COULEURS LIQUIDES OU TEINTURES DITES DE COPENHAGUE Les couleurs liquides sous émail se composent de sels métalliques dissous dans de la glycérine et de l'eau, c'est pourquoi elles prennent aussi le nom de couleurs glycériques. Ces couleurs sont utilisées pour faire des fonds, des bandes ou des décors ; elles se posent sur cru, sur dégourdi ou sur biscuit ou encore sur émail cru. Dans le cas d'une pose sur biscuit ou sur dégourdi, les pièces doivent être portées au rouge avant d'être émaillées ; si cette condition n'est pas remplie, on s'expose à des accidents souvent fort jolis qui rentrent alors dans le cadre des effets de matières. Pour réaliser un décor en réserve sur un fond de couleur de Copenhague, on opérera en fonction du support sur lequel le travail s'exécute. Pour réaliser ces réserves sur biscuit, utiliser de la gomme laque dissoute dans de l alcool à brûler ou bien un mélange composé de 50 % de paraffine avec 50% d huile de paraffine. Ce mélange se liquéfie à basse température permettant un travail au pinceau. Poser ensuite la ou les couleurs de Copenhague par le procédé de votre choix : pinceau, tampon, aérographe Une fois ce travail terminé, dégraisser la pièce au feu, 700 suffisent largement. Peindre ensuite le décor dans les réserves ainsi obtenues avec des couleurs à peindre, poser la glaçure puis cuire. Une façon de décorer un peu originale donne des effets que nul autre procédé ne peut procurer. A la place des réserves citées plus hauts, utiliser des lustres pour réaliser ces réserves, ils constitueront votre décor. Ces lustres seront posés anormalement sur biscuit ce qui logiquement ne se fait pas. Quelle que soit leur couleur, presque tous les lustres employés sous glaçure virent de tonalité et ne donnent après cuisson que des tons rougeâtres, rosés ou orangés. Une fois le décor aux lustres terminé, sans attendre qu'ils soient complètement secs, passer par-dessus la ou les couleurs de Copenhague qui ne prendront pas sur ceuxci faisant office de réserves. Dégraisser la pièce au feu puis mettre une glaçure plombeuse ou alcaline, les tons les plus vifs sont obtenus sous cette dernière. Les couleurs de Copenhague sont toujours très tendres, c'est-à-dire qu'il est impossible d'obtenir des tons très foncés. 74/1
Les pièces ainsi décorées peuvent être encore rehaussées d'or, de platine ou de lustre. La température de cuisson de ces couleurs est très étendue car elles conviennent aussi bien pour les faïences que pour les porcelaines. FABRICATION DES COULEURS DE COPENHAGUE Bien qu'il n'y ait aucune règle précise de fabrication, voici la marche à suivre pour obtenir les principales couleurs de base qui peuvent se mélanger entre elles : - Les bleus sont à base de nitrate de cobalt pur ou additionné de sulfate de cuivre qui les rend plus éclatants. - Les bruns sont à base d'acétate de manganèse. - Les ocres ou les beiges sont à base de chlorure de chrome, on peut les obtenir aussi avec du nitrate de nickel sous glaçure plombeuse, mais ils virent au vert pois cassé sous glaçure alcaline. - Les gris s'obtiennent avec du nitrate de cobalt et de l acétate de manganèse. Pour avoir une base d'étude sérieuse, prendre toujours un même mélange constitué par exemple de 70 ml de glycérine allongée de 30 ml d'eau. Le colorant dilué au bainmarie dans la glycérine sera toujours ajouté en supplément à raison de 5 à 30g ; au-delà de cette concentration, on arrive à saturation et la dilution devient impossible ; ajouter l'eau, la couleur est alors prête à l emploi. Exemples de proportions de colorant pour la base citée en référence: COULEUR COLORANT Bleu clair Nitrate de cobalt : 5 g Bleu foncé Nitrate de cobalt : 30 g Nitrate de cobalt : 15 g Bleu vif Sulfate de cuivre : 10 g Brun Acétate de manganèse : 10 à 20 g Beige Nitrate de nickel : 10 à 20 g Nitrate de cobalt : 10 g Gris Acétate de manganèse : 5 g Vert Sulfate de cuivre : 10 à 20 g Ces exemples ne sont pas limitatifs, ils permettent de trouver des tons intermédiaires par mélanges. Le vert céladon s'obtient par parts égales avec du sulfate de cuivre et du nitrate de nickel ; d'autres colorants peuvent être aussi utilisés. 74/2
Pour faire des essais de tons intermédiaires, 5 gouttes de chaque préparation suffisent amplement. Beaucoup de ces couleurs étant incolores ou très pâles trop proches les unes des autres, il est difficiles de les travailler comme elles se présentent, c est pourquoi il faut leur ajouter très souvent des colorants organiques qui permettent de visualiser l avancement du travail et qui disparaissent au feu. Ces colorants peuvent être du bleu de méthylène, de la fuschine, du mercurochrome, du brou de noix ou des colorants alimentaires. Quelques gouttes suffisent pour donner une valeur assez forte et les mélanges sont possibles ce qui donne une palette suffisamment large pour le nombre de couleurs de Copenhague généralement utilisées. 74/3
COULEURS LIQUIDES OU TEINTURES DITES DE COPENHAGUE EN (2) COULEURS NORMALEMENT UTILISEES DEGRAISEES PAR UN PREMIER FEU DONNANT DES COULEURS PASTELLES COMME LE RECOMMANDE LE FABRICANT. EN (1) COULEURS RECOUVERTES EN UN SEUL FEU D UNE GLAÇURE DONNANT DES EFFETS DE MATIERES 74/4
COULEURS LIQUIDES OU TEINTURES DITES DE COPENHAGUE LE BALLET PORCELAINE DE LLADRÔ. HAUTEUR 35 CM ESPAGNE 74/5
COULEURS LIQUIDES OU TEINTURES DITES DE COPENHAGUE GRAND PLAT DE FAÏENCE DIAMETRE 52 CM, CREATION J.H. 1993 MELANGE PEU ORTHODOXE DE DEUX TECHNIQUES LE OU LES LUSTRES SONT POSES SUR BISCUIT, AVANT QU ILS NE SOIENT SECS LES RECOUVRIR TOTALEMENT OU PARTIELLEMENT DE COULEURS DE COPENHAGUE, QUI AQUEUSES SE RETRACTENT SUR LE LUSTRE. UNE CUISSON DE DEGRAISSAGE EST NECESSAIRE AVANT L EMAILLAGE 74/6