Carnet de Bord 4 Le Cap Vert et la traversée de l Atlantique

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Carnet de Bord 4 Le Cap Vert et la traversée de l Atlantique

17 novembre Aujourd hui nous quittons les canaries pour le Cap Vert, la météo annonce du 10 à 15 nœuds, ce n est pas assez pour naviguer seulement à la voile mais normalement le vent se lève cette nuit. Donc psychologiquement nous sommes prêts, et puis nous avons envie d aller voir plus loin alors larguons les amarres. Camille aussi est impatiente de naviguer un peu. Il y a 840 miles à parcourir à 6 nœuds de moyenne je vous laisse compter. A peu près 6 jours de navigation. C est déjà un début de traversée de l Atlantique. Les cales sont pleines, le plein est fait, chacun a pris sa petite dose de Stugeron pour le mal de mer. Nous avons décidé d aller directement à Mindelo sur l île de Sao Vincente et de ne pas passer par Boa Vista, nous nous sommes dits que des plages nous en verrions assez de l autre côté. Benoit, mon frère et Maryse sa femme nous rejoignent à Mindelo le 26 novembre. Donc à 6 h du matin je me lève pour préparer les macaronis au gratin pour ce soir. Chaque fois que nous entamons une traversée j ai pris cette bonne habitude d avoir le premier repas qui est prêt et tout le monde adore les macaronis au gratin alors gardons les bonnes habitudes. 7 h nous larguons les amarres, tout est encore calme dans le port et la mer est d huile, pas de vent pour partir. Le soleil se lève et illumine de ses premiers rayons le sommet du Teide. C est une très belle image pour notre départ, ce cône est vraiment parfait avec son petit col de nuages. Le sommet nous salue du haut de ses 3700 m et nous souhaite bon vent. Nous nous éloignons doucement de la côte, l équipage commence à se lever et nous entamons notre traversée. Chacun prend son petit déjeuner, cracottes au choco pour les uns, muesli pour les autres et pour Camille : de la soupe! quelle drôle d idée de la soupe au petit déjeuner!!! Les activités s organisent : le capitaine commence à former Camille au maniement de la radio, du programme de navigation, des règles de sécurité, Arthur se rendort rapidement et moi je commence un nouveau récit d un voyage extraordinaire et que je recommande à tous. Sonia et Alexandre Poussin ont parcouru l Afrique à pied, 14000 km de l Afrique du Sud à Jérusalem sur 3 ans et ils racontent leur

aventure dans «Afrika trek». C est un fabuleux voyage plein de rencontre et beaucoup de découvertes. Camille ne se sent pas bien, c est le mal de mer qui se pointe, il lui faut le temps de s amariner. Par contre moi je me sens en grande forme, c est la première fois que je prends du Stugeron en gouttes et c est miraculeux. Aucun effet de somnolence et je peux cuisiner, travailler avec Arthur, bref mener une vie tout à fait normale. C est vraiment une découverte et je profite vraiment de ce plaisir de la navigation. Le Stugéron en cachet n a pas du tout la même action. Bref je suis enchantée. Du 18 au 22 novembre Le vent s est levé juste ce qu il faut pour une belle navigation 15-20 nœuds, que du bonheur. Maintenant que nous avons notre remède miracle chaque âme sensible en prend quelques gouttes le matin et la journée est réussie. Camille et Arthur arrivent même à étudier. Un jour Arthur m a fait rire, il travaillait son français et la mine de son crayon s est cassée mais elle n est pas tombée. Arthur s exclame alors : «regarde maman, la dent de mon crayon bouge comme la mienne», j ai trouvé cette comparaison assez comique. Camille commence à connaître les premiers rudiments de la navigation et donc peut nous relayer pendant les quarts de nuit. Le capitaine organise donc une tournante de trois heures, quel confort d être à trois et de se partager les quarts surtout qu il n y a pas grand mouvement sur l eau, à croire que nous sommes les seuls à aller au cap Vert. Nous pouvons chacun avoir 6 heures de sommeil d affilée. Parfois nous rencontrons un banc de dauphin comme aujourd hui, c était extraordinaire car nous les avons vu de loin, ils étaient assez nombreux et venaient droit sur nous comme pour nous rejoindre et jouer avec nous. Ils sont arrivés près du bateau et ont commencé à sauter autour de nous et nous les applaudissions. Certains s approchaient de l étrave et se mettaient de côté pour nous regarder et repartaient de plus belle. Ils avaient envie de nous plaire, ils étaient tellement joyeux que leur enthousiasme se communiquait à tout l équipage et puis après 20 min de ce joyeux jeu de pirouettes ils repartaient dans les profondeurs de l océan. Dimanche nous avons eu du temps gris et un peu de pluie. La mer est grise, le ciel est gris c est beaucoup plus triste mais heureusement ce n est que passager.

Lundi nous sommes presque à destination, tout le monde a envie d arriver. J ai presque terminé le premier tome de Afrika trek, je m évade dans les profondeurs africaines en étant au milieu de l océan, le contraste est assez saisissant. Mais c est vraiment une belle aventure qu ils ont vécu et il leur a fallu un sérieux courage pour marcher jour après jour à travers ce continent quelque fois hostile. Mais mon regard sur l Afrique a changé avec leur récit. Celui-ci me permet de comprendre une autre réalité africaine. A lire absolument. Je partage ma lecture avec arthur et il semble passionné par ce que je lui raconte, je lui montre les photos de leur voyage et tout à coup il me dit : «quand je serai grand je veux le lire». Je le regarde étonnée car d habitude j arrive difficilement à lui faire lire plus de 8 pages par jour alors qu il me dise qu il ait envie de lire un livre est pour moi un début d espoir de lui donner le goût de lire. Pendant les navigations telles que celles-ci nous laissons la ligne trainer derrière le bateau et quand nous entendons le moulinet chanter nous sommes tous en alerte prêt à récupérer le poisson. Mais nous ne sommes pas toujours chanceux, nous perdons les hameçons ou bien c est une fausse alerte mais aujourd hui nous avons de la chance nous avons péché un beau thon de 10 kg. Nous voilà avec 6 belles tranches de thon. Je vais pouvoir préparer un tartare de thon. Le problème c est que nous n avons pas forcément envie de manger du thon à tous les repas. Je n ai plus de place dans le congélateur et comme demain nous serons à Mindelo je pense que je vais partager le fruit de notre pêche avec nos voisins. Sur un bateau, nous vivons en milieu restreint, pas moyen d aller faire un tour quand quelque chose nous agace, en plus nous avançons lentement, une moyenne de 8 km/heure ce n est pas très rapide. Et donc on apprend la patience, le respect de l autre pour que l harmonie règne. C est une bonne école de vie mais cela peut mal tourner aussi. Quand nous arrivons dans un port nous voyons parfois des équipages qui se disloquent ou même des couples qui se séparent (c est plus rare heureusement). Quand on vit comme cela une traversée les caractères se révèlent et donc parfois la surprise est mauvaise. Il faut vraiment bien s entendre pour pouvoir vivre ce genre d expérience sinon cela devient vite invivable mais c est aussi une super expérience que de vivre cela en famille. Nous voilà dans notre dernière nuit de navigation avant le Cap vert. Au petit matin le capitaine s est fait attaquer par les poissons volants. Nous en avons retrouvé plein sur le pont jusque dans la salle de bain. Ils ont même réussi à s infiltrer par les hublots. Ce sont des nuages entiers de poissons volants qui virevoltent autour de nous, ils me font penser à un vol de petites fées argentées.

