Le programme d EXTension RAisonnée du PLAteau Continental (EXTRAPLAC)

Documents pareils
Les Ultra-marins ont de l audace - Rapport d étude -

JOURNAL OFFICIEL. de la République Démocratique du Congo CABINET DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE. Journal Officiel - Numéro Spécial - 09 mai 2009

par Nathalie Leidinger, ingénieur divisionnaire des travaux géographiques et cartographiques de l État 1 ABSTRACT

ASSEMBLÉE NATIONALE PROJET DE LOI

EOLIEN EN MER : Projet de Saint Nazaire. 15 Novembre Instance de Suivi et de Concertation

N universel N SPP. Réservé SPP. Au service de la coopération régionale entre les collectivités françaises et les pays du Pacifique

PROJET ACCLIMATE ETUDE SIM-CLIM THEME 3 Etude bilan des possibilités d une simulation climatique régionale

CHAPITRE 6 : LE RENFORCEMENT DU MODELE PAR SON EFFICACITE PREDICTIVE

OBSERVATOIRE DES TARIFS BANCAIRES IEOM

OBSERVATOIRE DES TARIFS BANCAIRES IEOM

FICHE DOCUMENTAIRE IFM n 3/12

INVENTAIRE NATIONAL des matières et déchets radioactifs. Les déchets immergés. Dossier

COMMENT COMMANDER? Par courrier. En ligne sur le site Par fax. Par

Qui peut être élu conseiller municipal, devenir maire ou adjoint? Les règles d inéligibilités et d incompatibilités

Expertise scientifique collective. Impacts environnementaux de l exploitation des ressources minérales marines profondes.

Annexe 1 à l'acte d'engagement. Bordereaux des prix (lot 2)

Grenelle de l Environnement. Rapport du Comité Opérationnel n 12 «Gestion intégrée de la mer et du littoral»

Charte de l expertise et de l avis à l Ifremer

Assemblée générale. Nations Unies A/AC.105/772

INDEMNITES POUR FRAIS DE DEPLACEMENT

Plan stratégique

Règlement relatif à la prospection et à l exploration des nodules polymétalliques dans la Zone

CONSEIL DES MINISTRES

La mobilité. Au service des Outre-mer

DANIEL REYSS. Avril 2012 BIOGRAPHIE MEDIATHEQUE. Daniel Reyss est né le 19 juin 1935 à Dakar (Sénégal).

Synthèse SYNTHESE DIRECTION GENERALE DE L ENERGIE ET DU CLIMAT. Service du climat et de l efficacité énergétique

Ce document a pour objet : de rappeler les principes de base d information concernant les coordonnées bancaires,

IGN Usages et besoins d informations géographiques sur le littoral

DÉVELOPPEMENT DES OPTIONS DE GESTION Aire Marine Protégée envisagée de Barra Fan et du mont sous-marin de la Terrasse des Hébrides

La Lettre de l IMSEPP

Les retombées économiques actuelles et futures de l éolien offshore en Allemagne

Circulaire du 24 juin 2013 relative à l organisation des missions du Centre national de surveillance des pêches (CNSP)

Séquence 4. Comment expliquer la localisation des séismes et des volcans à la surface du globe?

CONSEIL DES MINISTRES

Galion: Le lidar éolien ultime

LES FONDS EUROPÉENS EN PAYS DE LA LOIRE

Trait de côte Histolitt v1.0 Descriptif technique Version du document 1.0 *** Sommaire

Le droit et les hydrocarbures «non conventionnels»

AMbition éolien L énergie éolienne. renouvelable, compétitive et créatrice d emplois

Moyens mis en œuvre pour la cartographie du plateau continental Guide général

Discovering Hidden Value

Croissance et Société Bleues :

Eric Chaumillon UMR CNRS 7266 Littoral Environnement et Sociétés LIENSs Université de la Rochelle

R A P P O R T La tarification des services bancaires dans les départements et collectivités d outre-mer

Mai Avis n en date du 20 avril 2010

Conseil économique et social

IFP School. S'ouvrir de nouveaux horizons. École d'application dans les domaines de l'énergie et des motorisations

Projet Pédagogique Conférence interactive HUBERT REEVES Vendredi 13 mars H

Avancées et reculs des mangroves guyanaises: bilan par analyse spatiale sur plusieurs décennies

ApplicaSol, la base de données des applications thématiques

Association METROPOLIS Association française Loi 1901 RÈGLEMENT INTÉRIEUR

La gestion à long terme des déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie. Options

Quel niveau de développement des départements et collectivités d outre-mer?

