L «actu» belge et internationale du tennis de table www.pingmagazine.be Numéro 8 Août 2012 Ed. Resp. Philippe SAIVE LONDON 2012, 7 e Olympiade de Jean-Mi Philippe SAIVE Champion du Monde Vétérans +40 à Stockholm.
Numéro8 Juin 2012 EDITO Soyez les bienvenus dans ce 8 ème et dernier numéro de la saison. L'heure est d'ailleurs venue de faire un premier bilan. Un bilan qui doit indiscutablement être passé à l'éclairage de vos nombreux témoignages positifs, qui nous encouragent à nous remettre en question malgré les grandes difficultés qui sont les nôtres. La première, ce sont évidement les délais de parution entre les impératifs de rédaction, de graphisme, d'impression et d'envoi, le tout, bien sûr, en respectant un budget qui n'est pas démesuré. Autrement dit, en essayant de travailler avec les meilleurs prix... D'un point de vue sportif, cette période estivale devrait être synonyme de calme avant le début de la saison d interclubs mais entre les championnats d'europe des jeunes - où notre pays à remporté 2 médailles, Robin Devos en double junior et surtout la très prometteuse médaille de bronze de nos cadets - et les jeux olympiques, notre sport n'a pas pris de vacances. Les Jeux de Londres Ah, les J.O, le rêve de tous les sportifs, de toutes les disciplines, avec son inévitable lot de joies,d'émotions, de larmes, où la gloire et les drames font si bon ménage. Un pongiste belge aux jeux, il y en avait un. Un seul? Oui! Mais pas n'importe lequel Oui, Jean-Mi, encore et toujours! Après Séoul, Barcelone, Atlanta, Sydney, Athènes, Pékin, il était donc à Londres! Et si cette qualification - qu'il a littéralement arrachée, à force d'entraînements, évidemment, mais aussi et surtout de compétitions aux quatre coins du monde (comme à l'époque de ses 25 ans, qu'il a dépassée depuis pas mal d'années maintenant), et si ce ticket pour Londres donc, constituait en réalité le plus grand exploit de sa carrière? C'est exagéré me direz vous! Peut-être. Mais allez donc demander à tous ceux qui ont essayé de se qualifier pour les Jeux ce qu'ils pensent du gars qui réussi ça à bientôt 43 balais! Un autre événement est arrivé fin juin: un belge est devenu champion du monde des plus de 40 ans. Embarqué dans cette aventure par Alex Rosmarin (brillant 1/8è de finaliste dans la catégorie 60 ans) et mon épouse Nathalie, j'ai cette incroyable chance d'avoir pu m'offrir un nouveau bonheur à la table. 440 joueurs du monde entier dans cette catégorie, et au final une seule médaille d'or. Ah, rien à voir avec celle que l'on attribue aux Jeux Olympiques, nous sommes d'accord. Et d'aileurs, comment juger une victoire dans un championnat du monde vétéran par rapport au reste d'une carrière longue de 23 ans sur le circuit international? Je ne sais si l'on peut comparer. Mais je peux vous dire que la joie et l'émotion qui m'ont submergé au moment du sacre n'avaient pas d'équivalent dans ma carrière. En outre, permettez-moi de partager avec vous ce sentiment de fierté ressenti lorsqu'un spectateur assis aux premières loges est venu me féliciter alors que j'étais encore plein de sueurs. Il m'a dit cette petite phrase : " Toi aussi maintenant, tu es champion du monde!!! " Ah oui, au fait, ce spectateur du 1er rang est suédois. Et il savait très bien de quoi il parlait. Merci du compliment, Monsieur Jan-Ove Waldner!!!! Pongistement vôtre, Philippe Saive SOMMAIRE Numéro 8 Edito p. 3 Special London Olympics 2012 p. 4-15 Chpts. d Europe des Jeunes p. 17-19 Special Paralympics p. 22-25 Pro Tour p. 26-27 Tournois série A de l été Belge p. 28 Championnats du Monde Vétérans p. 30-33 Le buzzzz p. 34 Shop ping p. 36-37 Abonnez-vous! p. 38 Ed. resp. : Philippe SAIVE Rue du Preyai, 21-4432 ANS info@pingmagazine.be www.pingmagazine.be Composition graphique : Jean-Pierre THIRY PUBLICITE Rue Mont-Sainte Aldegonde, 1 4577 MODAVE - 0497-999.672 jppub@skynet.be - www.jppub.be 3
LONDON OLYMPICS 30 es Jeux Olympiques d'été Londres, du 27 juillet au 12 août "Je dois être maso" Jean-Michel Saive (42 ans) a rendez-vous pour la 7 e fois avec les Jeux olympiques qui lui ont valu sa plus grande déception sportive (Korbel à Atlanta 1996) et de lourdes critiques, mais entretenu cette flamme de ne jamais renoncer En 1988 à Séoul 04 L'histoire du sport belge et du tennis de table en particulier écrira une page indélébile, à l'excel de Londres à l'occasion des 30es Jeux olympiques d'été. Jean-Michel Saive dispute, en effet, à cette occasion, ses 7es Jeux. Il rejoint ainsi le tireur louvaniste, François Lafortune Sr et ses 7 participations olympiques entre Helsinki (1952) et Montréal (1976). Avec le Suédois Jorgen Persson et le Croate Zoran Primorac, il entre dans le Panthéon du ping, n'ayant jamais manqué un seul rendez-vous olympique depuis l'introduction officielle du tennis de table aux Jeux en 1988 à Séoul. On le sait, c'est aux Jeux d'atlanta en 1996 que le pongiste liégeois a connu la plus grande déception sportive de sa carrière. Pointé avec un statut de 4e tête de série parmi les favoris et, sur la lancée d'un cinglant 3-0, en huitième de finale sur... Primorac (3-0), il ne devait faire qu'une bouchée du Tchèque Petr Korbel, 31e mondial, en quart de finale et n'être plus qu'à une seule victoire de la seule médaille internationale qui manque à son cou. La suite? Cauchemardesque. Il est battu 3-0 et pointé du doigt. Sa trajectoire vers les plus hauts sommets, jusque là interrompue, s'est brutalement arrêtée. Il restera, pour toujours, l'ancien numéro 1 mondial. Son destin a basculé. Il est pourtant parmi les 8 meilleurs de la planète, reçoit son diplôme de finaliste olympique comme le sprinter Patrick Stevens, 7e de la finale du 200 m (20.27) écrasée par Michael Johnson, la Locomotive de Waco (19.32), et couvert de fleurs et de félicitations...
