Manuel du lombricompostage

Transcription

1 Manuel du lombricompostage Le lombricompostage, un cycle court pour valoriser vos déchets organiques 1/ Préambule C est le recyclage par des lombrics de nos déchets organiques quotidiens. Préalablement triés (extraction des plastiques, du verre, du métal ), les déchets sont ensuite traités et décomposés par des vers. Le compost récupéré est ensuite utilisé comme engrais écologique. Recycler 95% de déchets organiques en 5% d engrais bio. Le principe est de traiter au quotidien et sur place les déchets organiques. Les vers (ou lombrics) sont de vraies machines à recycler, à décontaminer. Ils ne véhiculent aucune maladie, ils traitent en priorité les déchets entrant en décomposition, d où absence totale d agent pathogène et d odeur. Dans nos machines, comme dans la nature, les forêts et les champs, les vers effectuent ce travail de décomposition/transformation accélérée de la matière organique.

2 Trois espèces vers (de la famille des Eisenia) sont particulièrement efficaces. Ce sont des petits vers qui ont un cycle de croissance et de reproduction rapide et qui consomment beaucoup de matières organiques. Avec de telles compétences, ce sont eux qui sont «engagés» pour faire du lombricompostage. Les gros vers de terre que nous trouvons au jardin (surtout en bêchant) ne sont pas utilisables pour le compostage. Ce sont des laboureurs du sol qui vivent généralement à plus de 20cm de profondeur. Les lombrics de compost sont des vers de surface qui se trouvent à maximum 10cm. De ce fait, soumis à une forte prédation, ils se reproduisent très vite et se nourrissent de matière décomposée (ex. litière de bois). La décomposition de la matière organique sera principalement confiée à 2 espèces de vers. 1. Eisenia foetida : c'est le "ver du fumier". Rouge tigré de gris ou de jaune, ils préfèrent les matières en décomposition. On l'appelle aussi "ver tigré". Quand les épluchures de carottes posent un problème environnemental... Près de 40 % des matières résiduelles produites sont des matières putrescibles, soit environ 20 % de résidus de jardin et 20 % de résidus alimentaires. Pour le ménage moyen, cela représente une production annuelle de près d une demi-tonne Au site d enfouissement, les matières putrescibles sont entassées, pêle-mêle, avec tous les autres rebuts. En l absence d oxygène, elles se décomposent très lentement et libèrent de l eau chargée d acidité. Mélangé à l eau de pluie, ce jus acide filtre à travers les ordures accumulées et entraîne toutes sortes de contaminants tels que des bactéries, des polluants chimiques ou des métaux lourds. À cause de ce phénomène, l enfouissement des ordures présente un potentiel important de pollution des eaux souterraines et des eaux de surface. Cette décomposition anaérobie (sans oxygène) de la matière organique s accompagne en plus d une production abondante de biogaz, un mélange contenant de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre puissant.

3 LE LOMBRICOMPOSTEUR 1/ Où placer son lombricompost Vous pouvez placer le bac à l'extérieur mais faites attention aux gelées, mais il est important de ne pas l exposer directement au soleil. En effet, les lombrics préfèrent une température de +/-20 C. Les lombrics travailleront efficacement à des températures allant de 15 à 20, s éloignant de ce registre, leur activité ralentira et leur population pourra décliner.. A basses températures, ils se réfugient à l'intérieur du compost et survivront (Une école agricole Ecossaise a congelé les œufs de l Eiseinia plusieurs semaines, une fois a bonne température, les progénitures sont nées)si vous craignez pour vos bestioles, préférez de rentrer votre vermicompostière pendant l'hiver. Faites aussi attention à ce que la température ne monte pas trop fort (processus de décomposition bactérien normal). Audessus de 40 C les vers ne sont plus très vivants, ils n aiment pas les températures au dessus de 35 C. Le lombricompostage peut parfaitement être placé à l'intérieur de la maison et quoi que l'on en dise, il ne dégage pas d'odeur. C'est même l'endroit idéal! La température restant assez constante, les vers se développeront de façon optimale. Le robinet au fond du fût est intéressant pour récupérer le jus issu du compostage (thé de lombric). Dilué 10X, ce jus est d'ailleurs un excellent engrais naturel pour vos plantes vertes. a/ Aération lombricomposteur Universalterra, avec mini potager ( salade) Puisque le processus de décomposition requiert un bon apport d oxygène, on doit s assurer qu il y ait une circulation d air autour de la lombricompostière et qu un échange d air se fasse entre l intérieur et l extérieur de cette dernière. L'air se renouvellera lorsque vous ouvrirez le couvercle pour incorporer des déchets. L'aération générale du contenant est entretenue en permanence par les lombrics qui creusent des galeries