Mardi ça y est nous voyons les premières formes de l île de San Vincente. Nous sommes impatients d arriver maintenant. Pendant les dernières heures nous n avons plus envie de faire grand-chose. Cette traversée s est vraiment super bien passée. A 16 h nous sommes dans la baie de Mindelo et sur le ponton une multitude de bras se lèvent à notre arrivé, ce sont tous les navigateurs du RIDS qui sont déjà là et qui nous accueillent avec beaucoup d enthousiasme. Summerwind nous a réservé une place juste à côté d eux nous sommes heureux d arriver et heureux de retrouver tout ce petit monde des voyageurs. Après avoir saluer tout le monde, fait les premières formalités à la marina et rangé le bateau, nous décidons d aller à la recherche d un petit resto pour fêter notre arrivée. J ai lu dans un des récits qu il y a un super petit resto «chez nella s» au centre ville. Malheureusement celui-ci est fermé. Nous allons donc à l alliance française demander conseil. Ils nous envoient dans un resto du nom de «restaurante Tapas» mais il faut prendre un taxi et tout le monde connait. OK on fait confiance on hèle un taxi qui nous emmène à la sortie de la ville dans une cour qui a l air abandonnée. Il y a tout de même une petite terrasse et on pousse la porte et une jolie salle de resto s ouvre à nous, quel contraste! De l extérieur rien ne laisse imaginer ce genre de restaurant comme quoi il faut connaitre. Le patron, un cap verdien, a étudié à Dakar et travaillé pendant une dizaine d année en Suède. Il parle parfaitement le français, l anglais et le suédois. Etonnant et ce qui ne gâche rien est qu on y mange délicieusement bien donc à recommander. (Restaurante Tapas No Fonte De Meio, S. Vicente tél 232 1656) Mercredi 23 novembre Première étape les formalités à la police maritime et à l immigration.les bureaux se trouvent à Porto Grande. Camille m accompagne au port de commerce. Il faut d abord déposer les papiers à la police maritime et puis faire tamponner les passeports. Nous reprendrons les papiers en partant. Finalement les formalités sont assez simples. Nous allons à la découverte de Mindelo. Nous sommes de suite charmés par cette petite ville. Il y a beaucoup d animation, à chaque coin de rue des gens vendent ou des poissons ou des fruits et légumes. Ce soir nous allons manger chez le consul honoraire de France qui a ouvert un restaurant face à la plage de Mindelo. On y mange, parait il de délicieuses langoustes. Le consul

honoraire est un personnage original qui me fait penser à un colon du temps des anglais en Indochine, veste blanche, chapeau, une barbe,. mais ce soir une surprise nous attend ce ne sont pas des langoustes au menu mais des cigales péchées à Santo Antao, l île voisine. Je n ai jamais goûté de cigales et je me régale, et en plus elles sont cuites juste à point ni trop ni trop peu. Un régal. 24-25-26 novembre CNED pour Camille et Arthur, entretien pour nous. Vendredi nous organisons un apéro avec nos voisins et un couple de belge, Jasper et Jane de la galerie d art de Pont d Agua. L an passé ils sont venus en vacances au Cap Vert et ont été séduits par ces îles. A Mindelo un nouveau complexe commercial a ouvert ses portes en 2010 et comme par hasard ils ont rencontre les propriétaires (des belges également) et ont été tentés par l opportunité d ouvrir un magasin d objets d art dans ce complexe (Art Gallery et Design Stuff). Et voilà 6 mois qu ils ont ouvert, le démarrage est un peu dur mais ils ont confiance. En parallèle Jasper commercialise du gazon artificiel et rencontre là un marché un peu plus porteur. J avoue que ce type de complexe tout à fait moderne dénote un peu dans cette ville un peu oubliée, je me demande réellement à qui s adresse ce genre de magasin car du tourisme il y en a mais pas en quantité et je ne vois pas les cap verdiens dans ce genre d endroit très européen. D après nos amis il y a une partie de la population cap verdienne fortunée qui constitue leur clientèle. A voir dans quelques années!! Samedi Benoit (mon frère) et Maryse arrivent ce soir, nous préparons la cabine et allons les chercher à l aéroport. Nous sommes contents de les voir et d avoir des nouvelles de chez nous. Nous allons chez Loutcha s il y a tous les samedis soir de la musique cap verdienne in life. Mais arrivés au resto, un CD a remplacé le groupe musical et il y a très peu d ambiance. On apprendra plus tard que ce n est pas le samedi soir mais les mercredi et vendredi. Nous avons été mal renseignés. Tant pis ce sera pour une prochaine fois.

