Rock Around Luminy Chers collègues, et néanmoins amis, qui séjournez au CIRM sur le campus de Luminy, vous sentez bien que vous êtes dans un endroit d exception et vous aimeriez faire une petite balade. Vous avez parfaitement raison et, à l occasion des pauses déjeuner, tôt le matin ou en fin d après-midi, partez à pied admirer les calanques. Le problème c est le temps ; les organisateurs du colloque ou de la réunion à laquelle vous participez ne vous en ont pas laissé assez pour partir à l aventure. D où l utilité de ce petit texte qui va vous orienter vers les lieux les plus intéressants avec des indications de temps précises. Elles couvrent l aller-retour sans s arrêter et sont valables pour les gens qui marchent bien. Ceux qui traînent en bavardant, contemplent le paysage, s attendent les uns les autres, devront rajouter quelque chose. Pour le Belvédère, donc le col de Sugiton, ainsi que pour le pied de la tour de Pise en aller retour, des chaussures de ville suffisent. Pour les autres promenades, une paire de tennis est préférable, mais pas indispensable. Pensez à prendre de l'eau, surtout en été. Le col de Sugiton (aller-retour, 45 minutes) En vingt minutes on peut déjà aller au cœur des calanques, au col de Sugiton. Il suffit, soit de ressortir du campus, et de prendre le large sentier qui part tout droit vers l est après l école des Beaux Arts et d Architecture, soit de partir à travers bois en quittant la route qui passe devant la cité des garçons quand elle part sur la gauche. La seconde solution, si une voiture vous conduit à la barrière, permet de gagner 10 minutes dans chaque sens. L'aiguille de Sugiton vue du Belvédère 1
De la barrière on continue sur la route, puis dans le prolongement, tout droit, par un sentier bien marqué. Il traverse un grillage délabré avant de rejoindre, peu avant le col, l autre sentier plus large. Attention aux embranchements, si vous revenez par là ; depuis le col c est d abord à droite un large sentier couvert d aiguilles de pin, puis à gauche un petit sentier qui plonge dans le vallon. Le Belvédère (aller-retour, une heure) Du col de Sugiton, sur la droite, un large chemin carrossable mène au Belvédère. Il est sur la crête des Escrampons, dans le prolongement de l aiguille de Sugiton. Il permet de jeter un œil dans la calanque de Morgiou et dans celle de Sugiton ; il y a même une table d orientation. Pour une demi-heure de marche depuis Luminy, c est le plus beau coup d œil sur les Calanques. Si l on est un peu court en temps, on peut prendre sur la droite une large rampe qui mène au sommet sud du Crêt de Saint Michel. On se trouve alors au dessus de la Paroi Noire, falaise très fréquentée des grimpeurs, sur laquelle on a une vue plongeante, ainsi que sur le village et la calanque de Morgiou. Le mont Luminy (une boucle d une heure) Il faut sortir du campus et passer devant l école d Architecture. On abandonne le large chemin qui mène au col de Sugiton un peu avant de l atteindre. Sur la droite se trouve un col et le chemin qui permet de descendre dans la calanque de Morgiou. Depuis ce col, on ne plonge pas dans le vallon de Morgiou, mais on remonte sur la droite par un sentier jaune qui tombe rapidement sur un large chemin carrossable. Il faut serrer les crêtes et couper les lacets. Ce sentier amène au sommet du Mont Luminy que l on atteint quand on voit une carrière en contrebas. De là, on redescend au mieux et directement vers l école de Commerce et la Faculté des Sciences. Dans l autre sens la ballade est plus jolie, mais un peu paumatoire jusqu'au sommet du mont Luminy. Il faut traverser la structure en béton devant l entrée de la Faculté des Sciences. On a le choix entre un large sentier caillouteux qui monte vers l école de commerce ou, sur sa gauche, un petit sentier terreux, horizontal, qui se glisse dans la verdure. C est celui-là qu il faut prendre. Quand il rejoint un large sentier, on part sur la gauche et au premier embranchement, on prend à droite. On monte alors tout droit vers les crêtes, en direction d un grand pylône électrique, à la base du mont Luminy. Il n y a plus qu à suivre les crêtes pour rejoindre le col. La calanque de Sugiton (une boucle d une bonne heure) Depuis le col de Sugiton, on descend lentement sur la gauche par un très large sentier qui passe devant une bergerie en ruine. Il mène au Socle, nom donné à la grande paroi qui soutient la Candelle. A la sortie d un large virage sur la gauche, qui passe sous des falaises surplombantes, on croise le sentier de grande randonnée (GR, marqué de deux bandes parallèles, une rouge, une blanche) de la traversée des calanques. On prend, sur la droite, le chemin qui descend. Le sentier passe par une brèche qui permet de découvrir brutalement la calanque de Sugiton. Une courte corde, qui sert de main courante aux enfants, est en place. On longe la paroi des Toits, terrain d entraînement idéal pour l escalade libre de haute difficulté ou pour apprendre à passer les toits assis dans les étriers. 2