Où sont les Hommes sur la Terre

Sea Tech Week Brest - Mercredi 10 octobre Quartz salle 1

Délibération n Conseil d administration de la CGLLS 33 ème séance du 17 décembre 2008

LOIS du 20 novembre 2012 relative à la régulation économique outre-mer et portant diverses dispositions relatives aux outre-mer (1)

Distribution et publicité télévisée

INTERNATIONAL TRIBUNAL FOR THE LAW OF THE SEA TRIBUNAL INTERNATIONAL DU DROIT DE LA MER Communiqué de Presse (Publié par le Greffe)

Enjeux et Perspectives de la composante «Environnement Santé» du Plan d Action de l Initiative Environnement du NEPAD

De la collecte à son intégration : la vie juridique de la donnée e scientifique à l Ifremer. Présentation DAJ - 27 mars 2007

- Dispositifs de défiscalisation des investissements outre-mer

FIP PME 974 n 3. FIP éligible à la réduction d ISF* ou IR*

Convention sur la haute mer

Charte du tourisme durable

Etude de l évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l érosion marine

Leçon n 7 : «La France et l UE : influence mondiale, puissance incomplète»

Fiche Technique d Évaluation sismique : Construction basse en Maçonnerie Non-armée, Chaînée, ou de Remplissage en Haïti

Synthèse de référence des techniques de suivi du trait de côte

Carte d'identité provisoire Kids ID eid

Évolution du trait de côte et conséquences sur les ouvrages maritimes: Application au Phare de la Coubre (17)

Réforme du crédit à la consommation. Statut des enseignants chercheurs. Point sur les États généraux de l outre-mer

Cours VI : VIE POLITIQUE LOCALE, RELATIONS ENTRE SOCIETE CIVILE ET POUVOIR POLITIQUE

Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte

Wind Prospect. Votre Partenaire Éolien

Comment développer Ecoville : le cahier des charges

Sécurisation de l hébergement et de la maintenance du plateau collaboratif d échange (PCE) du plan Loire III

Gaz Non conventionnels DES RESSOURCES pour le futur

Le ministre de l intérieur et de l aménagement du territoire Le ministre de l outre-mer. Mesdames et Messieurs les maires

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

CONSEIL DE COORDIN AT I O N DU PROGRAM M E DE L ONUSID A

Le Conseil d administration. L Article VI du Statut du PAM définit comme suit les fonctions du Conseil:

Principaux résultats du questionnaire «Les Villes-Santé : quels enjeux pour les politiques urbaines?»

CONVENTION-CADRE DE PARTENARIAT ENTRE LA FONDATION PRINCE ALBERT II DE MONACO

UNEP/OzL.Conv.10/4. Programme des Nations Unies pour l environnement

La construction métropolitaine en Ile-de-France

QUESTIONS D ORGANISATION. Ordre du jour provisoire annoté INTRODUCTION

L'insertion professionnelle des bénéficiaires du RSA en outre-mer

Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption

Les Français et les nuisances sonores. Ifop pour Ministère de l Ecologie, du Développement Durable et de l Energie

LE SYSTÈME BANCAIRE COM DU PACIFIQUE ET FINANCIER DANS LES

Bulletin d information toponymique

Changement du trait de côte et images satellites. Tempêtes 2014, plage de la Salie, côte atlantique française

COMPTE-RENDU SYNTHETIQUE DE REUNION Groupe de travail «Europe International» du 20/01/2014

Base de données de la sismicité historique de la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et site internet associé

Quels moyens et quelle gouvernance pour une gestion durable des océans?

L équilibre offre-demande d électricité en France pour l été 2015

Conseil d administration Genève, novembre 2002 LILS

Tableau 7: Emissions polluantes scénario «futur avec projet 2014»

RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES FORMATION A LA REALISATION DES DOSSIERS D INFORMATION REGLEMENTAIRE DES ACQUEREURS ET LOCATAIRES

Transcription:

