Cours 2. Pour agir, il faut comprendre Pour comprendre, il faut connaître! Les barotraumatismes, le froid, l hydratation, l essoufflement, la narcose

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1 Xavier LAUNOIS E3 n E3 n Les barotraumatismes, le froid, l hydratation, l essoufflement, la narcose La décompression, les tables MN90 (1) 22 Pour agir, il faut comprendre Pour comprendre, il faut connaître!

2 Préparation o Les barotraumatismes Les variations de volume en plongée Profondeur Pression absolue Volume (ballon fermé) 0 m (Surface) 1 bar 30 litres 10 m 2 bars 20 m 3 bars 30 m 4 bars 40 m 5 bars 23

3 Préparation o Les barotraumatismes Organe/acciden t Yeux/nez placage du masque Oreille baro-oreille Sinus baro-sinus Dents baro-dents Les barotraumatismes Phase Causes Symptômes Conduite à tenir oubli de souffler par le nez trompes d eustache obstruées oubli manœuvre Valsalva obstruction externe (bouchon de cire) obstruction sinus rhume, sinusite kystes, polypes Carie, nécrose dentaire, mauvais plombage saignement nasal rupture capillaire des yeux douleur aux yeux, cocard marques au visage douleur oreille vertiges syncope douleur faciale (mâchoire, front) douleur dentaire, migraine syncope appuyer sur narine médecin stopper la descente, remonter, O.R.L O.R.L dentiste. Prévention souffler par le nez dans le masque Valsalva pas de rhume éviter l ascenseur déglutition renoncement pré visite O.R.L bonne santé montée ou descente lente renoncer à plonger pré visite dentiste remontée lente renoncement si gêne 24

4 Préparation o Les barotraumatismes 25 Les barotraumatismes Organe/accident Phase Causes Symptômes Conduite à tenir Poumons surpression pulmonaire Estomac colique du scaphandrier blocage expiration réflexe apnéiste panique sur panne d air blocage de la glotte à distension alvéolaire 3 facteurs aggravants: poumons remplis d'air vitesse de remontée rapide proximité avec la surface fermentation des aliments aérophagie - sous l eau: forte douleur thoracique - en surface: insuffisance respiratoire, douleur thoracique, toux, sensation d étouffement, pertes de connaissance, embolie cérébrale, pneumothorax, Emphysème douleur abdominale syncope, flatulence. Signaler l accident au DP qui prend en charge la conduite à tenir: traitement médical (RIFAP) eau, aspirine, O2 Oxygénothérapie Evacuation médicale, Caisson Signaler l accident au DP qui prend en charge la conduite à tenir: eau, aspirine, O2 Médecin, Evacuation médicale, Caisson² Prévention expiration à la remontée maîtrise du SGS vitesse de remontée contrôle de soi - ne jamais bloquer sa respiration à la remontée - ne jamais donner d air à un apnéiste Cet accident masque souvent un accident de décompression, le plongeur n ayant pas respecté la procédure de décompression. alimentation saine à -3 h00 éviter les féculents relâcher les gaz pas de boissons gazeuses

5 Préparation o Les barotraumatismes Les barotraumatismes Ils touchent les parties de l'organisme du plongeur contenant des gaz, en raison des variations de pression auxquelles l'organisme est soumis lors d'une plongée Ils sont en général bénins (sauf surpression pulmonaire) Le risque d'accident barotraumatique est plus important entre 0 et 10 mètres car c est dans cette zone que les variations de pression sont les plus importantes. Les accidents barotraumatiques peuvent se produire à la descente ou à la remontée. Le respect des règles de prévention lors de la descente (ne pas forcer, descendre lentement tête en haut lors des premiers mètres) et lors de la remontée (vitesse contrôlée, expiration durant toute la remontée) suffit à éviter ces accidents 26