LONDON OLYMPICS Pour Saive, il y aura toujours un avant et un après Atlanta. "C'est le regard des gens qui a changé. Enfin, surtout, celui que les médias ont voulu donner. Le ping au début des années' 90, c'était le sport à la mode. Des salles pleines, des heures de direct, des reportages avec l'équipe nationale, la Villette Charleroi ou la Coupe du Monde, le top 12, les championnats du monde ou les championnats d'europe." Aussi excessif dans un sens que dans l'autre A croire, encore aujourd'hui, que le ping faisait des jaloux et dérangeait certains. " Ma fierté, c'est d'avoir toujours su rebondir après une gifle olympique " Il faudra attendre les Jeux de Sydney, quatre ans plus tard, pour que Saive enterre définitivement le fantôme de Korbel en lui infligeant un 3-0 dès le premier tour... Douze ans, plus tard, le Suédois Waldner (Sydney), le Dominicain Lin Ju (Athènes) et le Nigerian Toriola (Pékin) restent ses seules apparitions olympiques. Trois matches, autant de défaites et de gros moments de cafards à surmonter... "C'est une de mes grandes fiertés, c'est d'avoir toujours su rebondir. Je dois sans doute être un peu maso. Une gifle aux Jeux, cela a tellement d'impact. Tu prends un vrai K.-O. dans la figure alors que des matches j'en ai perdu plus que je n'en ai gagné dans toute ma carrière. Mais les Jeux, c'est un miroir aux alouettes, il a tellement de lumière sur toi que tu ne vois pas arriver le boomerang." Comment retomber sur ses pattes après de grosses gamelles? 2000 à Sidney Sidney Après Sydney 2000: "On est vice-champions du monde par équipes en 2001 à Osaka avec Phil (Saive), Martin (Bratanov), Andras (Podpinka)et Marc (Closset). Avec la Villette il y a un titre de champion du monde en 2001 et quatre Ligue des Champions d'affilée. En 2002, je gagne l'open du Qatar et je remonte même à la 4e place mondiale." Après Athènes 2004: "Je suis vice-champion d'europe en 2005 à Aarhus au Danemark. Je bats Smirnov en quarts alors qu'il venait de sortir Timo Boll puis Primorac en demi-finale. Je perds contre Samsonov en finale après m'être blessé au pouce dès le premier set. J'avais pourtant battu Vladi en interpays. Qui sait?" Après Pékin 2008: "Deux mois plus tard, on monte sur le podium des championnats d'europe à St-Petersbourg. Troisième avec Martin (Bratanov), Yannick (Vostes), Benjamin (Rogiers) et Kilomo (Vitta), c'est une des plus belles émotions car cette médaille était tellement inattendue." Pourtant à Pékin, au coeur de l'empire du ping, il a cru être définitivement maudit: "Toriola, je m'en méfiais. On s'était rencontrés 4 fois et c'était 2-2. Je savais d'avance que ce serait très difficile. C'est une de mes rares défaites que j'accepte encore de regarder sur YouTube." " Quatre séances d'entraînement loupées en 6 semaines, tout va bien " Septièmes Jeux à Londres, Jean-Michel a eu quinze mois pour s'y préparer puisque sa qualification avait été officiellement enregistrée au lendemain des championnats du monde individuels à Rotterdam (Pbs) en mai 2011. La sélection se basait sur les 24 premiers dans une liste de 28 qui ne recensait que deux pongistes par pays. Une 22e place (sur 28) qui satisfaisait pleinement le critère belge. "J'avais aussi un quart de finale à l'open d'allemagne. 05
LONDON OLYMPICS Notre équipe de pongistes, avec Mr. Wang, et leurs Altesses Royales la Princesse Mathilde et le Prince Philippe 06 Avant, je ne me posais jamais de question sur les critères. Même avant Pékin en 2008 et cette histoire de décimales pour me départager avec Persson ne m'a jamais ébranlé. J'étais tellement sûr de mon droit. Pour moi, si j'ai le critère international, c'est que je mérite d'aller aux Jeux." Une préparation qui est entrée dans sa phase finale il y six semaines: "Il y a eu des stages en Belgique, à l'insep de Paris et puis à Rothenburg en Allemagne avec la Mannschaft, la Suède, la Grèce, la Slovénie et la Croatie..." Un bilan impressionnant: "J'ai souffert d'une petite inflammation à la hanche qui m'a arrêté deux jours de suite. En un mois et demi, je n'ai raté que quatre séances, c'est plutôt pas mal. Je préfère des petites périodes intensives de trois ou quatre jours. C'est pour cela que je fais très attention. Comme toujours, je reste à l'écoute de mon corps. Et je gère comme je peux en essayant de jongler entre l'envie de m'entraîner à fond et de ménager mon vieux corps. Il y a pas mal de frustration immédiate quand tu ne peux pas remplir les objectifs physiques que tu t'es donné ou que tu réussissais sans problème il y a quelques années. Mais la clé, c'est de rester calme et de ne rien précipiter. Laisser du temps au temps. Aujourd'hui, les jeux sont faits..." La crainte de l'accident : plus de vélo depuis un an! Un peu d'impatience légitime: "Je veux être dedans le plus vite possible car le temps ne joue plus en ma faveur, c'est une attente un peu épuisante. J'ai tellement peur du bête accident ou de la blessure vraiment stupide..." Plus de randonnées ou de sorties en vélo, par exemple, depuis un an: "Je me contente de vélo en salle. Je me rattraperai dès mon retour à la maison..." Pourtant, Saive ne débarque pas à la gare St-Pancras de la capitale anglaise en roulant des mécaniques. La disparition de la Villette Charleroi le club avec lequel il a gagné un titre mondial et sept Ligues des Champions a été un moment particulièrement difficile à négocier: "Depuis deux ans, le club me tirait vers le bas. J'ai vécu 20 années fantastiques sur 22 mais la fin a été pénible car cela a manqué d'une vraie prise de conscience, de clarté et de certaines priorités sportives et ou financières. C'est quand même un échec terrible pour le sport belge qui ne connaîtra sans doute, plus jamais, une telle référence mondiale dans une discipline olympique." Sur le plan sportif, deux éliminations trop rapides au Brésil puis au Maroc ont plombé son classement mondial où il a dégringolé de 26 rangs à la... 86e place, soit son plus mauvais ranking depuis 1989! 86 e mondial : "Je n'ai pas voulu rester dans mon salon " "Ces deux défaites n'étaient pas vraiment programmées (sourire). Mais aller en Amérique du Sud puis en Afrique étaient des choix délibérés. Je savais que si je restais assis dans mon salon, à ne rien faire, j'aurais été de toute façon 33 e tête de série avec mes points à défendre." Or seuls les 32 premiers sont protégés au premier tour. Un pari raté donc: "C'est vrai que c'est un coup de massue. Ce