4 b/ L humidité Vous apporterez de l'eau lors du démarrage du processus avec les cartons, journaux mouillés. Elle est généralement suffisante pour le reste du processus. L'eau qui s'évapore se condense sur les parois et retombe dans le bac. Si l'été est très très très chaud et que votre compost sèche, rectifiez l'humidification, mais très doucement (avec un pulvérisateur). En effet, les lombrics ne sont pas doué en apnée... c/ Gare à l acidité! Au fil du temps, la décomposition de la matière organique acidifiera la litière, et cela peut nuire aux lombrics. Pour parer à ce phénomène, il est recommandé d ajouter régulièrement des coquilles d oeuf séchées réduites en poudre, ou de la chaux dolomitique. Cela est d autant plus important lorsque des aliments acides sont ajoutés à la compostière (ex. : résidus d agrumes). En plus de neutraliser l acidité, un tel ajout procure du calcium aux vers, ce qui les aide dans la production de leurs cocons. d/ Le rapport Carbone/Azote Elle n'est pas trop importante pour les vers, mais bien pour la composition finale du compost. En général, ce sont les déchets organiques ménagers qui se retrouvent dans la compostière, donc riches en azote. Rééquilibrer avec des matières carbonées, car si vous n'avez pas suffisamment de vers, vos matières organiques risquent de se transformer en une pâte gluante et puante. Les vers adorent le papier, le carton ondulé, les cartons à œufs. Ils s'y réfugient, s'y reproduisent et s'en régalent. Le carton sert aussi d'appoint de carbone et pompe l'excédent d'eau, il est intéressant e/ Une bonne gestion de votre lombricomposteur Le lombricompostage demande peu de manipulation. Vérifiez juste que l'humidité soit bonne et rectifiez le rapport C/N avec du carton. Dans le lombricomposteur, vérifiez le niveau du jus. Récupérez-le si nécessaire, 1 fois par semaine, vos plantes adoreront ce jus, et elles vous le rendront.

5 d/ Un milieu de vie confortable pour nos lombrics, la litière (la biomasse) Pour que les lombrics accomplissent efficacement leur travail, il est nécessaire de leur aménager un milieu de vie adéquat : la litière. Celle-ci doit bien retenir l humidité tout en étant assez légère pour permettre une bonne aération jusqu au fond de la compostière. De plus, comme la plupart des résidus alimentaires à composter sont des matières fraîches et riches en azote, il est important que le processus de décomposition soit équilibré par un apport de matière riche en carbone : la litière remplira ce rôle. Pour les décomposeurs, la litière est donc à la fois un milieu de vie et une source de nourriture. e/ Règles pour fabriquer du vermicompost 1/ De la patience, pensez que c est des êtres vivants, ne les bousculez pas Pour commencer un vermicompost, il faut, en poids de vers, au moins le double de la quantité de déchets apportée par jour!!! Par exemple, si vous apporter 250 gr de déchets par jour, amenez minimum 500 gr de vers. Ce point est important car si vous n'avez pas assez de vers dès le départ, la matière va s'accumuler et de la pourriture risque d'apparaître. Les vers ne vont par s'attaquer directement aux déchets, ils préfèrent les matières en cours de décomposition (2 à 3 semaines). Ne vous tracassez donc pas s'ils ne mangent pas de suite. Surtout ne chargez pas de trop le bac au départ, laissez les vers s'habituer à leur nouveau milieu! Ils commenceront à bien manger 2 à 3 semaines après l'installation. Si de la matière se décompose de trop sans être mangée, réduisez immédiatement vos apports (ou arrêtez carrément). Des matières non attaquées produiront de mauvaises odeurs. Il vous restera ensuite (après 1 ou 2 moins) à trouver votre 'vitesse de croisière' en ce qui concerne les apports de matières organiques. f/ Quelques conseils Les vers de terre n'ont pas de dents, ne placez pas de matières trop dures (tiges trop dures, os, broyat,...) dans la lombricompostière. Les vers n'apprécient pas non plus les déchets de viande. Elles produisent de l'ammoniac que les vers fuient. Ils ne sont pas trop friands non plus de produits laitiers, ne pas en incorporer de trop.

