis le départ des soviétiques de 1987 à 1989 & une guerre civile entre seigneurs de guerre afghans. Photo 2a p304 «GI s à Tikrīt, 14 avril 2003» 11/09 = Invasion de l Afghanistan par USA & alliés en novembre 2001 + invasion de l Irak en 2003 (sans l aval de l ONU) pour chasser Saddam Hussein accusé à tort de détenir des ADM & de soutenir le terrorisme islamiste. En fait, application de la stratégie des néoconservateurs autour de G. W. Bush : implanter par la force un régime démocratique en Irak pour provoquer un soulèvement en chaîne contre les dictatures. Ben Laden, caché au Pakistan est exécuté par un commando étatsunien le 1 mai 2011. 13

Mais affrontements sanglants entre chiites & sunnites en Irak, talibans restent implantés en Afghanistan & retrait progressif des armées occidentales depuis 2011 = ouverture d une période d incertitude. Accroissement des tensions entre l Iran / occidentaux & Israël sur la question nucléaire depuis l élection de Mahmoud Ahmadinejad en 2005. Texte 5 p303 «Le Hezbollah, mouvement islamiste entre politique & lutte armée» Le Hamas crée en 1987 concurrence les mouvements palestiniens + anciens (Fatah) face à l Etat d Israël, le Hezbollah restent actifs. Influence croissante du wahhabisme saoudien, du salafisme (Confrérie des frères musulmans créée en Egypte en 1928 pour une troisième voie entre communisme & libéralisme) = islamisation des sociétés (Charia source du droit) Carte 4 p295 «Les contestations politiques au Moyen-Orient» Dans les 2000 s, émergence d une opinion publique réclamant + de justice & un partage équitable des richesses locales = «Printemps arabe» Parti de Tunisie en décembre 2010 (chute de Ben Ali), le mouvement de contestation se propage au Moyen-Orient au printemps 2011 : Moubarak en Egypte, Kadhafi en Lybie sont renversés & d autres régimes menacés (Syrie, Yémen). Mais «infiltration» de moudjahidines dans les mouvements de libération (Lybie, Syrie ) + pression sur les nouveaux régimes des islamistes salafistes (Tunisie, Egypte ) Photo 6 p303 «La force stabilisatrice d un parti islamique» Modèle alternatif : l Islam politique «modéré» en Turquie au pouvoir avec Erdogan & l AKP, élu en 2002, réélu en 2007 qui respecte le jeu démocratique & les institutions de la République turque (sous la surveillance étroite de l armée garante des réformes kémalistes). Conclusion Malgré les indépendances, les Etats plus ou moins fragmentés & souvent rivaux restent sous l influence des grandes puissances. L Islam politique remplace le nationalisme dans la lutte contre l occidentalisation. Mais les actions terroristes des djihadistes légitiment l intervention directe des USA dans la région. Enfin, la chute des dictatures lors du printemps arabe en 2011 ouvre une période d incertitude & d instabilité. 14

Conclusion générale Les troubles au Proche-Orient ont d abord pris la forme d une lutte d émancipation classique dans le cadre de la décolonisation. La création de l Etat d Israël fait déraper des tensions vers des guerres israéloarabes. Après 3 défaites militaires, les Etats arabes sont divisés, conscients qu ils ne pourront pas gagner une guerre conventionnelle contre Israël. Ces divisions entre régimes autoritaires ont produit des guerres meurtrières entre peuples arabes & ont facilité la pénétration de l Islamisme radical. La révolution iranienne a contribué à ressouder une civilisation islamique largement fantasmée, comme un substitut au panarabisme laïque de Nasser, du parti Baath (cf. évolution de S. Hussein). Carrefour stratégique pour les grandes puissances, les européens, puis les étatsuniens ont multiplié les interventions & ont entretenu les tensions dans le but de préserver leurs intérêts. Biographies «Atatürk, Nasser, Rabin, Arafat» Frise p281 Révisions p304-305 Méthode étude critique de document p306 «La guerre des 6 jours, guerre israéloarabe de 1967» Méthode étude critique de document p307 «La guerre Kippour, guerre israéloarabe de 1973» Etude critique de document p310 «Les relations entre Israël & l Egypte» Etude critique de document p310 «Le terrorisme palestinien des années 1960-1970» Méthode composition p308 «Les grandes puissances & le Proche & le Moyen- Orient depuis 1918» Méthode composition p309 «Comment expliquer que le Moyen-Orient reste un foyer de conflit depuis la fin de le WW1?» Méthode composition p309 «L accès aux ressources, un enjeu des conflits au Proche & au Moyen-Orient?» Composition p310 «Le Proche & le Moyen-Orient, un lieu de tensions majeurs depuis 1945» Composition p310 «La place & le rôle des religions dans le Proche & le Moyen- Orient» 15