Dimanche 27 Novembre Nous avons pris un guide pour la visite détaillée de Mindelo et pour nous parler un peu de ces îles du cap Vert que nous ne connaissons pas. L archipel du Cap vert se trouve dans l Océan Atlantique à hauteur du Sénégal et est composé de 10 îles. Nous en visiterons 2 l île de San Vincente et l île de Santo Antao. La capitale de l Archipel est Praia sur l île de Santiago. Les îles sont toutes d origine volcanique. Le cap vert est une ancienne colonie portugaise et est indépendante depuis 1975. Donc on y parle le portugais mais on s en rendra vite compte les cap verdiens parlent facilement d autres langues et beaucoup connaissent quelques mots en français ou en anglais, c est même étonnant quand ils vous abordent dans la rue ils essayent différentes langues pour discuter avec vous. C est un pays pauvre qui sous la colonisation portugaise a connu des périodes de richesse notamment par le trafic d esclaves au XVI è siècle. Les îles ont connues des périodes de sécheresse importante et conclusion directe des périodes de famine. La population est surtout émigrée il y a plus de cap verdiens vivant à l étranger (environ 700 000) que ceux vivant dans les îles (500 000) et les ressortissants vivant à l étranger envoient souvent un soutien financier à la famille restée au pays, de là une certaine richesse. L île de San Vincente (25 km sur 17 km) sur laquelle nous sommes est la deuxième plus peuplée de l archipel et se trouve au nord ouest, c est généralement de là que parte tous ceux qui veulent traverser l Atlantique. 2% des terres seulement sont cultivables le reste c est un relief montagneux, d anciens volcans éteints mais l ensemble est assez plat (sommet 750 m); Mindelo est la capitale de San Vincente et c est son histoire que nous souhaitons connaître. Notre guide Suzy commence par nous expliquer le drapeau Cap Verdien : le bleu ciel représente la mer, le rouge le sang versé par les habitants pour l indépendance et les étoiles représentent les dix îles de l archipel. L île de San Vincente a été découverte par les portugais mais ne se sont pas réellement installés. L indépendance date de 1975. L activité de Mindelo a réellement commencé avec les britanniques à la fin du 18è siècle, avant leur arrivée il n y avait pas vraiment d habitants sur l île car trop sec. Les anglais ont commencé par installer un dépôt de charbon en 1838 car cette baie est la seule de l archipel à offrir un abri et c est le seul endroit où peuvent accoster les gros bateaux. C était un île stratégique. Les bateaux y débarquaient leur cargaison de charbon et celui-ci étaient stockés dans des entrepôts. Il y a eu jusqu à une bonne centaine de sociétés commerciales Aujourd hui ces entrepôts sont le club nautique et le centre culturel de Mindelo, de très beaux bâtiments. Le problème majeur de l île était l approvisionnement en eau, au départ

celle-ci provenait de l île voisine, Santo Antao et de petites sources. Aujourd hui le problème est en partie résolu par l usine de dessalement de l eau de mer. Aujourd hui l île est peuplée de 60 000 habitants dont 45 000 à Mindelo. L activité principale est la pêche puis le tourisme qui a réellement débuté il y a une quinzaine d années. La ville de Mindelo était réputée auparavant pour ses femmes. Il y avait beaucoup de prostituées et les marins de passage y ont laissés quelques rejetons. La population s en est trouvée très métissée. Nous commençons notre tour dans la ville en passant devant une statue d un aigle qui a été érigée en souvenir du premier vol transatlantique en 1922 le Lusitania, un hydravion. Le cap vert a eu une coopération importante avec les chinois qui ont construits des barrages, pendant 10 ans les chinois n ont pas payés d impôts. Aujourd hui ils sont bien présents dans la ville avec une bonne partie des petits bazars chinois. Nous passons ensuite devant une réplique de la tour de Bélem en mémoire des luttes contre les pirates. Du temps des portugais, c était la douane aujourd hui c est un centre d exposition. Nous passons ensuite devant le marché aux poissons et remontons sur la place des étoiles. C est la place aux marchés aux vêtements et objets divers. Auparavant c était des baraquements en bois qui abritaient les étals. Et puis une année le feu a pris et a tout détruit. Les autorités ont voulu reconstruire tout le marché, des petites maisons de béton ont pris place et les façades ont été décorées d azulejos retraçant l histoire de la ville en image : le premier port établit par les anglais du temps du charbon, le marché aux fruits et légumes, la plage, c est absolument magnifique. La visite nous amène au centre de la ville devant la petite église qui est vraiment mignonne et qui regorge de monde, nous sommes dimanche et les cap verdiens sont très catholiques et ce la se voit il n y a pas assez de place dans l église alors les habitants sont sur le parvis. Derrière l église se trouve le plus ancien quartier avec la première source de la ville représentée par une statue d une fillette allant chercher de l eau.

Tout cela pour nous rappeler que nous sommes dans un pays très sec il y a des pluies de fin juillet à septembre. Pluies qui peuvent être alors très abondantes et créés des inondations. Nous traversons la rue principale de Mindelo : la rue de Lisbonne et passons devant le palais du peuple très beau bâtiment qui servait pour recevoir les autorités étrangères, les visites présidentielles, aujourd hui il est vide et n a plus beaucoup d utilité dommage pour un si bel édifice. L université de Mindelo est un bâtiment dédié à un grand poète local Georges Barbosa. A l école le portugais est la langue enseignée mais le créole est la langue parlée. Nous arrivons sur la plus grande place de la ville, la place Almicar : Suzy nous raconte que quand elle était jeune elle se rappelle que était admis sur le sol de cette place que les gens qui avaient des chaussures, les autres, les pauvres devaient restés sur le bord et tournaient autour. La place est en effet construite sur une estrade. Tous les dimanches sur cette place vers 19 h la population se rassemble autour d une fanfare et danse au rythme de la musique. Tout le monde est le bienvenu et cette danse se transforme en un gigantesque cours de danse. Camille a participé à un de ces cours c est très amusant. Nous avons de notre côté assisté à un spectacle de Capoeira qui est la danse des esclaves qui luttent pour la liberté. Les ceintures représentent leur statut, la ceinture blanche représente l esclave. C est une danse très douce et très acrobatique et souple. Mindelo a été la première île à abolir l esclavage. Nous terminons notre visite guidée en montant au sommet de la ville, dans les quartiers chics pour avoir une vue splendide sur l ensemble de la ville et du port. Nous avons également une vue sur la colline de l autre côté de la baie dont le profil est un visage humain couché. C est parait il la carte postale de Mindelo.

