FAVORISER L EXPRESSION DE LA CULTURE EN MILIEU RURAL. Conférence dans le cadre de l Université rurale québécoise 2003



Documents pareils
Questionnaire sur le patrimoine des congrégations religieuses

Cadre légal des CLD. Au Canada le développement socioéconomique relève de la juridiction des provinces

Mise en contexte et étapes de réalisation

Vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social du territoire

Observations sur l avant-projet de loi, Loi sur l aménagement durable du territoire et l urbanisme

APPEL A LA RECONNAISSANCE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL EN BRETAGNE

I ON S S IR E OI R ULT U R A MO S AV LE LIVRE, AU CŒUR DE LA CULTURE. Plan d action sur le livre

Commentaires de. l Association québécoise pour le patrimoine industriel (Aqpi) sur le document. Un regard neuf sur le patrimoine culturel

Étude publique sur Montréal, métropole culturelle

Contexte et mandat. Politique nationale de la ruralité :

Réaménagement des espaces municipaux et communautaires (incluant l acquisition du bâtiment de la Caisse) Présentation publique 26 février 2015

Préparation d un Plan de mesures d urgence

POLITIQUE D OCTROI DES DONS ET COMMANDITES

LES ÉVÉNEMENTS INTERNATIONAUX MONTRÉALAIS Programme de soutien de Tourisme Montréal

LA FINANCIÈRE AGRICOLE DU QUÉBEC PLAN D ACTION DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

COOPERATION DECENTRALISEE. CESR 5 octobre 2007

Avis présenté à la Commission de la culture de l Assemblée nationale du Québec

Ci-après, la liste des masters proposés par les universités françaises pour se former, en 2 ans après la licence, à l un des métiers de la culture.

Étude sur la caractérisation des marchés publics du Québec. Sommaire exécutif

Bibliothèque Armand-Frappier

Outil d accompagnement pour la. rédaction des. Plans de développement locaux

RÉSULTAT DISCIPLINAIRE RÈGLE DE RÉUSSITE DISCIPLINAIRE Programme de formation de l école québécoise Secondaire - 1 er cycle

Politique de la famille et des aînés pour être Austinois à tout âge Questionnaire d évaluation des besoins

Compte rendu de la journée technique du mardi 23 septembre organisée par ODIT France à la Maison du Tourisme Paris

MAQUETTE GENERALE MASTER DIDL.

Ensemble vers de saines habitudes de vie!

La Caisse d éd. économie solidaire Desjardins

Projet pour la création de nouveaux ateliers d artistes à Marseille, Association ART 13. I Etat des lieux

LE RENOUVEAU PÉDAGOGIQUE

GRAP. dans l émergence d entreprises d économie sociale en Estrie

PRÉSENTATION DU PROGRAMME 2014

THEME 5: CONDITIONS DE VIABILITE FINANCIERE DE LA MICROFINANCE AGRICOLE

Qu est-ce que l Inventaire?

Projet de loi-cadre sur l économie sociale au Québec Mémoire présenté par La Coopérative de développement régional de l Estrie

Le Réseau intercommunal des bibliothèques

le QuEbec POUR Enrichir Affirmer les valeurs communes de la société québécoise

PLAN STRATÉGIQUE DE L AFANB

Synthèse de la CNCH du 19 juin 2008

LA BASE DE DONNÉES PATRIMOINE IMMOBILIER, MOBILIER ET

LA SÉANCE DÉBUTE EN L ABSENCE DU MAIRE, MONSIEUR MICHEL PLOURDE, LEQUEL A AVISÉ LE CONSEIL QU IL SERAIT EN RETARD À LA RÉUNION.

La reddition de comptes dans le cadre du soutien à la mission globale

Synthèse des réponses reçues du sondage du 8 février 2013

Présentation du site Internet 13 février 2014 Maison de la Région

Bilan de l an 1 de SOMMAIRE RAPPORT DU COMITÉ AVISEUR DE SOLIDARITÉ JEUNESSE

De la fiche manuscrite à Internet : l informatisation des collections et de la documentation au musée du quai Branly

Musées et paysages culturels

ROYAUME DU MAROC AGENCE DU BASSIN HYDRAULIQUE DU LOUKKOS

2. LECTURE ET ADOPTION DE L ORDRE DU JOUR

Impact économique de l industrie canadienne du camping et analyse des tendances SOMMAIRE EXÉCUTIF.

Cadre de gestion du fonds régional d investissement (FRIJ) en Chaudière-Appalaches

À DISTANCE LE MBA MANAGER DE PROJET CULTUREL.

