E N V I R O N S D E S E N L I S

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1 ENVIRONS DE SENLIS

2 ÉGLISE DE SAINT-LEU-D ESSERENT.

3 I DE SENLIS A LA VICTOIRE, MONT-L ÉVÊQUE, ERMENONVILLE, CHAALIS, ETC. Route de Montlévêque. Nous coupons, à l extrêmité des potagers de M me Alexandre de Parseval, les restes méconnaissables de la Chaussée Brunehaut, qui menait de la route de Crépy au moulin et à l église Saint-Étienne. Ce carrefour s appelait Sottemont ou Folie du Bouteiller. Il montrait, dès le XIII e siècle, un manoir ombreux (folleia, feuillée, folie) qui semble avoir appartenu à une famille de Sottemont, Étienne de Sottemont (I238), Gui de Sottemont (I243), Jean de Sottemont (I260), avant de tomber, comme Ermenonville, Chantilly, etc., dans les mains des Bouteillers. 9

4 130 Valjenceuse doit son nom probablement à sa situation topographique : vallis juncosa, vallée des joncs. Le plus ancien titre que l on connaisse sur cette villa date de I309 : il rapporte que «Oudard de Boisi, fils de Roger de Boisi 1, «jadis queu le roi [queux du roi], a vendu la maison et «lieu que l on dit Valjoncheuse a Nicolas Le Thioulois, «doyen [de Saint-Frambourg] 2,» lequel les donnera à cette Collégiale. Plus tard Valjenceuse est habité par les Crochet, les Le Bel, les Junquières, auteurs de Caquet Bonbec, du Gui du Chêne, etc., «ouvrages» écrivait en I787 l abbé Varnau dans ses Affiches, «où le sel de la gaieté aimable n est pas «épargné», etc. Valjenceuse, dont les jardins ont été dessinés par quelque élève de Le Nôtre, fut, plus d une fois, le rendez-vous bruyant des beaux esprits et philosophes de la Restauration, qui trouvaient grand délice à ses charmilles ombreuses, à ses eaux pures, à ses carrières transformées en grottes pittoresques. Dans les îlots, colonne torse dont les cannelures sont ornées de lettres en relief du XVI e siècle, et fonts elliptiques décorés de godrons. Le chemin qui longe à droite ces ruines d opéra-comique conduit à Villemétrie, faubourg agréable qui arrête le touriste par un entrecroisement de voies antiques et ses belles eaux, où des arbres penchés trempent leurs vastes chevelures. Beaucoup d historiens placent à Villemétrie le Convicinum du Concile de , où Hincmar et ses suffragants traitèrent de Baudouin Bras-de-Fer et de Judith, de Lothaire 1 Peut-être Boissy-Fresnoy, canton de Nanteuil-le-Haudouin (Oise). 2 Nicolas Hébert dit Le Thioulois, frère de Pierre Le Thioulois, doyen d Évreux, etc., etc. Les Thioulois portaient sur leur sceau trois poissons en pal.

5 I3I et de Valdrade, et prononcèrent la séquestration, dans un couvent, de Rothade, évêque de Soissons... «Convicinum, villa publica, secus Silvanectum», rappelle plus naturellement Covix, Govix, Gulvis, Gouvieux. Quoi qu il en soit, cette métairie, «villa meinteria», fut vendue en au chancelier Guérin, par le roi Louis et le chevalier Pierre de Villemétrie, pour être unie à l abbaye voisine de La Victoire. Afforty mentionne Guiart de Villemétrie, «esquiers», qui porte écartelé en sautoir accompagné de quatre merlettes (1287); Simon, aux armes pleines des Choisels, un sautoir sur un semis de fleurs de lys (1287); Pierre, chevalier, de... semé de fleurs de lys à la bande d hermine (1340) \ et toute une liste des maires de cette seigneurie. Inutile de noter que ces maires étaient des sortes d intendants. Une station ou atelier préhistorique, au lieu dit le Marais des Buttes, a fourni à M. Vinet et à moi toute une collection de silex taillés ou polis, d un beau travail et d une patine blanche remarquable : grattoirs, ciseaux, haches, fuseaux, flèches en pique, en amande, en biseau; quelques grains percés en terre cuite et des débris de vases d une pâte grossière et durcie au soleil. Châteaux des du Mesnil de Maricourt, où collection remarquable d objets préhistoriques, et des Boissonnas, maison à laquelle appartient l auteur de : Une Famille pendant la guerre de «A côté», dit DuRuel, «et au-dessus de Villemétrie, «on trouve une fontaine qui porte le nom de saint Audebert, «évêque de Senlis...En 1646, l on y trouva une figure de 1 Gaignières (tome VI, 102) indique la tombe d un Pierre de Villemétrie (1340) dans le cloître de La Victoire.

6 I32 «pierre qu on croit être la représentation de saint Audebert «assis dans une chaire, revêtu d une chasuble et d une «mitre à l antique», c est-à-dire d une chasuble en forme de rotonde échancrée au cou et relevée sur les bras, et d une mitre basse. Cette belle avenue de marronniers conduit à La Victoire 1. Le carrefour qu elle forme sur la route de Mont-l Évêque s appelle dans les vieux titres Table de Mons [Mont de 1 Voir Archives départementales, H. 190, où Titres généraux..., fondation, etc.

7 133 l Évêque], parce qu il existait en cet endroit, «près un vieil «estoq de noyer, une table de pierre où,» selon un cérémonial que l on retrouve à Noyon, etc., «les quatre barons, «comme vassaux de l Évêché, scavoir de Brasseuses, de «Raray, de Survilliers, de Pontharmé, doivent attendre «l évêque nouveau et l aider à monter sur sa mule», lors de sa joyeuse entrée. Le voyageur salue avec une religieuse mélancolie les ruines de l abbaye célèbre de La Victoire. Entre les ombres mobiles des grand arbres et des eaux transparentes se dressent encore trois larges baies à moulures prismatiques, qui embrassaient chacune une fenêtre tripartite, une tourelle à plan hexagonal, quelques statues d un beau style (saint Jean et saint Nicolas) et des débris d époques diverses, témoins muets de gloires disparues. C est au 8 mars I222 qu il faut attribuer la fondation de l abbaye de La Victoire, due au zèle de l évêque Guérin et à la religion de Philippe-Auguste. Le roi et son chancelier consacraient par un grand acte de reconnaissance et de piété, le souvenir de la double victoire remportée en Poitou et à Bouvines le 27 juillet I2I4 : «Parce que» dit Rigord, «le père et le fils avaient mérité de triompher de si puissants «adversaires en même temps, le roi Philippe commença à «édifier une abbaye de l ordre de Saint-Victor de Paris auprès «de Senlis, sous le vocable de La Victoire.» Je n insisterai pas ici sur la légende des deux courriers se rencontrant en cet endroit; la victoire de Bouvines est un fait assez merveilleux dans nos annales pour n avoir pas besoin de faux éclat. Qui ne sait les ennemis qui étaient alors ligués contre la France, leur but qui n était rien moins que son démembrement, les circonstances dramatiques qui marquèrent le conseil du roi et des grands, la foi avec laquelle Philippe

8 I34 contraignit Dieu à entrer dans ses intérêts, l habileté militaire du chancelier Guérin et les allégresses et dépenses populaires qui éclatèrent lors, tous sentant confusément selon une belle expression «que ce jour-là l unité française avait reçu «son baptême». «Au nom de la Sainte et Indivisible Trinité, Amen», c est le début du vidimus de Louis VIII, «Louis, par la grâce «de Dieu, Roi des Francs. Sachent tous, présents et futurs «que, comme notre cher père d heureuse mémoire, Philippe, «Roi des Francs, ayant égard à la victoire que le Seigneur «des armées lui donna dans la guerre de Bouvines, fonda «une abbaye nouvelle appelée, à cause de cette victoire, la «Victoire, à côté de Senlis, etc.». L église de l abbaye, grâce aux générosités de Philippe- Auguste et de Louis VIII, qui ne l oubliera pas dans son testament, et à l activité d un religieux, architecte ou inspecteur des travaux, appelé Ménend ou Ménard, fut dédiée le 26 octobre I225, par l illustre Guérin, assisté de Pierre de Cuisi, évêque de Meaux. Le sceau de La Victoire montrait, dès I279, une Vierge- Mère assise, et le contre-scel, trois palmes accompagnées de deux étoiles avec cette légende : «La palme est un signe de victoire». Ces nobles bâtiments subirent plus d une fois les désastres des guerres. Au commencement du XV e siècle, les Anglais de Bedfort, qui pillaient le pays et enlevaient Montépilloy, réduisirent le couvent à ce point de misère que l abbé Jean fut contraint de remplir la charge de vicaire dans la paroisse de Baron. Aussi, en I472, Louis XI dut rebâtir l église du monastère.

9 I35 Un certain Nicole 1 fut le «conducteur» de ce nouvel œuvre. Ces additions, ou plutôt cette reconstruction, à en juger par les vestiges qui en sont demeurés, exigea de longues années, et ce n est qu en mai I5I9 que Jean Calveau put consacrer de rechef l édifice 2. «En iceluy temps», dit un continuateur de Monstrelet, «le Roy s en retourna à Senlis, Ermenonville, Pont Sainte «Maxence et autres lieux et souvent presque tous les jours «alloit le Roy en l abbaye de La Victoire prier et aorer la «benoiste Vierge Marie illec requise a l honneur et louenge «de laquelle il feit faire au dit Prieur bien grans dons en «or content qui bien monterent dix mille ecus d or.» On sait le traité de paix qui fut signé en cet endroit le 9 octobre I475. «Après la mort du duc de Guienne, qui «avait protégé François II, duc de Bretagne, le roi Louis XI «marcha contre ce dernier et s empara de quelques-unes «de ses places. Le duc de Bretagne, craignant de tout «perdre, fit divers traités de trêves qui aboutirent à une «paix conclue à La Victoire, et le roi l établit son lieutenant «général dans tout le royaume.» L abbaye de La Victoire, après une existence qui eut ses vicissitudes, séjours de rois et de princes, don de lampes d argent fait par Louis XI, achats à Mathieu Marcel, orfèvre, et à Jean Messier, chasublier de Paris (I529), rivalités odieuses ou grotesques d ambitions vulgaires, passage étrange des processions blanches de la Ligue que mettaient en branle l évêque Rose et les Séguin, etc., fut supprimée en I783, sur la demande de l archevêque de Reims, Talleyrand-Périgord : les abus scandaleux de la commende et de graves dissensions 1 Afforty, VIII, Le plan de l abbaye est au musée du Comité archéologique de Senlis.

10 I36 avec le clergé diocésain, avaient nécessité cette mesure. Des lettres-patentes de I784 autorisèrent sa démolition. L on ne sait pas assez que les Cahiers de Doléances protestèrent contre cette sorte d outrage de nos vieilles gloires : «Ordonner», disaient les rédacteurs de ces Cahiers, à la date du 28 février I789, «ordonner le rétablissement de la «maison de conventualité de La Victoire-lez-Senlis, attendu «que cette maison doit son établissement à un vœu respec- «table de Philippe-Auguste pour un événement mémorable «qui fait la gloire de la nation et que sa suppression fait «un tort considérable tant à cette ville qu aux villages «circonvoisins». Le propriétaire actuel du château de La Victoire s efforce, par les générosités et les exemples de religion que lui et tous les siens multiplient autour d eux, de réparer le tort dont parlent les Cahiers. L abbaye de Philippe-Auguste et du chancelier Guérin, appartient aujourd hui à M. le comte Boula de Coulombier, d une famille originaire de Louvres. Mont-l Évêque. C est Philippe-Auguste qui donna Mons (montagne) au chancelier Guérin et aux évêques de Senlis, lesquels avaient déjà, ce semble, dès II80, une maison en cet endroit : d où le nom de Mont-l'Évêque substitué à celui de Mont-le-Roi. L église des XIII e, XV e et XVI e siècles et de I634, dont le chœur est d une belle ordonnance (I225 environ), témoigne du zèle du curé et des Pontalba, pour la décoration du sanctuaire. L on regardera, dressé contre un piédroit de la porte, un couvercle de tombe en pierre du XI e siècle.

11 I37 Le musée du Comité archéologique de Senlis possède quelques autres débris de sarcophages provenant du même cimetière de Mont-l Évêque, lesquels montrent à leur dessus une rame ou gouvernail entre deux poissons; une tête vue de face de laquelle partent quatre palmettes formant croix; une houe, etc. M. Am. de Caix de Saint-Aymour a publié en I875 une Notice sur le symbolisme de ces représentations. Le château, auquel la Nonette, des ouvertures de forêts heureusement ménagées et des fontaines où le Pas de saint Rieul est conservé, d après la vieille tradition, sous l incessant remous de la grève, fournissent un délicieux agrément, était une forteresse avant I43I. Il est depuis un siècle la propriété des Delfau de Pontalba, famille originaire du Quercy, anoblie en la personne de François Delfau, capitoul de Toulouse en I690. Mont-l Évêque a donné son nom autrefois à un certain nombre de grands seigneurs : Pierre, chevalier (I222); Gaucher, son fils; Guillaume, doyen de Notre-Dame de Noyon, lequel dessinait sur son sceau «un personnage debout «portant de la droite une branche de lys et de la gauche un «livre fermé, et sur le contre-scel une fleur de lys,» etc. Une charte d Adam de Nemours (I357) résume un règlement que cet évêque avait conclu avec les gens de Mont-l Évêque touchant la chasse des oiseaux de marais, «chasse à la main, à l arc, à la sagette et à l arbalestre, au «bâton avec jet de pierres.» Plus tard, Vaultier raconte avec sa crânerie et religion, la bataille qui eut lieu, le I7 mai I589, entre Montépilloy, La Victoire et Senlis, et força les ligueurs à lever précipitamment le siège de la ville.