LONDON OLYMPICS Boll, Ovtcharov et Samsonov, l'europe ne joue plus vraiment avec. " Un changement logique d'objectifs: "Il y a quelques années, j'allais encore à un Pro Tour pour gagner. J'ai même fait la finale du circuit Pro Tour en 2005. Aujourd'hui, tu vas juste pour rester en mouvement, prendre quelques points pour le classement mondial plutôt que gagner. Toute une génération de joueurs comme Persson, Primorac, Kreanga, Schlager a chuté. C'est finalement normal à notre âge (rires)..." " Dans ma tête, je reste un gamin qui n'aime pas perdre " Jean-Mi et le cannibale, Eddy Merckx. qui finalement n'est peut-être pas plus mal. Car si j'étais entre 17 et 32, je rentrais au 2e tour et peut-être face à un gros client. A Londres, j'espère faire un truc. Qu'est-ce que cela veux dire? Je ne sais pas. Gagner un match, deux matches, trois matches? Chaque tour sera très difficile de toute façon." Ou tout l'art de se remotiver et de regarder vers l'avant. Les Chinois Zhang Jike et Wang Hao seront les hommes à battre. "Pour la première fois, il n'y aura que deux Chinois dans le tableau final. Cela laisse une place libre à tous les autres sans oublier que la pression sur nos deux Chinois sera énorme puisqu'ils n'auront vraiment aucun droit à l'erreur. Hormis Qu'attend-il encore de ce rendez-vous: "L'enthousiasme est toujours là. L'envie de me battre, de me faire plaisir, de gagner. Je suis un sportif dans l'âme, je n'aime pas perdre. Ma seule volonté est de ne pas être rattrapé par l'émotion. Etre présent pour la septième fois, je l'ai pleinement mérité à la table. Je souhaite à plein de Belges de faire les mêmes résultats que je viens de signer ces quatre dernières années. Comme le dit Philippe: 'Etre aux Jeux à 42 ans, c'est mon plus grand exploit sportif.' Je ne m'en rends vraiment pas compte. Pour moi, tout s'est enchaîné naturellement. Dans ma tête, il y a encore pas mal de belles choses à réussir. Avec Le Logis Auderghem, par exemple, ou encore à la Coupe du Monde 2013 à Verviers. En 2013, il y aura mes 30 ans en équipe nationale et en 2014 mes 30 ans d'affilée comme numéro 1 belge. Dans ma tête, je reste un vrai gamin. " Son Altesse Royale, le Roi Albert, le Gouverneur Paul Bolland acceuillent Jean-Michel et Philippe saive. 07
LONDON OLYMPICS "Carnet de balles" Six participations, des souvenirs et des larmes Depuis 1988, Jean-Michel Saive aura tout connu sur les plans personnels et sportifs. Le gamin espiègle de 18 ans est devenu, à 42 ans, une référence dans le sport belge. Une trajectoire unique qui l'a mené sur le toit du monde avec, en fil rouge, cette relation très particulière avec ces Jeux qui ne lui ont guère souri. Séoul 1988 l'autrichien d'origine chinoise Ding Yi qui était alors une de mes bêtes noires. L'impression d'être passé à côté. C'est évidemment le titre olympique de Jan-Ove Waldner mais il y avait surtout une ambiance très 'Club Med'. Pas d'air-co dans les chambres, pas vraiment l'idéal. Après mon élimination, ce fut très gai. J'ai même pu aller voir la Dream Team US de basket. " Atlanta 1996 " La fierté d'être porte-drapeau et mon meilleur résultat (sourire). J'avais tout en mains. J'étais 4e mondial. Je sors facile de la poule et je mets une caisse au Croate Primorac en 1/8e. Mais le jour de repos me sera fatal. Tout le clan belge n'attendait que ma médaille après l'or de Deburghgraeve en natation et d'ulla Werbrouck en judo. On était là pour gagner, pas pour m'encourager. Le Tchèque Korbel m'a volé dans les plumes dans les deux premiers sets. Je me suis réveillé trop tard. Je me rappelle de la solitude après la défaite. Il n'y avait plus cinq personnes autour de moi. Ma plus grande déception sportive. " " Le ping est admis aux Jeux. Cela a tout changé. Je suis arrivé au moment idéal pour monter dans l'ascenseur. Une qualification miraculeuse à Karlsruhe où je bats cinq joueurs plus forts que moi et cette remontée incroyable à 12-19 dans le dernier set contre l'anglais Carl Prean. A partir de là, ma carrière professionnelle a explosé. J'ai envie de dire que les premiers Jeux restent les plus beaux et les plus grands. Je termine 4e de ma poule avec une perf sur le Français Gatien. Le village olympique était un émerveillement total. Je me baladais en permanence avec mon appareil photo. Mais Séoul, c'est resté comme le scandale Ben Johnson. Une terrible prise de conscience avec le dopage et quelques illusions d'enfance à jamais perdues " 08 Barcelone 1992 " Je suis avec mon frère pour aussi disputer le tournoi de doubles où l'on fera huitième de finale. J'étais vice-champion d'europe, j'avais été élu 'sportif belge de l'année'. Il y avait une certaine pression. Je tombe en 1/8e de finale sur
LONDON OLYMPICS Philippe SAIVE et Mr. Wang Sydney 2000 " Mon meilleur souvenir olympique. Sportivement, je prends ma revanche sur Korbel au premier tour et je reviens vraiment en paix avec moi-même et réconcilié avec les Jeux. Puis je joue un super match contre Waldner. On dormait dans un container. Il y avait une ambiance sympa, une ville très agréable et c'était la dernière fois que je participais aux Jeux avec mon frère. Quand je quitte le village, je suis très ému car je suis persuadé que je viens de vivre mes derniers Jeux " Philippe SAIVE à Sidney Jean-Mi et J.O. Waldner 09
LONDON OLYMPICS Athènes 2004 " Porte-drapeau à la surprise générale. Une des plus grosses émotions personnelles de ma vie. Une terrible désillusion au premier tour contre le Dominicain Lin Ju. La veille, je n'avais pas su m'entraîner. J'ai essayé de me battre mais mes armes étaient, ce jour-là, insuffisantes. Je suis ensuite devenu le supporter N.1 des autres Belges. J'ai essayé d'en profiter au maximum, persuadé que c'étaient mes derniers Jeux. J'ai vécu la victoire de Justine en tennis. Les quelques moments d'intimité avec elle quand tout a été fini et qu'il fallait rentrer au Village resteront toujours gravés dans mon cœur. C'était assez sympa finalement. " Pékin 2008 " J'ai 7 participations mais 8 qualifications puisqu'il y a cette histoire de décimale au classement mondial pour me qualifier directement où je suis 20e mais derrière le Suédois Persson. En janvier, l'ittf a publié quatre classements différents. Même un où j'étais devant Persson! Mais j'ai eu l'orgueil et la fierté d'aller me qualifier quand même à la table au tournoi de Budapest. Une semaine avant le départ, il y a la naissance de Naomi, ma fille. Vivre le ping aux Jeux en Chine avec Mister Wang, c'est fabuleux. La télé chinoise n'arrêtait pas de nous suivre. Même après ma défaite au premier tour contre Toriola. On se souvient que j'ai été battu mais c'était un match extraordinaire. " 10 Jean-Mi et Mr. Wang Londres 2012 " Le pays qui a inventé le ping. Où il y a une vraie culture sportive et un total respect pour les athlètes. A Londres, je dois avoir joué un Masters et deux exhibitions au Royal Albert Hall, l'immense salle de spectacle. Ce sera un tournoi intéressant avec seulement deux Chinois dans le tableau final. " Rio de Janeiro 2016 " Vous me faites rire. Je n'ai pas encore joué à Londres que l'on me projette déjà dans 4 ans. En 2012, je signe actuellement mon plus mauvais classement mondial (NDLR : 86e ) depuis plus de vingt ans et vous voulez que je continue. J'aurai 46 ans, vous vous rendez-compte. Ma vraie philosophie se résume ainsi : " Sept, ce n'est qu'un début! "
