Déclaration Statutaire

Documents pareils
Auxiliaire avoir au présent + participe passé

Alice s'est fait cambrioler

Un moulin à scie!?! Ben voyons dont!!!

Le passé composé. J ai trouvé 100 F dans la rue. Il est parti à 5 h 00.

Qu est-ce que je dois faire lorsque je reçois une assignation à comparaître?

Questionnaires sur les étapes du développement

La responsabilitié civile... vous connaissez?

MEILLEURS AMIS... PEUT-ÊTRE? Producent Gabriella Thinsz Sändningsdatum: 23/

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Elle a pris connaissance de la procédure judiciaire. Elle a entendu M. D.M., ainsi que M. E.P., officier de police judiciaire.

UR présente : Episode 3: Je ne sais pas si je t ai écrit 35 ou 55 lettres

GROUPE DE SPECIALISTES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS (CJ-S-CH) QUESTIONNAIRE POUR LES ENFANTS ET LES JEUNES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS

«Evaluation de l activité physique chez les enfants et adolescents à l aide d une méthode objective» SOPHYA

COLLEGE 9 CLASSE DE 3ème E TITRE DE LA NOUVELLE : «Mauvaise rencontre»

UN AN EN FRANCE par Isabella Thinsz

On faitle rnarche. avec Papa

Sujet de rédaction. «Mon histoire»

V3 - LE PASSE COMPOSE

Ecole Niveau. Nous vous remercions pour votre participation.

PAR VOTRE MEDECIN! «FUN», LES CIGARETTES RECOMMANDÉES NOUVELLE PERCÉE MÉDICALE!

Algorithmique et structures de données I

C ÉTAIT IL Y A TRÈS LONGTEMPS QUAND LE COCHON D INDE N AVAIT PAS ENCORE SES POILS.

S ickness Impact Profile (SIP)

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. La Commission a entendu Mme M.R., sa fille, Mme M.K., ainsi que MM. S.A., capitaine de police, et S.C., brigadier-chef.

RÈGLEMENT D UTILISATION DES LOCAUX COMMUNAUX

Si vous aviez une voiture, que cela changerait-il dans votre vie?

Test - Quel type de voisin êtes-vous?

Encourager les comportements éthiques en ligne

Où en sommes-nous? Dans ce document, le genre masculin est utilisé comme générique, dans le seul but de ne pas alourdir le texte.

Mademoiselle J affabule et les chasseurs de rêves Ou l aventure intergalactique d un train de banlieue à l heure de pointe

Tout le monde est agité, moi seule ai l'esprit calme

LES RESEAUX SOCIAUX SONT-ILS UNE MODE OU UNE REELLE INVENTION MODERNE?

Indications pédagogiques C3-15

INFORMATIONS UTILES À DESTINATION DES ÉTUDIANTS VENANT À MALTE ET GOZO POUR APPRENDRE L ANGLAIS

JE CHLOÉ COLÈRE. PAS_GRAVE_INT4.indd 7 27/11/13 12:22

1. La famille d accueil de Nadja est composée de combien de personnes? 2. Un membre de la famille de Mme Millet n est pas Français. Qui est-ce?

Hier, Mathilde rencontrer son professeur. A pu A pue. Les animaux.malades pendant une courte période. Sont été Ont été Sont étés

Interview de Hugo, coordinateur de l espace de coworking de La Cordée Perrache (Lyon)

Dis-moi ce que tu as fait, je te dirai qui tu es 1

«J aime la musique de la pluie qui goutte sur mon parapluie rouge.

Les 15 mots de Rey Évaluation de la capacité d apprentissage à court terme.

Code de vie St-Norbert

Quelle journée! Pêle-mêle. Qu est-ce que c est? DOSSIER Écoutez les phrases. Écrivez les mots de la page Pêle-mêle que vous entendez.

Les p'tites femmes de Paris

Unité 6. Qu est ce que tu prends au petit au petit déjeuner?

AVERTISSEMENT. Ce texte a été téléchargé depuis le site. Ce texte est protégé par les droits d auteur.

SOYETTE, LE PETIT VER A SOIE

USO DEL PASSATO PROSSIMO

Devoirs, leçons et TDA/H1 Gaëtan Langlois, psychologue scolaire

Épreuve de production orale

QUELQUES MOTS SUR L AUTEURE DANIELLE MALENFANT

C est quoi l intimidation?