Nous repassons par la plage ; Et sur le retour nous longeons des panneaux avec des dessins d enfants, c est un concours organisé par le gouvernement pour toutes les écoles de l archipel. Le thème du concours était l environnement et les meilleurs dessins ont été repris pour couvrir les murs de la ville, je dois avouer que certains dessins sont magnifiques et l idée est très bonne pour conscientiser la population. Nous terminons notre balade par la visite des installations de désalinisation. Toute l eau potable est produite à partir de cette usine et il y a une tournante dans la distribution de l eau chaque quartier doit remplir ses réservoirs suivant son jour de distribution. Nous sommes enchantés de notre visite guidée, nous remercions notre guide dont c est le métier et retournons nous désaltérer au bateau. J aime de plus en plus cette ville. Lundi 28 novembre Journée mise en ordre, Cned, carnet de bord, lecture, Mardi 29 novembre Excursion à la plage de San Pedro qui parait il est une magnifique plage. Nous préparons les sandwiches pour le pique nique, une bouteille de rosé pour l apéro et des brioches au sucre et canelle complèteront ce petit en cas. Nous découvrons le moyen de transport de tous les cap verdiens : l alluger. C est un minibus genre Renault Espace chez nous avec trois rangées de banquettes qui fait le tour des villages. A Mindelo, le rassemblement des alluger se trouvent à la place Estrella près de l ancien marché aux légumes. Le principe est que le chauffeur attend que son véhicule soit plein avant de partir. Mais ils se remplissent très vite car peu de cap verdiens ont une voiture. Le toit également est mis à profit pour y placer tous les bagages ou courses ou tout ce qu un habitant peut transporter. Le coût moyen est de 100 escudos par personne c'est-à-dire 0,8 euros par personne. Très démocratique. Mais ce prix est variable, nous avons payé certains alluger 50 escudos par personne et les plus chers 300 escudos par personne (pour de trajets de plus d une heure). Nous voilà partis chargés de nos sacs pour San Pedro. Un village pas très loin du petit aéroport de San Vincente. Au bout

d une longue route de pavés se trouve un tout petit village de pécheurs avec des maisons colorées construites autour d une place avec quelques kiosques. Village très authentique de l île. Les gens nous regardent débarqués, il ne doit pas y avoir beaucoup de touristes qui s aventurent dans ce coin. Et pourtant la plage est magnifique, du sable mi blanc mi noir mélange de sable volcanique et sable du Sahara et surtout de fabuleux rouleaux mais je pense dangereux pour les enfants. Nous mettons nos maillots et nous sommes emportés par les vagues. Arthur reste sur le bord car j ai peur qu il n ait pas la force de lutter contre le refoulement de la mer. Déjà moi je ne tines pas debout dans les vagues mais c est tellement gai. Benoit et moi sommes comme deux enfants tellement on rigole d être ballotés dans ces rouleaux. Pas loin de nos ébats les pécheurs tentent de remonter les petites barques de pêche, ils attendent une accalmie de la mer avant de foncer droit sur la plage, là d autres viennent les aider à tracter la barque. Ensuite ils déroulent leur filet et ressortent le fruit de leur pèche. Tout se fait sur la plage. Ils ont l habitude de ces rouleaux et savent les maitriser. Mais midi pointe son nez nous essayons de trouver un endroit pour notre pique nique, il y a beaucoup de vent soulevant le sable qui nous gifle les jambes. On ne peut pas rester sur la plage rien ne tiendra dans ce vent, en plus en plein soleil on risque l insolation. Nous retournons sur la place et nous nous installons à l abri d un kiosque. C est parfait en plus d ici nous pouvons suivre les rares activités du village. C est l heure du retour de l école, très vite quelques enfants viennent sur la place avec un ballon dégonflé jouer au ballon. Arthur va les rejoindre et leur propose de jouer avec son ballon qui lui est bien gonflé. Tous les enfants du village accourent pour jouer au football tous ensembles. La majorité des enfants sont à pied nus mais cela ne les empêche pas de courir et de shooter sur le ballon. Ces enfants expriment la joie de vivre, ils rigolent tout le temps, courent

dans tous les sens, un vrai moment de bonheur. Arthur leur propose à chacun alors de signer sur son ballon et il finit par leur donner son bien le plus précieux. Nous lui permettons de lui acheter un nouveau ballon après la traversée. Arthur a certainement fait plus d un heureux. Après ce match où tout le monde a gagné ils viennent manger le dessert avec nous. Bref nous sommes aussi contents qu eux d avoir pu partager en tout simplicité un moment de bonheur. Nous repartons sur la plage pour nous balader un peu et profiter encore un peu de cette fabuleuse plage. Vers 16 h nous retournons au centre du village pour reprendre un alluger. Le seul moyen de locomotion du village est l alluger et donc il y en a à peu près tous les quarts d heure. Pour le retour nous serons 22 passagers chauffeur compris et 12 barracudas tout frais sortis de la mer. Michaël se trouve coincé entre deux mamas, il a bien choisi sa place lui. Un bon dessablage est nécessaire avant de rentrer dans le bateau. Je me demande ce que ce genre d endroit sera dans 10 ans, si des hôtels auront pris la place de ce joli petit village de pêcheurs. Mercredi 30 novembre Nous préparons notre excursion de deux jours dans l île voisine Santo Antao. Nos voisins de ponton Hubert et Christine qui sont de Nîmes ont déjà visité l île la semaine passée. Ils ont un bon guide touristique et une carte détaillée. Ils viennent donc nous donner quelques conseils que nous allons d ailleurs suivre à la lettre car leur parcours me séduit. Il y a plusieurs possibilités pour visiter l île soit vous prenez un guide qui vous organisent un petit séjour et le périple qui va avec, soit vous louez un alluger sur place pour la journée qui vous baladera à travers l île soit, et c est notre choix, vous trouvez quelqu un qui a déjà visité l île, vous lui offrez l apéro et avec son aide vous préparez vous-même votre circuit avec un bon «petit futé» et une bonne carte. Hubert nous donne tous les renseignements et je lui rachète sa carte. Nous réservons notre logement car ceux-ci sont rares. Grand merci les amis pour ces précieux conseils, nous nous reverrons à Nîmes en juin prochain. Jeudi 1 décembre Lever de bonne heure, nous partons en excursion dan l île de Santo Antao. Le ferry quitte le port à 8 h nous devons y être à 7 h 45. Les billets sont déjà dans notre poche 8 euros l aller retour ce n est pas une fortune. Quelques mots sur l île : c est la deuxième île de l archipel de par sa superficie 43 km sur 24 km de large, c est une île très montagneuse dont le sommet atteint 1979 m et très verdoyante car elle bénéficie d un climat favorable et surtout d un régime de pluies suffisant.

