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1 helico-dragon.com Dragon Amicale du groupement d hélicoptères de la Sécurité civile N Servir secourir pour

2 SOMMAIRE Dragon Amicale du groupement d hélicoptères de la Sécurité civile # Amicale du Groupement d Hélicoptères de la Sécurité Civile B.P GARONS Tél : gh-amicale@interieur.gouv.fr Directeur de la publication : Fabrice MAILLET Rédacteur en chef : Fabrice MAILLET Rédaction : Fabrice MAILLET, Xavier LAGARDE, Francis DELAFOSSE, Michel PIERRE, Bernard AIRENTI, Pascal HUIN, Didier CAILLEAUX, Pascal DIOULOUFET, Patrick CLAQUIN, Antoine RODRIGUEZ, Les équipages de Grenoble, Eric BARBIER, Equipage de Quimper, Christophe POILLOT, Jacky LEYDIER. Crédits photos : Les bases hélicoptères, AGHSC, Fabrice MAILLET, Werner ZAHN, Marion NICOLAS ROSNER, Service communication, 3MS - M. SALVADERO Sauveur SCHINTU 3 5 Editorial de Fabrice MAILLET président de l AGHSC Mot du Directeur général de la Sécurité civile et de la gestion des crises 6 Activités de l amicale 10 EC 145 : Rétrofit avionique La vie de nos détachements hélicoptères Focus Chamonix Courchevel L Alpe d Huez Melun Luc en Provence - Dragon 83 Lacanau Gavarnie Mende Un secours en mer peu ordinaire Agence 3MS Communication - Evénementiel Edition 9, ZA Bompertuis avenue d Arménie GARDANNE Responsable : Marc SALVADERO communication@agence3ms.fr Création : Eric PERRIN Imprimerie : Print Team Toute reproduction interdite. 42 Trail sportif organisé à Bastia 44 Portrait : Michel Pierre 46 Retraités GHSC Nécrologie Sortie annuelle Annuaire adhérents 52 En ce temps là... SOMMAIRE 1

3 ÉDITORIAL Bienvenue Bienvenue à bord de ce 16 ème numéro de DRAGON MAGAZINE, revue annuelle éditée par notre amicale et véritable trait d union permettant aux membres actifs, retraités, sympathisants ou tout simplement lecteurs, de s informer sur la vie de notre groupement d hélicoptères et... de son amicale bien entendu. à bord C ette année 2018 aura pour nous, une nouvelle fois, la connotation du changement puisque notre outil de travail ainsi que son paysage d évolution ont subit des adaptations devenues nécessaires, voire indispensables : le rétrofit avionique de nos hélicoptères et l expérimentation de la mise en place d un de nos aéronefs à Melun en Seine et Marne. Qu il est bon de voir ainsi son outil de travail en perpétuelle évolution! En effet, à l heure où ces lignes sont écrites, deux des trente-cinq EC 145 du GHSC (BH Montpellier et centre de formation) prennent les airs avec une avionique modernisée intégrant de nouvelles capacités d approches aux instruments, un système de cartographie évolutif, la géolocalisation GPS/ADSB ainsi qu une capacité téléphone GSM/satellite. Du côté de la région Parisienne, une expérimentation est en cours à travers la délocalisation expérimentale d un des deux EC 145 de la base de Paris sur l aéroport de Melun Villaroche pour compenser une activité de secours aériens importante sur la partie Est de l île de France. Ce nouveau détachement, même s il n est qu expérimental à ce jour, nous a amené à réaliser dans ce magazine un point sur l activité des autres détachements, ceux qui sont armés ponctuellement depuis plusieurs années en fonction du potentiel humain et technique de notre flotte! Puisqu on parle de potentiel humain, nous connaissons tous l adage le travail c est la santé Il existe cependant une autre manière de veiller à sa santé : attachés à la vie que nous sommes, un grand nombre d entre nous pratiquent (ou ont pratiqués...) une activité sportive régulière. Nous verrons dans les pages qui suivent comment et pourquoi une petite équipe de Haute-Corse, passionnée, organise chaque année un trail en mémoire de nos camarades Philippe et Mick, de Michèle le médecin du SAMU2B ainsi que de Justine et Léo, disparus dans l accident tragique de DRAGON 2B le 25 avril À travers ce magazine, il est aisé de comprendre que la vie de notre groupement évolue en permanence grâce à cette volonté que nous avons toutes et tous de porter haut l héritage de nos aînés et d assurer notre mission de service public avec efficience et ce, à tous les niveaux de compétences. Cette volonté est le ciment de notre réussite et l amicale peut être fière de ses dragons et de celles et ceux qui les mettent en œuvre! Bonne lecture! Fabrice MAILLET, Président de l amicale du groupement d hélicoptères de la Sécurité civile ÉDITORIAL 3

4 MOT DU DIRECTEUR Emblématique Emblématique, c est le terme qui pourrait caractériser les dragons de la Sécurité civile. Tout comme l animal mythique ils parcourent le ciel et leurs couleurs sont reconnaissables et reconnues! A cette différence qu eux ne sont pas symbole de désolation qui arrive, mais au contraire d espoir qui renaît. L es personnes qui entendent ce bruit si caractéristique des rotors qui se rapprochent secondes après secondes savent qu elles vont être secourues. En zone montagneuse, maritime, ou en plaine, pour le transport de polytraumatisés, l hélitreuillage de victimes de chutes, le sauvetage de personnes encerclées par les eaux ou la reconnaissance sur un feu de forêt, la liste est loin d être complète, chaque jour en France les équipages du groupement hélicoptère de la Sécurité civile et leurs machines veillent sur nos concitoyens. Les récents évènements qui ont frappé l Aude ont montré s il en était encore besoin non seulement la capacité à travailler dans des conditions difficiles voire extrêmes mais aussi la mobilisation rapide de nos forces avec 7 EC145 Dragon au travail pour plus de 120 hélitreuillages pour la seule journée du 15 octobre capacité de sauvetage et d assistance permanente par les airs qui est notre force mais surtout le résultat de votre action. Je ne peux terminer ce propos sans remercier l amicale et particulièrement son président Fabrice Maillet de me donner l occasion de m exprimer ; leur collaboration et leurs actions dans l amélioration quotidienne du lien qui unit femmes et hommes de ce groupement méritent aussi d être soulignées. Longue vie au groupement hélicoptère de la Sécurité civile et reconnaissances à tout son personnel. C est mon seul message. Préfet Jacques WITKOWSKI Directeur général de la Sécurité civile et de la gestion des crises Le Directeur général est fier d être à la tête de cette flotte d hélicoptère et de ces personnels qui la servent avec professionnalisme et sens de la mission. Pilotes, mécaniciens opérateurs de bord, mécaniciens au sol, techniciens du centre de Nîmes Garons, personnels administratifs, tous concourent quotidiennement à l amélioration des secours en France et ils méritent tous à ce titre d être remerciés pour leur engagement. Ces quelques lignes ne suffisent pas à exprimer toute ma fierté et soyez assurés que c est avec détermination que je prends fait et cause pour le groupement hélicoptère de la Sécurité civile. A mes côtés tous s engagent quotidiennement pour que demain, après avoir célébré les 60 ans de ce groupement nous demeurions au cours des prochaines décennies à la pointe de cette MOT DU DIRECTEUR 5

5 Salon des métiers aéro Montpellier / 11 au 13 avril 2018 AMICALE Trail di a Memoria In Rutali / 24 juin 2018 L amicale a mis en place un stand lors de ces journées de présentation des métiers de l aéronautique aux jeunes de la région Occitanie. Nous avons, au nom du GHSC, présenté à de très nombreux étudiants, lycéens et collégiens, les différents corps de métiers qui composent notre entité, expliqué quelles étaient nos missions et quels étaient les pré-requis nécessaires pour pouvoir intégrer notre groupement. Nous avons eu plaisir à partager notre expérience et échanger avec de jeunes passionnés et futurs acteurs de l aéronautique. O rganisé en mémoire de l équipage de DRAGON 2B et des victimes, une équipe d «amitraileurs» du centre de maintenance de Nîmes s est déplacée en Corse sur le trail de Rutali, 17 kms et 1000 mètres de dénivelé bref, une vraie promenade de santé!! Cette première participation d une équipe GHSC soutenue financièrement par l amicale a été saluée par nos collègues corses et a été l objet de quelques péripéties parfois dignes d une joyeuse colonie d adolescents en goguettes et de découvertes parfois un peu douloureuses de la topographie et de la flore locales. Après de longs efforts, tous les participants de cette belle équipe ont franchi la ligne d arrivée avec de très belles places pour certains, de magnifiques souvenirs et l envie de recommencer l année prochaine Air Expo Muret le 02 juin 2018 Aérotorshow Gamstat Valence Chabeuil / juin L e 02 juin dernier se tenait la 32ème édition d AIREXPO sur l aérodrome de Muret/lherm. A cette occasion une équipe composée de : Véronique, Fabrice, Romain, Yohann, Patrick, Werner, Marion, Sandra et Jean-Bernard (BH Bordeaux) ont fièrement porté nos couleurs lors de cette belle manifestation. Près de spectateurs ont eu le loisir d admirer un plateau avion très varié allant du Blériot 11 jusqu aux drones en passant par des Morane Saunier, Boeing, Airbus ou Rafale, toute l histoire de l aviation militaire et commerciale d hier à aujourd hui était résumée. Cette journée ensoleillée a été ponctuée de nombreuses démonstrations aériennes, les évolutions de la Patrouille de France et du Rafale étant toujours des moments forts très appréciés du public. Notre présentation d un exercice d hélitreuillage a suscité comme à son habitude une grande curiosité et beaucoup d admiration de la part d un public très enthousiaste. A cette occasion, Patrick notre RIMOB, s est tellement illustré par son aisance et son habileté sur le patin de l hélicoptère lors de la démonstration de treuillage, qu une spectatrice, très fortement impressionnée, s est émue d un «Ohhhh, regardez comme il court le petit homme sur le patin!»! Un nouveau surnom affuble donc notre RIMOB depuis cette prestation! P lus de personnes ont eu le loisir d admirer de magnifiques aéronefs, warbirds mythiques comme le Corsair F4U, le P39 Lightning, des avions de chasse étrangers, Eurofighter allemand, Seahawk danois, des hélicoptères de l ALAT, Cougar, Caïman entre autres et ont eu la chance de voir évoluer plusieurs patrouilles et formations françaises ou étrangères telles que la Patrouille de France, la Patrouille REVA. Pour les amateurs de sensations fortes de la voltige avec le Rafale solo Display, un BO 105 des Flying bulls et de très nombreuses démonstrations ont ponctué ces 2 magnifiques journées de show aérien. Une équipe jeune et dynamique composée de Gaël et Axel, d Axel Muller et encadrée par notre toujours sémillant Jean-Philippe de la base de LYON ont tenu le stand amicale sur ces 2 journées ensoleillées et ont pu renseigner une foule de passionnés toujours curieuse de mieux nous connaître. AMICALE 7

6 AMICALE Congrès national des sapeurs pompiers A Bourg en Bresse du 26 au 29 septembre 2018 U ne équipe de notre amicale (Véronique, Fabrice, Xavier, Yohan, Axel, Patrice, Hugues, Manu, Olivier et Thierry, amicaliste depuis 1964! ) était présente au 125 e congrès national des sapeurs-pompiers de France organisé cette année à Bourg en Bresse (01). Le stand de promotion de nos DRAGONS a connu un énorme succès, d autant que Monsieur le préfet Jacques WITKOWSKI, directeur de la DGSCGC, avait accordé des présentations statiques et dynamiques réalisées de main de maître par le DRAGON local et ses équipages en provenance de la base de Lyon. Émotion garantie sur le stand qui a reçu la visite d un public nombreux, mais également de la délégation officielle présidée par le Ministre de l intérieur, Monsieur le Préfet du département de l Ain ainsi que de notre Préfet directeur général. Nous avons profité de l occasion pour remettre notre traditionnel chèque de soutien à Monsieur Yves André, vice président de ODP - Œuvre des pupilles orphelins et fonds d entraide des sapeurs-pompiers de France avec laquelle notre amicale entretien de profondes relations Calendrier AGHSC 2019 C ette année, les images publiées sur notre calendrier sont issues d un concours photos adressé à tous nos sympathisants. Nous remercions tous les participants, sachez Mesdames et Messieurs qu il a été très difficile pour le jury de sélectionner les lauréats tant les clichés envoyés étaient de qualité! Compte tenu du succès rencontré, l expérience sera reconduite l année prochaine! AMICALE 9

7 L arrivée de l appareil Rétro-fité en base opér ationnelle Des changements majeurs sont en cours dans les infrastructures aéroportuaires visant à supprimer les systèmes permettant aux aéronefs d être guidés par un axe/plan radioélectrique depuis le sol lors des vols réalisés sous régime de vols aux instruments. En clair, à ce jour, pour atterrir sur un aéroport par mauvaises conditions météorologiques (brouillard, faible visibilité) les aéronefs s alignent sur un faisceau mis en place depuis le sol appelé ILS (instrument landing system). A l avenir, ces installations coûteuses en entretien seront démontées au profit de systèmes embarqués dans les aéronefs et permettant ce même guidage qui sera fourni par les systèmes GPS de l aéronef. A fin de permettre à la flotte d aéronefs de la DGSCGC de maintenir sa capacité vol aux instruments, un projet de rétro-fit de nos EC 145 a été initié en 2014 et c est au terme de quatre années de développement que nous pouvons enfin évaluer les nouvelles fonctionnalités du système en base opérationnelle. Le détachement de MENDE, armé l été en majorité par des instructeurs du centre de formation de Nîmes, a été choisi pour cette évaluation. En même temps, ces instructeurs prépareront la formation des équipages du Groupement d hélicoptères aux nouvelles fonctionnalités du système. LE RÉTRO-FIT C EST QUOI? La formation est indispensable lors de l intégration de nouvelles procédures au sein des équipages pour garantir un bon niveau de sécurité. Ces évolutions concernent essentiellement les capacités IFR (vol aux instruments) de notre flotte qui garantiront aux équipages du GH la pratique de ce type de vol dans les années futures. Les trajectoires basses altitudes pour les hélicoptères sont à l étude au niveau Européen mais également mondial. Des procédures aux instruments sur des points d arrivées PIN S (points dans l espace) sont déjà utilisées en Europe. Les perspectives dans ce domaine sont très ambitieuses et permettront sans doute d élargir le spectre des missions de secours héliportés. L évolution technologique est au service des populations et ces transformations en sont aujourd hui le reflet. Il était donc essentiel pour le Groupement d hélicoptères d adapter ses moyens à ce nouveau défi. Une profonde refonte du système de navigation : le CMA 9000 nouvelle génération qui intègre les dernières évolutions en matière de procédures aux instruments. Une cartographie embarquée, EURONAV 7, avec de nombreuses possibilités qui laissent imaginer de nombreuses améliorations en matière de navigation de surface pour la réalisation de nos missions. Enfin, de nouvelles fonctionnalités telles que de la téléphonie embarquée (GSM et Satellitaire) ainsi que la géo-localisation (GPS/ADSB) de chaque Dragon en temps réel afin de faciliter l organisation des secours au niveau national. D un point de vue aspect extérieur, ces aéronefs sont identifiables par la présence d un lest sur le tube de garde (pour des raisons de centrage longitudinal de l hélicoptère) ainsi que de nouvelles antennes (GSM/satellite) situées au-dessus de la cabine en partie avant. EC 145 EC