12 I35 La culture et l élevage sont développés avec une active intelligence par le maire de l endroit 1, M. Eug. Moquet, l un des représentants de toute une lignée qui regarde à bon droit le soin de la terre comme l un des patriotiques soucis de tout esprit sérieux. Après avoir traversé en nous jetant à droite, la grande rue du village et une plaine pierreuse, nous entrons bientôt dans la forêt d Ermenonville, laquelle couvre une superficie de hectares et est plantée, selon les exigences de ses divers sites, de chênes, de charmes, de pins sylvestres et maritimes, et de bois blancs. Châalis, Kaeliez, s il faut en croire les historiens du Valois, était d abord un simple prieuré cistercien, dû à la reconnaissance pieuse de Renaud de Mello. Louis VI l aurait transformé vers II36 en abbaye et appelée Karolilocus, «en mémoire «d un sien frère, Charles, qu il aimait tendrement.» Ce Charles ne peut être que Charles surnommé le Bon, comte de Flandre, dont Suger raconte que, Burchard l ayant assassiné dans l église de Saint-Donatien de Bruges, tandis qu il assistait aux saints mystères, Louis VI, «excité, par sa «passion de la justice et sa tendresse de parent, à châtier «une telle trahison, lava et rebaptisa en quelque sorte la «Flandre dans le sang des coupables» (II28). Quoi qu il en soit, Manassès de Bulles céda le lieu où était située la royale abbaye, et tous les grands seigneurs du Valois, du Senlisois, du pays de Goële, du Beauvaisis, la couvrirent à l envi de leurs largesses. Ses débuts furent signalés par la direction de plusieurs 1 Nos fiches contiennent les noms de Guibert, maire en 1247; d Eremburge, mairesse en 1248, etc. J ai déjà dit que ces maires étaient comme les intendants domaniaux d un seigneur, d une abbaye, etc.

13 I39 illustres et saints personnages, André de Baudemont, qui avait laissé la dignité considérable de sénéchal de Champagne et de Brie pour la solitude de Clairvaux (fêté le I0 novembre); Guillaume, qui devint archevêque de Bourges et patron de la nation de France dans l Université de Paris. «Le très «religieux abbé de Châalis», raconte le biographe de Guillaume, «ayant quitté le bercail de moines qu il avait «gouverné, non sans une grande effusion de larmes..., «s éloigna de corps, mais non d âme», suave et pieux souvenir que nous avons plus d une fois évoqué en errant au milieu des futaies silencieuses. Les noms de «Pierre et de Thibault, tailleurs de pierres «de Beauvais, cisores lapidum de Belvaco», que nous avons rencontrés parmi les souscriptions d une charte de donation de II40-II57 environ, révèlent l existence d une relation artistique entre Châalis et Beauvais. «On conjecture «bien», dit avec exagération Louvet, «que le chœur de «Notre-Dame de Beauvais a esté basty environ l an II36, «en ce qu un nommé Thibaut Plantognon, bourgeois de «Beauvais, enterré en l abbaye de Châalis, se trouve dona- «teur des vitres du chœur qui sont du côté du «septentrion 1». Les évêques de Senlis (II45-I274) et la noblesse des environs demandèrent souvent la faveur d être ensépulturés en ce séjour bénit. «Qui pour moi priera, dit Adam de Chambly, «Bon loier en aura.» 1 Gaignière a dessiné à Châalis une tombe d un Thibaut Plantongnon, bourgeois de Beauvais, dont le costume répond à la date attribuée par Gaignière, vers Il existe là un problème que nous n avons point à résoudre ici. Assez souvent d anciens tombeaux ont été refaits, en mieux, au XIII e siècle, et des cas analogues se sont présentés aux siècles suivants.

14 I40 Saint Louis, entouré «d un nombreux cortège» de grands seigneurs, porta sur ses épaules royales deux corps saints, l un, d un des compagnons de saint Maurice, et l autre, de sainte Constance, l une des onze mille Vierges. Le Tasse, amené par le cardinal Louis d Este, y vint soupirer et quêter un refuge pacifiant contre la folie qui le hantait. L artiste, l archéologue et le penseur y trouvent, outre la fraîcheur recueillie des lacs et la nature âpre du désert, plus d un objet de pieuse curiosité. Les ruines merveilleuses de l église, laquelle, commencée avant I202 1, avait été dédiée le 20 octobre I2I9 par le chancelier Guérin, assisté de Gautier, évêque de Chartres, Foulques de Marseille, évêque de Toulouse, etc., pour recevoir, vers I278, en additions les chapelles qui avoisinaient le cimetière, témoignent d une science consommée : appareil admirable, sculpture d une rare élégance et d une exécution à la fois vigoureuse et soignée. Le plan, lequel se dilatait en croisillons arrondis, rappelle l abbaye de Saint-Lucien (I090- II09) aujourd hui détruite, Soissons (II80), Noyon (II50), Tournai (II60). Parmi les détails architecturaux qui méritent d être signalés avec une admiration curieuse, en voici un qui témoigne du goût scrupuleux du tailleur de pierres auquel on doit ce chef-d œuvre ; le tailloir du chapiteau des colonnes de l abside supporte une colonnette solitaire qui monte, en le décorant, dans l angle formé par les pans polygonaux; mais une moulure qui termine le glacis des fenêtres va rejoindre le sommet de cette colonnette pour fournir un appui à trois colonnettes nouvelles et aux arcs diagonaux et formerets. 1 Afforty, IV, 58.

15 I4I Au croisillon [bras de croix] de l église du côté du midi, raconte un savant visiteur de l abbaye au XVIII e siècle, un tableau peint représentait les principaux chapitres de la fondation et, après une sorte d exposition, faisait parler la Vierge, Louis VI, l abbé de Pontigny, etc.

16 I42 Voici une idée de cette poésie : La «En ce tableau fait par veu et dicte «Peut on scavoir la seure vérite «De qui, par qui, fut fonde ce couvent. «Un Roy françois esmu par equite «A ce que fut ung sien frere acquitte «De ses pechiez, le fît en son vivant «Et qui lira tout l écrit ensuivant, «Pourra trouver comment il fut fonde...» chapelle de l abbé, du milieu du XIII e siècle, montre à la paroi intérieure de sa façade et à ses voûtes des peintures d un maître italien, peut-être Niccolo dell Abbate, que M. Balze a remises en état avec patience et talent : Annon- ciation, Anges portant les instruments de la Passion, Apôtres et Docteurs. Les grands bâtiments de l abbaye appartiennent à l archi- tecture du XVIII e siècle (I736). L histoire de Châalis amènera plus d un épisode et d un nom notables : un sous-prieur nommé Quintinien, philo- sophe et poète fort renommé (II67), dont l abbaye possédait plusieurs sermons, un livre d élégies, quelques poèmes, etc.; querelles fréquentes de chasses, d étangs, d aqueducs, etc., avec les Bouteillers, en I235, I333; indication de sceaux d abbés de I2I9, I280, I304, I343, I466: «la Vierge debout entre saint Guillaume et l abbé Thomas, «et au-dessous un écusson qui porte une croix accompagnée «de trois fleurs de lys et surmontée d une étoile»; lettre de Philippe VI datée de Chartres, par laquelle il excite les souverains d Italie à défendre l Eglise romaine contre les hérétiques qui venaient de se dresser contre elle 1 ; Dom Guillaume de Guilleville «boursier» [économe] de 1 Spicilège, tome V, 228.

17 I43 l abbaye, charge qui lui attira plus d une vexation et d une excuse de la part des Bouteillers et d Adenet de Montagny, et auteur des Pèlerinages de vie humaine (I330-I333), de l âme (I355 au plus tôt) et de Jésus-Christ (I358); description vive et poétique de l abbaye due à Jean de Montreuil, secrétaire de Charles VI et prévôt de l Ile vers I380 1 ; le religieux Denis, originaire de Senlis, auteur d un Abrégé de la vie de saint Guillaume; le prieur Philippe Séguin, frère du Reclus de Nancy, auteur de la Bibliothèque de 1 Lettre 40 e, adressée à un évêque de ses amis, peut-être à Michel de Crenay, évêque d Auxerre, dont il avait été confesseur (Martène, Amplissima collectio, tome II, page 1388).

18 I44 Citeaux; les cardinaux Hippolyte et Louis d Este introduisant les artistes italiens; Charles-Louis de Lorraine, abbé, évêque de Condom ; la Révolution surprenant Châalis, grâce à la commende, avec quatre moines et livres de dettes. Aujourd hui Châalis, après avoir connu les réceptions princières des Vatry et les exploits cynégétiques des Hainguerlot, sort de son deuil par le mariage de la baronne veuve Arthur Hainguerlot, née Hervey, et petite-fille du maréchal Oudinot, avec le prince Murat. Plus d une fois, parmi les curiosités qui sommeillaient là, j ai regardé un reliquaire-coffret en émail byzantin, deux crosses d évêques de Senlis, une statue de la Vierge du XIII e siècle, des bahuts en bois. Voici le dessin de carreaux vernissés provenant de Châalis, dont la pâte rouge et très cuite porte en creux des restes de légendes et des torsades, ou en remplissage jaune ou vert, des rosaces, des rinceaux, des étoiles, des fleurs de lys (XIII e siècle). Ces carreaux ont-ils été fabriqués par les Cisterciens de l endroit?

19 I45 L abbaye portait d azur à un K de sable accompagné de trois fleurs de lys d or et couronné. Vous trouverez quelque plaisir, en cheminant à travers ces bois où Dom Guillaume de Guilleville recueillait peut- être des notes pour ses vives et naïves allégories, à lire quelque extrait de ses poëmes. Voici de courts passages empruntés au Pèlerinage de vie humaine; c est un dialogue de l avarice et du pèlerin. «Avarice parle : «De la main qui la lime tient «Te dirai, quar talent m en vient. «C est la main dont j agrapelle, «Met en tas et amoncelle «Ce que autri a laboure «Et a sa sueur conqueste. «Usure est par nom nommée «De la main a l'escuelle «Te vuel dire autre nouvelle. «Ceste main ci coquinerie «Nommée est et truanderie. «Hoguinelo par non la claim «Et qui appelle mengu pain. «Rien ne sait faire que rives «Et pautonnieres et saches, «Que la penthecouste porter «Et moi aus buissonnes grater. I0

20 146 «Elle me maine aus grans chemins «Ou trespassans ou pelerins «Ou grans seigneurs doivent passer, «Pour leur aumosne demander. «De Symonie : «De la main, dis je, au crochet «Me di, se veus, un petitet, «Quar de ceste ci me soufist. «Adonc me respondi et dist : «Avarice parle : «La main au croc peschiee fu «Jadis en l infernal palu. «Simon magus et Giesi «La m aporterent jusques ci.» Suit une diatribe vigoureuse contre la Simonie. L avarice passe à la description de l autre main qui «Barat «Tricherie, Tricot, Hasart «Est nommée et Decevance.» etc. Ce que je traduis ainsi, non sans quelques hésitations : «De la main qui tient la lime, je te dirai un mot, car le «désir m en vient. C est la main avec laquelle je harponne, «mets en tas et amoncelle ce qu autrui a labouré et conquis «par ses sueurs... Cette main on la nomme usure...quant «à la main qui porte une écuelle [ou sébile], je veux t en «apprendre quelqu autre nouveauté. Cette main est nommée «coquinerie et vagabondage. C est la main des Au gui «l an neuf et des mangeurs de pain... Elle ne sait que «traîner aux bords des chemins gibecières et sacs et manier «[hypocritement] des patenôtres, et me gratter aux buissons. «Elle me mène aux grands chemins où passans, où pèlerins,

21 I47 «où grands seigneurs doivent passer, afin de solliciter leurs «aumônes... De la Simonie. De la main, ajoutai-je, de la «main à la crosse, dis-moi, s il te plaît, un mot, car je suis «assez renseigné sur l autre. Donc l Avarice me répondit et «dit : Cette main à la crosse fut pêchée jadis dans l infernal «marais. Simon le Magicien et Giézi me l ont apportée «jusqu ici... L autre main est nommée Tromperie, Tricherie, «Duperie, Hazart et Décevance, etc. 1». Cette page donnera une idée de l ingéniosité du livre et de la langue du poëte moraliste, et aidera à expliquer la vogue vraiment extraordinaire avec laquelle furent accueillis les Pèlerinages. Vous n oublierez pas de contempler, à droite, ces dunes qui jettent l éclat vibrant de leurs sables à travers le recueillement des bois et rappellent les rivages de l océan par le travail incessant de leur invasion. Déjà les carex projettent leurs traînées sur les pavés de la grande route. Plus loin, ces plateaux rougeâtres où quelques genèvriers tordent avec des airs suppliants leurs branches d un vert sombre, sont le commencement du Désert 2. Voici enfin, derrière ces étangs où dort une moisson humide de nénuphars, voici Ermenonville, qui a retrouvé une partie de sa beauté dans les mains princières et bienfaisantes des Radziwill. 1 C est à M. Sturzinger, professeur à l Université de Würzbourg, que je dois une idée nette de l œuvre du boursier de Châalis, et cet extrait sur l Avarice et la Truanderie. Je dois noter aussi que ce savant, lequel prépare une édition nouvelle et complète des Pèlerinages pour la Société Roxburghe Club, estime que le vrai nom de Guillaume est non de Guilleville mais de Deguilleville. 2 La plus grande partie du Désert, lequel appartenait jadis à Ermenonville, est réunie maintenant à Châalis. On voyait, dans le Désert, l Ermitage et la Roche de Joseph II, qui s y réfugia durant un orage.

