L éducation internationale: quelques réflexions Louise Poirier Doyenne, FSÉ, Université de Montréal
Plan de la présentation 1 - L harmonisation des systèmes d éducation des pays de la francophonie: nécessaire ou pas? -Objectifs de l Université de Montréal en lien avec l éducation internationale: a) Volonté de créer des cheminements internationaux. b) Développer des programmes conjoints ou en partenariat c) Hausser le nombre de cotutelles. Ces trois points seront illustrés par des projets de la faculté.
2 L harmonisation des systèmes d éducation des pays de la francophonie: nécessaire ou pas? Devrions-nous «harmoniser les systèmes d éducation»? Si par harmoniser, on entend uniformiser les système d éducation, ma réponse est non. Si par «harmoniser les systèmes d éducation», on entend reconnaître les différences et travailler avec ces différences par le biais de collaboration et de communication, alors je réponds «oui».
3 Un constat: de plus en plus d étudiants qui Étudient à l étranger Suivent une formation en ligne Privilégient les universités qui valorisent l ouverture sur le monde
Qu en est-il à l Université de Montréal? 4 Volonté de créer dans les programmes d études des cheminements internationaux Développer des programmes conjoints ou en partenariat. Hausser le nombre de cotutelles
A) Créer des cheminements internationaux 5 Le cheminement international se caractérise par une intégration systématique des dimensions internationales de la discipline aux cursus, par une offre diversifiée de séjours à l étranger et, souvent, par l apprentissage de langues étrangères. Le cheminement international facilite l arrimage des cursus de l UdeM avec ceux des établissements universitaires ciblés. L harmonisation se fait alors par l arrimage des cursus.
Les contenus du bloc «cheminement international» peuvent inclure : 6 Des cours offerts à l UdeM ayant une portée internationale Des cours de langue ou de culture Des stages de formation pratique ou professionnelle suivis à l étranger, à la condition qu ils bénéficient d un encadrement universitaire formel Des activités d intégration, comme des séminaires, des cours ou des travaux dirigés, visant à consolider les apprentissages du cheminement international
7 Études de premier cycle à la FSÉ de l UdeM Ententes entre la Faculté et des facultés ou écoles normales en France, en Belgique et en Suisse. - Durée du séjour: un trimestre - Activités: cours, stages dans une école, activités culturelles - Les cours et les stages sont reconnus dans leur formation. Une difficulté: reconnaissance de l équivalence des cours (contenus et crédits). Avec les années, la collaboration entre les unités soucieuses de trouver des solutions a permis un meilleur arrimage entre les programmes.
8 Études de premier cycle à la FSÉ de l UdeM (suite) Ententes avec des pays ou des régions en développement - Nos étudiants de premier cycle durant leur 3 e année de formation ont la possibilité de faire leur stage au Sénégal. Demande croissante. - Ce stage est reconnu dans leur formation. - Avantages: ouverture à l autre, sensibilisation à une autre culture, réinvestissement futur dans leur enseignement - Conditions de succès: sélection des étudiants, préparation préalable: séminaires sur la culture, sur le système scolaire, partenariat avec le pays hôte
9 En 2011, nous avons obtenu une subvention de l ACDI dans le cadre du programme EPD Cette subvention de trois ans comprend: -des stages pour les étudiants (Sénégal, Mali, Indes) - des stages pour les étudiants des pays en développement; - des activités de réseautage. Malheureusement, le programme «a été touché par les mesures de réduction des programmes de l ACDI dans le cadre du plan d action pour la réduction du déficit du gouvernement fédéral.» De telle sorte que la 3 e année du programme a été coupée.
B) Développer des programmes conjoints ou en partenariat 10 Programmes de formation offerts conjointement avec un ou des partenaires étrangers
11 Programme en partenariat Modèle majoritairement à distance: Formation ouverte à distance (FOAD) Un projet, s inspirant de ce modèle, a été développé par l équipe de Thierry Karsenti. Ce modèle met à profit les nombreux avantages des TIC. Dans ce cadre certains séminaires et modules d enseignement se font à distance avec l encadrement des professeurs de la faculté. Les professeurs de la faculté se rendent dans les pays d origine des étudiants pour des séminaires intensifs d une ou deux semaines. Une première cohorte d étudiants venant de pays francophones d Afrique de l ouest a été mise en place il y a 5 ans. La majorité d entre eux a déjà terminé son doctorat.
