EXERCICE ACCIDENT TECHNOLOGIQUE EN ZONE INDUSTRIELLE SUD À CHALON-SUR-SAONE RISQUE CHIMIQUE ET TOXIQUE le 14 novembre 2012 DOSSIER DE PRESSE SOMMAIRE
1 - Communiqué de presse 2 - Description de l'évènement 3 - Les actions engagées 4 - Les partenaires mobilisés 5 - Rappel des consignes aux usagers 6 - Les sites SEVESO en Saône-et-Loire 7 - Les risques majeurs 8 - Se préparer à la gestion de crise GLOSSAIRE COD Centre opérationnel départemental PCO Poste de commandement opérationnel PCM Poste de commandement mobile des pompiers PPI Plan particulier d'intervention POI Plan d'opérations internes NRBC Nucléaire, radiologique, biologique et chimique CIP Cellule d information du public ORSEC Organisation de la réponse de sécurité civile PPRT Plan de prévention du risque technologique COMMUNIQUÉ DE PRESSE
EXERCICE ACCIDENT TECHNOLOGIQUE EN ZONE INDUSTRIELLE SUD À CHALON-SUR-SAONE RISQUE CHIMIQUE ET TOXIQUE Point presse à 17h00, à l'hôpital de Chalon-sur-Saône Mâcon, le 14 novembre 2012 Un accident technologique entraînant un risque chimique et toxique s'est produit ce jour, 14 novembre, à 14h20, dans la zone industrielle sud à Chalon-sur-Saône, au sein de l'entreprise ALEM (Air Liquide Electronics Materials) située 1 rue Guy Moquet. Dès l'alerte, François Philizot, préfet de Saône-et-Loire, a mis en place son dispositif d'urgence afin d'assurer la sécurité des biens et des personnes. Un périmètre de sécurité a aussitôt été mis en place. Le centre opérationnel départemental (COD) est activé en préfecture. Il coordonne l'organisation des secours et prend toutes les mesures nécessaires pour réduire au maximum les risques en tenant compte des contraintes météorologiques, notamment du vent dominant. Le dernier bilan fait état de 18 victimes. Les trois premières victimes au sein de l'établissement ALEM ont été prises en charge sur place par les sapeurs pompiers. Exposées aux risques NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique), quinze autres victimes présentes à proximité du site sont prises en charge par le SAMU pour décontamination au poste médical avancé installé à l hôpital de Chalon-sur-Saône. Des communiqués de presse sont diffusés régulièrement afin de relayer l'information sur l'évolution de la situation et pour rappeler les consignes de sécurité à la population. À l'occasion du déplacement du préfet sur les lieux, et pour éviter de gêner l'intervention des professionnels sur le site de l événement, le présent point presse se déroule au sein de l'hôpital de Chalon-sur-Saône. Contact : - service départemental de la communication interministérielle (SDCI) Tél. 03 85 21 81 59/80-64 sophie.boyer@saone-et-loire.gouv.fr regine.carre@saone-et-loire.gouv.fr annick.venet@saone-et-loire.gouv.fr
DESCRIPTION DE L'ÉVÉNEMENT Un accident en site SEVESO Cet accident d'origine technologique est survenu à Chalon-sur-Saône, dans la zone industrielle sud, 1 rue Guy Moquet, au sein de l'usine ALEM (Air Liquide Electronics Materials), à proximité de la cité des Varennes. L'entreprise ALEM a pour activité le conditionnement et le stockage de gaz et la détoxification de bouteilles de gaz spéciaux, l'épuration et le conditionnement de produits chimiques liquides. L'entreprise ALEM est mitoyenne avec les établissements BIOXAL et AZELIS PROXIDES, en sites SEVESO seuil haut et s'inscrit dans le plan particulier d'intervention commun aux 3 entreprises. L'environnement immédiat recense une dizaine d'entreprises, le centre de transfert des ordures ménagères de la communauté de communes et la Médiapole de la Chambre de Commerce et d'industrie Des axes de circulation sont présents dans cette zone : - la RD 906 (ex RN6) se situe à 300 m de l'usine sur St-Rémy ; - une ligne SNCF (transport de marchandises) longe