Avec le soutien du congrès de la Nouvelle-Calédonie. Science Le programme d EXTension RAisonnée du PLAteau Continental (EXTRAPLAC) Enjeux pour les trois collectivités ultramarines du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Wallis & Futuna, Polynésie française). Introduction Conformément à l Article 76 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la Mer, ratifiée par la France en 1996, les états côtiers ont la possibilité de délimiter le plateau continental sous leur juridiction, audelà des limites des 200 miles nautiques de leur Zones Economiques Exclusives. Ces délimitations octroient des droits souverains sur l exploitation des ressources naturelles minérales ou vivantes et concernent les fonds marins et le sous-sol de la mer mais, à la différence des ZEE, pas la surface ni la masse d eau (et donc pas les ressources halieutiques). Elles doivent répondre à un certain nombre de critères géologiques, sédimentologiques et morphologiques exposés plus loin. Les dossiers de demande de limites extérieures du plateau sont déposés devant la Commission des Limites du Plateau Continental (CLPC) de l ONU qui les instruit, à la condition d avoir été saisie dans une période de dix ans après ratification de la Convention de Nations Unis sur le Droit de la Mer par le pays demandeur, ou avant le 13 Mai 2009, pour tout Etat ayant ratifié avant cette date. La CLPC est composée de 21 experts scientifiques (géologues, géophysiciens, hydrographes, ) élus parmi les Etats Parties de la Convention (dont pour la France, W.R. Roest, co-signataire de cet article). La CLPC examine les Limites extérieures du Plateau Continental demandées par l Etat et émet des recommandations. 18

En France, la décision de lancer un programme, dit EXTRAPLAC, pour l établissement des différents dossiers qui concernent la Métropole et les départements et collectivités de l outre-mer, a été prise en avril 1998. En avril 2002, Matignon, a décidé de valider le principe d un programme interministériel, décision confirmée en Comité Interministériel de la Mer en avril 2003, le programme opérationnel ayant débuté en 2002. Sous l égide du Secrétariat Général de la Mer (Premier Ministre) et du Ministère de l Économie, du Développement durable et de l Energie, le programme EXTRAPLAC, doté de financements spécifiques associe l Ifremer qui joue le rôle de coordination scientifique et technique des dossiers, le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM), l IFP Energies Nouvelles (IFPEN) et l Institut Polaire Paul Emile Victor (IPEV). Du fait de la configuration géomorphologique de son territoire, la France peut réclamer des extensions importantes qui pour- raient atteindre, voire dépasser 1.000.000 km 2. Le programme EXTRAPLAC est donc chargé de constituer des dossiers sur toutes les zones où des extensions peuvent être envisageables, de collaborer avec les Etats voisins, et, si possible, de constituer des demandes conjointes ou coordonnées. Il doit également présenter et défendre les dossiers à l ONU. Un budget spécifique, limité si on le compare à celui mis en place par certains états (Canada, Danemark ), a été affecté par la France à ce programme. A titre d information, si on ramène ce budget au nombre de km2 concernés, on atteint un coût modique de l ordre de 15 par km² de plateau continental revendiqué au delà des 200 milles. Après une explicitation du comment se construit un dossier de demande de de limite extérieure du plateau, nous allons examiner plus avant les cas de figure posés dans les 3 COM du Pacifique, respectivement la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et la Polynésie française. 19

Science Avec le soutien du congrès de la Nouvelle-Calédonie. Principes de base permettant de construire un dossier de demande d extension du plateau continental au-delà des 200 milles marins à l ONU Ces principes se construisent sur des bases scientifiques et obligent généralement à exploiter les résultats de campagnes océanographiques antérieures, géologiques, géomorphologiques et hydrographiques ou bien, si ces données sont insuffisantes, à organiser des campagnes hauturières spécifiques. Ces dernières utilisent des outils de cartographie/bathymétrie (sondeurs multifaisceaux, réflectivité du fond) ou d exploration (sismique pour l épaisseur des couches sédimentaires et dragages pour la vérité terrain) que nous ne décrivons pas ici puisque ce sujet a été traité dans un numéro précédent (Tai Kona numéro 8) cité en bibliographie et téléchargeable (cf. en fin de texte le chapitre «Pour en savoir plus»). Selon l Article 76 de la Convention sur le Droit de la Mer, le Plateau Continental d un Etat : correspond au «Prolongement Naturel du Territoire Terrestre», s étend jusqu au «Rebord Externe de la Marge Continentale» où se termine la pente du talus continental, En matière de délimitation du plateau continental ; la limite extérieure du Plateau Continental doit être définie par des points distants de moins de 60 milles marins les uns des autres, ces points ne doivent pas être situés à plus de 350 milles marins du trait de côte ou des Lignes de Base, ou à plus de 100 milles marins de l Isobathe 2.500 m, Figure présentant le continent, le plateau continental, la pente et le pied du talus continental puis le glacis, transition vers les plaines abyssales. (Le cas présenté à titre d illustration est celui des côtes nord-est de l Amerique du nord). 20

