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Sommaire Introduction 1 Petit rappel sur la méthode de prospection... 2 De nombreux indices 3 Une étude pour mieux comprendre et avancer 5 Dossier suivi par : Dams Vincent vincent@jne.asso.fr 06 14 50 26 90 Moureau Charly charly.moureau@orange.fr 06 79 50 01 77 Jura Nature Environnement 03 84 47 24 11 N'hésitez-pas à nous contacter pour plus d'informations. Introduction Revenu par la rivière d'ain au début des années 2000, le castor fait aujourd'hui partie intégrante de la vallée du Suran dans le Jura. Dans le cadre de la mise en place d'un groupe de travail Castor au sein de l'association Jura Nature Environnement, soucieux de suivre cette espèce pour mieux la connaître, une méthodologie de prospection à été mise en place et des actions ont pu avoir lieu cet hiver grâce à de nombreux partenaires et bénévoles. Ce document présentent les résultats de ces prospections. 1
Petit rappel sur la méthode de prospection... Les objectifs principaux visés par le Groupe Castor de Jura Nature Environnement (JNE) sont en premier lieu d apporter une bonne connaissance de la répartition du Castor d Eurasie dans la vallée du Suran et en second lieu d obtenir des informations sur la façon dont le Castor colonise ce bassin versant. Pour ce faire, les cours d eaux (Suran et affluents) ont été parcourus à pied le long des berges de jour, en hiver, de décembre à mars (période au cours de laquelle les berges sont plus facilement observables en l absence de végétation). Lors de la période hivernale 2011, une cartographie des zones d'activités des castors a été réalisée avec le relevé systématique de tous les indices de présence sur le Suran et ses affluents de Loisia à Germagnat. Les positions de ces indices ont été reportées sur des cartes IGN au 1/10 000ème, puis assemblées et numérisées. Journée de formation et de prospection sur le Suran et ses affluents, le 29 Janvier 2011 : Une vrai réussite. Le samedi 29 Janvier 2011, une journée de prospection des indices de castor à été organisée à l'initiative de JNE. Celle-ci a réuni plus de 40 personnes (étudiants, naturalistes, associations, élus...), qui se sont réparties sur l'ensemble de la rivière pour relever tous les indices de présence du castor. 6 autres sorties complémentaires ont été ensuite organisées pour affiner le travail et permettre d'avoir une vision globale de la répartition de l'espèce pour la saison hivernale 2010-11. Figure 1: Les bénévoles sur la place de Saint-Julien-sur-Suran 2
De nombreux indices Grâce à ces différentes prospections, 461 indices de présence hivernale ont été relevés. Comme l'on pouvait s'y attendre, 73% des indices sont issus de l'activité "alimentaire" du castor (rongements isolés, réfectoires, chantiers d'abattage, tailles en bouquet). Par ailleurs, 27 terriers ont été recensés sur l'ensemble du linéaire étudié. L'installation dans des terriers permet de statuer sur la présence certaine et durable (du moins à moyen terme) du castor sur des territoires précis de la vallée du Suran. La plupart des terriers (60%) sont des terriers-huttes. Ces gîtes sont issus de simples terriers dont le plafond s'est effondré au fil du temps, et qui a été remplacé par un assemblage de branches puis consolidé avec de la boue, des herbes, voire des cailloux. Figure 2: Terrier-hutte sur le Toisin Au total, 12 zones de forte présence de notre castor Surannais ont été mis en évidence. De Loisia à Germagnat, ces zones sont réparties de façon homogène, et l'on en trouve sur quatre affluents du Suran (ruisseau du Noëltant à Louvenne, ruisseau du Toisin, ruisseau de la Creuse à Véria, ruisseau de la Doye en aval de Montagna-le-Templier). Malgré quelques tronçons délaissés, l'espèce se repartit donc plutôt bien sur le bassin versant du Suran à l'exception des têtes de bassin des affluents. 3
Une cartographie complète des relevés se trouve en fin de ce document. Dans ces zones à forte présence, on remarque quasiment à chaque fois l'existence de terrier(s) "actif(s)". Nous pourrions donc imaginer que chaque zone représente le territoire d'un individu ou d'une famille potentiellement reproductrice. Cette hypothèse rapide ne peut être confirmé que par la mise en place de moyens d'études spécifiques, notamment des campagnes d'affûts estivaux pour l'obsercvation et le comptage des individus (adultes, sub-adultes et jeunes). La population de castor implantée sur le lit principal du Suran montrant ses limites, la colonisation s'étant effectuée jusqu'aux sources du Suran, les individus à la recherche d'un nouveau territoire s'installent sur les affluents du Suran comme le ruisseau de la Creuse à Véria. Sur ce site, l'espèce est remontée pratiquement jusqu'à la source, s'établissant aujourd'hui en "déconnexion" presque totale avec la vallée du Suran. Il est intéressant d'apprécier l'impact du castor sur le milieu aquatique. Sur ce ruisseau presque à sec en période d'étiage, l'aménagement d'un barrage d'une dizaine de mètres de longueur, a permis la création d'une petite zone humide. Figure 3: Barrage de castor à Véria avec sa retenue Il existe aussi d'autres zones plus particulières, comme sur un tronçon du ruisseau de la Doye en aval de Montagna-le-Templier, qui semble être utilisé exclusivement comme site d'alimentation, avec la présence de nombreux chantiers d'abattage et de réfectoires, alors qu'aucun terrier ne semble présent sur cet affluent. 4
Une étude pour mieux comprendre et avancer Pour poursuivre sur la dynamique crée, une étude plus spécifique portant sur les différents habitats et biotopes utilisés par le castor est en cours de réalisation par JNE (Vincent Dams et Charly Moureau) avec le soutien financier du Conseil Général du Jura. Cette étude permettra de mieux appréhender le castor dans la vallée du Suran, d'un point vue écologique : Quels sont les milieux les plus propices à l'espèce? Comment appréhender l'exploitation des ressources alimentaire par le castor? Quels sont les impacts de l'espèce sur la qualité et la dynamique écologiques de la rivière et de ses boisements rivulaires? Quels sont les affluents colonisés et quels paramètres influencent cette installation?... Pour apporter des éléments de réponses à ces questionnements, un échantillon de six tronçons ont été déterminés afin d'être étudiés. Un diagnostic sera réalisé en fonction de plusieurs paramètres tels que la composition de la ripisylve, la nature des berges, la disponibilité alimentaire en salicacées (saules et peupliers)... Des affûts "Castor" seront organisés pour confirmer l'installation de l'espèce, estimer le nombre d'individus présents et avoir une idée du succès de la reproduction sur les zones à forte présence. Si l'un des objectifs principaux de cette étude est la connaissance du castor dans la vallée du Suran, elle doit servir d'appui pour la restauration de la ripisylve qui est prévue entre autres par le contrat de rivière du Suran, et débouchera par la définition d'un programme d'actions concrètes comme l'organisation de chantier de plantation / bouturages de saules et de peupliers. C'est donc aussi d'un point de vue social que s'effectue cette étude, avec la nécessaire implication des différents acteurs locaux (habitants, élus...), l'organisation d'actions de communication, l'anticipation d'éventuels conflits avec certaines activités humaines pour une bonne mise en place du programme d'actions de restauration de la ripisylve et du maintien du Castor sur le bassin versant. 5
Les 5 cartes ci-dessous présentent la répartition des indices de présence du castor dans la vallée du Suran, de Loisia à Germagnat, pour l'hiver 2010/2011. Elles ont été réalisées sur des cartes IGN SCAN 25 au 1/10 000 ème. D'après l'association ProCastor 6
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