GUIDE D HYGIÈNE ET DE SALUBRITÉ PUBLIQUE Direction de la Santé en Polynésie française



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LUTTE ANTI-VECTORIELLE HA-RS-1 HA-RS-2 HE-R-3 HE-IR-4 HE-FP-5 HA-RS-6 HE-IR-7 RISQUES SANITAIRES LIÉS À LA PROLIFÉRATION DES MOUSTIQUES : la dengue RISQUES SANITAIRES LIÉS À LA PROLIFÉRATION DES MOUSTIQUES : la filariose RÈGLEMENTATION : NOTE DE SERVICE pour la lutte contre les gites à moustiques dans les établissements de santé INFORMATIONS-RECOMMANDATIONS : POUR LA LUTTE CONTRE LES GÎTES À MOUSTIQUES FICHE DE PROCÉDURE : LISTE DES POINTS À EXAMINER POUR SUPPRIMER LES GÎTES À MOUSTIQUES RISQUES SANITAIRES LIÉS À LA MAUVAISE HYGIÈNE DE L ENVIRONNEMENT ET À LA PROLIFÉRATION DES RATS : la leptospirose INFORMATIONS-RECOMMANDATIONS : POUR ÉVITER LA LEPTOSPIROSE rédaction : A Mouchard-Rachet lecture : Dr J-M Ségalin validation : S Loncke & G Melix

RISQUES SANITAIRES RS LIÉS À LA PROLIFÉRATION DES MOUSTIQUES : LA DENGUE 1 LA DENGUE La dengue est une maladie tropicale aigue de forme " pseudo-grippale", causée par un virus. Il existe 4 types de virus de la dengue (1, 2, 3 et 4). Lorsqu un individu est infecté par l un de ces virus, son organisme développe des anticorps, il est alors immunisé contre ce virus mais reste sensible aux 3 autres. Le plus souvent, il ne circule qu un seul virus à la fois, avec des phases épidémiques. LE DÉROULEMENT DE LA MALADIE La dengue classique se manifeste par l apparition d une FORTE FIÈVRE ( 38 5) de début brutal, associée à des maux de tête (et douleurs rétro-orbitaires), DOULEURS musculaires et articulaires, parfois des nausées, vomissements, éruptions cutanées, SANS POINT D APPEL INFECTIEUX MAJEUR (en particulier ORL ou respiratoire). Ce syndrome algo-fébrile dure 4 à 5 jours et est suivi d une fatigue plus ou moins importante. Cette forme guérit sans séquelles. La dengue sévère peut apparaître À PARTIR DU 4 EME OU 5 EME JOUR, elle se caractérise par : - une FUITE PLASMATIQUE par augmentation de la perméabilité capillaire entrainant un épanchement séreux, en particulier abdominal se manifestant par des DOULEURS ABDOMINALES et/ou des VOMISSEMENTS PERSISTANTS. C est cette fuite plasmatique qui fait la gravité de la forme sévère. Un état de choc peut survenir (sueur, chute de la TA, pouls imperceptible, pertes de conscience). - des MANIFESTATIONS HÉMORRAGIQUES : saignements du nez, des gencives, purpura, signe du tourniquet [apparition d au moins 10 pétéchies par carré de peau de 2,5 cm² (1,6cm x 1,6cm) après maintien du tensiomètre à la pression moyenne du patient, pendant 5 minutes] - une THROMBOPÉNIE (chute du nombre de plaquettes dans le sang) sévère (< 50 000 plaquettes/ml) Le bilan biologique simple permet d éliminer une autre cause de fièvre et d évaluer la gravité [seulement hors des périodes épidémiques, confirmation de dengue, sur tubes sec + EDTA avec fiche ILM spécifique précisant le jour de maladie et éventuellement s il s agit d une forme grave ou atypique]. Le traitement est purement symptomatique dans la majorité des cas (paracétamol, repos). LA TRANSMISSION DE LA MALADIE La dengue n est pas directement contagieuse d individu à individu, elle ne peut se propager en Polynésie, qu en présence des moustiques vecteurs : Aedes aegypti ou Aedes polynesiensis. En piquant un individu atteint de dengue, le moustique ingère le virus qui se multiplie dans son organisme puis se déplace vers ses glandes salivaires (cette étape dure environ une semaine). À chaque nouveau repas de sang, le moustique transmet la maladie, par sa piqûre. Un sujet malade reste infectant pour le moustique pendant une semaine à partir des 1 ers symptômes. Il est donc nécessaire de protéger les malades des moustiques (par exemple avec une moustiquaire), afin d éviter qu ils soient piqués et permettent ainsi la multiplication des cas dans l entourage. INDIVIDU MALADE 1 Piqûre d une personne malade : le moustique absorbe le virus 2 Le virus se multiplie dans l organisme du moustique pendant une semaine 3 Piqûre d un individu sain : transmission du virus FUTUR MALADE LE CYCLE 4 3 à 7 jours plus tard, l individu déclare les 1 ers symptômes DE LLA DENGUE 5 Piqûre d une personne la 1 ère semaine de sa maladie : le moustique absorbe le virus 7 Piqûre et contamination d un nouvel individu sain INDIVIDU MALADE FUTUR MALADE 6 Le virus se multiplie dans l organisme du moustique pendant une semaine rédaction : A Mouchard-Rachet lecture : G Melix validation : S Loncke & Dr. H-P Mallet

