1) Monoxydes MO 2) Oxydes de métal M2O3 3) Autres oxydes

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Composés des métaux de transition I_ Les oxydes A. Cristallochimie et propriétés 1) Monoxydes MO Les monoxydes des métaux de transition de la première série adoptent une structure-type NaCl, sauf pour CrO (qui n'existe pas), CuO et ZnO. On remarque que ces oxydes sont presque toujours non-stœchiométriques, c'est-à-dire qu'ils présentent un excès en métal ou en oxygène. On étudie cette nonstœchiométrie car ces "défauts" modifieraient leurs propriétés conductrices. Les monoxydes de la première série sont presque tous semi-conducteurs, et quelques uns sont conducteurs, contrairement aux monoxydes des métaux classiques. 2) Oxydes de métal M 2 O 3 Les principaux composés de la première série sont Ti 2 O 3, V 2 O 3, Cr 2 O 3 et Fe 2 O 3.Ces composés acquièrent une structure-type corindon. Ces matériaux peuvent être métalliques/semi-conducteurs (Ti 2 O 3, V 2 O 3 ) ou isolants (Cr 2 O 3, Fe 2 O 3 ). À part l'oxyde de Titanium, ces matériaux présentent aussi une mise en ordre antiferromagnétique. 3) Autres oxydes Les dioxydes MO 2 de la première série présentent une structure-type rutile. Dans le cas des cations relativement gros, comme ZrO 2, c'est la structure-type fluorine qui est adoptée. Les trioxydes MO 3 ont pour leur part une structure-type ReO 3. Il existe encore beaucoup d'autres structures pour les autres oxydes : structure spinelle pour Fe 3 O 4, Co 3 O 4 et Mn 3 O 4, structure pérovskite, etc B. Caractère acide et solubilité Les propriétés acido-basiques des oxydes sont dues au mélange du caractère basique de O 2- et au caractère acide du cation métallique. Celui-ci peut aller de pas acide à fortement acide.

1) Oxydes basiques Beaucoup d'oxydes métalliques sont basiques. Leur solubilité dépend du caractère acide du cation métallique correspondant : q Lorsque le cation est pas ou peu acide, l'oxyde est soluble. La dissolution du composé dans l'eau donne des hydroxydes de métal, et un ph élevé. Ex : Na 2 O (s) + H 2 O (l) 2 NaOH (aq) ou (Na + + 2 OH - ) q Lorsque le cation est faiblement ou modérément acide, l'oxyde est insoluble (pas de changement de ph). Ils peuvent neutraliser des acides forts. Ex : Fe 2 O 3(s) + 6H + (aq) 2 Fe 3+ + 3 H 2 O 2) Oxydes acides Lorsque le cation métallique est fortement acide, son acidité peut prévaloir sur celle de l'oxygène. q Les oxydes acides solubles donnent des oxoacides fortement ou modérément acides. Ex : SO 3(g) + H 2 O (l) H 2 SO 4(l) ou (2 H + + SO 4 2- ) q Les oxydes acides insolubles forment la plupart des oxydes métalliques. 3) Oxydes amphotères L'acidité d'un cation dépend fortement de sa charge, qui dépend elle-même de son degré d'oxydation. Ainsi plus le degré d'oxydation d'un cation métallique est élevé, plus l'oxyde est acide. Ainsi pour le chrome, CrO(+II) est basique, Cr 2 O 3 (+III) est amphotère et CrO 3 (+VI) est acide. II_ Les halogénures A. Nombre d'oxydation L'état d'oxydation d'un élément est limité par sa facilité à oxyder l'anion. Le fluor est l'halogène le plus électronégatif et le plus petit, c'est donc le plus facile à oxyder. Ainsi les métaux acquièrent leur nombre d'oxydation le plus élevé avec les fluorures. Le degré maximal d'oxydation pour les fluorures est +VII. C'est le cas des composés d'éléments lourds du bloc d tels que TcF 7, ReF 7 ou OsF 7. Pour les chlorures, le degré maximal d'oxydation est +VI. On n'obtient ce résultat qu'avec des éléments d et f comme ReCl 6, WCl 6, etc On ne connaît qu'un seul hexabromure, c'est WBr6. Le degré maximal d'oxydation des iodures est +V : NbI 5, TaI 5 B. Cristallochimie Pour les mono, bi ou trifluorures, la structure ionique de ces halogénures est similaires à celle des oxydes de même stœchiométrie, et de même rapport des rayons ioniques. Dans le cas des di ou trichlorures, bromures et iodures, on observe une structure non ionique en feuillets. Ex : les difluorures de la première série sont tous de structure rutile, tandis que les autres dihalogénures sont en feuillets (sauf CrCl 2 ) On observe une grande variété de structures pour les halogénures :