LONDON OLYMPICS Karine Bogaerts, l'exception La Brabançonne reste la seule joueuse belge à avoir participé aux Jeux. C'était à Séoul en 1988 " C'était unique et extraordinaire ". Les yeux de Karine Bogaerts (46 ans) s'illuminent quand elle évoque Séoul et les Jeux de 1988. " Quand je suis arrivée au tournoi de qualifications européennes à Karlsruhe, j'étais 32e Européenne et on prenait les onze premières. J'ai sans doute joué le tournoi de ma vie car j'ai terminé à la 4e place et obtenu un ticket pour la Corée du Sud. Cela a changé ma vie de sportive et le regard des autres. J'ai eu une proposition pour aller jouer en Allemagne comme professionnelle. Mais j'avais déjà 23 ans et j'avais une place à la KBC. La banque m'a toujours accordé toutes les facilités pour m'entraîner, jouer ou voyager à l'étranger. A l'époque, on ne parlait pas de sports-études ou de formations des jeunes. Pour moi, l'aventure a duré plus de quinze ans au plus haut sommet belge. Je n'ai aucun regret. Pour une femme, être pro était une vraie aventure. Je ne sais pas si j'aurais été capable de résister à la pression et l'obligation de résultats pour vivre." A Séoul, la jeune femme en a pris plein la vue : " J'ai fini 3e de ma poule de six. Puis on en a profité pour encourager les autres Belges. J'étais dans la salle de judo quand Ingrid Berghmans a gagné la médaille d'or. " Vingt-trois ans plus tard, Karine est toujours à la KBC mais a rangé sa palette de ping : " Je n'ai plus jamais eu l'occasion d'aller aux Jeux. Quatre ans plus tard, à Bolzano, en Italie, je me fais éliminer par une Bulgare qui venait de se faire naturaliser italienne. J'ai un peu perdu le contrôle de mes nerfs (rires). " Une femme de caractère. Aujourd'hui maman d'une fille de 17 ans et d'un garçon de 15 ans : " Leurs disciplines? Natation et golf. Je viens même de m'y mettre récemment. Mais mes enfants n'ont pas les mêmes ambitions sportives que moi " Le tournoi olympique de Londres ne peut échapper à l'asie : " C'est surtout vrai chez les filles. De mon temps, il n'y avait que la Hollandaise Bettine Vriesekoop qui pouvait les embêter. Les générations se suivent et se ressemblent. L'écart entre l'europe et l'asie est de plus en plus grand. Ce n'est pas bon pour notre sport " Plus de ping dans sa vie : " Il y a quatre ans que j'ai complètement arrêté de donner des cours ou de d'essayer de former des jeunes. Même à mon âge, j'avais encore plus d'ambitions qu'eux (rires). C'était finalement assez frustrant " Commission des athlètes "Si même Justine Henin n'a pas été élue, j'ai zéro chance" Jean-Michel Saive est à Londres depuis le 20 juillet. Déjà. Huit jours avant son entrée en lice en compétition. "Tout simplement pour assister à la réunion de la Commission des athlètes du CIO le 20 et comme je n'ai pas envie de faire l'aller-retour ensuite pour revenir trois jours avant le 28 et mon 1er tour. " Déjà candidat une première fois en 2004, Jean-Michel Saive ne se fait guère d'illusion sur son éventuelle élection le 9 août, dans une instance dont il fait déjà partie, mais au niveau européen (CNOE, Comités nationaux olympiques européens) et au niveau belge (COIB, Comité Olympique et Interfédéral belge). "Je n'étais pas demandeur pour le CIO", avoue Saive, "Mais l'on trouvait important que je sois présenté. C'est le COIB qui a fait la proposition, j'ai accepté." L'ex-numéro 1 mondial ne croit guère en ses chances, mais estime important que des sportifs ou anciens sportifs s'investissent au sein d'instances officielles. "Je reste très sceptique quant à mes chances. Je viens d'un pays qui a un potentiel d'une centaine de voix, d'un sport qui a peut-être 150 voix, si tout le monde vote pour moi et il y a aussi le Croate Primorac qui se présente pour le ping. Prenez Tony Estanguet, le kayakiste français, sa délégation fait déjà 600 personnes. En athlétisme, les athlètes sont au nombre de 2.000, cela situe. Mais je veux être présent dans des instances, pour pouvoir 11
LONDON OLYMPICS rendre au sport ce qu'il m'a donné. Il m'a permis de vivre ma passion, durant 15-20 ans, avec des moments à la fois fantastiques, parfois décevants, mais il m'a construit dans ce que je suis aujourd'hui." Jean-Michel Saive restera de toute façon à Londres au moins jusqu'au 9 août, jour de l'annonce des résultats des élections. Il y a quatre ans, à Pékin, Justine Henin n'avait pas été élue pour quatre petites voix : " Justine n'était pas venue en Chine. Si elle était venue serrer quelques mains au Village olympique, elle passait sans le moindre problème. Il y a un vrai travail de lobbying mis en place par les grosses nations. Je sais que le Français Jean-Philippe Gatien va trouver des pongistes étrangers pour qu'ils votent Estanguet. C'est aussi de la politique. Nous, en Belgique, il n'y a même pas une personne désignée pour me promouvoir. A part moi (rires). " MODE D'EMPLOI La Commission des athlètes du CIO a été créée en 1981. 21 athlètes se présentent pour un mandat de huit ans. Du 16 juillet au 8 août, tous les athlètes participant aux Jeux olympiques à Londres pourront voter pour quatre des 21 candidats se présentant à ces élections, les membres actuels Hicham El Guerrouj, Rania Elwani, Frank Fredericks (président en exercice) et Jan Zelezny arrivant au terme de leur mandat. 17 appelés, 3 élus Depuis 1988, seuls les frères Saive et Karine Bogaerts ont participé aux Jeux. Quelques appelés, trois pelés élus. Pas facile de décrocher son ticket pour les Jeux. Revue historique de tous nos inscrits en qualifications de la zone européenne. 