APPRENDRE À PARLER ET
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- Marie Piché
- il y a 8 ans
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1 APPRENDRE À PARLER ET SAVOIR PARLER Corinne Gallet : enseignante ressource TSL
2 L IMPORTANCE DU LANGAGE Le langage est un outil de pensée Le langage est un outil de communication Le langage est un indicateur fort pour la suite de la scolarité Le langage est la clé des savoirs, le savoir des savoirs.
3 La capacité à exprimer correctement une pensée, un sentiment ou à raconter une histoire.
4 DÉVELOPPEMENT DU LANGAGE ORAL Il y a des aptitudes inscrites dans le code génétique sur lesquelles se développe un programme d acquisition. Mais cela nécessite un fonctionnement auditif, linguistique, affectif, psychologique adéquat. Les interactions avec l entourage, notamment la mère, jouent un rôle majeur. Donc l aptitude au langage est un trait génétique mais sa réalisation passe par un apprentissage culturel. 4
5 COMMENT SE MET EN PLACE LE LANGAGE? Il résulte d une imprégnation et d un conditionnement progressif qui s inscrivent dans le cerveau grâce à des voies d entrée : auditif, visuel, toucher, odorat, goût, kinesthésique. On constate des similitudes dans les étapes du développement langagier quelque soit la langue. Dans chaque langue, il y a un aspect phonologique, lexical, syntaxique, pragmatique.
6 MOI TARZAN, TOI JANE L enfant continue à progresser dans le langage alors qu il est compris : - Le rôle de l adulte dans la reformulation et des exigences implicites selon le développement sont importants - Les mécanismes généraux d imitation jouent à plein
7 ENSEIGNER LE LANGAGE L enfant apprend à parler par et pour la communication. Les interactions entre adulte et enfant génèrent toute une série d ajustement, malheureusement pour certains enfants «cet enseignement maternel» rapide n est pas suffisant. L adulte de l école doit donc proposer des situations interactives d apprentissage du langage
8 DEUX FACES DU LANGAGE La perception : on reçoit un message et on le comprend : versant compréhension qui demande des capacités spécifiques : écoute, vocabulaire, L émission : on produit le message : versant production qui demande des capacités spécifiques : mise en mots, articulation Chaque versant peut et doit, pour certains élèves, être travaillé de façon décrochée.
9 L ÉVOLUTION DU LANGAGE : REPÈRES À TRAVERS LES ÂGES
10 Connaître l évolution du langage permet d avoir des outils d évaluation et des objectifs d apprentissage réalisables.
11 PÉRIODE PRÉ-LINGUISTIQUE Il faut parler au bébé, le bain de langage est très important, la stimulation de la communication incontournable. - Les vocalises permettent de commencer à contrôler l appareil phonatoire : areu, modulation de la voix. - Le babillage sélectionne les sons de la langue maternelle, il imite les sons de son entourage : papa, tata, mama à 12 mois il a compris le lien entre le signifiant (mot) et le signifié (objet), le système phonologique est mis en place
12 PÉRIODE LINGUISTIQUE Vers 12 mois : Stade du mot-phrase Il comprend 100 à 150 mots Il montre des objets ou des parties du corps quand on les nomme Il comprend des consignes simples comme : dis au revoir Il emploie 30 à 50 mots La compréhension est bien supérieure à la production
13 Entre 18 et 24 mois : phrases de deux mots La production est très variable de 50 à 170 mots Vers deux ans il a 300 mots. Il exprime le genre et le nombre, l articulation est meilleure même s il y a des simplifications. Les lettres finales sont souvent omises, les «r». Il est capable d écouter une histoire de 3 minutes en situation duelle.
14 Entre 2 et 3 ans : développement du stock lexical C est l époque du parler bébé. Il y a de nombreuses déformations. Il utilise : les articles (un, une, des), des prépositions (bas, derrière, dessus), emploi du «je», début de conjugaison et de phrases de trois mots : ma a ve boi, papa a pati, mon papin est dessus le lit.
15 Vers 4/5 ans : période d explosion linguistique Les mots s organisent en phrases signifiantes. La grammaire est maîtrisée. Les phrases ont 6 mots, avec des relatives, complétives. Les pronoms personnels : je, tu, il, elle, ils, eux emploi du genre et du nombre, passé, présent, futur avec «va» prépositions : près de, sur, sous, avec Il joue à faire semblant, la fonction symbolique commence à se mettre en place.
