3. Les moyens de la défense

Transcription

1 3. Les moyens de la défense 3.1 Le patrimoine immobilier du ministère 3.2 Les bases de défense 3.3 Le tourisme de mémoire Annuaire statistique de la défense - édition

2 3.1 Le patrimoine immobilier du ministère Le patrimoine immobilier du ministère des Armées occupe une superficie totale de l ordre de hectares, soit près de 0,5 % du territoire national 1. La grande majorité de ce patrimoine se concentre dans les régions du Grand Est (22 %) et de la Nouvelle- Aquitaine (18 %) et Provence-Alpes-Côte d Azur (16 %). Il est essentiellement utilisé pour les besoins des forces armées. Il se compose principalement : des espaces d entraînement dits «camps nationaux» pour l armée de terre : le plus important est le camp de Canjuers dans le Var (près de ha) ; des casernes et quartiers accueillant les forces armées : par exemple, plus de ha de surface foncière pour l emprise de Saint-Médard-en-Jalles en Gironde, accueillant le 13 e régiment de dragons parachutistes ; des bases aériennes pour l armée de l air : la base aérienne 120 de Cazaux, en Gironde, occupe ainsi plus de ha de foncier ; des infrastructures portuaires pour la marine nationale, comme à Brest où la seule base navale s étend sur plus de 132 ha. Par conséquent, ce patrimoine immobilier est principalement constitué de terrains (99 % de la superficie totale) et d infrastructures bâties spécifiques (infrastructures d accueil et de soutien d équipements militaires). Les immeubles de bureaux et de logements familiaux ne représentent que 0,3 % de la surface occupée. Il se distingue ainsi de celui des autres ministères. Conformément à la loi de programmation militaire , le ministère des Armées a poursuivi en 2017 la réduction de son empreinte foncière par le recours à des cessions immobilières. 62 emprises ont été cédées d une superficie totale de 868 hectares. L effort est poursuivi au cours de l année 2018, avec 38 emprises cédées 2 pour une superficie totale de plus de 160 hectares. Définitions Bases : ensembles formés par un aérodrome et un casernement liés recevant l appellation de base d Aviation légère de l armée de terre (ALAT), base d aéronautique navale (marine) ou base aérienne (armée de l air). Un élément terrestre de force maritime d installations portuaires et immobilières dans un port militaire reçoit l appellation de base navale. Camps nationaux : vastes ensembles ayant vocation de champs de tir pour toutes les armes et de zones de manœuvre à l usage périodique de formations militaires venant y assurer leur instruction. Casernes et quartiers : immeubles réservés à l usage des militaires. Par exception, les casernes des troupes dites «anciennement montées» (cavalerie, artillerie, train, matériel), sont appelées quartiers. 1 Données France (métropole et outre-mer) et étranger. 2 Au 30 septembre Annuaire statistique de la défense - édition 2018

3 Le patrimoine immobilier du ministère Nombre de cessions réalisées par le ministère des Armées en 2017 RÉGIONS Nombre d'emprises cédées Superficie (en m 2 ) Prix de vente (en ) Bourgogne - Franche-Comté Bretagne Centre - Val de Loire Corse Grand Est Hauts-de-France Île-de-France (hors Paris) Normandie Nouvelle-Aquitaine Occitanie Pays de la Loire Provence - Alpes - Côte d'azur TOTAL dont bâtiments Nombre de cessions réalisées par le ministère des Armées au 30 septembre 2018 RÉGIONS Nombre d'emprises cédées Superficie (en m 2 ) Prix de vente (en ) Auvergne - Rhône-Alpes Bourgogne - Franche-Comté Bretagne Centre - Val de Loire Grand Est Hauts-de-France Île-de-France (Paris) Île-de-France (hors Paris) Normandie Nouvelle-Aquitaine Occitanie Provence - Alpes - Côte d'azur TOTAL dont bâtiments Annuaire statistique de la défense - édition

4 3.2 Les bases de défense La Base de défense (BdD) est une aire géographique qui regroupe en son sein les organismes et formations du ministère des Armées pour lesquels les soutiens sont assurés de manière mutualisée. Ces soutiens sont opérés par des organismes de soutien «locaux» situés au sein de la BdD, relevant organiquement de chaque direction et service du ministère et coordonnés par le commandant de base de défense (COMBdD). En plus de la coordination locale des soutiens délivrés (AGSC, SIC, infrastructure, santé ), le COMBdD procède aux arbitrages requis tout en garantissant la qualité des services rendus par les organismes de soutien. En 2017, on compte 61 BdD réparties en quatre catégories : type 1 : 8 BdD constituées d une seule formation majeure ; type 2 : 40 BdD constituées de plusieurs formations et organismes importants relevant, ou non, de subordinations différentes ; type 3 : 3 BdD aux effectifs de plus de personnes ; type 4 : 10 BdD situées outre-mer ou à l étranger. Les bases de défense disposent de ressources en propre, tant en termes d effectifs qu en termes de crédits budgétaires. Entre 2014 et 2015, le périmètre des BdD a évolué de manière conséquente avec le transfert des dépenses de maintenance courante d infrastructure au budget du service d infrastructure de la défense, et la prise en charge des dépenses de soutien courant de l opération Sentinelle par le budget général du ministère. En 2017, les dépenses de maintien en condition des infrastructures sont en hausse et ont retrouvé leur niveau de En 2017, les dépenses budgétaires des BdD s élèvent à 708 M, sans changement de périmètre majeur par rapport à Définitions Le Commandant de base de défense (COMBdD) : il est le garant d un soutien interarmées organisé en fonction des priorités opérationnelles. Il joue un rôle de coordination et d arbitrage pour l ensemble des soutiens. Le COMBdD est l un des principaux interlocuteurs de la défense avec les acteurs institutionnels et socio-économiques. 30 Annuaire statistique de la défense - édition 2018