RISQUES SANITAIRES RS LIÉS À LA PROLIFÉRATION DES MOUSTIQUES : LA FILARIOSE 2 LA FILARIOSE LYMPHATIQUE C est une maladie tropicale causée par un ver appelé filaire, dont les symptômes se développent pendant de nombreuses années. Au premier stade de la maladie, aucun signe n est apparent. Plus tard, le sujet infecté subit des poussées de fièvre successives dues à une inflammation des ganglions (mariri) et des vaisseaux lymphatiques, c est la phase aiguë de la filariose. Au fil des années, les filaires se multiplient et bouchent les voies lymphatiques causant des crises de lymphangite et d adénite à répétition. Un œdème des membres ou des parties génitales se forme progressivement. On entre alors dans la phase chronique de la maladie avec l apparition possible d éléphantiasis (feefee), d hydrocèle ou de chylurie (urines laiteuses). TRANSMISSION DE LA MALADIE La filariose n est pas directement contagieuse d individu à individu, elle ne peut se propager qu en présence du moustique vecteur : Aedes polynesiensis. La filariose est transmise d un individu contaminé à un individu sain, par la piqûre d un moustique femelle abritant des larves infectantes. Ces larves se fixent dans le système lymphatique de l homme où elles se transforment en adultes, appelés macrofilaires, qui sont des vers ronds, longs, blancs pouvant atteindre 10 cm et vivre 10 ans. La reproduction des parasites s effectue dans les canaux lymphatiques des individus contaminés où les filaires femelles pondent des milliers de microfilaires qui circulent ensuite dans le sang. Aspirées par un moustique lors d un repas de sang, les microfilaires se transforment dans l organisme du moustique pour devenir de nouvelles larves infectantes. À l occasion d un autre repas de sang, ces larves sont injectées et parasitent un individu sain. DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT Le diagnostic peut être fait avant l apparition des signes cliniques par prélèvement sanguin [diagnostic filariose, sur tube EDTA] Il n existe pas de traitement efficace au stade chronique. Il faut donc traiter systématiquement tous les individus dès le diagnostic et avant l apparition des signes. INDIVIDU PORTEUR DE FILAIRES NOUVEAU CONTAMINÉ 1 Piqûre d un homme parasité : le moustique ingère des microfilaires 2 Les microfilaires se transforment en larves infectantes dans l organisme du moustique 3 Piqûre d un individu sain : entrée de larves dans son organisme 4 Les larves deviennent filaires, dans le système lymphatique de l homme LE CYCLE DE LLA FIILARIIOSE 5 8 Piqûre et contamination d un nouvel individu sain Les filaires se reproduisent et les femelles émettent des microfilaires dans l organisme de l homme parasité 7 Les microfilaires se transforment en larves infectantes dans l organisme du moustique 6 6 Piqûre d un homme parasité : le moustique ingère des microfilaires NOUVEAU CONTAMINÉ rédaction : A Mouchard-Rachet lecture : G Melix validation : S Loncke & Dr. H-P Mallet