12 Séoul 1988 Qualifications européennes - Karlsruhe (Allemagne) en novembre 1987 Jean-Michel Saive qualifié Thierry Cabrera éliminé Danny Christophe éliminé Karin Bogaerts qualifiée Els Billen éliminée Sophie Thirion éliminée N.B.: Barbara Lippens y a participé pour... l'espagne Barcelone 1992 Qualifié direct Jean-Michel Saive Qualifications européennes - Bolzano (Italie) en février 1992 Thierry Cabrera éliminé Philippe Saive éliminé N.B.: P. Saive qualifié à Varsovie pour disputer le tournoi de doubles avec son frère. Karin Bogaerts éliminée Cécile Ozer éliminée N.B.: Martin Bratanov y a participé pour la Bulgarie Atlanta 1996 Qualifiés directs Jean-Michel Saive Philippe Saive Qualifications européennes - Manchester (Angleterre) en janvier 1996 Thierry Cabrera éliminé Cécile Ozer éliminée Martine Hubert éliminée Séverine Thone éliminée Sydney 2000 Qualifié direct Jean-Michel Saive Qualifications européennes - Patras (Grèce) en décembre 1999 Philippe Saive qualifié Damien Delobbe éliminé Martine Hubert éliminée Carol Detrigne éliminée Athènes 2004 Qualifié direct Jean-Michel Saive Qualifications européennes - Luxembourg (GDL) en novembre 2003 Philippe Saive éliminé Martin Bratanov éliminé Li Yunfei éliminée - finit 13e, soit 2e réserve. Pékin 2008 Qualifié direct Jean-Michel Saive, classé 20e exaequo avec le Suédois Persson, est finalement déclassé à la 21e place après l'introduction de... décimales dans le classement mondial. Qualifications européennes - Nantes (France) en avril 2008 Jean-Michel Saive inscrit mais n'a pas joué! Yannick Vostes éliminé. Qualifications mondiales - Budapest (Hongrie) en mai 2008 Jean-Michel Saive qualifié finit 3e. Londres 2012 Qualifié direct Jean-Michel Saive Qualifications européennes - Luxembourg (GDL) en avril 2012 Yannick Vostes éliminé Lauric Jean éliminé Qualifications mondiales - Doha (Qatar) en mai 2012 Yannick Vostes éliminé Lauric Jean éliminé
LONDON OLYMPICS Ont participé à Londres Hommes Les 16 têtes de série : 1. Zhang Jike (CHN) 2. Wang Hao (CHN) 3. Jun Mizutani (JPN) 4. Timo Boll (GER) 5. Chuang Chih-Yuan (TPE) 6. Joo Saehyuk (KOR) 7. Oh Sangeun (KOR) 8. Dimitrij Ovtcharov (GER) 9. Vladimir Samsonov (BLR) 10. Gao Ning (SIN) 11. Jiang Tianyi (HKG) 12. Seiya Kishikawa (JPN) 13. Michael Maze (DEN) 14. Adrien Mattenet (FRA) 15. Adrian Crisan (ROU) 16. Alexander Shibaev (RUS). Le tournoi interpays = les 16 équipes : 1) CHINE ZHANG Jike ; MA Long ; WANG Hao 2) COREE DU SUD JOO Saehyuk ; OH Sangeun; RYU Seungmin 3) JAP0N MIZUTANI,Jun; NIWA,Koki; KISHIKAWA,Seiya 4) ALLEMAGNE BOLL,Timo; OVTCHAROV,Dimitrij; STEGER,Bastian 5) SINGAPOUR GAO Ning; ZHAN Jian; YANG Zi 6) HONG KONG JIANG Tianyi; TANG Peng; LEUNG Chu Yan 7) AUSTRICHE GARDOS,Robert; CHEN Weixing; SCHLAGER,Werner 8) PORTUGAL FREITAS,Marcos; APOLONIA,Tiago; MONTEIRO,Joao 9) RUSSIE SHIBAEV,Alexander; SKACHKOV,Kirill; SMIRNOV,A. 10) SUEDE LUNDQVIST,Jens; GERELL,Par; PERSSON,Jorgen 11) COREE DU NORD JANG Song Man; KIM Hyok Bong; KIM Song Nam 12) BRESIL TSUBOI,Gustavo; MONTEIRO,Thiago; HOYAMA,Hugo 13) GRANDE-BRETAGNE DRINKHALL,Paul; BAGGALEY,Andrew; PITCHFORD,L. 14) EGYPTE LASHIN,El-Sayed; SALEH,Ahmed; ASSAR,Omar 15) CANADA WANG,(Eugene) Zhen; HINSE,Pierre-Luc ; HO,Andre 16) AUSTRALIE HENZELL,William; HAN Justin; FRANK,Robert Dimitrij Ovtcharov 13
LONDON OLYMPICS Ont participé à Londres Dames Les 16 têtes de série : 1. Ding Ning (CHN) 2. Li Xiaoxia (CHN) 3. Kim Kyungah (KOR) 4. Kasumi Ishikawa (JPN) 5. Ai Fukuhara (JPN) 6. Feng Tianwei (SIN) 7. Tie Yana (HKG) 8. Wang Yuegu (SIN) 9. Wu Jiaduo (GER) 10. Shen Yanfei (ESP) 11. Jiang Huajun (HKG) 12. Li Jiao (NED) 13. Viktoria Pavlovich (BLR) 14. Li Jie (NED) 15. Li Qian (POL) 16. Park Miyoung (KOR). Le tournoi interpays = les 16 équipes : 1) CHINE DING Ning ; LI Xiaoxia ; GUO Yue 2) JAPON ISHIKAWA,Kasumi ; FUKUHARA,Ai ; HIRANO,Sayaka 3) SINGAPOUR FENG Tianwei; WANG Yuegu; LI Jiawei; 4) COREE DU SUD KIM Kyungah ; SEOK Hajung; PARK Miyoung 5) HONG KONG TIE Yana; JIANG Huajun; LEE Ho Ching 6) ALLEMAGNE WU Jiaduo; IVANCAN,Irene; SILBEREISEN,Kristin 7) PAYS-BAS LI Jiao ; LI Jie; TIMINA,Elena 8) COREE DU NORD RI Myong Sun; KIM Jong; RI Mi Gyong 9) AUSTRICHE LIU Jia; LI Qiangbing; SOLJA,Amelie 10) ESPAGNE SHEN,Yanfei ; RAMIREZ,Sara ; DVORAK,Galia 11) POLOGNE LI Qian ; PARTYKA,Natalia ; GRZYBOWSKA,Katarzyna 12) USA HSING,Ariel; ZHANG,Lily; WU,Erica 13) GRANDE-BRETAGNE PARKER,Joanna ; LIU Na; SIBLEY,Kelly 14) AUSTRALIE LAY,Jian Fang; MIAO Miao; TAN,Vivian 15) BRESIL KUMAHARA,Caroline; SILVA,Ligia; GUI Lin 16) EGYPTE MESHREF,D.; EL-DAWLATLY,N.; MAGDY,Raghd. Wu Jiaduo 14
LONDON OLYMPICS Quelques chiffres Tableau des médailles en Tennis de Table: 1. CHINE 20 Or - 13 Argent - 8 Bronze Total : 41 2. COREE DU SUD 3 Or - 2 Argent - 11 Bronze Total : 16 3. SUEDE 1 Or - 1 Argent - 1 Bronze Total : 3 4. ALLEMAGNE 2 Argent - 1 Bronze Total : 3 5. COREE DU NORD 1 Argent - 2 Bronze Total : 3 6. TAIWAN 1 Argent - 1 Bronze Total : 2 7. FRANCE 1 Argent - 1 Bronze Total : 2 8. RFS YOUGOSLAVIE 1 Argent - 1 Bronze Total : 2 9. HONG-KONG 1 Argent Total : 1 10. SINGAPOUR 1 Argent Total : 1 11. DANEMARK 1 Bronze Total : 1 Records de participation tous sports : 9 fois: Hubert Raudaschl (AUT, voile, 1964-1996) Ian Millar (CAN, équitation, 1972-2008) 8 fois: Piero d'inzeo (ITA, équitation, 1948-1976) Raimondo d'inzeo (ITA, équitation, 1948-1976) Durdward Knowles (GBR/BAH, voile, 1948-1988) Paul Elvstrom (DAN, voile, 1948-1988) Afanasijs Kuzmins (URSS/LET, tir, 1976-2008) 7 fois: Kerstin Palm (SUE, escrime, 1964-1988) Ivan Osiier (DAN, escrime, 1908-1948) John Plumb (USA, équitation, 1964-1992) François Lafortune (BEL, tir, 1952-1976) Ragnar Skanaker (SUE, tir, 1972-1996) Merlene Ottey (JAM/SLV, athlé, 1980-2004) Francisco Boza (PER, tir, 1980-2004) Jeannie Longo (FRA, cyclisme, 1984-2008) Rajmond Debevec (YOU/SLV, tir, 1984-2008) Josefa Idem Guerrini (RFA/ITA, canoë, 1984-2008) Records de participation tennis de table : MESSIEURS: Jean-Michel SAIVE (BEL) 7 (1988-2012) Zoran PRIMORAC (CRO) 7 (1988-2012) Jorgen PERSSON (SWE) 7 (1988-2012) Hugo HOYAMA (BRA) 6 (1992-2012) Segun M. TORIOLA (NGR) 6 (1992-2012) Werner SCHLAGER (AUT) 5 (1996-2012) Vladimir SAMSONOV (BLR) 5 (1996-2012) Petr KORBEL (TCH) 5 (1992-2008) Patrick CHILA (FRA) 5 (1992-2008) Jorg ROSSKOPF (GER) 5 (1988-2004) Kalinikos KREANGA (GRE) 5 (1996-2012) Jan-Ove WALDNER (SWE) 5 (1988-2004) Ilija LUPULESKU (YOU/USA) 5 (1988-2004)... Philippe SAIVE (BEL) 3 (1992-2000) Bose KAFFO (NGR) 5 (1992-2008) Olunfunke OSHONAIKE (NGR) 5 (1992-2012) Fabiola I. RAMOS PORTILLO (VEN) 5 (1992-2012)... Karin BOGAERTS (BEL) 1 (1988) Jan-Ove WALDNER 5 participations DAMES Elke SCHALL-WOSIK (GER) 5 (1992-2008) Csilla BATORDI (HUN) 5 (1988-2004) Krisztina TOTH (HUN) 5 (1996-2012) 15
