1 La philosophie de l'histoire chez Michelet Michelet reconnaît pour maître unique
contraire, infrastructure fondamentale de l'état, elle est «la vraie cité de Dieu». Il nous semble que, dans
que
Le romantisme adopte
de s'identifier entièrement
tout contre l'idée que soit le bien soit le mal se transmet et se conserve par la filiation du sang. Quand il raconte la vie de la Pucelle, la généalogie spirituelle du peuple français, Jacques la brute Jeanne, l'emporte sur les liens du sang29. Le côté charnel de la doctrine du péché originel semble lui être inadmissible: «Ce dogme, éminemment charnel, supposait que, du père au fils, l'injustice passe avec
combat
L'opposition individualité/généralité et celle qui existe entre sa vie privée et sa tâche d'historien semblent demeurer
nature. Mais, l'idée que l'histoire est «la perpétuelle protestation de la liberté» contre
Christ, même pour Michelet
dans le pathétique de leur image: «Le Christ lui-même, dont Job était la figure, a connu cette angoisse
met à celle-ci de s'identifier à lui, de se reconnaître en lui 48. Le peuple sympathise profondément avec les figures pathétiques de la douleur, étant donné ses propres misères:
D'une part, chez Michelet,
de l'époque médiévale avaient reflété, dans leur image souffrante,
légende de Jésus, fixé fondamentalement au sol de l'orientsg. Avec cette scission, l'expérience de Gethsémani, au lieu de rester en rapport avec le doute signe émancipateur de l'esprit humain bascule de son côté négatif de la résignation, aspect
yeux
censé venir de l'extérieur. La Justice est «une idée positive, absolue, qui se suffit
celle des chrétiens74. L'Assemblée n'avait pu examiner, écrit Michelet, la Déclaration des droits de l'homme
sacrifient
vendéenne, raconte Michelet, un maire républicain répondit un jour à des émeutiers enragés: «Je ne puis pas changer les pierres en pain... Mais si mon sang peut vous nourrir, il est à vous jusqu'à la dernière goutte»; ne pouvant résister à ces fortes paroles,
Troisième Âge occupe une place primordiale. Tout au long de sa carrière d'historien,
Il nous semble nécessaire, avant
récusa à la fois le péché originel et la nécessité de la rédemption de l'homme par le Christ. Celui dont l'abbaye était consacrée au Paraclet devient à ses yeux un des adeptes les plus puissants du règne du Saint-Esprit, de «l'esprit de science
poursuivi
du Christ" constitue le fondement même
chrétien
ses extravagances 1 07. Pour l'historien, il est moins le saint du Cantique des créatures, mais plutôt celui du Cantique des cantiques, c'est-à-dire des «transports de l'amour divin»; la «vraie bacchante de l'amour de Dieu»ios, dont la dévotion, débordant la mesure, va jusqu'à la sensualité. Pourquoi Michelet le disqualifie-t-il ainsi? En premier lieu, parce que le saint monopolise presque au même titre que Jésus le privilège du divin; il nous semble
la pauvreté. Dans
3 Jésus fruit du rêve maternel Une page de son journal de l'année 1863 montre nettement l'irritation de Michelet contre l'auteur
constater que, plus que des héros, ce sont des types. L'adoration du héros-type diffère fondamentalement de celle de l'individu-figure. Désapprouvant l'individualisme
lisme d'orient»n9. Certes l'opposition de la Grâce et de la Justice date de loin chez Michelet;
demeurer dans un rapport de complémentarité comme épreuve et contreépreuve avec la condamnation du judaïsme et du christianisme jugés du point de vue de leur parenté fondamentale: «De l'inde jusqu'à
d'un dieu vengeur, exterminateur est le besoin profond de I'esclave»i3o. La liberté juive signifie pour Michelet celle «de haïr, maudire les dieux des peuples forts»isi. Dans la suite de l'histoire, ils obéissent par leur politique de l'esclave aux rois, désirant régner
nisme
désaccord plus fondamental: il s'agit du rôle de la Vierge au sein de la religion. Dans
nerfs»i4i. L'état de faim continuelle aidant, la fileuse du moyen âge est destinée
il n'en sera pas pour autant irréel dans la pensée du peuple. Mais, ce n'est pas un processus spécifique
dre avec celle de sa mère. Séparé d'elle, il n'a pas de présence. Son enseignement fait entendre des échos de la rêverie féminine. Par définition, c'est un êtremirage.
religieuses, ceux-ci
grand pour vouloir I'éclaircir»i57. Ce passage de la Bible de l'humanité n'anticipe-t-il pas déjà sur l'atmosphère de la fin du siècle? Il coïncide, ne fût-ce qu'en apparence, avec celle de la poé-