LA ROUTE A TOUT PRIX. photographies: Veronique Vercheval. textes: Rejane Peigny

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1 LA ROUTE A TOUT PRIX photographies: Veronique Vercheval textes: Rejane Peigny

2 LA ROUTE A TOUT PRIX Qui sont les routiers? Qui choisit encore de vivre sur la route aujourd hui? Pourquoi? L'amour de l'engin suffit-il encore? Fuient-ils la réalité?... Dans «La route à tout prix», les chauffeurs parlent de leurs machines mais surtout de leurs familles, de leurs enfants, de leurs peurs et de leurs joies. Ils aiment leur métier, ils le détestent. Ils sont les maîtres de la route mais ils en sont aussi les esclaves. Parfois, ils s'endorment au volant pour garder leur boulot... Loin des clichés tatouages, biceps, singlet, vitesse et grosse moustache «La route à tout prix» rend à tous ces hommes et ces femmes leur vrai visage Avec l'appui de la Vice-Première Ministre, Ministre de la Mobilité et des Transports

3 Veronique Vercheval a commencé la photographie en Photojournaliste pour le magazine «Voyelles», elle a réalisé dans ce cadre différents reportages sur la condition des femmes. Avec «Archives de Wallonie», elle a photographié pendant de nombreuses années le monde du travail en Belgique francophone. En plus de ses expositions personnelles et de ses publications, elle enseigne la photographie et travaille régulièrement pour plusieurs théâtres et compagnies de danses. Rejane Peigny a pendant des années réalisé des reportage pour la radio et la télévision, mettant en images et en sons des récits, des bouts de vie. Petit à petit, elle a choisi de se consacrer à l'écriture. Outre ses projets personnels, elle anime des rencontres autour du livre, des ateliers de lectures et d'écriture. - «Le jour se lève encore», avec F. Dannemark, Cadex, «Langue de chat», in «Au fil du temps», anthologie, Le Castor astral, 1999.

4 LA ROUTE A TOUT PRIX À Angelo À Alain, Albert, Arsène, Claude, Didier, Domex, Emile, Fifi, Jacky, Jean, Joseph, Karine, Mario, Martine, Michel, Muriel, Patrick, et tous les autres Les témoignages de chauffeurs insérés dans les pages de photographies ont été recueillis sur la route entre 1998 et Ils ont servi de base au texte de fiction. Ils ne peuvent en aucun cas être attribués directement aux personnes photographiées.

5 Preface LA ROUTE ET LE TEMPS Au-delà des images toutes faites que nous nous faisons, qui sont vraiment les hommes et les femmes de la route? Au-delà des caricatures, que recouvre réellement cette profession relativement méconnue du grand public? Derrière leurs visages et leurs mots, si justement rendus par le travail des auteures de cet ouvrage, se cachent aussi d autres visages et d autres existences, ceux de leurs proches : femme, mari, enfants, amis. Ceux qu ils voient si peu, tant ils sont pris par ce métier de fureur et de bruit mais aussi de solitude. Des pays traversés, parcourus de long en large, mais qu ils n apprennent jamais à connaître vraiment, des confidences, des coups de cafard et de colère, quelques femmes perdues dans un monde encore majoritairement masculin. Leurs entreprises sont pressées de tous côtés par les exigences souvent démesurées du «just in time», par les demandes des clients, par une concurrence effrénée et parfois déloyale. Dès lors le risque est quotidien : pour la santé des entreprises intègres, pour les conditions de travail des chauffeurs, pour la sécurité de tous les usagers de la route. C est tout cela que je vous invite à découvrir au fil des photographies émouvantes de Véronique Vercheval et du récit prenant de Réjane Peigny, sans oublier les outils légaux que notre pays et l Union Européenne se sont donnés pour assurer une régulation, sans doute encore imparfaite. Lorsque vous aurez achevé la lecture de ce livre magnifique, vous conviendrez avec moi qu il est indispensable de continuer à agir avec détermination pour donner de vraies perspectives d avenir aux routiers. Isabelle DURANT, Ministre de la Mobilité et des Transports. 5

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7 Table des matieres > > > Préface La route et le temps par Isabelle Durant 5 > > > Introduction 8 > > > La Route à tout prix par Réjane Peigny 57 > > > Dans le cambouis juridique du transport routier par Pierre Malaise 145 > > > Glossaire 158 7

8 Introduction C est vrai que les camions encombrent les routes et qu ils sont impressionnants. Mais dans les cabines, il y a des hommes, des femmes dont les conditions de vie, de travail sont mal connues. Le projet de ce livre est né en J ai écouté un ami routier. Il me racontait ses histoires de routes, ses démêlés avec la police, les douanes, les patrons. J ai appris à lire les disques. J ai eu envie d en connaître plus. Je les ai rencontrés pendant les attentes devant les usines, dans les cafétérias, dans les stations de lavage. J'ai roulé avec eux, je les ai photographiés. Pas à l aise au début! Ils traînent une telle réputation! Mais la rencontre est amicale. Ma présence rompt le rythme monotone de la route. Ils trouvent une oreille neuve pour les écouter. Et j ai parlé du projet de livre à des amis. À Réjane, d abord, à Pierre Malaise ensuite. Pierre a accepté de faire de longues recherches, il a épluché les réglementations du transport de marchandises par la route afin de tenter d expliquer comment et pourquoi on en est arrivé à un tel imbroglio. Son texte précis et documenté, parfois ardu, brosse un portrait, le plus précis possible, de la situation actuelle. Réjane est entrée dans mon monde, dans leur monde. Nous avons achevé le travail ensemble, motivées par les rencontres, par les découvertes. La fiction qu elle a écrite est intégralement inspirée des témoignages et,si les noms ont changé, les personnages pourraient avoir existé. Certains s y reconnaîtront. Son récit nous emmène sur des routes banales, sur des routes vécues au jour le jour par des hommes et des femmes qui en vivent. Nous ne sommes pas pour le tout au camion. Nous sommes conscientes que ce type de transport n est pas une solution viable à long terme. La situation qu il engendre (ainsi que celle du transport personnel) asphyxie de plus en plus nos routes. C est un nouveau projet de société qu il faudrait inventer pour résoudre le problème très vaste du transport routier. Nous n avons abordé ici qu un de ses nombreux aspects. Celui du chauffeur, maillon essentiel,situé entre le transporteur, miné par les charges qui lui incombent, et les clients, toujours plus exigeants. Son salaire horaire ridiculement bas ( 334 francs bruts/heure en mai 2000) l oblige à faire énormément d heures pour obtenir un salaire souvent simplement correct. Les problèmes de sécurité, de pollution, de concurrence doivent être pris à bras le corps de manière globale. Encourager le ferroutage, mieux utiliser les voies d eau, favoriser des moteurs moins polluants sont évidemment des objectifs 8

