Séneçon du Cap. Nom scientifique Senecio inaequidens (DC) Famille des Astéracées = Composée. Description. Origine : Afrique du Sud



Documents pareils
Une espèce exotique envahissante: Le Roseau commun. ou Phragmites australis

OUVERT02 - Maintien de l ouverture par élimination mécanique ou manuelle des rejets ligneux et autres végétaux indésirables Sous-mesure :

ANNUELLES GERMINATION D ÉTÉ

Plan d action Gentianella germanica (Willd.) Börner

Informations techniques sur la culture de l ananas

Chapitre 6 : coloniser de nouveaux milieux

Fertiliser le maïs autrement

Thème sélection génétique des plantes hybridation et génie génétique

Phragmite envahissant Pratiques de gestion exemplaires

Fiche Technique. Filière Maraichage. Mais doux. Septembre 2008

Le compost. Un petit écosystème au jardin

LUTTE CONTRE LES ADVENTICES ANNUELLES QUI POSENT PROBLÈME. Période d application. Pré-levée ou sur adventice jeune (FA < 3 f)

Une nouvelle écologie des parcs et des jardins

Résumé du suivi phytosanitaire du canola au Centre-du-Québec de 2009 à 2011

FAVORISER LA BIODIVERSITÉ DANS LE CIMETIÈRE. Guillaume Larregle (Maison de l Environnement de Seine-et-Marne)

TOUT SAVOIR SUR LES POUX DE TÊTE

Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique

Désherbage maïs. Synthèse Présentation des essais. Le protocole

Association des. Objectifs. convivialité, réunir les habitants autour du jardinage. action sociale, action environnementale,

Les potagers Neerstalle

Petit conservatoire dans un jardin des Collines du Paradis

Guide pour une PELOUSE IMPECCABLE OBTENEZ L AVANTAGE

Enjeux environnementaux prioritaires des forêts de Poitou-Charentes

Traits fonctionnels : concepts et caractérisation exemples des prairies Marie-Laure Navas, Eric Garnier, Cyrille Violle, Equipe ECOPAR

les cinq étapes pour calculer les jours d avance

NOP: Organic System Plan (OSP) / EOS: Description de l Unité Information et documents requis

Correction TP 7 : L organisation de la plante et ses relations avec le milieu

Sorgho grain sucrier ensilage L assurance sécheresses

COMPTE RENDU. Journée semis direct dans le Béarn

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

Plan de désherbage, plan de gestion différenciée : objectifs et mise en œuvre concrète, quelles sont les actions à mettre en place par les communes?

Et après mes travaux?

LIVRET D AMENAGEMENT. VetAgro Sup, agro campus de Clermont Ferrand

COMMUNE DE PONT A MARCQ CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIERES

Bulletin n 6 LA MALADIE DU ROND

RESULTATS DE L ESSAI VARIETES D ORGES D HIVER EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE CAMPAGNE

Débroussailler autour de sa maison : «une obligation»

SOMMAIRE CYCLE 1. Des jeux tout prêts. Des activités à préparer. Les solutions

Sdage, état d avancement de la révision et prochaine consultation

DIVERSITÉ CULTURELLE JOURS FÉRIÉS Pour en savoir Plus, veuillez vous adresser à :

Cahier d enquête. Suspect N 5. Reproduction interdite

Bilan d activité 2013 de la surveillance des pollens en Poitou-Charentes

TCS, strip-till et semis direct

LIDO DU PETIT ET DU GRAND TRAVERS A MAUGUIO-CARNON

Projet de thèse : Dynamique et gestion des renouées asiatiques, de l échelle paysagère à l échelle de la tache

TOUT SAVOIR SUR LES POUX DE TÊTE

Les objectifs du règlement sur l utilisation des engrais et des pesticides sont de :

Astragalus alopecurus Pall.

Moyens de production. Engrais

Ray-grass anglais auto-regarnissant

Journées portes ouvertes ECOPHYTO

Produire avec de l'herbe Du sol à l'animal

pro-part Ficha técnica Applications recommandées Matériaux Supports

L évidence écologique Une station d assainissement où il fait bon se

4. Verdissement, une PAC plus verte

Les abeilles à Bruxelles Défis et opportunités

Conseils déco express Comment éclairer une pièce, décorer vos murs, habiller vos fenêtres?

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE

Ce qu'il faut retenir

Comment prouver que les végétaux ont besoin d eau, de minéraux, d air et de lumière pour se développer normalement?

Brochure 01/10 Cartographie «végétation» des corridors électriques en forêt

COMMENT CONSTRUIRE UN CRIB A MAÏS?