6 27 Le froid La température corporelle est de 37 C. Pour qu'il n'y ait pas de déperdition de chaleur, l'homme doit se trouver dans une atmosphère à 25 C ou dans une eau à 33 C. Pour lutter contre la déperdition de chaleur -> la combinaison Avant la plongée: Éviter d'avoir froid sur le bateau (coupe-vent, bonnet ) Alimentation appropriée Combinaison adaptée Dans l'eau: Signes visibles: le froid est rarement signalé par les plongeurs le plongeur se recroqueville ou s'agite pour se réchauffer le plongeur se désintéresse de la plongée Limiter le temps de plongée Dès les premiers symptômes, avertir les membres de la palanquée Fin de plongée Contrôler vitesse de remontée et temps de palier -> le froid est un facteur de risque des accidents de décompression Augmenter le temps de palier Sur le bateau: Sécher sans frotter Boisson chaude (pas d'alcool)

7 L hydratation du plongeur 3 phénomènes concourent à la déshydratation du plongeur lors de la plongée: Le froid La pression La respiration d un air sec provenant du bloc Froid et pression relèvent de la même réaction de l organisme: la concentration des liquides dans la cage thoracique, entrainant une élimination d eau par le système rénal. Le plongeur peut perdre jusqu à 1 litre d eau par plongée. Le phénomène peut être amplifié par les conditions de transport pour se rendre sur le lieu de la plongée (soleil, vent,.) 28 Le plongeur doit s hydrater avant et après la plongée, avec de l eau (pas d alcool!)

8 L'essouflement En cas d'effort, les cellules de l'organisme consomment (entre autre) de l'o2 et rejettent un déchet, le CO2, qui circule dissous dans les liquides de l'organisme (environ 5%). Il s'évacue par la ventilation pulmonaire. Lorsque l'élimination du CO2 n'est pas suffisante, il y a intoxication de l'organisme avec une manifestation ventilatoire: l'essouflement 29

9 30 Symptômes: Symptômes & causes Augmentation du rythme ventilatoire Ventilation de plus en plus rapide Sensation d étouffement : le plongeur a "soif d air" Maux de tête, nausées, syncope Signes visibles: le panache de bulles sortant du détendeur Les causes: Effort inadapté (lutte contre le courant) Forme physique Angoisse Profondeur, manque de visibilité Manque de maîtrise du palmage Mauvais lestage Détendeur mal réglé Froid Air de mauvaise qualité (pollution)

10 31 Le plongeur en difficulté: Conduite à tenir Signaler l'essoufflement aux membres de la palanquée Cesser tout effort Chercher des points d appui (sable, rocher, bout) Membres de la palanquée: Calmer le plongeur, le faire expirer Vérifier le manomètre de l essoufflé Mettre fin à la plongée Assister le plongeur essoufflé dans sa remontée Contrôler la vitesse de remontée Attention: La consommation peut être x 4 ou 5 Risque d'arrachage du détendeur par l'essoufflé -> surveiller le détendeur L essoufflement peut favoriser un ADD Si panique du plongeur ou vitesse de remontée inappropriée risque surpression pulmonaire ou noyade.

11 Prévention Plonger en forme, sans stress Etre correctement lesté Pas d immersion si essoufflé en surface Descente le long du mouillage (si courant) Points d'appui lors de la plongée Palmage lent et adapté à la profondeur Éviter tout effort violent Ne pas faire d apnée 32

12 33 La narcose L azote qui circule dissous dans le sang peut devenir toxique au niveau du système nerveux = la narcose. Autrefois appelée "ivresse des profondeurs", les plongeurs y sont plus ou moins sensibles: elle peut apparaitre dès 30m (PPN2 = 3,2 bars), elle est certaine à 60m (PPN2 = 5,6 bars) Son apparition est insidieuse: Altération du raisonnement Troubles de l'attention Troubles de la mémoire immédiate Troubles de l'humeur (euphorie, angoisse, ) Troubles de la perception Perte des repères spatio-temporels Troubles psychomoteurs