le site et dessert la zone industrielle ; - un chenal navigable longe la zone. LE CHLORE ET SES CONSÉQUENCES Origine de l'accident Au cours d une manœuvre, lors du déchargement d'une livraison d'un transporteur, un fût à pression contenant 500 kg de chlore chute. Dans le choc, le robinet se rompt et un nuage de chlore se répand immédiatement dans l'établissement. Dans un premier temps, trois victimes sont à déplorer sur le lieu de l'accident, dont 2 employés intoxiqués et le transporteur qui, de surcroît, présente des blessures par écrasement. Par la suite, quinze autres victimes, se trouvant à proximité du lieu au moment de l'accident, manifestent des troubles d'intoxication dus à l'émanation de chlore dans l'atmosphère. Le nuage de chlore est susceptible de se déplacer en raison du vent dominant du sud, pouvant nécessiter une révision du périmètre de sécurité mis en place. SUR LA SANTÉ Après de brèves expositions, même à des concentrations faibles, on peut observer de graves lésions aux voies respiratoires (bronchites, œdèmes pulmonaires pouvant apparaître 48 heures après l'exposition. LES SYMPTOMES Irritation du nez, de la gorge, des voies respiratoires supérieures, difficultés à respirer, toux, oppression, décoloration bleue de la peau, forts maux de tête, nausées, vomissement, malaise... Le chlore liquéfié s'échappant d'une bouteille pressurisée peut provoquer des engelures. Le chlore gazeux est aussi un irritant oculaire puissant (picotements, sensation de brûlure, clignotements rapides, rougeurs et larmoiements). SUR L'ENVIRONNEMENT Le chlore se dissout lorsqu'il est mélangé à l'eau. La plupart des rejets directs de chlore dans l'environnement se font dans l'air et les eaux de surface. Une fois dans l'air ou dans l'eau, le chlore réagit avec d'autres produits chimiques. Une exposition répétée est dangereuse pour les animaux. Le chlore provoque des dommages sur l'environnement à des concentrations faibles.
LES ACTIONS ENGAGÉES Par l'entreprise ALEM L entreprise ALEM dispose, comme toutes autres entreprises classées en site SEVESO, d'un POI (plan d'opérations internes) permettant de résoudre l'accident en interne. Dès l'accident déclaré, l'entreprise ALEM a donc déclenché son POI. Toutefois, comme le prévoit la procédure, devant l'impossibilité de maîtriser l'événement en interne, l'entreprise a très rapidement demandé le déclenchement du PPI (plan particulier d'intervention) en préfecture. Par la préfecture et les services de l'état Aussitôt l'alerte reçue pour déclencher le PPI, à 14h20, le COD (centre opérationnel départemental) est activé en préfecture, sous l'autorité du directeur de cabinet du préfet. En parallèle, un PCO (poste de commandement opérationnel) est activé sur le terrain dans le parc d'activités des bords de Saône, sous l'autorité du sous-préfet de Chalon-sur-Saône. Très vite, un périmètre de sécurité dans un rayon de 480 m autour de l'usine ALEM et un plan de circulation sont mis en place afin de boucler la zone et faciliter l'accès des secours ainsi que l'évacuation des blessés. Dans la foulée, sont mis en œuvre : - les moyens du SAMU avec notamment un poste de décontamination installé sur le parking de l'hôpital de Chalon-sur-Saône la prise en charge des personnes exposées au risque NRBC.. - les moyens du SDIS spécialisés pour faire face au risque chimique avec l'installation d'un PC mobile dans le parc d'activités des bords de Saône. Le COD, centre opérationnel départemental En veille 24h/24 et 7j/7, le COD installé en préfecture, est capable rapidement de mobiliser et de mettre en synergie tous les moyens humains et matériels pour répondre à une crise. Il réunit les intervenants compétents en matière de gestion de crise, selon la nature de l'évènement.