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10 urgents. Mais il est essentiel, aussi, de créer une législation européenne limitant l arrivée de transporteurs des pays de l Est qui emploient des chauffeurs à des prix dérisoires, impossibles à concurrencer pour les transporteurs européens liés à des contraintes sociales plus justes. De grosses marques européennes confient déjà leurs transports à ces firmes salariant leurs chauffeurs 20 ou francs par mois. Cette dé-régulation est dangereuse pour tous. Nous sommes entrées dans les cabines surélevées des camions. Nous avons vu ce monde à travers notre sensibilité, nous l avons connu à travers les paroles qu ils ont bien voulu nous offrir ; notre propos est le reflet d une expérience humaine. Les chauffeurs, par choix, par obligation, ne font pas souvent parler d eux. Ils vivent au-dessus de nous et le poids lourd est perçu comme un ennemi anonyme qui nous freine dans notre désir de rapidité. À l intérieur de la carcasse de métal se retrouvent en concentré tous les problèmes de couple, d argent, de reconnaissance, de frustration qui font le quotidien de chaque être humain. Ils parlent de leurs familles, de leurs enfants, de leurs camions, de la route, des étrangers qui viennent travailler ici pour la moitié de leur salaire. Ils parlent des automobilistes «qui ne les comprennent pas». Ils parlent des nuits sur les parkings, d accidents, de suicides. Ils parlent de la nuit qui leur appartient, du soleil qui se lève sur des paysages endormis. Ils aiment leur métier, ils le détestent. Ils sont les maîtres de la route. Ils en sont aussi les esclaves. - On n est pas des crapules. On n est pas des tueurs. On a besoin de règlements. On a besoin de plus de contrôles pour ne plus devoir travailler dans ces conditions. Il faut le dire! Chauffeur salarié, 1998 Les patrons transporteurs font parfois parler d eux et démontrent leur puissance à grands coups de klaxons. Des routiers s endorment encore au volant pour garder leur boulot. Les choses changent. On attend beaucoup des nouvelles concertations... Véronique Vercheval, Réjane Peigny. 10

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14 On roulait bien a du soixante à l'heure en respectant les distances de sécurité. C'était une entrée d'autoroute qui était immobilisée. Il y avait des travaux. Une voiture s'est engagée devant moi. Une deuxième décide de s'engager aussi. Mais j'étais déjà trop près. Elle n'avait pas de reprises. Elle n'avançait pas. Et moi je pilais sur les freins. Je ne m'arrêtais pas. J'avais 24 tonnes de bobines. Je me sentais prisonnier de ma ceinture qui me maintenait contre le siège pendant que les bobines défonçaient le tablier de la semi. Il y avait deux gosses sur la banquette arrière qui me regardaient arriver sur eux. Je n'ai pas touché la voiture. Les mains des freins se sont sectionnées au premier tournant. La semi s'est immobilisée. J'ai pu garder mon sang-froid. Mais le soir, au restaurant, j'ai failli tomber dans les pommes. 14

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18 Ils prennent leur caravane pour aller en vacances. Ils n'ont jamais pris une caravane de leur vie et hop, kilomètres! Toute la nuit, ils roulent. Il n'y a pas de contrôle. Ces gens-là, c'est pas des dangers? Qu'ils mettent des «abbeleirs» sur les voitures, tu vas voir les infractions. Mais toi, tu peux rouler neuf heures. Après, t'es considéré comme un danger. C'est pas des lois, ça! A partir du disque, ils nous contrôlent. Ils peuvent aller fouiller les sept derniers disques pour chercher tes infractions. Ils peuvent verbaliser en Belgique pour un excès de vitesse en France et vérifier si tu as roulé une demi-heure de trop. Ils peuvent prendre tous tes disques de la semaine et cumuler. Je ne trouve pas ça normal. Quand un particulier fait un excès de vitesse avec sa voiture, s il ne se fait pas avoir, le lendemain on n en parle plus. 18

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24 L autre jour, en Allemagne, il y en a une qui a bricolé pendant une demi-heure pour mettre sa remorque. À mon avis il n'y avait pas longtemps qu'elle roulait. Quand tu as commencé, tu avais du mal aussi! Moi, j'en ai vu qui la mettaient bien en place, la remorque. Quand c'est une femme, t'as tous les chauffeurs qui arrivent. C'est pas moi qui vais aller aider une femme à débâcher. Tu n'aiderais pas un homme non plus. Elle a voulu ce métier-là, elle le fera comme les autres! Et une femme qui a une fuite, comment elle va faire pour desserrer ses boulons? Déjà, moi, je n'y arrive pas. Elle téléphonera chez Michelin, comme nous Ah, ben oui, tiens! 24

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28 Si on ne fait pas d heures, on ne gagne pas assez. Si on fait des heures on devient dangereux. 28

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32 Les gens ne connaissent pas leurs droits. Ils débutent dans le métier sans être vraiment renseignés sur les conditions de travail, sur ce qui est autorisé et ce qui ne l est pas. Quand un patron a à faire à quelqu'un qui ne connaît pas bien le métier, il a tendance à lui faire faire n'importe quoi. Parce que, forcément, c'est ce qui est illégal qui rapporte le plus. Les bons chauffeurs restent souvent longtemps dans la même société. Quand ils veulent partir, on trouve des moyens pour les retenir. Il y en a qui sont payés avec un salaire mensuel fixe. Ils savent que tous les mois, ils ont le même salaire. Mais on doit les déclarer à l heure. C'est interdit d'engager un chauffeur au mois. Si on avait un syndicat, quand et où est-ce qu'on pourrait le contacter? Il faudrait un syndicat roulant. Des bureaux syndicaux dans les stations-service Les grèves dans les transports sont des grèves de patrons. Les syndicats de routiers sont faits par les grosses boîtes. Les syndicats d'ouvriers dans les transports en Belgique, c'est pas comme en France. Ici, ça n'existe pas. Il n'y a aucune représentation du transport. 32

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34 Le travail passait avant mon couple. Mon premier enfant, je l'ai vu à trois mois. Quand je suis parti, elle était enceinte de sept mois. Elle avait tout ce qu'elle voulait. Je gagnais bien. Quand elle voulait une robe, je lui disais qu'elle pouvait en acheter deux ou trois. Elle aurait peut-être voulu que j'aille la choisir avec elle Elle a trouvé quelqu'un d'autre. Il y a vingt-sept ans que je roule. On aura vingt ans de mariage au mois de décembre. J'étais déjà routier quand nous nous sommes connus. C est pas facile pour la femme qui doit maîtriser la maison, s'occuper de tout. Faut qu'elle se démerde pour tout. S'il y a une décision à prendre, c'est pour elle toute seule : les enfants, un problème médical Faut être compréhensif aussi. Si elle a fait une connerie pendant la semaine, comme un plombier qu'il ne fallait pas ou autre chose, je ne fais pas de reproche. Elle fait pour bien faire. 34