Bénéficiant d un sol riche et de ces bonnes conditions climatiques l activité est essentiellement rurale mais le développement touristique n est pas loin de devenir important car l île est d une beauté exceptionnelle. Le problème de l île est la communication et l accès, il n y a pas de mouillage, les abords sont très escarpés et le relief accidenté ne permet pas le développement d un réseau routier. Le port de Porto novo a seulement été construit en 1960. Les récoltes y parviennent pour être revendues à Mindelo. 9 h nous sommes à quai de Porto Novo, c est juste une jetée sur laquelle se dépose la rampe du ferry, voitures et passagers passent par la même sortie. Pendant la traversée nous avons été accostés par un «rabatteur» qui est censé ramener des clients à ses amis sur l île. Les clients sont les touristes qui auraient besoin soit d un moyen de locomotion, soit d un guide pour se rendre dans l intérieur de l île. Comme nous avons bien préparé notre visite nous n avons besoin que d un moyen de locomotion pour nous rendre au Cratère de Cova d où notre marche démarre. Je lui demande le prix et il me propose 2OO escudos par personne je trouve cela très cher et commence à négocier le prix, mais il ne veut rien entendre et me rétorque que c est le marché. Conclusion nous ne faisons pas affaire. Donc à notre arrivée à Porto Novo c est notre premier objectif. D autres français sont comme nous à la recherche d un taxi et vont également au cratère. Nous décidons de chercher ensemble en étant 11, nous serons plus fort pour négocier les prix. Notre groupe passe la grille de séparation des arrivées et nous sommes littéralement assaillis par les propositions de taxi, ils sont tous là en attende, nous ne sommes pas des milliers donc l offre est plus importante que la demande nous sommes donc normalement en position de force. Notre choix se porte sur un alluger dont la partie taxi est ouverte au vent, nous lui proposons 2000 escudos pour notre groupe, il est d accord nous voilà partis. Entre temps notre rabatteur a également diminué son prix mais il est trop tard, il n est pas content et commence à s en prendre à notre chauffeur comme quoi celui-ci lui a pris ses clients. Une discussion forte s en suit, le ton monte, j interviens et commence à gérer le conflit en lui expliquant que nous avons l intention de faire travailler tout le monde et qu il n a qu a me donner son numéro de téléphone, la prochaine fois je le contacterai. Tout le monde semble se calmer, je reçois un numéro griffonné sur un marceau de papier, il s appelle Carlos et je lui promets de l appeler. Nous voilà enfin sur la route. Tout cela se termine dans une bonne humeur.

Du port au cratère il y a plus ou moins une demi heure de route et nous traversons d abord des paysages désertiques mais au fur et à mesure que nous montons dans la montagne la végétation devient de plus en plus dense ; Et au sommet nous sommes carrément dans des forêts. Le cratère est là devant nos yeux, c est grandiose. Cet ancien cratère est maintenant reconverti en une magnifique plaine de culture. Les paysans sont courbés sur leur culture, pas de véhicule motorisé, que des ânes ou des poneys, il y a un calme dans cette vallée, je suis subjuguée. Je ne me lasse pas de laisser courir mon regard sur ces champs. Nous sommes légèrement en hauteur et nous entamons notre promenade sur les bords du cratère, en contournant la plaine. Il y a une sérénité qui se dégage de cet endroit que j y resterai volontiers toute la journée, mais notre programme est chargé pas le temps de rêvasser. Après avoir contourné pratiquement la moitié du cratère nous prenons un petit chemin empierré et qui nous amènera au sommet et de là nous sortirons du cratère pour descendre dans la vallée. Mais en arrivant au sommet nous sommes littéralement éblouis par la beauté de la vallée qui s ouvre à nous. Nous avons le souffle coupé par tant de beauté. De notre perchoir notre vue se porte jusqu à la mer. Apparemment nous avons beaucoup de chance car d habitude ici il y a souvent de la brume et donc rares sont les jours pendant lesquels la vue est complètement dégagée comme aujourd hui. Le chemin pour descendre est très raide mais à chaque virage serré s offre à nous un nouvel angle de vue sur ce paysage hors du commun. Nous voyons dans le fond un village et des habitations dispersées ça et là. Des cultures en terrasse de banane, canne à sucre, tomates,.. ; nous dépassons des réservoirs d eau desquels partent des canaux d irrigation pour les différentes parcelles. Cette vallée de Paul est une des grandes vallées de culture de l île, très fertile et très bien exposée. Le soleil brille mais il ne fait pas trop chaud car régulièrement des arbres jettent leur ombre sur notre chemin. Du cratère au Village de Paul, notre objectif de la journée, il y a plus ou moins 15 km cela ne parait pas énorme mais le dénivelé est important, le cratère est à 1170 m et le village de Paul au niveau de la mer, je vous laisse imaginer la jolie descente. Nos muscles qui ne sont tout de

même pas entrainés pour ce genre de descente nous rappellent à l ordre. Je pense que demain nous allons souffrir. Nous nous arrêtons au détour d une petite terrasse cultivée pour notre pique nique. Et courageusement nous reprenons notre descente. Après 2 heures de bonne marche nous arrivons dans un petit hameau dans lequel se trouve une auberge tenue par un français qui a décidé de s installer dans ce village perdu dans la montagne. Cela fait 7 ans qu il est là et c est un homme heureux que nous rencontrons. Nous nous désaltérons d une bonne bière fraîche pendant que Camille s initie au jeu de l ouril, typique au Cap vert. Chacun dispose à l origine de 24 fèves d haricot et le but est d en prendre un maximum à son partenaire. Ce jeu se joue à deux, il est très facile à comprendre et demande tout de même un peu de réflexion si on veut gagner. Camille se passionne littéralement pour ce jeu. Nous devrons en trouver un à Mindelo. Nous reprenons notre route et rencontrons en chemin une vieille dame qui vend de belles bananes, nous lui en prenons mais ce n est pas l argent qui l intéresse elle souhaite au dessus de tout recevoir un petit baiser d Arthur. Elle est souriante et gentille comme tout et Arthur ne se fait pas prier pour lui donner un gros bisou sur la joue. Nous avons ensoleillé sa journée. Sa joie est communicative et nous repartons en gardant l image de son sourire dans notre tête. Un peu plus loin nous rencontrons un tout petit bout de bonhomme, ce petite garçon a tout au plus 2 ans mais il est beau comme tout et regarde avec de grands yeux étonnés la bouteille de Fanta d Arhur. Je propose à Arthur de lui en donner un peu et il lui passe la bouteille de laquelle sort une paille. Il prend celle-ci mais ne comprend pas l utilité de la paille. Arthur lui explique avec ses gestes et voila notre petit bout chou qui mordille la paille et finit par comprendre qu il faut sucer. Il se met à rire et recommence une deuxième fois. Il est marrant comme tout ses yeux expriment tellement de plaisir que nous en sommes retournés. Sa maman qui le surveille de loin en est tout sourire aussi. Quel bonheur. Nous lui laissons la bouteille et reprenons à contrecœur notre chemin. Mais nous ne sommes pas