8 EC 145 LES PROCÉDURES AUX INSTRUMENTS D HIER ET DE DEMAIN Prenons par exemple une procédure dite de précision ; c est celle qui permet d atteindre l altitude la plus basse sans référence visuelle extérieure, c est à dire en utilisant uniquement les instruments comme moyen de navigation. Hier : Encore aujourd hui sur quelques aéroports choisis, c est «l ILS» qui permet à un avion de se poser lorsque les conditions météorologiques sont très mauvaises. DÉFINITION DE L ILS L ILS (Instrument Landing System) est le moyen de radionavigation le plus utilisé pour l approche de précision en conditions de vol aux instruments (IFR). Il comprend 3 éléments : un localizer qui fournit l écart de l avion par rapport à l axe de la piste ; un glide path qui fournit l écart de l avion par rapport à la pente nominale d approche (le plus souvent 3 degrés ou 5,2%). un DME ou Outer Marker qui donne une distance par rapport au seuil de piste Une installation au sol, formée par plusieurs antennes, représente de manière artificielle un axe en trois dimensions dans l axe d arrivée de la piste d atterrissage. Les équipements de navigation à bord de l aéronef matérialisent cet axe sur les instruments. Le pilote ou plus souvent le pilote automatique n a plus qu à suivre l axe jusqu à la piste d atterrissage. Avantages de l ILS : très grande précision sous certaines conditions (dégagement des aires critiques, séparations accrues entre avions, secours électrique, balisage spécifique,...), permet de réaliser des atterrissages automatiques et donc de se poser avec des visibilités très faibles. Inconvénients de l ILS : sensible aux perturbations des faisceaux électriques (par véhicule ou avion au sol ou avion en vol) existence occasionnelle de faux axes par réflexion du faisceau sur un relief faisceaux étroits nécessitant une aide pour la capture nécessite un entretien régulier et coûteux (calibration par un avion spécialisé) Aujourd hui avec le retro-fit : De manière plus générale, les équipements de navigation basés sur des infrastructures au sol sont amenés à disparaître rapidement au profit de la mise en place du concept «PBN». LE PLAN PBN FRANCE Pour soutenir et encourager le déploiement d une navigation aérienne basée essentiellement sur les moyens satellitaires, l Organisation de l Aviation Civile Internationale (OACI) a développé le concept PBN (Performance Based Navigation) et demandé à chaque pays d établir son plan de mise en œuvre. Le plan français de la navigation fondée sur les performances (PBN) répond à une exigence d amélioration de la performance à la fois en termes de capacité pour réduire les retards, en termes d efficacité environnementale par la réduction des distances parcourues et en termes d efficacité économique, avec bien sûr le souci de garantir un niveau élevé de sécurité. Il doit également permettre de définir le réseau des moyens de radio navigation en adéquation avec les besoins et l exigence de maîtrise des coûts. A partir des besoins et des contraintes qu elle a identifiés, la Direction Générale de l Aviation Civile (DGAC) a établi un schéma directeur à court, moyen et long terme. Afin que soit bien pris en compte l intérêt de tous les acteurs, sa mise en œuvre sera coordonnée au sein d un comité réunissant l ensemble des partenaires de l aviation civile et militaire (aéroports, compagnies, constructeurs, équipementiers, ministère de la défense...). Sans vouloir rentrer dans des détails très techniques, les moyens de navigation conventionnels disparaissent au profit de la navigation par satellites qui remplace tous ces moyens. Avant le retro-fit la navigation par satellites RNAV était possible mais pas la réalisation de procédures de précision LPV. La nouveauté est donc de réaliser ces procédures qui sont quasiment identiques aux procédures ILS sans les inconvénients. En effet la matérialisation de l axe d approche est construite par l intermédiaire du GPS et transmise aux instruments de navigation comme pour un ILS classique. DÉFINITION LPV (Localizer Performance with Vertical guidance) La localisation dans le plan vertical se fait comme pour la localisation latérale avec un système de navigation par satellites (GNSS) plus un système de correction type EGNOS (SBAS). L affichage doit se faire sur un instrument de type ILS avec une précision latérale de 1,5 mètre et verticale de 2 mètres. La descente se fait jusqu à une altitude de décision (DA). Avantages LPV : très grande précision plus de perturbations des faisceaux électriques (par véhicule ou avion au sol ou avion en vol) disparition des faux axes par réflexion du faisceau sur un relief plus d infrastructures au sol et donc possibilité de créer des procédures de précision sur beaucoup d aéroport ou sur des aires de poser hélicoptères. Inconvénients de la LPV : nécessite l installation d un système certifié à bord de l aéronef rétro-fit BK constellation satellitaire garantie. CONCLUSION L apprentissage de nouveaux systèmes s accompagne fréquemment d un certain nombre d inquiétudes. Concernant ce rétro-fit, une augmentation d environ 50 kg de la masse à vide de l aéronef peut apparaître comme relativement pénalisante lors de la réalisation de certaines missions de secours, plus particulièrement en haute montagne. L ergonomie du système reste à appréhender, notamment pour la partie travail en équipage car nos MOB (mécaniciens opérateurs de bord) n ont pas de visibilité sur le nouvel écran depuis la place gauche. D autres points nécessitent aujourd hui des améliorations : il faudra faire confiance aux capacités d adaptations de tous les personnels du Groupement d Hélicoptères afin d extraire les caractéristiques primordiales du système pour la réalisation des missions de secours de la Sécurité civile. Chaque nouveau défi semble souvent difficile à surmonter. Je me souviens de l arrivée de l EC 145 en base et du nombre de critiques dont il a fait l objet à son arrivée. Je suis, aujourd hui, résolument convaincu que les équipages, grâce à leur professionnalisme, sauront encore une fois surmonter ce défi en conservant toute la ferveur de leur engagement personnel envers la population civile. Xavier LAGARDE Chef du personnel navigant du groupement d hélicoptères EC 145

9 Focus sur les détachements hélicoptères saisonniers du GHSC A fin de permettre une meilleure réponse à l affluence de fréquentation de certaines zones touristiques en période de vacances scolaires, le principe de mise en place de détachements saisonniers a été validée depuis plusieurs décennies. Le rôle principal des hélicoptères du GHSC consiste à assurer le secours à personne en milieu dit difficile d accès, c est pourquoi la plupart des bases sont implantées sur le littoral ou en zone montagneuse. QU EST CE QU UN DÉTACHEMENT HÉLICOPTÈRE? Un détachement est en fait : la délocalisation d un aéronef d une base pour le rapprocher d une zone à forte fréquentation de population sur une période donnée (exemple : DRAGON 33 quitte Bordeaux pour se mettre en place à Lacanau Océan l été) la mise en place d un aéronef supplémentaire sur une zone à forte fréquentation de population, en supplément de la proximité d une base (exemple : détachement de l Alpe d Huez qui est ouvert en complément de la base de Grenoble). Ces détachements sont cependant activés en fonction des possibilités humaines et matérielles : le nombre d équipages n étant pas extensible, une carence ponctuelle (inaptitude temporaire d un PN, maladie, départ en retraite, etc ) compromet parfois les périodes d ouverture. En parallèle, les impératifs de maintenance de notre parc d hélicoptères (35 aéronefs en tout) ne permettent pas toujours d honorer les créneaux souhaités. Détachement de Chamonix : Armé en permanence pendant les vacances hivernales ; le reste de l année, en semaines paires, en alternance avec les moyens aériens gendarmerie Détachement de Courchevel : Armé en juillet et août (DRA- GON 73) Détachement Lacanau : Armé de mi-juin à début septembre par délocalisation de DRAGON 33 (BH Bordeaux) Détachement d Alpe d huez : Armé en juillet et août, ainsi que des vacances scolaires de noël à fin avril par mise en place d un aéronef supplémentaire (DRAGON 38/2) Détachement de Gavarnie : Armé en juillet et août en semaine impaire par délocalisation de DRAGON 64 (BH Pau) - (en alternance avec les moyens aériens gendarmerie) Détachement de Mende : Armé en juillet et août par mise en place d un aéronef supplémentaire (DRAGON 48) Détachement du Luc : armé de début juillet à mi septembre par mise en place d un aéronef supplémentaire (DRAGON 83) 15

10 Créée en 1964, la Base Hélicoptère de la Protection civile d Annecy (devenue Sécurité civile en 1975) sera, dès son implantation, sollicitée pour répondre tout d abord au côté pratique et rapide des déposes et transports les plus divers. Progressivement, elle va s inclure dans les plans de secours en montagne du massif du Mont-Blanc. Mais l utilisation de cet appareil vient perturber quelques vieux principes et habitudes. Il est bruyant et reste encore un engin dangereux dans l esprit des montagnards. Le secours dramatique des deux jeunes alpinistes Vincendon et Henry est encore bien présent dans les mémoires. La DZ des Bois Détachement de Chamonix En février 1966, l Alouette III F-ZBAS de la Protection civile a participé aux recherches suite au crash de l avion d Air India qui ne laissera aucun survivant. L appareil se posait encore au centre de Chamonix. Quelques mois plus tard, en août 1966, on fait à nouveau appel aux Alouette pour aller secourir des alpinistes allemands en perdition dans le massif des Drus. L année suivante, l un des pilotes de la base, Francis Riera, ouvre le détachement au tout début de l été. Le secrétaire de mairie lui propose de s installer sur une zone préparée à son attention au pied du glacier des Bossons sur le terrain du Père Lachat qui exploite là une machine à concasser les pierres de rivière. Bien évidemment, l endroit est recouvert de poussière, sol, cabane, arbres, tout est blanchi. A la vue du spectacle, Francis Riera ne manque pas de signaler au responsable de la mairie que cet endroit risquera de mettre en péril le bon fonctionnement de l appareil et la santé des équipages. On lui répond que l on ne lui a pas demandé de venir. Ce qui n est pas du plus plaisant à entendre, provoquant son intention de rentrer sur sa Base d Annecy en fin de journée, fermement décidé de rendre compte de cette réponse à l autorité préfectorale. Mais le soir même, vers vingt heures, Michel Droubay, responsable des sentiers de randonnée, demande à Francis de le déposer par hélico sur le glacier de Leschaux pour qu il puisse aménager le sentier des Aigrelets conduisant au refuge du Couvercle. «Impossible répond Francis, ce soir, nous avons décidé de rentrer à Annecy, compte tenu des conditions d accueil...». Michel Droubay s engage aussitôt à régler le problème, en lui assurant de trouver un autre endroit plus accueillant que celui prévu, situé cette fois, de l autre côté de la ville vers le bois du Bouchet à l entrée du village des Praz. La mission sera effectuée et promesse tenue ; le samedi suivant, une DZ est installée à l endroit convenu qui n est en fait qu une simple trouée entourée d arbres. Une cabane récupérée au pied des pistes, un bureau, quelques chaises de récupération. Il y a bien sûr, eau courante, téléphone et électricité, mais il manque cependant encore quelque chose... On ne s en inquiétera que beaucoup plus tard, ce jour où, sur la DZ, se pose l hélicoptère d un ministre en exercice avec son épouse qui discrètement, demande la possibilité d utiliser les toilettes. On lui indique royalement les buissons habituellement dévolus à cet effet. Croyant dans un premier temps à une plaisanterie, il lui fallut se rendre à l évidence et il n en faudra pas plus, pour que très rapidement un petit coin sanitaire digne de ce nom soit enfin installé. T rès vite, un détachement saisonnier alternant hélicoptères Protection civile et Gendarmerie été/hiver se crée sur la commune de Chamonix. Ils se posent tout d abord çà et là modifiant sans cesse leurs points de stationnement afin de ne pas perturber les mêmes riverains. Le plus souvent, ce sera à la Patinoire ou sur la Place du Marché face aux appartements loués par le PGHM. Un beau matin ayant passé la nuit sur place, l équipage retrouve son Alouette II prisonnière, au beau milieu des étals du marché. Quelques tendeurs d auvents ont même trouvé leurs fixations sur le train d atterrissage. L Alouette est équipée d un treuil de sauvetage, mais son utilisation opérationnelle n est pas encore autorisée. Il est arrivé qu un équipage soit obligé de déposer des victimes décédées à la lisière du bois en attendant leur récupération par le service local très modeste des pompes funèbres. Les corps ne sont récupérés en montagne que si cela ne présente pas de danger pour les sauveteurs. L hélicoptère apportera une assistance évidente dans ce domaine surtout quand on se décidera enfin à utiliser le treuil. Tout le secours en montagne sera bouleversé après l arrivée de l Alouette III et l optimisation de ses manœuvres d hélitreuillage. Sur place, l avitaillement de l appareil est effectué avec des fûts de kérosène de 200 litres et une pompe manuelle Japy. Plusieurs gamins du voisinage se proposeront d en effectuer la manœuvre dans l espoir d un éventuel baptême de l air. C est en février 1971 que la DZ connaîtra sa première grosse effervescence médiatique avec l arrivée de plusieurs hélicoptères confrontés au secours de la cordée Desmaison/Goussault dans les Grandes Jorasses. 17