La calanque de Sugiton On rejoint un large sentier, celui que l on prend au retour, à une terrasse aménagée à l ombre d un grand pin. De là, il faut continuer le long de sombres parois pour arriver sur une plate forme au dessus de la mer. On est face à un îlot dont le nom, le Torpilleur, évoque vaguement un sous-marin semi immergé; je pencherais plutôt pour un dinosaure fossilisé qui prend son bain. Il faut alors faire un demi tour et descendre sur la droite, face à la minuscule plage de Sugiton. Pour remonter, on rejoint la large terrasse ombragée sous la paroi des Toits et on suit la route du feu, cimentée, qui passe devant la face est de l aiguille de Sugiton. Parvenu sous le col de Sugiton, on évitera les derniers lacets pour suivre une trace directe équipée de quelques marches aménagées. On est alors au col et il suffit de revenir à son point de départ. De Luminy à la calanque il faut compter une grosse demi heure, surtout à la descente en prenant le chemin direct. En remontant par grand soleil, prévoir un quart d heure supplémentaire et surtout un peu d eau. 3
Le tour du Crêt de Saint Michel (une boucle d une bonne heure) On commence par aller au col de Sugiton, d où l on prend le chemin carrossable du Belvédère. Peu après le large virage à gauche et la petite rampe montante, on aperçoit le port de Morgiou en contrebas. Bien que le sentier ne soit pas marqué, sauf d un piquet rouillé, c est là qu il faut descendre sur une centaine de mètres, par une sentine raide aux cailloux instables. On arrive alors au niveau du pied de la Paroi Noire, sur le petit sentier de départ des voies qui longent la falaise. Il faut suivre ce sentier sur la droite, sur toute sa longueur, comme pour contourner le Crêt de Saint Michel. Passé l arête, un petit sentier-ébouli descend au mieux rejoindre le bon chemin qui passe dix mètres plus bas. Celui-ci est marqué de pointillés jaunes et permet de remonter doucement au col qui sépare le Crêt du mont Luminy. Quelques mètres vers le bois de pins et l on tombe sur l autoroute piétonnière qui ramène au parking à l entrée de la Faculté. On peut faire la boucle dans l autre sens, mais la remontée sur le chemin du Belvédère est plutôt raide. Enfin, il y a ceux qui font ça pour respirer et ceux qui veulent transpirer! Dans ce cas, comme pour le mont Luminy, on commence par aller au col qui domine le vallon de Morgiou. Du col on descend sur la gauche par le sentier jaune. Un peu avant de voir la Paroi Noire, il faut remonter au pied du Crêt par le petit sentier-ébouli bien marqué, puis suivre le long des voies. Au pied de la remontée, soit on sort son mouchoir, soit on continue tout droit pour contourner le Belvédère. Un sentier peu fréquenté, qui ne demande qu un très court passage de désescalade (sur cinq mètres, avec de bonnes prises), permet de rejoindre le col qui sépare l aiguille de Sugiton du Belvédère. On contourne ce dernier et l on suit des traces évidentes, en surmontant quelques blocs, pour rejoindre le balcon du Belvédère où l on retrouve le sentier carrossable qui conduit au col de Sugiton. Dans ce sens, par la variante qui contourne le Belvédère, il faut compter une demi heure de plus. Les Pierres Tombées (une boucle de deux heures) On commence par aller au col de Sugiton. De là, on descend tout droit vers la calanque du même nom par un sentier aux multiples traces qui rejoint rapidement la route du feu. C est celle qui est cimentée et que l on prendra en remontant depuis la calanque. En descendant, on rejoint la large terrasse ombragée au pied de la paroi des Toits et l on continue jusqu au promontoire devant le Torpilleur. Il faut descendre sur la droite, face à la plage de Sugiton. Trente mètres au dessus de l eau, on suit le bord de mer vers la gauche. On passe au bord de mer pour arriver aux culs-nus, comme on disait du temps où le nudisme évoquait la lubricité. Cet endroit sauvage s est toujours appelé les Pierres-Tombées et, passés les culsnus, on parcourt un amoncellement de blocs sur quelques centaines de mètres. Il faut compter trois quart d heure depuis le départ. 4