23. Le discours rapporté au passé

Quelqu un qui t attend

LEARNING BY EAR. Sécurité routière EPISODE 7: «Le port du casque à moto»

PRIMAIRE. 1er cycle, 2e année. Les tâches familiales. Planification des activités

Newsletter Saison 2013/14

Accord de tout, même et autre

Conseil Diocésain de Solidarité et de la Diaconie. 27 juin «Partager l essentiel» Le partage est un élément vital.

LEARNING BY EAR. «Les personnes handicapées en Afrique» EPISODE 4 : «Handicapé mais pas incapable»

CODE DE VIE

EOI ARUCAS DEPARTAMENTO DE FRANCÉS DOSSIER PASSÉ RÉCENT FUTUR PROCHE PRÉSENT PROGRESSIF

OLIVER L ENFANT QUI ENTENDAIT MAL


Nouvelle écrit par Colette lefebvre- Bernalleau 1

LA LETTRE D UN COACH

Parent avant tout Parent malgré tout. Comment aider votre enfant si vous avez un problème d alcool dans votre famille.

Questionnaire 6-12 ans

LE Module 04 : SOMMEIL Module 04 :

Louise, elle est folle

New Famille Abgottspon-Schell

Sondage sur le climat. scolaire. Sondage auprès des élèves de la 4 e à la 6 e année sur : l équité et l éducation inclusive l intimidation/harcèlement

Les problèmes. Répond aux questions des problèmes en utilisant le tableau.

Descripteur global Interaction orale générale

Journée sans maquillage : une entrevue entre ÉquiLibre et ELLE Québec

Activités autour du roman

Politique du sommeil

6Des lunettes pour ceux qui en ont besoin

NE TENTE PAS LA CHANCE

Je les ai entendus frapper. C était l aube. Les deux gendarmes se tenaient derrière la porte. J ai ouvert et je leur ai proposé d entrer.

DISCOURS DIRECT ET INDIRECT

Trait et ligne. La ligne avance, Elle indique une direction, Elle déroule une histoire, Le haut ou le bas, la gauche et la droite Une évolution.

Le carnaval des oiseaux

C est ainsi que tout a commencé!

Le conseil de coopération

Droits et obligations

C est dur d être un vampire

La petite poule qui voulait voir la mer

«Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23.

La spirale du harcèlement Un processus sournois aux conséquences lourdes

Questionnaire du projet Innocence

TÉMOIGNAGES de participantes et de participants dans des groupes d alphabétisation populaire

Le stage choisi est celui d un club de jeunes cadres en formation «recherche d emploi».

Sandra. «Un huissier de justice, c est un chef d entreprise» Huissière de justice (Actihuis) INFO PLUS A CONSULTER

La politique de l entreprise (esprit et incitation au challenge) implique :

Rapport de fin de séjour à Bruxelles

DECLARATION DES PERFORMANCES N 1

Texte de Pierre GENTON Dessins de Vincent RINGLER

HARCÈLEMENT CRIMINEL. Poursuivre quelqu un, ce n est pas l aimer!

Learning by Ear Le savoir au quotidien Les SMS, comment ça marche?

Transcription:

P-902 Déclaration Statutaire Je, Riverin Vachon, Jennifer, 1987-09-09 Je déclare solennellement que, Ma première histoire concerne mon cousin, J étais enceinte de sept ou huit mois, au moment de sa visite chez moi à Québec. On était assis bien tranquille à regarder la télé. Je lui ai demandé s il avait rapporté de la bière à la maison et il m a assuré que non. J avais un doute, mais je n allais quand même pas fouiller dans son sac. Je considérais qu il avait été honnête avec moi en me répondant non, donc je ne fouillerais pas dans son sac. J ai décidé de lui faire confiance. Je l ai laissé continuer à regarder son émission et je suis partie dans une autre pièce. Il avait son sac à côté de lui, à côté du divan. Il commençait à ouvrir des canettes, je l entendais les ouvrir. Je lui demande : qu est-ce que tu fais?» Il commençait à peine à boire. Je lui ai alors demandé où il avait pris sa bière et lui ai rappelé que je lui avais demandé de ne pas rentrer de bière. Il m a dit que c était juste une et je lui ai dit que déjà à une c était un manque de respect. «Je t ai dit non, je t ai parlé gentiment, je t ai demandé de ne pas apporter de bière et tu m as dit non je n en ai pas. Ben c est ça, tu m as menti.» À un moment donné, il était rendu à trois ou quatre bières. Ça ne me tentait pas de m obstiner avec lui, je l ai laissé aller, en autant qu il ne fasse pas de bruit chez nous. Plus tard en soirée, j ai eu la visite d un autre cousin, On était à la cuisine, on jasait pendant que mon cousi était parti faire un petit tour. Je pense qu il était allé au bar, je ne sais pas trop. Quand il est revenu, il a commencé à parler fort quand il a vu. Il était fâché mais il s est quand même assis avec nous à la table après avoir serré la main de qui lui a demandé de rester calme. Mes cousins ont un conflit, ils ne s entendent pas. Ça n a pas pris de temps pour que ça a commencé à dégénérer. J ai dit de se calmer sinon j appellerais la police. Il s est calmé sur le coup mais cela a recommencé. C est là que je lui ai dit : «Bon, ben va-t en, sort, je ne veux pas de problèmes!» Il ne voulait pas sortir, il essayait de me Signature du déclarant Déclaré devant moi, À le - 1 -