13 34 Symptômes Les signes pour les autres membres de la palanquée: Le plongeur ne répond pas aux signes Il semble absent, se désintéresse de la plongée Il regarde fréquemment ses instruments Son orientation est perturbée (peut descendre au lieu de monter) Les facteurs favorisants La fatigue Le manque d entraînement Une descente trop rapide la tête en bas Une descente dans le «bleu» Le froid L angoisse L essoufflement L obscurité, la visibilité réduite La prise de certains médicaments

14 Conduite à tenir et Prévention Conduite à tenir: gérée par le guide de palanquée Remonter le plongeur (diminution de la PPN2) Attention au lâcher d embout Attention à l Accident de Décompression (ADD) Attention à la surpression pulmonaire voire la noyade Prévention: Plonger en bonne condition physique Eviter les médicaments S entraîner à la profondeur progressivement Limiter la profondeur Descendre tête en haut le long d un bout 35

15 36 La décompression Le plongeur est soumis à la pression de l'air et de l'eau lors de ses plongées (10m=2 bars, 20m=3 bars,...). Cette pression entraîne une augmentation de la quantité d'azote dissous dans les liquides de l'organisme. A la remontée, lorsque la pression diminue, l'azote dans l'organisme doit être éliminé, par l expiration et une vitesse de remontée contrôlée. Dans certains cas, le temps de remontée ne permet pas l'élimination d'une quantité suffisante d'azote dissous, le plongeur doit s arrêter pour laisser le temps à l azote de s éliminer = les paliers. Les tables Marine Nationale 90 (MN90) sont l'outil de calcul de décompression utilisé dans les cursus de formation de plongeur FFESSM. Objectif du cours: Assurer une décompression en toute sécurité en utilisant les tables MN90 Planifier ses plongées à l aide des tables MN90 Connaitre, comprendre et appliquer les procédures spéciales des tables MN90

16 Composition de l air : Les pressions partielles Azote (N2) : ~ 79 % Oxygène (O2) : ~ 21 % Dioxyde de carbone (CO2) : ~ 1 % Gaz rares (Argon,...) : Quelques traces seulement Pour la plongée: 80 % de N2 et 20 % d'o2. L'air que nous respirons a une pression de 1 bar La pression partielle de N2 (PPN2):0,8 bar La pression partielle de O2 (PPO2):0,2 bar Dans un mélange gazeux: chaque gaz se comporte comme s'il était seul à occuper le volume total occupé par le mélange la pression partielle d'un gaz dans un mélange est égale à la pression totale du mélange x par le pourcentage du gaz considéré dans le mélange. la somme des pressions partielles de chaque gaz est égale à la pression totale exercée sur le mélange 37

17 Les pressions partielles 38

18 Les barotraumatismes le froid l hydratation l essoufflement la narcose La décompression les tables MN90 39 La dissolution des gaz Dans un système fermé, contenant un liquide et un gaz, par exemple de l'air et de l'eau, la surface du liquide constitue une zone d'échange entre les deux composants (phases). Il y a entre les 2 phases des échanges permanents A température donnée et à l'équilibre ( à saturation), la quantité de gaz dissous dans un liquide est: proportionnelle à la pression exercée par ce gaz sur le liquide inversement proportionnelle à la température -> si la température diminue, la quantité de gaz dissous augmente Dans un liquide on ne parle pas de pression mais de tension (tension d'azote T(N2), tension d'oxygène T(O2),...).

19 + P Gaz-Respiré + T Gaz-Dissous ++ P Gaz-Respiré + T Gaz-Dissous La dissolution des gaz + P Gaz-Respiré +++ T Gaz-Dissous + P Gaz-Respiré ++ T Gaz-Dissous +++ P Gaz-Respiré ++ P Gaz-Respiré ++ T Gaz-Dissous +++ T Gaz-Dissous +++ P Gaz-Respiré 40 «le piston descend» +++ T Gaz-Dissous «le piston remonte»