au bout de nos rencontres, une petite fille se trouve sur la bord de la route et regarde Arthur qui marche vers elle. Je dis à Arthur donne lui quelques biscuits, elle les prend un peu intimidée et rentre chez elle, nous poursuivons notre marche. Quelques secondes plus tard nous entendons quelqu un courir derrière nous. Nous nous retournons pour voir notre petite fille rattraper Arthur pour lui donner un sachet de petites pommes. Ces gens sont très pauvres, ils n ont déjà pas beaucoup mais avec le peu qu ils ont, ils arrivent à nous donner énormément. C est vraiment une leçon de vie que de côtoyer ces gens. Il y a une gentillesse naturelle et une sérénité de vie qui nous touche. Ces gens sont, dans leur grande pauvreté, naturellement heureux. Nous quittons à regret cet endroit pour regagner le village de Paul. Nous ne pouvons pas trainer car le soleil se couche relativement tôt et ce serait mieux tout de même d arriver à notre auberge avant la nuit. Notre petite troupe commence à fatiguer, Michel a ses genoux en compote, Maryse n en peut plus, nous décidons donc de trouver un aluger qui nous déposera à notre auberge, nous ne sommes plus très loin mais il reste tout de même 3 km et il ne faut pas dégouter nos courageux marcheurs. Aussitôt dit aussitôt fait nous embarquons dans la benne d un 4X4 avec des sacs de farine. Et en moins de 10 min nous sommes à Paul devant notre auberge. Un magnifique bâtiment peint en rouge qui dispose de quelques chambres. Chacun rejoint ses quartiers et après une bonne douche nous nous retrouvons sur la terrasse. Nous partons en reconnaissance du village qui se trouve le long de l eau. Les plages sont un mélange de sable noir et de galets qui avec le va et vient des vagues font un bruit assourdissant. D après notre précieuse source (merci Hubert) il y a une délicieuse pizzeria cachée dans le village, elle n est pas facile à trouver mais l endroit vaut la peine de chercher. C est une italienne qui est installée là, elle est très bien intégrée dans ce petit village et est pleinement épanouie. A tout ceux qui nous lisent et qui se trouveront un jour à Paul, je leur conseille les délicieux Antipasti de notre italienne de souche. Un vrai régal. Vendredi 2 décembre Maryse et Benoit nous quitte de bonne heure, Maryse reprend son avion ce soir. Ils prennent donc le ferry du matin ; De notre côté nous restons la journée pour visiter une autre partie de l île. Comme promis j appelle Carlos pour qu ils puissent amener Benoit et Maryse à porto Novo. Il est content que je l appelle et nous propose par la même occasion de nous piloter toute la journée à travers l île pour 80 euros. Je le remercie mais je préfère organiser moimême nos déplacements. Nous prenons un aluger direction Ponta Da sol, un petit village très prisé par les étrangers investisseurs. En fait beaucoup croit que cette île va connaître un développement touristique dans les années qui viennent et chacun veut acheter une parcelle de terrain (terrain dont les prix sont déjà très élevés pour la région) pour y installer un hôtel

ou un restaurant. Il est vrai que l île est magnifique pour moi une des plus belles que nous ayons vues jusqu à présent. Affaire à suivre. Ponta do sol est un joli petit village coloré le long de la mer. Notre but est de rejoindre Fontainhas, un tout petit hameau perché dans la montagne mais il n existe pas réellement de route carrossable, il faut y aller à pied. Le chemin part près du cimetière (déjà il faut le savoir car rien n est indiqué), le tout petit sentier grimpe dans la montagne car Ponta do sol est au niveau de la mer. A la sortie du village nous passons devant ce qu on peut appeler un village de cochon, ce sont des box les uns à côté des autres ; Chaque villageois en possède un avec son cochon à l intérieur. Toute la journée c est un défilé des propriétaires qui viennent les nourrir avec les déchets de la cuisine. C est intelligent car c est éloigné du village et donc cela n incommode personne. Question touristique c est un autre point de vue. Après une bonne heure de montée mes troupes n en peuvent plus, c est le lendemain de la veille, nous arrivons enfin en vue d une petite vallée et de jolies maisons perchées au dessus du vide et accrochées au flanc de la montagne supervisant toutes les terrasses de culture, la vue est splendide, dans le fond il y a une cascade qui rejoint une rivière se déversant dans le mer. La marche est récompensée. Mais nous n irons pas plus loin aujourd hui les muscles refusent tout effort supplémentaire. Nous retournons vers Ponta do sol et décidons de visiter l île en alluger. D abord Ribeira Grande qui ne vaut pas le détour. Puis après un petit en cas près du marché aux poissons en plein air de Ponta Do Sol (il n y a que là que nous puissions trouver un resto) nous traverserons l île de long en large par la route de la corde, «estrada corda». C est une route toute en pavé faite de la main de l homme qui coupe l île en deux en passant par la montagne à plus de 1000 m d altitude. Nous traversons des paysages qui sont à couper le souffle tellement c est grandiose. Des pitons verdoyants, des grandes vallées plongeantes, des petits villages de maisons dispersées, des flancs cultivés,