pousser. Je lui ai dit : «Touches-moi encore une fois et je ne te parlerais plus jamais». C est là qu il s est réveillé un peu et qu il s est pogné avec mon cousin. J ai dit à de le mettre dehors. Ils se sont tiraillés, car résisté. l a envoyé dehors et les deux ont déboulé les escaliers est rentré dans mon appartement et j ai lancé les souliers à puis son sac et j ai fermé ma porte. Dix minutes plus tard, les polices cognent à ma porte. J étais bien surprise. Ils m ont dit : «Êtes-vous Jennifer Vachon? On a ramassé cet homme et il dit qu il ne connaît personne d autre ici à part vous» est arrivé et je l ai regardé frustrée en lui demandant qu il faisait là? Il est parti à rire et m a dit qu il s était fait ramassé. La police dit : «Vous avez de l air de vous connaitre». Je lui réponds : «Mais oui, c est mon cousin». Ils me répondent : «C est ce qu il dit, qu il ne connaît personne d autre à part vous à Québec». Je leur dis : «Comment ça il ne connaît personne d autre, il a son arrière-grand-mère qui habite ici sur la 1ère avenue». Puis j ai regardé et je lui ai dit dans ma langue : «C est quoi tu fais, pourquoi tu as menti, tu sais que ta grand-mère est là». Et il m a fait un signe de tète en voulant dire oublie ça. Déjà de l avoir envoyé dehors avant que les polices ne l amènent, je me suis sentie mal. Puis c est mon cousin m a dit : «Ben non tu n as pas à te sentir mal, c est une bonne affaire!». C est sûr il venait de me faire du trouble. Quand la police m a dit : «On va l amener au poste de police pour la nuit, si vous ne voulez pas qu il reste ici». J ai regardé et je leur ai répondu : «Non rentrez-le». J ai dit à en Montagnais (Innu) «Tu vas te calmer». Après, les policiers se sont moqué de nous, ils nous ont imités comme s ils se moquaient de nous. Mais moi je n ai pas fait attention à cela, ça ne m a pas atteinte, j étais plus centrée su Quand le policier a fait semblant de nous imiter, et moi on est parti à rire pour ne pas créer de problèmes. Le policier a alors dit : «Qu est-ce que vous lui avez dit?» Je lui ai dit de se calmer et s il ne se calmait pas, que j appellerais la police. Les policiers ont répété : «As-tu entendu ce que ta cousine a dit toi? Si tu lui fais du trouble, tu vas lui faire perdre ses enfants. Quand elle va rappeler, si elle nous rappelle pour toi, ben ça sera la DPJ. As-tu bien compris Monsieur» - 2 -

leur a répondu qu il avait bien compris. Le policier s est alors retourné et il a pété devant le visage de Le policier a dit par la suite : «Mais qu est-ce qui se passe?» Je lui réponds : «Mais qu est-ce que vous voulez dire Monsieur l agent?» Il ajoute : «Depuis la semaine passée, on nous appelle souvent, justement pour des cas autochtones». Q. 1 : Comme si vous n aviez pas le droit de recevoir des services policiers? Est-ce que c était ici dans la ville de Québec? R. 1 : Oui, à Limoilou. Dans le temps, j habitais a. Q. 2 : Ça c est l évènement qui s est produit en 2015? R. 2 : Oui. Q. 3 : Quand vous dites Jennifer que les policiers ont menacé d envoyer la DPJ, vous étiez enceinte d un enfant. Aviez-vous un autre enfant à la maison? R. 3 : Oui, mon garçon. Q. 4 : Ils ont dit pourquoi ils faisaient cette menace-là? R. 4 : Non, ils ont juste dit ça de même. Et je n ai pas osé me défendre en raison du pouvoir du policier, c est de cela que j avais peur. Si j avais dit : «Faites attention à ce que vous dites Monsieur l agent, ce n est pas parce que vous êtes allés la semaine dernière là-bas à une telle place où il y a des Autochtones que nous autres ici, etc». Je voulais dire cela mais je me suis retenue. J avais peur d avoir du trouble avec la police. Q. 5 : Quand vous vous êtes exprimés en innu, ils vous ont imité et se sont mis à se moquer de vous? R. 5 : Je ne dis pas qu ils ont ri de nous au sens propre, mais ils ont ri de notre langage, dans le sens qu ils nous ont imités en nous ridiculisant. C est frustrant de voir des gens de même. Q. 6 : Justement, je voulais vous demandez comment vous vous sentiez dans ça? - 3 -