22 I48 Le touriste qui visite Ermenonville, est embarrassé parmi tant de sites divers qui appellent sa curiosité. C est dans la Réserve, la Cascade à rocailles, le Banc des Mères, l Ile des Peupliers et le Tombeau de Jean-Jacques 1, oeuvre de P. Robert et de J.-P. Lesueur, le Temple de la Philosophie, qui a inspiré ce dicton : «Il est plus facile d obtenir un fauteuil à «l Académie qu une colonne à Ermenonville», ces eaux charmantes où les grands arbres baignent leurs racines, ces jardins où la nature et l art se sont concertés pour reposer délicieusement les yeux 2. Dans le parc nord, de l autre côté de la route, l Orangerie, l Ile et la Tour de Gabriel, où pendait jadis l armure du brave de Vic, les bâtiments des Girardin 3, qui, noblement restaurés, mirent, dans les fossés toujours remplis d une eau courante, leurs tourelles et leurs grilles. Ermenonville, la villa antique d Irminon, Hermenovilla (II36), Ermenonvilla (II57), Ermenold villa (II82), évoque parmi les noms de ses seigneurs, les Bouteillers, les Lorris, les L Orfèvre, les Ursins, les de Vic. Les Bouteillers sont assez connus. Robert de Lorris, chambellan du roi Jean et l un de ses 1 «Il est inhumé comme un chien danois, au milieu d une grenouillère, sur «un îlot, dans une manière de sépulcre à la hauteur de 3 ou 4 pieds.» (Mém. de la marq. de Créquy). Le corps de Jean-Jacques a été transféré au Panthéon le II octobre On trouvera dans des Guides ces autres indications : la Tombe de l'inconnu, suicidé le 4 juin 1791 ; le Tombeau de Meyer, Georges-Frédéric, peintre Strasbourgeois (août 1799); le Banc de la Reine Marie-Antoinette, qui fut en cet endroit couronnée de fleurs par une gracieuse surprise, etc. L on m excusera de négliger ici toutes les inscriptions plus ou moins fades qu il était de mode à la fin du siècle dernier de semer. 3 René de Girardin est auteur de la Composition des Paysages ou des moyens d embellir la Nature. Son fils aîné, Stanislas, a laissé des mémoires et constaté un peu tardivement qu il importe d entretenir le peuple de ses devoirs autant que de ses droits.

23 I49 favoris, vit brûler par les Jacques de Guillaume Cale et les gens d armes du prévôt Marcel, ses châteaux d Ermenonville et de Montépilloy, et «par paour regnia gentillesse». Un manuscrit du Livre du Roy Modus et de la Royne Ratio, sorte de manuel cynégétique, porte, dit le Bibliophile, les armes de Robert de Lorris, «d or à une fasce accom- «pagnée de trois aiglettes de gueules, 2 en chef et I en «pointe 1.» Les L Orfèvre donnèrent plus d une fois l hospitalité à Louis XI. «En ce temps (I47I),» dit le continuateur de Monstrelet, «le Roy qui estoit a Senlis, s en vint loger a «Ermenonville en Santers [Ermenonville en Senlisois], «appartenant a Maistre Pierre L Orfèvre, conseiller des «comptes, et illec séjourna environ un mois, pendant «lequel temps Monseigneur de Bourbon, que le Roy avoit «diverses fois mandé venir par devant luy, y vint, etc.» M. Courajod a retrouvé et réintégré au musée du Louvre le buste en marbre du capitaine Sarrèdes, Messire Dominique de Vic, chevalier, baron d Ermenonville, gouverneur pour le Roi et vice-amiral de France en I6I0, œuvre de Guillaume du Pré. On y lisait : «En ce bocage où son laurier repose «Sur le joli myrte d amour, «Ton fidèle sujet dépose «Ses armes à toi pour toujours. «O mon cher, mon bien-aimé maître! «J ai déjà, sous ton étendard, 1 M. Louis Jarry distingue entre Guillaume de Lorris le poëte, de Lorris en Gâtinais, et les Lorris ou Loury, fief relevant de l évêché d Orléans et appartenant aux Bouteillers : Raoul I (-1250), Raoul II (-1276), Guillaume, seigneur d Ermenonville, de Loury, etc.

24 I50 «Perdu de mes membres le quart : «Te voue ici mon restant être 1. «Que si d un pied marche trop lent pour toi, «Point ne te faudrait meilleure aide : «Car, pour combattre pour son Roi, «L amour fera voler Sarrède.» Heureux et rares les caractères qui réussissent à inspirer de semblables dévouements! Ces noms illustres ont cédé la place, par un oubli injuste, au souvenir absorbant de Jean-Jacques Rousseau. C est à Ermenonville que le philosophe genevois trouvait dans un site incomparable à nourrir ce culte de la nature qui a été l une des belles notes de son génie, et qu il travaillait, sans être dérangé, ce style dont Taine a dit : «On n a point vu «depuis La Bruyère une phrase si pleine, si mâle où la «colère, l admiration, l indignation, la passion réfléchies et «concentrées, fassent saillie avec une précision plus rigou- «reuse et un relief plus fort» ; là aussi que la façon subite de sa mort (3 juillet I778) a fait croire à plus d un que son esprit mal équilibré, atrabilaire, harcelé de cauchemars perpétuels, avait conseillé un acte de désespoir; là, que le besoin de sentimentaliser attira Gustave III de Suède, Marie- Antoinette, et plus d un pèlerinage d un goût douteux. Les sables du pays fournissent, notamment à l entrée de de la route de Ver, plusieurs gisements conchyliologiques qui sont célèbres, et renferment parmi une abondance considérable des fossiles des sables moyens, cythérées, olives, ancillaires, etc., des coquilles d une grande rareté, comme la neœra cochlearella, la pleurotome propinqua, la pleurotome 1 De Vic avait été si grièvement blessé à la jambe, en Provence, qu il dut, sur le conseil du chancelier de Thou et du duc d Epernon, se résigner à une amputation.

25 151 costaria, la pyramidella inaspecta, la rissoa cingulata, la solemya Cuvierii (presque introuvable). Le village est campé sur le versant raide d une vallée que forment la Nonette et la Launette. L église, restaurée et embellie par les Radziwill, montre quelques vestiges du XII e siècle à l entrée du chœur; un larmier formé d une suite de petites niches lequel semblerait accuser, comme à Plailly, à Montépilloy, à Rully, une influence de l architecture bourguignonne 1 ; et un portail du XVI e siècle (I534). Le 25 mai I625, Léonard de Trapes, archevêque d Auch, assisté des évêques de Tarbes et de Lescar, y consacra son neveu et coadjuteur Dominique de Vic. A noter dans la visitation de l église, l autel, avec les armoiries des de Vic ou des Bourdineau : de gueules à une Foy parée d argent en fasce mouvante des flancs; des statuettes reliquaires de saint Vulfran, évêque de Sens, et de saint Vincent de Paul; un tableau représentant saint Martin à la façon accoutumée dont l auteur a signé : «Ludovicus Fin- «sonius Belga Brugensis «fecit anno I6I5»; un tryptique italien où une représentation de la Vierge- Mère est entourée de deux étages de sujets secondaires, sainte Agathe et sainte Agnès, sainte Catherine, etc.; une plaque en pierre avec ces armoiries : à une croix chargée d un cœur et cantonnée en chef de deux étoiles, en bas de deux croissants, et cette 1 L on retrouvera aussi ces modillons dans l Aube, à Auson, à Vermoise, à Villacerf.

26 152 indication : «Frère Jehan Regnault prieur d Hérivault et «jadis prieur de Saint Nicolas du Chateau.» Une autre plaque commémorative de frère Adam Garnier, chanoine d Hérivaux et prieur de Saint-Nicolas, lequel décéda en I676, porte entr autres louanges, ces vers où les recherches de l esprit nuisent à l explosion de la douleur : «Le Premier Père Adam nous a donné la mort ; «Le second par sa mort nous a rendu la vie; «Un troisième en ce lieu nous marque que le sort, «En luy donnant la mort, sceut luy porter envie; «Car le dernier Adam, plein de religion «Et garny des vertus qui mènent à la gloire, «En vivant et mourant, exempt de passion, «Au ciel a dans nos cœurs pour vivre sa mémoire.» Il existait à Ermenonville dès II02 un Hôtel-Dieu que Gui I le Bouteiller et Jacqueline de Soisy, sa femme, donnèrent en I3II à l abbaye d Hérivaux... Un fief dit de la Rigauderie, comprenait des terres à Ermenonville, à Éve... Est-ce en souvenir de Pierre Rigaud, qui est cité vers l an I200 dans la nomenclature «des chevaliers de la «chatellenie de Senlis sous Philippe, roi des Francs?» L écrivain Labrunie, plus connu sous le pseudonyme de Gérard de Nerval, lequel était né à Paris en I808 d un médecin militaire et d une mère qui suivit son mari à travers ses étapes, passa ses premières années chez un oncle à Ermenonville. Il est inutile de rappeler ici son âme profon- dément poétique, sa folie et sa fin tragique, le 25 janvier I855. L ami et admirateur de Gérard de Nerval, qui a fait un Extrait de ses Chansons et Ballades populaires du Valois, a relaté de ces phrases : «Les ombrages d Ermenonville, les solitudes «de Mortefontaine n avaient plus de secrets pour moi. «A Ver, cour à galerie d un système entièrement Valaque.

27 I53 «Fatigué des querelles vaines et des stériles agitations «de Paris, je reprends des forces sur cette terre mater- «nelle.» Ce village, qui exigerait à lui seul une monographie, compte parmi ses habitants plus d un nom que les services rendus au pays et l amitié me défendent de taire. M. Martin, ancien député, a fait servir une grande expérience de l agriculture à plus d une mesure sage et équitable des pouvoirs publics. L on doit à M. Thiénard l installation d une industrie fromagère célèbre et diplômée à bon droit. Derrière Ermenonville, Ver (Vernum, Vern), que l abbé Lebœuf et autres savants prétendent être l ancienne villa ou métairie royale (Vernum Palatium) dont il est fait mention dans les Annales de l Histoire de France aux dates de 660, 7I0, 732, etc., entre «Cadolaïcum et Latiniacum», Chelles, dit-on, et Lagny. Ver a prêté son nom à toute une grande famille : Robert, chevalier (I246); Adeluya, veuve (I270) de Pierre, dit Gastinois, laquelle montrait sur son sceau un oiseau (pélican) nourrissant son petit; Henri, dit le Paon, écuyer (I279); Mathieu, chevalier, marié à Jeanne de Chavercy; Robert, leur fils (I304); Mathieu II, chevalier et «familier «du roi de Navarre» (I337), dont le sceau portait un écu échiqueté au lambel de cinq pendants. L église qu un orme magnifique précède selon l antique usage, invitant, ce semble, «ung chascun a assoupir soubz «l ombre de ses rameaux ses discors et procès», offre des pièces d architecture d époques très diverses. Le XII e siècle s adjuge la base intérieure du clocher, lequel est dressé sur la basse-nef du midi, et la chapelle qui la

28 I 54 termine; le XIII e, I220 environ, le triplet 1 du chœur, les colonnes monocylindriques de la nef, les faisceaux de colonnettes qui montent de leurs tailloirs, et l ornementation sobre et distinguée du portail avec ses colonnes en retraite, ses gorges plantées de violettes, et les trois roses à six lobes qui trouent agréablement la façade; le XVI e, la basse-nef du nord. Il est malaisé, quand il s agit d une époque où l art progressait avec une rapidité singulière, de préciser la date de chacun de ces membres architecturaux. Il semblerait que la grande nef n a été voûtée que de seconde main, par l adjonction des socles en saillie et des colonnettes qui reposent gauchement sur le tailloir des colonnes monostyles d en bas et cachent peut-être d anciennes baies, comme à Trumilly. Noter une Vierge avec l Enfant-Dieu tenant un oiseau, œuvre vulgaire du XV e siècle, et un reliquaire en forme de chef. Ver est un édifice qui ne me paraît point suffisamment apprécié pour son élégance et l originalité de certains de ses détails. Croix érigée en I88I, en expiation de l assassinat de l abbé Alexandre Louel, curé de Ver. Il me semble voir encore le 1 Triple baie où certains archéologues voient un symbole de la Trinité ; sic à Saint-Frambourg de Senlis.

29 I55 misérable qui commit ce crime, déloqueté, couvert de sang, hurlant de fureur, le jour où il avait essayé d assommer l aide-gardien de la prison. Non loin de Ver, Saint-Sulpice-du-Désert, dans un site frais et délicieux, rappelle un opuscule manuscrit : «Règles pour «les frères hermites de Saint-Sulpice-du-Désert, faites par «Jacques Grenon, curé de Barbery» et secrétaire du saint évêque Nicolas Sanguin. C est le président le Coigneux qui, avec l autorisation de l Evêque et du curé de Ver, M e Louis Brûlé, avait établi les Brigittains, en 1652, dans la chapelle de Saint-Sulpice l. Pourquoi ce vocable de Saint-Sulpice, lequel était, on le sait, évêque de Bourges et guérit miraculeusement le roi Clotaire II? Ève, dont le nom signifie, d après plusieurs étymologistes, lieu aquatique, est fier à bon droit de son église qui dresse son clocher au milieu d une plaine verte et reposée. Cet édifice appartient à trois époques différentes, dont il importe de distinguer nettement les empreintes. La fin du XI e siècle ou les débuts du siècle suivant montraient un édifice de petite dimension, lequel consistait en un clocherporche, une nef solitaire et un chœur carré ou circulaire : ces clochers-porches, que l on retrouve à Morienval, à Estrées-Saint-Denys, à Croissy, à Autheuil-en-Valois, etc., sont un caractère d archaïsme qui sent encore son reste de terreur des invasions normandes. ' P. Joachim de Saint-Denis, religieux, profès de l ordre de Saint-Sauveur ou de Sainte-Brigitte, introduit en l hermitage de Saint-Sulpice. Nicolas de Cornouaille et Jacques Grenon condamnent à quinze jours de prison et privent de l habit d hermite «Maximilien de Belloy, prêtre du diocèse de Beauvais, «ermite de Saint-Supleix».

30 I56 Cette architecture nous amène vers l époque de cette charte de notre Cartulaire : «Lorsque», dit Henri, roi de France, en I04I, «lorsque «le jour de la Pentecôte, dans l église de la Sainte Mère de «Dieu, Marie, à Paris, nous célébrions les solennités des «messes, Messire l Évêque de Senlis, appelé Gui, et les «vénérables chanoines de la Sainte Mère de Dieu et glo- «rieuse Vierge Marie de la même ville, vinrent nous «trouver, nous demandant avec une très humble dévotion, «de leur confirmer par notre autorité royale, une ordon- «nance concernant un certain autel dédié en l honneur de «la Très Sainte Mère de Dieu, Marie, dans la ville qui est «dite Éve...» Le XIII e siècle, I225 environ, a agrandi cette église trop rudimentaire, en exécutant les travaux que voici : la nef a été élargie et escortée d une basse-nef au nord; le clocher remplaça la pyramide courtaude qui coiffait son double étage de cintres, par une flèche ajourée dont l œil oublie la surélévation disproportionnée et ambitieuse, à cause du charme poétique de sa silhouette; mais le constructeur, plus ménager de travail qu amoureux de la symétrie, a assis les arcades maîtresses du nord sur les fondations primitives, selon un procédé économique que l on surprendra à Mogneville. De là la forme bancale et dupeuse de l édifice actuel, lequel «n a point été bâti avec inclinaison mystique ou non «du chevet», mais a été élargie d un côté seulement de la ligne médiane du plan originel.

