PECHER 2013 LUTTE CONTRE LE MONILIA DES FLEURS ET RAMEAUX ET LES MALADIES DE CONSERVATION Date : Janvier 2014 Rédacteur(s) : Valérie GALLIA - Ch. D Agriculture du Gard / SERFEL En collaboration avec : Sara LONDON, Philippe BLANC, Benjamin PATOUILLARD - SERFEL Essai rattaché à l action : 31.2002.04 Titre de l action : Pêcher : Lutte contre les principau ravageurs et maladies 1. THEME DE L ESSAI Le principal verrou sanitaire de la culture de pêches / nectarines est le développement de monilia, et plus généralement de maladies de conservation, à l approche de la récolte, et surtout, en post-récolte. Si le choi variétal et la mise en œuvre des mesures prophylactiques adaptées doit permettre de limiter les risques, la lutte chimique reste un moyen incontournable de lutte. Cependant, malgré un choi non négligeable de produits efficaces et homologués, les conditions climatiques à l approche de la maturité restent prépondérantes. En situation difficile, aucune stratégie ne donne réellement satisfaction. Suite au conditions très difficiles de l année 2010, la question concernant le lien éventuel entre les traitements anti-monilia à la fleur et le développement de symptômes sur fruits, voire la tenue en post-récolte, est posée. En 2011, une première epérimentation est mise en œuvre, dans des conditions de pression assez faibles. Les traitements réalisés en encadrement de floraison permettent de protéger de manière équivalente les fleurs. Le témoin non traité est faiblement, mais significativement plus touché. Après 3,5 mois de conduite commune (et notamment 3 applications de fongicides à l approche de la récolte), la situation est globalement saine et l évolution en post-récolte satisfaisante. Cependant on observe malgré tout un arrière effet des traitements réalisés à la fleur, en particulier avec les produits SWITCH et TOPSIN 70 WG. En 2012, au contraire, aucun impact des applications réalisées à la fleur n est décelé sur fruits. 2. BUT DE L ESSAI L objectif de l essai mené en 2013 est de confirmer ou non ce résultat en tentant d augmenter la pression à la parcelle. 3. FACTEURS ET MODALITES ETUDIEES L essai est réalisé dans une parcelle coupée en deu, avec mise en place des momies dans la moitié du verger. Deu modalités sont comparées dans chaque demi-parcelle : - TNT sur fleurs, stratégie de référence sur fruits, - SWITCH + TOPSIN 70 WG + SWITCH sur fleurs, stratégie de référence sur fruits. Courant décembre 2012, l infestation est réalisée sur la zone en bleu, à raison de 4 à 5 rameau avec momies par arbre. 104
BELLERIME ZEE LADY Inoculation avec momies Par la suite, à l approche de la floraison, et dans chaque moitié de parcelle, les deu modalités sont disposées en 4 blocs : Té-Ntf4 Té-Trf3 Té-Trf2 Té-Ntf1 Mo-Ntf4 Mo-Trf3 Mo-Trf2 Mo-Ntf1 Té-Trf4 Té-Ntf3 Té-Ntf2 Té-Trf1 Mo-Trf4 Mo-Ntf3 Mo-Ntf2 Mo-Trf1 BELLERIME ZEE LADY TNT à la fleur Switch + Topsin 70 WG A l approche de la récolte, une seule et même stratégie est réalisée sur l ensemble de la parcelle (grand travail) : SWITCH à R-28 j, INDAR EW à R-14 j et SIGNUM à R-7 j. 4. MATERIEL ET METHODES Matériel Végétal Ilôt : 5 Espèce : Pêcher Plantation : 2001 Variété : Zee Lady Distances de plantation : 6 4 m Dispositif epérimental Dans chaque demi-parcelle, dispositif en blocs randomisés, avec 4 répétitions. Témoin non traité imbriqué dans le dispositif. Parcelles élémentaires de 3 arbres, notations sur l arbre central. Observations et mesures Variables principales Sur quoi? Comment? Quand? Nb de fleurs total par bouquet Nb fleurs moniliées par bouquet Nb de foyers de monilia par arbre Suivi conservation en post-récolte Sur 10 rameau préalablement identifiés par PE Sur tous les arbres en essai Sur 36 fruits du calibre dominant / PE Fin floraison A la récolte Sur le 2 ème ou 3 ème passage de réc. Variables / mesures eplicatives Sur quoi? Comment? Quand? Données météo Station CIMEL Toute la durée de l essai 105