12 Facteurs clés de ce succès En contexte africain, les FOAD semblent susceptibles de contribuer à freiner une tendance des professionnels qualifiés, à migrer vers les pays du «Nord». Mais il y a des défis et parmi ces défis: - la distance socioculturelle : ce type de distance est loin d être anodin. «Plusieurs auteurs ont déjà pointé du doigt l ethnocentrisme des sciences de l éducation, lesquelles sont essentiellement fondées dans la perspective d un individu blanc occidental, ce qui exclut d emblée ceux qui ne répondent pas à ce profil et aux valeurs qui le sous-tendent (Akkari, 2002 ; Mott, 2006)». Les formations ouvertes à distance, leur dynamique et leur contribution en contexte africainthierry Karsenti Simon Collin, 2011, Distances et Savoirs
13 la distance pédagogique : Ainsi, la pédagogie basée sur l enseignement transmissif et magistral est encore très présente dans les systèmes éducatifs africains, ce qui peut s avérer difficilement compatible avec le paradigme constructiviste qui prévaut dans la conception des FOAD occidentales. Réponse à ses défis: Dans le modèle développé par T. Karsenti, on retrouve des tuteurs québécois et des encadreurs locaux, professeurs des universités locales, qui collaborent à diminuer ces distances.
14 Autre programme en partenariat Modèle hybride La première activité se fait dans le pays d origine des étudiants et est animée par un professeur de la faculté. Certaines activités se poursuivent à distance en tirant profit des TIC. Les étudiants font un séjour d une ou deux sessions à la FSÉ de l Université de Montréal C est le cas du programme de doctorat avec l Amérique Latine pour laquelle les activités se font en espagnol (plusieurs professeurs de la faculté parlant espagnol). Dans ce cas, les étudiants doivent aussi suivre des cours de français.
15 Quelques clés du succès À nouveau la collaboration entre les partenaires est importante, le coordonateur du programme est en discussion continue avec les facultés d origine des étudiants. Ces partenaires aident au recrutement des étudiants, à l organisation du premier cours qui se fait sur place (habituellement, dans le pays qui a le plus d étudiants inscrits dans cette cohorte), à identifier les problématiques
C) Hausser le nombre de cotutelles 16 Le partage d une formation doctorale d un étudiant entre deux établissements d enseignement supérieur. Un parcours unique de formation pour chaque doctorant. Chacune des deux universités s assure que ce parcours correspond à ses propres exigences de formation. Une soutenance de thèse unique reconnue par les deux établissements, qui décernent chacun un parchemin au candidat. Ce diplôme fait mention de la cotutelle avec l autre établissement et correspond ainsi à un seul et même Ph.D. ou doctorat.
17 Autre piste : Pour répondre aux défis nombreux auxquels font face les universités (complexité grandissante des problématiques qui appellent une mise en commun des savoirs et de la recherche à l échelle internationale, besoin de formation de haut niveau, nombre croissant d étudiants qui souhaitent une formation à l étranger): création de regroupements. Création du G3 avec l Université Libre de Bruxelles, l Université de Genève et l Université de Montréal
N oublions pas la coopération internationale 18 Accroître la participation des étudiants aux actions de coopération internationale
Haïti 19 Création du Consortium interuniversitaire pour la refondation du système éducatif haïtien (CIRSÉH). Ce Consortium est composé de 10 universités haïtiennes et 8 universités québécoises et canadiennes (francophones) et est en appui au ministère de l éducation haïtien. Le mode de fonctionnement: la collaboration.
20 Quelle conclusion? Pour que la mobilité étudiante soit un succès, la collaboration entre les pays, les unités, les programmes s impose. La collaboration qui implique la reconnaissance des compétences souvent complémentaires des divers partenaires, de leurs connaissances et de leur culture, nous permet d assurer une meilleure formation de nos étudiants, citoyens du monde.