R. 6 : Je me suis sentie frustrée, intimidée, je me suis sentie petite justement, parce que lui a un badge. Je me suis sentie comme rabaissée. Il me rabaissait. Déjà là, quand je lui ai ouvert la porte, il a dit : «Ah c est quoi qui se passe là, les vendredis, les Autochtones?» Cette remarque-là, c est déjà quelque chose qui rabaisse. Puis le fait qu il ait pété devant le visage de mon cousin, juste là, devant sa face! En plus, il riait! Je me souviens de la face que mon cousin a faite quand le policier lui a pété dessus. D habitude mon cousin, c est un gars agressif, surtout quand on rit de lui, il n aime pas ça et je pense qu il a dû se retenir, bien qu il n ait pas eu le choix. Il a quand même beaucoup de problèmes avec la police. Il est connu par la police. Il devait savoir où les policiers l auraient amené s il avait dit de quoi. Q. 7 : Est-ce qu il avait peur de se faire ramasser? R. 7 : Oui, parce qu il se fait souvent ramasser, justement. Q. 8 : Donc, il n a pas osé rien dire. Puis vous qui avez été témoin de ce geste du policier qui lui a pété dans la face, comment vous vous êtes sentie? R. 8 : J ai ri mais en voulant montrer que ça ne se fait pas, surtout de la part d un travailleur comme lui, d un agent de police et il nous traite de même. Q. 9 : Vous aviez un autre événement? R. 9 : Oui, celui qui concerne mon ami qui a eu lieu en 2017. C est arrivé aux petites heures du matin, vers une heure du matin. Je m en souviens car c était l heure du boire de ma fille dont j avais accouché en janvier. J étais assise au salon en train de la bercer quand j ai aperçu à travers mes rideaux les gyrophares alors qu venait juste d arriver. Q. 10 : c est votre conjoint? R. 10 : Non, c est un ami. Il venait juste de rentrer, ça ne faisait pas 10 minutes quand j ai vu les gyrophares. J ai demandé à : «Qu est-ce qui se passe? Tu arrives d où toi?» Il m a répondu qu il arrivait de chez son ami Je lui ai demandé s il avait remarqué quelque chose dans la rue, mais il m a dit non. Ça me chicotait, alors je me suis levée et j ai donné mon bébé à ma mère. Il y avait deux chars de police en avant de chez nous, deux en arrière et un à côté. Deux chiens de police aussi, oui deux chiens. - 4 -

