rendront le SAN plus performant, ou moins cher
LE MARCHÉ DU STOCKAGE avance dans deux directions. D un côté la connectique universelle et le SDS des infrastructures hyperconvergées mettent les fonctions des baies haut de gamme dans les modèles milieu de gamme. De l autre, l arrivée proche du Fiber Channel à 32 Gbits/s Gen 6 et des composants ReRAM assurent la pérennité du SAN. Résumé 2
rendront le SAN plus C est sans doute dans le domaine du SAN que se jouent en ce moment les plus ambitieux défis techniques de l informatique : comment pousser les performances toujours plus haut ou, à l inverse, comment réduire au maximum les coûts? Selon le cabinet Gartner, il s agit dans les deux cas de réaliser de belles prouesses en R&D comme de gagner des batailles industrielles difficiles. Ainsi, dans le domaine de la connectique du SAN, l échec cuisant de la technologie FCoE, ou Fiber Channel over Ethernet, est assez révélateur. «FCoE, sorte de technologie intermédiaire entre performances et prix, est devenu obsolète avant même d avoir atteint son rythme de croisière. Quitte à baisser les coûts, tout le monde lui a préféré l iscsi, bien plus économique et tout aussi performant sur des commutateurs Ethernet de 10 Gbits.», lance Joe Skorupa, principal analyste chez Gartner. CONNECTIQUE UNIVERSELLE MOINS CHÈRE ET FC PLUS RAPIDE Surtout, l iscsi s est imposé lorsqu il a graduellement été pris en charge par les cartes contrôleurs 10 GbE, sans que cela n augmente leur prix et pour soulager les serveurs de calculs supplémentaires. «Désormais, nous sommes parvenus à faire descendre les fonctions des baies haut de gamme vers les modèles milieu de gamme», commente Michel Parent, en charge des produits stockage chez HPE. D autre part le constructeur (dans ses Blade System) fait partie des rares qui proposent de faire transiter des trames Ethernet ou FC sur les mêmes cartes contrôleurs et modules d interconnexion (Virtual Connect FlexFabric). HPE déploie depuis plusieurs années le (FlatSAN), la connexion directe des Blade System HPE aux baies de stockage HPE StoreServ 3PAR, pour gagner en simplicité, en performance et en coût en réduisant le nombre de câbles et commutateurs. Michel 3
rendront le SAN plus Parent ajoute toutefois que la connexion universelle iscsi ou NAS ne doit s envisager que lorsque le but est de réduire les coûts, pas quand il s agit d atteindre les meilleures performances. «Nos baies 3PAR StoreServ supportent aussi bien le mode bloc SAN iscsi, FCoE, FC que le mode fichier NAS, les débits SAN FC sont de 16 Gbits/s par port avec une connectique FC (5ème génération), contre 1 Gbits/s ou 10 Gbits/s pour un peu plus de latence en iscsi. Autrement dit, le FC sera la meilleure solution pour le stockage demandant les performances maximales pour les applications sensibles à la latence alors que le NAS sera pour les besoins de partage de documents bureautiques ou de SharePoint.», dit-il. Et d ajouter que l évolution des baies 3PAR StoreServ ira logiquement un jour vers le support du FC de 6ème génération, à 32 Gbits/s par port DU SAN QUI TIRE PROFIT DES BONNES IDÉES DU SDS La même double logique - recherche de la meilleure performance ou du meilleur coût - prévaut dans la conception en parallèle des infrastructures convergées et hyperconvergées. Les premières embarquent une véritable baie SAN, en FC, pour des performances maximales. Chez HPE, il s agit des solutions CS700 et CS500, à base de baie 3PAR. Les secondes simulent une baie SAN à partir des disques des serveurs, grâce à un logiciel de Software Defined Storage (CS200-HC, dans le catalogue HPE, avec le logiciel StoreVirtual VSA). «Nos clients s intéressent aux infrastructures hyperconvergées quand il s agit juste d exécuter localement un maximum de machines virtuelles par baie pour un coût minimum en faisant le compromis de la performance pour le meilleur prix. Dans les environnements hyperconvergés on augmente la latence des entrées/sorties car tout est virtualisé. Mais la solution d un hyperviseur