31 157 Le XVI e siècle est venu, avec l architecture un peu maigre et compliquée que l on sait : la façade a reçu des appliques de pilastres, d accolades, de choux frisés; la basse-nef du midi a été faite ou restaurée; un chœur pentagonal a terminé la nef centrale. La date de I540 qu un vitrail a conservée, indique à peu près l époque de ces travaux d achèvement. A voir : vitraux datés de I540 où Mort de la Vierge, Assomption et Couronnement; ce dernier panneau est d une rare beauté; pierres tombales des Barthélemy, seigneurs d Éve et de Longpérier, dont plusieurs remarquables ; plaques, etc. Voici, rangées par dates, les inscriptions de ces dalles, autant que je suis parvenu à les déchiffrer : Pierre tombale et plaque en marbre noir de «Barthélemy, «vivant seigneur d Ève et de Lompérier, conseiller du roy «en ses comptes et en sa cour de Paris... [décédé le] 8 des «Ides d octobre...» I6I0. «Cy gist Jehan Barthélemy, conseiller du Roy et «maistre en sa chambre des comptes, et Dame Geneviève «Engrain, sa femme, lesquels sont décédés, scavoir le dit «Jehan...» Armoiries des Barthélemy et des Engrain, de... à un chevron. Génie renversant des torches. Ce Jean est le fils du Nicolas qui précède. I626. «[Henri Barthélemy], con[seiller et aumosnier du «Roy, abbé de Beaulieu (dioc. de Tours) et prieur de «Sermaize, lequel est décédé le treiziesme novembre mil «six cens vingt six... Faict a Senlis par Jacques François «Tumbier». L abbé de Beaulieu est vêtu d un rochet orné de dentelles à dents et d un manteau. Au haut de la représentation, anges d un beau dessin assis sur le gable de l architecture. Monogramme HB en lettres conjointes.

32 I58» [Cy gise]nt et reposent les corps d honorables personnes, «M e Barthélemy Thomas, vivant lieutenant en la justice et «seigneurie d Ève, et Françoise Bidau, sa femme, lesquels «décédèrent, sçavoir, le dict..., le XXII e janvier I638, et la «dite Bidau, le XXVIII e jour au dict an. Priez, etc.». Anges recueillant dans les mains des crânes. Joli dessin. «Cy gisent les corps d honnestes personnes, Jehan «Mariette, vivant laboureur demeurant à Ève, et Claudine «de Longny, sa femme, etc., I638». La tête de Claudine est charmante de grâce modeste. «Cy gist et repose le corps de Rozette Panier, vivant «femme de Guillaume Bailly et servante de Monseigneur «de Chaalit, laquelle décéda aagée de 85 ans, le 25 e avril «I650. Priez Dieu pour son âme». «Cy gist François Vauquelin, natif de Bayeux, en «Normandie, qui a été officier de Monseigneur Chamillart, «etc., I73I». «Icy repose le corps de M r Pierre Pingard, fermier «de Messieure de l hotel Dieu de Paris..., de cette paroisse «décédé le 3I janvier I782, etc.». Dessin grotesque et caricatural. «... Jehan Barthelemy, chevalier, seigneur de Montifault, «son frère d un bon esprit, très pieux et très devot, qui a fait «paver à ses dépens la nef de cette église, déceda le... «octobre I790, âgé de 86 ans. Billion à Senlis». Il existait en cette église une confrérie du Saint-Sacrement que Jean de Bruières, chevalier de l ordre de Saint-Jean de Jérusalem et seigneur en partie d Ève, et Jean Guillot, curé de l endroit, amenèrent, c était en I632, à une réglementation meilleure : «La tombe de Jean de Bruières était», dit DuRüel, «devant le crucifix de ladite église». Les querelles de Vigoureux, curé de Montlévêque, Baron et

33 159 Ève, avec l archidiacre, sont épiques : Vigoureuxétalant sa barbe malgré les défenses canoniques et introduisant la cravache au chapitre, vérifiait bien son nom. Ces querelles pour le port de la barbe se retrouveront à Noyon, à Auxerre, etc. Depuis que François I er, blessé à Romorantin, et Clément VII, attristé à l extrême du sac de Rome, avaient laissé croître leur barbe, les ecclésiastiques crurent faire acte de bon courtisan en adoptant cette coutume. Que de servitudes ne subit-on point, quand il s agit de plaire aux maîtres du jour! Ève a eu entre autres seigneurs : Renaud d Ève, chevalier ( ); Guillaume, écuyer, marié à une sœur de Gui d Ermenonville (1245); Jean Papillon, escuier (1266); et plus tard les Barthélemy, lesquels portaient de sinople ou de sable à trois têtes de lion arrachées d or; le Doyen (1573); Claude Barbier du Metz de Rosnay \ lieutenant général des armées, tué à la bataille de Fleurus en 1690, dont Louis XIV fit à la dauphine cet éloge vraiment royal : «Moi, je le trouve «bien beau, car c est un des hommes les plus braves du «royaume»; Claude-Gédéon Barbier du Metz, son fils aîné ( ), président de la Cour des comptes, dont la riche bibliothèque fut confisquée à la Révolution au profit de la ville de Senlis, lorsque le citoyen général Santerre, ce grotesque fantoche «qui n avait de Mars que la bière», devint un instant propriétaire du château. D Ermenonville, vous pourrez regagner Senlis par Montagny, Versigny et Baron. A Montagny-Sainte-Félicité, quelques restes ou témoins du XIII e siècle ont tenu bon, au milieu des reconstructions des XVI e et XVII e siècles; «portail Renaissance imité d Othis; 1 La collection Clérembaut contient entre autres pièces sur les du Metz «le «tombeau de Claude Barbier du Metz».

34 I60 clocher qui rachète, par une certaine audace de bâtisse, ce qu il a de pastiché et de bâtard (XVII e siècle). Au-dedans, retable daté du 30 octobre I568 et représentant en sept tableaux la passion ou martyre de sainte Félicité et de ses enfants (I568). Fonts baptismaux datés de I572, dont la vasque oblongue montre d un côté Jésus au puits de Jacob, disant à la Samaritaine : «Da mihi bibere, Donne-moi à boire.» M. le Curé a retrouvé dans le pays, outre une prose des saints martyrs, due au génie poétique de Santeuil, une séquence de sainte Félicité et de ses enfants, dont le style naïf et un peu rompu, la poésie intime et certains détails descriptifs sur le bonheur du ciel ont un parfum pieux d archaïsme. Montagny était jadis un prieuré que l abbaye de Saint- Vincent tenait de la libéralité de Thibaut, évêque de Senlis (II54). Ce pays couvrit aussi de son vocable, plus d un seigneur : Philippe (I207); Jean (avant I2I6); Dreux, chevalier, qui montrait sur son sceau un écu coupé et tranché, et légua trois arpents de vigne à Châalis «pour acheter de quoi «vêtir les pauvres qui venaient à la porte de l église «abbatiale»; Barthélémy et Guillaume, son fils (I243); Jean; Renaud, son fils, lequel portait une croix recroisettée chargée de cinq coquilles (I269); Adam et Adenet, fils d Adam, écuyer (I333); Adenet fut condamné par le bailly Guillaume de Sempi à faire des excuses «à genoux et sans «chaperon», à l abbé de Châalis (Voir supra) ; Jean, écuyer (I429); Jean, écuyer d écuries du Roi, marié à Marie du Plessis, ainsi que l indiquent deux pierres tombales (infrà) où l on distingue encore ces deux écussons : l un de.., à deux fasces de... surmonté de deux croix

35 I6I alaisées, l autre parti à une croix ancrée à dextre, qui sont les armoiries de la femme. La seigneurie passera plus tard aux Berterand; aux Thibaud, famille noble du Valois; aux Lhuillier (I602); aux Fournier (I702) : Claude Fournier a pour armoiries une herse surmontée d une étoile avec deux griffons cou- ronnés pour support; aux Doublet, marquis de Persan, etc., etc. Je ne puis taire cet éloge que DuRüel rapporte de Nicole Thibaut. Comme il était encore maître des eaux et forêts de Senlis, «Anne de Montmorency lui fit demander de «faire couper dans la forêt du Roy un arbre, lequel servait «de borne, ce que Thibaut refusa... Le duc l ayant fait «couper, cet officier fit confisquer l arbre et condamner «M. le Duc». DuRüel ajoute que le connétable paya ce trait de belle audace et d intégrité scrupuleuse comme il le méritait, en faisant devant le Roi l éloge de Thibaut, que François I er nomma prévôt général. «Celui qui lui en porta la «nouvelle, le trouva en prière dans l église Saint-Rieul, à «l'entrée du côté du midi, où il fit depuis ériger une statue «[mausolée]». En I785, M. Gayant, procureur général du Parlement de Paris, faisant son discours d ouverture sur l' «Usage des dignités», mentionna «la généalogie imprimée «de la maison des Thibaults» et la haute vertu de Thibault, «prévôt général des maréchaux de l Ile-de-France», charge qui fut lors créée. Nous mentionnerons aussi à Montagny quelques dalles funéraires. L'une porte : «Cy gist noble homme Jehan de «Montaigny escuier d escuries du Roy nostre sire, en son «vivant seigneur du dit Montaigny saincte felice [lequel... «trespassa le] premier jour de décembre, l an de grace mil «cinq cens et deux. Priez Dieu pour l âme de luy.» A côté II

36 I62 est la femme de Jean de Montagny, avec cette inscription : «Cy gist damoiselle Marie du Plessis (?), jadis famme de «feu Jehan de Montagny... laquelle trespassa l an de grace «mil cinq cens et quinze, le quinzieme jour de febvrier.» Les figures sont exécutées d une façon vulgaire; les lettres sont bien gravées. L écuyer est représenté couvert de plaques de fer avec cotte armoriée à une croix ancrée. Deux autres dalles presque usées laissent lire encore : «... Frère Pierre Thibault religieux et prieur... Frère «Gilbert... religieux de l abbaye de nostre [dame de la «Victoire], curé de Montagny.» Inutile de rappeler que le chanoine Afforty, auquel l archéologie est redevable de tant de copies précieuses, est né à Montagny-Sainte-Félicité. Versigny, Verciniacus (II62), compte parmi ses seigneurs ou ses notables plus d un nom : Clerc «Clarus de Verciniaco», qui souscrit à côté de la reine Agnès [Anne], de l évêque Frolland, de Thibaut de Crépy, etc., à la charte de la consécration de Saint-Adrien de Béthisy (II60); Jean, fils d Albéric, comte de Dammartin, et Simon, fils de Jean (II62); Pierre, dit le Moine, chevalier, et son frère, Guillaume le Clerc [Clericus] (I233); Pélerin de Laon le Vieil, dit de Chambly, «fiuz jadis «Monseigneur Pierre de Laon (I290), chambellan de Saint- «Louis»; Jean de Laon (I353), seigneur de Versigny et de Châalis, écuyer, fils de Pélerin; Pélerin, fils aîné de Jean; Henri de Louvain, écuyer, seigneur de... (I396), et les de Marle. Henri le Cygne, dit de Marle, chevalier, président au Parlement, marié à Mahault le Barbier, avait acquis la

37 I63 seigneurie de Versigny en I40I, de Jean de Barly et de Perronnelle de Laon, sa femme, par un «fief abrégé devant «la bouche et les mains et un éperon doré du prix de deux «royaux, toutes fois et quantes que Seigneur se renou- «velle.» Henri, qui habitait, nous l avons dit plus haut, à Senlis, l hôtel de la Chancellerie, fut l une des victimes des fureurs des communes de Paris et du laisser-faire d une noblesse apeurée (juin I4I8). L on trouvera dans Monstrelet le récit de ces sanglantes tragédies où «périrent, jusques au nombre de seize cens «ou environ, desquels furent les principaux le comte «d Armignac, connestable de France, maistre Henry de «Marle, chancellier du Roy, les Évesques de Coustances «[Jean de Marle], de Bayeux, d Évreux, de Senlis et de «Xainctes, le comte Grand-Pré...» Juvénal des Ursins ajoute entre autres «qu un notable «commerçant de Senlis qui avait signalé sa cruauté dans «tous ces meurtres, devenu enragé, partit de son hotel, «criant par les rues, qu il étoit damné, se jetta dans son «puits la tête devant et se tua misérablement». A Henri de Marle succédèrent, dans la seigneurie de Versigny, Arnauld, Henri et Jean (I448); un Guillaume de Marle était doyen de Notre-Dame de Senlis, en I4II; Guillaume (I539); Jérôme II, qui fut assassiné dans la forêt de Senlis; Philippe, qui n eut que des filles, jusqu à ce que Versigny passât aux des Friches, aux L Hote de Beaulieu et, par mariage, aux Jonquières. Louis de Jonquières avait eu de son mariage avec M lle L Hote de Beaulieu, deux filles, qui devinrent la marquise de Giac et la comtesse de Penautier, laquelle, à son tour, maria ses filles, l une à M. de Kersaint et l autre à M. de Mailly-Nesle.