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36 Moi, j arrive avec ma paye, je lui dis : «Voilà, tu te démerdes.» Si, quand je rentre le vendredi, elle me dit : «Il y a un tel qui a fait ci ou ça»", qu'est-ce que tu veux que je dise? Si le chien pisse dans la cuisine le mardi, je vais pas lui taper dessus le vendredi. Il faut laisser faire. C'est la femme qui est maître à la maison. C'est mon principe. C'est vrai qu'on a un laid métier. Une fois, j'ai fait une réprimande à ma fille de dix-sept ans. Elle m'a dit : «Oh! Oh! T'as rien à dire, t es que logeur ici!» Qu'est-ce qu'il faut que je fasse? Ce qui compte, quand on est routier, c'est d'avoir confiance l'un dans l'autre. 36

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38 Ma famille d abord. Cinquante pour cent des chauffeurs le sont pour fuir leurs responsabilités familiales. Il y en a quarante-neuf qui divorcent. Quand ils rentrent et que tout n'est pas comme ils veulent, ils engueulent leur femme qui ne demande qu'une chose, c'est qu'ils repartent. Moi, je roulais pour vite rentrer, pour être avec ma femme. Si je repartais le vendredi à midi de Marseille, je ne respectais rien. Je roulais douze heures. Je rentrais. 38

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42 Les coupures de huit heures sont obligatoires, même si on doit s'arrêter en pleine journée avec trente-sept degrés à l'ombre et aucune envie de dormir. On doit faire nos huit heures. Mais on ne dort pas. On recommence encore plus fatigué. Il aurait mieux valu continuer à rouler fenêtre ouverte et faire nos huit heures de nuit. C'est insoluble. Si on autorisait une autre manière de faire, il y aurait directement de l'excès. 42

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48 Il y a des patrons qui payent toutes les heures, y compris les heures de liaison. Tandis que d'autres ne payent que les heures de roulage. Il y en a qui sont ici et qui ne touchent rien pendant l'attente. Le métier du transport, c'est un métier où certains sont très exploités. On ne peut pas comparer les transports en Europe. Les transports allemand, belge et hollandais, on peut les mettre ensemble. Mais tu ne peux pas les comparer aux Français. Eux, ils sont payés pour bouffer. Ils ont trois fois plus de frais que nous. Ils ont un plafond qu'ils ne peuvent pas dépasser. Après deux cent quarante heures (par mois), ils ne peuvent plus rouler. Nous, on n'a pas de plafond. On peut rouler. C'est comme ça qu'on a le même traitement qu'eux : en travaillant beaucoup plus. 48

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52 Je transporte des solvants, pentane, hexane des produits super inflammables, qui s'évaporent vite. Quand on vide, il reste du gaz dans la citerne. Logiquement, on devrait la vider en circuit fermé. Ça, c'est la loi. Mais personne n'est équipé pour ça. Partout en Europe, des transporteurs disent au chauffeur d'ouvrir les dômes et d'aérer dans la nature. Le transporteur gagne le prix d'un lavage. Il n'y a pas encore eu d'accident. Mais le jour où il y en aura, ça retombera sur le chauffeur. Le patron ne reconnaîtra jamais que c'est lui qui a dit de le faire. C est incroyable, ce qu'on demande aux chauffeurs! Les prix des transports n'ont pas fluctué depuis 1970 et on est en À l'époque, on payait le mazout à neuf, dix francs du litre, un tracteur pour un semi coûtait un million, maintenant il coûte quatre millions. Mon patron voulait mettre un interrupteur dans mon camion pour que ça marque des coupures même quand je roulais! Il y a une société qui s'est fait avoir. On contrôle un camion, il y avait un interrupteur, puis un deuxième camion Ils ont fait une descente chez le transporteur. Ça lui a coûté des millions. Mais le chauffeur aussi est responsable de son véhicule et l'un d'eux a eu les scellés sur sa nouvelle voiture. Je ne vais pas payer toute ma vie pour gagner une demi-heure de coupure. À une époque, j'aurais bien joué avec ça, mais maintenant, c'est fini. Trop cher, trop dangereux. De toute façon, t'auras pas un merci. 52

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54 Les femmes qui choisissent ce métier et qui tiennent le coup, c'est parce qu'elles l aiment vraiment! Il y a beaucoup d'hommes qui y atterrissent sans l'avoir choisi. Tandis qu'une femme, elle doit se battre pour se faire respecter, se faire accepter, lutter pour y arriver. Ça demande aussi pas mal d'efforts physiques. Ma mere esperait que je fasse l'unif. J'étais une bonne élève. Je mémorisais vite. Mais elle a fini par comprendre, accepter. Elle a senti que j'aimais mon métier, que je gagnais ma vie, que je ne devais rien à personne. Mon mari a un plus beau camion que le mien. Nous travaillons dans la même boîte. Aujourd'hui, il fait l'allemagne et le Luxembourg. On ne veut pas rouler ensemble. Pour la vie de famille, nous nous organisons, ça va. Le week-end, il y a beaucoup de travail à la maison. Il faut faire tout ce que je n'ai pas pu faire pendant la semaine. Je commence le lundi à 8 h et je finis le vendredi vers 18 h. Le gamin est à l'internat. Une femme routier, ça fait tiquer les gens qui n'approuvent pas. Il y en a qui ont pensé que je devais être nymphomane pour faire ce métier. Au début, c'est dur à supporter. Mais mes enfants sont équilibrés. Ils n'ont pas de problèmes. Ils n'ont pas perdu leurs copains, leur école, leur maison. C'est vrai qu'ils perdent ma présence pour la semaine. Mais ils restent dans leur milieu. Mon week-end, c'est pour eux. 54