Mais nous devons déjà quitté cet endroit paradisiaque car notre ferry quitte l île à 16 h 30 et il ne s agit pas de le rater. Nous garderons un souvenir inoubliable de cette excursion, des images de nature exceptionnelle. Samedi 3 décembre Demain nous partons pour cette fameuse traversée de l Atlantique, il faut préparer le bateau et faire les dernières courses. Nous ne sommes pas les seuls à quitter le cap vert pour se lancer dans l aventure, depuis une semaine els conditions météo sont bonnes donc les bateaux partent les uns après les autres. En voyant chaque équipage quitter le port nous avons également envie d y aller nous sommes prêts psychologiquement. Avec Camille je vais jusqu au marché essayer de trouver quelques tomates pas trop abimées (et ce n est pas facile, ce sont des récoltes personnelles et donc pas beaucoup de choix) au niveau légumes à part les choux je ne trouve pas grand-chose. Au niveau fruit, pommes, bananes et orange complèteront les fruits en boîte. Du côté de la viande fraîche, je trouve un peu de viande hachée qui fera un bon spaghetti, le reste est déjà dans le congélateur. Le plus difficile à trouver c est du fromage râpé et du jambon. Heureusement j ai fait de belles réserves à Ténériffe. Dans la marina il y a trois autres bateaux hollandais et un bateau belge. Ils sont aussi en partance pour al traversée mais comme Saint Nicolas approche et que cela sera difficile de l organiser en pleine mer nous décidons d avancer la date officielle à cet après midi. Rendez vous est pris nous prévenons tous les petits enfants que Saint Nicolas passera à la marina à 14 H. Devant le café du Pont D agua ils sont tous là et un grand sac plein de cadeaux fait son apparition. Les petites voix font honneur à ce grand saint en chantant, chacun dans sa langue, «au grand Saint Nicolas». Il est temps d ouvrir ce grand sac déposé par Saint Nicolas, chacun y trouve un petit cadeau et c est le bonheur général. Arthur est aux anges car Saint Nicolas lui a promis de repasser sur Cajou dans la nuit. Benoit nous rejoint le soir, l équipage est au complet. Pour notre dernière soirée, Camille et moi partons faire un tour du côté du club nautique et du centre culturel. Mindelo est une ville très active d un point de vue culturel, il n y a pas une semaine qui se passe sans qu il y ait un concert ou une représentation de danse ou une exposition de peinture. Aujourd hui c est un spectacle de danse, la salle est comble mais nous arrivons tout de même à nous trouver deux petites places. Camille est tout sourire, le spectacle est varié et magnifique. Ensuite nous passons par le club car il y a une toute petite bibliothèque où nous pouvons échanger des livres. Nous déposons les livres dont nous voulons nous débarrasser et reprenons d autres livres qui nous intéressent. Il y en a évidemment de toutes les langues je

trouve tout de même mon bonheur. Ce passage au Cap vert se termine en beauté, nous avons tous été séduits par cette île. Dimanche 4 décembre au vendredi 16 décembre La traversée Arthur se lève le premier et Saint Nicolas est passé avec deux belles boites de légo avec un petit mot «à commencer pendant la traversée». je crois qu il aura de quoi s occuper pendant les premiers jours. Merci Saint Nicolas. Voilà nous sommes sur la ligne de départ, nos voisins de ponton qui ne sont pas encore partis se rassemblent pour nous saluer, nous avons enfilé notre tenue réglementaire à tout bon équipage, nous saluons à coup de corne de brume tout ce petit monde et nous voilà partis. Le plein est fait nous avons une autonomie de 700 l de mazout, c'est-à-dire à peu près 170 heures de navigation au moteur. En espérant que nous n en aurons pas besoin. Ce n est vraiment que si nous n avons pas de vent du tout que nous allumerons ces 110 chevaux. Nous partons sur les chapeaux de roue car il y a beaucoup de vent, entre 20 et 25 nœuds. De plus au passage des îles le vent dévale les montagnes en provoquant des rafales au niveau de la mer jusqu à 37 nœuds. Avec la houle le bateau surfe et fait des pointes de 13 nœuds, du jamais vu, Cajou est comme un cheval fougueux content de partir à l assaut de l Océan. Nous sommes secoués mais nous avons l impression d avaler les miles. A la sortie des îles il y une vingtaine de dauphins qui nous souhaite bon voyage nous sommes tous pris par cet enthousiasme général, bref tout commence très bien à bord. Le soir arrive très vite il faut organiser les quarts, Le capitaine fait un tableau pour les 20 jours prévus pour la traversée avec une tournante pour les quarts. Nous sommes 4 donc des périodes de 3 heures chacun, cela nous semble très confortable. Notre premier repas en mer comme d habitude un macaroni au gratin chacun a son bol car il est impossible de dresser une table dans ces conditions. Le bateau gite et avec la houle nous sommes un peu malmenés. La nuit tombe le premier quart est pour le capitaine. Il n y a

personne sur l eau, mais où sont passés tous les voiliers partis avant nous. Tout au long de cette traversée nous verrons en tout et pour tout 3 voiliers l océan est vraiment très grand. Notre première nuit est assez agitée les quarts ne sont pas respectés car la vigilance est de mise nous ne sommes pas trop de deux pour surveiller le vent et faire les manœuvres de réduction de voiles. De plus le frein de l arbre d hélice ne tient pas dans une mer aussi houleuse (des vagues jusqu à 4 m) il faut trouver autre chose ; Car si l arbre d hélice tourne à vide sans le moteur nous perdons facilement un nœud de vitesse car les pâles d hélice freinent le bateau. Benoit propose de bloquer l arbre avec une pince grippe, pourquoi pas mais il ne faudrait pas l oublier si on devait rallumer le moteur. Après avoir pesé le pour et le contre nous optons pour cette solution. C est toute une manœuvre pour la placer. Il faut d abord réduire la vitesse pour enclencher le frein ensuite mettre au point mort, au même moment pousser la tige qui enclenche le frein (une petite patte qui bloque l arbre), et Benoit tordu au dessus du moteur qui maintient le frein avec la pince. C est d un compliqué mais c est le seul moyen. Il faut absolument que nous réfléchissions à un autre système de frein. Après ces premières 24 heures de navigation nous sommes tous impatients de connaître notre moyenne, le capitaine fait le calcul et nous annonce fièrement 155 miles pour cette première journée, nous sommes contents et si on se base sur cette moyenne nous devrions y être en 13 jours. Mais n anticipons pas la météo prévoit une diminution de la force du vent, donc nous ferons chaque jour le point et nous verrons bien. Mais un vent un peu plus faible serait un peu plus confortable pour tout le monde. Les 4 premiers jours le vent maintient ses 20 nœuds de moyenne. Nous avançons très bien, les journées s organisent. Le matin un peu de gym pour tout le monde et puis chacun vaque à ses occupations. Nous nous relayons la journée pour que chacun puisse faire une bonne sieste ; Car les nuits ne sont tout de même pas très reposantes. Si le bateau ne gîte pas de trop nous reprenons les cours du CNED pour Arthur, Camille travaille son espagnol, Benoit lit et le capitaine veille au grain. Pour ma part entre les cours, les siestes, les repas et la lecture je ne fais pas beaucoup plus. Après 6 jours de navigation nous passons le cap des 1000 miles et tout se passe sans problème. Nous sommes surpris de ne rencontrer aucun bateau, on se demande si cela vaut la peine de faire les quarts, mais comme je dis il suffit d un paquebot. Je sais que la probabilité d une collision est très très faible mais elle existe donc il faut maintenir une surveillance. L alarme AIS ne suffit pas car tous les voiliers n en sont pas équipés et comme