6 Apportez de temps à autre du papier journal ou du carton coupé en morceaux. Cela a plusieurs avantages: apport de carbone, absorption des jus et des odeurs, aimé par les vers. Apportez aussi des marcs de café (avec le filtre), les vers de compost en frétillent de bonheur. 2/ Le Lombric, notre ami - Les lombrics sont gloutons, ils mangent entre 1/2 et 1 fois leur poids par jour! Cela dépend essentiellement des conditions de vie du vers. Ils aiment être au calme et à l'obscurité. La température doit avoisiner les 20 C (entre 15 et 25 C, ils se sentent bien). Ils se reproduisent également beaucoup. Un seul lombric peut avoir sans problème une famille de 250 descendants en un an! Votre élevage de vers auto-régule naturellement sa population en fonction de son espace vital et des déchets que vous lui donnez. Donc aucun risque de débordement ni "d'évasion"! Un travail d équipe.si les lombrics en sont les acteurs les plus visibles, le lombricompostage est également l oeuvre de bactéries, de champignons microscopiques, de protozoaires et d une myriade d autres travailleurs affairés. En fait, lorsque l on met en marche un système de lombricompostage, on crée un écosystème auquel participent des millions d organismes vivants. Le succès du processus de décomposition reposera sur le maintien, dans la compostière, de conditions qui sont propices à cette grande corvée collective. De plus, il n y a pas à craindre que les habitants de la lombricompostière quittent leur domicile pour envahir le vôtre : le monde extérieur est pour eux un lieu hostile et inhospitalier, ils craignent la lumière! 3/Récupération du compost Une fois le première étage de votre lombricomposteur chargé en vermicompost (le bac se trouvant au dessus du bac récupérateur de jus), il vous suffira de le retirer et de verser le vermicompost dans un bac, et de mettre l étage vide sur le haut de votre compostière. Vous devez récupérer le vermicompost, une fois que vous ne voyez plus de déchet organique. Il restera toujours quelques vers, ce n est pas grave, car le plus gros de la population sera monté sur la nourriture (le vermicompost est un produit pauvre pour eux) Pour les plus courageux, vous pourrez récupérer les vers retardataires se trouvant dans le vermicompost, à la main. Pour faire partir les lombrics du vermicompost, vous pouvez mettre une lampe au dessus du produit récolté. Ils craignent la lumière, donc ils essayeront de s enfuir.

7 Sinon, vous pouvez les épandre avec le vermicompost dans votre jardin. Ils amèneront de la vie au terrain. Le compost obtenu est généralement très humide, mettez-le donc à sécher en le couvrant d'une bâche pour éviter son lessivage par la pluie. Ce compost étant les déjections de vos petits vers, il n'est pas nécessaire de le tamiser. Une fois l'excédent d'eau éliminé, étalez-le. Remarquons qu'il possède des micro-organismes. Ce compost ne peut être gardé plusieurs années, il perd vite ces propriétés au cours du temps, les micro-organismes quittant cet élément favorable dans lequel la nourriture va se raréfier. Nous conseillons de l'utiliser au plus vite, dans les six mois maximum.

8 4/Le lombricompostage en photos Le lombricomposteur est en effet le meilleur système de compost à domicile : il concilie efficacité, facilité d usage et qualité d engrais, à un coût très raisonnable. Le jardinier confirmé appréciera sa rapidité (le compost traditionnel doit parfois mûrir

9 plusieurs mois), sa productivité et la richesse exceptionnelle en nutriments de son amendement. L amoureux des plantes aimera sa facilité d emploi, sa discrétion et le fait qu il convient à toutes les plantes et fleurs = Epluchures de légumes 2= Je stocke mes déchets pour donner à manger aux lombrics 3= Si possible, je réduis mes déchets, plus c est petit, les vers mangeront bien 4=Les oignons, ails, agrumes à la poubelle, ou dans ma compostière végétale, car nos amis n aime pas cette nourriture. 5/6= Alimentation de nos amis les vers Simple et pratique Je verse mes déchets ménagers dans le plateau supérieur de mon lombricomposteur Boîtes en carton, épluchures de légumes, restes de repas, marc et filtres de café, sachets de thé, coquilles d'œufs, cheveux, poils d animaux, même le sac d'aspirateur... Bref, tout ce qui est organique, sauf produits d'origine animale (viande-fromage), l'ail (vermifuge), oignons et agrumes, trop acides pour les vers (citron, orange, pamplemousse). 2 - Les vers composteurs travaillent jour et nuit dans les 3 plateaux supérieurs. En 24 h, ils peuvent absorber jusqu'à 1,5 kg de déchets organiques! Leur digestion produit des déjections très riches en minéraux et nutriments, idéales pour mes plantes et mon jardin : le lombricompost.( vermicompost pour du traitement avec des déchets de cuisine) Propre, sans odeur, se range partout, plaît aux enfants.