LES PARTENAIRES MOBILISÉS Face à l'accident technologique survenu au sein de l'entreprise ALEM, et pour permettre la meilleure organisation des secours, le service interministériel départemental de la protection civile (SIDPC) en préfecture a mobilisé : préfecture : SIDPC SIDSIC service communication et sous préfecture de Chalon-sur-Saône l'entreprise ALEM le SDIS le SAMU la DREAL DMD la DDSP la DTARS la DDT la CCI la subdivision Navigation de Chalon-sur-Saône la mairie de Chalon-sur-Saône dont la police municipale les associations de sécurité civile.
RAPPEL DES CONSIGNES AUX USAGERS Face aux risques de pollution industrielle S'enfermer rapidement dans le bâtiment le plus proche. Ne pas rester à l'extérieur ou dans un véhicule pour éviter de respirer des produits toxiques. Écouter la radio pour connaître les consignes à suivre. Boucher toutes les entrées d'air : portes, fenêtres, aérations, cheminées, ; arrêter la ventilation pour empêcher le produit toxique de pénétrer dans l'abri. S'éloigner des portes et des fenêtres pour se protéger d'une explosion extérieure. Ne pas fumer. Ni flamme, ni étincelle pour limiter le risque d'explosion. Ne pas aller sur les lieux de l'accident, sinon c'est aller au-devant du danger. En cas d'irritation, se laver, se changer si vous pensez avoir été touché par un produit toxique. Ne pas aller chercher les enfants à l'école, ils sont pris en charge par celle-ci. Ne pas téléphoner afin de libérer les lignes pour les secours. Attendre les consignes des autorités ou le signal de fin d'alerte pour sortir. GARDER SON CALME LES SERVICES DE SECOURS SONT EN COURS D'INTERVENTIION Site Internet : www.saone-et-loire.gouv.fr
LES SITES SEVESO EN SAONE-ET-LOIRE En Saône-et-Loire, il existe 17 sites SEVESO, dont 6 dits «seuil haut» à : Chalon-sur-Saône : Crissey : Gueugnon : Sennecey-le-Grand Mâcon : Bioxal Azelis peroxyde Sobotram transport APERAM Stainless France Butagaz Stogaz NOMBRE DE SITES SEVESO Au plan national : environ 12 000 sites SEVESO dont un peu plus de la moitié en seuil haut. Ce seuil est défini selon une norme et correspond à la quantité des produits dangereux exploités dans l'entreprise. Les sites SEVESO font l'objet d'une réglementation très stricte en matière de prévention et de gestion du risque. En Bourgogne : 43 sites SEVESO dont 19 en seuil haut (chiffres 2011). QU'EST-CE QU'UN PPRT? Le Plan de Prévention des Risques Technologiques est un nouvel outil de maîtrise de l urbanisation aux abords des exploitations industrielles. Instauré par la loi «risque»(2003), le PPRT concerne l ensemble des installations classées SEVESO CHIFFRE CLÉ 2,2 milliards d'euros C'est le coût, au plan national, des mesures d'expropriation et de délaissement dans le cadre des PPRT (plan de prévention des risques technologiques). Source : assises nationales des risques technologiques du 11 octobre 2012
LES RISQUES MAJEURS Le risque «zéro» n'existe pas. La question des risques est donc omniprésente car associée à toutes les activités humaines, industrielles ou à l'environnement naturel. Les risques dits majeurs se caractérisent par une faible fréquence et une extrême gravité, et peuvent être diffus. Les préoccupations d'environnement et de prévention des accidents majeurs sont apparues dans les années 60 (Feyzin dans le Rhône en 1966). L'explosion de l'usine AZF à Toulouse en 2001 a depuis encore renforcé l'exigence d'une politique rigoureuse de prévention des risques technologiques majeurs. Ainsi, les lois du 30 juillet 2003 a complété la palette des instruments existants en la matière. Nos sociétés exigent un niveau de sécurité en constante augmentation, c'est pourquoi ont été développés des outils et des politiques publiques qui encadrent et facilitent la prévention et la gestion des risques. UNE RÉGLEMENTATION EUROPEÉENNE QUI ÉVOLUE Directive SEVESO du 24 juin 1982 Directive SEVESO 2 du 3 février 1999 Transposition de la directive SEVESO 2 en droit français : - arrêté ministériel du 10 mai 2000 permettant de distinguer le seuil haut et les procédures confiées dans le Code de l'environnement pour la maîtrise de l'urbanisation future. Sa bonne mise en application est l'une des priorités importantes de l'inspection des installations classées, sous l'autorité des préfets. Directive SEVESO 3 : accord institutionnel européen en mars 2012. Entrée en vigueur juin 2015. Le Code de l'environnement confirme «le droit de toutes les personnes d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues, reçues ou établies par les autorités publiques.»