5 Les bases de défense Dépenses budgétaires des bases de défense par opération budgétaire En M de CP 2. Dépenses de maintien en condition des infrastructures En M de CP Autres Soutien des matériels communs Location de logements familiaux Achat et entretien de véhicules spécialisés Déplacements et transports Fonctionnement courant Soutien courant des structures Source : RAP Source : RAP Localisation des bases de défense de métropole au 1 er janvier Note : chaque BdD dispose de crédits pour le maintien en condition de ses infrastructures. Ils permettent de réaliser le maintien en condition des infrastructures classiques, le maintien en condition des infrastructures opérationnelles, le petit entretien ainsi que les contrôles et vérifications périodiques obligatoires. LILLE BREST LORIENT VANNES RENNES LE MANS COËTQUIDAN ANGERS SAUMUR SAINT-MAIXENT ROCHEFORT CAZAUX MONT-DE-MARSAN CHERBOURG COGNAC MÉRIGNAC BAYONNE PAU Source : ministère des Armées CICoS. BORDEAUX TOURS POITIERS ANGOULÊME AGEN TOULOUSE TARBES CREIL ÉVREUX MOURMELON MAILLY ÎLE-DE-FRANCE SAINT-DIZIER MONTLHÉRY BRICY ORLÉANS BRIVE MONTAUBAN AVORD BOURGES CASTRES CARCASSONNE CLERMONT- FERRAND CHAUMONT DIJON VALENCE VERDUN PHALSBOURG NANCY ÉPINAL LUXEUIL LA VALBONNE MONT-VERDUN LYON CHARLEVILLE-MÉZIÈRES METZ BESANÇON ANNECY CHAMBÉRY GRENOBLE GAP BELFORT HAGUENAU STRASBOURG COLMAR LAUDUN ORANGE SAINT-CHRISTOL CALVI NÎMES SALON-DE-PROVENCE ISTRES DRAGUIGNAN MARSEILLE AUBAGNE TOULON Dominante armée de terre Dominante armée de l air Dominante marine nationale Aire de la base de défense Note : la base de défense de Dijon est toujours active en 2018 malgré un plan de fermeture initialement prévu en juin VENTISERI SOLENZARA Annuaire statistique de la défense - édition