16 UNE ÉTAPE IMPORTANTE Le passage du langage d action au langage d évocation : le langage est différé (ressemblance avec le langage écrit ) C est vers 4 ans que l on peut constater plus facilement les difficultés par rapport à la moyenne de la classe. 16
17 Entre 5 et 6 ans : le langage est maîtrisé il peut y avoir encore quelques déformations sur des mots difficiles : spectacle mais il sait répéter un faux mot de trois syllabes : (fotiké) il utilise des adverbes (dedans, toujours, tout de suite), des circonstancielles de cause (parce que), des notions de temps (hier, pendant) il utilise la conjugaison passé, présent, futur, conditionnel : on dirait que il peut faire des classifications
18 il peut expliquer des mots, en donner une définition sa conscience phonologique est affinée : il reconnaît et différencie des sons proches il est capable de donner son nom, son adresse il cherche à comprendre il raconte une histoire à partir d images, ou à partir d une écoute il est capable de trouver des absurdités dans une image
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20 Des critères d ordre syntaxique P. Boisseau Les pronoms PS MS GS je tu il elle ils elles + on nous vous
21 Des critères d ordre syntaxique P. Boisseau Les prépositions PS MS GS à de sur dans sous avec pour devant derrière avant après contre chez à côté au-dessus en bas autour au milieu à l intérieur entre à droite à gauche
22 DES ÉCARTS CONSIDÉRABLES Moi, j veux dire que quand on va aller chez pépé et mémé, j vais pouvoir faire du vélo parce qu i m ont dit qui zont acheté un vélo pour moi. Il est rouge avec un panier devant. Moi, i faire du vélo.
23 LA DIFFICULTÉ?
24 POUR TOUS LES ENFANTS? 60 à 65 % des enfants entre 3 et 5 ans n ont pas de problèmes de langage 20 à 25 % des enfants présentent un retard et de petites immaturités 10 % à 15 % présente une grande difficulté, voire un trouble.
25 POURQUOI REPERER? Tout trouble du langage aura des conséquences sur l apprentissage du langage écrit. Plus la difficulté est repérée tôt, et prise en charge, plus les chances de succès sont importantes. Fini le «ça va se débloquer»
26 QUAND S INQUIÉTER Quand à trois ans un enfant ne communique pas (langage, regard, gestes) Quand à 4 ans il est inintelligible, ne comprend pas les consignes simples Quand à 5 ans la prononciation est encore très difficile, les erreurs ne sont pas toujours les mêmes. La répétition n améliore rien.
27 COMMENT FAIRE LA DIFFÉRENCE? En notant les énoncés émis à partir d image et en comparant en cours d année s il y a des progrès. En situant l enfant par rapport à ses pairs. En étant très attentif au niveau de compréhension. C est la persistance qui est inquiétante.
28 QU ÉVALUER EN COMPRÉHENSION? Le vocabulaire : montre-moi, montre-nous classe les images La compréhension : des absurdes, des pronoms personnels, des inférences La syntaxe : lire une phrase et demander l image correspondante ou de ranger les images. Les couleurs : montre-moi, donne-moi le crayon rouge..
29 QU ÉVALUER EN EXPRESSION À PARTIR DE L ÉNONCÉ ÉCRIT La prononciation La syntaxe Le vocabulaire L emploi des pronoms personnels L emploi du temps des verbes Exemples : lanen nenfan pas ta (les enfants ne sont pas sages) i co de lé foi (il court dans la forêt) le gasson se foiffe
30 Des outils d évaluations - banqoutils
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34 QUE METTRE EN PLACE?
35 COMME NOUS Le versant compréhension est souvent plus efficace que le versant expression. Avant de travailler l expression s assurer que la réception du message est comprise. On est capable d employer ce que l on comprend.
36 QUELQUES INCONTOURNABLES L étayage de l adulte est nécessaire et indispensable pour trouver les mots, reformuler, accompagner. Ne pas faire répéter inlassablement, Savoir se taire et attendre les réponses Se mettre à la hauteur de l enfant quand on lui parle Lui dire simplement si on ne comprend pas et ne pas dramatiser.