Statistiques des bibliothèques publiques du Québec : reflet actualisé d un réseau en constante évolution

PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE DE L OUTAOUAIS GUIDE DU PROMOTEUR

Conclusions du Conseil sur la dimension stratégique du patrimoine culturel pour une Europe durable

Plan d action de développement durable Le développement durable, une question de culture

Démarche & ses étapes (information) III. Présentation des orientations et des actions du schéma de développement culturel d Alsace Bossue

DE MAI À OCTOBRE 2015 EN PICARDIE. Appel à partenaires. DIRCOM RÉGION PICARDIE - Photo : Ludovic Leleu / Région Picardie

E N T E N T E DE P A R T E N A R I A T R É G I O N A L EN T O U R I S M E

Conseil régional. Plan d action régional Outaouais

Pour occuper l espace. Stratégie culturelle numérique du québec

JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE N 05

PASS CULTURE SPORT REGLEMENT D INTERVENTION

Rentrée 2014 Changer de vie, de région, de métier : le dispositif Soho Solo GERS sur le salon «Parcours France»

ROTARY CLUB DE SEPT-ÎLES C.P.573 SEPT-ÎLES G4R 4K7

Ministère de la Culture et de la Communication


Bureau D Accueil des Artistes et Professionnels Etrangers (BAAPE)

LA LOI SUR LE PATRIMOINE CULTUREL

Le modèle «Constellation» et autres pratiques innovatrices L avenir est au travail collaboratif

Introduction. 1. Les engagements de McGill

Agenda 21 de la culture du Québec

Assurer, de concert avec nos partenaires, la sécurité publique au Québec.

Découvrez les Artisans d Art qui vous entourent

Admission de professionnels et d étudiants internationaux

Portrait de la Montérégie Est Une région concertée et engagée! Portrait économique Une économie diversifiée et positionnée!

3 ème année. Cet appel à proposition s inscrit dans la continuité du travail engagé en année 1 et 2.

Programme national de numérisation. Ministère de la Culture et de la Communication. Appel à projets de numérisation 2010

Plan stratégique Horizon 2017

Guide du Partenaire OFFICE DE TOURISME de LANGEAIS & CASTELVALÉRIE

Création d une coopérative scolaire

Pour la prospérité : investissons dans le développement social du Québec

PRISES DE VUE MUSEALES

L entreprenariat collectif : une force à ne pas négliger

FORD C-MAX + FORD GRAND C-MAX CMAX_Main_Cover_2013_V3.indd /08/ :12

CURRICULUM VITAE. Michel Perron

UNE UNIVERSITÉ DE CULTURE OUVERTE SUR LE MONDE. ROUTE DE MENDE F MONTPELLIER CEDEX 5 +33(0)

Guide Leader + 16 pages 12/07/05 11:20 Page 1. En Pays Portes de Gascogne l Europe est partenaire de vos projets LEADER +

Information, réseautage et concertation. Services administratifs

Est aussi présent, Monsieur Patrick Côté, directeur général & secrétaire-trésorier. 1. OUVERTURE DE L ASSEMBLÉE PAR UNE PRIÈRE

Politique d investissement À L INTENTION DES ORGANISATIONS DÉSIRANT DÉPOSER UN PROJET

L infonuagique au gouvernement du Québec

Forum sur le développement social de Roussillon. Assurer l équilibre. 4 juin Manoir d Youville Île Saint-Bernard, Châteauguay

Avis régional de la Commission jeunesse du Bas-Saint-Laurent

Comité de suivi de la licence et de la licence professionnelle Comité de suivi du cursus master

PROJET D ÉNONCÉ DE LA POLITIQUE DU PATRIMOINE CULTUREL DE SHERBROOKE

Aménagements de l avant-gare de Paris Montparnasse

Réaménagement de la place d Armes Idée maîtresse et proposition d aménagement Présentation à la Table de concertation 12 avril 2010 (révision 21 juin

Cités et Gouvernements Locaux Unis - Commission de culture. Conseils sur la mise en œuvre locale de l'agenda 21 de la culture

9 Référentiel de missions de l agence du service civique

Transcription:

FAVORISER L EXPRESSION DE LA CULTURE EN MILIEU RURAL Conférence dans le cadre de l Université rurale québécoise 2003 Patrick Bouillé, 18 août 2003 1 Description du territoire de la MRC de Portneuf : - Située à mi-chemin entre deux grands centres urbains : Trois-Rivières et Québec; - Grande diversité géographique et économique (paysages fluviaux et axe patrimonial du chemin du Roy au sud, plaine agricole au centre et paysages agroforestiers au nord); - 46 000 population et 4 000 km2 de superficie; - Le 1/3 du territoire : Territoires non organisés (TNO); - La ville la plus populeuse, Saint-Raymond : 9 000 habitants. 2 - Le constat : Un constat après plus de 4 ans passés à titre de coordonnateur culturel pour la MRC et 3 ans à titre de gestionnaire de lieux historiques à Deschambault : - En milieu rural, l expression culturelle est favorisée par la concertation entre différents groupes structurés, sous le leadership de la municipalité locale ou régionale et avec la collaboration d organismes régionaux et nationaux. - Pour émerger et exercer un pouvoir attractif sur les masses, l activité culturelle en milieu rurale doit être organisée. Ce processus de structuration est facilité par une approche concertée. - L expression culturelle en milieu rurale se manifeste de plusieurs façons sous l effet de la concertation entre les différents acteurs locaux, avec le leadership de l instance 1