Nombre d'halogénures (degré d'oxydation) Heptahalogénures (+VII) Hexahalogénures (+VI) Pentahalogénures (+V) Tétrahalogénures (+IV) Trihalogénures (+VII) Mono et Dihalogénures (+VII) Structure Bipyramide pentagonale Octaédrique 5 types pour les fluorures 2 pour les autres halogénures Environ 35 structures différentes Structure ionique pour les fluorure Structure en feuillets pour les autres halogénures Structure ionique (Rutile) lorsque la différence d'électronégativité est importante Structure en feuillets sinon (CdCl 2 ou CdI 2 ) C. Stabilité et réactivité Les halogénures de métal dont le nombre d'oxydation est élevé sont plus stables dans la 3 ème série, moins dans la 2 ème et encore moins dans la 1 ère. Dans une même série, la stabilité de l'halogénure diminue au fur-et-à mesure que le nombre de masse augmente, particulièrement dans le cas des métaux lourds. Plus l'halogénure a un nombre d'oxydation élevé et plus il est instable, plus sont caractère oxydant est important. On obtient ainsi des oxydants très forts tels que PtF 6. + réactif Nombre d'oxydation élevé 1 ère série 2 ème série 3 ème série Oxydants forts III_ Les sulfures A. Cristallochimie La structure des sulfures (voire des séléniures, tellures et arséniures) ressemble à celle des halogénures, sauf les fluorures plutôt qu'à celle des oxydes. La structure tend donc vers une structure en feuillets. Les ions sulfures sont de meilleurs réducteurs que les oxydes, le soufre est effectivement moins électronégatif que l'oxygène. Les sulfures tendent donc plutôt vers la covalence. 1) Monosulfures Les monosulfures les plus courants sont de la première série. Ils adoptent une structure NiAs, plus adaptée à la covalence que la structure ionique NaCl des oxydes. Ti V Mn Fe Co Ni Zr Nb Monosulfures Structure NaCl (plutôt ionique) Structure NiAs (plutôt covalente)

2) Disulfures Il ont soit une structure en feuillets de type CdI 2, soit une structure pyrite. La structure pyrite est une structure NaCl, entre l'ion métallique M 2+ et l'ion disulfure S 2 2-. Ti Zr Nb Mo Disulfures Hf Ta W Re Os Mn Fe Co Ni Structure en feuillets Structure pyrite 3) Trisulfures Les composés tels que MoS 3 et WS 3 sont facilement préparés par précipitation, mais difficilement sous forme cristalline. Les autres trisulfures ont une structure en feuillets. IV_ Diagrammes de Pourbaix Un diagramme de Pourbaix donne l'état d'un élément ( tel qu'un métal ) en fonction les conditions de ph et d'oxydation/réduction du milieu. On dessine alors le potentiel d'oxydoréduction en fonction du ph : E (V) Ru Rh Ir Pt Cu Cristal de Pyrite (j'ai un cube de pyrite à la maison ^_^) 1,6 Milieu oxydant O 2 0 Milieu acide Milieu basique H 2 O Domaine de stabilité de l'eau Milieu réducteur H 2 7 ph On connaîtra ainsi l'état de l'élément en fonction des conditions. Pour un métal, trois états sont importants à considérer : q L'état d'immunité : le métal est dans sa forme métallique pure q L'état de passivation : une couche de l'oxyde de métal le recouvre, protégeant ( passivant ) le métal sous-jacent q L'état de corrosion : le métal acquiert un nombre d'oxydation élevé, c'està-dire qu'il est sous forme ionique ou qu'il est totalement sous forme d'oxyde, voire parfois hydraté

Ex : Diagramme de Pourbaix du fer E (V) Fe 3+ (aq) Corrosion FeO 4 2- (aq) Fe 2+ (aq) Fe 2 O 3(s) Passivation Fe (s) Immunité 7 ph