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61 1 Je venais de partager, pendant plus d une année, le projet de recherche d Éric, son appartement, ses pâtes mal cuites et ses nuits studieuses, ponctuées parfois d ébats tristes et rapides. Je l avais laissé s approcher de moi car je n ai jamais imaginé vivre seule, et par curiosité scientifique, aussi. J avais fini par m habituer à l odeur un peu surette qui émanait de lui lorsqu il dormait, recroquevillé comme une crevette. Je ne m étais pas plus questionnée sur cette relation que sur toutes les autres avant elle. Je ne sais pas exactement ce dont je me suis d abord lassée. De son intarissable présence, jour et nuit, à mes côtés? De ses longs silences ou de ses discours? Peu importe. J étais trop jeune pour enfermer ma vie dans un labo où je ne croisais que des jeunes déjà très vieux aux corps malingres, aux visages pâles et boutonneux et aux yeux fatigués. Je ne voulais pas devenir comme eux. Dès le printemps, pendant que mes collègues profitaient des pauses pour prendre de l avance, approfondir un sujet, renouveler une fois encore une expérience inaboutie, je me mis à fuir la lumière artificielle. Je marchais dans le parc de l université, je m asseyais sur un banc, un livre de poésie à la main et je sentais le vent. J avais jusqu alors déployé ma jeunesse d une ville à l autre, d une faculté à l autre, au gré de mes brèves histoires d amour, espérant que ce butinage m aide à trouver ma route. Seul point de repère : ma sœur, chez qui je revenais entre chaque changement d aiguillage ; ma sœur, la seule qui semblait accepter l idée que je ne deviendrais jamais adulte. Ce dimanche-là, j avais décidé de ranger l appartement de fond en comble, de relever les stores et de nettoyer les vitres afin qu y pénétrât enfin le soleil. Éric n avait pas quitté son peignoir et, penché sur son ordinateur, il refusait que j aère le bureau. On s est presque disputés. Presque, parce qu il avait abandonné la discussion avant même que je n aie eu le temps de m énerver, pianotant sur son clavier comme s il était seul au monde. Décidément, je ne serais jamais une grande scientifique. Je lui ai annoncé que je partais, que j arrêtais tout, et c est à peine s il a levé le sourcil. «Si c est ton choix» s est-il contenté de conclure, avant de se consacrer à nouveau à son PC. Je jetai quatre t-shirts, deux shorts, une paire de tongs, mes lunettes solaires, trois bouquins, tous mes sous-vêtements, un maillot, une casquette, ma vieille paire de bottines de marche, un gros pull, une veste anorak et mon sac de couchage dans ma grande valise. J ai laissé le reste chez Éric, jusqu à mon retour, encore imprévu. Je lui promis de lui envoyer une carte postale. Je roulais sur l autoroute, direction la France. J avais décidé d avancer jusqu à ce qu un paysage m offre l hospitalité, et de ne revenir que quand ma bourse serait vide. 61

62 62 Je m arrêtai à Saint-Ghislain, la dernière station avant la frontière, pour acheter de quoi tenir jusqu au lendemain et pour faire le plein. Je flânais dans la fraîcheur de la boutique, glanant de-ci de-là un paquet de biscuits sablés, deux canettes de coca glacées, une carte de France. J achetai aussi une cassette de Dire Straits, certaine que la guitare de Marc Knopfler donnerait à mon escapade de grands airs d évasion. Personne ne m attendait, la nuit s offrait à moi, j avais envie de profiter de ma nouvelle liberté, de m offrir le luxe du temps perdu. Je m attablai devant le plat du jour à deux cents francs, pain de viande, purée, compote, et je sortis de mon sac «Sur la route» de Kerouac, que j avais piqué sur l étagère d Éric. L avait-il lu? Moi, jamais. Pourtant, j étais certaine de le connaître déjà. Quoi qu il en soit, je trouvais les circonstances tout à fait appropriées. Après deux cafés serrés et sucrés, je refermai le livre, salivant à l idée de reprendre cette lecture plus tard, quand et où je le voudrais. Il était un peu plus de neuf heures. Le restaurant était plein et je dus me faufiler entre les petits essaims humains qui débordaient dans les couloirs. C est au son grave des voix que je remarquai que ces petits groupes étaient exclusivement masculins. Je marchais vers la sortie en regardant devant moi, évitant de montrer que je prêtais attention aux silences qui soulignaient mon passage. La journée avait été chaude et, dehors, l air était à température idéale, dix-huit ou dix-neuf degrés, quand les bras nus se laissent caresser, sans sueur ni frisson, par un léger souffle. Je pensais que, décidément, ces vacances s improvisaient plutôt bien Passant l angle du bâtiment, je restai soudain immobile. Le parking disparaissait sous un joyeux foutoir de bennes, de tiroirs, de containers, de savoyardes, de citernes enfin, de camions. Car, alors, je n y connaissais rien dans la catégorie des poids lourds. Et il en venait encore, de toutes les tailles, de toutes les formes, de toutes les couleurs, et ils s emboîtaient si justement sur l esplanade qu on n en distinguait plus le gris du sol. Où était ma voiture? Je l avais rangée à côté d un mobile home rutilant dans lequel une famille hollandaise partageait un repas de crudités et de fromages. J avançais, le cœur battant, et je finis par la découvrir, pitoyable, proprement encastrée entre trois monstres de métal. Seul un hélicoptère aurait pu la sortir de là! Au volant du Daf qui bordait ma pauvre Honda, un homme jeune, le front appuyé au creux de sa main, lisait. J ouvris ma portière et glissai mon sac derrière le siège conducteur, remuant beaucoup d air et exagérant chaque bruit afin d attirer son attention. J étais certaine qu il m observait à la dérobée et, lorsque je me redressai brusquement, il me regardait, un sourire indéchiffrable tendant tout le bas de son visage. Mais il