11 Chamonix 18 Sur la DZ des Bois, les conditions hivernales ne sont pas favorables au stationnement en plein air d un appareil, que seules quelques bâches protègent chaque soir, il faut emmener la batterie au chaud, aussi, il est envisagé la construction d un hangar qui se fera à la fin des années 70 avec un éclairage, mais sans chauffage. Le bâtiment ressemble davantage à un blockhaus du mur de l Atlantique qu à un hangar aéronautique. Il est prévu de le camoufler avec des pierres de montagne, mais cela ne se fera que très partiellement. En vue également, le projet de la construction d une piste avion, mais elle ne verra jamais le jour Le logement des équipages n est pas prévu sur place, mais assuré dans une chambre de stagiaires à l ENSA où le Directeur Jean Franco fera son possible pour les recevoir le mieux possible. Grand privilège, les repas sont pris dans la salle à manger des professeurs. Là, des liens et amitiés se tisseront et petit à petit la confiance s installera dans l intérêt de tous. Il n y aura aucun changement jusqu en 1984, puis surgit cette nouvelle idée d installer sur notre DZ un habitacle pour les chiens d avalanche. Pour cela, un bungalow en bois avec de grandes baies vitrées est mis en place à proximité de la petite cabane existante. Utilisé précédemment en ville comme pharmacie saisonnière, nous l avons trouvé beaucoup plus confortable que notre local existant qui deviendra un entrepôt pour le matériel de secours. Car nous n avons pas hésité un instant à nous installer dans ce nouveau logement laissant les chiens là où ils se trouvaient Nos revendications sont nombreuses pour qu évolue le principe d améliorer nos locaux et l accueil des personnes secourues à leur descente de l hélicoptère. En 1990, étonné par la modestie de nos installations, un élu parlementaire de la région du Nord, résidant secondaire dans la région, interpelle le ministre de l Intérieur à ce sujet. Une somme conséquente sera par la suite débloquée pour l amélioration de nos conditions de vie. Encore aujourd hui, équipages, sauveteurs et médecin rendent hommage à Robert Petit-Prestoud, Chef du Corps des Sapeurs-Pompiers puis Secrétaire de la Société de secours de Chamonix ; rien de ce qui concernait la DZ ne pouvait lui échapper. En visite régulière pour saluer et rencontrer les équipages, il a toujours su se montrer proche de nous, soucieux de traiter au mieux les problèmes pratiques rencontrés. Tout restera ainsi jusqu à la construction de l actuel bâtiment, Inauguré le 23 juin 2001, le Centre de secours Jean- Jacques Mollaret regroupe en un même lieux : équipages d hélicoptères, sauveteurs du PGHM et personnel médical - Cet ensemble architectural moderne tant espéré par beaucoup, depuis de nombreuses années, sera inauguré sous l appellation officielle de Base de Secours Jean-Jacques Mollaret, le 23 juin Arrivée de l EC 145 sur Chamonix en juin Aujourd hui près de 500 secours par an en moyenne sur le seul massif du Mont Blanc. Francis DELAFOSSE et Michel Bond PIERRE 19

12 Courchevel A l issue des jeux olympiques de 1992, le département de la Savoie connaît une très forte augmentation de sa fréquentation touristique en hiver mais également en période estivale. L e développement du tourisme vert, la démultiplication des activités sportives et de loisirs, l attractivité des sites savoyards engendrent une importante augmentation de l activité opérationnelle des services de secours et d urgence. Dés l année 1994, des difficultés apparaissent quant à la disponibilité opérationnelle des vecteurs héliportés qui couvrent le département de la Savoie. La Savoie bénéficie d un appareil de la gendarmerie nationale basé en permanence tout au long de l année à Modane. Les appareils de la Sécurité Civile de Grenoble et d Annecy interviennent alors en seconde alerte sur le département. Le bilan opérationnel de l été 1994 révèle les tensions qui s exercent sur le dispositif de secours héliporté en Savoie du fait de l augmentation très significative des demandes d interventions par les unités spécialisées du secours en montagne. Sur la proposition du directeur de la Protection Civile, le Préfet de Savoie sollicite auprès de la DSC la création d un détachement héliporté saisonnier, en juillet et août, pour faire face à cette pression opérationnelle, en renfort et en étroite complémentarité avec l appareil de la gendarmerie de Modane. Le chef de base de la Sécurité Civile d Annecy soutient cette proposition préfectorale et formule auprès de la DSC les modalités d organisation de ce projet de détachement qui sera implanté à Courchevel. Le détachement ouvre en juillet 1994 avec le soutien actif et financier des maires et des élus locaux. Les équipages sont logés sur l altiport, à 2000 mètres, dans un chalet appartenant à la commune (ancien chalet SAF Fréssinet). Dragon est abrité dans un hangar qui jouxte le chalet. Depuis sa création en 1994, si le détachement dépend administrativement de la Merveilleuse base d Annecy, compte tenu de l activité de cette dernière et celle de son détachement permanent sur Chamonix, les équipages de Pau et occasionnellement de Grenoble viennent prêter main forte chaque année aux équipages d Annecy. La couverture géographique s étend des frontières avec les départements de la Haute-Savoie et de l Isère et jusqu à la vallée de la Maurienne pour la Savoie ; partie couverte par l hélicoptère de la gendarmerie. Le détachement est armé 24/24 avec un médecin et des sauveteurs PGHM ou CRS interventions interventions interventions (dernière année de l Alouette 3) interventions interventions (pour une ouverture au 07 juillet et une fermeture au 26 août) 20 La dernière Alouette III de la Sécurité Civile a effectué son dernier secours et est partie du détachement de Courchevel fin août Quelques jours plus tard, elle rejoignait Nîmes pour être définitivement réformée. Bernard AIRENTI et Michel Bond PIERRE 21

13 L Alpe d Huez L île au soleil Une naissance en deux temps Le 28 janvier 1984 messieurs François SCHMIDT et Michel LAMOUSSE décollaient de Grenoble aux commandes de l alouette III FZBDP en direction de l Alpe d Huez. En prenant leur envol vers l île au soleil, ils n imaginaient pas qu ils écrivaient les pages d une histoire tout d abord hivernale qui aujourd hui s étend aussi à la période estivale. D ès le lendemain, les secours à personne s enchaînent. Malheureusement, cet enthousiasme sera freiné le 3 février 1984 par le triste accident lors d un vol de reconnaissance lignes au profit d EDF qui coûtera la vie à nos 2 amis. Le Dauphiné Libéré titrera Les risques du métier, titre qui traduit bien un fatalisme accepté par résignation. Le 14 février 1984 messieurs Alain FREBAULT et Paul ROUET se mettent en place à Huez à bord de l alouette SA316B FZBAJ. Malgré un contexte qu on imagine particulièrement difficile, ils reprennent le flambeau de leurs deux prédécesseurs. L hiver 1984 sera ainsi le début d une formidable aventure humaine! La Sécurité civile voit toute l importance que revêt le positionnement du moyen hélicoptère au plus prêt de sa géographie d emploi. L hiver s achève avec plus de 100 secours en quelques 72 heures de vol. LES HIVERS À L ALPE D HUEZ S ENCHAÎNENT secours et 77 personnes secourues secours et 89 personnes secourues secours... Les étés sont tout autant, voire plus chargés > 210 personnes secourues en hiver depuis l Alpe d Huez > 269 secours ; c est aussi l année sans détachement estival à la Bérarde (priorité a été donnée à l ouverture du détachement de Courchevel) Mr Patrick RICHARD, chef de base visionnaire et convaincu de l impérieuse nécessité de maintenir le positionnement d un hélicoptère dans le massif en été, à l instar de ce qu il y avait 2 ans plus tôt à la Bérarde, prend les devants et négocie avec la municipalité de l Alpe d Huez le transfert du détachement estival depuis la Bérarde vers Huez (hébergement de l Alouette, des équipages et partenaires). Aux 247 secours hivernaux s ajoutent alors 138 secours estivaux. L ANMSM (Association Nationale Médecins Secouristes Montagne), créée des années plus tôt, complète numériquement les rares médecins de l hôpital de Grenoble qui œuvrent depuis plusieurs années à bord de Dragon secourus secourus secourus secourus 2009 Début août : départ de l Alouette III après 47 ans de présence à Grenoble et ses détachements de la Bérarde et l Alpe d Huez, au profit de l arrivée d un nouvel oiseau jaune et rouge. Le 19/08/2009 le premier secours en JVN est réalisé par messieurs Patrick ANDRE et Dominique RICHARD au départ de l Alpe d Huez. personnes qui ont été secourues en quelques 2690 heures de vol (dont 240 de nuit et 194 sous jumelles de vision nocturne). On se doit d associer nos prédécesseurs vivants ou disparus, nos partenaires historiques que sont l hôpital de Grenoble, l ANMSM, la CRS 47 et le PGHM de Grenoble à ce récit et à cette aventure humaine. Sans eux, rien n aurait été envisageable, possible et réalisable. La volonté farouche de nombre d entre eux aura permis cet honorable bilan opérationnel. Nous souhaitons donc une longue vie à DRAGON 38/2!. LA CONVICTION EST PLUS FORTE Ce sera l Alpe d Huez l hiver et un détachement De 2009 à ce jour, sur le secteur du détachement de l Alpe d Huez, ce sont 4591 de la base de Grenoble Les équipages QUE LA PEINE à la Bérarde l été

14 Melun Depuis le 2 juillet dernier, un des deux aéronefs de la base de Paris est délocalisé sur l aéroport de Melun Villaroche (de 9h30 à 20h00) en raison d une activité opérationnelle de cette base exécutée en grande partie dans le grand Est et le Sud-Est francilien (les 2/3 des secours sont réalisés sur ce secteur) et donc dans le but de diminuer le temps d arrivée sur zone du DRAGON. C e DRAGON prend l indicatif de DRAGON 75-2 pour le différencier de celui qui reste à la base de Paris car il est médicalisé (présence d une équipe médicale sur la base) et peut embarquer un SSH (sapeur pompier spécialisé dans le secours hélicoptère) si la mission nécessite une opération de treuillage. L autre DRA- GON, restant donc sur la base de Paris, conserve son indicatif DRAGON 75-1, ce qui permet ainsi de distinguer l aéronef médicalisé de celui qui ne l est pas. Même si le Dragon médicalisé 75-2 intervient en priorité sur les départements 77 et 91, il est employé régulièrement sur les autres départements de l ile de France lorsque le 75-1 est déjà engagé, voire sur les départements limitrophes de la zone. Ce projet repose sur une collaboration entre les services d incendie et de secours (SDIS) 77 et 91, les SAMU 77 et 91, l agence régionale de santé (ARS), l état major de zone de Paris (EMZ) et bien évidement la direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC). La garde médicale est assurée alternativement tous les jours entre des personnels sapeurs-pompiers ou SAMU. Ce détachement est mis en place pour une durée expérimentale de 15 mois. A terme, un bilan sera établi, ce qui permettra aux décideurs de pérenniser ou non le principe d un aéronef de la DGSCGC basé à Melun. BUTS PRINCIPAUX DE CE DÉTACHEMENT Assurer une meilleure prise en charge des victimes et réduire les délais d interventions Permettre une meilleure disponibilité des moyens aériens et des moyens terrestres (SMUR et VSAV) tout en améliorant la couverture opérationnelle de deux départements Mettre ainsi en place et en parallèle un outil statistique complet ayant pour but de mesurer l efficacité du dispositif et d identifier les pistes d améliorations susceptibles d optimiser le parcours du patient

15 Melun LES SECOURS AÉRIENS EN RÉGION PARISIENNE, UN PARADOXE FRANCILIEN BILAN APRÈS 3 MOIS D EXPÉRIMENTATION CHRONOLOGIE DE CE DÉTACHEMENT Bien que proche de Paris et doté de plusieurs antennes SMUR, le département de la Seine et Marne fait partie de la liste des départements confrontés aux déserts médicaux de l hexagone : Les grands plateaux techniques hospitaliers (neurochirurgie, cardiologie, traumatologie, etc) sont localisés essentiellement dans Paris ou aux portes de la capitale. Les patients atteints de graves pathologies doivent donc être évacués vers ces structures parfois distantes de plusieurs dizaines de kilomètres. L hélicoptère trouve ici toute sa place en raison de ses délais de transit très intéressants, les voies routières étant en général très saturées. Pour mémoire, la population des départements de Seine et Marne et de l Essonne s élève à Plus de 3 millions de personnes et l activité secours y est particulièrement élevée. Lors de l établissement de la cartographie du secteur d intervention direct du détachement de Melun (SID = rayon de 30 minutes de vol autour du détachement), les chiffres ont révélé que DRAGON 75/2 couvrait une population d environ 16 millions de personnes. Les départements 77 et le 91 cumulent deux espaces très différents : un milieu urbain dense côté département de la petite couronne et un milieu rural moins peuplé en périphérie. La tendance actuelle amorcée depuis plusieurs années est à l augmentation des populations sur ces deux territoires. On se retrouve donc avec les problématiques de conditions de circulation d un côté et des distances à couvrir très importantes d un autre côté. Un SMUR ou un VSAV médicalisé peuvent être absents de leurs bases pendant 2 à 5 heures ce qui permet de mieux mesurer l intérêt que peut avoir l utilisation du vecteur aérien médicalisé en terme d impact sur la couverture opérationnelle et les répercutions sur la prise en charge rapide des victimes. Auparavant les machines de la base fonctionnaient sur le principe du rendez vous sur une intervention. Aujourd hui, DRAGON 75/2 part sur l intervention avec l équipe médicale et le SSH si besoin, les délais de vol sont plus réduits qu avant, la philosophie d action n est plus du tout la même. Les partenaires, pourtant habitués à utiliser l hélicoptère, sont très surpris de la rapidité de mise en place et d arrivée sur les lieux d une intervention. Il y a donc d excellents retours de la part des partenaires, la moyenne des missions en temps de vol est de 35 minutes environ au lieu d un peu plus d une heure auparavant. Mais surtout la durée totale de la mission qui était en moyenne de 3 heures est passée à moins d une heure trente offrant ainsi une disponibilité du moyen plus importante. Il reste encore quelques axes d amélioration et un peu de concertation pour optimiser l efficience de ce vecteur ; nous n en sommes qu au début et les prochains mois apparaissent particulièrement chargés. Une grande implication de la DGSCGC, des SDIS et SAMU 77 et 91, ainsi que de l EMZ Paris ont permis de mener à terme la mise en place de cette expérimentation. Il ne reste donc plus qu à souhaiter de nombreuses missions de secours à DRAGON 75/2. Rendez-vous en septembre 2019 pour le bilan, d ici là fly safe DRAGON 75/2! Pascal HUIN chef de la base de Paris Dans les années 1990 le colonel Munsch du SDIS 77 propose à sa direction la création d un groupe aérien en Seine et Marne. Deux Alouettes III militaires ont failli être cédées au SDIS pour le franc symbolique, mais l élu qui soutenait ce projet décède brutalement et le dossier ne voit pas le jour. En 1991 la base de Paris ne possède plus qu un seul aéronef. Il est essentiellement dédié à la préfecture de police de Paris et ne peut donc quitter aisément Paris et les départements de la petite couronne. En 1992, une deuxième Alouette III fait son retour sur la base parisienne et les relations avec les autres départements se renouent entrainant une remontée du nombre de missions de secours. En 2000, le dossier d une expérimentation d un hélicoptère sur Melun semble se concrétiser avec une mise en place prévue pour le 1er septembre. Cependant, des soucis de logistiques et de ressources humaines conduisent à ajourner le projet à 15 jours de sa mise en place. Ce dossier revient à plusieurs reprises sur le devant de la scène entre 2000 et 2011 sans toutefois se concrétiser en raison d une carence en disponibilité d hélicoptère. En 2016 suite à plusieurs rapports des administrations centrales, la décision de transférer les missions police de la base de Paris à la Gendarmerie de Villacoublay est actée. Prévue au premier janvier 2017, elle sera effective au premier juillet juillet 2018 : première journée d activité pour DRAGON 75/