PdT : Rupture de pente la plus marquée à la base du talus Ligne de Gardiner ces points doivent satisfaire l un des critères suivants : le critère de Hedberg qui considére la position géographique du pied de talus, ou le critère de Gardiner qui prend en compte l existence au large de ce pied de talus d épaisseurs sédimentaires notamment issues de l érosion du plateau continental considéré. 0 m -20 m -3000 m -4000 m PdT : Rupture de pente la plus marquée à la base du talus 60 NM Ligne de Hedberg Selon le critère de Heldberg la limite d extension du plateau continental est au plus à 60 milles marins de la rupture de pente ou pied de talus (PdT). 0 m -20 m -3000 m -4000 m D d = Epaisseur de sédiments d = D / 100 Selon le critère de Gardiner la limite d extension du plateau continental est à une distance la plus éloignée du pied de talus ou l épaisseur des sédiments est au moins le centième de cette distance. Les trois figures suivantes, pour le cas des côtes nord-est de l Amerique du nord, montrent respectivement : la première, l application du critère de Hedberg, la seconde, de celui de Gardiner et la troisième, la combinaison des deux, définissant la limite extérieure du plateau continental. Ces trois schémas sont présentés à titre d illustration uniquement, et ne sont pas basés sur une analyse précise. 21

Science Avec le soutien du congrès de la Nouvelle-Calédonie. En résumé la figure ci-dessous explicite les grands zones résultantes qui, de la terre vers la mer, sont : la mer territoriale (12 milles nautiques), la ZEE (200 milles nautiques), l extention du plateau continental en fonction des critéres explicités plus haut, le reste constituant la Zone Internationale dont les fonds marins sont administrés par l Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM ou ISA, International Seabed Authority en anglais). 22

Le cas des trois collectivités ultra marines du Pacifique Les demandes, pour la France, concernent autant le Nord Atlantique, les Caraibes, la Guyane, l Océan Indien que le Pacifique, (voir carte ci dessous) : En orange les ZEE et en rouge les zones d extension revendicables par la France dans les 3 océans, (source Ifremer) Nous décrivons ci-après les trois cas de figure représentés par les trois territoires ultramarins du Pacifique qui présentent des possibilités d extension pour lesquels des dossiers ont soit été déjà constitués, soit des éléments préliminaires ont été déposés auprès du Secrétaire Général de l ONU avant le 13 mai 2009. 23

Science Avec le soutien du congrès de la Nouvelle-Calédonie. Carte générale montrant en bleu pâle les ZEE des trois territoires et les zones d extension potentielle en rouge (source Ifremer). La Nouvelle-Calédonie Wallis et Futuna Pour la Nouvelle-Calédonie, il y a deux zones d extension possibles. L acquisition des données utiles résultent des campagnes NOUCAPLAC 1 et 2 de 2004. La première zone au sud-ouest de la ZEE concerne une surface d un peu moins de 100.000 km 2, la seconde au sud-est, de surface légèrement supérieure. Le dossier concernant ces deux zones a été constitué et transmis à l ONU en 2007. La commission spécialisée a remis ses recommandations en 2009 pour la zone sud-ouest qui bénéficie d un accord de délimitation avec l Australie voisine. Pour la zone sud-est le dossier est, par contre, resté en attente de négociations vis-à-vis de la revendication de Vanuatu sur les ilots Matthew et Hunter situés au nord de cette zone possible d extension. Il existe une zone d extension possible pour Wallis & Futuna au nord de la ZEE. Des informations préliminaires ont été transmises à l ONU en 2009. Une campagne d acquisition de données, WALLISPLAC, a été réalisée par le N/O l Atalante de l Ifremer en septembre/octobre 2010. Une collaboration avec les deux voisins concernés, Tuvalu au nord-ouest et Tokelau au nord-est, ont mené à une demande conjointe, construite par les trois pays, et déposée auprès de la Commission en décembre 2012. La surface concernée est modeste, de l ordre de 17.000 km², à partager entre les trois territoires. 24