63 n engagea pas la conversation. Il m observait sans aucune pudeur. Je ne savais plus que faire, je ne savais même pas si j avais envie de rire ou de pleurer, alors j ai dit : Qu est-ce qui se passe, vous êtes en grève? Il a refermé son album (j ai reconnu Bob et Bobette), il a regardé sa montre et il a ri. On attend dix heures. En France, on ne roule pas le dimanche. Ce furent nos premiers mots. Toutes les tables extérieures étaient occupées ou jonchées de vidanges de coca, de cendriers pleins, de journaux cornés et de paquets de cigarettes vides écrasés. Il me précéda, ouvrant un chemin jusqu au distributeur automatique. Il sélectionna un quelconque liquide fumant et emmena les deux gobelets, m invitant à le suivre dans sa cabine. Je ne m étais jamais assise dans un camion et le système pneumatique du fauteuil me fit sursauter. Décidément, je semblais l amuser. Je regardai autour de moi : tant d écrans, de cadrans, de manettes, de leviers, de voyants, de témoins, d aiguilles, de compteurs! Rien à voir avec ma voiture! Je n osais soutenir son regard, le café était immonde et brûlant, je ne savais quelle expression arborer, j étais impressionnée, je crois que j avais un peu peur, je n aurais pu dire pourquoi et j aimais ça. Je ne m étais jamais intéressée aux routiers. J imaginais ceux qui parcouraient le monde, transportant des denrées rares et précieuses, comme des aventuriers arrogants et ceux qui charriaient des matériaux vulgaires à l image de leur chargement Je lui ai raconté comment les poursuites dans «Duel» m avaient impressionnée. Il ne l avait pas vu, ni «Convoi», ni «Mad Max», et encore moins «Thelma et Louise». Il n allait jamais au cinéma, il ne connaissait Spielberg que de nom. On habitait à Bruxelles, tous les deux, mais on vivait sur deux planètes différentes. Les boîtes de mes virées, la nuit, les trajets en métro, les petits cafés aux terrasses dans les galeries Saint-Hubert, le marché de la place Flagey, rien de ce qui avait constitué mon quotidien n évoquait en lui quoi que ce soit. On a mesuré d un long silence le chemin qui nous séparait puis, sans que j aie véritablement à le questionner, il me raconta la monotonie de ses semaines. Départ pour Nantes le dimanche soir, revenu le mardi, puis des aller-retour en Hollande, un par jour, du mercredi au vendredi. En un quart d heure, j en savais assez pour avoir envie de percer cet homme sensible et seul, mais fier et blindé Du parking s élevait maintenant un vrombissement de plus en plus profond. Les hommes avaient tous regagné leur cabine et les moteurs s appelaient, s interpellaient, se répondaient. Leurs timbres se chevauchaient en un chant puissant et sauvage. Bien que la place parût déjà saturée, d autres camions arrivaient encore, ajoutant leur voix à la chorale. 63

64 64 Dix heures moins le quart. Le départ était imminent. Il ne disait plus rien. Je le remerciai pour le café puis j entrepris de redescendre sur terre. La pointe de mon soulier manqua le marchepied, et je me retrouvai assise par terre, les jambes bien écorchées. Il m aida à me relever et on est restés comme deux adolescents timides, à se regarder. Il me tendit la main, je ne pus m empêcher de poser un rapide baiser au coin de son sourire. Merci. Pourquoi? Pour les écorchures? Je haussai les épaules et c est lui qui continua : Ça ira? Vous pourrez conduire? Oui, oui, ne vous inquiétez pas. Ma peau était à peine éraflée. Bon. Et bien, bonne route. Moi, c est José. Peut-être à bientôt? Je suis ici tous les dimanches. On ne sait jamais Le 1200 de ma petite Honda démarra, sans rougir. Coincée contre le semi de José, je ne voyais rien de la subtile organisation qui présidait à l évacuation des lieux. Y avait-il quelqu un, au-dessus de nous, qui tirait les fils? En tout cas, cela se passait dans l ordre et la sérénité. D un petit coup de Klaxon, José m invita à passer devant lui. J avançais sans rien voir que les portes blanches marquées «CAILLOT Köln Paris Bordeaux » du camion français, devant et, dans mon rétroviseur, la calandre de celui de José. Je me laissai happer par le flot et, quelques secondes plus tard, je faisais partie du long convoi qui faisait vibrer l autoroute. Je naviguais comme un poisson rouge dans un banc de requins. J ai enclenché ma nouvelle cassette dans le lecteur, j ai calé mon coude à la fenêtre et j ai cheminé à moins de cent, le rétro bien réglé pour que la lueur des phares de José baigne sans cesse mes yeux. Il me suivait et ça me faisait sourire. J ai passé la frontière sans même m en rendre compte. Petit à petit, la circulation est devenue moins dense. Les fous du volant nous avaient distancés, on avait lâché les plus lents, des voitures s étaient intercalées dans le peloton qui commençait à s étirer et je voyais enfin à plusieurs centaines de mètres devant moi. C était comme si on venait de m enlever des œillères. Je me sentais en pleine forme, prête à rouler toute la nuit, José dans mon sillage. Un peu avant Paris, alors que s annonçait l aire d Assevilliers, je remarquai son clignotant. Sans réfléchir, je me suis déportée sur la gauche et j ai ralenti. Je voulais le regarder encore, avant que nos routes ne se séparent. Arrivé à ma hauteur, il m a fait un signe du bras. Je croyais qu il me saluait. Ses grands gestes, appuyés, ressemblaient à une invitation. Je l ai laissé me dépasser par la droite, je me suis rabattue derrière lui, j ai lâché par la vitre ouverte un ample «Yahooo!» et je l ai suivi.

65 Je suis sortie de ma voiture, souriante, il est descendu de son tracteur, furieux. En continuant de remuer l air autour de lui, il m a vertement engueulée pour ma conduite dangereuse. Il en avait contre toutes les voitures en général, et les conductrices en particulier. J ai ri : Enfin! Tu ressembles enfin à un vrai camionneur. Il n a pas ri. Je l ai laissé déverser sa colère dans la nuit puis j ai pris une petite voix pour lui demander s il voulait bien que je l accompagne jusqu à Nantes. Il a soupiré, haussé les épaules, s est éloigné de quelques pas, puis est revenu, avec son beau sourire. J allais donc passer deux jours à ses côtés. Je lui ai demandé de ne rien changer à ses habitudes pour moi. Le monde de la route, de l intérieur, sans maquillage : ça me paraissait d un exotisme très excitant. Pendant qu il changeait l une ou l autre ampoule, je suis allée faire le plein de rochers Suchard et de grandes bouteilles d eau. J ai attrapé ma valise, lancé un clin d œil complice à ma voiture et j ai grimpé. En repartant, il m a montré un petit bâtiment qui somnolait, plus loin sur le parking, à l abri des regards pressés des automobilistes. Bar, toilettes et douches propres et gratuites (c est rare), accessoires, vêtements Assevilliers, le paradis des routiers! Quand notre engin eut retrouvé son allure de croisière, les deux mains posées sur le volant, il se mit à me parler. Bon. Quand on fait une pause, tu dois aller pisser. À chaque fois. Compris? Parce qu on ne sait jamais quand on s arrêtera de nouveau, ni où J ai des horaires hyperprécis. Il faut que tu sois toujours à portée de voix, prête à repartir, sinon je ne te cherche pas, je me tire sans toi. Je suis sous surveillance satellite. Ils peuvent nous voir, dans la cabine? Non! Il n y a pas de caméra! Mais ils savent où je suis, si je roule ou non. Tu permets que je prenne quelques notes? Pour quoi faire? Je n en sais rien. Il me regardait, mi-amusé, mi-intrigué. Mais qu est-ce que tu crois? Les chauffeurs ne sont jamais que des hommes comme les autres. Raconte-moi quand tu vas en Hollande Je l ai écouté, sans repos, et j ai pris des notes, sans trop savoir pourquoi. Pour m occuper. José était comme son camion : lourd au démarrage mais, une fois lancé, il était emporté Sa vie était loin des clichés qui encombraient mon crâne, très différente de tout ce que j aurais pu imaginer. Plus banale, finalement. La routine d un routier. 65