38 I64 L église de Versigny est un monument petit, mais d un plan et d une architecture agréables. Le clocher me semble plus ancien dans sa masse, que l avance Graves dans sa Statistique. Les baies en cintre surhaussé, dont des crochets décorent les évidements comme à Plailly ; sa pyramide couverte d imbrications et garnie de crochets à ses arêtiers, sentent encore les procédés du XIV e siècle. Le reste de l édifice appartient aux XV e et XVI e siècles. A noter les litres, c est-à-dire les bandeaux funéraires avec armoiries; les petites niches intéressantes qui sont creusées sur la base du clocher; une porte Renaissance, avec ces lettres répétées et énigmatiques RTAL que l on retrouve à l autel; et l autel en partie du XVI e siècle avec médaillons et écussons à cartouches genre italien. Des pierres tombales, dont quelques-unes remarquables pour les personnages qu elles représentent et la beauté du dessin, forment comme un tapis mélancolique au sanctuaire. Elles portent ces noms et armoiries : De Guillaume Godin, curé de... De Louis Du Bief, laboureur, et...e Blesson, I63I. De Pierre Pasquier pbre... vicaire de la cure et paroisse de Monsieur Sainct Martin de Versigny, MIL V c... De deux de Marle 1, magnifiques représentations, avec armoiries sur le baudrier, d argent à la bande [de sable] chargée de trois molettes [du champ]. De Christophe-Hector de Marle; les noms ont été martelés avec une rage patiente. Au centre de la dalle, un ovale contient ces textes liturgiques : Non intres in judicium cum servo tuo... Expecto donec veniat immutatio mea. Autour sont gravées des Foy ou mains entrelacées et des colombes sur 1 Le premier président de Marle est enterré à la porte du midi de Notre-Dame de Senlis et se voient ses armoiries sur les vitres. Afforty, XX, 225.

39 i65 des branches d olivier. Des écussons qui occupaient les angles de l inscription, un seul, qui est entouré des cordons de la veuve, est lisible. Il porte parti de Marle coupé [d azur], à trois tours [d or] et de Barthélemy [qui est d argent] au croissant renversé [de sable], coupé [d azur], à une croix alaisée d or. Christophe-Hector de Marle avait épousé Madeleine Barthélemy. D Estienne Du Bief, laboureur, et de Barbe Lescrenier, sa femme, avec un écusson de... chargé d une gerbe de... et cette belle prière à la Vierge : «Nous vous saluons, Marie, «bien saincte mère de Dieu, Royne du ciel, Porte de paradis, «dame du monde. Vous este Vierge pure et singulier vous «avez conceu Jesus sans pechez. Vous avez enfanctez et «de vos pure et virginale mamelles avez allaicté le createur «et sauveur du monde, de laquelle chose nous ne doutons «poinct. Priez pour nous vostre cher fils Jesus Christ «qu il nous pardone et nous delivre de tout mal. Ainsy «soict-il.» Le château de l autre côté de la route, bâti à l italienne avec un péristyle par les Jonquières, est adossé à un parc agréable où la Nonette forme un étang, tandis qu une disposition habile du dessinateur ménage des éclaircies profondes. Quelques restes de l ancien manoir, où cachot, carcan. Ce château appartient au comte Raoul de Kersaint, d une noble famille de Bretagne. Armand Guy, comte de Kersaint, après être devenu le marin le plus brillant de son époque, fut, le 4 décembre I793, l une des victimes de ces principes de la Révolution qu il avait lui-même accueillis et favorisés avec plus d enthousiasme que de sens pratique. Les efforts loyaux qu il fit pour sauver le roi, ses regrets et son énergie de caractère font oublier le membre des Jacobins et du Comité de Salut public.

40 I66 Il est bien malaisé de manœuvrer dans les eaux dupeuses de la politique! Baron, Berro (I097). C est une tradition que confirment les habitudes de Jeanne d Arc, telles que les a mises en lumière l interrogatoire de son procès 1 que la pieuse Pucelle communia dans cette église, la veille de l Assomption, I429, en compagnie des ducs de Clermont et d Alençon, 1 Louis de Contes, l un des témoins du procès de Jeanne, rapporte que «elle «aimoit beaucoup a entendre la messe et n y manquoit jamais sans le cas «d impossibilité». Elle communiait deux fois la semaine.

41 I67 avant d aller le lendemain défier les Anglais à Montépilloy, «en piquant son étendard sur les talus des fossés» qui protégeaient leur camp. Inutile de faire remarquer que l édifice où Jeanne d Arc a prié, a reçu depuis sa sainte visite des agrandissements. Le clocher, avec sa flèche, ramènera les remarques que j ai faites sur Versigny. Le reste appartient au XVI e siècle. Le portail sud, notamment, rappelle par son ordonnance et ses détails l architecture de Notre-Dame de Senlis. L on y trouvera une statue de la Vierge avec l Enfant- Dieu tenant un oiseau, œuvre d un grand air du XIV e siècle; des fonts du XVI e en forme de coupe ou cratère cerclé au nœud de rinceaux entrelacés; des boiseries d un dessin élégant et d un faire exquis, épaves très précieuses de Châalis; des restes de vitraux où sainte Protaise, vierge et martyre de Senlis, anges musiciens; une autre statue de la Vierge, d une grâce un peu affétée (XVIII e siècle) avec «luna sub «pedibus ejus»; et quelques tableaux, parmi lesquels une prédication de saint Jean-Baptiste, une Véronique, et un prétendu saint Paul, portrait ou représentation allégorique de la Mélancolie ou de cette fière et calme ironie dont Lucrèce a si puissamment décrit les joies insaisissables et le séjour infiniment surélevé. Nos archives senlisiennes et DuRüel mentionnent avec le nom de Baron : Mathilde, dame en partie de Baron, en qualité d abbesse de Chelles (I097), laquelle céda à Cluny sa seigneurie; Pierre (?) Harz, chevalier, et Guillaume Blondel, dit Papeillons, son frère, qui charge son sceau d une bande sur laquelle est en chef un lion grimpant (I238); Guiart et Renaud, écuier (I255) (est-ce le Renaud que la reine Blanche délégua à la translation qui eut lieu en I238 d un des clous de la Sainte-Croix, de l abbaye du Val à celle de Saint-Denys?)

42 I68 Simon le Brun, chevalier (I283); Roguet Mulet (I309); plusieurs évêques de Senlis, Guillaume, «homme lettré», dit le procès-verbal de son élection, «honnête de vie «et de mœurs, recommandable en Dieu, circonspect «dans les choses spirituelles et temporelles», Pierre (I324), etc. Desmaretz a dessiné pour le bibliothécaire Moreau un sceau d Eudes li Bruns de Baron. La seigneurie de Baron passa ensuite, au moins en partie, aux Anthonis, gruyers héréditaires de Béthisy, lesquels portaient d or au chevron de gueules accompagné d un sanglier en pointe (I522); aux la Fontaine (I539); aux Trouillard (I66I) ; aux Hotman. Le comte de Montguyon, pair de France, marié à Madame Anne-Esther de Mazancourt, habita avec un grand train, le château de Baron. Son fils aîné, le colonel Edmond de Montguyon, fut aide de camp du duc d Orléans et le héros de plus d une légende historique. Le second fils, Fernand, fut célèbre pour ses élégances fastueuses et les folies qui le ruinèrent et l associèrent un jour dans le sucre à l une des gloires de la confiserie. La fille du comte de Montguyon épousa M. de Lépinay, d où une fille qui se maria à M. de Gontaut-Biron, ambassadeur de France en Prusse. Baron avait eu quelque temps un séminaire que dirigeaient les prêtres de l ordre du Saint-Sacrement. Fontaine. Voici quelques seigneurs de Fontaine : Pierre, écuyer, marié à Mathilde de Dammartin (II62); Eudes, son fils (II8I) ; Thomas de Fontaine, dit Cornu, chevalier (I203); Pierre-le-Cornu (I2II); Raoul de Fontaine (I223); Guillaume (I223) et Thomas «Cornutus» (I264); Gilles de..., écuyer (I277).

43 I69 Mon excellent ami, M. Francis Tattegrain, possède un sceau de cette époque ainsi composé : un écu à une bande surmontée d un oiseau avec cette légende : S. DE FOVNTAINES Il est aisé de voir par quelle confusion quelque peu grotesque et railleuse le sobriquet d une famille, Cornutus, est devenu la dénomination actuelle du village et la fontaine avoisinant le château des Cornu, Fontaine-les- Corps-Nus. L on trouvera quelque plaisir à rencontrer les sobriquets souvent originaux et piquants que l imagination pittoresque de nos pères employait. En voici quelques-uns cueillis au hasard : Bat les auz (I366), cité dans le testament de Jeanne l Orfèvre, femme d un Robert le Chat; Biau doud «pulchri doloris»; Escu à col, seigneur de Lagny-le-Sec; Gaste-bled ; grosse-tête; le bègue; le borgne; le clerc; le gaigneur; le Gallois; le moine; le poëte : Johannes Poeta (II70); le Rekignart; Maillart; Morel (basané); Oultre l eau; le Paon; Guillaume dit Qui court à pied, currentis pede; Salembien, salientis bene (XIII e siècle); Wide-Rue : Guillaume de..., prieur de Géresmes (I362). Ce ne fut que vers I223, dit Boulainvilliers, «à la fin de «Philippe-Auguste, que les familles commencèrent à avoir «des surnoms fixes et héréditaires.» Les noms furent empruntés aux lieux, aux métiers ou fonctions, aux qualités physiques ou morales. Les seigneurs qui suivirent les Gui et Cornu de Fontaine furent : Robert de Beauvoir, dit Bernier, qui périt à Azincourt ; le sire de Sauveterre (I507); les Romain (I508); les de la Haie, à cause d Anne Romain, mariée à Philippe de la Haie,

44 I70 chevalier, sieur de Fontaine-les-Corps-Nuds (I652); Davesne de Fontaine, maître des comptes et seigneur de Roberval, Rhuis, Noël-Saint-Martin en partie; le maréchal de Kellermann, duc de Valmy, dont on aime à relire les gestes véritablement héroïques 1 ; son fils François-Etienne, le principal instrument de la victoire de Marengo et l un des hommes les plus actifs de cette prodigieuse époque; le comte Etienne Tardif de Pommeraux de Bordesoulle 2. Ces noblesses d épée étaient rudes à conquérir! Le château appartient aujourd hui à ses héritiers, M me la comtesse de Bordesoulle et M. le baron de Morell, dont la bonté est célèbre dans le pays. L église de Fontaine est une construction moderne et dénuée absolument de tout agrément architectural. On y lira cette inscription sur une plaque de marbre : «Cy gist «H. et P. S. [haut et puissant seigneur] M e Esprit Juvenal «de Harville, chevalier, marquis des Ursins, fils de H. et P. «seig r M e Esprit Juvenal de Harville des Ursins, chevalier, «marquis de Trainel, enseigne des gendarmes et de la garde «du Roy, et de H. et P. Dame Louise Magdelaine le Blanc, «décédé à Paris le 22 mars I7I9, âgé de 3 mois et 9 iours.» Montlognon, «Moleignon», dont était seigneur, en I22I, Jean de Montagny, offre aux touristes, outre la fontaine Sainte-Geneviève, le portail très remarquable de son église. Deux paires de colonnettes à tailloirs épais et à chapiteaux 1 La Semaine religieuse de Châlons, racontant, il y a quelques années, la cérémonie du centenaire de la victoire de Valmy, a reproduit l allocution que prononça après l absoute le curé de Valmy, en présence, entr autres, «de la «princesse de Ginetti, arrière-petite-fille de Kellermann ; du comte de Villeneuve, «neveu de la princesse». 2 Un vicomte de Bordesoulle a publié (1837), pour la lecture seulement, un recueil de pièces de théâtre : Le Comte d Hymbercourt, La Marquise d Albos, Un Maestro, L Amateur de Tableaux.

45 I7I historiés supportent, l une, un arc très surbaissé et, par dessus, un tympan en forme de croissant ; l autre, un pleincintre dont l archivolte est formée de bâtons rompus. Ces détails accusent, ce semble, la première moitié du XII e siècle. La Bultée, que nous atteignons vite, me rappelle ces indications : «voie Flandreuse près la Bultée (I270); chemin «des Anglais», de Senlis à Nanteuil. Ce hameau possédait, dès I270, un hôtel important avec prison. Nos chartriers relatent ce trait des mœurs d autrefois : C était en I346, un certain «Millet et Richent, sa femme, «demeurans à la Buletée, tenans au chemin du Roy», donnent leurs personnes et leurs biens à l abbaye de Châalis, à la condition que l abbaye leur fournira «deux livraisons «de pain blanc et deux de bis chacune semaine; item un «tonnel de vin de l an creu en la Buleté; trois pairs de «soulers, chacun an; uns pourcel au pris de VIII sols l an; «uns blieus et deux bas et unes paires de chausses de «blanchet ; item un sextier de pois l an». La très belle grange du XIII e siècle, que nous apercevons là-bas à droite, est le Fourcheret, «Fulcherei, Fulcherii (II66), «de Fulchereto (I222).» Cette ferme était fermée de murs qui en faisaient une petite forteresse : l on voit encore la grand porte et à côté, la poterne, avec herses et petit corps de garde, par lesquelles on entrait dans la vaste cour. La grange est bâtie selon un rectangle qui mesure 57 mètres de longueur sur I7 de largeur; elle est partagée en sept travées et trois nefs par deux lignes de piliers carrés; pas de grenier. La façade est coupée dans sa vaste largeur par deux contreforts, et ouverte par une porte charretière et une plus petite

46 I72 que surmontent deux fenêtres en arc-brisé et un oculus quadrilobé. L on trouvera d autres granges de Châalis bâties selon le même procédé à Vaulerens, à Vaumoise, à Troussures, près de Saint-Eusoye (canton de Froissy); elles appartiennent toutes au XIII e siècle. L on rencontrera dans les champs qui s étendent entre Montépilloy et Fourcheret, des bornes dont une porte d un côté les armes de Montmorency, surmontées de la date I543 et suivies de cette indication : borne de dîmage, et du dessin d une mesure de grain, et, de l autre côté, les armoiries de l Évêché de Senlis, un écusson à trois fleurs de lys que traverse une crosse avec ce texte : CE EST LA DIME DE BOREST. Borest, de Borreto (II82), est un très ancien bourg fortifié qui mériterait une monographie détaillée. L histoire nous apprend qu il avait été donné par Clovis à l abbaye Saint- Pierre-et-Saint-Paul de Paris, que les comtes d Anjou en

47 I73 tinrent l advouerie en fief de la Couronne jusqu à Geoffroy Martel, etc. Le grès que la tradition désigne sous le nom ingénieux et pittoresque de queusse de Gargantua, est un de ces menhirs ou pierres levées que les populations dites préhistoriques érigeaient partout en témoignage. Le soc de la charrue, en soulevant les glèbes des champs environnants, au Buisson Saint-Martin, etc., exhume de temps en temps des instruments en silex blanc ou enrubanné : marteaux, haches, ciseaux, avec creux de gouge polis pour arrêter les pouces, grattoirs.