INFORMATII IONS -- RECOMMANDATIONS rédaction : S Loncke & A Mouchard-Rachet lecture : Dr J-M Ségalin validation : G Melix POUR LA LUTTE CONTRE LES GÎTES À MOUSTIQUES 3 Les moustiques : Les moustiques ont besoin d eau pour se reproduire. Ils la trouvent autour des maisons (boîtes de conserve, gouttières, poubelles, brouettes, pots de fleurs, fosses en béton non étanches, drums, pirogues, pneus, etc.), et dans des zones isolées (trous de crabe, coques de noix de coco, marécages, etc.). Le mâle, se nourrit exclusivement de jus sucré qu il prélève sur les plantes. La femelle pique les humains et se nourrit de sang à l aide de sa trompe. Ce sang est indispensable à la maturation des œufs. Elle peut pondre, 100 à 400 œufs dans sa vie, qui mettent 2 à 3 jours à éclore, à la surface ou à proximité immédiate de l eau. Les œufs des Aedes peuvent résister dans un lieu sec plusieurs mois et n éclore que lorsque la pluie revient. Les larves qui naissent des œufs sont très mobiles et les plus âgées sont faciles à repérer dans l eau, elles se transforment en nymphes puis en moustiques adultes. Les conséquences : Aedes aegypti, vecteur de la DENGUE Les moustiques constituent une menace pour la santé publique : en particulier les Aedes, petits, de teinte sombre aux pattes zébrées de blanc, qui piquent dans la journée ou à la tombée du jour. AUCUN VACCIN* ne protège de ces maladies, AUCUN MÉDICAMENT ne permet de les soigner, il n y a QU UNE SOLUTION pour se préserver des maladies : ENRAYER LA PROLIFÉRATION DES MOUSTIQUES. * Vaccin contre la dengue actuellement en développement La lutte anti-larvaire : L épandage d insecticides visant les moustiques adultes présente un risque écologique et n a pas d effet préventif. Il est donc préférable si possible, de le réserver au traitement ciblé de l environnement des nouveaux cas en début d épidémie afin de réduire ou d étaler celle-ci dans le temps. Chaque citoyen doit se mobiliser pour réaliser une lutte anti-larvaire efficace en n oubliant pas que : - TOUT CE QUI PEUT CONTENIR DE L EAU DOUCE ACCESSIBLE AUX MOUSTIQUES PENDANT PLUS D UNE SEMAINE, EST UN GÎTE À MOUSTIQUES POTENTIEL. - les moustiques Aedes noirs et blancs qui piquent dans la journée ne volent pas sur de longues distances (le plus souvent, moins de 50 à 100m). Aussi quand on en repère, il suffit de chercher autour d eux, pour trouver leur gîte à proximité et le détruire. - le Code de l aménagement du Territoire de la PF [Art D311-1, D311-7, D312-1 & D312-2] doit être respecté par tous. Dans les agglomérations, les propriétaires ou locataires ont obligation de nettoyer et tenir en bon état de propreté les cours, jardins, passages, terrains vagues et tout emplacement dont ils sont propriétaires ou dont ils jouissent. Hors des agglomérations les fossés et ruisseaux doivent être nettoyés et débroussaillés. Les dépotoirs publics doivent être recouverts après chaque nouvel apport pour éviter le développement des moustiques. DANS LES STRUCTURES DE SANTÉ, LA VÉRIFICATION DES POINTS À EXAMINER POUR ÉLIMINER LES GÎTES À MOUSTIQUES, DOIT ÊTRE RÉALISÉE TOUS LES 15 JOURS, ET TOUTES LES SEMAINES EN PÉRIODE ÉPIDÉMIQUE.-R-4. &.-FP-5.. Les personnes souffrant de la dengue ou de la filariose fréquentent les structures de santé, pour y être pris en charge. Si la lutte anti-vectorielle n est pas efficace et que ces malades sont piqués lors de leur passage dans les structures de santé, les moustiques qui les piquent prélèvent en même temps que leur sang, des agents pathogènes qu ils transmettent aux autres patients ; ainsi les lieux de soins peuvent devenir des lieux de contamination IR Aedes polynesiensis, vecteur de la DENGUE et de la FILARIOSE

RÈGLEMENTATION :: NNOOTTEE DDEE SSEERRVVI IICCEE POUR LA LUTTE CONTRE LES GÎTES À MOUSTIQUE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ R 4 Un environnement exempt de risques sanitaires et en particulier de gîtes à moustiques, est indispensable autour des structures de santé. En effet ce sont des lieux publics où la population vient dans le but de contrôler ou d améliorer son état de santé, il serait incohérent qu elle soit susceptible d y être infectée par de nouvelles maladies. Par ailleurs, le personnel qui travaille dans ces structures de santé et se trouve exposé à leur environnement doit être disponible pour effectuer ses missions auprès de la population, en particulier en période d épidémie ; il doit être lui aussi, protégé, afin qu il reste en bonne santé et opérationnel. Il est donc impératif qu un PLAN DE LUTTE CONTRE LES GÎTES À MOUSTIQUE soit défini et mis en œuvre DANS TOUTES LES STRUCTURES DE SANTÉ DE POLYNÉSIE, conformément à la note de service ci-dessous. rédaction : A Mouchard-Rachet lecture : G Melix validation : S Loncke