La Polynésie française Une analyse préliminaire a montré qu il existe 7 zones potentielles d extension pour la Polynésie, sur des surfaces conséquentes. Des informations préliminaires ont été transmises au Secrétaire Général de l ONU en 2009, pour l ensemble de ces sept zones. Toutefois la démonstration du prolongement naturel à partir des îles de la Polynésie est fragile dans certaines de ces zones, notamment à l ouest du fait d un contexte géologique particulier qui ne laisse présager qu une faible chance d acceptation par la Commission si on considère la pratique de cette Commission depuis 2009. Pour cette raison, la priorité est aujourd hui donnée aux zones situées vers l est de la Polynésie, où la démonstration du prolongement naturel semble plus robuste. Une première campagne POLYPLAC a été réalisée par le N/O l Atalante de l Ifremer en septembre 2012 pour la zone qui se situe à l est-sud-est des Marquises. Le dossier relatif à cette zone, qui couvrirait de l ordre de 60.000 km 2, est construit, mais attendra l achèvement de l ensemble des travaux au large de la Polynésie avant d être déposé à l ONU. Une campagne complémentaire est programmée en 2015 dans l est polynésien. Conclusions et perspectives On l a vu, les possibilités d extension du plateau continental intéressent des surfaces qui peuvent être conséquentes. La surface d extension dans le Pacifique peut atteindre 400.000 km², voire plus, l incertitude provenant de la complexité de l adaptation des règles de délimitation à la Polynésie. En termes de ressources naturelles : il s agit éventuellement d hydrocarbures en Nouvelle-Calédonie, d encroûtements dans les deux cas de W&F et de la Polynésie, plus une biodiversité semi profonde et profonde benthique (sur le fond) de tout premier ordre (cf Tai Kona numéro 10) et donc des gisements potentiels dans les trois cas, en bio-ressources (bactéries, autres) inféodées au fond. 25

Science Avec le soutien du congrès de la Nouvelle-Calédonie. Par contre, il est important de souligner ici que la démarche qui concerne l établissement des dossiers de demandes d extension du plateau continental est un processus long, et qu il s agit dans un premier temps de faire valoir des droits. Cette démarche doit être considérée avant tout comme un investissement pour le futur. A titre d exemple l examen du dossier déposé pour Wallis & Futuna fin 2012, ne démarrera pas avant 6 à 8 ans. Des délais similaires sont à prévoir pour la Polynésie dont on rappelle que la plupart des campagnes reste à faire et les dossiers à constituer. Enfin on doit rappeler que si un tel programme est fondé sur la démonstration de l existence et l attribution de droits d exploitation, ces droits viennent avec des obligations de gestion des espaces ainsi attribués qui impliquent en particulier la mise en œuvre de règles de sécurité, de surveillance, de libre circulation et de préservation environnementale. Pour en savoir plus Site web national EXTRAPLAC : http://www.extraplac.fr/ Site Web des Nations Unies : http://www.un.org/depts/los/clcs_new/ clcs_home.htm Site web «Polyplac en direct» : http://wwz.ifremer.fr/ncal/bienvenue/ Carnet-de-bord-POLYPLAC Taikona 8 et 10 sur les questions de géodiversité et de biodiversité profondes en Nouvelle-Calédonie : http://archimer.ifremer.fr/ doc/00194/30574/ et http://archimer.ifremer.fr/ doc/00209/32013/ Benoit Loubrieu Ingénieur cartographie. Chef du projet national EXTRAPLAC, Unité de Recherche Géosciences Marines, Département des Ressources physiques et Écosystèmes de fond de Mer (REM), Centre Ifremer de Brest, benoit.loubrieu@ifremer.fr Walter R. Roest Géophysicien marin, membre, nommé par la France, de la Commission des Limites du Plateau Continental auprès de l ONU (New York), Unité de Recherche Géosciences Marines, Département des Ressources physiques et Écosystèmes de fond de Mer (REM), Centre Ifremer de Brest, walter.roest@ifremer.fr Martin Patriat Géologue marin, Ifremer, Unité de Recherche Géosciences Marines, Département des Ressources physiques et Écosystèmes de fond de Mer, (REM), en accueil au Service Géologique de la Nouvelle-Calédonie, Direction de l Industrie, des Mines et de l Energie ; martin.patriat@ifremer.fr Lionel Loubersac Secrétaire Général du Cluster Maritime Nouvelle-Calédonie, ancien délégué de l Ifremer en Nouvelle-Calédonie lionel.loubersac@gmail.com 26