48 I74 En face, au cimetière, une belle croix en fer forgé, percé et contourné en rinceaux que terminent des feuilles et des bouquets, du XII e ou XIII e siècle, se dresse, témoin sacré du passé et gage de la résurrection. A gauche, avant d arriver à l église et «vis-à-vis la porte «d entrée, qu on appelle la Porte de la Ville,» dit Carlier, «on aperçoit une large butte haute de cinq à six pieds dans «laquelle on a trouvé en I755 les ossements de trois grands «corps rangés de suite, la tête tournée vers la grande pierre «[menhir] et les pieds vers l orient.» Je ne puis saluer ces reliques de nos premiers devanciers sur ce sol sans me rappeler cette remarque si juste de M. de Nadaillac : «Rien «dans la vieille histoire de l humanité n offre un intérêt «plus considérable que ces monuments à la fois d une «rude grandeur et d une mystérieuse simplicité.» L église porte l empreinte de plusieurs époques : le portail en saillie avec les rinceaux et les lions fantaisistes de ses chapiteaux, et son cordon de belles feuilles d acanthe, me paraît le reste de l édifice primitif en croix du XII e siècle ; le chœur carré, qu un fenestrage en triplet éclaire comme à Ver, et le clocher en batière qui monte du transsept méridional, sentent le beau XIII e ; les autres parties de l édifice sont des retouches du XVI e. Une pierre tombale d «Anne «Jugniaux, femme de Pierre Olin, procureur et recepveur «de Messires les religieux abbé et couvent Sainte-Geneviève «de Paris (I57I)» rappelle que la seigneurie de Borest appartenait à la célèbre abbaye. Une statue de Notre-Dame de Pitié du XVI e occupe le tympan. L hôtel seigneurial, aujourd hui ferme, dite du Prieuré ou encore de Sainte-Geneviève, présente à l archéologue et à l historien plus d un sujet d études. Ce sont : un débris de

49 I75 chapelle et un clocher marqué des caractères très archaïques du XI e siècle finissant; une prison en contrebas bâtie sur plan carré de 4 m 6o de côtés, avec une fenêtre unique, bassefosse et latrines, du XII e ou XIII e siècle, et conservant encore des dessins et lettres en creux : Christ en croix, prêtre bénissant, têtes couvertes de résilles, truelles, fleurs de lys, meneaux de fenêtres du XIV e ou XV e, et ce texte : LI EMEBEN, que les détenus ont gravés sur ses murs, comme à la Tour du Prisonnier, à Gisors; une belle façade de la même époque, avec tourelles d angle, Afforty nous a conservé la liste des prieurs de Borest. Borest a fourni à mes fiches archéologiques ces noms de seigneurs: Gui et Simon, son frère, maîtres du Temple; Etienne et Evrard, son fils, bienfaiteurs de l abbaye du Parcaux-Dames (I223); Eudes, fils d Evrard (I227); Philippe, marié à Pétronille du Chesne ; Eustache et Jean, son fils (I270), etc. L on connaît l amende honorable rude et humiliante que

50 I76 les manants ou habitants de Borest furent obligés de faire devant le portail de Notre-Dame de Senlis (c était en II79), pour avoir comblé des fossés de limites du Chapitre.

51 II DE SENLIS A BARBERY, MONTÉPILLOY, FRESNOY, LE LUAT, TRUMILLY, RULLY, ETC. Une première halte est Barbery, dont nos chartes font mention dès I060 : Barberiacus, et II24 : Terra de Barbaria. Quelle est la raison étymologique de ce vocable étrange? Je ne puis taire un litige dont Barbery fut l occasion en II43 : «Qu il soit connu de tous, présents et à venir, «que l Eglise du bienheureux Nicolas [d Acy] de Senlis «tenait par l aumône de dame Agnès et de son mari «appelé Jean, à côté de la villa [métairie] qui est dite «Barbery, une culture et terre qui appartint à Eudes dit «Percebot. Cette culture et terre fut réclamée par Eudes dit «Percebot, neveu d Eudes, qui persécuta à ce point l Eglise «de S. Nicolas, qu il encourut l excommunication. Enfin «Eudes et les moines de l Eglise susdite, en présence de «dame Adèle Reine et de seigneur Mathieu [de Mont- «morency] son mari, sous la domination desquels était lors «la terre en litige, prirent rendez-vous, etc. 1». 1 Preuves de l Histoire de Montmorency. Livre II. 12

52 i78 Barbery a doté de son nom toute une lignée de seigneurs de jadis : Pierre, dit Maillart, chevalier (I234); Jean, fils de Clers de Baerne [Boasne] (I224); Pierre (I287); Philippe, chevalier, seigneur de Plailly par sa femme, et beau-frère de l évêque de Senlis; Guy de Plailly, Jean et Pierre ses enfants (I308) 1... Vanité des choses humaines! Ces preux dont les cors éveillaient le silence de nos forêts d Halatte, un manuscrit poudreux seul a sauvé leur souvenir! L église, laquelle a été dédiée de nouveau par le ligueur Guillaume Rose, le I8 mai I586, n offre guère à l archéologue que quelques arcs et chapiteaux maltraités des débuts du XII e siècle, et les débris à peu près illisibles des pierres tombales de Nicolas Malice, curé de «céans (-I677)», de Michel Thibault, laboureur. L édifice a été récemment restauré et décoré par la générosité pieuse de plusieurs notables «quorum Deus nomina novit», pour employer une expression du Moyen-Age. Plus d une fois l on m a cité parmi les curés de Barbery, le nom d un abbé Bullot, grand-oncle des Queste-Roland, lequel aurait laissé la réputation d une haute piété. Deux fiefs méritent davantage d être signalés : la Haulte- Maison et la ferme de Montmartre. Le premier appartenait jadis aux Sains, seigneurs de Marigny ou Margny sur le Matz et baillis de Senlis : «Noble homme», dit une Déclaration de fiefz de Notre-Dame de I522, «noble homme Jehan «de Sains, chevalier, bailly et cappitaine de Senlis, ou lieu «de messire Waleran de Sains, son père, messire Giles de «Saint-Simon, son père grant, et par avant Raoulin Sebart, «pour sa ferme appelée la haulte maison, etc.». La ferme de Montmartre est ainsi appelée parce que les 1 Un Pierre Maillard, chanoine de Senlis (1324), avait un écu au sautoir... (Sceaux de l Artois et de la Picardie, par DEMAY, n 2478.)

53 I79 religieuses de Montmartre la tenaient avec la seigneurie du lieu, de la libéralité d'alix ou Adélaïde de Savoie, veuve de Louis-le-Gros. Le curieux trouvera encore à la grange pignons, contreforts, piliers en bois et fermes du XIII e siècle. L'on rencontre quelquefois dans la plaine, à la mare aux Oyes surtout, quelques silex taillés : percuteurs, haches, affutoirs, poinçons... La culture, l élevage, la distillerie, etc., sont représentés avec honneur par les Boucher, les Roland, et la fabrique importante que dirige M. Lallouette. Voyez-vous par delà les champs que traversent mélanco- liquement les gros bœufs aux narines fumantes, ces restes de courtines et de tours éventrées qui continuent de dresser leurs fières assises au sommet de ce monticule hérissé d'arbustes? C est Montépilloy, Mons expeliericus (vers I075), Mons spiculatorius (II82), Mont-Espilloüer, etc., de spicula, splicla, dit Carlier, hauteurs fortifiées, Mons speculatorum (I2II), etc. Les plus anciens seigneurs de Montépilloy sont les Bouteillers 1, auxquels ont succédé les d Orgemont, les Lorris et les Montmorency. Ce qui a survécu du château-fort atteste un ouvrage du XII e siècle avec chemise et étagement supérieur ajoutés au XIV e siècle par le grand bâtisseur Louis d Orléans, et emploi savant des progrès qu avait faits l art de la fortification. «A peine», dit avec une ironie légitime Viollet-le-Duc 2, «à peine si les caractères effacés de notre siècle nous per- «mettent de comprendre la vie en temps de guerre, d un Gaucher... 1 En 1277, un Pierre de Montépilloy, marié à Marguerite..., avait pour fils 2 Dictionnaire d architecture, IX, page 130.

54 I8o «seigneur possesseur de fiefs considérables et d une belle «et grande habitation seigneuriale; mais combien nous «sommes loin de nous représenter exactement l énergie «morale et physique de ces châtelains possesseurs de forte- «resses peu étendues et dans lesquelles cependant ils «n hésitaient pas, au besoin, à se défendre contre des «adversaires dix fois plus puissants qu eux...» Mais je renvoie au maître, qui analyse minutieusement et explique par des plans et des coupes le donjon et la tour de Montépilloy. Fossé ; enceinte de médiocre étendue ; entrée défendue par deux tours semi-cylindriques ; murailles d enceinte d un bel appareil ; donjon carré avec tour de 45 mètres de hauteur. Cette tour, surtout, est d un très grand intérêt. Elle était entourée elle-même d une sorte de fossé et d une chemise qui ne permettait d y accéder que du côté de la cour, par une poterne unique haut placée, avec passerelle de bois, trappe, herse, et ses trois étages étaient desservis par des escaliers qui glissaient dans l épaisseur du mur. Au sommet, les hourds et les arcades qui permettaient de passer sur ces hourds, furent remplacés, au XIV e siècle, par une plate-forme plus élevée, avec crénelage et machicoulis. Louis d Orléans, seigneur du Valois, voulait que ses châteaux pussent correspondre par signaux, Montépilloy, Crépy, Béthisy, Vez et Pierrefonds. Montépilloy, après maintes vicissitudes de gloires et de revers, fut démantelé, après l arrivée d Henri IV à Paris. Aujourd hui, une ferme vit au milieu de ces ruines encore majestueuses de la féodalité; les bœufs mugissent où Jean de Chabannes, comte de Dammartin, jetait son cri de guerre. «Il y a», dit l Ecclésiaste, «temps de guerre et «temps de paix!»

55 I8I L église, d abord chapelle du prieuré, était desservie par un chapitre de chanoines réguliers que Gui IV le Bouteiller et sa femme, Elisabeth de Trie, avaient fondé en II89, pour être réuni bientôt (I209) à l abbaye d Hérivaux. C est un édifice d un style très fin, du XIII e siècle, avec voûte de la fin du XIV e. Noter la porte à trois paires de colonnettes et tympan trilobé; le clocher en forme de simple mur exhaussé, et surtout la frise bourguignonne qui simule des feuillets disposés en zigzags ou en demi-ronds. L on sait «comment le Roy Charles de France et le duc «de Bethfort et leurs puissances [armées] se rencontrèrent «l un l autre le I5 août I429, vers le mont Espilloy 1», les troupes de Charles VIII couvrant le chemin de Crépy à Nanteuil, et les Anglais de Bedfort occupant avec une prudence calculée les hauteurs de Montépilloy et adossant leurs lignes de réserve à la Nonette et à l étang de La Victoire, dont le nom leur semblait de magique et favorable augure. Les historiens racontent que la sainte Pucelle alla frapper de son étendard les retranchements des Anglais, et que la mêlée des archers du roi que commandait Graville, et des Picards du duc, trois cents environ contre autant, fut si furieuse que la moitié périt frappée dans l action ou abattue dans l excès de la lassitude. La Barte mentionne, dans son livre des Arts industriels, un «Ernoul de Montespillouer, orfèvre», à la date de I3I6. Suivons la crête des collines mollement ondulées où se succèdent Boasne, Ducy, Fresnoy-le-Luat, le Luat et Auger- Saint-Vincent. 1 MONSTRELET qui orthographie ainsi : «assez près du mont Dalles a une «ville nommée le Bar».

56 182 Boasne, s appelle, dans les vieux titres, Baerne ( ): «Gérard, du moustier», c est-à-dire de l église Saint-Etienne «de Baerne (1258); Clair de Baerne, dit de Barbery, et «Marguerite, sa femme (1270); Pierre, dit Cocherel, cheva- «lier, et Adeline, sa femme, de Baerne(i274); Jean, Arnould, «Froger, Geoffroy et N, mariée à Jean, concierge du château «de Pont, enfants de Clair (1277) 1». Ducy ramène à la mémoire Adam de Ducy, «clers», c est-à-dire chancelier «le roi de Sezille [Sicile] et évêque «élu de Cosenza en Calabre, lequel s est hâté avant 1298, «sitôt la canonization de saint Louis, de fonder à Ducy «même une chapelle ou oratoire en son honneur,» et Thibaut, son neveu, archidiacre de Noyon (1300). L évêque Guy de Plailly, dans sa charte d approbation, c était en 1304, fournit une énumération intéressante des conditions que réclame eette fondation : résidence du curé, missel romain, calice d argent... L église actuelle, sous le vocable de saint Maurice, est veuve de tout caractère architectural. Une châsse, néanmoins, contient encore des reliques de saint Maurice et de saint Louis. Mes fiches mentionnent la pierre aux plaids (1488) : d où lui vient cette appellation? Des travaux de voirie ont mis à découvert, il y a quelques années, à Ducy, dans les sables du terrain tertiaire, des ossements fossiles d ophidiens, de tortues, de crocodiles, d une très grande espèce de lophiodon (pachiderme), de paleoplotherium minus (pachiderme), etc. 1 Voir Bibliothèque Nationale, Cabinet des Estampes, Topographie de la France, tome IV : vues du château de Boasne.