66 Il n y avait plus rien à voir, dans le noir. J avais lâché mon carnet, je somnolais et, dans l espace clos de la cabine, ses mots se transformaient en images. Chartres, il me parlait de Rotterdam. Le Mans, nos mains se touchaient. Angers, il m a embrassée L autoroute océane gardera toujours, dans mes souvenirs, l odeur chaude de cette nuit-là. Au retour, deux jours plus tard, quand il m a déposée sur le tarmac et que je l ai vu s éloigner, puis disparaître vers le nord, j ai pensé «He s a poor lonesome cow-boy and who am I?» J étais fatiguée, désorientée, constipée par cette longue route, 48 heures d immobilité, mes jambes cotonnaient, mon corps vibrait, mes oreilles cherchaient vainement le bourdonnement du moteur qui leur était devenu si familier. J avais envie de repartir, déjà, de revoir le monde d en haut. Je devais traverser l autoroute par une passerelle piétonne pour rejoindre ma voiture sur le parking d en face. Je me suis arrêtée juste au-dessus des voies de circulation. J avais l impression que les véhicules me passaient entre les jambes comme une colonie d insectes bruyants. Longtemps, j ai compté les camions. J examinais les tracteurs, je comparais les remorques. Il y en avait tant, ils paraissaient si petits. Et, pour chacun d entre eux, j essayais d imaginer la vie du conducteur. Que transportait-il? Depuis quand roulait-il? Était-il marié? Que pensait sa femme de ses longues absences? Combien gagnait-il? Et où était José, à cette heure-là? Était-il déjà en train de m oublier? Se reverrait-on un jour? J ai rejoint ma petite voiture, je m y suis enfermée et j ai fermé les yeux. Mes sentiments étaient aussi emmêlés que mes cheveux. Peur, envie, curiosité, appréhension, voyeurisme, sécurité, vide. Je me perdais dans un abîme de paradoxes. J ai pris un stylo et j ai mis de l ordre dans mes notes, tant qu elles étaient fraîches. Il me suffisait de recoller çà et là quelques bribes décousues, et son récit prenait vie, sur ma feuille José Un mercredi, au hasard. José descend de son tracteur avec les gestes rapides et précis de l habitude. Six heures et demie, et pourtant l atmosphère est déjà saturée de gaz d échappement. Après l air conditionné de la cabine, ça prend aux bronches, c est écœurant. Les stations-service se sont transformées en supermarchés et quelques chauffeurs font leurs courses. José se dirige vers les toilettes. Il se passe le visage sous l eau. Sale teint! José n a jamais bonne 66

67 mine. Mais il ne se regarde jamais que dans la clarté verte des néons des salles d eau des stationsservice. La monnaie glisse dans l appareil et José salive déjà. Il aime le café soluble. Ce n est peut-être que par habitude, mais il attend chaque fois ce moment avec avidité. Il avale très vite, par petits lapements réguliers, le sirop brûlant, la mousse brune et le sucre à peine dissous. Au moins, ces pauses forcées sont-elles un petit moment de bonheur. Autour de lui, quelques collègues attendent que passe le temps, la main collée au gobelet de soupe et le regard vague. Personne ne se parle. Rien à dire. On ne sait même pas si on parle la même langue. José ne se sent pas comme eux. Il n AIME pas son camion. Ou pas tant que ça. Ou alors, il n AIME pas vraiment les camions, en général. Disons qu il s y est habitué et même un peu attaché. Mais quand il rend les clés, le soir, il n est plus chauffeur. Bien sûr, avec tout le boulot, ce n est pas très souvent le cas. Enfin, ça, c est ce qu il dit N empêche, il n a pas l instinct grégaire, au contraire, il aime se démarquer, et il ose croire qu il n est pas qu un numéro d immatriculation. Il voudrait simplement être José. Et il se fait que José est chauffeur. À dix-sept ans, son père décédé, il a abandonné ses études pour entrer à l armée. C est là qu on lui a appris à conduire. Conduire, obéir, et tuer. Simple plouc, avec juste le droit d exécuter les ordres. Pendant dix ans. Tu apprends à ne plus réfléchir, tu marches au pas pour éviter les emmerdes, mais au fond tu n acceptes pas. On te flanque une arme entre les mains et quarante tonnes sous la semelle! Plus tu te sens humilié, plus tu as besoin de te venger. José n est pas un tueur, il s est toujours méfié des armes. Passer son permis, par contre, il s est dit que ça pouvait être utile. Enfant, il n avait jamais joué aux petites voitures, mais quand il a appris à manœuvrer ces monstres, il y a trouvé du plaisir. Et une certaine assurance. Ces engins-là, ça fait de toi un homme, immanquablement. José a fini par quitter l armée, avec son permis poids lourd. Depuis, il roule presque tous les jours. Il a un régulier : toujours les mêmes clients, la même route. Il préfère. Il n a pas besoin de cartes. Il connaît ses usines et les gens qui y travaillent. Breda. José reste le plus longtemps possible branché sur la RTBF. Il écoute beaucoup la radio. Les informations surtout. Toutes les heures. Il est toujours tout seul, alors, il essaye de se tenir au courant, pour rester connecté au monde. Utrecht. L émetteur le lâche et c est le silence. José ne parle que le français. Enfin, il baragouine assez de néerlandais pour se débrouiller dans son boulot mais pas assez pour suivre les émissions parlées. Il est isolé. Une bulle qui se déplace à la surface de la terre. Il roule. Quelle que soit la marchandise qu il 67