supralocale qu est la Municipalité régionale de comté et le partenariat des structures de réseautage régionale et nationale. Il y a une multitude de groupes, d acteurs sur le plan local : - Bibliothèques; - Sociétés d histoire, de généalogie; - Associations de patrimoine; - Organismes de diffusion; - Regroupements d artistes, d artisans; - Etc. Agissant en partenariat avec : - Instances municipales; - Instances gouvernementales; - Organismes nationaux; - Citoyennes et citoyens. 3 - Description des acteurs culturels : Un premier ensemble : les bibliothèques publiques. Fonctionnent en réseau avec un système organisé, le Centre régional de services au bibliothèques publiques (CRSBP). Bibliothèques municipales affiliées au CRSBP, non affiliées au CRSBP, bibliothèques résultant d entente scolaire-municipale : à la base, leadership de la municipalité locale (à l occasion régionale) et comité de bénévoles. 2

En plus du service habituel de prêt de volumes, on y retrouve souvent une offre culturelle organisée, concertée, ouvrant le local sur la culture régionale voire nationale avec des activité variée : - Expositions d art, d artisanat - Spectacles pour enfants, pour adultes - Ateliers, conférences Dans des domaines variés : Chansons, musique, contes, légendes et autres traditions populaires Un deuxième ensemble : les sociétés d histoire. Un groupe aussi homogène dans ses champs d action mais moins organisé sur le plan de la concertation. On y retrouve les sociétés d histoire, de généalogie, les associations de familles. Caractérisées par un membership important, fonctionnent à la base grâce à l implication de bénévoles. Générateurs de connaissances et d archives sur le plan historique. Fonctions de recherche et de diffusion principalement. Formant un réseau structuré sous l égide de grandes fédérations telles que la Fédération des société d histoire (FSHQ), ou l Association des familles souches (AFSQ). Troisième groupe : les associations de patrimoine. 3

Des organisations très structurées assurant la gestion et l animation de lieux historiques. Aux fonctions de conservation et d animation, s ajoutent celles de sensibilisation, d éducation et/ou d interprétation et de diffusion. Membership moins homogène que les société d histoire, souvent composé d une multitude de compétences, d intérêts complémentaires : administration, comptabilité, animation, muséologie, architecture, etc. Des sources d expertise. Le soutien à l échelle régionale et nationale est assuré pour certains aspects par des organismes nationaux telles que la Société des musées québécois (SMQ) ou l Association québécoise d interprétation du patrimoine (AQIP). D autres organisations sont également sollicitées favorisant le réseautage ou à tout le moins, la diffusion et le partage d expertise : AQPI (Association québécoise du patrimoine industriel), Conseil des monuments et sites et sa publication, «Continuité» Quatrième groupe : organisme gestionnaire de centres de diffusion. OBNL gérant et animant de petits centres de diffusion : salles de spectacles, d expositions, etc. Pour les organismes gestionnaires de petits salles de spectacles, ROSEC agit comme l un des agents de réseautage de ce secteur d activité. Aussi : les regroupements d artistes, d artisans. 4 - Facteurs de réussite : le réseautage et la concertation 4

Des réseaux se forment sous l instigation du supra-local (MRC, CLD, organismes régionaux et nationaux). Des pré-requis : - Recenser l offre culturelle et les différentes ressources (humaines et matérielles). - Se donner des orientations, des objectifs communs. Tables de concertation ou comités culturels, regroupements à l intérieur d une même discipline, d un même secteur d activité. Action culturelle municipale efficace : - soutien financier municipal et gouvernemental - bénévoles et/ou artistes et artisans impliqués - potentiel culturel de l activité ou du lieu, des équipements en présence Les outils à la base de la concertation sur le territoire de la MRC: - La politique culturelle locale ou régionale; - Le schéma d aménagement. 5 - L exemple de la MRC de Portneuf : La table de concertation régionale de Portneuf, constituée de 12 tables sectorielles. - Deux tables impliquées : table Culture et table Tourisme. Des outils de planification et un inventaire des connaissances et des ressources d abord (on agit efficacement sur ce que l on connaît bien!) - Un Plan stratégique de développement de la MRC de Portneuf et le Plan d action local pour l économie et l emploi; 5

- La politique culturelle de la MRC de Portneuf et son plan d action; - Le schéma d aménagement de la MRC de Portneuf. Partenaires de la MRC pour le développement : - Centre local de développement; - Municipalités locales; - Villes et villages d art et de patrimoine; - Solidarité rurale; - Conseil de la culture; - Ministère de la Culture et des Communications. Des sous-comités, ou des groupes de travail, de concertation : - comité d archives - comité multisectoriel sur le patrimoine religieux - comité des institutions muséales - comité des intervenants du spectacle - comité de la politique culturelle Qui ont donné naissance à : - Centre régional d archives agréé; - Circuit régional de patrimoine religieux, colloque sur l avenir des églises, publications - Réseau muséal portneuvois et mise en valeur des savoir-faire; - Réseau spectacle (en cours); - Politique culturelle régionale. Les difficultés constatées : - Lenteur du processus de concertation; - Gérer les différences à l intérieur du groupe; - Trouver le consensus; - Entretenir la «flamme» grâce à des communications efficaces. 6