Le Torpilleur prenant son bain Face au plus gros bloc immergé appelé le Tonneau, on quitte le bord de mer pour regagner le sage sentier qui vient du col de Sugiton. Dans cette montée raide, la trace n est pas évidente mais tous les passages sont plus ou moins bons ; elle fait 100 mètres de dénivelé. On rejoint le sentier à l aplomb d un grand pin. Après avoir repris son souffle, on le suit sur la gauche ; il ramène au col de Sugiton. Le retour, depuis le Tonneau, prend une petite heure. La Tour de Pise et la Cathédrale (une boucle d une heure et demi) Comme toujours, on commence par aller au col de Sugiton et l on descend le large chemin sur la gauche qui longe les parois. Après la bergerie et le grand virage sur la gauche, on croise le GR qui traverse les calanques. On continue tout droit en direction du Socle ; il suffit de se laisser descendre (en coupant les lacets) jusqu à croiser un couloir raide qui vient du col de la Candelle, le couloir du Candelon. La Tour de Pise est un gros bloc détaché qui marque le début du Socle. Contournez là pour constater que, vue de la paroi, elle a effectivement un petit air penché. Il faut compter quarante minutes depuis le départ Maintenant il faut remonter le couloir du Candelon sur une centaine de mètres. C est raide et souvent les cailloux roulent sous les pieds ; mais ça ne prend qu un quart d heure et on peut s aider de la végétation. Parvenu au pied d une paroi marron, alors que le couloir oblique légèrement sur la droite et laisse apercevoir la Candelle et son Candelon, on passe sur la gauche par une petite brèche toujours à l ombre. On est au pied de la Cathédrale dont la face sud a une forme d ogive. Le temps de souffler, et il n y a plus qu à poursuivre sur le sentier 5
horizontal, ou presque, qui revient vers Luminy. On croise le sentier de grande randonnée, qui traverse les calanques, que l on suit. On continue ainsi vers le col de Sugiton puis vers Luminy. La tour de Pise, vue du pied du Socle Dans l autre sens, on évite la montée raide du couloir du Candelon. C est au croisement du GR en venant du col de Sugiton qu il ne faut pas se tromper. On prend sur la gauche en montant et, après avoir surmonté la première barre, on se dirige vers la Cathédrale, en laissant sur sa gauche la deuxième barre. Après avoir passé la brèche, on descend an niveau inférieur, jusqu au chemin qui permet de rejoindre le GR qui vient du col de la Candelle. La calanque de Morgiou (une boucle d une heure et demi) Elle est accessible par la route, mais il est bien plus beau d y descendre à pied. De plus, on peut longer le bord de mer et revenir par Sugiton, effectuant ainsi la plus belle des balades courtes des calanques. Au fond du vallon, il y a quelques maisons dont un café-restaurant et un charmant petit port qui abrite quelques bateaux de pêche toujours actifs. On part comme pour le mont Luminy, par le col qui le sépare du crêt de Saint Michel. Du col, on suit le sentier jaune qui part presque à l horizontal sur la gauche, jusqu à se trouver à l aplomb de la Paroi Noire en son milieu. De là un sentier d éboulis descend directement. En bas, il faut franchir deux barrières qui ont été dressées pour arrêter les cailloux et non pour interdire le passage. Du portail de la faculté, il faut un quart d heure pour aller au col et le même temps pour descendre jusqu au village. 6
La paroi des Toits Du port on suit le bord de mer, côté gauche, jusqu à une petite plage, puis on monte au ras des parois pour contourner un enclôt. Le sentier, qui est une partie du GR de la traversée des calanques, suit à mi-hauteur la crête des Escrampons et vient contourner l aiguille de Sugiton. De l autre côté de la calanque, le grand livre de pierre ouvert à quatre vingt dix degrés, s appelle le dièdre du Renard. Vue d en bas, l aiguille ressemble plutôt à une grosse lame. Dans l axe on a une vue exceptionnelle sur la calanque de Sugiton, le Socle, la Candelle et la pointe de Castelvielle. Une échelle métallique branlante permet de descendre sur la plage de Sugiton que l on atteint une demi heure après Morgiou. On remonte en face par un escalier cimenté, sans aller jusque sous la paroi des Toits, située juste en face. On prend sur la gauche un bon sentier bien marqué, mais non balisé, qui monte doucement. Il rejoint le chemin carrossable qui vient du col de Sugiton, au niveau où il contourne un gros rocher. Il n y a plus qu à la suivre jusque sous le col que l on gagne par les marches cimentées en coupant les derniers lacets. L autoroute des promenades dominicales vous ramènera à Luminy. Le mont Puget (une heure et quart en aller-retour, deux heures en boucle) C est le sommet qui domine Luminy, très imposant avec son cailloux blanc. Il a l air très loin et pourtant il ne faut que trois quart d heure pour aller au sommet en passant par l éboulis très visible depuis la faculté qui permet de surmonter la première barre. 7