16 Créé en 2009, initialement prévu pour 6 mois, puis un an afin d évaluer au mieux ce besoin, le détachement doté un Ecureuil B2 est principalement armé par les personnels de la base de Marignane dont il dépend, avec des renforts du GSO (Groupe de Soutien Opérationnel) et de la base de Cannes. Il sera prolongé pour une mise à disposition opérationnelle à l année jusqu en 2013, date à laquelle la décision fut prise de ne garder qu un détachement estival. Le Luc en Provence Dragon 83 L a mise en route, le 4 mai 2009, fut quelque peu tendue. Installés dans un bâtiment désaffecté au sein de la base militaire EAALAT (Ecole d Application de l Aviation Légère de l Armée de Terre) du Luc, nous travaillions en collaboration avec les équipes médicales du SAMU et l hélicoptère blanc du Var (Spinale 90). Pour faire simple, l équipe du Samu prenait le Dragon pour les interventions primaires et le Spinale pour les secondaires (SMUH). Après 1 mois délicat, les personnels du SAMU 83 se désengageaient obligeant le SSSM 83 à créer un pool médical pour armer le Dragon 83. L aventure pouvait continuer Au cours des 3 années de plein emploi, le détachement fut projeté vers la caserne des sapeur-pompier de Fréjus (1an), unique solution pour continuer son activité, puis à nouveau transféré vers la base EAALAT du Luc : le Conseil Général et le SDIS83 ayant financé l installation de locaux de type Algéco ainsi qu un abri modèle bachman pour l hélicoptère en zone nord de la base. Inaugurées en septembre 2011, les nouvelles installations de notre détachement prennent alors toutes les dimensions d une mini base : autonomie, locaux adaptés, réserve médicale complète et assistance, personnels médicaux et partenaires GRIMP. Suite à la vente de nos écureuils, la DGSCGC (Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises) affecte un EC 145 en 2013 pour remplacer l Ecureuil qui aura joué son rôle, de jour comme de nuit durant ses 5 années d exploitations. La période d ouverture est alors réduite à la saison estivale. Pour finir, depuis l été 2016, l installation d une cuve Jet A1 de 1000 litres nous permet de gérer les missions plus sereinement et en sécurité (l avitaillement était réalisé au moyen d un camion de la base EAALAT auparavant). Tous nos remerciements aux personnels du GH qui ont œuvré pour le bon fonctionnement du détachement, je pense notamment aux Ops mais aussi aux techniciens, contrôleurs, CSL (Chef du Soutien en Ligne), équipements, radios, magasiniers, chauffeurs et administratifs. Bien évidemment, je n oublie pas les équipages venus en renforts depuis 2009 qui ont pu apprécier la beauté du département mais aussi les fortes chaleurs. Enfin, une mention particulière aux sapeurs-pompiers, aux Médecins, aux Infirmiers, aux pharmaciens, aux GRIMP et SAV ainsi qu aux cadres du SDIS83 pour leur engagement et leur soutien au quotidien, car sans eux le détachement n aurait pu être pérenne. Cela fait maintenant neuf saisons que le Dragon 83 survole le Var, comme celui des Alpes Maritimes en renfort du Dragon 06, des Alpes de Haute Provence, des Bouches du Rhône en renfort du Dragon 131, pour assurer toute la gamme des missions de la Sécurité Civile. Espérons que cela puisse continuer pour le service de nos concitoyens. Didier CAILLEAUX, pilote référent du détachement du Luc en Provence Bien évidemment, les inondations catastrophiques de 2010 et 2011 ont marqué les esprits mais le Dragon 83 a une activité non négligeable et nécessaire, jugez plutôt : (mai à déc) Ecureuil et médecin 439 h, 357 missions de secours, 322 pers secourues (année) Ecureuil et médecin 650 h, 487 ms, 537 ps (année) Ecureuil et médecin 690 h, 586 ms, 586 ps (janv à oct) Ecureuil et médecin 640 h, 563 ms,569 ps (mi-juin à mi- sept) Ec145 et médecin, infirmier, grimp 250 h, 214 ms, 219 ps (mi-juillet à mi-sept) Ec145 et médecin, infirmier, grimp 185 h, 181 ms, 148 ps (25 juin à mi-sept) Ec145 et médecin, infirmier, grimp 185 h, 180 ms, 171 ps (5 juill à 5 sept) Ec145 et médecin, infirmier, grimp 195 h, 200 ms, 170 ps (7 juill à mi-sept) Ec145 et médecin, infirmier, grimp 190 h, 184 ms, 173 ps (30 juin à mi-sept) Ec145 et médecin, infirmier, grimp 196 h, 203 ms, 182 ps En saison estivale, cela représente plus de 2,5 missions de secours par jour! Nota : les heures sont des heures de fonctionnement.

17 Des journées de secours hautes en couleurs. Les aspects les plus attrayants du détachement résident aussi bien dans la diversité des missions que dans la variété des paysages magnifiques du secteur et des départements limitrophes. Les missions s enchaînent sur des sites tous plus beaux les uns que les autres. Dragon 83 vu par un de ses pilotes L e département des Alpes de Haute Provence, qui sollicite DRAGON 83 pour une intervention médicale à Colmars les Alpes, où le posé s effectue le long du Verdon, au pied du fort de France, surplombé par le fort de Savoie et avec les Alpes en fond de décor. Puis c est encore le département des Hautes Alpes qui engage DRAGON 83 pour l hélitreuillage d une randonneuse sur le GR4 à la verticale du village de Moustiers Saintes Maries, situé aux portes des Gorges du Verdon. Le point de vue sur le lac de Sainte Croix est ravissant et très rafraîchissant en plein été. C est ensuite au coeur des Gorges du Verdon que doit s engouffrer DRAGON 83 afin de secourir en flanc de paroi un alpiniste ayant dévissé. Le camp de base est réalisé sur la DZ du cavalier en bordure du grand plan de Canjuers et à plus de 250 mètres de haut à l à-pic du superbe canyon. Vient alors au tour du Var de solliciter DRAGON 83 pour l hélitreuillage en civière d un randonneur réfugié dans la célèbre grotte de l hermite du rocher de Roquebrune. Au fil des jours de nombreux autres sites pittoresques sont survolés au gré des missions de secours. C est par exemple le cas de la ravissante cascade de Sillans où de nombreux treuillages sont effectués tout l été au profit de randonneurs qui chutent après avoir glissé sur les rochers. le massif du Mercantour. Un posé sur l hôpital Lenval situé à l aplomb de la promenade des anglais offre alors une vue imprenable sur la baie des anges. Tous ces sites d intervention sont un pur ravissement. On y a plaisir à travailler. Chaque année j en prends plein les yeux et espère de tout cœur pouvoir y revenir la saison d après Pascal DIOULOUFET un des pilotes de DRAGON 83 Des incursions dans les Bouches du Rhône pour des secours sur la Sainte Victoire et dans les calanques de Cassis sont un vrai bonheur quand le mistral ne se déchaîne pas. D autant qu à l issue DRAGON 83 se pose régulièrement sur l hôpital La Timone au pied de «la bonne mère» et d où l on domine la cité phocéenne et les îles du Frioul. Du côté Est, il est aussi agréable d intervenir dans l Estérel et, en renfort du DRAGON 06, dans 30 31

18 La création officielle de la Base Hélicoptère de la Sécurité Civile de Bordeaux est née d une décision du Ministère de l Intérieur datant de juillet Lacanau Détachement Saisonnier C ette dernière avait été précédée par une implantation expérimentale saisonnière l année d avant : l appareil était alors hébergé par la Base Aérienne BA 106 de l Armée de l Air implantée sur la commune de Mérignac. C est suite à un évènement tragique survenu sur le littoral girondin pendant la saison estivale 1962 que l idée d un détachement saisonnier sur le littoral va germer dans la tête des premiers équipages affectés sur la base Bordeaux-Mérignac. En effet, le 21 juillet 1962, va être une journée dramatique pour le monde des sauveteurs puisque en portant assistance à plusieurs baigneurs en difficulté, deux sauveteurs vont perdre la vie : le brigadier CRS Fabien GUTIERREZ, ainsi que Jérôme PUGENS, un jeune étudiant de 21 ans qui aidait ce CRS. Les équipages du Dragon 33 vont alors proposer un positionnement estival au plus près du littoral : en effet, en ces temps où comme le dit si bien une chanson, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, l appareil en service était un BELL 47 J3 qui dans les meilleurs des cas mettait près d une demi-heure pour rejoindre le point de côte le plus proche et avec des capacités d intervention très limitées puisqu il n était pas envisageable d hélitreuiller plus d une victime à la fois. La réponse sera formulée de la manière suivante : Si vous souhaitez passer des vacances à Lacanau, vous pouvez mais... ce sera à vos frais!. Ainsi confortés et encouragés dans leur projet, les personnels de la base établiront des contacts avec les élus du littoral et dès la saison 1964, une base saisonnière sera donc créée sur la commune de Lacanau ; les infrastructures attribuées seront... l ancienne gare du chemin de fer reliant auparavant Bordeaux à Lacanau. Ce détachement fonctionnera dès lors sans interruption jusqu à nos jours tout en connaissant plusieurs évolutions, voire révolutions. Les principales évolutions concerneront les infrastructures puisque avec le développement de la station de Lacanau, l implantation initiale ne sera plus viable pour notamment des raisons évidentes de sécurité. Aussi, pendant la saison estivale 1977, le temps de la construction de la nouvelle base toujours sur la commune de Lacanau mais sur une zone plus appropriée au lieu dit Le Huga, le Dragon 33 sera hébergé par le C.F.M. de la Marine Nationale sur la commune d Hourtin. C est donc lors de la saison estivale 1978 que Dragon 33 prendra possession de ses nouvelles installations pour ne plus les quitter jusqu à nos jours. Ces dernières subiront simplement des travaux d amélioration et de rénovation au début des années 2000 en prévision de l arrivée du remplaçant de la légendaire Alouette III. En effet, c est au niveau des appareils utilisés que ce détachement connaîtra le plus de bouleversements, voire de révolution. Les différents appareils qui se succéderont seront : Un Bell 47 G 2 à l ouverture de la base de Bordeaux puis du détachement, un Bell 47 J 3 en juillet 1963 : ce dernier causera bien des soucis aux personnels de maintenance au niveau du refroidissement de son moteur jusqu au moment où l on découvrira que le problème était lié à des filtres à huile dont le remplacement régulier n était pas inclus dans la documentation relative à l entretien de l appareil! une Alouette II en juillet 1971: premier appareil à turbine affecté sur ce détachement. Il connaîtra une panne qui obligera son pilote à effectuer une auto-rotation, parfaitement réussie, dans les dunes: le changement de la turbine sera réalisé sur place avec toutes les difficultés que l on peut imaginer dans un pareil environnement. une Alouette III en janvier un EC 145 en janvier Ce dernier permettra néanmoins à l Alouette III de venir faire un dernier tour de piste sur le littoral girondin: du fait de problèmes rencontrés dans la protection de ses moteurs, l EC 145 devra lui laisser la place pour terminer la saison montrant ainsi les qualités intrinsèques à cette vénérable ancêtre! Toutefois, celui-ci ne manquera de se rattraper en montrant l étendue de la plus-value de ses possibilités opérationnelles : du fait notamment des capacités accrues de son treuil, cet appareil permettra la mise en œuvre d une nacelle. Ce matériel une fois adapté et amélioré par les sauveteurs CRS alors affectés à l armement de Dragon 33, modifiera profondément les manières de travailler avec les sauveteurs des postes de secours et démontrera ses qualités opérationnelles lors de noyades impliquant plusieurs personnes : lors de l emport de tout un fond de baignade à plus de 500 mètres au large suite à l effondrement partiel d un plateau devant le poste de Lacanau centre, ce ne sera pas moins de 25 personnes qui seront ramenées saines et sauves en moins d un quart d heure. Depuis sa création, ce détachement s est profondément ancré dans le paysage girondin, sans doute du fait des événements tragiques ayant entraînés sa mise en œuvre. Et que ce soit les estivants, nationaux ou même étrangers (ces derniers s inquiétant même auprès des syndicats d initiative des communes du littoral de sa présence ou non lors de leurs réservations), ou les élus locaux, ils sont profondément attachés et sensibles à la présence de Leur Dragon sur leur littoral. Eric BARBIER Chef de base de Bordeaux Le bilan de ce détachement depuis sa création est le suivant : Missions dont en BK117 => Heures de vols dont en BK117 => Treuillages dont en BK117 => Nacelles uniquement sur BK117 => Personnes secourues 32 33