INTERNATIONAL Championnats d'europe des jeunes à Schwechat (Autriche) - du 13 au 22 juillet La razzia française Avec 5 titres et 15 médailles, la France a écrasé le rendez-vous annuel des plus belles promesses continentales. Un an après nos juniors, nos cadets ont décroché une inattendue médaille de bronze dans l'interpays Tristan Flore champion Avec 5 médailles d'or, 4 d'argent et 7 de bronze, la France a éclaboussé de sa nouvelle puissance l'euro des cadets et juniors organisés à l'académie Werner Schlager à l'ombre de Vienne (Autriche). Il y a dix ans, la France quittait Novi Sad (Serbie) avec une maigre collecte de quatre breloques. Depuis la machine, bien nourrie par les aides gouvernementales, régionales, départementales et locales, se gave de médailles. Depuis 2008, la récolte est d'au moins 10 médailles. L'an dernier, à Kazan (Russie), la barre des 12 médailles avait été atteinte. Cette fois, le record est pulvérisé. 15 médailles pour les Tricolores, c'est mieux que les 10 allemandes (4 or, 3 argent, 3 bronze), les 8 roumaines (4 or, 2 argent, 2 bronze) et les 5 polonaises (1 or, 2 argent, 2 bronze) Les Bleuets n'ont laissé échapper que les doubles en cadet et en juniors. Chez les juniors, cette prometteuse génération est emmenée par Tristan Flore qui n'est autre que le champion de France seniors qui a tout simplement conservé son titre pouvant ainsi, l'an prochain à Ostrava (République tchèque) s'attaquer au triplé d'un certain Jan-Ove Waldner (Suè, 1981-83) après avoir égalé les doublés du Russe Barnuzian (1974/75), du Biélorusse Samsonov (1992/93) et des Allemands Boll (1997/98) et Süss (2002/03). A noter que les juniors français ont réussi l'exploit de gagner l'épreuve par équipes pour la cinquième année de suite et quatre fois en en cinq éditions chez les cadets : " Même si gagner autant paraît normal, cela reste toujours exceptionnel " insiste Michel Gadal, le D.T.N.. " Cette domination montre que nos joueurs ont appris et savent gagner. Maintenant, il faut franchir une nouvelle étape et s'attaquer à l'asie et au reste du monde " 17
INTERNATIONAL Médaille de bronze pour l équipe belge cadets en interpays. 18 Chez les filles, la Roumaine Bernadette Szocs a décroché son troisième titre individuel d'affilée après les cadettes en 2010 et les juniores en 2011 et 2012. L'an prochain, elle pourrait même dépasser Waldner et sa compatriote Otilia Badescu qui avaient également " triplé ". Aujourd'hui, Szocs qui a décroché son premier titre en 2008 (cadettes interpays) possède 11 médailles d'or chez les jeunes. Elle n'est plus qu'à une petite médaille de Vladimir Samsonov et de ses 12 breloques dorées! Didier Leroy (D.T.) : "Déçu par les résultats individuels" Et les Belges? A l'arrivée, deux médailles. Deux de bronze dans l'interpays cadets et Robin Devos associé avec le Français Hachard dans le double juniors. L'an dernier à Kazan (Russie), nos juniors avaient écrit l'histoire en montant, pour la première fois sur le podium (bronze). Cette fois leurs parcours s'est achevé en quart de finale devant la puissante Allemagne : " L'équipe s'alignait sans Van Rossomme qui était blessé " plaide Didier Leroy, le Directeur Technique Francophone. " Cinquième, c'est notre place quand on sait qu'en poule éliminatoire nous étions avec la Pologne qui a fini 3e et l'italie qui a terminé 4e. " La jolie surprise est venue des cadets : " L'équipe était, sur papier, moins forte que l'an dernier. On visait une place dans le Top 12 pour assurer notre maintien avec les meilleurs. Mais tous les gars se sont accrochés jusqu'au bout. Cette médaille est la meilleure récompense pour tous leurs efforts et leur cohésion " On n'en dira pas autant de nos cadettes qui ont cruellement déçu : " On espérait un top 16. Vingt-troisième, c'est nettement insuffisant. Le seul point positif, c'est qu'elles seront encore là toutes ensemble l'an prochain avec une saison d'expérience en plus. " Chez les juniores, l'équipe a été presque recomposée de bric et de broc : " Marchetti a été la seule à évoluer à son niveau. On a repris des cadettes deuxième année. Il y a toute une base de travail à établir. Il faudra être patient. " Dans les épreuves individuelles, la déception a presque générale : " J'aurai quand même bien aimé un ou deux tours de plus. Il y a la médaille de Robin de Vos mais il jouait avec le Français Hachard qui a quand même été demi-finale en simple. " Parmi nos meilleurs espoirs, il y a aussi Florent Lambiet : " Il y a malheureusement deux choses qui le handicapent actuellement. Sa date de naissance, le 22 décembre, et là on ne peut évidemment rien faire et son manque de puissance. Quand je vois le jouer contre des gars d'1m80, 1m85 qui sont déjà des athlètes très physiques, il n'a pas d'arme pour les contrer alors qu'au niveau de la technique et de la combativité, il est irréprochable. "
INTERNATIONAL Résultats (résumé) SIMPLES JUNIORS PREMIER TOUR (1/64es finale) Florent Lambiet bat K. Hageraats (Pbs) 4 : 3 Martin Allegro bat R. Borower (Isr) 4 : 3 C. Nielsen (Dan) bat Robin Saudemont 4 : 0 M. Szita Hon) bat Robin Declercq 4 : 0 1/32es finale Robin Devos - T. Libene (Est) 4 : 0 (forfait) M. Bankosz (Pol) bat F. Lambiet 4 : 3 K. Kulpa (Pol) bat M. Allegro 4 : 1 1/16e finale M. Benes bat R. Devos 4 : 3 FINALE FLORE Tristan (Fra) bat GAUZY Simon (Fra) 4 : 3 (-5 6-4 -9 8 7 9) JUNIORES QUALIFICATIONS Wendel Depuydt bat A.G. Aasebo (Nor) 4 : 1 A. Fauvel (Sui) bat Anne-Cath. Godefroid 2 : 4 PREMIER TOUR (1/64es finale) A. Rossikhina (Rus) bat W. Depuydt 4 : 1 N. Marchetti bat R. Vardanyan (Arm) 4 : 1 1/32e finale B. Balint (Rou) bat Nathalie Marchetti 4 : 2 FINALE SZOCS Bernadette Cynthia (Rou) bat SOLJA Petrissa (All) 4 : 0 (4 3 7 6) CADETS PREMIER TOUR (1/64e finale) Thibaut Darcis bat D. Klein (All) 4 : 3 Anthony Deceuninck bat S. Kaluzny (Svq) 4 : 3 Romain Lambiet bat B. Ulucak (Tur) 4 : 3 Matthias Janssens bat T. Grininger (Aut) 4 : 3 1/32es finale N. Vilenchyts (Blr) bat T. Darcis 4 : 0 A. Dugiel (Pol) bat A. Deceuninck 4 : 1 R. Lambiet bat bat K.M. Nielsen (Dan) 4 : 0 P. Zatowka (Pol) bat M. Janssens 4 : 0 C. Akkuzu (Fra) bat R. Lambiet 4 : 1 FINALE CASSIN Alexandre (Fra) bat ZATOWKA Patryk (Pol) 4 : 2 (-9 9 9 7-8 9) CADETTES PREMIER TOUR (1/64es finale) Lauranne Hackemack - N. Veronik (Svn) 4 : 2 Margo Degraef - O. Gaydey (Ukr) 4 : 2 Lisa Lung - T. Pavcnyk (Svn) 4 : 2 Eline Loyen - L. Hartbrich (Hon) 4 : 1 1/32es finale B. Crisan (Rou) bat L. Hackemack 4 : 3 A. Clapa (Rou) bat M. Degraef 4 : 2 N. Bajor (Pol) bat L. Lung 4 : 0 D. Srebrnjak (Cro) bat E. Loyen 4 : 0 FINALE LEMMER Alena (All) bat MIGOT Marie (Fra) 4 : 0 (6 7 10 6) DOUBLES JUNIORS PREMIER TOUR (1/32es finale) F. Lambiet / R. Saudemont battent J. Costa / D. Chen (Por) 3 : 1 (7 8-9 9) M. Allegro - R. Declercq battent L. Persolja / P. Sukir (Sln) 3 : 2 (-5-8 14 4 10) R. Devos - A. Hachard (FRA) battent V. Yarashenka / M. Zrazhavets (Blr) 3 : 0 (2 2 5) 1/16es finale F. Lambiet / R. Saudemont battent M. Majak / M. Pavolka (Svq) 3 : 0 (9 6 6) H. Söderlung / V. Görman (Suè) battent M. Allegro - R. Declercq 3 : 1 (7 7-10 8) R. Devos - A. Hachard (FRA) battent J. Biveinis / I. Navickas (Ltu) 3 : 0 (4 3 8) 1/8es finale R. Devos - A. Hachard (FRA) battent A. Szudi / T. Lakatos (Hon) 3 : 1 (10-11 9 11) M. Benes / O. Bajfer (Tch) battent F. Lambiet / R. Saudemont 3 : 2 (-6 9-7 4 10) Quart de finale R. Devos - A. Hachard (FRA) battent B. Duda (All) / T. Pucar (Cro) 3 : 1 (6 3-7 9) FINALE K. Kulpa / J. Dyjas (Pol) battent T. Flore / S. Gauzy (Fra) 3 : 1 (11-10 10 6 5) JUNIORES Qualifications A. Fauvel / E. Gonzalez (Sui) battent W. Depuydt / B. Lazarova (BUL) 3 : 1 (-10 4 10 2) PREMIER TOUR (1/32e finale) A.C. Godefroid / N. Marchetti battent R. Van Duin / K. Vermaas (Pbs) 3 : 0 (forfait) 1/16e finale K. Baravok / M. Kachuk (Blr) battent A.C. Godefroid / N. Marchetti 3 : 2 (-8-6 8 9 10) FINALE B.C. Szocs (Rou) / P. Solja (All) battent A. Fenyvesi / V. Truzsinzski (Ser) 3 : 0 (6 9 9) CADETS PREMIER TOUR (1/32es finale) T. Darcis / R. Lambiet battent M. Meinseth / F. Meringdal (Nor) 3 : 1 (-4 5 7 12) A. Deceuninck / M. Janssens battent D. Pinto / N. Frigiolina (Ita) 3 : 1 (6-10 5 15) 1/16es finale A. Werecki / P. Zatowka (Pol) battent T. Darcis / R. Lambiet 3 : 0 (6 5 13) A. Kallberg / S. Berglund (Suè) battent A. Deceuninck / M. Janssens 3 : 0 (7 8 4) FINALE A. Kallberg / S. Berglund (Suè) battent A. Werecki / P. Zatowka (Pol) 3 : 0 (9 7 8) CADETTES PREMIER TOUR (1/32e finale) E. Loyen / M. Degraef battent E. Front / L. Millbert (Suè) 3 : 1 (8 11-6 9) H. Patseyava / M. Baltushite (Blr) battent L. Lung / L. Hackemack 3 : 1 (8-4 5 9) 1/16e finale N. Bajor - R. Fins (Pol) battent E. Loyen / M. Degraef 3 : 1 (8 9-4, 8) FINALE A. Diaconu / M.D. Lupu (Rou) battent Y. Wan / A. Lemmer (All) 3 : 1 (8-5 9 6) Résultats complets sur notre site internet www.pingmagazine.be Médaille de bronze pour Robin Devos associé au le Français Hachard dans le double juniors 19
Tristan FLORE Champion d Europe junior 2012.
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PARALYMPIQUES Jeux paralympiques d'été à Londres (du 29 août au 9 septembre) Mathieu Loicq, double médaillé d'or à Athènes 2004, traverse la Manche pour récupérer son bien "Y être, c'est déjà une victoire" 22 Cette année, c'est la grande fête du sport avec les jeux olympiques. Et les athlètes moins valides ne sont pas en reste puisque suivront les Jeux paralympiques. Avec cinq pongistes, Sylvie Dejonckheere, Ben-Ashok Despineux, Arnaud Duquesne, Marc Ledoux et Mathieu Loicq, la Belgique sera fièrement représentée. A l'occasion des Paralympics de Londres, faisons un peu plus connaissance avec Mathieu Loicq, l'une de nos plus solides chances de médaille(s). Originaire d'herseaux, près de Mouscron, Mathieu Loicq (33 ans) est handicapé de naissance. Malentendant profond, il souffre également de malformations aux pieds et aux mains, ce qui lui vaut d'être dans la Classe 8 en tennis de table pour les moins valides. Arrivé au ping grâce à son père, il gravit les échelons pour se frotter aux meilleurs joueurs valides de notre pays puisqu'il évolue en Nationale 2. Chez les moins valides, ce sont les meilleurs mondiaux qu'il défie. En 2003, il remporte l'open de Slovaquie. Mais c'est en, 2004 qu'il s'est révélé aux yeux de la Belgique et du monde entier aux Jeux d'athènes. De fait, il est revenu de Grèce avec deux titres olympiques en poche, en simple et par équipe. Les résultats s'enchaînent et il collectionne les titres : Open de Slovénie (2004 et 2005), Open de Pologne (2006), Open d'italie (2006), Open de Slovaquie (2009) et Open de France (2012). En 2010, il retrouve les sommets mondiaux en devenant champion du monde à Gwangju (Corée du Sud). Comme un signe, avant de s'envoler pour le pays du matin calme, il avait croisé Kim Clijsters à l'aéroport et la tenniswoman avait même pris la pose avec lui. Une photo qu'il garde précieusement. Si les pongistes valides qui vivent de leur sport sont extrêmement rares en Belgique, il n'y a tout simplement aucun pongiste handicapé qui en vit. Il faut donc trouver un job. Mathieu, qui a suivi des études de vente, travaille dans un centre adapté dans sa région. Un mi-temps accordé par la Communauté française aux athlètes de haut niveau. En 2012, ils ne sont que 52 athlètes à en bénéficier, Mathieu et son coéquipier Marc Ledoux sont les seuls issus de l'handisport. Mais même avec cela, ce n'est pas toujours évident car, si pour les Jeux le COIB couvre les frais, ce n'est pas le cas pour les " petits " tournois que Mathieu doit prendre à son compte. " La recherche de sponsors, c'est vraiment très difficile ", enrage-til. Cependant, il ne perd ni le sourire ni le moral. Toujours prêt à aider les autres, il est, depuis 2006, conseiller communal d'herseaux sur la liste CDH : " Si, en plus, ça peut faire avancer la cause des handicapés ". Décidément, on a vraiment à faire à un grand champion au grand cœur. Alors, n'hésitez pas à soutenir nos athlètes. Et pas seulement aux Paralympics car, après les Jeux, leur combat continue. Mathieu, comment vous êtes-vous mis au ping? " Mon papa pratique ce sport et naturellement, il m'a emmené à la salle avec lui lorsque j'étais petit. J'ai commencé à jouer vers 9 ans. Le tennis de table, cela m'a plu, surtout que c'est un sport individuel et sans contact donc moins dangereux pour moi. " Dans quels clubs jouez-vous? " Avec les moins valides, je suis inscrit au club de La Louvière depuis 2001. Et avec les valides, je suis revenu au club d'herseaux en Nationale 2, un club où j'avais joué pendant 16 ans avant de partir à La Louvière puis à Don Bosco. Mais j'aurais pu aller à La Villette Charleroi qui m'a approché en mars
PARALYMPIQUES dernier pour évoluer en Nationale 2. Le problème, c'est que c'est trop loin, il y a pratiquement 120 kilomètres entre mon domicile et Charleroi. " Combien d'entraînements avez-vous par semaine? Avez-vous un entraînement spécifique ou vous entraînez-vous avec les valides? " Je m'entraine plus ou moins quinze heures par semaine. Nous avons trois entrainements par semaine avec les moins valides à Charleroi. En plus de cela, je m'entraine dans mon club d'herseaux et souvent avec mon ami Carlo Agnello qui joue en Nationale 1 dans un club néerlandophone. " Avez-vous une préparation spécifique pour les Jeux? " Pour Londres, nous avons participé à quelques compétitions internationales afin d'observer les différents jeux et éventuellement les nouveaux joueurs. À partir du 22 juillet, nous sommes entrés dans un stage de cinq semaines pour compléter notre préparation. " C'est par les Jeux d'athènes que vous vous êtes fait connaître. Comment avez-vous vécu la médiatisation qui a suivi vos titres de 2004? " C'est bien sûr toujours agréable de savoir et de sentir que les sportifs moins valides sont soutenus. Malheureusement, ça ne dure pas. C'est très court. Nous sommes trop vite oubliés car