Etat de la connaissance de la biodiversité. sur la commune de Pantin

Contre les Insectes en Général

L extermination des coquerelles

Semis direct: de l essai à la pratique

Évaluation du potentiel du semis direct en agriculture biologique au Québec : construction d un «rouleur-crêpeur de couvre-sols» et essais à la ferme

Valérie Roy-Fortin, agr. Bio pour tous! - 6 mars 2015

Végétaux Exemples d individus

DOSSIER DE PRESSE. Organisateur. Contact. Carolina Cardoso life.eu Chargée de communication + 32 (0)

Normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMPs)

INVENTAIRE DES BÂTIMENTS AGRICOLES DE LA MRC DE CHARLEVOIX-EST. Le positionnement des bâtiments

HERBIER NUMERIQUE COLLABORATIF DE MAURICE. enseignants des établissements à programme français de Maurice

Petits fruits Bulletin d information No mai 2013 PUNAISE TERNE. Description. Identification

Nouveau. TRIMAXX, le raccourcisseur qui en fait un MAXX.

Comment utiliser les graines de soja à la cuisine

Adaptation Aux changements climatiques. Agriculture et sécurité alimentaire: Cas du Burkina Faso

LE MAÏS Famille : Graminées Nom latin : Zea mays Nom malgache : Katsaka 1. BUTS DE LA CULTURE

Edit. resp : Echevinat des Travaux

ANCRÉ PAR NOS RESSOURCES

.4..ESCALIER. Critères d'accessibilité répondant aux besoins des personnes ayant une déficience visuelle. 4.1 Concept de base

BTS Gestion et Protection de la Nature Par apprentissage. La nature vous passionne, faîtes en votre métier!

Pays Rhin-Vignoble -Grand Ballon

Grêle : précipitation de glace avec un diamètre de quelque cm Grésil : grêlon avec un diamètre <5mm peu de dégâts

SAVAIS-TU QUE DANS MA COUR D ÉCOLE...

ANNEXE 6 LES SYSTEMES DE RIZICULTURE DE BAS FONDS

4. Résultats et discussion

CORRIGES Plan de la séance

Evaluation des ressources forestières mondiales 2010 Rapport principal

Quelles évolutions au niveau des prédateurs nuisibles en culture de maïs et les moyens de lutte?

Conception d un CD interactif : simulation d une sortie en écologie végétale

Agriculture paysanne durable: innovations et meilleures pratiques aux fins de transposition et de reproduction à plus grande échelle

TP N 1 : ÉLECTRISATION PAR FROTTEMENT

ÉCOLE : cycle 3 (CM2) Sciences de la vie et de la Terre S INFORMER : organiser l information Classer, trier, assembler, grouper, distinguer

2. Détermination de la teneur en eau

La lutte intégrée contre les ravageurs de sol en grandes cultures. Geneviève Labrie

Placettes vers de terre. Protocole Fiche «Description spécifique» Fiche «Observations»

PUNAISES DE LIT. prévention et intervention

Transcription:

Origine : Afrique du Sud Séneçon du Cap Nom scientifique Senecio inaequidens (DC) Famille des Astéracées = Composée Description Plante herbacée vivace, à racines superficielles, forme une touffe arrondie et dense de tiges ligneuses, d abord couchées puis redressées et ramifiées pouvant atteindre 110 cm. Les feuilles sont étroitement linéaires, alternes, de 3-14 cm de long et 2-3 cm de large, à marges faiblement enroulées et portant quelques dents irrégulières, espacées. Les fleurs sont regroupées en capitules irréguliers de type corymbe (80 à 100 par plan développé) de 18 à 25 mm de diamètre. Capitules composé de nombreuses fleurs dont 12 à 14 ligulées (faux-pétales), de couleur jaune vif, de 8 à 11 mm. Les bractées (petites feuilles enveloppant le capitule) lancéolées, scarieuses au bord, se terminent par une pointe brune de poils. Les fruits sont des akènes de 2 mm surmontés d'une aigrette de soie blanche plumeuse ; chaque pied peut en produire de 10 000 à 30 000 par an. Le système racinaire forme un réseau dense et superficiel qui fait que la plante se développe sur des sols très peu épais. Lors de la germination les cotylédons sont verts, épais, légèrement ovales : face interne glabre et brillante, face externe violette.