19 Gavarnie, 1450 m d altitude, petit village d une centaine d âmes, surnommés les Toys par l Impératrice Eugénie, du fait de leur petite taille, accueille depuis 1965 la base temporaire de Dragon 64. Gavarnie 1965/2018, le Dragon chez les Toys 34 S ite classé au patrimoine mondial de l humanité, Colisée inouï du Chaos décrit par Victor Hugo, le site, magistral qui culmine à 3253 mètres au pic du Marboré fut appelé à l époque des grands pyrénéistes le petit Zermatt, le petit Chamonix ou la Mecque de l alpinisme par le comte de Russel. Dès les années 40 il y a une présence policière sur le secteur de Gavarnie aux fins de surveillance des frontières, mais les fonctionnaires pouvaient prêter main forte aux secouristes locaux organisés alors en associations. Très tôt, l emploi de l hélicoptère s impose ; la base de Pau a été créée en juillet 1962 avec l arrivée de l Alouette II FZBSE n Le premier secours depuis PAU est réalisé le 29 juillet 1964 au col de la Cascade (2900 m) en récupérant trois personnes. Le 25 août 1965, la base temporaire de Gavarnie ouvre ses portes, une semaine sur deux lors des semaines impaires avec les fonctionnaires de la compagnie de CRS de Lannemezan qui arme le poste de secours au village depuis La DZ de l hélicoptère changera trois fois d emplacement, deux au nord du village puis en 1975, elle sera terrassée à la sortie sud du village à proximité du poste de secours (photo). L alouette II effectuera son dernier vol de secours au col de l Aubisque le 2 juillet 1971 remplacée le 15 du même mois par l Alouette III FZBBC. Les trois premiers treuillages pyrénéens sur cet appareil seront effectués au pic d Espades où, lors de ce premier secours réalisé en Alouette III, il sera procédé à l hélitreuillage du Cardinal Martin (en soutane) en pèlerinage à Lourdes, égaré lors d une promenade... La priorité du moment est donnée à la disponibilité opérationnelle. Une anecdote de l époque nous révèle déjà des projets de mutualisation des moyens aériens puisque le 12 août 1968, lors d un secours au pic du Vignemale dans la cheminée des Autrichiens, l Alouette II, pilotée par le commandant Bergier reçoit l ordre de quitter le secours pour transporter le Ministre des Anciens combattants (M Duvillard) de Bagnères de Luchon à Tarbes. Le secours sera terminé par l appareil du DAG (détachement aérien de gendarmerie) de Tarbes, piloté par le Maréchal des Logis Toustou. Sous l impulsion du professeur Lareng du centre hospitalier de Toulouse, initiateur des SMUR héliportés, la médicalisation s organise peu à peu ; le docteur De Boysson devient en vallée le toubib qui descend du ciel. Depuis, le SAMU de Tarbes assure la médicalisation du poste et la bobologie dans le village ; la première médicalisation permanente date de L Alouette III et ses compagnons assureront ainsi leurs missions de secours jusqu à l arrivée de l EC 145 en mai La venue proche de cet appareil moderne impose quelques contraintes techniques nouvelles. En effet l Alouette III rustique et simple supportait de reposer sur un tas de terre herbeux la roulette de nez posée sur un caillou plat marquant sa place, le même depuis Les ravitaillements étaient effectués à partir de fûts de 200 litres stockés sur l aire de stationnement puis roulés à proximité de l appareil pour être transvasés avec une petite pompe alimentée par un groupe électrogène. Usage de la pâte Mensurac obligatoire (pâte permettant le dépistage de l eau dans le carburant). Les fûts, une trentaine environ, étaient acheminés en camion par le SEA depuis Castelsarrasin ; le camion devait prendre son élan et grimper en marche arrière jusqu à la dz puis repartait avec les fûts vides. Un local technique réduit à sa plus simple expression permettait le stockage des huiles, des produits d entretien et de quelques serpents. En 2001, les conditions d accueil d un EC 145 n étant pas réunies, une ombre plane sur le maintien de la capacité opérationnelle de ce détachement. Convaincus de la nécessité de maintenir ce porte avion au cœur du massif, le chef du GH, le préfet des Hautes Pyrénées, la sous-préfète d Argelès, les autorités de la toute petite communauté de communes de Gavarnie Gèdre, unissent leurs énergies pour finaliser un projet d aire de poser inauguré en Cette aire de stationnement dotée d une soute de litres et d un éclairage permet aujourd hui un accueil digne de l EC 145. Aire sans hangar certes, mais dotée d un local technique respectant les exigences esthétiques des Architectes des Bâtiments de France permettant une intégration au paysage local. Aujourd hui, la base temporaire de Gavarnie est activée en première alerte de mi-juin à mi-septembre sur les semaines impaires, en alternance avec le DAG de Tarbes Laloubère. Ce dernier assure le secours les semaines paires depuis sa base dans la plaine avec les secouristes du PGHM de Pierrefite Nestalas. Mèné, Marboré, Astazou, Arriel, Aneto, bon nombre de pic Pyrénéens sont choisis par la société Safran Hélicopter Engines pour baptiser ses moteurs. La légende veut que fuyant la Pologne et passant par les Pyrénées à Gavarnie, la famille SZYDLOWSKY fut aidée par le guide Verges à rejoindre l Espagne. Le fondateur de Turboméca, Joseph, décida une fois de retour en France et installé à Bordes, d utiliser ces toponymes pour identifier ses moteurs en souvenir de sa traversée vers la liberté et afin d honorer ainsi la région qui accueilli son entreprise. Une autre histoire dit que le guide Verges reçu une Citroën Traction avant en cadeau quelques années plus tard. Ce poste avancé, blotti au fond du cirque, est à moins de 8 minutes de tous les sites les plus parcourus des Hautes Pyrénées ; il faut au Dragon moins de trois minutes pour quitter les 1350 mètres d altitude de la DZ pour survoler la Brèche de Roland à 2900 mètres. Même si l activité d escalade a diminué et que les grandes voies sont moins courues, les activités nouvelles comme le parapente, le VTT, le vélo de descente, le trail en montagne restent avec les malaises, insolations, morsures de serpent, encornements, un fond d activité représentant environ 180 personnes secourues sur les séjours du DRAGON chez les Toys. Patrick CLAQUIN Chef de base de Pau 35

20 Mende Le Dragon du Gévaudan Vous connaissez tous l histoire de la bête du Gévaudan. Pour les historiens ce fut probablement un gros loup ou un fauve ramené d Afrique remis en liberté. Cette bête, à l origine d une série d attaques contre les humains entre l été 1764 et l été 1767 sous le règne de LOUIS XV fit plus d une centaine de victimes sur le territoire de l actuelle Lozère. Elle disparut aussi soudainement qu elle était apparue. Eh bien dans les années 2000, une bête réapparaît dans le Gévaudan. Il s agit d un DRAGON C e n est pas un DRAGON cracheur de feux ; la mission que s est donné ce dernier est plutôt de porter assistance aux humains. Les historiens du Groupement d Hélicoptères de la Sécurité Civile l appelleront le DRAGON 48. Je vais vous raconter son histoire. Suite à une demande effectuée par la Préfecture de la Lozère dès janvier 2010 dont l objet était l armement d une base temporaire héliportée en Lozère et motivée principalement par le fait que : «L isolement vis-à-vis de l éloignement des infrastructures de soins et de Sécurité Civile constituait une difficulté pour la desserte des secours à l échelle d un territoire comme la Lozère. Les distances, et les délais qu elles induisaient, provoquaient un accroissement exponentiel des effets redoutés. La mise en place d un hélicoptère mutualisé entre le SDIS et le SAMU serait une réponse qui permettrait de palier à de nombreuses situations d isolement. La médicalisation par le SDIS 48 et la polyvalence de ce vecteur semblerait ne pas poser de difficultés majeures. De plus la population habituelle du département augmentait fortement en période estivale ; elle était décuplée et nécessitait de renforcer le dispositif de secours à personnes.» La mise en place d une base temporaire héliportée en Lozère pour la période demandée du 15 juin au 15 septembre 2011 fut acceptée par M. Alain PERRET, Préfet, Directeur de la Sécurité Civile. Ce dispositif sera pérennisé tous les étés depuis cette date, mais uniquement pour les mois de juillet et d août. Le DRAGON 48 est vu pour la première fois dans le ciel Lozérien à la mi-juin 2011, il installe son nid sur l aérodrome de Mende-Brénoux. Un hangar ainsi qu un local sont mis à l époque à sa disposition par la Chambre de Commerce et d Industrie de la Lozère puis par la Communauté de Communes qui reprit la gestion du site. Le local qui fait office de bureau est partagé avec l équipe médicale et les secouristes. L aérodrome dispose d un automate pour la délivrance H24 du carburéacteur

21 Mende SECTEUR D INTERVENTION ET DECLENCHEMENT Conformément à l Ordre Zonal de Circonstances et à l Ordre d Opération, les équipes sont en mesure d intervenir en tous points où le vecteur aérien est susceptible d être engagé. Le CTA-CODIS 48 est habilité pour déclencher et suivre directement le DRAGON 48 si celui-ci est sollicité pour intervenir dans le Secteur d Intervention Directe constitué par la totalité du département de la Lozère. Il en informe le Centre Opérationnel de Zone Sud situé à Marseille. Pour les missions de SUAP et d AMU, l engagement se fait après régulation médicale par le SAMU Dès l année 2011, le détachement est placé sous la responsabilité du chef de la base hélicoptère de la Sécurité Civile de Montpellier chargée de toutes les contingences administratives et logistiques liées à la gestion des personnels et des structures. Il est à noter que le département fait partie de la zone habituelle d intervention de la base. LES PERSONNELS Le détachement est armé par 4 pilotes et à 4 Mécaniciens Opérateurs de Bord provenant au fil des années de plusieurs bases ; Montpellier, Paris, Clermont Ferrand, Lyon, ainsi que du Centre de Formation de Nîmes et de la cellule Opération du GH. L équipe médicale constituée d un médecin et d un infirmier est fournie par le SDIS 48 de 9h00 locales à la nuit aéronautique ainsi que les secouristes GRIMP IMP3 et IMP2 qui sont également les partenaires habituels de la BH de Montpellier. En dehors des horaires aéronautiques c est le SAMU 48 qui assure la médicalisation du vecteur. Si la sollicitation est extra départementale ou extra zonale, le CTA-CODIS ou le SAMU demandeur formulent l engagement du DRAGON au COZ Sud. MISSIONS Le DRAGON 48 est astreint à réaliser toutes les missions prévues dans le cadre règlementaire conformément à l instruction technique du 21 février 2017 et à l Ordre Zonal Opérations Hélicoptères de la Sécurité Civile de la Zone Sud. ARMEMENT PARTENAIRES DU VECTEUR Mission feux de forêt : un officier FDF4 Mission sanitaire hors milieu périlleux : un médecin + un infirmier Mission sanitaire en milieu périlleux en SID : un médecin + un sauveteur SSH IMP3 + un sauveteur IMP2 Mission sanitaire en milieu périlleux hors SID : un médecin + un sauveteur SSH IMP3. ACTIVITE SUR LES 3 DERNIERES ANNEES MOIS DE JUILLET ET AOUT MISSIONS PERSONNES SECOURUES TREUILS JOUR TREUIL NUIT TEMPS DE VOL (T.Technique) DONT VOL DE NUIT SECOURS HORS SID MOYENNE ACTIVITE DEPUIS LA CREATION DU DETACHEMENT MISSIONS PERSONNES SECOURUES TREUILS JOUR TREUIL NUIT TEMPS DE VOL (T.Technique) DONT VOL DE NUIT TOTAL Cette année, le 2 septembre, le DRAGON a replié ses ailes. Comme le disait tour à tour M. le Secrétaire Général de la Préfecture de la Lozère et M. le Président du CASDIS dans leurs discours de clôture de la saison 2018 «le DRAGON 48 servi par des équipes de la Sécurité Civile et les personnels du SDIS 48 très efficaces, constitue un maillon essentiel de la chaîne des secours dans le département pendant la période estivale. La demande de mise à disposition du DRAGON sera réitérée. Déjà, sur le site de l aérodrome, un nouvel hangar se construit pour abriter la machine, dès l année prochaine et dans des conditions optimales.» Antoine RODRIGUEZ Chef de base de Montpellier Responsable détachement de Mende 39