nous ne laissons pas le radar allumé, la vigilance humaine reste le meilleur moyen d anticiper tout problème ; La mi parcours est déjà là nous avons l impression de foncer à travers les vagues et que les journées défilent sans qu on s en rende vraiment compte. Mais nous commençons à ressentir une fatigue de fond. Arthur commence à nous poser la question du «c est dans combien de jours qu on arrive» c est vrai que pour lui c est un peu long on ne sait pas beaucoup jouer car le vent et la gîte restreint le nombre de jeu possible. Il se rabat sur le jeu de UNO ou d ouril pour lequel il devient très fort. Mais il ne peut pas passer ses journées à ça et donc je le force un peu à lire. Il lira tout de même deux petits livres sur la traversée c est un bon début. Nous voilà donc le 7ème jour de navigation, le vent se calme enfin, 8-12 nœuds. Quelle stratégie devons nous adopter pour les voiles : si nous voulons garder le cap le vent est arrière une disposition des voiles en ciseau s imposent. Nous commençons par là mais très vite il s avère que le vent n est pas suffisant pour tenir les voiles et la bôme commence à taper malgré le frein de bôme et c est tout le bateau qui en tremble ; je ne supporte pas ce massacre. La deuxième stratégie est de quitter notre cap et de tirer des grands bords. D une part nous irons plus vite car le bateau est plus performant au grand largue qu en vent arrière et d autre part la bôme sera calée. Mais l inconvénient c est que nous augmentons notre nombre de miles à parcourir car le plus court chemin pour aller d un point à l autre n est il pas la ligne droite? mais nous optons pour cette disposition de voile et nous prenons 30 bâbord du vent arrière. La vitesse augmente sensiblement. Et après 24 heures de navigation en zigzag il s avère que nous ne faisons que 10 % de miles en plus mais notre moyenne n en souffre pas car la vitesse est nettement supérieure. Nous garderons cette stratégie de navigation jusqu au bout. A mi parcours la question du décalage horaire se pose, comme nous changeons de fuseau horaire nous devons changer notre heure. Nous savons qu à l arrivée nous aurons 5 heures de moins qu en Belgique. Ou bien nous enlevons tous les trois jours une heure ou bien nous ferons tout le décalage d un coup. Après mûre réflexion nous n optons ni pour l un ni pour l autre. Nous décalerons de deux heures sur la traversée et le reste à l arrivée. De toute manière avec la fatigue nous n avons déjà plus un rythme normal. Du côté de la pêche nous ne sommes pas très bon jusqu à présent, nous avons péché une dorade coryphène, nous l avons ramené jusqu au bateau mais nous n avons pas été capables

de la monter à bord, elle nous a échappé juste avant de la plonger dans le filet. Il faudra améliorer notre technique de capture. La deuxième fois nous avons ramené l hameçon à moitié déchiqueté, cela devait être une grosse prise. Nous abandonnons momentanément la pêche car l état de la mer ne nous permet pas de nous concentrer sur les lignes. Arthur est très déçu. Mais à lire les messages des autres bateaux qui sont au milieu de l océan aussi, ce n est guère mieux pour eux. Du côté du spectacle à part les poissons volants nous ne voyons pas beaucoup de vie à la surface de l eau. Aujourd hui 11 décembre j ai fait un essai culinaire, j ai cuit les spaghetti à l eau de mer. Chaque fois mes spaghetti sont trop peu salés donc je me dis que l eau déjà salée sera l idéale. Mes spaghettis sont cuits et je les fais goûter à mon frère, à voir sa tête je me dis qu il y a un problème. Et en effet pour être salé cette fois ci c est salé. Je rince les spaghettis mais rien à faire nous devrons les manger comme cela. La conclusion c est qu il faut couper l eau de mer. Je renouvèlerai mes expériences à la prochaine cuisson de spaghetti. A partir du huitième jour nous découvrons le plaisir des «grains». Non seulement nous devons jongler avec le vent et la houle mais à l approche d un grain c'est-à-dire d un nuage de pluie le vent forcit jusqu à prendre 10 nœuds de plus. Passer de 10 à 20 nœuds c est gérable mais de 20 à 30 cela l est moins. La journée nous pouvons voir les nuages noirs se rapprochaient mais la nuit, noir sur noir c est plus compliqué. Et c est ce qui est arrivé ce 12 décembre. Benoit avait le premier quart et Camille était restée avec lui, ils étaient gentiment occupé de discuter quand tout à coup il y a une rafale de vent, les sens en alerte Benoit se place derrière la barre, une deuxième rafale (40 nœuds) le pilote lâche, le bateau part au lofe (le bateau vire au vent en ce couchant sur l eau) Benoit panique et dit à Camille de nous appeler. Nous nous levons en quatrième vitesse, Benoit ne pouvait pas rattraper le bateau, le capitaine intervient, entretemps la rafale était passée et le bateau était de nouveau sous contrôle. Benoit nous a avoué qu il avait eu la peur de sa vie, ses jambes en étaient toutes tremblantes. Après cette frayeur nous avons bien rigolé mais cela restera je pense dans sa mémoire. Depuis lors à chaque rafale, il se méfie mais le pilote n a plus jamais lâché. En fait quand le pilote lâche le bateau est emmené au loft et le vent prend dans les voiles, le danger est toujours si la bôme passe de l autre côté c'est-à-dire si il y a empannage, la force du vent risque de casser quelque chose. Mais plus de peur que de mal. Nous essuyons tout de même pas mal de pluies diluviennes. Le bateau sera bien rincé!!!