10 3/Menu OUI NON Résidus de fruits et de légumes Résidus de viande ou de poisson Résidus de plantes Corps gras (graisse, huile, beurre, etc.) Marc de café (filtre inclus!) Résidus salés Sachets de thé Résidus vinaigrés Pain et croûte de pizza Excréments d animaux ou d oiseaux Coquilles d oeuf (broyées) Riz et pâtes alimentaires (sans huile ou assaisonnement) Ails, oignons,échalotes, famille des alliacées, agrumes Les cheveux Quelques cas particuliers : Les écorces d agrumes peuvent être ajoutées à la lombricompostière, mais par petites quantités, car elles sont acides. Les épluchures de pommes de terre, à moins d être découpées finement, prendront beaucoup de temps à se décomposer. Elles pourront même germer! Des produits laitiers, comme le fromage, peuvent être placés dans la compostière, en particulier s ils sont entamés par les moisissures 4/Symptôme/Problème Cause Solution Symptome/problème Cause Solution Odeur de putréfaction Il y a trop de nourriture Diminuer l apport de nourriture les vers ne sont pas assez se procurer plus de lombrics nombreux Odeur d ammoniac Il y a trop de matières riches en azote Équilibrer le système en ajoutant des(les matières vertes et fraîches) (les matières vertes et fraîches) (papier journal, feuilles mortes, paille séchée, etc.).

11 Odeur de soufre Odeur de soufre La litière est gorgée d eau et il manque d air au fond de la lombricompostière Ajouter du papier journal sec déchiqueté ou des feuilles mortes au fond de la lombricompostière ; les mélanger à la litière. Entrouvrir le couvercle de la compostière et diminuer l alimentation pendant quelque temps. Des vers grimpent sur les parois de la compostière(ils ne sortent jamais!). La litière est trop humide La litière est trop acide. Voir ci- dessus Ajouter des coquilles d œufs séchées réduites en poudre ou de la chaux dolomitique Mouches à fruits De la nourriture exposée à l air libre attire les mouches et leur permet de pondre leurs oeufs Il y a trop de nourriture dans la lombricompostière Toujours couvrir les résidus d une couche de litière.. Ajouter de la litière, au besoin Diminuer l alimentation pendant quelque temps 5/Journal de bord du lombricomposteur d une utilisatrice «Je teste actuellement un lombricomposteur pour mieux connaître son fonctionnement, évaluer ses effets négatifs et ses effets positifs. Le lombricomposteur retenu vient d Universalterra, après mise en concurrence avec la ferme du Moutta. Je le choisis délibérément rond plutôt que carré, non pas parce que c est plus joli, mais c est simplement que j ai peur que les déchets restent à pourrir dans les coins : c est totalement subjectif! De plus je choisi un lombricomposteur fabriqué en France pour réduire son empreinte écologique.

12 Aristote a dit des vers qu ils étaient les «intestins de la Terre» et Darwin leur a consacré un livre dans lequel il affirmait qu il n existe peut-être aucune autre créature dont le rôle a été aussi important dans l histoire de la vie sur Terre (Bogdanov, 1996). Je suis sûre que cette expérience sera formidable! Démarrage le 1er octobre LOMBRICOMPOSTEUR (photo CCVO MLB) Premier jour, vendredi 1er octobre 2010 : Réception du lombricomposteur. Il manque deux joints pour le réservoir. Je monte quand même l appareil. Les vers sont vivants : je les installe dans le premier bac (ou plateau) en partant du bas, après avoir assemblé le matériel, sur du journal bien humidifié. J ajoute du terreau (même volume que la biomasse envoyée avec les vers, certainement du fumier) et étale le tout sur le journal humide. Je recouvre de papier absorbant imbibé d eau et de journal humide. J installe le tout dans la salle de réunion entre deux armoires. La température de la pièce oscillera entre 15 C et 25 C environ, au rythme des réunions et autres occupations de la pièce. Un petit mot faisant mention de ne pas toucher est ajouté : les vers n aiment pas être dérangés. Le lombricomposteur est ainsi utilisé :