68 68 convoie, ses journées sont les mêmes. Et même à vide, il roule. Quels que soient le fournisseur et le client que son trajet relie, il roule. Il voudrait s arrêter. Plus moyen de pisser en paix avec le mouchard! Il attend la prochaine coupure. Il sait comment couper la liaison satellite, mais même avec l antenne bardée d aluminium, il se sent relié. Ces conneries de réseaux virtuels, c est juste bon pour épier ceux qui travaillent! Quand il s agit de se remplir l estomac, d avoir du chou-fleur frais dans son assiette, c est bien de lui qu on a besoin! Ça lui donne un sentiment de supériorité, de se savoir indispensable. Mais ça va, ça vient. Parce que, dix minutes plus tard, il peut se sentir l esclave de la société de consommation. Il en a marre de ces délais impossibles. Le mec qui attend la bagnole qui sera terminée avec les pièces qu il transporte, il ne peut vraiment pas patienter un jour de plus? «Pour tenir sur le marché, un transporteur doit être le moins cher et le plus rapide», voilà ce que lui répond son patron. José ne veut pas être le dernier maillon, celui sur qui on retombe quand ça va mal. Qui est-ce qui est responsable? S il a un accident? S il blesse quelqu un? Si Et pourquoi mettrait-il sa vie en danger pour que Monsieur reçoive plus vite sa nouvelle voiture? Souvent, c est comme ça que ça tourne : il gamberge et il a envie de tout faire péter. Il s énerve, alors qu il faut être zen pour être chauffeur. Garder toujours son sang-froid. Il pense trop. Toute la journée à ruminer ses idées noires. Solitude, nostalgie, manque. S il avait fait d autres études, où serait-il, aujourd hui? Parfois, il pleure en conduisant. Il n a pas honte de ses larmes. C est les autres que ça choque. L autre jour, il a pris son neveu avec lui. Il savait que comme ça il ne ferait pas de bêtise. Le GSM sonne. Un collègue qu il vient de croiser. Ils partagent un moment. Un vrai partage de frères : chacun parle de lui, un peu, rien de très intime, la vie comme elle va, puis il écoute l autre. Chacun donne un peu et reçoit de même. Et chacun a de quoi penser un bon moment après avoir raccroché. Puis ça s efface, avec le temps. José n a pas la C.B. On y raconte trop de conneries. Cet humour-là ne l amuse pas. C est parler pour ne pas se taire. Et puis, il n a pas envie de se cacher derrière un pseudo en lettres rouges sur plaque d immatriculation. C est la deuxième pause de la journée. José mange le cinquième paquet de frites de la semaine. Heureusement, il aime les frites! Il pourrait écrire un guide des stations-service et des snacks : il les a tous testés. Parfois, il en est fier, parfois, ça le déprime. Comme le reste de sa vie. Ici, il n y a pas de machine à Nescafé, ce sont des filtres, et il préfère prendre un deuxième coca avant de retourner dans la fraîcheur de sa cabine. Il ouvre les quelques enveloppes qui patientent depuis deux jours derrière le pare-brise. Une invitation, impossible bien sûr, et la banque. Bien, le salaire est arrivé.

69 Son salaire arrive toujours à l heure, sans mauvaise surprise. Il se souvient avoir hésité à quitter son ancien patron. Une petite boîte, assez sympa, mais toujours en difficulté, avec des horaires de fou et des problèmes chaque fin de mois! Il l a lâché le vendredi et le lundi, il commençait dans cette grosse boîte. Quand on a bonne réputation, on ne reste jamais sans boulot. Ici, il bosse treize heures par jour, point final. Ça lui permet de ne pas perdre tous les copains. Pas tous. Et il a une vie plus équilibrée. Un équilibre fragile, d accord. Un équilibre quand même. Les trois quarts d heure sont passés. José remet le contact. Comme chaque fois, il écoute. Le bruit du moteur qui se réveille est régulier. Ils sont un peu comme un vieux couple : «Ça va, bien dormi?». Rien à voir avec ses premières années de route. C était une relation 10% amour, 90% haine, un rapport de force et de pouvoir, il était le maître de cette puissante machine, il lui suçait sa force. Dès qu il appuyait sur la pédale, il était invincible. Une sensation aussi irrésistible que l appel d une femme, presque aussi attrayante qu un bon trip Aussi dangereuse que les deux réunis. Son passé le suit partout, le hante même. Il se souvient de cette nuit où il s était fait arrêter pour excès de vitesse. Il avait plus de 18 heures de route. À l époque, il se bourrait d excitants. C était en Hollande, ici tout près. Les gendarmes avaient pris les clés de son camion. Il était fatigué, c est vrai. Avec du recul, il se dit que les gendarmes étaient vachement sympas. On l avait emmené dans une pièce où il y avait la télé et ils l avaient laissé zapper sur une chaîne française. Ça lui avait fait tout drôle de regarder le feuilleton du mercredi soir. Il avait éclaté de rire, pour un gag quelconque, et il avait soudain réalisé : des millions de gens, ailleurs, avaient ri devant les mêmes images que lui Puis, un chauffeur était arrivé en voiture. Il apportait l argent de l amende et il était chargé de ramener le camion. José, malgré son état, avait pu rentrer chez lui en voiture. Quelle logique! On t empêche de rouler pour gagner ta vie mais on te laisse la risquer en voiture! Il en voulait au monde entier. Assis au ras du sol, derrière un volant trop vertical, il s était senti petit et fragile, comme castré. Il avait accéléré, encore et encore, pour dépasser sa peur José a entendu dire qu une partie du cerveau des mammifères marins, qui ne peuvent pas dormir parce qu ils doivent remonter à la surface pour respirer, veille en permanence, alors que tout le reste se repose. C est une question de survie. Parfois, il se prend pour un dauphin ou une baleine, quand il se rend compte tout à coup qu ils ont, le camion et lui, avalé tous les kilomètres et qu ils sont arrivés. Groningen. José est content de retrouver Koen, perché sur son clark. Il parle français avec un accent anguleux : Tu n as pas très bonne mine aujourd hui. Quand est-ce que tu prends une petite semaine? Tu bouffes le boulot de tout le monde, on ne voit que toi ici! 69