57 I83 Fresnoy, Fresnoe, Fresneel (II92). Cette date amène le nom d une Ermentrude, dame d Oger et de Fresneel. La liste des nobles de la châtellenie de Senlis sous Philippe-Auguste (I200) comprend un «Flamanius de Frenoe». Douet d Arcq mentionne un Pierre de Fresnoy (I266) : au sautoir brisé d un lambel de cinq pendants. L Inventaire de la Collection des Sceaux de Clairambault indique parmi les noms du Bailliage celui de Pierre de Fresnoy, dont le sceau à demi rompu laisse encore lire, autour d un écu au sautoir chargé de cinq coquilles : S PIE..E DE FR..IT ESC... (I389). A son tour, de Guilhermy a relevé à Montmorency l ins- cription et le dessin de la pierre tombale de Messire Jean David, chanoine de Montmorency et curé de Crouy et de Fresnoy-le-Luat (I536). Mes lecteurs plus curieux trouve- ront dans Afforty la liste des seigneurs du lieu : Charles de Capendu, vicomte de Boursonne, maistre des eaux et forêts du duché de Valois (I660), etc. M. Hervaux exploite avec activité une féculerie de pommes de terre et, le dirai-je? a pour les archéologues des sollicitudes délicates dont je lui suis particulièrement reconnaissant. Entrons à l église, après avoir regardé ce clocher du XIII e siècle 1 et les retouches qu il a dû subir au XVI e. Une sorte de cordon formée de feuilles de plantain alignées, reçoit la retombée d arcs brisés dont le profil indique le XIII e siècle. Statues de la Vierge, de saint Martin «en cavalier». Pierre tombale de (?) Louis de Garges : «Cy gist noble «homme Louis [de Garges], en son vivant escuyer de... «seigneur de (?) Néri et de Montagny, homme d armes de 1 «Flèche octogone», dit Graves, «telles qu on les faisait à la fin du «XV e siècle».

58 I84 «la compaignye monseigneur de Vendosme, lequel «trespassa [le] vintième jour de l an de... mil v c trente «deulx.» [D azur] au lion [d or.] Autre pierre tombale de «César de la Mire de Douazac, «seigneur du dit lieu (4 janvier I757), écuyer, mestre «de camp de cavalerie, chevalier de l ordre militaire de «Saint-Louis, [faite] par les soins de Dame Ma..., dame «des Fiefs de Fresnoy, Duvy...» De Fresnoy au Luat, lupi saltus, disent les étymologistes, la distance est courte. Il n est demeuré de l église que les transsept et chœur du XV e siècle. Voici quelques richesses plus ou moins artistiques que l on y notera : Statue de la Vierge soutenant un livre dont l Enfant-Dieu retourne vivement les feuillets, œuvre naïve et un peu matérielle, du début du XVI e siècle; le fauteuil en pliant, sur lequel la Vierge est assise, soutient un écu d imagination de..., burellé de quatorze fasces de... et d or à un écusson d or au chef de gueules; statues de saint Jean l Evangéliste, patron de l église, avec sa caractéristique, une coupe de laquelle s échappe un serpent, symbole du poison, et de saint Jacques, XVI e siècle; restes d un retable peint représentant le curé, Hubert de Laulnoy (I539) agenouillé devant son patron ; pierre tombale de Jacques de Grouches (I52I), d une maison de Picardie, avec ses armoiries : d or à trois fasces de gueules, et celles de sa femme : parti, à

59 I85 senestre de... à deux bandes...; autre pierre tombale de Henri de Grouches (I570), chevalier, seigneur de Gribouval, marié à Claude Girard, laquelle était fille de Jean Girard, seigneur de Basoges et de Valentine L Orfèvre. Débris au presbytère d un monument funèbre du marquis et de la marquise de Cérisaie. Le Luat rappelle Jean de Luath, chevalier, lequel a pour fils Gui et Albéric Queux «cocus» (I206); Pierre «dou «Luat» (I236); les d Aoust, derniers seigneurs de l endroit, et un personnage dont les Mémoires de la Ligue disent à la date du 20 mars I599 : «Du Luat avoit fait ung discours «au Roy intitulé le Confident qu il avoit fait imprimer par «M. Patisson où il y avoit dedans quelque trait contre la «maison du Connestable.» Auger-Saint-Vincent, Otgerius (945), Ogerus (I236), Oger, etc., doit son appellation, dit Carlier, à Oger 1 de Chavercy, lequel, après maints traits prodigieux de bravoure et de faste, se cacha sous l habit religieux à Saint-Faron de Meaux : «Militis Ogerii conversio digna videri,» dit Gabriel Simonis dans ses Voyages. Il suffira de citer les noms de Thibaud d Oger (II82), d Ermentrude, dame d Oger et de Fresnoy-le-Luat (II92), de Jean, chevalier, qui épousa une Marie de Versigny (I236), de Simon et Agnès, sa femme (I252), d Aalis, dame d Oger (I265), de Philippe (I279), etc. L édifice de l église était composé primordialement (première moitié du XII e siècle) d une nef et d un chœur carré avec clocher central. Il fut augmenté de bonne heure, au 1 M. de Blavignac a noté dans son Histoire de l Architecture sacrée... dans les anciens Evêchés de Genève, etc., que le nom Auger, Oger, Ogier signifie défenseur ou défendant, que la femme du légendaire Oger, veuve de Charles-le-Chauve et mère de Louis d Outremer, avait nom Ogive.

60 I86 midi, d une chapelle parallèle au chœur et éclairée avec surabondance par trois baies inférieures et un triplet que circonscrit un arc à têtes de diamant (XIII e siècle au plus tard). Enfin il reçut au XVII e siècle une seconde nef. Noter la façade d un caractère grave et noble ; le clocher du XII e, retouché au XVII e, avec ses faces ouvertes de deux baies plein-cintre géminées et son cordon étrange dont la découpure en triangles ou en endentures qui rappelle Saint- Vaast de La Ferté-Milon, les Templiers de Laon, l'orfèvrerie mérovingienne..., est soutenue par des têtes grimaçantes; des chapiteaux à feuillages enroulés et à grotesques qui rappellent quelque Taranis ou dieu à la roue du paganisme; une belle statue de la Vierge du XIV e siècle avec fleurs de lys sculptées en réserve et verroteries incrustées aux galons du vêtement, reléguée par je ne sais quelle injustice, audessus de la porte; quelques vestiges d antique coloration; deux bustes-reliquaires de sainte Claire dont le bois est recouvert d une toilette collée et peinte; et un Ecce homo du XVI e siècle, souvenirs du Parc-aux-Dames. Auger était le centre d une confrérie de Saint-Caprais, «martyr et premier évêque d Agen.» L on y distribuait son image «gravée par Humblot à Paris par les soins de «Messire Jean Didier prêtre, curé d Auger-Saint-Vincent, «en I754». Le saint y est représenté dans une série de scènes, en évêque, bénissant une femme agenouillée [Sainte Foi], lisant dans la solitude, encourageant ses disciples au martyre, assommé au milieu d eux à coups de maillet. Auger attirait souvent, par les séductions de la chasse, les comtes de Valois, lorsqu ils résidaient à Crépy. Charles, fils de Philippe-le-Bel, entre autres, a daté d Auger, le I4 novembre I309, une charte concernant les usages et pâturages des habitants d Haramont dans la forêt de Retz.

61 I87 Ormoy-Villers, Ulmetum, Ormeium in medio campi, Ormoy emmi les Champs..., ne montre pas à son église d autres détails archéologiques que ceux-ci : arc triomphal du XII e siècle; fonts du XIV e, formés d une cuve hexagonale, dont les faces sont ornées d une sorte d arcature trilobée; Vierge de la même époque, présentant à l Enfant-Dieu une branche de raisin dont il mange une grappe; blason carré en dallage, à côté de la sacristie; et pierres tombales datées de I639 et ainsi armoriées : parti au I er et 4 e de... échiqueté de... à une étoile à six raiz de... au canton senestre qui est de... et au 2 e et 3 e de.., à trois bandes de... au chef de... Ormoy évoque les noms de Pierre d Ormoy (I247); d Agnès, dont Gaignières nous a conservé la représentation d après une dalle funéraire de Châalis (I274); de «Jean d Our- «moy, chevaliers, ayant un lyon en «l escusson (I277)» ; de Gilles, sires d Ourmoy (I290); de Colard (I358), qui vit les torches des Jacques semer l incendie dans son château ; de Jean de la Fontaine, qui hérita de la seigneurie par Jeanne d Artennes, petitefille de Colard ; des Minthi et des Garges «famille illustre et très ancienne dans le Valois»... (?) qui portait «d or «au lion rampant armé et lampassé de gueules». Derrière Ormoy s étend une pittoresque ceinture de bois, où les sapins surtout détachent leurs fûts rigides du

62 milieu des sables dorés et des amoncellements de grès aux formes étranges. L un de ces grès s appelle la Pierre Coq; un autre, sur la grande route de Nanteuil, la Pierre glissoire, parce que c était un usage très antique de se laisser glisser ramassé sur soi-même, le long de sa rampe, selon un abus grotesque que l on retrouvait à Attichy, à la Pierre Clouise, près de Villers-Cotterêts, à Bucy-le-Long. Que faut-il penser de ces pierres et des rites étranges qui les rendent encore «célèbres»? Il est peut-être imprudent de transformer, à la suite de Graves, tous les grès considérables, comme la Pierre Coq, la Pierre Frite, près de Trumilly, la Pierre Sortière, près de Rouville, le Grès de Saint-Lucien, à Caisne, la Pierre Saint-Vaast, près de Cuvergnon, en autant de menhirs. Ces pierres, à mon humble avis, ne présentent aucune trace de travail humain. Il est bien entendu cependant qu un grès, même naturel, spontané, respecté complètement dans sa place et dans sa forme, a pu comme les arbres creux, servir d objet à un culte superstitieux des préhistoriques, des Gaulois ou des Francs. Maint concile ancien et saint Eloi sont là pour l attester; et les usages qui ont persisté jusqu à nos jours à plus d une de ces pierres, comme maintes traditions du Valois, de la Picardie, etc., sont des entêtements séculaires des peuples à retenir certaines formes d un très antique paganisme. Tout près était l abbaye cistercienne de Notre-Dame du Parc ou du Parc-aux-Dames, dont la fondation est due à la comtesse Eléonore de Valois (I205) et à la générosité de Philippe-Auguste, qui, «à ses prières, fit cession du parc «de Thruilla ou de Bouville.» L abbaye rencontra plus d un bienfaiteur illustre, la reine Blanche, saint Louis qui l honora de sa visite, Isabelle, sa sœur. Le Valois Royal de Muldrac et Afforty qui est une

63 I89 mine de documents, nous ont conservé : Un extrait de l obituaire du Parc-aux-Dames; la description du sceau de sœur Eustochie (I28I) : une dame debout tenant des deux mains sur la poitrine un livre fermé, et du contre-scel, qui est de l abbaye : un arbre [parc] accosté de deux cerfs ou daims; une liste des abbesses qui fait passer les noms les plus illustres du pays, Acy, Clermont d Amboise, Vieuxpont, Fouquet, Médavy, le Pelletier, Mornay, Saillant; les fléaux inséparables des guerres et une révolte intérieure qui ne fut apaisée qu à coups d excommunication. Trumilly, Tremilli villa (I060), Tremelliacus (II82). Église de la première moitié du XII e siècle et du XIII e, avec portail à bâtons rompus dont l alternance forme bossettes, comme à Saint-Vaast-de-Longmont. Trumilly est un document architectural très important. Outre la beauté délicate de sa sculpture, l on y saisit sur le vif le greffage qui s accomplit avec une sorte d ambition hâtive, dans notre région, de l art montant et mystique du XIII e siècle, sur les formes lourdes et trapues du roman telles qu on les trouve encore à Rocquemont. La nef était primitivement, comme à Rocquemont, couverte en bois; puis, vers I260 1, l addition de trois colonnettes en applique et d arcs-boutants dissimulés dans les combles des bas-côtés, permit de suspendre plus haut une voûte en pierre; les basses-nefs cessèrent d être une sorte d appentis ou de couloir avec plafond incliné en charpente et des supports engagés reçurent les retombées d arcs diagonaux aux profils robustes; le clocher aujourd hui 1 Graves a regardé trop à la hâte : «Les corniches du chœur sont composées «de moulures qui semblent représenter une série de nœuds de rubans à bouts «pendants. Toute la construction à ogives appartient au XIV e siècle.»

64 I90 défiguré par des réparations dénuées de style (I780), montre ça et là des débris qui attestent une pyramide en pierres, couverte d imbri- cations et flanquée à ses angles de pyramidions ou cornes comme nos pays en ont gardé, à Auger-Saint- Vincent, à Chamant. L on notera à l intérieur : une Vierge assise en bois du XIII e ou XIV e siècle 1 ; une statue étendue dans une niche et difficile à nommer (même époque); une pierre tombale d un faire brutal, où on lit, autour d un dessin mala- droit, ces vers léonins étranges : «Hic cinerescit eques Maria : potens Deus, eques «Hanc sacris cuneis ; fac societur eis. «Ici devient cendre l écuyer Marie : puissant Dieu, égale-la «aux sacrés escadrons; fais qu elle leur soit associée», jeu de mots sur le nom de famille de la noble défunte, ou indication de je ne sais quelle charge honorifique ; des fonts baptismaux, fort beaux, qui ramènent, mais plus élégam- ment, ceux de Glaignes : la cuve hémisphérique est chargée de pampres et de vignes où grimpent en becquetant des oiseaux, et soutenue par un pédoncule massif et des colonnettes du XIII e siècle; des bénitiers de la même époque ; une clef de voûte qui montre le bélier symbolique ; une façon de croix de commémoration formant un cadre en saillie sur les colonnettes, selon un procédé fort habile que l on retrouve à Etampes ; et un groupe en bois sculpté du XVI e siècle. 1 Ces statues de la Vierge assises sont très rares et antérieures au XIV e siècle. Je signalerai celles du porche de Noyon : XII e ou débuts du XIII e.

65 I9I Si l on a la passion archéologique de grimper dans les combles, l on trouvera profit à étudier les modillons de la nef primitive et les petites baies que recouvrent aujourd hui les colonnes appliquées de la nef. «La cloche, du XVI e siècle», dit l abbé Texier dans son Dictionnaire d Orfèvrerie, «est ornée de la représentation de «Jésus en croix, que Marie et Jean escortent, et de très «délicates guirlandes : c est une œuvre de Jacque (I54I).» Bref, Trumilly, à cause des remaniements que l on y surprend au vif, me rappelle ce jugement de Dussieux, dans son livre les Artistes français à l étranger : «C est dans nos «pays qu est née l architecture dite gothique, d un roman «délicat, sage, transitionnel, qui menait doucement d un «style à un autre.»