13 VERS EISENIA FOETIDA (photos CCVO MLB) Ce vers aime les températures situées autour de C, devient peu à peu inactif au-dessus de 25 C ou en-dessous de 10 C et meurt sous 0 C. Lundi 04 octobre 2010 : J ouvre le lombricomposteur et observe le premier bac, malgré que je ne dois pas y toucher : les vers sont bien là, ils vivent. Par contre je remarque que l humidité des journaux qui recouvrent le plateau est moindre : il faudra certainement que je pense à utiliser un pulvérisateur pour humidifier le plateau s il est trop sec. Je décide de laisser le reste de la semaine pour voir. Odeur : aucune ; stade des aliments : néant ; vers : vivants ; présence d autres insectes : non. Vendredi 08 octobre 2010 : J ouvre le lombricomposteur et observe le premier bac : les vers sont bien là, ils vivent. Je commence à les nourrir. Au menu, des épluchures, marc de café et filtres, sachets de thé, trognons de pommes, le tout ayant fermenté 2 semaines au préalable dans une boîte hermétique. Le mélange est nauséabond : les aliments ont certainement trop fermenté. J étale les aliments sur l ensemble de la surface du plateau et recouvre le tout de journal humide. Je remets le lombricomposteur en place. Une odeur relativement nauséabonde plane dans la salle : j ouvre un peu. L odeur disparaît. Quelques heures plus tard, aucune odeur dans la pièce. Lundi 11 octobre 2010 : Aucune odeur dans la salle. J ouvre le lombricomposteur : l intérieur pue, le journal n a pas bougé, je remets le tout en place. J ouvre un peu la fenêtre, l odeur disparaît. Par contre, quelques mouches à vinaigre sont apparues dans le lombricomposteur, mais cela ne cause aucune gêne dans la pièce une fois le lombricomposteur fermé. Mercredi 13 octobre 2010 : J ouvre le lombricomposteur et observe le premier bac : RAS, présence de mouches à vinaigre (peu nombreuses). Les aliments et le journal commencent à se dégrader.

14 J ajoute par-dessus la première couche d aliments et de journaux le contenu d une nouvelle boîte hermétique contenant plus ou moins les mêmes aliments (épluchures pommes, marc de café et filtres, sachets de thé, trognons de pommes, compote d abricot) le tout ayant également fermenté pendant plus d une semaine. J étale les aliments sur l ensemble de la surface du plateau (odeur moins forte mais tout de même présente) et recouvre à nouveau le tout de journal humide. Je remets le lombricomposteur en place. J aère un peu la pièce, l odeur (plutôt légère) disparaît totalement. Je retourne dans la pièce 5 min plus tard : aucune odeur.

15 Je profite pour demander si c est normal à Universalterra que les vers descendent dans le réservoir et que le terreau tombe aussi dans le réservoir. Je précise aussi que j utilise le plateau du bas ; on me conseille de le mettre tout en haut des plateaux. J inverse donc les plateaux ainsi : Mardi 19 octobre 2010 : J ouvre le lombricomposteur, aucune odeur, beaucoup d humidité, des graines ont germé (certainement graines de pommes) : je les retire et les laisse sur les journaux du dessus. Après appel téléphonique d Universalterra, pour savoir si tout allait bien, je décris les faits. On me conseille de retirer les 2 plateaux qui ne servent à rien, il faudra simplement les rajouter lorsque le premier plateau sera plein. Il semble également normal qu il y ait un peu de vers qui descend dans le réservoir. Ils ne se noieront pas car ils remonteront dès qu ils sentiront la présence du liquide : ils sont simplement «curieux», donc ils se baladent. Il faudra commencer à se poser des questions lorsqu il y aura de nombreux vers qui descendront (une dizaine, ce n est pas inquiétant). S ils sont nombreux à «fuir» le plateau, cela est dû à : - pas assez d aliment ou trop sec, les vers cherchent à se nourrir ; - les aliments ne leur plaisent pas : trop d acidité, il faut ajouter du carbone donc des cartons ou du papier ; trop d humidité, il faut ajouter des cartons et du papier secs qui absorberont l excédent d humidité. De toute façon, l odeur nauséabonde du lombricomposteur est un indicateur sans faille : s il pue, il est trop humide, trop acide, ou bien encore il y a trop d aliments que les vers ne peuvent pas dégrader suffisamment vite. Si le lombricomposteur sèche, les vers meurent. Je décide de rajouter un peu de carton sec, car le couvercle est saturé de gouttelettes, bien qu il n y ait pas d odeur. A surveiller. Par contre, je décide de ne plus toucher aux plateaux : ceux-ci sont souillés et des vers se promènent dedans, je verrai ultérieurement. Problème de place également pour stocker un plateau qui ne sert pas ailleurs.