les médias ne suivent pas nos compétitions nationales et internationales donc le grand public ne connait pas le travail que nous faisons toute l'année. " Vos titres aux Paralympics sont-ils vos meilleurs souvenirs? " Il est vrai que gagner les Jeux, c'est le top. Mais vous dire que c'est mon meilleur souvenir, je n'irais pas jusque-là car toutes mes victoires sont une récompense. Et chacune m'apporte son lot de joies. " Jouer l'interpays, c'est spécial? " Le niveau en équipe est le même qu'en individuel. Surtout que nous rencontrons souvent les mêmes adversaires. La vraie différence, c'est pour le double où il faut avoir des automatismes avec son partenaire. " Vos ambitions pour Londres? Le titre? " Lorsque l'on est qualifié pour une compétition comme les Jeux, c est déjà une victoire, le fruit du travail fourni pendant 4 ans. Ceci dit il faut une part de chance pour tomber dans un tableau favorable et monter tout doucement son niveau de jeu au fur et à mesure que la compétition avance. Maintenant, c'est certain que gagner les J.O. procure une immense joie et fierté pour tous les sportifs et le staff. " Et être porte-drapeau? " Etre porte-drapeau serait un honneur. Mais je suppose que c'est le cas de tous les athlètes sélectionnés. Il faut accepter le choix des responsables de la délégation. " Oscar Pistorius qui va participer aux J.O. avec les valides: Un modèle? Une exception? " Je suis content pour lui mais ce n'est pas devenu un modèle pour autant. " Vous êtes conseiller communal CDH. Est-ce un moyen de faire avancer la cause des handicapés? " Je l'espère, car l'égoïsme et l indifférence des personnes qui ne sont pas concernées par cette situation sont un fléau, un frein à l'intégration de personnes différentes qui se battent tous les jours. La politique, tout comme les médias, devraient servir cette intégration, mais ce sont des mondes à part. " Avez-vous des regrets? " Quand on a fait le choix d'une discipline sportive et que l'on est arrivé à remporter tous les titres que j'ai obtenus, on ne peut pas regretter ce choix. De plus cela m'a permis de voyager dans le monde entier, découvrir d'autres gens, d'autres cultures. C'est un aspect très important car j'aime le contact humain. " Hormis le ping, vous avez d'autres passions, des hobbies? " Etant sourd profond, j'apprécie les nouvelles technologies. Aimant le contact, vous vous doutez bien que je passe beaucoup de temps sur Internet. Sinon, j'aime les bons films d'action, les policiers, les thrillers. Et me balader aussi. Par contre, sachez que, entre les entrainements, les compétitions et le travail dans un centre adapté, il ne me reste plus beaucoup de temps pour moi. " Jusque quand souhaitez-vous continuer à jouer? " Je continuerai à jouer tant que ma santé me le permettra. De là à vous dire jusque quand je serai un athlète de haut niveau, c'est l'avenir qui le dira. Tout ce que je sais c'est que je travaillerai toujours autant pour essayer de le rester. " 23
PARALYMPIQUES Roland Delhoux, le coach de la délégation belge "On y va pour l'or" 24 À Londres, nos Paralympics seront bien entourés. Notamment par Roland Delhoux, le président de la Fédération belge, très engagé auprès des athlètes handicapés qu'il entraîne trois fois par semaine. " Alain Ledoux, le père de Marc, m'a initié il y a pas mal d'années maintenant. Je n'ai pas décroché et je suis ainsi devenu coach de la délégation Paralympics. Je suis un cas unique ", sourit-il. " Les gens sont toujours surpris qu'un président d'une fédération coache des handisports. Pourtant, ils sont comme les valides, ils pratiquent le même sport. " Logique donc qu'ils aient aussi leurs Jeux. Et cet été, nos pongistes ont rendez-vous à Londres. " Je peux vous assurer qu'ils sont très motivés. Ça fait quatre ans qu'ils se préparent ", explique M. Delhoux. " En plus des entraînements hebdomadaires, on a prévu trois semaines de stages intensifs à Charleroi, puis à Hennebont en France puis il y a le rassemblement à Butgenbach. On leur a réservé de solides sparrings comme Oleg Danchenko de La Villette. Si on fait tout ça, c'est qu'on a un objectif : ramener des médailles d'or, en individuel et par équipe ", prévient le président qui n'a, semble-t-il, pas lésiné sur les moyens. " Ce n'est pas moi, c'est la fédé handi grâce aux subventions du COIB. " Outre les résultats, la grande fierté de Roland Delhoux, ce sont les avancées au niveau de l'intégration et de la reconnaissance des athlètes handicapés. " Ca en devient sociétal. Les mentalités ont changé, ils ne sont plus dans un monde à part. Le plus bel exemple, c'est que Mathieu (Loicq) et Marc (Ledoux) bénéficient d'un contrat d'emploi à mi-temps de la Communauté française. C'est une belle reconnaissance tant sportive qu'humaine ", confie celui qui voue une grande admiration à ces " poulains ". " Je trouve qu'ils ont encore plus de mérite que les valides. Ils ont leur handicap à surmonter et leur combat est plus intense. Souvent, les gens ne se rendent pas compte du niveau du ping chez les handis, ce n'est pas du ping-pong du dimanche. Pour ma part, c'est avec eux que j'ai connu mes meilleurs souvenirs de ping. Humainement, c'est quelque chose de très enrichissant. Avec eux, il faut une grande part de psychologie, ils sont plus fragiles mentalement. Leur handicap les bride et ne leur permet pas toujours de réaliser tout ce qu'ils veulent, ça a tendance à les décourager. Il faut les remotiver et les remettre en selle. En même temps, le coaching consiste aussi en l'analyse de l'handicap de l'adversaire afin de jouer dessus. Ça peut paraître être un manque de fair-play mais ça fonctionne comme ça ", sourit le président. Depuis des années, la fédé de ping est une locomotive du sport pour handicapés en Belgique. " Toutes les fédérations de chaque discipline s'attachent à les intégrer. Le ping en est un exemple de réussite. Dans le milieu, la Belgique est connue, reconnue et crainte. Même la grande Chine, intouchable chez les valides, a peur de nous affronter. Pourtant, on vient de nulle part. Mais on a avancé petit à petit. Tout s'est vraiment emballé après Athènes 2004 avec le ministre Claude Eerdekens. Maintenant, on a des subsides même si, dans d'autres pays, ils sont d'un niveau bien supérieur. Sans oublier que la formation d'entraîneur de l'adeps comprend un module spécifique pour le coaching des handicapés. Et pour finir, à Londres, les Paralympics auront des primes en cas de médaille pour la première fois. À Athènes, ils n'avaient pas eu le moindre centime (NDLR : chez les valides, le COIB versait 50.000 pour une médaille d'or!). Il n'y a pas encore l'égalité comme en France, mais on progresse. "