FICHE DE PROCÉDURE LISTE DES POINTS À EXAMINER POUR SUPPRIMER LES GÎTES À MOUSTIQUES Liste des points à vérifier et des solutions proposées pour résoudre les problèmes rencontrés. À L EXTERIEUR DES LOCAUX Gouttières et tuyaux d écoulement affaissés Redresser la gouttière. Éventuellement l étayer par dessous au niveau de l affaissement. Éliminer les gouttières très vétustes. Gouttières bouchées Nettoyer fréquemment et élaguer les arbres (à cause des feuilles). Réseau d évacuation d eau pluviale au sol Déboucher et nettoyer les caniveaux, combler les regards avec du gravier, pour les caniveaux toujours en eau, implanter des poissons qui mangent les larves. Citernes Recouvrir les trop-pleins et l arrivée d eau avec du grillage et une moustiquaire bien fixés. Rendre étanche les trappes de visite. Drums pour eau de rinçage de moteurs hors-bord ou pour arrosage des plantes Fermer avec un tissu et une ficelle ou vider toutes les semaines. Eaux de condensation dans les climatisations Assurer une inclinaison suffisante pour l écoulement, percer, ou bien installer ou réparer les tuyaux d évacuation. Regards des systèmes d assainissement Colmater soigneusement les fissures autour des regards (une solution temporaire est l introduction de sacs en plastique ou de papier d aluminium par bourrage dans les fissures). Une couche d huile de table sur l eau peut empêcher les larves de vivre mais nourrit les cafards, ne pas utiliser l huile de vidange et le pétrole très polluant). Tuyaux d aération des fosses Recouvrir avec du grillage et une moustiquaire bien fixés. Maintenir le chapeau s il existe. Pirogues et kayaks Ne pas oublier de les retourner. Jouets laissés à l extérieur Les maintenir à l abri de la pluie si possible, nettoyage hebdomadaire, ou perçage pour empêcher la stagnation (selon les cas). Piscines non entretenues Application périodique de larvicide (Abate, Bti), ou implantation de poissons. Fontaine ou bassin à poissons ou tortues désaffectés Introduire des poissons si le bassin est toujours en eau. Abreuvoir, gamelle pour animaux domestiques (poules, chiens, chats) Nettoyage au moins hebdomadaire. Soucoupes sous les pots de fleurs Nettoyage hebdomadaire, suppression ou comblement avec du sable. Récipients pour bouturage (prise de racines) Nettoyage au moins hebdomadaire. Rebords de pots renversés, pots inutilisés Les maintenir à l abri de la pluie. Vases à fleurs des cimetières Vider toutes les semaines ou remplir de sable à ras bord. Plantes à feuilles engainantes Percer si possible ou supprimer. Trous dans les troncs (papayers, bambous) et les branches coupées, racines retenant de l eau Couper à la base, combler avec du mortier ou entailler largement pour éliminer la stagnation d eau. Trous de rocher Combler avec du mortier ou casser de manière à éviter la stagnation de l eau. Terriers de crabes Presque impossible à éliminer. Éviter les produits toxiques qui polluent la lentille d eau. Noix de coco coupées ou percées Les éliminer si possible en les brûlant. Elles attirent aussi les rats. Coquillages Mettre à l abri (attention une coquille vide d escargot peut suffire à produire des moustiques). Piquets de clôture ou de séchoir à linge Boucher avec du ciment ou un sac en plastique tassé à l intérieur. Bâches (eau dans les plis) Retendre les bâches pour que l eau ne puisse pas s accumuler. Tôles stockées à plat au sol Incliner avec des cales plus épaisses d un côté, pour que l eau puisse s écouler. Parpaings ou briques creuses Si possible casser ou percer pour permettre l évacuation de l eau, ou cimenter. Pneus S en débarrasser si possible, percer ou mettre à l abri. Attention, ce sont des gîtes très efficaces. Déchets (touques de peinture, boîtes de conserve, vieux appareils électroménagers) Éliminer autant que possible, mettre à l abri ce qui " peut encore servir". Carcasses de voitures