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SOMMAIRE Histoire de Crémieu La porte de la loi La rue des échoppes p.4 p.5 p.6 Le château Delphinal p.7 Le couvent des Visitandines La maison des trois pendus ou de Martinas p.9 La porte de Quirieu p.10 er p.11 La porte Neuve dite François 1 La halle p.13 Le couvent des Augustins p.14 Lexique p.16 2
HISTOIRE DE CRÉMIEU Crémieu apparaît dans l'histoire au 12 e siècle. A cette époque, Crémieu est le chef-lieu d'une châtellenie (sorte de circonscription administrative) dans la baronnie de la Tour du Pin qui sera rattachée au Dauphiné en 1282, lui-même rattaché à la couronne de France en 1349. Un ^prieuré de Bénédictins est établi au sommet des falaises de St Hippolyte entouré de ses fortifications et un château qui lui fait face sur la colline St Laurent. La ville s'établira en contrebas sous les murailles du château Delphinal, tout au long du XIIIe siècle, puis entre les deux collines. A la frontière entre la Savoie et le Dauphiné, la châtellenie de Crémieu joue un rôle militaire de défense important. En 1315, une charte de franchise accorde aux habitants de nouvelles libertés et d'importants privilèges commerciaux. En 1317, le couvent des Augustins, important ensemble monumental, vient s'adosser aux murailles de la ville. La présence d'un atelier monétaire attesté en 1337, consacre l'essor économique de la ville. C'est le commencement d'une période de prospérité installée pour 2 siècles qui verra la nécessité de l'édification d'un nouvel appareil défensif englobant les deux collines et la ville basse et la construction d'une vaste halle au XVe siècle remplaçant le nouveau marché créé en 1314. Bénéficiant d'une proposition stratégique, la ville consolide son rôle de centre de commerce des grains entre la France et la Savoie, la Suisse et l'italie. Au XVIIe siècle, de nombreux ordres religieux et confréries (Capucins, Pénitents Blancs, Visitandines, Ursulines) s'installent à Crémieu et prennent alors possession d'une ville dont l'activité commerciale faiblie. Le déclin économique, en renforcé en 1702 par la suppression des foires annuelles instaurées au XIVe siècle, incite les habitants à développer l'industrie du textile et celle du cuir qui occuperont en 1710 près du quart de la population. Avec le siècle suivant, la capitale de l'isle Crémieu commence à séduire les peintres paysagistes autour du Corot, ainsi que les amateurs du pittoresque. Ancrée dans une histoire qu'elle a toujours su renouveler entre tradition rurale et élan moderne, Crémieu offre aujourd'hui un patrimoine exceptionnel sans cesse redécouvert et réhabilité. 3
LA PORTE DE LA LOI Elle date du XIVe siècle. C'est l'entrée principale de Crémieu. La porte de la Loi était équipée soit d'un pont levis soit d'un pont mobile (on ne sait pas trop) qui permettait de relier la porte à l'autre côté du fossé où coulait la rivière de Vaud. Si nous observons bien la porte, nous apercevons une herse. En plus du pont et de la herse, la porte de la loi possédait un assommoir : c'est une ouverture à l'intérieur de la porte en hauteur qui permettait de tirer verticalement sur l'ennemi. Tu peux voir cette ouverture quand tu te mets sous la porte. Pour permettre aux défenseurs de voir ce qui se passe au pied de la porte et de se défendre, des éléments sont ajoutés en hauteur, dépassant du mur et comportant des ouvertures au sol, des hourds et des mâchicoulis. En hauteur de la porte de la loi, tu peux voir qu'il y a encore des éléments en pierre qui dépassent. Sur ces pierres que l'on appelle consoles, était construit un hourd. projectiles C'est une galerie de bois tout autour de la porte, comme un balcon couvert, qui comporte des ouvertures dans le sol pour pouvoir lancer divers sur l'assaillant parvenu au pied de la porte. De plus, des archères sont percées dans le bois pour tirer plus loin. Les hourds, étant en bois, pouvaient être incendiés par l'ennemi et ils sont remplacés à la fin du XIVe siècle, début XVe siècle par des balcons de pierre, les mâchicoulis. Dès que l'on franchit la porte de la loi, nous arrivons dans la rue principale. Celle-ci est très commerciale. Nous pouvons découvrir des boutiques avec étal (les (échoppes). 4
LA RUE DES ECHOPPES Voilà un large échantillonnage de maisons à échoppes du XIIIe siècle au XIXe siècle marquent le paysage urbain de Crémieu, reflétant l'intensité de l'activité de l'artisanat et commerce dès le moyen-âge. Les rues étroites de Crémieu accueillaient artisans et boutiquiers, subdivisés en corps de métiers spécialisés autour de l'alimentation, du textile, du travail du bois et du fer Répondant à plusieurs fonctions, la maison à échoppe, étroite boutique, est maison d'habitation et outil de travail. L'échoppe, boutique étroite et isolée est caractérisée par la présence de baies d'échoppes au rez-de-chaussée. Les étals, table en pierre où les marchandises étaient exposées, permettaient la vente directe des produits de l'artisanat et du petit négoce à demeure et sur la rue. Au dessus est disposé un unique étage d'habitation. L'ensemble est surmonté d'un grenier ou comble, servant de lieu de stockage des réserves et du matériel. Les combles sont aérés par une lucarne équipée parfois de la poulie et du treuil, destinés à monter les charges. Une fois la rue des échoppes traversée, nous nous rendons au château Delphinal. 5
