Evaluation de Méthodes d études pour les Reptiles (Reading, 1996)

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Transcription:

Evaluation de Méthodes d études pour les Reptiles (Reading, 1996) Avertissement : cette méthode est issue d une étude menée en Angleterre et nécessite probablement quelques adaptations en fonction des zones géographiques concernées (particulièrement concernant les périodes de recherches optimum), des espèces et des habitats concernés. READING, C.J. (1996) Evaluation of Reptile survey methodologies. Final report. English Nature Research Reports, English Nature, n 200. Institute of Terrestrial Ecolgy L objet premier de cette étude était de déterminer une méthode standard permettant d étudier les Reptiles (présence sur un site étudié) tout en permettant d évaluer la taille des populations et de faire des comparaisons entre sites ainsi que des mesures de l évolution d un peuplement dans le temps sur un site donné. L étude a été réalisée à partir de deux types d approches pratiquées par la plupart des herpétologistes, l observation directe à vue des Reptiles sortis, et la recherche à partir de la pose de plaques où gîtes artificiels. Le temps imparti pour l étude n a pas permis d effectuer des comparaisons entre différents types de gîtes artificiels ; celui qui est proposé dans la méthodologie correspond, a priori, à un type d abri efficace facilement disponible et pratique à installer. Résumé : Les trois années d étude consacrées à cette recherche ont été menées sur un site de 20 ha de Landes à Bruyère au sud de Dorset, entre 1993 et 1995 ; cette lande se trouve entourée d une plantation de conifères (Pins sylvestre). Durant ces trois années, différentes méthodes ont été utilisées sur des surfaces comprises entre 3350 et 5970 m2, avec un nombre de gîtes artificiels par dispositif variant entre 7 et 127 et une densité de gîtes de 14 à 378 par hectare, chacun étant reproduit 6 fois sur la surface à étudier. Chaque année, chaque gîte (ou refuge) dans chaque dispositif a été visité soit 25 fois (1994 et 1995), soit 28 fois (1993) pendant les périodes comprises entre mars/avril et octobre, pour vérifier la présence de Reptiles en suivant un parcours (transect) déterminé permettant également de noter les Reptiles observés en dehors des gîtes. La localisation précise de chaque contact (capture ou observation visuelle) était enregistrée, de même que la température de l air (à 1 m de hauteur), la température au niveau de la végétation et la température à l emplacement précis du point de contact soit sous le gîte, soit à l extérieur. Les données météo étaient notées pour chaque visite (ensoleillement, vent, température et précipitations). Chaque individu pour les trois espèces de serpents concernées était marqué individuellement au moyen d un transpondeur (PIT) inséré sur le coté du serpent à environ 5 cm avant le cloaque. Le total des animaux capturés et (ou) observés pendant la durée de l étude est de : - 321 Coronelles lisses - 44 Couleuvres à collier - 6 Vipères berus - 96 Lézards des souches - 286 Orvets - 1 Lézard vivipare Tableau I : Nombre de Reptiles capturés ou observés chaque année (le pourcentage indique la proportion de Reptiles capturés ou observés sous les refuges et la proportion de Reptiles capturés ou observés en dehors des refuges) 1

a) Au niveau des refuges artificiels Espèce 1993 1994 1995 Total Coronelle lisse 130 (97%) 124 (95%) 55 (96%) 309 (96%) Couleuvre à collier 14 (87%) 21 (84%) 3 (100%) 38 (86%) Vipère bérus 1 (50%) 2 (50%) 0 3 (50%) Lézard agile 12 (27%) 9 (31%) 3 (14%) 24 (25%) Orvet 135 (100%) 111 (99%) 37 (95%) 283 (99%) Lézard vivipare 0 0 (0%) 0 0 (0%) b) En dehors des refuges, le long du transect Espèce 1993 1994 1995 Total Coronelle lisse 4 (3%) 6 (5%) 2 (4%) 12 (4%) Couleuvre à collier 2 (13%) 4 (16%) 0 (0%) 6 (14%) Vipère bérus 1 (50%) 2 (50%) 0 3 (50%) Lézard agile 33 (73%) 20 (69%) 19 (86%) 72 (75%) Orvet 0 (0%) 1 (1%) 2 (5%) 3 (1%) Lézard vivipare 0 1 (100%) 0 1 (100%) 96% des Coronelles, 86% des Couleuvres à collier, et 99% des Orvets ont été trouvés sous les gîtes ou refuges artificiel alors que la majorité des Lézards des souches (75%) ainsi que le lézard vivipare ont été observé en dehors des gîtes, le long du transect ; les Vipères ont été trouvées à 50% sous des gîtes, à 50% à l extérieur. Pour les trois espèces de serpents, le nombre total de captures représente 77 individus différents de Coronelle lisse (71 individus marqués + 6 juvéniles), 25 individus de Couleuvre à collier et 4 individus de Vipère berus. Tableau II : Nombre total d individus contactés chaque année (le pourcentage indiqué représente la proportion d individus capturés en fonction de l année précédente) Espèce 1993 1994 1995 Coronelle lisse 45 47 (+4%) 30 (-36%) Couleuvre à collier 9 13 (+44%) 3 (-77%) Vipère bérus 2 3 (+50%) 0 (-100%) Tableau III : Nombre de nouveaux individus contactés chaque année (Pourcentage = la proportion d individus nouveaux par rapport au nombre d individus capturés, tableau II) Espèce 1993 1994 1995 Coronelle lisse 45 (100%) 19 (40%) 7 (23%) Couleuvre à collier 9 (100%) 13 (100%) 3 (100%) Vipère bérus 2 (100%) 2 (67%) 0 Pour la Coronelle lisse (tableau III), la proportion d individus non marqués chaque année baisse de 100% en 1993 (tous les individus rencontrés n étaient pas marqués au début de l étude) à 23% en 1995. Les «nouveaux» serpents peuvent être de nouveaux arrivants dans la surface d étude, des juvéniles ayant atteint une taille permettant d effectuer le marquage, ou des animaux qui ont été manqués durant les années précédentes. Seulement deux individus (un mâle et une femelle) ont été capturés en 1993 et en 1995, mais non contactés en 1994. Pour la Couleuvre à collier, les recaptures d individus n ont pas été réalisées d une année sur l autre (100% d individus nouveaux chaque année) mais plutôt dans l intervalle d une année ; ainsi, sur une année, plus de 72% des Couleuvres à collier ont été capturées une seule fois, 20% capturées deux fois et seulement 8% (2 individus) capturées trois fois. 2

Pour la Vipère bérus, un seul mâle adulte a été capturé à trois occasions, une fois en 1993 et deux fois en 1994. Les trois autres serpents ont capturés seulement une fois. Les Coronelles lisses ont été capturées pendant toute l année (mars à octobre) mais avec des «pics» au printemps (en mai et juin) et au début de l automne (septembre octobre) ; ce constats est sensiblement le même pour les Couleuvres à collier. Pour les Vipères berus, il semble que les périodes les plus propices se situent au printemps et vers la fin de l été (août) et le début de l automne (septembre). Globalement, il est possible de dire que les trois espèces de serpents ont été plus facilement observées durant le printemps et le début de l été (mai et juin) et la fin de l été et le début de l automne (septembre et octobre) ; des trois espèces de serpents présentes, la Coronelle lisse est sans doute la seule à être totalement liée à la présence de cette lande sèche qu elle fréquente toute l année ; la faiblesse du nombre de contact en été s explique en partie par le niveau des températures qui devient alors trop élevé pour ce serpent ; les refuges sont beaucoup plus attractifs lors du printemps où les températures peuvent être encore fraîches et au cours des mois d automne, en raison du réchauffement rapide des abris même en cas d ensoleillement diffus. La Couleuvre à collier et la Vipère berus ne fréquentent pas la lande sèche toute l année ; la Couleuvre à collier recherche les landes plus humides où elle va trouver ses proies préférées (Amphibiens) ; on peut donc en déduire que, pour cette espèce, la zone étudiée n est qu un lieu de passage. La Vipère bérus utilise plutôt les landes sèches pour y passer l hiver (hibernation) puis elle migre assez vite au printemps vers des milieux plus humides où elle va trouver une nourriture plus