66 I92 De mes fiches : «Arrêt», dans les Olim, «arrêt d u «Parlement ordonnant à demoiselle Aglantine de Bonneuil «et à Jean de Merincourt, son mari, écuyer, d accorder «l asseurement», c est-à-dire une promesse de paix, «à «Philippot de Trumilly, écuyer»; Jean d Araine, seigneur de Drucy et de Trumilly (I539); Mallet, dernier seigneur. Là-bas à droite, et au bord du petit plateau qui couronne le mont Cornon, un menhir, nommé la Pierre Fritte, décrivait, au rapport des anciens, en pivotant avec lenteur et mystère sur sa base, un tour complet chaque année, et était un lieu d apparitions singulières. Chavercy. Le château de Chavercy, qui dressait jadis, au lieu dit la Gorge Saint-Benoît, les grandes formes de deux tours, au sommet de ce mamelon hérissé de bois, n est plus qu un souvenir. Je renvoye à Carlier et à Graves le lecteur qui voudra connaître l assiette militaire de cette forteresse ; les trésors, la vie dramatique et la sépulture du légendaire Oger le Danois ; les seigneurs de Chavercy, lesquels portaient aux combats un écu échiqueté 1, les de Ver, les d Orgemont, les Montmorency et les Condé ; Jean de Ver, «homme», dit Carlier, «d une bonne foi simple et «crédule, bon citoyen, bon ami, mais mauvais politique», se laissant enlever la place par une ruse de Dom Sanche de Garcia, en I358 ; le fief de Chavercy à Senlis, etc., etc. La ferme dont voici à gauche, au fond d une vaste cour, l imposante façade du XVI e siècle, est Huleu, Hue-Leu (I304), lupus ululans, dit Carlier, qui voit du loup un peu partout, à Damleu, damnum lupi, aux Eluats, lupi saltus, à Pisseleu, 1 Le Nécrologe de Saint-Rieul de Senlis mentionne «Nivelon de Chavercy, «chevalier», fils de Pierre.

67 DONJON DE MONTÉPILLOY

68 I93 pejor lupus, etc. Gare aux étymologies! Quoi qu il en soit de ces recherches d esprit, le manoir de Huleu mérite une halte pour la décoration élégante de sa façade et ses deux cheminées. Rully, Rulliacus, vient, dit Carlier, qui n est pas de foi, de Reguliacus, Regulus, le premier apôtre et évêque de Senlis. La mare de Rully ramène le souvenir de la légende des grenouilles qui cessèrent leurs coassements sur l ordre de saint Rieul 1. Une seule, d après la tradition, aurait gardé le droit de faire entendre désormais le parler de la corporation. Est-ce de saint Rieul que veut parler saint Ambroise dans son Livre des Vierges, lorsqu il rapporte d un évêque qu il fit taire les grenouilles qui interrompaient ses prédications? Saint Ambroise, on le sait, était né à Trèves, pendant que son père était préfet des Gaules. L église de Rully est d un intérêt considérable. Voici les époques diverses qui l ont marquée de leur empreinte : (a) Au XI e siècle ou aux premières années du siècle suivant appartient la masse barlongue du clocher, lequel montre à son double étage des colonnettes d un style particulièrement archaïque, fûts à pans, torses, cannelés, chevronnés, losangés; chapiteaux à feuilles cordiformes qui ressemblent au lotus; des claveaux couverts de tailles en zigzags et séparés par des joints épais. (b) La première moitié du XII e siècle, outre qu elle a continué le clocher, bandeaux de 1 Je ne puis résister à la tentation d insérer ici un passage piquant d un ouvrage de Vigenere, intitulé : les Images ou Tableaux de Platte. Après avoir analysé sans pitié les sentiments plus que défavorables que Platon exprime sans cesse contre l engeance immortelle, hélas! des sophistes, Vigenere ajoute : «Quelques autres les ont encore figurez par les grenoilles comme pleins de «criailleries aiguës, importunes et envieuses, sans aucun sens ni intelligence, a «quoy l on puisse prendre pied,» etc. I3

69 I94 trous carrés et de feuilles d acanthe, archivoltes des baies à bâtons brisés, a appliqué à la façade le petit portail en

70 I95 saillie selon un système ingénieux et élégant que nos architectes de cette époque employaient fréquemment pour encadrer leurs portes de redents et de voussures, sans affaiblir le mur. (c) Le siècle suivant a élevé le transsept, le chœur et la pyramide du clocher avec ses tourelles d angle d un style très singulier. Tous ces détails sont dignes d un regard prolongé de l archéologue et de l artiste : «ren- «contre très rare «de trois arcades «accouplées sur «les côtés du clo- «cher 1»; beauté décorative des palmettes où la lumière et les ombres forment d habiles oppositions ; clef de voûte ; tympan de porte aujourd hui bouchée au transsept du nord (XIII e siècle); larmiers bourguignons qui, comme ceux de Montépilloy, de Plailly, sentent l influence de Cîteaux; restes de peinture qui consistent en arabesques ou en un fond jaunâtre que coupent en imitation d appareil 1 Comme à Nogent-les-Vierges, Nouvion-le-Vineux, près de Laon (Eug. Lefèvre-Pontalis : L Architecture religieuse dans l ancien Diocèse de Soissons aux XI e et XII e siècles).

71 I96 de pierre un trait blanc relevé dans le milieu de sa largeur par un filet rouge. Parmi les pierres tombales, plusieurs sont d un dessin remarquable. Ce sont des croix fleuronnées de la seconde moitié du XIII e siècle ou du XIV e siècle; une belle et très aristocratique représentation de... de Rully, XIV e siècle, avec armoirie représentant trois têtes de lions 2 et i. Item de Charles Fieffé, laquelle porte cette inscription : «Cy dessoubz gisent les corps «d honorable personne Charles «Fieffé... de Bucy, Rully et «Chamissy et de M me [Elisa- «beth...] de Paris, lequel de- «cedda jeuddi 4 may et «Elisabeth deceddé » Item de Poicttevin, marchand laboureur. J insiste sur cette dernière œuvre d art pour montrer à quelle science du dessin et habileté de main étaient parvenus les tombiers de nos pays. La tête du chef de la famille, qui semblerait un portrait, trahit une âme énergique et l habitude de la réflexion. Le vêtement, blouse (sayon) avec ceinture de cuir, collet en poils, culotte courte, lui va à ravir; la femme avait, autant que l usure

72 I97 permet encore de le découvrir, la figure très douce et égrène un long chapelet; les enfants, au nombre de huit, sont serrés autour de leurs parents. L un, tout petit, est encapuchonné et terminé en bas en une sorte de chrysalide : que signifie cette singularité? probablement que l enfant n était point né viable ou mourut très jeune. Aux angles de la pierre, symboles des Evangélistes. A citer aussi la chaire, style Louis XIII, type sans prétention dont la composition sage est relevée par des sculptures bien réparties. Le nom de Rully fut porté au XIII e siècle et aux siècles suivants par plus d un grand seigneur ou illustration : Pierre, qui laissa veuve une Aalis ou Alix (1223), avec Jean, Pierre et Adelina; Ala, abbesse du Parc-aux-Dames (1288); Jacques, abbé de La Victoire; Regnaud l aîné, lieutenantgénéral du bailli Guillaume Gormond; Arnould, son frère, et Regnaud, son fils ; Henri ; Jean, fils d Henri ; Jacques, seigneur de Pontarmé, président du Parlement, et Philippe, son frère, doyen de Meaux et trésorier de la Sainte Chapelle de Paris ; Jacques, chevalier (1522), etc. Les Rully portaient de sable chargé de six coquilles d argent, trois en chef, posées en fasce, et trois en

73 198 pointe, 2 et i, et étaient alliés aux L Orfèvre, aux des Essarts. Quant à la seigneurie de Rully, nous la rencontrons, en 1202, entre les mains de Conon de Béthune, lequel affranchit les hommes de Rully et de Chamicy ; du roi Philippe- Auguste ; des Bouteillers, Guy de Senlis ayant cédé au roi en échange «ce qui lui estoit eschu en la comté de Cler- «mont, en exceptant toutefois ce que Conon en avoit donné «auparavant à Enguerrand, chanoine de Laon» ; et des prieurs de Bray. Conon ou Quenes de Béthune n est pas une figure insignifiante dans l histoire de France. Né vers le milieu du XII e siècle, d une famille illustre de l Artois, il paraît à la Cour à l époque du mariage de Philippe-Auguste avec Isabelle de Hainaut; joue un rôle important aux 3 e et 4 e croisades, surtout comme «bons chevaliers, et sages «[diplomate] et bien emparlé», dit Villehardouin ; devient régent de l empire chrétien d Orient (1219 ou 1220), et a laissé, élève «des enfanche» de son parent Huon ou Hugues d Oissy, une dizaine de chansons d amour ou de guerre sainte qui suffisent à galant, satirique et martial. mettre en bonne place le trouveur «Sachies : chil sont trop honi ki n iront «S il n ont poverte o vieilleche o malage ; «Et chil ki sain et juene et riche sont, «Ne puent pas demorer sans hontage.» Après les exterminations des Jacques, un Raoul de Rully, apothicaire de Senlis, qui les avait soignés, obtint du roi des lettres de rémission. En 1445, le 26 juillet, un curé de Rully soulevait la menue gent de Senlis contre les officiers du roi et les élus, et amenait un conflit entre la justice royale et le chapitre de Notre-Dame.

74 Rue de Chamissy, dit Graves, ancienne prison seigneuriale. A la jonction des chemins de Rully et de Montépilloy, sarcophages. Une ferme entre Rully et Ducy, à l endroit appelé la Watte ou la Houatte, montrait jadis, dit Carlier, un reste de château que l on désignait sous le nom de grange Saint-Arnould. C est là que Philippe-Auguste et Philippe d Alsace se rencontrèrent (I283) pour terminer à l amiable leurs querelles sanglantes. C est entre Rully et Bray que l Aunette prend sa source, image de la vie par la variété des pays qu elle traverse et la confusion qu elle fait vite de ses eaux avec notre Nonette. Bray, apud Braium (978), in villa quæ dicitur Braio (982), est un endroit trop peu visité. L église en croix, dressée d une façon pittoresque sur un escarpement rocheux, n est point sans intérêt : chœur voûté en berceau, éclairé par trois baies en cintre ; deux paires de colonnes doubles du XIII e siècle soutiennent l entrée du transsept; autel de la même époque formé de deux colonnettes antérieures et d une tablette dont la tranche montre encore un reste de coloration naïve; piscine. Pierre tombale vulgaire de Messire Charles Tirlet, curé de Bray durant 4I ans «amy sincère, «vray parent, pasteur désintéressé» (-I755). Un monument d une très grande valeur architecturale, c est la chapelle du prieuré, aujourd hui grange, que Gui VI le Bouteiller fonda en I248, par son testament daté d Aigues- Mortes. Lorsque l illustre fondateur mourut de la peste, au siège de Damiette, en I249, le dessein qu il avait formé, n avait pas reçu sa pleine exécution, comme le prouve le

75 200 court différend qui survint entre ses héritiers et l abbaye de Saint-Victor les revenus ne permettant que six chanoines au lieu de douze; mais rien n empêche de croire que la chapelle ne fût déjà en cours de construction. Quoi qu il en soit, cette chapelle, bâtie sous la surveillance d Adam de Chambly, l un des exécuteurs du testament de Gui, est une merveille trop peu connue, de noble et digne élégance, pour ses proportions harmoniques, sa façade à quadrilobe et à antéfixe, ses détails, profils des arcs, chapiteaux à crochets feuillagés, supports formés de puissants bouquets, clefs de voûte qui laissent émerger de leurs pampres des têtes variées de rois et de moines. Noter aussi le procédé par lequel le plan polygonal du chœur reçoit un faîtage curviligne, grâce à un prolongement des modillons, qu on retrouve à Luzarches, à Monchy-Saint- Eloy, etc. ; la piscine du chœur ; les croix de consécration noir et rouge ; les restes du cloître et d une tour en échauguette. Vous rencontrerez dans une chapelle ou sacristie, au nord, la pierre tombale en marbre noir du prieur Jean Hardy de Gély, avec cette inscription : «D. O. M. Hic jacet F. Joannes Hardy de Gély, quondam «subprior ecclesiæ S. Victor. Paris, deinde Prior hujus loci. «Obiit die decima sexta Mensis Martii I762. Requiescat «in pace.» L écusson elliptique qui accompagne cette inscription, porte de... à huit rais d escarboucle. Afforty a consigné avec sa patience coutumière la liste des prieurs de Bray, depuis le premier, Raoul de Crécy, ou plutôt depuis I377. Est-ce à ce Bray que nous visitons, grâce à l obligeance des propriétaires et fermiers, M. Roche, qu il faut rattacher

76 20I le nom de Nicolas de Bray, l auteur des Gestes de Louis VIII, dédiés à Guillaume d Auvergne, évêque de Paris (I248), et le fournisseur du vers célèbre : «Catholicæ fidei validus defensor et ogis. «De la foi catholique défenseur robuste et ogive [arc nervé]?» J ai cité ailleurs Nicole de Bray (I3I5) lequel, avec Saince de Chaumont, reçoit de Louis X commission d aller «en la «baillie de Senlis»; Thomas de Bray, écuyer, lequel a un procès de chasse intéressant avec l abbaye de Châalis ; Jean de Bray, bailli de Senlis (I43I) ; Michel de Bray, (I5I4- I5I9) et Jacques de Bray, (I527-I568), architectes Senlisiens. M. le vicomte de Caix de Saint-Aymour a revendiqué pour notre prieuré un sceau charmant du XIII e ou XIV e siècle, que l on avait attribué à tort à Bray-sur-Seine. Il représente dans une bordure elliptique le début du martyre de saint Victor, alors que l empereur Dioclétien commande au bourreau de lui couper le pied qui avait renversé l idole.

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