accolé à un véritable SAN reste la plus vendue avec un meilleur TCO car, outre ses performances supérieures qui permettent de garantir une qualité de service aux utilisateurs, elle est finalement simple et efficace, elle permet aussi de déployer des sites en miroir, avec des baies 3PAR qui synchronisent toutes seules leur contenu à distance. Le tout pour permettre, en cas de défaillance d un site, de reprendre l activité en toute transparence mais aussi de sauvegarder plus vite avec le couplage HPE 3PAR / HPE StoreOnce et Recovery Manager Central», témoigne Michel Parent. Cela dit, les recherches actuelles tendent à 4
rendront le SAN plus optimiser les baies SAN avec les bonnes idées du Software Defined Storage. C est ainsi que l OS des baies 3PAR de HPE se voit désormais doté de la fonction simplifiant le déploiement avec Smart SAN. En clair : il s agit de porter dans la baie la faculté du SDS à piloter les fonctions de stockage depuis les serveurs, de sorte que l administrateur puisse configurer les zones de stockage depuis la baie ellemême, ce qui lui évite d avoir à le faire sur chaque serveur, pour chacun des commutateurs. «Sur un SAN de taille moyenne, constitué de 9 commutateurs, de 128 ports de type host et huit ports de type target, il faut normalement passer 2 heures à configurer 1024 zones. Avec 3PAR Smart SAN, on ne configure plus que 16 zones en seulement une minute», se félicite Ashwin Kumar, directeur produit chez HPE Storage. VERS MOINS DE LATENCE Avec l émergence du Stockage Flash, les efforts menés par les ingénieurs R&D des constructeurs de stockage se focalisent plus particulièrement sur la réduction de la latence, à savoir le temps de réponse d une baie SAN après une opération. Chez HPE, les innovations qui vont dans ce sens sont aussi bien logicielles que matérielles. C est ainsi que le système des baies 3PAR s est récemment doté de la fonction Express Write. Il s agit d utiliser une mémoire tampon sur chacun des ports de la baie plutôt qu un tampon global, afin de paralléliser les files d attente plutôt que d allonger la seule disponible. Il en ressort que les écritures qui s effectuaient auparavant en 0,5 millisecondes rendent à présent la main au bout de seulement 0,125 millisecondes, soit quatre fois plus rapidement. Sur le plan matériel, HPE réfléchit avec SanDisk à la conception d une mémoire Flash qui soit aussi rapide que la RAM des serveurs. Cette Resistive RAM, ou ReRAM serait 1000 fois plus véloce que les composants NAND des disques SSD actuels et aurait aussi une durée de vie 1000 fois plus longue. Alors que les composants NAND utilisent des électrons qu il faut longuement décharger pour réécrire chaque cellule, la ReRAM repose sur des ions qui se dissolvent et précipitent immédiatement à chaque réécriture. Le procédé est basé sur celui des memresistors sur lesquels les ingénieurs de HPE planchent depuis 2008. Selon HPE, le ReRAM pourrait servir de premier tiers de stockage si rapide qu elle ne serait pas logée dans la baie mais directement sur le contrôleur FC. «Les baies SAN resteront du stockage partagé 5
rendront le SAN plus encore quelques années. Mais plus on ira vers la réduction de la latence, plus il est probable que le stockage soit dédié à un seul serveur», commente Michel Parent LE SAN RESTERA LE MOYEN LE PLUS FIABLE POUR SÉCURISER LES DONNÉES Mais malgré tous ses efforts pour innover, le stockage SAN n est-il pas condamné par le stockage en cloud? Si Michel Parent trouve que la question est légitime, il réfute en revanche vigoureusement son affirmation : «le SAN protège mieux la donnée, la sauvegarde mieux et la restaure mieux. Pour la bonne et simple raison qu il est centralisé, alors que le cloud est distribué», martèle-t-il. Il ajoute que, parallèlement, les baies SAN se dotent au fur et à mesure des fonctions offertes par le cloud. Ainsi, en plus d offrir à la fois du stockage en mode bloc et en mode fichiers, les baies 3PAR StoreServ devraient à terme voir arriver le stockage en mode objet. 6