abondante. Ces comportement peuvent expliquer la quasi absence de ces espèces certains mois de l année. Les Orvets ont été trouvés toute l année (mars à octobre) mais avec des tendances plus précoces que les autres espèces (captures dès mars-avril) ainsi que des captures un peu plus tardives entre la mi septembre jusqu au début octobre, ce qui peut laisser suggérer une meilleure tolérance à des températures plus basses que les Reptiles précédents. Le lézard des souches a été contacté de mars à début octobre avec une fréquence plus importante entre mai et septembre. Il y a eu plus de contacts entre août et septembre que entre mai et juillet. Ces deus espèces habitent la lande sèche en permanence. Mais l Orvet est observé plus tôt dans l année (mars) et plus tard (octobre) que le Lézard de souches quand les températures ambiantes sont moins élevées. Le meilleur moment pour chercher les Reptiles correspond à la fin du printemps et au début de l été (fin avril, mai et juin) et la fin de l été et le début de l automne (septembre-octobre) avec deux exceptions pour la Vipère berus et le lézard des souches pour lesquels le mois d août semble un mois plutôt favorable. A l exception du Lézard de souches, pour lequel les transects avec observation directe à vue ont été plus productifs, la meilleure méthode pour étudier les Reptiles a été l utilisation de refuges artificiels installés à l intérieur d un hexagone permettant de disposer 37 refuges espacés chacun de 10m et visités 15 à 20 fois pendant l année entre avril et octobre. Cette méthode permet de contacter au moins 95% des serpents présents sur le site d étude. La plupart des recherches ont été faites en matinée (64%), les autres entre le milieu de la matinée et le milieu de l après-midi (24%) et l après-midi pour 12%. La durée de chaque parcours a été variable selon les années, celle-ci étant dépendante du nombre de gîtes installés et de la distance entre eux ; d autre part, bien que les visites étaient programmées pour être le mieux réparties, elle étaient aussi dépendantes des conditions météo (les journées trop froides ou trop pluvieuses étaient exclues) ; néanmoins, le nombre de visites a 3

été similaire au cours des trois années avec une moyenne de 1 à 2 visites par mois au début du printemps (mars-avril) et au cours de l automne (octobre) et une moyenne de 4 à 5 visites par mois au cours du printemps et de l été (de mai à septembre). Les variables climatiques (vent, ensoleillement, température, ensoleillement + vent, ensoleillement + température, ensoleillement + vent + température) ont été systématiquement enregistrées afin de vérifier leur importance en fonction du nombre d animaux observés ou capturés. Seule la variable «température» et ceci même lorsque celle-ci était combinée avec les variables d ensoleillement et de vent, est apparue comme réellement significative et ceci uniquement pour la Coronelle lisse et l Orvet. Pour la Couleuvre à collier et le Lézard des souches, aucune des variables prises en compte ne s est révélée significative, peut-être en raison d un trop faible nombre de captures/observations pour ces deux espèces. La méthode proposée peut être utilisée afin de répondre à différents objectifs : - présence / absence ; - comparaisons entre différents sites ; - taille de la population. Présence / absence : pour déterminer la présence ou l absence de Reptiles sur un site, le nombre et la disposition des refuges ne sont pas aussi importants que l époque de l année pendant laquelle la recherche doit être effectuée. Cette étude démontre que le meilleur moment pour rechercher les espèces se situe pendant les mois de mai, juin ou septembre. Si les recherches ont lieu pendant toute la phase active (de mars à octobre), alors un minimum de 7 visites par site devrait permettre d obtenir de bons résultats ; le nombre de visites pourra être un peu moins important si les recherches sont concentrées en mai, juin et septembre. Il est