6 3.3 Le tourisme de mémoire Les sites de mémoire des conflits contemporains sont à la fois des lieux d hommage et des vecteurs d enseignement. Ce sont des sites témoins d événements, des sites commémoratifs, des lieux d information, des lieux à portée pédagogique, voire les quatre à la fois. En 2016, les sites de mémoire ont enregistré 11,7 millions d entrées. Depuis 2014, les commémorations pour le centenaire de la première guerre mondiale ont un effet d entraînement sur le tourisme de mémoire. Entre 2013 et 2014, la fréquentation des sites a bondi de 47 % pour se replier légèrement ensuite. La fréquentation a connu son apogée durant l année 2014 sous l effet combiné du Centenaire et du 70 e anniversaire des Débarquements et de la Libération. La fréquentation touristique se concentre sur quatre régions. Avec des lieux de mémoire comme le cimetière américain d Omaha à Colleville-sur-Mer (Calvados) ou le musée du Débarquement à Arromanches (Calvados), la Normandie est la principale région bénéficiaire de cette fréquentation avec 33 % des entrées. Viennent ensuite avec 19 % des entrées pour chacune les régions des Hauts-de-France, avec notamment le Parc mémorial canadien de Vimy et la nécropole nationale de Notre- Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais), et de l Île-de-France, avec de grands musées comme le musée de l Armée ou le musée national de la Marine (sous la responsabilité du ministère des Armées, respectivement dans le septième et le seizième arrondissement parisien). La région Grand Est regroupe 17 % des entrées avec notamment des sites comme le mémorial de Verdun (Meuse) ou encore le Centre européen du résistant déporté au Struthof à Natzwiller (Bas-Rhin). Parmi les sites de mémoire, neuf sont les «Hauts lieux de la mémoire nationale» (HLMN) du ministère des Armées. Ce sont des lieux de recueillement emblématiques des différents aspects des conflits contemporains où sont organisées des cérémonies commémoratives. Ces sites ont également vocation à être ouverts au public. Il s agit de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais), de l ensemble constitué par le cimetière national de Fleury-devant-Douaumont et la tranchée des baïonnettes (Meuse), de l ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Natzwiller, Bas-Rhin), du Mont- Valérien (Suresnes, Hauts-de-Seine), du Mémorial des martyrs de la Déportation sur l île de la Cité (Paris), du Mémorial de la prison de Montluc à Lyon (Rhône), du Mémorial du Débarquement et de la Libération en Provence au Mont Faron (Toulon, Var), du Mémorial des guerres en Indochine (Fréjus, Var), et du Mémorial de la guerre d Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, sur la promenade du quai Branly (Paris). Leur entretien est confié à l Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), établissement public d État sous tutelle du ministère des Armées. En 2016, les HLMN ont enregistré 1,2 million d entrées, malgré la fermeture pour rénovation du Mémorial du Mont- Faron. Celui-ci a ré-ouvert et a été inauguré par le Président de la République le 16 mars La nouvelle muséographie lui a permis de tripler sa fréquentation annuelle entre les neuf premiers mois de 2015 et les neuf derniers mois de Il a déjà été visité par deux fois plus de personnes sur les mois d ouverture de 2017 que durant toute l année de Il se hisse de la septième à la cinquième place des HLMN en termes de fréquentation. Définitions Conflit contemporain : par convention, les conflits contemporains recouvrent les conflits de 1870 à nos jours. Les Hauts lieux de la mémoire nationale du ministère des Armées (HLMN) : ils sont définis par l arrêté du 20 mars 2014 «portant définition et fixant la liste des hauts lieux de la mémoire nationale du ministère de la Défense». Pour en savoir plus Moura S., Calzada C. et Marchal C. (2017), «La fréquentation touristique liée au tourisme de mémoire : 12 millions de visites en 2016», EcoDef n 99. «Fréquentation des lieux de mémoire en France en 2016», ministère des Armées, réseau des Musées et mémoriaux des conflits contemporains (MMCC). 32 Annuaire statistique de la défense - édition 2018

7 Le tourisme de mémoire Nombre total de visites par grand type de structure Milliers de visiteurs annuels Conflits : Sites Variations relatives (en %) 2014/ / ,5 86,4 78,1-16,5-9,6 1 re guerre mondiale 2 903, , ,0-5,1 22,5 2 e guerre mondiale 7 317, , ,9-10,2-8,9 Algérie 0,4 0,6 1,1 55,4 83,3 Indochine 11,6 9,5 8,8-17,8-7,7 Multiconflits 2 598, , ,4-0,2-12,3 Lieux de mémoire : Membres 4 417, , ,0-6,8 3,4 du réseau MMCC 1 dont HLMN 2 290,8 322,8 525,2 11,0 62,7 dont musées 1 673, , ,5-6,5-9,7 Non membres 8 517, , ,3-7,3-5,5 TOTAL , , ,3-7,1-2,5 1 Musées et mémoriaux des conflits contemporains. 2 Hauts lieux de la mémoire nationale du ministère des Armées. Champ : 202 réponses exploitables. Source : Enquête tourisme de mémoire 2016 (DPMA), traitement Observatoire économique de la défense. 3. Musées, hauts lieux de la mémoire nationale et nécropoles du ministère des Armées en 2016 Nombre de dépouilles Nombre de musées Champ : France métropolitaine. Source : Données des ministères des Armées (France, États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni), traitement Observatoire économique de la défense Les 10 sites mémoriels les plus fréquentés* en France en 2016 Part (%) dans le total des visites Sites Part (%) Cimetière américain d'omaha (Colleville-sur-Mer) 11,7 Musée de l'armée (Paris 7) 10,3 Centre d'interprétation du parc mémorial canadien de Vimy 6,8 Ossuaire et nécropole (Douaumont) 4,3 Cimetière allemand de La Cambe 3,8 Musée national de la Marine (Paris et quatre ports) 2,7 Village martyr (Oradour-sur-Glane) 2,6 Musée du Débarquement (Arromanches-les-Bains) 2,4 Arromanches 360 (Arromanches-les-Bains) 2,0 Visitor Center de la Pointe du Hoc (Cricqueville-en-Bessin) 2,0 Autres 51,4 TOTAL 100,0 4. Répartition des entrées dans un site de mémoire en 2016 En milliers d entrées Moins de Plus de * Sites mémoriels toutes catégories confondues, sous la responsabilité du ministère des Armées ou non. Champ : 202 réponses exploitables. Source : Enquête tourisme de mémoire 2016 (DPMA), traitement Observatoire économique de la défense. Champ : 202 réponses exploitables. France métropolitaine hors Corse. Source : Enquête tourisme de mémoire 2016 (DPMA), traitement Observatoire économique de la défense. Annuaire statistique de la défense - édition

8 34 Annuaire statistique de la défense - édition 2018