On est sorti fumer une cigarette avec en arrière. On aurait dit qu ils cherchaient quelque chose. Comme on voulait savoir ce qui se passait, on a posé la question aux policiers. Ils nous ont demandé si on avait remarqué quelque chose d inhabituel. On leur a répondu non. Je me suis dit que cela n avait pas l air important et je suis rentrée avec mon ami. Cinq minutes après, on vient cogner à ma porte d en arrière où il y avait deux polices et un chien. Ils ont dit : «Excusez-nous Madame, avez-vous senti ou remarqué des choses inhabituelles». J ai répondu non. Je leur ai demandé : «Qu est-ce qui se passe?» Les policiers m ont informée que pas loin de chez moi, il y a un chauffeur de taxi qui venait de se faire taxer par trois jeunes et ils suivaient les traces : «Puis les traces qu on suit nous mènent jusqu ici». Justement mon ami venait de rentrer. La police a alors demandé à mon ami d où il arrivait. Il a répondu qu il arrivait de chez son ami. Il leur a dit qu il pouvait même leur montrer l adresse. Les policiers lui ont demandé s il était resté là longtemps. leur a donné les heures et leur a dit qu il venait juste de rentrer. Ils ont demandé à de leur montrer ses souliers. Il a montré sa paire de souliers et ils n ont pas niaisé quand ils ont vu la paire de soulier. Ils n ont même pas montré de papier, ils ont retourné mon ami, l ont menotté en lui demandant de garder le silence, etc. J ai demandé à ce qui se passait, ce qu il avait fait, j étais fâchée. arrêtait pas de dire : «Heille! je te jure Jenny, je n ai rien fait, je te jure Jenny, j ai rien fait». C était la première fois que je le voyais de même. J ai demandé aux policiers où ils l amenaient et pourquoi? Les policiers m ont répondu qu ils avaient des questions à lui poser. J ai demandé si c était parce qu on est des Innus qu ils agissaient comme ça. Le policier a répondu : «Oui Madame, parce que vous êtes des Innus». Puis ils ont emmené mon ami en short, sans lui donner le temps de s habiller et c était l hiver. Ils n ont même pas voulu qu il prenne ses souliers, ils ont pris mes souliers. Ils l ont amené au poste de police où il a été interrogé. J ai eu des nouvelles de lui le lendemain. Des enquêteurs sont venus chercher ses affaires personnelles qui étaient restées chez nous. C était fucké un petit peu cette histoire. Donc, j ai préparé ses affaires et ils sont venus chercher un habit et ils sont repartis. Ils ont ramené juste le lendemain. Q. 11 : Il a été là presque deux jours? R. 11 : Une journée et demie. Mais il aurait certainement été emprisonné, si l autre garçon qui s est fait pogner n avait pas parlé. Sur les trois garçons qui ont taxé le chauffeur de taxi, il y en a deux qui se sont fait prendre, et ils cherchaient l autre. - 5 -

Q.12 : Ils pensaient que c était lui? R. 12 : Oui, puis quand ils ont demandé aux deux autres garçons : «Est-ce que c est lui votre ami?» ils ont répondu : «Non, ce n est même pas lui». C est là que les policiers ont relâché mon ami. Ils lui ont dit : «Monsieur, c est des choses qui arrivent, c est très rare que ça arrive, on est désolés». Quand il est revenu, je lui ai dit qu il fallait qu il fasse une plainte en déontologie policière. Il m a répondu : «Non, je vais laisser cela aller, et si ça arrive une autre fois, je ne niaiserai pas». Moi je lui ai dit que c était maintenant qu il fallait faire la plainte. Q. 13 : Les autres jeunes, est-ce qu ils étaient Autochtones? R. 13 : Non, c étaient des blancs. Mais le chauffeur de taxi, c était une minorité visible. Le chauffeur s est même fait taxé son cellulaire. Les policiers ont fouillé dans le manteau et dans le sac, il n y avait aucun cellulaire. C est juste quand il est revenu qu il a réalisé qu il avait vu le taxi, mais que jamais il n aurait pensé qu il s était fait taxer. Quand il a vu le taxi, les garçons n étaient pas là. Le chauffeur avait l air de chercher de quoi. Q. 14 : C est arrivé aussi à Québec? R. 14 : Oui. Q. 15 : Ce sont donc deux évènements qui concernent la police de Québec? R. 15 : Oui. Q. 16 : Dans aucun des deux évènements vous n avez porté plainte pour les agissements des policiers? R. 16 : Non, parce que justement j avais peur. Déjà on n est pas aimé de tous. Ce n est pas tout le monde qui nous aime ici. Q. 17 : Aviez-vous autres choses que vous auriez voulues nous partager? R. 17 : Jusqu à date non, il ne m est pas arrivé autre chose de même. Q.18 : Vous habitez Québec depuis 2015? - 6 -

R.18 : Non depuis 2014. J ai eu mon logement en juillet 2014. Je suis toujours dans le même secteur. En fait, j aimerais peut-être raconter un autre événement qui m est arrivé pendant ma première année à Québec. Lorsque je marchais sur la rue pour aller au Maxi, un policier s est arrêté sans raisons et m a demandé mon nom en me disant que c était pour une vérification et je lui ai donné. Il a vérifié et m a dit : «Ok, c est beau madame vous pouvez y aller!» Je n étais pas toute seule sur la rue, il y avait un vieux couple, et une maman avec son bébé, on ne leur a rien fait, rien demandé, mais moi je me suis fait faire une vérification et ça, sans aucune raison. Merci Jennifer pour votre témoignage Propos recueillis à Québec, le 1 er mai 2018 par Denise Caron agente aux enquêtes. - 7 -