important de noter que la non observation d une espèce sur le site ne signifie pas obligatoirement son absence, et peut résulter d une insuffisance de prospection, d un manque d expérience de l observateur, de recherches effectuées lors de conditions défavorables ou encore d une mauvaise disposition des refuges. La combinaison : visites des refuges artificiels et recherche à vue de Reptiles en dehors des gîtes permet d obtenir les meilleurs résultats. Comparaisons entre différents sites : afin de pouvoir comparer le peuplement de deux sites, il est primordial de standardiser la méthode utilisée en terme de nombre, densité et mode de disposition des refuges, du nombre de recherches et du temps consacré pour chaque visite sur le terrain ; l optimum étant le dispositif suivant : 37 refuges espacés de 10m chacun et inscrits à l intérieur d un hexagone (densité d environ 127 gîtes à l ha) avec 15 à 20 visites pour chaque dispositif entre avril et octobre. Si les sites ne sont visités que pendant les meilleures périodes (mai, juin, septembre) ou seulement pendant les périodes les moins favorables (mars, juillet, août), les données récupérées seront difficilement utilisables. Taille de la population : l idéal est de couvrir la plus grande partie de la surface à étudier à l aide des gîtes artificiels disposés en hexagone ; les individus sont identifiés puis marqués, le plus efficace etant un marquage à l aide d un PIT. Cependant ce système est relativement coûteux et il est possible d utiliser d autres méthodes permettant d identifier l individu : marquage d écailles (incisions) ; disposition des écailles ventrales ; amputation de doigts Cette étude a démontré que, dans le cas de la Coronelle lisse et de la Couleuvre à collier, les sites doivent être visités durant chaque mois entre mars et octobre car de nouveaux individus peuvent être rencontrés à n importe quel moment ; la plupart, cependant sont trouvés pendant les mois de mai, juin et septembre. Si les recherches ne sont pas restreintes à ces mois «clé», mais sont étalées pendant toute la période active, un minimum de 15 à 20 visites sera nécessaire pour avoir le maximum de chances de rencontrer au moins 95% des serpents présents sur la surface étudiée. Description de la méthode proposée 1) Taille des refuges (ou gîtes artificiels) et composition 4

Des tôles galvanisées, noires de préférence au moins sur le dessus, et de dimension approximative de 76cm X 65cm. 2) Dispositif d installation des refuges et taille Le dispositif correspond à un hexagone à l intérieur duquel on place 37 refuges espacés de 10 m et selon un agencement de : 4, 5, 6, 7, 6, 5, 4, sur la surface à étudier. Un tel dispositif doit couvrir une surface d environ 2900 m2. ; afin de bien visualiser sur le terrain la répartition des refuges, il est possible de considérer un carré de 60m X 60m ; au milieu de ce carré, le premier refuge se trouve alors au centre d un cercle de 30m de rayon ; le dispositif est marqué au sol à l aide d une corde de 60m de longueur et marquée (nœud) tous les 10m pour indiquer la position des refuges. Une tige de bambou est installée tous les 10 m afin de matérialiser la position des refuges. A partir de la ligne centrale de refuges installés (la plus longue ligne), on positionne les autres refuges le long des lignes adjacentes en utilisant la corde et les bambous déjà installés pour marquer des points équidistants des refuges à la ligne centrale. Lorsque l installation est achevée, on doit avoir 6 cotés, chacun mesurant 30m et 4 refuges sur chaque coté. Les refuges doivent être placés le plus à plat possible (horizontalement), très proches du sol. Afin de compléter les observations faites au «refuge», un parcours d une longueur de 360 m à l intérieur de l hexagone permet de faire des observations d individus à l extérieur des refuges et de repérer ainsi des espèces qui peuvent être moins attirées par les gîtes que d autres. 