16 Mercredi 20 octobre 2010 : J ajoute des aliments dans le lombricomposteur. Des déchets de cuisine (carottes entières abîmées, marc de café et filtres, sachet de thé). Nouveau : j ajoute des épluchures de pommes fraîches, sans les laisser fermenter au préalable. Je recouvre le tout de journal humide et d un peu de carton. Jeudi 21 octobre 2010 : J ouvre le lombricomposteur, aucune odeur, beaucoup d humidité, RAS. Je remarque un peu de microfaune et quelques mouches à vinaigre. M. x vient voir comment ça se présente : il ne remarque effectivement aucune odeur. Bref, tout va bien! Vendredi 22 octobre 2010 : Réception des joints, je les installe. Dans le réservoir, présence de quelques vers (2 ou 3 seulement), de collemboles et de quelques petits vers blancs longs Après recherche, il semblerait que ces vers soient des ENCHYTREIDES. Ils ne sont pas dangereux pour les vers mais leur présence indique une acidité trop importante dans le lombricomposteur. Pour le reste, RAS. COLLEMBOLES, sous-embranchement ENCHYTREIDES (photo CCVO MLB). des PANCRUSTACEA (photo CCVO MLB). «MOUCHE À VINAIGRE» DROSOPHILA MELANOGASTER, ordre DIPTERE, famille DROSOPHILIDAE (photo CCVO MLB).

17 Mercredi 27 octobre 2010 : J ajoute des aliments déjà fermentés dans le lombricomposteur, sous les restes de papier journal (tapis) et beaucoup de coquilles d oeufs écrasées pour limiter l acidité. Des déchets de cuisine (épluchures de légumes et de fruits dont un agrume). La faune se multiplie. Quelques moucherons et beaucoup de collemboles. Odeur dans le lombricomposteur, mais pas dans la salle. J ajoute beaucoup de carton et refais le tapis de journal par-dessus. Toujours pas de liquide, pourtant beaucoup d humidité. Un mois, jeudi 04 novembre 2010 : Cela fait un mois que j ai installé le lombricomposteur. Pas d odeur dans la salle, je regarde l intérieur en soulevant le tapis de journal : beaucoup de faune! Les déchets qui ne sont pas consommés se compostent : les carottes entières sont toujours là mais elles ont pourri. Odeur légèrement nauséabonde. Il aurait fallu couper les carottes en morceaux pour une ingestion plus facile pour les vers. Quelques moucherons, mais pas plus que la dernière fois. J ajoute des aliments fermentés : beaucoup de pourriture et de moisissure. Je referme après avoir ajouté du carton pour limiter l humidité.

18 Vendredi 05 novembre 2010 : Alertée par x, qui se plaint d odeurs dans la salle. Je vais constater : ce n est pas le lombricomposteur, mais le résultat des longues réunions qui se sont déroulées dans la salle la veille! J aère la pièce et en profite pour regarder ce qui se passe à l intérieur du lombricomposteur. Je décide de mélanger un peu les déchets sous le tapis de journal : il y a énormément de vers! C est très bon signe. Des acariens semblent avoir aussi colonisé le lombricomposteur, de même que des moisissures. Je redépose le tapis et ferme. Toujours pas de liquide. Par contre, il faudra envisager de commencer un nouveau plateau, car le premier est plein! Après aération, plus d odeur dans la salle! «ACARIENS», ACARI ou ACARINA, classe ARACHNIDA (photos CCVO MLB). MOISISSURES (photo CCVO MLB). Intérieur du lombricomposteur au 05 novembre 2010, soit un peu plus d un mois après le début de l utilisation du lombricomposteur (photo CCVO MLB).