20 La courbe de sécurité 41

21 42 Les conditions d'utilisation: plongée à l air plongée loisir Utilisation profondeur max : 60 m. Au niveau 2 -> 40m vitesse de remontée entre 15 et 17m/mn jusqu au premier palier, de 6m/min entre les paliers 2 plongées maxi par 24h entre 0 et 300m d'altitude Les limites d'utilisation: le modèle: un homme de 74 kg, 1m75 et 32 ans pas de travail au fond si ce n'est un déplacement à la palme à la vitesse d'environ 0,5 nœud, soit environ 1 km/h. calculées pour une eau à 12 C les plongées doivent être effectuées au niveau de la mer; toute plongée en altitude devra entraîner une adaptation des tables MN90 Une plongée se caractérise par : un temps de plongée calculé en minutes : depuis l immersion jusqu à la décision de remonter à une vitesse de 15 m/mn (descente + trajet au fond) une profondeur maximale atteinte Ces paramètres sont nécessaires pour déterminer la durée et la profondeur des paliers.

22 Les types de plongées La plongée simple (unitaire): plongée survenant au moins 12 heures après la plongée précédente Les plongées multiples: plongées survenant moins de 12 heures après la précédente plongée plongées successives plongées consécutives Les procédures spéciales: remontée lente remontée rapide mauvaise exécution des paliers 43

23 Les plongées simples Plongées simples Une palanquée de 3 plongeurs N2 se met à l'eau à 9h55 pour une plongée à 19m. La palanquée s'immerge à 10h00. Elle commence sa remontée après 38 minutes passées à 19m. Donner les paliers, la durée totale de remontée, la durée totale de la plongée et l'heure de sortie des plongeurs. 44 Une palanquée de 2 plongeurs N2 se met à l'eau à 9h55 pour une plongée à 19m. La palanquée s'immerge à 10h00. Elle commence sa remontée après 46 minutes passées à 19m. Donner les paliers, la durée totale de remontée, la durée totale de la plongée et l'heure de sortie des plongeurs.

24 Les plongées simples Plongée simple 45 Points clés d'une plongée simple: - séparée d'une autre plongée par au moins 12 heures - lecture directe des paliers dans la table

25 Les plongées successives 46 Plongée successive C'est une plongée qui suit la précédente plongée dans un intervalle de temps compris entre 15 minutes et 12 heures Une palanquée de 2 plongeurs N2 s'immerge à 10h00 pour une plongée de 46 minutes à 19m. A 14h00, la même palanquée s'immerge à nouveau pour une plongée de 40 minutes à 17m. Donner: les paliers, la durée totale de remontée le groupe de plongée successive la durée totale de la plongée l'heure de sortie des plongeurs pour les 2 plongées L'intervalle surface: le temps qui s'est écoulé entre le retour à la surface à la fin de la première plongée et l'immersion de la seconde plongée Le groupe de plongée successive ou GPS: un indicateur qui correspond à une tension d'azote résiduel présent dans l'organisme en fonction de la profondeur et de la durée de la première plongée et de l'intervalle surface.

26 Les plongées successives Plongées successives 47 Points clés d'une plongée successive: - 2 plongées par jour (intervalle de temps compris entre 15 minutes et 12 heures) - calculer une majoration (azote résiduel) - ajouter la majoration au temps de la 2ème plongée pour la détermination des paliers

27 Les plongées consécutives 48 Plongée consécutive Intervalle surface <15 minutes La plongée consécutive est une plongée débutant moins d un quart d heure après la fin de la précédente plongée Cette plongée est considérée comme la continuité de la précédente Une palanquée de 2 plongeurs N2 s'immerge à 10h00 pour une plongée de 28 minutes à 19m. Après 4 minutes en surface, la même palanquée s'immerge à nouveau pour une plongée de 23 minutes à 15m. Donner la durée totale de remontée, les paliers, la durée totale de la plongée et l'heure de sortie des plongeurs

28 Les plongées consécutives Plongée consécutive 49 Points clés d'une plongée consécutive: - moins de 15 minutes après la fin de la première plongée - la profondeur de calcul est la plus grande profondeur - les temps des 2 plongées s'additionnent - doit rester exceptionnelle