3) Quand procéder à la mise en place des refuges? La saison la plus appropriée pour la mise en place des refuges est l hiver avant la fin de l hivernage des Reptiles. 4) Quelle fréquence d observation? Pour essayer de contacter au moins 90% des Reptiles présents, il est nécessaire de consacrer au moins 15 à 20 visites pendant la saison (avril à octobre) 5) Quand effectuer les contrôles? Les meilleurs mois de l année sont mai, juin, septembre et octobre ; cependant, les Reptiles peuvent être observés durant tous les mois entre mars et octobre ; s il est important de porter l effort sur les mois les plus favorables, les recherches doivent aussi être menées lors des mois «moins intéressants», particulièrement s il est important de connaître combien d individus sont présents sur le site. D une manière générale, les Reptiles ne sont pas faciles à trouver lors des périodes trop chaudes et sèches ou durant des périodes trop froides ou humides. Les journées assez chaudes avec du soleil intermittent suivant des nuits froides et/ou de la pluie, représentent les meilleures conditions pour trouver de nombreuses espèces. 5

Rôle de la pose des plaques sur le sol dans l inventaire herpétologique Guy NAULLEAU, Xavier BONNET, David LUCCHINI, Olivier LOURDAIS et Christian THIBURCE CNRS Centre d études biologiques de Chizé 79360 Villiers-en-Bois 1999 L étude a été réalisée dans le centre-ouest de la France (Deux-Sèvres) dans la réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Chizé, d une superficie de 2600 ha au sein de laquelle est implanté le centre d études biologiques de Chizé. La prospection visuelle des Reptiles n est pas toujours suffisante pour réaliser un inventaire herpétologique. De nombreuses espèces ne sont contactées qu en soulevant des objets divers déposés à même le sol ; face à ce constat, 32 plaques (17 en fibrociment, 14 en plastique blanc et une tôle métallique galvanisée) ont été posées dans l enceinte du laboratoire depuis 1985 et 81 plaques en fibrociment de 1,60m x 0,90m ont été mises en place dans la réserve au début de 1997. Les plaques en fibrociment sont les plus fréquentées par les Reptiles. Dans l enceinte du laboratoire, la grande majorité des serpents capturés le sont sous des plaques ; dans la réserve, au cours des trois années, 1997,1998 et 1999, les 4 espèces de serpents présentes localement (4 Vipères aspic, 24 Couleuvres à collier, 85 Couleuvres verte et jaune, 110 Couleuvres d Esculape) ont été capturées sous les plaques ainsi que les deux espèces de Lézard présentes dans la réserve (5 Lézards vert, 13 Lézards des murailles). Le nombre de Reptiles observés sous les plaques est passé de 44 en 1977 à 77 en 1998, et 123 en 1999. Le pourcentage des plaques fréquentées par les Reptiles a également progressé de31% en 1997 à 47% en 1998 et 52% en 1999. Sur l ensemble des trois années, 78% des plaques ont été fréquentées par les Reptiles. Chez tous les serpents, sauf pour la Vipère aspic, le nombre d individus observés augmente chaque année. Ainsi, pour la Couleuvre à collier, il est passé de 7 en 1997 à 16 en 1999, pour la Couleuvre verte et jaune, de 9 à 50 et pour la Couleuvre d Esculape, de 26 à 55. Dans la réserve, sur quatre années consécutives (de 1993 à 1996), 5 serpents ont été capturés en moyenne chaque année. En 1997 (année de la mise en place des plaques), 44 serpents ont été observés sous celles-ci. Certaines espèces rares localement comme la Vipère aspic, n ont été capturées dans la réserve que sous les plaques. Les plaques peuvent être utilisées par les serpents comme abris, pour leur thermorégulation et leur alimentation ; de nombreuses plaques sont également utilisées par des micromammifères, qui sont la proie de nombreux serpents. Les plaques favorisent la capture des Reptiles, plus particulièrement des serpents, à la fois qualitativement et quantitativement. L efficacité des plaques augmente avec l ancienneté de leur pose. 6

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