Traitement statistique des résultats Le logiciel statistique utilisé est Statbo Pro. Les résultats sont soumis à des analyses de variance, des comparaisons de moyennes. 5. RESULTATS DETAILLES Conditions climatiques 2013 Après un hiver froid, sec et très long, la floraison des pêchers intervient pendant une période très pluvieuse tant en fréquence qu en intensité. Les durées d humectation sont importantes. Les températures sont faibles. Les trois traitements sont positionnés pendant cette période cahotique, les 16 mars (stade D), 19 mars (20% de fleurs ouvertes), puis le 3 avril (chute des pétales). La première quinzaine d avril est plus sèche et précède une période très pluvieuse, entrecoupée de journées de Mistral fort (15 avril - 20 mai). Les faibles températures de cette période accentuent le retard de végétation des arbres qui poussent peu. T ( C) et pluie (mm) 60 Floraison Zeelady METEO 2013 Maturité Zeelady HR (%) 100 50 80 40 30 20 Pluies et humectation +++ températures fraîches 60 40 20 0 10-20 0 1/2 8/2 15/2 22/2 1/3 8/3 15/3 22/3 29/3 5/4 12/4 19/4 26/4 3/5 10/5 17/5 24/5 31/5 7/6 14/6 21/6 28/6 5/7 12/7 19/7 26/7 2/8 9/8 16/8 23/8 30/8-40 Gelée printanière Humectation Pluie T Moyenne T Mini T Mai HR Moyenne Enfin, l été est globalement très chaud et sec, ce qui permet un assainissement du verger en termes de maladies. Une période de fort Mistral intervient fin juin-début juillet. La seule période favorable au développement des champignons est celle qui précède la récolte : une série de pluies significatives intervient. Les températures sont élevées et les durées d humectation fortes. Malgré un début de saison très pluvieu, la pression des maladies de conservation est faible à moyenne pendant l été 2013. 106
Dégâts de monilia sur fleurs et rameau Plusieurs comptages sont réalisés à la fin de la floraison et dans les semaines suivantes : aucun symptôme de monilia n est décelé, quelle que soit la modalité observée. L infestation est nulle. Dégâts en verger, à la récolte A l approche de la récolte, la même stratégie de protection est appliquée sur l ensemble de la parcelle : SWITCH le 12/07, INDAR EW le 26/07, SIGNUM le 02/08. La récolte intervient à partir du 09/08. Les rendements sont conformes au attentes : 46 tonnes/ha en moyenne. Aucun symptôme sur fruits n est observé. Conservation en post-récolte Pour chaque modalité et pour chaque répétition, des fruits issus du 2 ème ou du 3 ème passage de récolte sont placés en chambre climatisée et suivis régulièrement. Les différents champignons sont dénombrés et identifiés. Globalement la tenue des fruits est satisfaisante : l évolution est assez lente et régulière. % CUMULE DE FRUITS POURRIS : PASSAGES 2 et 3 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% A B 13/8 15/8 17/8 19/8 21/8 23/8 25/8 27/8 29/8 31/8 2/9 4/9 6/9 Mo-Ntf Mo-Trf Té-Ntf Té-Trf Les courbes en bleu représentent l évolution des fruits issus de la partie sans momies. En tendance, la modalité non traitée à la fleur évolue plus vite que celle protégée. Ces différences ne sont statistiquement significatives que pour une seule date de notation (19/08). A l inverse, aucune différence statistiquement significative n est observée entre les modalités avec momies (courbes rouges), quelle que soit la date de notation. En tendance, c est même l inverse qui est observé : les fruits non traités à la fleur pourrissent moins vite! Ainsi, globalement, aucun arrière effet des traitements réalisés à la fleur n est observé sur la tenue des fruits en post-récolte ; aucun impact des momies n est décelé. 107
6. CONCLUSIONS DE L ESSAI Les conditions de pression en monilia et, plus largement, en maladies de conservation sont plutôt faibles cette année sur la parcelle d essai, y compris dans la partie avec momies. La tentative d inoculation par adjonction de momies en hiver n a pas permis d augmenter efficacement la pression. Les traitements réalisés en encadrement de floraison n ont rien apporté, ni sur les fleurs et les rameau, ni sur la tenue en post-récolte. Ces résultats confirment ceu obtenus l année précédente, et vont à l encontre de ceu de 2011. Le lien entre les traitements à la fleur et la tenue des fruits en post-récolte est donc très peu répétable. La température au moment de la floraison sont peut-être un élément d eplication : les souches de monilia ne seraient pas les mêmes selon les niveau de température. Les échanges et les projets à venir sur le sujet, dans le cadre du Groupe projet «Monilia» du GIS fruits pourront compléter cette approche et déboucher à moyen terme sur une meilleure connaissance de ce champignon. Renseignements complémentaires : Valérie GALLIA v-gallia@serfel.fr (poste direct : 04.66.28.23.36) SERFEL 517 Chemin du Mas d'asport - 30800 SAINT GILLES - Tél : 04.66.87.00.22 - Fa : 04.66.87.04.62 - E-mail : contact@serfel.fr N action : *31.2002.04 108