On part de la cité des filles, celle du sud, à l angle du parking qui fait face au Puget devant le bâtiment central. Un petit chemin dans les broussailles, à l angle de la borne d incendie, permet de traverser la clôture. Puis il se redresse pour atteindre un large chemin juste à l angle d une citerne enterrée. Quelques mètres sur la gauche et l on est au pied de l'éboulis, qui constitue le passage raide. On le remonte sur son bord droit. En dix minutes, on rejoint un second large chemin, connu sous le joli nom de sentier du Centaure, au niveau d une barrière. On est devant la seconde barre, plus haute, au pied de l aiguille Guillemin qui s en détache. Il faut aller chercher, vingt mètres à gauche, un sentier bien marqué qui passe entre cette aiguille et le Mont Puget. Par des lacets très raides, mais qui offrent de superbes points de vue, on arrive sur le plateau, un vaste désert de cailloux. Un large chemin part majestueusement sur la droite, à l horizontale. Si l on veut effectivement passer au sommet du Puget, il faut le quitter très vite pour monter sur la droite en pente douce. Compter trente cinq minutes depuis la cité, sans chômer. On peut bien sûr revenir par le même chemin, ce qui prend moins d une demie heure. Mais, si l on dispose d un peu plus de temps, je vous conseille d aller jusqu au col de la Candelle. Pour cela, du sommet on continue vers l est jusqu à couper un chemin vert qui vient du col de la Gineste où passe la route. Sur la droite, on prend le chemin vers le sud qui longe le bord droit d un vallon, sans tomber dedans. Il chemine ensuite sur une arête, en direction de la face nord de la Candelle qui n est haute que d une quarantaine de mètres. Ce col est un des plus beaux carrefours des calanques. D un coté il domine les Pierres Tombées et le cap Morgiou. De l autre, au delà du vallon qui mène au Val Vierge, on voit les crêtes du Devenson et le plateau de Castelvieille sur fond des falaises de La Ciotat. Depuis le sommet du Puget ça ne prend que vingt minutes. Pour revenir, il suffit de suivre le chemin de grande randonnée (marqué rouge et blanc). Il descend à mi pente vers Luminy, puis suit un très beau chemin horizontal qui contourne plusieurs éperons jusqu au dessus d un grand éboulis. Le passage par les cailloux sur sa rive gauche orographique est conseillé. On rejoint d abord le chemin qui vient du pied de la Cathédrale et peu après, vers la droite, le large sentier qui mène au col de Sugiton. Sans s arrêter il faut moins de deux heures ; mais est-ce possible lorsqu on découvre les lieux? Le tour du Socle (grande boucle de trois heures) On commence par aller à la Tour de Pise qui marque le début du Socle ; compter quarante minutes. On longe de hautes falaises de plus de 150 mètres, sillonnées de voies d escalade parmi les plus classiques des calanques - la Civa, le Temple, les Dalles grises, la Grande Tour de la Lèque, l Igloo, les Hommes Volants. Le chemin descend lentement vers la Lèque et débouche dans un grand vallon, le Val Vierge, quand il atteint la mer. On peut s y baigner, face à l Oeil de Verre, une cavité remarquable dans la paroi qui plonge dans l eau. Maintenant il faut remonter le Val Vierge sur sa moitié environ. Il est coincé entre la Candelle, un large mur haut de 100 mètres à main gauche et la Concave, une grande paroi marron de 200 mètres de dénivelé dont la forme a décidé du nom. Arrivé au niveau du pied de ces deux falaises, alors qu un sentier horizontal part sur la droite vers les corniches Parretti, on prend sur la gauche le sentier des Corniches du CAF qui remonte vers la Candelle. Il est marqué noir, sans qu il faille accorder le moindre sens à cette distinction ; c est pas du judo, c est de la balade! Après avoir suivi à l horizontale un des plus beau sentier des calanques qui contourne plusieurs ressauts (dont l un qui demande de sortir les mains de ses poches), on 8
remonte un grand éboulis qui permet d atteindre le pied de la Candelle et de découvrir l un des temples de l escalade marseillaise ; il faut prévoir une heure de remontée depuis le bord de mer. Le Socle et le Torpilleur 9
A l ouest de la paroi, alors que l on se trouve sous l arête de Marseille qui mène au sommet de la Candelle par une voie aérienne, on débouche sur le couloir du Candelon. Il faut descendre une cinquantaine de mètres avant de le traverser pour prendre, sur sa droite, un sentier qui passe sous une autre falaise, la Cathédrale. Après, on longe quelques petites parois avant de rejoindre le GR qui vient du col de la Candelle. Il descend jusqu au large chemin qui retourne au col de Sugiton. De là, l autoroute pour piéton ramène au parking de Luminy, en une grosse demi heure depuis la traversée du couloir du Candelon. 10