37 ADOPTER UNE ATTITUDE «CONTRE- NATURELLE» Jusqu à 18 mois, les adultes sont initiateurs d échange, ensuite c est l enfant qui prend l initiative du dialogue. Les moins «parleurs» ne recherchent pas l interaction avec l adulte. Ce dernier a tendance dans ce cas à poser des questions simples et souvent fermées. Chaque jour accorder quelques minutes en individuel à ces élèves.
38 DEUX MINUTES PAR JOUR.. L interaction avec l adulte est source de progrès d autant plus que l adulte est clairement conscient des objectifs langagiers : peu importe le thème de l échange par contre il vise à faire parler l élève et à reformuler si nécessaire : commenter l habillage puis le faire commenter, commenter une activité dans la classe.
39 METTRE EN PLACE DES ACTIVITÉS LANGAGIÈRES Un objectif pendant plusieurs séances Les supports varient peu Ce sont les élèves qui doivent parler Plus les élèves sont en difficulté plus le groupe est restreint, L adulte reformule, stimule les prises de paroles, accompagne l enfant, commence les phrases, les complète. Faire justifier les réponses quelles soient justes ou non.
40 OBJECTIF DE SÉANCE Les principales difficultés sont : - La syntaxe en priorité - Le lexique - Le temps des verbes - Les pronoms personnels - L emploi des petits mots qui changent tout
41 POUR RÉSUMER
42 IDÉES REÇUES Le bain de langage suffit à progresser On apprend à parler avec ses pairs Il faut varier les activités le plus possible Il faut faire articuler correctement, reprendre si c est mal formuler au cours de l échange Le langage oral doit ressembler au langage écrit
43 GARDER EN MÉMOIRE Les rituels sont nécessaires à la prise de parole L adulte a un rôle essentiel dans l étayage et la reformulation Travailler la compréhension ET la verbalisation Reformuler plutôt que faire répéter Faire justifier les réponses : pourquoi, comment? Savoir se taire et attendre les réponses Si on ne comprend pas ne pas insister
44 Le rôle de l enseignant ROLE POSTURE LANGAGE organise des petits groupes : niveau de paroles valorise la qualité plutôt que la quantité reste sur du langage oral qui peut être décalé des règles et codes de la langue écrite. s adapte à la parole de l élève relance les discussions en s étonnant de ne pas comprendre, demandant d expliciter donne en retour (feedback) pour montrer qu il a compris, pour permettre à chacun de se l approprier et l amener à continuer parle avec un langage sur lequel les élèves s appuient en tant que modèle conclue en une forme claire (modèle à la portée de tous)
45 45 DES DÉFINITIONS POUR Y VOIR PLUS CLAIR
46 TROUBLE OU RETARD? Le mot retard implique: un développement «normal» des acquisitions mais avec un décalage chronologique, Sous entend un rattrapage, sans séquelles. Le mot trouble implique : non respect des stades d acquisitions une persistance malgré toutes les différenciations pédagogiques. des déviances importantes. 46
47 QUE FAIRE? L enseignant n a pas pour mission de poser un diagnostic Après avoir constaté les difficultés en parler avec la famille et mettre en place des activités langagières en priorité. C est la persistance qui doit alerter S il n y pas de progrès voir avec le RASED et le médecin scolaire
48 TROUBLE SPECIFIQUE? Un trouble est dit «spécifique» ou développemental lorsqu il n est pas consécutif à une maladie ou un traumatisme (épilepsie, convulsion). Un trouble spécifique implique un regard pluridisciplinaire: se définit par exclusion, on sait ce que ce n est pas.
49 Déficit durable, persistant et significatif : Sans déficience mentale, Sans déficience motrice, Sans déficience sensorielle, Sans lésion cérébrale, Sans trouble du développement, Sans carence éducative, Sans fréquentation scolaire aléatoire. La dysphasie concerne moins de 1% de la population 49
50 MERCI DE VOTRE ATTENTION
Quels sont les indices observés chez les enfants présentant un trouble de traitement auditif?
Le trouble de traitement auditif _TTA Entendre n est pas comprendre. Détecter les sons représente la première étape d une série de mécanismes auditifs qui sont essentiels pour la compréhension de la parole
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