19 Mardi 09 novembre 2010 : Ajout de nourriture quasiment fraîche sous le journal (épluchures de fruits et légumes : carottes, pommes de terre, navets, pommes + marc de café, filtres, cartons, serviettes en papier et quelques coquilles d oeufs). Pas d odeur, humidité OK, faune OK, moins de mouches à vinaigre (peut-être grâce au fait d avoir remué la semaine dernière). Toujours pas de «lombrithé». Vendredi 12 novembre 2010 : Je décide de mettre un second plateau. Mais il ne se pose pas bien sur le premier car le premier est trop plein. Je transvase une partie du contenu du premier plateau vers le second (déchets et vers) après avoir mis du journal humide au fond du second. Je remarque d ailleurs que les vers sont assez nombreux et que certains ont un clitellum proéminent : il semblerait donc que les vers se reproduisent! Je recouvre les déchets transvasés par des déchets frais : salade, épluchures de carottes, de pommes, de pommes de terre, mélangées avec du carton et des mouchoirs (un des mouchoirs a absorbé du beurre fondu). J ajoute du carton brun sec et des agrumes préalablement laissés sécher. Je recouvre de journal humide. L odeur des déchets n est pas vraiment nauséabonde, voire presque agréable, et une fois le journal mis en place, il n y a absolument plus aucune odeur. Toujours pas de lombrithé.

20 Jeudi 18 novembre 2010 : Ajout de nourriture sous le journal : épluchures de fruits (dont agrumes séchés) et légumes, café et filtre, carton. Beaucoup d humidité et beaucoup d animaux (dont un gros vers EISENIA FOETIDA)! Je ne vois plus que très peu d ENCHITREIDES : j ai peut-être réussi à limiter l acidité du lombricomposteur. Il aura fallu assez peu de temps, moins de deux semaines. Toujours quelques mouches à vinaigre, mais seulement 2 ou 3 individus visibles. Des personnes intéressées viennent observer le lombricomposteur : elles sont ravies! Elles constatent qu il n y a pas d odeur et que c est assez ludique! Je pense qu il faudrait vraiment mener un projet pour une classe : les enfants seraient ravis aussi de voir toutes ces petites bêtes transformer les déchets en lombrithé et en lombricompost! Et puis première récolte de lombrithé (environ 1 ou 2 cl.)! Le lombrithé n a aucune odeur : ouf! Il a été dilué à 1 volume pour 9 d eau et versé dans une plante.

21 Première récolte de lombrithé, la couleur est un peu claire (photo CCVO MLB). Jeudi 25 novembre 2010 : Ajout de nourriture (dont agrumes séchés) et carton. Tout va bien : pas d odeur, humidité OK, faune : OK. Un peu de lombrithé (environ 3 cl.) : une collègue va l utiliser dilué pour ses plantes chez elle. Elle constate elle aussi que cela n a pas d odeur, bien que le «jus» ait une couleur marron, certainement chargé en matière. Intérieur du lombricomposteur au 25 novembre 2010 (photo CCVO MLB). lundi 29 novembre 2010 : J ajoute des épluchures de toutes natures, notamment des poireaux pour la première fois + serviettes + cartons + filtres à café... Il y trop de déchets : beaucoup ne sont pas transformés dans le deuxième plateau. J entame donc le 3ème plateau : 8

22 Je remarque sous le couvercle des petites choses transparentes et gluantes que je n avais jamais vues. Avec des formes roses ou blanches dedans (un peu comme un oeuf en long). Dans le doute, je nettoie le couvercle. Il y a également des moucherons noirs. Pas d odeur, humidité ok, vers ok. Je récolte du lombrithé : presque 20 cl! En changeant les plateaux de place, je remarque que dans le réservoir : il y a de très nombreux collemboles. Pas de vers. Le lombrithé n a pas d odeur. mercredi 08 décembre 2010 : Ajout de marc de café et de filtres + sachets de thé et quelques morceaux de carton. Récupération de lombrithé. Quelques moucherons noirs.