S arranger pour s en débarrasser si possible, ou percer les dépressions qui peuvent permettre à de l eau de stagner. À L INTERIEUR DES LOCAUX Eau dans le bac de l égouttoir à vaisselle Nettoyer toutes les semaines. Dispositif de recueil d eau du réfrigérateur Vider fréquemment. Pièges à fourmis Préférer l huile à l eau. Abreuvoir, gamelle pour animaux domestiques Nettoyage fréquent (au moins hebdomadaire), cette précaution peut aussi prévenir de la leptospirose. Vases à fleurs Vider toutes les semaines ou remplir de sable à ras bord. Eaux de trempage (pinceaux par exemple) Renouveler toutes les semaines. Salles de bain (siphons de lavabos, douche, etc.) Vérifier la présence de cloches-siphons sur les évacuations (évite aussi la remontée des cafards et des rats depuis les fosses, et les mauvaises odeurs). Salles de bain inutilisées Nettoyer périodiquement, vérifier la présence de cloches-siphons ou boucher. complètement les évacuations avec du sac en plastique. Boucher les trop-pleins. Toilettes supplémentaires inutilisées Faire fonctionner la chasse d eau toutes les semaines. rédaction : S Loncke & A Mouchard-Rachet lecture : Dr J-M Ségalin validation : G Melix FP 5

RISQUES SANITAIRES LIÉS À LA MAUVAISE HYGIÈNE DE L ENVIRONNEMENT ET À LA PROLIFÉRATION DES RATS : LA LEPTOSPIROSE LA LEPTOSPIROSE La leptospirose est une anthropozoonose (maladie transmissible de l animal à l'homme) provoquée par la bactérie Leptospira dont la forme la plus fréquente en Polynésie est icterohaemorrhagiae. Près d une centaine de cas sont confirmés tous les ans en Polynésie, occasionnant jusqu à 5% de décès). La période d incubation varie de 2 à 26 jours. LE DÉROULEMENT DE LA MALADIE La leptospirose se manifeste par l apparition de FIÈVRE (souvent forte et d apparition brutale), frissons, MAUX DE TÊTE, DOULEURS MUSCULAIRES et articulaires, hyperhémie conjonctivale (yeux rouges), parfois associé à une atteinte rénale (urines " couleur de thé"), hépatique, cardiaque, pulmonaire ou méningée. La maladie passe inaperçue chez 15 à 40% des personnes infectées. Les formes graves apparaissent après 4 à 9 jours d évolution sous la forme d un ICTÈRE (œil jaune), de troubles de la FONCTION RÉNALE (urines rares ou très foncées), ou de troubles HÉMATOLOGIQUES, nécessitant une prise en charge en service de RÉANIMATION. Le diagnostic Tout syndrome pseudo-grippal brutal, et en particulier associant une hyperhémie conjonctivale, avec contexte environnemental favorable (contact avec eau ou boue souillée), doit faire évoquer le diagnostic de leptospirose Toute suspicion de leptospirose doit donner lieu à une demande de PCR (si < 6j) ou de sérologie IgM (si > 6j) [un tube sec et un tube EDTA, adressés avec une fiche de renseignement clinique]. Le traitement L ANTIBIOTHÉRAPIE doit être mise en route LE PLUS RAPIDEMENT POSSIBLE après le prélèvement, sans attendre les résultats, par une pénicilline (Amoxicilline) ou un macrolide ; il sera arrêté, en cas de résultat négatif. LA TRANSMISSION DE LA MALADIE Les animaux (RATS, COCHONS, chiens, vaches, chevaux) rejettent les Leptospira par l intermédiaire de leurs urines dans la nature, et constituent ainsi le réservoir bactérien L homme se contamine soit par CONTACT INDIRECT MUQUEUX (nez, bouche, œil) OU CUTANÉ (plaie ou peau " macérée" dans l eau) avec des boues ou de l eau douce souillée par des urines ; soit par CONTACT DIRECT CUTANÉ avec les urines d un animal contaminé Les bactéries passent dans le sang, se multiplient puis gagnent le foie, les reins, le cerveau, etc. RS 6 LA TRANSMISSION DE LA LEPTOSPIROSE CONTAMINATION INDIRECTE des hommes par contact avec la boue ou l eau contaminée 2 1 Contamination de la boue et de l eau douce par l urine des animaux Contamination des objets et des aliments 1 par l urine des animaux Portes d entrée des Leptospira : MUQUEUSES, peau des PIEDS macérée ou des MAINS lésée 2 CONTAMINATION DIRECTE des hommes par contact avec les urines des animaux contaminés CENTRE HOSPITALIER CONVALESCENCE rédaction : A Mouchard-Rachet lecture : Dr J-M Ségalin validation : G Melix, Dr Vét H Viel & Dr H-P Mallet? Risque de décès