70 70 Tu en as marre de me voir, c est ça? Dis-le tout de suite! José saute hors de sa cabine et tire de tout son poids sur sa longue perche. La bâche verte s accordéonne dans un glissement bien huilé. Il regarde les deux doigts du clark s immiscer sous la première palette dans un doux chuintement. José trottine autour de son ami. Il se dégourdit les mollets et la langue : Je travaille trop, mais Ik heb geld nodig! Puis, il demande des nouvelles de Lucille, la petite-fille de Koen, qui a la leucémie. Koen interrompt un instant la valse du déchargement : Sa dernière chance est de trouver quelqu un pour Koen se tape sur le front, il cherche ses mots. José n y connaît pas grand-chose en maladies graves, même en français. Il finit par comprendre que Koen a fait une prise de sang et que, si les résultats sont bons, il pourra peut-être sauver sa petite-fille, en lui donnant du sang ou quelque chose comme ça. Koen remet sa casquette et son regard se concentre à nouveau sur le chargement. Il est si jeune pour être grand-père. José essaye de l imaginer, sans sa salopette bleue, coiffé, impeccable, dans l air aseptisé d une chambre d hôpital. Koen a déjà presque terminé. Le clark glisse à deux pas de José, rapide et léger malgré les derniers pare-brise qu il promène dans les airs, et conclut : Allez, zeg, je suis sûr qu on va la sauver, tu sais, ma petite. Elle aime trop la vie Le silence qui suit est une façon de montrer qu ils se comprennent. On est pudiques, entre hommes. Mais il est des regards qui en disent long. Koen était chauffeur, lui aussi. Ça rapproche. Puis, il a eu un terrible accident, un soir de janvier, dans le Nord de l Italie. Il a frôlé la mort. La remorque avait basculé dans le ravin mais le tracteur avait été retenu par miracle. Indemne! Jamais plus il n avait conduit «Ik was zo moe!», se contente-t-il d expliquer. Jamais un mot de plus. José a compris que c était la fatigue de la vie. Il en est certain, il voit la scène : Koen, fermant les yeux, pied au plancher, et lâchant le volant C est pour Koen, maintenant, que José continue, c est grâce à Koen que José roule clean. Koen et ces hommes qu il rencontre tous les jours, ces mecs qui bossent pour un salaire aussi minable que le sien, ces ouvriers qu il insulte parfois, quand ils ferment les grilles à cinq heures pile ou qu ils le font attendre, attendre. Ils ne sont pas toujours d accord, ils se sont déjà affrontés. C est normal, chacun défend son bout de gras. Koen le provoque, souvent : Tu te plains toujours. Au moins, dans ta boîte, ils te forcent pas à rouler trop! Mais alors je ne gagne plus rien! Les disques, les contrôles de charge, tu sais bien que ça sert aussi pour toi, hein, pour te protéger.

71 On le sait tous. Pourtant, on ne les respecte pas. Et puis tu as toutes tes soirées! Mes soirées? Quand je suis avec les copains du quartier, parfois, je pense que je serais encore mieux dans ma cabine Quand je pense à un autre boulot, je me demande ce que je foutrais sept soirs par semaine chez moi Allez! Chacun sa merde, comme on dit. Y a pas de raison, hein? Si la route était le paradis, ça se saurait! 2 Je me suis réveillée, la tempe collée à la vitre latérale, la nuque complètement coincée, mes feuilles de notes en désordre sur mes genoux, au son d un Man qui manœuvrait à quelques mètres de ma voiture. Je me suis à peine redressée et j ai regardé, longtemps, le soir préparer de très jolies couleurs, à l ouest, pour l une des nuits les plus courtes de l année. Sous les derniers rayons du jour, presque horizontaux, le parking ressemblait à une base désertée, abandonnée J avais faim. Je me suis dirigée vers le bâtiment reculé du bar des routiers que m avait montré José. Je me suis attablée devant un steak, une salade mixte et un quart de rouge et j ai mâché lentement, en observant. Quelle sensation de vide. Je me sentais minuscule. Alors que quelques hommes détaillaient mon anatomie d un regard las, j examinais les lieux. Le paradis du routier. Des vestes, des galoches, des percolateurs, des frigos, des fours à micro-ondes Des camions, partout : sur les sets de table, les briquets, les porteclés, les murs, les couvertures des revues, les jeux vidéo À une table voisine, un gamin d une dizaine d années regardait avec fierté son père (ils se ressemblaient tellement) partager un coca avec deux confrères. Des chauffeurs en coupure obligée. L un d eux, manches retroussées, moustache et sourcils broussailleux, se plaignait de son frigo. D habitude, ça ne m empêche pas de dormir, heureusement! Mais, là, il tourne beaucoup trop vite. Ça fait trois semaines que j ai demandé au patron de l arranger! Mais il s en fout, lui, du bruit! Alors, cette nuit, j ai fini par l arrêter. Du coup, j ai si bien dormi, que j ai failli ne pas me réveiller! Je l ai remis en route directement : je dois quand même faire gaffe de ne pas dégeler mes carottes! J avais envie de m asseoir à leur table et de leur parler des familles qui achèteraient ces légumes altérés, mais la conversation déviait déjà. Le gamin, qui était assis face à moi, croisa longuement mon regard, jus- 71

72 72 qu à ce que son père se retourne. Il m a dévisagée, j ai vu qu il observait mon verre de vin, puis il s est retourné et a poussé ses larges épaules vers l avant. Je n ai pas compris ce qu il a murmuré, mais les autres ont trouvé ça drôle. Mes joues devaient être écarlates. J ai vidé mon verre d un seul coup. J avais terminé mon repas et, pour ne pas réfléchir à la suite de ma journée, j ai repris «Sur la route» là où je l avais laissé. Je ne parvenais pas à me concentrer. Je suis allée aux toilettes, me soulager et me rafraîchir. J allais payer et partir. Mais où allais-je passer la nuit? Chez ma sœur? Chez Éric? J attendais un signe, que quelqu un ou quelque chose prenne la décision à ma place. C est alors qu elle est entrée. La quarantaine, menue, avec de petites boucles d oreilles dorées et un chemisier bien repassé. J ai cru qu elle cherchait quelqu un, qu elle venait prendre son service au restaurant ou rejoindre son mari. Mais après un rapide regard circulaire sur la salle presque vide, elle s est assise, seule, sur un haut tabouret, et elle a perdu son regard dans les images muettes du feuilleton que déversait l écran de télévision, dans un coin. Je la voyais de dos et, petit à petit, l idée qu elle puisse être chauffeur, elle aussi, s est imposée à moi : la façon dont les regards masculins l avaient d emblée acceptée, les galoches, le trousseau de clés, sa façon de regarder sa montre. Malgré une réelle féminité, elle semblait faire partie du paysage. Elle s est levée, m a saluée en me dépassant et, sans hésiter une seconde, elle est entrée dans les douches. Une si petite femme! Chauffeur! Après l étonnement, l évidence : qui d autre serait venu passer une si belle soirée dans un Restoroute? À part moi, bien sûr J ai imaginé qu elle m était envoyée. Je trépignais d impatience. Je me suis acheté un paquet de cigarettes au distributeur et, quand elle est revenue, je me suis calée sur le second tabouret : Excusez-moi, vous n auriez pas du feu? Pendant qu elle me faisait non de la tête avec un timide : Désolée, je ne fume pas j ajoutais déjà : C est pas grave, moi non plus. Vous faites quoi comme métier? Elle n a pas répondu tout de suite. Je lui ai expliqué que je cherchais à rencontrer des chauffeurs, à rouler, à parler, à écouter. Elle me regardait avec une certaine méfiance et, comme mes motivations n étaient pas très claires, je lui ai dit que j étais journaliste et que je comptais en faire un bouquin. Vous êtes bien camionneur, n est-ce pas? Elle a ri : Si vous voulez

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