22 Le 18 juin 2018 à 14h55, un appel, non pas du Général mais du Cross Corsen qui nous demande une évacuaton médicale sur un destroyer de la Royale Navy le HMS Defender. Ce dernier est à une trentaine de nautiques dans le nord-ouest d Ouessant. Je demande au Cross s ils ont une météo sur zone. La météo qu ils me donnent est très bonne mais n est pas celle du navire comme je l imaginais. C est celle du Sti, le grand sémaphore d Ouessant! Brest restera accessible pour le retour, c est GO! N ous confgurons la machine, adaptons le plein qui, faute de capacité à l appontage, nous impose de rester en vol le temps que l équipe SMUR technique la victme. 15h14 nous décollons et rejoignons Brest pour récupérer l équipe du Smur maritime. L embarquement effectué, nous décollons pour rejoindre le destroyer. Dès le nord d Ouessant, la météo se dégrade. Nous descendons mais une entrée maritme nous empêche de maintenir la vitesse si l on veut rester VMC. Décision est prise de rejoindre 500f en IMC en route sur le navire dont les coordonnées du NMS s associent à l écho radar. Je suis toujours dans l idée que la météo vient du Defender et qu elle est INTERVENTION bonne sur zone ainsi nous n avons qu un transit temporaire en couche. Le contact est établi avec le HMS. Je lui demande la météo et il me donne une visibilité faible avec un plafond bas! En foncton du vent NMS, je lui demande une route, une vitesse, ainsi que la hauteur de sa mâture. En concertaton avec mon MOB, nous envisageons une percée radar autonome sur le bateau. Cete procédure, largement utlisée dans l offshore et dans l aéronavale, nous permetra d approcher le bateau en sécurité. Je confirme avec le HMS qu il a bien pris la route demandée. Sa mâture est à 36 mètres aussi nous descendrons à 300f et 0.75Nm. Atteignant ces minimas, si l on ne voit pas le bateau nous remetrons les gaz à 45 de notre route de percée et annulerons la mission. J espère cependant que les conditons de vol s amélioreront lors de notre approche. Nous sommes axés, l IAS enclenché et descendons avec l écho radar à midi. Nous arrivons rapidement à 300 f et la visibilité est d 1 Nm environ mais avec une bonne vue de la surface de l océan, il fait meilleur un peu plus bas. L écho radar étant encore à 2 Nm, on libère 300f pour 200f, pour garder une marge au-dessus de la mâture, la visibilité s améliore. Le MOB aperçoit le navire, j annonce aux Anglais notre arrivée ainsi que le déroulé de la séquence treuillage. Encore en approche sur le bâtiment, on marque le statonnaire de contrôle, PMD, on a le fly-away. On attaque les check treuillage. Nous confirmons avec les marins le vert dépose et treuillons les secouristes sur l héli-plateforme arrière. Nous voilà partis pour une petite demi-heure d holding pattern en gardant le bâtiment à vue car il a de temps en temps la mâture dans la couche. Un secours en mer Tout le monde est maintenant prêt, le SH nous demande si un accompagnant peut suivre la victime. C est ok pour la masse, le MOB lui confrme une remontée double en fin de séquence. Tout le monde est à bord et on fait route sur l hôpital de Brest. Nous saluons les anglais en leur expliquant pourquoi nous n avons pas apponté. L entrée maritme est toujours là, nous ferons le transit à 1000f. Nous rentrerons par le goulet de Brest car le plafond bas grignote maintenant les terres. C est le Cross Corsen localisé sur le trait de côte qui nous le précise. peu ordinaire A 17h10, le matelot est pris en charge par le service de santé. Grâce au radar et à la reconfiguration aisée de notre petite machine, nous avons pu supplanter la mauvaise météo et le Brexit! God save the Dragon! L équipage de DRAGON 29 : David BOISBLEAU et Laurent PUECH INTERVENTION 40 41

23 SPORT Trail di a memoria in Rutali 2018 Le 24 juin 2018 s est déroulée la 6eme édition de la course hors stade à Rutali en mémoire des disparus de l accident du dragon 2B, le 25 avril S ans conteste, ce fut la plus belle réussite, pas tant au niveau du nombre des participants, mais surtout par la participation remarquée d une équipe de sportifs du GH pour la première fois. Pas moins de 14 coureurs inscrits pour défendre nos couleurs! En tant que président de l association qui organise cet événement, c est une très grande satisfaction. Les tracas de l organisation, les suées du nettoyage et balisage du parcours étaient vite oubliés, simplement en croisant le regard des familles de victimes. Notre grande fierté, chaque année, est de les associer à la remise des prix de cette course. C est ainsi que nous accomplissons, avec ces familles, notre devoir de mémoire. LE PARCOURS 17 km avec pas loin de 1000 m de dénivelé positif, seul ou en relais. De la place du village à La Croix de l accident, le maintenant plus célèbre pierrier, puis la stèle, la chapelle sainte- Claire, le monte Stella et le retour au village. Ce parcours, concocté par Stéphane, l initiateur de ce trail, empreinte une bonne partie des chemins arpentés de nuit, par une très mauvaise météo, par les secours, cette triste nuit du 25 avril LA COURSE Inscrite au calendrier des courses hors stade de la fédération française d athlétisme, cet événement est calé au mois de juin, pour espérer une météo clémente dans cette micro région du nebbiu (qui en langue Corse signifie «brouillard»), tant pour les participants (zéro perte à ce jour...), que pour l organisation des secours, au cas où... Il nous paraît important de pouvoir récompenser, outre les trois premiers du classement général, les différentes catégories homme et femmes en fonction de l âge. Ainsi, nous avons eu le bonheur de faire monter cette année sur le podium, à la deuxième et troisième place du classement acteur du Secours, deux concurrents du GH. (Les deux premiers du classement suivant) TEMPS DE COURSE DES CONCURRENTS DE L ÉQUIPE DU GHSC Coureurs Sébastien Darbas (2 ème ) Julien Chaussée (3 ème ) Thierry Tissandier Alexandre Buisson Thierry Saint-André Eric Gaudiot Sébastien D Orazio Julien Perroteau Vincent Moreau Matthieu Llurda Denis Parisel Nicolas Deschamps Sébastien Chevalier Chrono 1h53 2h03 2h11 2h14 2h15 2h38 2h56 2h56 2h56 3h03 3h27 3h33 3h38 Un grand merci à l Amicale du GHSC, AIRBUS, l amicale de la base de Pau, AIRCRAFT DATA SYSTEMS, OREXAD, GAUTIER ENDURANCE SHOP Nîmes, sponsors de cette équipe. LES SPONSORS LOCAUX Nous remercions tous nos bénévoles et nos sponsors, sans lesquels cette manifestation ne serait pas possible : le Président de la collectivité de Corse (service Sport et service promo), GÉANT CASINO DE FU- RIANI, MILLET BASTIA, LA CAISSE D ÉPARGNE, Le SIS DE HAUTE CORSE, le CRÉDIT MUTUEL, ENSport, l UDSPCD Haute Corse, l amicale des SP de LUCCIANA, l amicale des SP du NEBBIU, l amicale des SP de BASTIA, ALTAGNA, AMBU- LANCES LUCCIANA, le bureau montagne du Nebbiu, les Sapeurs Forestiers de Haute Corse, le lycée Agricole de BORGO et l UIISC 5 de Corté. RENDEZ VOUS Retrouvez les infos et photos Trail-Di-a-Memoria-Dragon- 2b L édition 2019 se déroulera le week-end du 15 /16 juin. Elle correspondra au dixième anniversaire de l accident. Nous espérons une plus large participation des sportifs des bases du GH. Record de l épreuve à battre : 1h36min Christophe POILLOT Le président de Trail di a Memoria in Rutali SPORT

24 PORTRAIT Michel PIERRE E n 2019 et après 26 années au GH, Michel PIERRE raccrochera sa combinaison orange tant portée et quittera sa fonction de chef de la merveilleuse base d Annecy comme il aime le dire. Très investi dans la vie du GH (il fut pilote, chef de base, chef inter-bases, trésorier de l amicale), d un tempérament actif (vice président de la CISA IKAR) et sportif invétéré, c est sans aucun doute que Michel saura profiter d une retraite bien méritée. Michel, merci pour ton implication dans la vie du GH! Nous te souhaitons de bons moments près des tiens, prends soin de toi petit coco! PORTRAIT 44 45

25 Comme chaque année, il me revient d écrire la rubrique nécrologie des retraités. À l heure de sa rédaction quatre ex pilotes nous ont quittés, Michel, Francis, Raymond, Jacques. Hommes de l adolescence du GH, de statuts divers, de carrières variées, mais tous animés d une même passion, le monde des Hélicoptères. Un cinquième adhérent, Bernard, nous a également quittés ; issu des voilures fixes de la base avion, il partageait cependant avec nous l esprit de camaraderie entre l amicale des pompiers du ciel et l AGHSC. Je n oublierai pas aussi la disparition des épouses de nos camarades Zubric et Barbry et les décès des veuves Lalique et Bros. Que toutes ces familles sachent que nous sommes à leurs côtés dans ces moments difficiles. Jacky LEYDIER, section retraités de l AGHSC C est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de notre camarade RIERA Francis le 18 avril de cette année. A sa fille Catherine, sa belle-fille Chantal, l amicale renouvelle ses sincères condoléances. Comment résumer en quelques lignes une belle carrière militaire, une carrière bien pleine au sein de la sécurité civile, une retraite sous le ciel Drômois Né le 11 Avril 1935 à Casablanca, Francis dès son jeune âge s intéresse à l aviation, et obtient une bourse de l armée de l air pour passer son brevet de pilote d avion de tourisme. A 20 ans il s engage pour être pilote de chasse au sein de l armée de l Air. Une injustice au sein de l école fait qu il s oriente vers les voilures tournantes. Son brevet obtenu, il est affecté en Algérie sur les hélicoptères lourds, ou il fait valoir toutes ses qualités. En 1960, il quitte l uniforme, passe son brevet de pilote professionnel hélicoptères, entre dans la police nationale, ce qui lui permettra de rejoindre le groupement aérien. Pendant 30 ans au sein du GH, en base à Grenoble, Annecy, Clermont Ferrand, Nice, Francis effectuera plus de 500 sauvetages des plus délicats. Toujours volontaire, disponible, d humeur égale, d une grande simplicité, il est le parfait pilote et camarade au sein des bases. En 1990, des ennuis de santé sont à l origine de sa mise à la retraite, il va alors chercher le bon climat et la quiétude de la ville de Nyons pour rejoindre la Nice provençale, où très rapidement il s intègre à différentes associations locales. Toujours très attaché au GH, il adhère dès sa création a la section des retraités. Il participe au 60 ans de la base de Grenoble, se déplace a Garons pour le 60 ème anniversaire du GH et il rebrousse chemin à la vue de la longueur de la file d attente.j aurai tant aimé ADIEU Hommage à Francis Riera reconstituer le duo Schmitt, Riera pères fondateurs de notre amicale. Pour moi, nos rencontres à Nyons avec Francis étaient un livre ouvert sur le passé de notre institution, que n ai-je pas enregistré ces longues conversations Encore une mémoire qui s en va, Francis aurait mérité qu au sein du GH, une plaque gravée nous rappelle son action. Tous les jours, devant son ordinateur et sa console de pilotage, Francis effectuait le vol Paris-St Barthelemy. Ses voyages n ont maintenant plus de frontières. Salut Francis, bon vol. ADIEU A 99 ans le Grand Sachem a replié ses ailes à tout jamais. Raymond, quand il rejoint le GH, a déjà connu une carrière de pilote de chasse, de résistant, et de policier. Lieutenant, affecté à Lorient en 1959, il est heureux de retrouver l ambiance escadrille connu au sein de l armée de l air. Il prend la direction de la base en 1960, jusqu à son départ pour la base de Perpignan en 1965, ou il prendra sa retraite avec le grade de commandant en 1975, après 18 ans à servir le GH. Raymond a toujours été à l écoute de nos interrogations, malgré son handicap, il sera présent sur la base de Perpignan le jour de notre escapade catalane. Chaque année, à l aide de sa machine à écrire, il rédigera quelques lignes de soutien à notre action. Du haut de son nuage, aux commandes du Grand Sachem, ses yeux pétillants de malice, il veille sur nous. A son épouse, à Monique et Christian ses enfants, nous renouvelons nos marques de sympathie émue. ADIEU Hommage à Michel Cozette T oute la vie de notre camarade Michel, décédé le 30 monde des voilures tournantes. d un homme de caractère, aimant le Novembre 2017, est résumée par un magnifique témoignage Reposes en paix l ami. de sa fille Florence, que vous trouverez dans le Dragon sous l intitulé «en A son épouse, à sa fille, l amicale renouvelle ses condoléances et marques ce temps-là». de sympathie. Ayant croisé pour la première fois notre camarade en 2012 au sommet du col du Tourmalet pour notre sortie annuelle, j en garde le souvenir Hommage à Raymond Gabard ADIEU