INFORMATII IONS -- RECOMMANDATIONS IR POUR ÉVITER LA LEPTOSPIROSE 7 La leptospirose est une maladie infectieuse au pronostic sévère, qui constitue un problème majeur de Santé Publique en Polynésie. Le climat tropical est favorable à la survie dans la nature de la bactérie Leptospira dont il existe de nombreuses formes (serovars) liées à l hôte qui les abrite. Par ailleurs, les habitudes de vie des Polynésiens sont particulièrement propices à la contamination (marche pieds nus ou avec des chaussures largement ouvertes, cultures traditionnelles taro, copra, jardinage, élevage familial de porcs, baignades en eau douce, etc.). La PRÉVENTION est le principal moyen de lutte contre cette maladie. Elle consiste à : DIMINUER LA QUANTITÉ DE LEPTOPSIRA EN CIRCULATION DANS L ENVIRONNEMENT en agissant sur les vecteurs de la maladie, c est à dire les animaux atteints, qui rejettent des bactéries dans la nature, par leurs urines. DIMINUER LES RISQUES DE CONTACT AVEC LES LEPTOPSIRA en adoptant de bonnes habitudes. LES VECTEURS DE LA MALADIE les rats et rongeurs constituent le réservoir principal. L habitat insalubre, le stockage de déchets ou le travail du copra à proximité des habitations favorisent leur multiplication les porcs qui sont souvent élevés à proximité des habitations, sont fréquemment contaminés par les rats les chiens participent également à la contamination humaine en Polynésie. LES ACTIONS DE LUTTE À METTRE EN ŒUVRE lutter contre la prolifération des rats en tenant les maisons toujours propres et rangées afin que les rats n y trouvent aucune nourriture et ne s y installent pas. Pour cela : - NE RIEN LAISSER " TRAÎNER" DANS LA CUISINE après le repas, tout emballer hermétiquement et ranger au réfrigérateur, au congélateur ou dans des placards ou garde-manger, à l abri des rats - placer également les réserves à l abri des rats - nourrir les animaux domestiques dans des gamelles nettoyées et rangées en fin de journée et ne pas déposer ou jeter des restes alimentaires directement sur le sol - organiser une gestion adéquate des ORDURES ménagères avec des poubelles hermétiques, un ramassage et un traitement À L EXTERIEUR DES ZONES HABITÉES - lorsque le ramassage n est pas encore organisé par la commune, traiter les déchets conformément aux recommandations de la fiche.hc-ir-4. - maintenir les cours et alentours des maisons propres [Code de l aménagement du Territoire de la PF, Art D311-1] - baguer les cocotiers - éviter de travailler et stocker le copra à proximité des maisons - ÉLIMINER LES RATS à l aide de pièges, et éventuellement de traitements chimiques si nécessaire éviter tout contact avec les rats ou leurs urines, pour cela : - protéger les citernes d eau pluviale, des intrusions des rats - rentrer la vaisselle et la protéger du passage des rats - mettre des gants et des chaussures fermées pour assurer la manutention des déchets - éviter de marcher pieds nus ou avec des chaussures ouvertes, dans la boue - éviter les baignades et activités de plein air en eau douce et en cas de syndrome pseudo-grippal, penser à signaler ces activités, au médecin limiter les risques liés aux élevages domestiques de porcs, pour cela : - interdire la divagation des porcs [Code de l aménagement du Territoire de la PF, Art D311-13 & 312-4] - éloigner les élevages domestiques des zones d habitation - cimenter le sol des enclos et prévoir le traitement des excréments des animaux - entretenir quotidiennement les élevages, avec des gants et des chaussures fermées limiter les risques que représentent la proximité et la multiplication des chiens : - éliminer les populations de chiens errants - réduire le nombre de chiens par habitation Dans les stuctures de santé et les logements de fonction, il reviendra aux personnels de mettre en œuvre les actions de lutte décrites ci-dessus. rédaction : A Mouchard-Rachet lecture : Dr H-P Mallet validation : G Melix & Dr Vét H Viel