Reproduction et dissémination Le séneçon du Cap produit des milliers de petites graines légères et à forte capacité de dissémination : elles volent au vent, flottent sur l eau, s accrochent facilement aux fourrures des animaux ou aux habits des promeneurs, mais la pollinisation se fait essentiellement par les insectes. Le stock de semences a une durée de vie de moins de deux ans. La germination est rapide et massive, elle peut avoir lieu toute l année, avec des pics au printemps et en automne. Les graines germent sur des sols dénudés et à la surface des sols tassés de préférence. Les jeunes pousses sont très vigoureuses. Floraison de mai à décembre, fructification de juin à janvier. Il n y a pas de dormance des graines. Les touffes ont une longévité de 5 à 10 ans Le séneçon du Cap résiste bien aux incendies et repousse facilement de la base (à moins d avoir été calciné). Ecologie et milieux colonisés Le séneçon du Cap est peut exigeant, s il pousse préférentiellement sous climat méditerranéen, il s adapte également à d autres types (atlantique et montagnard) et des sols secs ou humides, calcaires ou acides. Dans nos régions, il se développe essentiellement dans les milieux ouverts, le long des routes, sur les ronds points, les gares et cours d eau, dans les éboulis, prairies sèches et terrains ouverts. Introduction et aire de répartition globale Cette espèce a été introduite accidentellement d Afrique du Sud par le commerce de la laine (les graines ont voyagé dans la laine des moutons importés). Une expansion très forte a débuté à partir du milieu du 20 ème siècle dans le sud et l ouest de l Europe. On le rencontre sous sa forme diploïde en Amérique du Sud (Argentine, Mexique) et en Australie. La forme tétraploïde, la plus compétitive, est présente partout en Europe, de l Espagne à l Irlande et du Danemark à l Italie. En France, le séneçon du Cap se développe surtout en région méditerranéenne et dans le Nord, mais tend à se propager dans tout le pays à partir des voies de communication: autoroutes, voies ferrées, voies navigables. Répartition et niveau d invasion connu en Basse-Normandie Le Séneçon du Cap est encore peu répandu en Basse-Normandie mais de plus en plus fréquemment observé le long des routes, ronds points, gares et friches industrielles. De là, son implantation dans les milieux naturels ouverts, (pelouses calcaires, dunes littorales, prairies ) reste une éventualité à ne pas négliger et à surveiller de près.

Extrait Base de données Callune/ CBN Brest/ oct2008 Le Séneçon du Cap est une espèce potentiellement invasive en Basse-Normandie. Nuisances dues à l invasion Sur la biodiversité Très dynamique et à forte capacité d envahissement, le séneçon du Cap est considéré envahissant dans de nombreux pays où il s étend en dehors de milieux fortement remaniés par les activités humaines dans les jachères, pâturages mais aussi dans les infractuosités de rochers, les falaises, dunes et terrains salés. En occupant rapidement les surfaces où il s implante par apport de graines, il concurrence et étouffe les espèces indigènes qui ne peuvent persister sous son couvert. Sa capacité à sécréter dans le sol des substances chimiques qui inhiberaient le développement des plantes adjacentes favoriserait du coup son propre démarrage. Sur l économie Une fois implantée dans certains prés cette espèce est toxique pour le bétail par la présence d alcaloïdes toxiques qui rend ce séneçon non comestible pour les animaux, la plupart des insectes y compris. La plante diffuse dans le sol des substances toxiques pour ses voisines.

A faire ou ne pas faire Informer autour de vous sur les problèmes que pose cette plante. Ne pas intervenir par arrachage, épandage d herbicide ou tout autre moyen d éradication sur une station repérée dans la nature, sans un avis et un encadrement adéquat. Conseil de gestion Vu la situation en Basse-Normandie la première opération à réaliser et certainement la plus efficace est une information et une sensibilisation auprès de tous pour éviter la propagation de cette espèce à surveiller. Les principaux publics cibles sont les gestionnaires et structures privées ou publiques d entretien des bords de route, ronds points, gares et autres voies de communication. Une information des botanistes et gestionnaires d espaces naturels est également nécessaire pour développer une stratégie d'alerte sur la présence de l espèce en milieu naturel. Les méthodes de contrôle et d éradication doivent consister en un arrachage des plants avant floraison. Dans des secteurs très infestés le désherbage par des produits phytosanitaires relativement peu toxiques (sulfosate ou glyphosate) ou le labour ont été expérimentés avec quelques succès. Les opérations menées en Basse-Normandie Pour l instant aucune, sinon l inventaire des stations existantes. Pour en savoir plus Ouvrage collectif : Plantes invasives de la région méditerranéenne, 2003 - Agence méditerranéenne de l environnement, Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles, 48p. COCHARD P.O., 2003 - Histoire de l expansion en France de Senecio inaequidens DC. : analyse bibliographique sur la période 1913-2001. Symbioses, Bulletin des muséums d histoire naturelles de la région Centre, nouvelle série, N 9 : 41-56 COSTA, C. 2005 Atlas des espèces invasives présentes sur le périmètre du Parc naturel régional de Camargue, PNR de Camargue, 220p. MULLER, S. (coordinateur), 2004. Plantes invasives en France. Patrimoines naturels, 62, Muséum National d Histoire Naturelle de Paris, 168 p.

Site internet : http://www.bretagne-environnement.org/especes-invasives/ Fiche rédigée par le Conservatoire botanique national de Brest C. Zambettakis Avec le soutien financier de :