SE PRÉPARER À LA GESTION DE CRISE Chaque année, la préfecture, en particulier le bureau de la défense et de la sécurité civile, organise des exercices pour tester en grandeur réelle tout type d'événement pouvant conduire à la gestion d'une crise. Ces exercices sont primordiaux en terme d entraînement et riches d'enseignements. Les sites SEVESO doivent faire l'objet d'un exercice obligatoire tous les trois ans permettant notamment de tester le déclenchement du PPI et en particulier la chaîne de traitement des victimes exposées au NRBC. Plus largement, ce type d'exercice, soumis à des observateurs, permet d'évaluer si les objectifs définis ont pu être atteints et de mettre en évidence certains points de dysfonctionnement qui serviront à leur tour à mieux gérer une crise future. Les objectifs visés dans un exercice pratique, comme celui de la gestion d'un risque technologique, sont nombreux. Les objectifs du présent exercice Concernant le présent exercice, les enjeux sont ciblés et touchent les différents acteurs mobilisés : Pour la préfecture : Réexaminer le plan particulier d'intervention Vérifier le fonctionnement de la chaîne de commandements et la liaison entre le COD et le PCO Veiller à la délimitation d'un périmètre de sécurité Tester l'organisation du PCS (plan communal de sauvegarde) de Chalon-sur-Saône Mettre en œuvre l'interopérabilité des transmissions, notamment entre les forces de l'ordre et les pompiers Tester le fonctionnement de la communication de crise Pour l'entreprise ALEM : Mesurer la réactivité de ses différents services intégrés dans la mise en œuvre du POI et lors du déclenchement du PPI Pour le SDIS : Mettre en œuvre des moyens spécialisés face au risque chimique Tester les outils de son PC mobile et les compétences du service de santé interne dans le cadre du risque chimique Pour le SAMU: Tester le volet NRBC et la décontamination approfondie des victimes régulées et l'accueil des victimes non régulées (unité fixe de décontamination) UNE POLITIQUE D'EXERCICES SOUTENUE Le bureau de la défense et de la sécurité civile en préfecture organise en moyenne chaque année 4 exercices de gestion de crise. Ces exercices sont constructifs car ils mettent en scène tous les acteurs concernés autour d'un événement fictif pouvant correspondre à une réalité. Les moyens humains et matériels et l'organisation de l'enchaînement des interventions sont ainsi testés en situation réelle. A l'issue de chaque exercice, une évaluation collégiale «à chaud» permet de pointer certains dysfonctionnements et ainsi progresser dans la gestion de crise pour assurer la sécurité des personnes. Pour la police municipale : Tester la mise en place de bouclages virtuels dans la zone des 480 mètres (périmètre de sécurité arrêté compte tenu des effets irréversibles pour la santé).