23 Mardi 21 décembre 2010 : M. Bardet, commercial d universalterra vient sur place. Après observation des 3 bacs du lombricomposteur, il s avère que j ai malheureusement déposé trop de déchets par rapport au nombre de vers. Ils sont donc incapables pour l instant de tout manger. Comme je m en doutais, cela fait une dizaine de jours que je n ai rien rajouté : j ai simplement surveillé le lombricomposteur ces dernières semaines (dont une semaine de congés). En revanche, les apports sont bien équilibrés entre carbone et azote. M. Bardet remarque également qu il y a peu de collemboles et que le lombrithé est un peu clair : il devrait être beaucoup plus sombre et opaque. Il n y a pas d odeur, c est donc bon signe. Enfin, le niveau d humidité est assez bon, il ne doit pas être plus bas (le contenu du lombricomposteur ne doit jamais sécher ; indicateur : sous le couvercle il doit y avoir des gouttelettes d eau). Il faudra donc attendre que les vers se reproduisent et mangent tout ce qui est mis dans le lombricomposteur sans rajouter de nourriture avant un bon mois. En attendant, il faut continuer à surveiller l humidité en récoltant le lombrithé et en le vidant dans le premier bac du lombricomposteur pour que le contenu soit toujours humide. Lorsque le lombricomposteur sera dans son fonctionnement optimal, le nombre de vers sera tellement élevé qu ils «grouilleront» de manière impressionnante Ce n est pas le cas aujourd hui. Quatrième mois, mardi 1er février 2011 : Depuis plus d un mois, je ne mets plus de déchets. Je vide simplement le réservoir de temps en temps dans un récipient et vide le contenu du récipient dans le lombricomposteur pour qu il ne se dessèche pas. Les déchets sont peu à peu dégradés : il reste toutefois des morceaux de carton. Pas d odeur, les vers semblent se reproduire, mais pas assez vite. Beaucoup de collemboles, d acariens, je repère quelques enchitreides et deux ou trois moucherons sur le bord intérieur d un des plateaux. Il faudra penser à bientôt prélever le lombricompost des deux premiers plateaux : peut-être d ici une semaine. Je vide trois bouteilles de lombrithé : Pierrette et Mme x en prennent. Pierrette est très intéressée par ce liquide qui semble être épatant pour ses plantes intérieures (elle témoigne : une de ses plantes ne 9

24 fait habituellement pas de nouvelles feuilles en hiver, mais depuis qu elle y verse un peu de lombrithé, cette plante pousse et de nouvelles feuilles sont apparues ; une autre utilisatrice me précise que son orchidée a préparé une nouvelle tige sur laquelle pousse un rejet). Lundi 07 février 2011 : Je dépose quelques déchets en très faible quantité pour le «remettre en route». Après observation : les vers semblent plus nombreux, le lombricompost commence à être vraiment beau (sombre, homogène, bien humide, peu de traces de déchets : quelques dernières traces de carton) et pourra bientôt être vidé. Pas d odeur, pas d enchytréide ni de moucheron, présence d acariens et énormément de collemboles. Un peu de lombrithé : je le verse sur le plateau du haut pour en humidifier le contenu vu que je ne mets que très peu de déchets les déchets type épluchures apportent de l humidité, donc puisque je n en mets que peu, il faut humidifier l intérieur de l appareil autrement). En regardant l intérieur des 3 plateaux : je remarque enfin des oeufs de d EISENIA FOETIDIA, et beaucoup de petits un peu partout! Intérieur du lombricomposteur au 10 février 2011 (photo CCVO MLB). Photo 1 : un minuscule vers EISENIA FOETIDIA sous le couvercle. Photo 2 : un oeuf fixé sous le couvercle. Photo 3 : vers et oeuf dans le lombricompost d un des premiers plateaux.

25 Jeudi 10 février 2011 : Je rajoute un peu de déchets (épluchures, café, carton ) : Intérieur du plateau du dessus au 10 février 2011 (photo CCVO MLB). 1» Naturellement, ce n est qu une expérience parmi tant d autres. Chacun va créer sa propre histoire, sa propre expérience, cela fait parti de la magie du lombricompostage. Pour une bonne technique du lombricompostage, il faut laisser faire la nature, On doit l accompagner, être patient, et vous aurez dans vos mains l outil le plus performant pour traiter vos déchets organiques, et le meilleur amendement biologique pour vos plantations.

26 Universalterra vous remercie UNIVERSALUUITERRA, pour votre confiance vous et remercie vous de votre couiniunfiance souhaite et vous un bon souhaite un bon lombricompostage lombricompostage