26 ADIEU Bernard Servieres RETRAITÉS Rassemblement 2018 à Granville D iscrètement, comme à son habitude, Bernard nous a quitté le 15 janvier Natif de Toulon, en 1947, Nanard suit une formation à l école des apprentis mécaniciens de la flotte, rejoint l aéronavale où il obtient son macaron de mécanicien de bord. Il volera aussi bien sur voilures fixes que tournantes en pédro lors de ses embarquements sur porte-avions. Il rejoint la base avion de la Sécurité civile et passe son brevet de mécanicien navigant. J acques Cheville ouvrière de l amicale des pompiers du ciel, aussi bien dans sa période d actif, qu à la retraite prise en Nanard était souvent notre voisin de stand, dans les différents congrès de pompiers et dans les manifestations aériennes. Auteur du livre les pompiers du ciel, il œuvrait également au sein du musée de l aéronautique de St Victoret. Je garde le souvenir d un homme droit, passionné, non sectaire. Merci Bernard pour ta fidélité envers la section des retraités de l AGHSC. Adieu l ami nous a quitté le 24 avril 2018, depuis plus d un an la grande faucheuse rodait. Nous n étions pas présents pour t accompagner pour ce dernier voyage, ton décès nous étant connu tardivement. C est en 1937 que tu vois le jour. Tu effectues ton service militaire en Algérie comme pilote avion appelé. À l issue tu rejoints la police nationale au sein du Club Aéronautique du Ministère de l Intérieur comme moniteur pilote avion. Tu passes alors ton brevet de pilote hélicoptères avant d être affecté a la base de Paris, ou j ai le plaisir de t accompagner pour ton dernier vol en juin Voilà l heure de la retraite et tu vas chercher le soleil en Dordogne. Jacques, alias colonel liguili guy, commandant de bord, comme il aimait se présenter, était un homme attachant, jovial, amical, généreux, très apprécié par ses mécaniciens tant ADIEU Hommage à Jacques Grandin dans la préparation que le le déroulement de la mission. Son caractère franc et direct ne facilitait pas toujours le relationnel avec sa hiérarchie Tous un jour nous serons a tes cotés Dans l immédiat le souvenir reste Le jeudi 7 juin au matin la plupart des participants se retrouvent au pied de l hôtel proposé par nos organisateurs après un sympathique petit déjeuner. La météo, à l instar de la veille est tristounette pour le moment Embarquement dans les voitures et sous la coupe de Bernard Larrive, nous partons vers Villedieu les Poêles où nous allons visiter la fonderie de cloches Cornille- Havard. Fondée en 1865 elle est une des trois fonderies de cloches existant encore en France. Pour les 850 ans de Notre dame de Paris la fonderie a produit 9 nouvelles cloches qui sont arrivées à la Cathédrale de Notre dame de paris le 31 janvier Accueillis par une charmante guide, nous suivons une visite passionnante alors que les ouvriers poursuivent leur travail. Cela nous permet d apprendre sur cet univers et de découvrir quelques opérations intéressantes comme, la préparation des moules, le démoulage, la préparation d une fausse cloche, la technique d ornementation etc.passionnant. Petit passage en boutique et départ vers la base hélicoptère de Granville. Le soleil est présent. Super! La majorité des participants on rejoint la base soit, en suivant un camarade connaissant la route ou, en ayant lu correctement le road book concocté par nos amis de Granville, les lieux de rendez-nous étant indiqués avec précision. D autres ayant quitté le GH depuis un certain temps se sont dirigés vers l aérodrome pensant rejoindre la base. Il y a un bâtiment flambant neuf. Jamais ouvert Ces vagabonds ont créé l inquiétude de Jacky par leur retard. Une joyeuse cacophonie règne sur le devant de la base, retrouvailles pour certains, présence des équipages, des anciens régionaux, de l équipé médicale, du dragon 50, de l apéritif, de la paella qui chauffe dans la grande poêle Après les discours de bienvenue et de remerciements, de la photo traditionnelle, il est temps de passer à table sous le hangar. Après ce brunch, nous nous rendons au Musée Dior, installé dans la villa Les Rhumbs où Christian Dior a vécu jeune, et aménagée en Musée depuis Magnifiques jardins avec vues merveilleuse sur Granville et la baie. Des testeurs de parfum sont installés permettant d apprécier la senteur des fleurs. L exposition permet de découvrir la vie (photographies, articles de Presse ) de ce grand couturier et quelques créations emblématiques. Petite découverte d un univers peu connu de la plupart d entre nous. Changement d univers et retour sur le terroir. Nous rejoignons la cidrerie l Hermitière à Saint Jean des Champs. Exposé instructif et dynamique de l historique de la cidrerie, de son évolution et des techniques. Un écomusée retraçant l histoire du monde de la pomme et de la ferme est à découvrir. Beau travail de recherche et de mise en situation des objets anciens. Dégustation de différentes productions de manière raisonnable. L abus d alcool en attendant que l ondée cesse. Petite escale à l hôtel pour se rafraichir. Puis nous rejoignons le restaurant le Jardin de Léontine à Bréville sur Mer ou nous partageons un excellent et joyeux repas. Retour à l hôtel pour une nuit réparatrice. Vendredi matin petite visite de la ville, pour ceux qui le souhaitent, avant l embarquement vers les iles Chausey ou Pierre Frain sera notre guide. Ciel bleu, mer belle. Traversée très agréable sur la Jolie France, bateau clean, confortable et équipage sympa. Vu quelques dauphins sauter et nous accompagner un peu. Apres le débarquement, direction le restaurant Hôtel du Fort et des Iles où nous allons apprécier en pleine nature un agréable buffet dans un espace entouré de fleurs avec vue, à nos pieds, sur les iles de l archipel. Tour des iles commenté à bord de la Jolie France pendant une heure afin découvrir la faune et la flore de l archipel ADIEU

27 Retour à Chausey et balade libre sur l ile pour finir la digestion. Retour sur le continent (Granville). Hôtel et direction le restaurant Le Relais des Îles à Coudevillle sur mer. Menu marin de qualité, avec la vue sur un magnifique coucher de soleil Mais nous n avons pas vu le rayon vert Nous quittons nos camarades de Granville pour rejoindre l hôtel. Le lendemain, pluie. Nous quittons Granville certains pour poursuivre leur découverte de la région, les autres pour rentrer at home. Nous garderons le souvenir d un excellent accueil et d un programme de découvertes passionnantes à un rythme adapté et bien sur du plaisir de s être retrouvés. Merci à nos hôtes et à nos organisateurs et modérateurs. ABRIEU Jean-Pierre ANDRE Patrick AYMON Jean-Claude BARBRY Georges BARTHELEMIO Gabriel BASILE Bernadette BASTIANI Bruno BERARD Jacques BERNARD Paul BIDON Gilles BIRAGUE Serge BOADA Remy BOURCIER Marceau BOURGEOIS Pierre BOUTARD Roland BRAQUEHAIS Daniel BRUNET Yves BUET Christian BUFFET Alain CANVILLE Jean Mary CEYSSON André Rendez vous en Où, La Corse, Lyon, Besançon, Grenoble,? DES CONTACTS : Office de Tourisme GRANVILLE : Fonderie de cloches : www. cornille-havard.com Musée Dior : impasse des cyprès La Loubatière Quissac CHANUDET Robert 160 chemin des crozes Ribaute les tavernes 190 avenue des templiers Pontcharra CHENEAU Robert 25 rue de Bruge Niederhaslach 111 route de boeckling Strasbourg CLATOT Gérard 20 rue du gros chêne Franconville 17 rue Bizet Le Cres CLAVE Bernard chemin Gamaton 3840 Rognes 9 rue Chateaubriand Lacanau CLEMENCON Jean 115 impasse des crables St jean en Royans impasse de la lauve Magagnosc CLOCHARD Claude 8 impasse du galop Lescar 16 rue Montroux Domène COLIN Jean-Pierre 1 bis chemin du haut buisson Baccarat 5 rue des tournesols Jacou CORDONNIER Didier 4 rue de la muscadiere Garons 17 chemin de la ponterique Lescar CORDONNIER Jean-Claude 1 rue du Bellay Ploemeur 10 rue du prof A. Perrin Sathonay village COUTANT Patrick quartier St Honorat 3720 La Bouilladisse 21 impasse Ravel Jacou COULBOIS Jacques 21 avenue Laubespin Pouilly sur loire 4 rue des œillets Theza COZETTE Michel 1 allée de l Ousse Bizanos le logano 333 ave Gal Callies Frejus DAGORN Yves 10 allée de Kerlan Vian Quimper 1 allée des troènes Villette d Anthon DANIEL Michel 25 rue Hector Berlioz Ploemeur 118 impasse des cèdres Epagny DAUSQUE Christian 6 rue Berlioz Guidel 9 square de la gare Garons DECUP Charly 14 rue neapolis lot les jardins plaisance route de Crehal Ile de Groix Lattes les landes blanches Les Sorinières DEFRANCESCHI André 9 impasse kasmatt Urmatt 18 rue du grenache Claira DELAFOSSE Francis 25 rue du champ rochas Meylan 29 rue des catalans Palavas DELEPINE Jean-Claude 17 rue de la foire aux chevaux 7 rue des tamarins St Estève St Mards en Othe Cidrerie : les de Chausey : ileschausey.com www. manchetourisme.com/chausey NOS ADHÉRENTS RETRAITÉS 2018 DEMANGEL André 50 domaine du Bellay St Anne DERIAN Andre 1 rue de la Barbade app La Rochelle DEVAL Roland 27 rue Lebrun Bordeaux DOUNON Michel 12 côte de la Madeleine Evreux DUBROEUCQ Jean-Luc 476 av. A. Briand Toulon DUCHATEL Marc 27 rue de l essart l Hopital de Grobois DUPUY Dominique 101 ch. du mas themine St Florent sur Auzonnet DURAND Michel 6 rue agoras Rivesaltes ELIMORT Patrick 8 impasse des troènes Milhaud ELUARD Micheline 80 avenue Mont Cocol Ste Maxime ESPERON Didier 220 route St Hilaire Le Touvet ESPINASSIER Olga 4 avenue Fragonard Nice FRANJOU Alain 372 chemin buttit 8330 St Ismier FERY Alain 21 rue Curie St Brice Courcelles FRAIN Pierre 14 rue des pluviers Donville FREBAULT Micheline 968 chemin du grand champeau Merindol FORTIN Pierre 15 rue du feu Sucy en Brie GABARD Raymond résidence Domitys 5 place Gerbault Perpignan GERME Claude 41 rue Jean Clouet St Xandre GERMON Guy 28 rue Kepler Elancourt GHILARDI Francis 5 impasse Grenache Nîmes GOUMARD Joël 6 chemin des crabes Cestas GUATELLI Paul 34 ave des adrets Perols GUICHETEAU Jean-Marie lieu dit Faverolles Nausac Fontanes GUITER Jean 7 rue Ste Anne des lacs Honfleur GRANDIN Jacques Bricard 17 av. du 8 mai Champcevinel HEBERT Patrick 14 Bd G. Clémenceau Chatelaillon HEISSAT Marianne 3 rue mareschal apt Nîmes HERZOG Jean-Jacques 2 rue des Gargailles Lempdes HOAREAU Francois 49 rue Auguste Dupouy Pont l Abbé HULBERT Marcel 64 bd du midi bozcar Cannes la Bocca JACOBEE Jean-Pierre 19 rue Paul Verlaine Elne JEREZ Jean-Luc 11 rue des fées Pollestres JOACHIM Jean-Louis 9 impasse des pinsons Saint-Gilles JOUANNY Jean 27 rue de la Grange Plérin JULES Jean-Louis 16 rue des salines Angoulin sur Mer KLEIN Francis 11 rue de la sablière coulanges St Mesmin LABORDE Paul 29 rue du point du jour Lit et Mixe LABOUS Lucien 80 allée du champ de mars chevry Gif sur Yvette LAFOND Marc 12 Bd Gallieni Grenoble LAJOUX Hervé 7 allée du Plessis St Cyr sur Loire LAMOTTE Roger 6 rue de l auzon Cournon d Auvergne LARRIVE Bernard 9 rue des rondes de l ouest Donville les Bains LATEYROUX Christian 194 route de le bellandière Cabriès LAVIGNAC Christian 12 hameau des oliviers Vitrolles LECHAT Michel 7 rue des merisiers Echbolsheim LEFEVRE Michel 14 rue du moulin d amour Marsilly LEFEVRE Patrick LEFILOUS Alain chemin de Figuerolles Marignane LE GALL Hervé 1 rue du puits du charron Bandol LELOUARN Claude 24 av. F. Carnaud Marignane LEPLUS Jean Pierre 8 square des narcisses Chassieu LE VECHER Michel 8 av. Paradis Le Luc en Provence LEYDIER Jacky 18 impasse Marcel Hochet Vitrolles LIVONNET Michel 213 rue Paul Gaugin Mauguio LORET Claude 41 rue de la liberté Villedoux LUCASSON Frederique 10 imp. de la reine Margot Idron MAIFRET Edouard 20 rue Barberis Nice MARC Gérard 58 chemin du collet du Bigard Montauroux MARECHAL Yves 1458 rue des Belledonnes Laravoire MARINI Jean-Louis 190 chemin du muscat 0121 Mus MARTEAU André rue des maraîchers Dax MARTEAU Josette rue des maraîchers Dax MARTIN Gilles route de la Vanne Quetreville MAZE Pierre 1 cours Camille Descoussy 6330 Cabestany MEILLASSOUX Jean-Claude 2418 chemin St Paul Manduel MERLE Jean Paul 3 rue Albert Camus Bergerac MERLAUD Christian rue de la taille Cugard MICHELET Jean-Claude 655 route de la Gare 0180 Benesse les Dax MILSANT Jean-Luc 6 rue des Sablons Pornic MINVIELLE Jo 25 allée du bois de Lons Lons MONTINI René 15 rue Fornero Menei Nice MORENO Jean-Pierre 13 av. de Sianes Mont de Marsan MUNOZ Bernard 5 lot st Michel RN Poggio Mezzana MUSQUIN Alain 36 rue Wagner Lattes NOGUES Marcel 11b rue D. Casanova Pia OLIVE André Impasse du clos des pins Clarensac ORI Pascal 6 avenue des Gardians Caissargues PAGNIER Jean-Claude 22 avenue de Malussan Poussan PAQUIER Francine 46, RD813 apt n Finhan PAUZAT Christian le Chatenet St Martial d Albarede PAYA Christian 510 rte de St Yvoine Issoire PERRIN Jean 22 rue des violettes Lons PIERRE Thierry 110 chemin de la justice Landas POUILLY Sylvain 1 rue des vergers Hesse POUZADOUX Jean-Pierre 194 rue d Attiches Merignies PRADIE Daniel 18 résidence latine ST Paul les dax PIERI Laurent route de la mer Ghisonaccia POTIER Michel 10 rue Alvar Salen Vitrolles PUGIN Jean-Claude quartier roque Menourgue Rognes QUINCHON Gérard le Golfino route d Ajaccio Calvi RAMOS Jean 34 rue du bois Bordes RENAUD Pascal 38 impasse Lou Bignot Bougarber RIERA Francis 38 av. Henry Rochier Nyons RIVIERE Noël 28 rue de la tuilerie Pringy ROCCA Jean-Pierre 95 impasse Robert Desnos Crolles ROMET René 11 av. d Albigny Annecy ROUGE Bernard 11 lot. le parc Aurons ROUQUETTE Daniel 2 rue des Bartissoux Cournon SAFFIOTI Vincent Chemin pierres plates Flachere le Touvet SCHALLER Jean Thomas 111 chemin du clos St Nazaire les Eymes SCHULLER Jean-Pierre le panorama, av. Gal de Gaulle Martigues SEGURA Alain 21 rue A. Thierry Merignac SIEGEL Pierre 9 rue des seigneurs Flexbourg SIMIAN Gérard Islette du Riou bât L av. du Riou Mandelieu SORIA Marcel 11 rue Jean Bouin Perpignan SCHMITT Robert 12 impasse du tilleul Bar le duc SERRE Jacques 6 route nationale Le Montet SIGHI Daniel 5 rue Caravelle Bellegarde STOOP Bernard impasse de la seigneurie Flassans TINTILLER Cyrille 821 pépinière Villard Bonnot VAN DEN BROECK Jean 135 av. Ste Marguerite Nice VERAZZI Pierre 11 rue des champs Kircheim VUILLEMIN Pierre 181 rue Carnot St Laurent d Aigouze ZUBRIC Denis 12 route du Sayet Epagny Metz Tessy RETRAITÉS RETRAITÉS 50 51

28 NOSTALGIE En ce temps là... A 83 ans, Michel Cozette continue à suivre les rotations de la protection civile en direction des Pyrénées. Cela ne lui est jamais passé. Grimper par grand bleu, en plein été, était un pur bonheur. La montagne vue de là-haut est sublime. Mais gare aux retournements de conditions. Une caractéristique du coin. PHOTOS D.R. Je l ai réellement découvert à Vannes. Mon mari se faisait évacuer en hélicoptère par la protection civile. Pour le distraire, j engageais la conversation avec le pilote : «Vous connaissez Michel Cozette?» Il me répondit par l affirmative, me confiant qu il était un «cas d école» : il avait une fois fait une chose qu il n aurait pas due. Et cela s était mal fini Par Florence Dro Le béret était le seul point commun entre un alpiniste et un Pyrénéen. Plus sérieusement, il fallait être bien cinglé pour monter là-haut par tous les temps, dans ces drôles d engins. > Je le connais depuis longtemps. Pourtant, de cette histoire, je ne sais pas grandchose. Il y a bien eu les pompiers de Paris, l opéra, le basket, les hélicos, la montagne Mais mettre tout cela bout à bout, je n avais jamais osé le lui demander. Un soir d été, j ai pris mon courage à deux mains. Lui aussi, me semble-t-il. «Je suis né le 8 avril 1928 à Songeons, un petit village de l Oise. Mais ne me demande pas pourquoi, je n ai pas le moindre souvenir de ma petite enfance. Je ne crois pas qu elle ait été très heureuse, c est sans doute pour cela qu il ne m en reste rien. Ma mère était dure. A 16 ans, ma vie se partageait entre le collège de Beauvais et Songeons, le week-end, où je travaillais chez le marchand de vélos, à réparer des roues, des chambres à air Cela me plaisait. Pendant la guerre, un peu moins Lors de la retraite des Allemands, en 1944, alors qu ils passaient par Songeons à vélo, à moto, en camion, etc., une auto a crevé. Ils se sont arrêtés et nous ont ordonné de réparer sur-le-champ la roue endommagée. Je m y suis collé et je me suis exécuté avec le plus grand soin. Creuser sa propre tombe Mais à peine repartis, la roue a crevé à nouveau, un peu plus loin Ils ont fait demi-tour, sont arrivés fous de rage en criant au sabotage. Ils voulaient exécuter le coupable. Je me suis retrouvé à creuser un trou de ma taille, sur la place de l église, les fusils des Allemands prêts à m abattre. J avais 16 ans, à peine. Le curé, qui m aimait bien et parlait deux mots d allemand, est arrivé in extremis. Il a plaidé ma cause pendant des minutes qui m ont paru les plus longues de ma vie A lire en écoutant... La montagne de Jean Ferrat Pas très rock, certes, mais d une sincérité qui réchauffe le cœur. Comme Michel Cozette, Jean Ferrat vient de nulle part et dut travailler très jeune dans les champs pour aider sa famille. Fils d un père russe et juif mort à Auschwitz, il a tracé son sillon seul et choisi des amitiés indéfectibles. Sa grosse voix et lui grandirent à l ombre du PC de Louis Aragon comme le coach de basket de Cozette, persona non grata à l église! Mais que leurs montagnes sont belles. A voir sur NOSTALGIE

29 NOSTALGIE Et il m a sauvé. J en ai fait une jaunisse! C est sans doute aussi pour cela que toute la période antérieure s est effacée de ma mémoire. Puis la vie a repris son cours, je me suis mis à jouer au basket. Un communiste avait décidé d ouvrir un club, nous avons ensemble fabriqué un terrain avec deux paniers. Tout est parti de là Entre Beauvais et Songeons, il y avait le basket. J ai passé un diplôme d électricien, mais je crois que je n ai exercé ce métier que pendant quelques jours, à Asnières. Le weekend, je rentrais jouer au basket. Notre équipe progressait de manière spectaculaire. Un jour, un gars m a proposé de m engager chez les pompiers de Paris. J ai accepté pour des raisons que j ignore encore Mais le 8 avril 1948, le jour de mes 20 ans, je signais. Arrivé à la caserne, on m a demandé ce que je savais faire. J ai répondu : Jouer au basket! Cela a semblé leur suffire Dès lors, entre les interventions, les permanences et les entraînements physiques, nous jouions. Je faisais partie de cinq équipes, dont l équivalent d une formation de la Pro A d aujourd hui. Et, le travail payant toujours, nous avons remporté le championnat de France militaire en 1959 au stade Pierre de Coubertin, à Paris. Ce qui m a valu ma première expérience dans les airs : un vol en DC3 Dakota pour aller en Algérie y rencontrer les vainqueurs du championnat non métropolitain. Là, nous sommes tombés sur des durs à cuir mais l avons tout de même emporté. S ils nous avaient seulement dit qu une victoire leur aurait rapporté un voyage à Paris, nous les aurions laissés gagner Tests, taloches et turbulences A cette époque, il y avait aussi l athlétisme à l UA 16 e avec Maigrot, l entraîneur de l équipe de France. Mon 1,80 m en rouleau me valut alors aussi quelques titres. Puis un jour, j ai eu envie de changer. J ai déposé ma candidature pour une formation de pilote d hélicoptère à Dax. Monsieur Sirvent était le patron du club de l UA mais également celui de la protection civile. Je ne lui ai pas demandé de me pistonner mais de mettre ma candidature sur le haut de la pile. Et ça a marché. La suite est un mélange de peur et de bonheur. Nous n avons été que trois ou quatre à réussir les tests. Le 4 octobre 1961, je me retrouve donc à Dax. Sans attendre, me voilà aux commandes (d abord partagées) d un avion. Moi qui n avais vu que le cockpit d un Dakota deux ans plus tôt! De courts vols, pour commencer, de 30 à 45 minutes. Mais on ne me passe rien et l un des instructeurs me tape sur le casque quand je fais une erreur Insupportable! Mais je m accroche. Le 21 novembre 1961, j accomplis mon premier vol seul. Je m en souviendrai toute ma vie : un L18 jaune, 35 minutes. Et pendant ces minutes, une seule chose me hante : vais-je réussir à retourner sur terre vivant? J en ris maintenant, mais sur l instant, je n étais pas fier C est un passage obligatoire avant d attaquer les cours sur hélicoptère. La protection civile s apprête alors à ouvrir une base à Pau pour les interventions en montagne, et c est ce à quoi je suis destiné Là aussi, ça ne traîne pas. Le 20 décembre de la même année, j effectue mon premier vol sur un Bell ; le 17 janvier 1962, en solo, toujours sur Bell, avec la même trouille ou peu s en faut ; le 15 mars, le premier vol de nuit. Et là, autant te dire, il n y a rien de rien pour se repérer au sol. Juste les lumières des routes et des maisons qui disparaissent une fois arrivé en montagne. Le 11 avril de cette même année, je passe sur Alouette 2 à turbine. Cela me paraît tout de suite plus simple que le Bell à pistons. C est à ce moment que les choses sérieuses commencent. Nous sommes deux équipages (deux pilotes et deux mécaniciens) à Pau pour un seul hélicoptère. Nous campons dans un hangar attenant à l aéroport. Personne ne sait rien de la pratique de la montagne en hélico. Et moi, je ne connais pas grand-chose au pilotage. Tout va très vite, on nous laisse une grande liberté, on nous fait confiance. Je suis heureux. Même si j apprends, de temps à autre, la disparition d un pilote ou d un officier avec lequel j ai volé. De façon étrange, il arrive surtout des misères aux cons. La montagne et le ciel exigent de l humilité et de la simplicité. C est comme dans le sport : on peut se la raconter, mais pas avant d avoir fini et bien fini son boulot. Planer sur les Pyrénées Dès lors, je passe ma vie en l air. J apprends à chaque seconde. Au départ, personne ne sait vraiment à quoi peut bien servir notre présence à Pau. Mais, petit à petit, on nous appelle pour des missions diverses : monter du matériel médical, de travaux publics, des médecins en urgence, assurer une présence sur le Tour de France, sur le rallye des Cimes, à Saint-Jean-Pied-de-Port, au Grand Prix de Pau Nous découvrons aussi les dangers du pilotage en montagne. C est souvent passé fin là-haut. Je me souviens d une fois où, en grimpant vers la brèche de Roland, dans le cirque de Gavarnie, j ai été happé par un courant rabattant. Instinctivement, on est tenté de vouloir lutter pour en sortir. Mon instructeur m avait dit une fois lors d un entraînement : Si cela t arrive, laissetoi porter. Tu n iras de toute manière jamais plus loin que le plancher des vaches. J applique illico la leçon, me laisse dériver et me retrouve 20 kilomètres plus loin en Espagne. Mais vivant! Ah, l Espagne! Nous en avons fait des manœuvres pour nos voisins, allant même jusqu à monter les bornes en béton servant à délimiter la frontière. Les maçons rampaient autour du Bell de peur de se faire décapiter. Ils n avaient jamais vu d hélico. Au début de années 1960, la montagne en hélicoptère, c était une chose balbutiante. Les Pyrénéens étaient regardés avec dédain par les Alpins. Mais je crois bien que les montées circulaires, c est nous qui les avons initiées. Nous étions des pionniers. C était un temps où nous volions à 160 km/h, à peine plus vite qu une auto. Moi, ce que j aimais par-dessus tout, c était grimper au-dessus des nuages. Loin «Nous étions des pionniers. C était un temps où nous volions à 160 km/h, à peine plus vite qu une auto» PHOTOS D.R. L Alouette de la protection civile, le premier hélicoptère à voler dans les Pyrénées. Le sauvetage en montagne était un métier en cours d invention. Michel Cozette était de ces pionniers. Michel Cozette et Pierre Fortin, pilote et mécano. Pour le meilleur et pour le pire. Comme les doigts de la main NOSTALGIE

30 NOSTALGIE Au-dessus du Beth Ceu de Pau, en béarnais le beau ciel de Pau, et du château du bon roi Henri IV. D.R. 56 de tout. Car si la montagne est belle vue du sol, elle est sublime vue de là-haut. Nous avons une fois sauvé un jeune berger qui s était fracturé le crâne, à Bedous. J avais à l occasion écopé d un blâme et d une interdiction de voler la nuit. Mais le gamin était vivant. A partir de là, les missions se sont davantage dirigées vers le sauvetage en montagne. Il y en eut plusieurs du genre. Nous pouvions même directement acheminer les blessés vers les gros hôpitaux de Bordeaux. A Pau, pour atterrir plus près de l hôpital, on me dégageait la grande place de Verdun et on l éclairait, la nuit, avec des feux de voitures en cercle. Chaque fois, c était la présence de l hélicoptère qui se révélait déterminante. Escadron en perdition Et puis, il y eut cette aventure avec des militaires espagnols. Un escadron d une quarantaine de soldats était parti en montagne, sans équipement contre le froid ni pour la nuit. Soudain, le mauvais temps tombe sur eux : brouillard, neige et grand froid. Les caprices de la montagne. Ils se sont perdus au dessus de Larrau et les choses se sont vite gâtées. On m a demandé si je voulais tenter de les rejoindre, en m avertissant du danger. Le brouillard était là, jusque dans la vallée. J ai dit que je voulais bien essayer. Avec mon mécano, Pierre Fortin, nous avons décollé et cherché des trous pour grimper. De fil en aiguille, nous avons pu trouver des passages et approcher de leur zone, dans le brouillard. Je m en souviens très bien. C était le 24 octobre Nous n avions pas réfléchi au danger : nous aimions ce métier. En arrivant sur place, quatre soldats avaient déjà péri de froid. Nous avons chargé les plus faibles et débuté des rotations. C était chaud. Mais, au final, nous avons sauvé les vingt-sept autres. La France m a décoré de l ordre du mérite mais les Espagnols en ont fait des tonnes! J ai été décoré en grande pompe au consulat espagnol de Pau par un ministre venu de Madrid. La plus haute distinction civile espagnole avec les honneurs et tout le tralala. On ne parlait que de cela dans les journaux. Puis la vie a repris et je pense que, sur cette période, nous avons dû sauver une quarantaine de personnes. Nous aimions cela : la montagne, les hélicos, une camaraderie, le sentiment de vivre et d être utiles. Bref, tout ce qui nous permettait de nous sentir vivants. Et puis, un jour, en faisant visiter le complexe gazier de Lacq à des notables de la région, nous sommes passés au-dessus d une cheminée crachant de la vapeur d eau. Trop bas. Elle était invisible, je ne me suis pas inquiété. J ai fait l erreur de ma carrière. La turbine s est éteinte et n a pas voulu redémarrer. J ai appliqué les consignes sans tarder : autorotation et tirage de «Mes passagers étaient saufs mais ils m ont collé deux semaines aux arrêts. Une injustice immense Je leur ai dit merde et je suis parti.» manche avant l atterrissage. Cela semblait fonctionner. J ai ralenti la chute. Mais la manœuvre s est achevée à 7 ou 8 mètres du sol. Nous nous sommes crashés de cette hauteur. J avais la colonne vertébrale cassée en deux endroits mais mes passagers étaient saufs. Ils m ont collé deux semaines aux arrêts. C était une injustice immense. Sans compter les six mois d hôpital Je leur ai dit merde et je suis parti. La passion toujours intacte La base était alors en construction et l aventure débutait. Elle fêtera d ailleurs ses 50 ans dans quelques semaines. J espère qu ils se souviendront de moi. Cela me ferait tellement plaisir de voir ces hélicos modernes qui montent à m quand nous plafonnions à Tu sais, jusqu à l apparition des boîtes noires, ils me laissaient encore venir avec eux et parfois piloter. Et je les regarde encore, à 83 ans, passer au-dessus de chez moi avec envie, chaque jour ou quand je vais à la pêche. Les plus belles années de ma vie, sans aucun doute.» Michel Cozette se replonge dans l album de ces années. Avec une pointe de regret de ne pas avoir poursuivi l aventure et d avoir claqué la porte. Mais avec la satisfaction d être toujours là, ses deux mécaniciens pas loin, pour refaire le monde, et la montagne, de temps à autre. Jamais il n avait ouvert son album avec moi. Jamais, il ne m avait raconté tout cela. Sa pudeur a la taille de son caractère emporté. Je ne savais pas que mon père était un héros.

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