LE CHÂTEAU DELPHINAL On peut voir que le château Delphinal est construit sur un obstacle naturel qu'est le rocher. La colline se termine par une falaise abrupte sur laquelle le mur d'enceinte a été construit. Le château Delphinal est la résidence du Dauphin (fils aîné du roi) qui apprenait son futur métier de souverain dans une région instable où les guerres ne manquaient pas. A la fin du XIIe siècle, un premier château est construit par les barons de la Tour du Pin. En 1282, Crémieu entre dans le domaine delphinal, chef-lieu de mandement et aux portes du Dauphiné ; la ville est abritée et protégée à l'intérieur de ses fortifications par le château delphinal, installé sur la colline Saint-Laurent. E, 1601, le traité de Lyon met fin à la lutte engagé depuis le XIIe siècle entre le Dauphiné et la Savoie : le nord Dauphiné cesse alors d'être un pays frontière et les petites forteresses n'ont plus d'utilité. En 1626, l'assemblée des notables ordonne la démolition de tous les châteaux et places fortes de l'intérieur mais le triste état dans lequel se trouve le château de Crémieu lui épargna la destruction. Le château Delphinal fut restauré en partie en 1904. Il appartient depuis la révolution à des propriétaires privés. Devant l'entrée du château, une petite place en forme de balcon permet de découvrir une vue exceptionnelle sur la ville. 6
COUVENT DES VISITANDINES Crée en 1627 sous l'impulsion de Sainte Jeanne de Chantal, fondatrice avec Saint François de Sales de l'ordre de la Visitation, le couvent des Visitandines est édifié entre 1632 et 1684. Ordre à vocation charitable, les Visitandines allient la contemplation au service des pauvres et des malades. Cette congrégation qui le couvent à la Révolution. La commune rachète peu à peu les bâtiments et y regroupe (de 1823 à 1864) tous les services hospitaliers. L'église de la Visitation '1664), dont il reste quelques vestiges fut abandonnée à la ruine. Une nouvelle chapelle attenante aux bâtiments est ouverte au culte en 1887. Actuellement maison de retraite, des offices se tiennent dans la chapelle restaurée en 1987. Les bâtiments servent aujourd'hui de maison de retraite et dans la chapelle restaurée en 1987, se tiennent des offices. 7
LA MAISON DES TROIS PENDUS Cette maison, qui est une des plus ancienne de Crémieu, doit son appellation à la présence des têtes sculptées paraissant attachées par le cou qui ornent les chapiteaux d'une superbe fenêtre médiévale. Connue en 1327 sous le nom de Martinas, elle aurait appartenu aux Dauphins à cette époque. de boutiques médiévales caractéristiques siècle, la rue du marché vieux. Au rez de chaussée, la façade conserve les traces encore lisibles d'une série de la ville haute, dans cette rue proche du marché public qui se tenait au XIIIe La représentation des trois têtes humaines sur les chapiteaux de la fenêtre des "trois pendus" a nourri de nombreuses légendes, dont cette du cordier. La légende raconte que cette maison aurait appartenu à un artisan cordier. Cet homme avait deux jeunes et ravissantes filles courtisées par deux jeunes hommes qui se rendaient régulièrement chez le cordier pour leur faire la cour. Un soir, rentrant chez lui plus tôt qu'à l'accoutumée, le cordier découvrit ses deux filles en compagnie de leurs prétendants devenus amants. De nature belliqueuse, le cordier, saisi d'une violente colère, empoigna deux de ses cordes et pendit les jeunes gens à la fenêtre de la maison. Cependant, le père de l'un d'eux, informé de la mort de son fils, se rendit chez le meurtrier et pendit le cordier à son tour. 8
LA PORTE DE QUIRIEU La porte de Quirieu est l'une des plus anciennes portes de la ville et appartient sans doute à l'enceinte primitive. Elle fut murée en 1535 et remplacée à cette date par la porte neuve. La porte de Quirieu donnait accès à la rue du Marché vieux, voie principale de Crémieu à l'époque médiévale et s'ouvrait sur les routes de Vertrieu et de Lagnieu par où arrivaient des charrettes chargées de vin du Bugey et autres marchandises. Au nord-est, elle correspondait au chemin donnant accès au château de Quirieu, qui tout comme Crémieu était au XIIe siècle une place forte importante comprise dans la baronnie de la Tour du Pin. La porte fut ouverte est restaurée en 1930. La porte Rouge La porte de Quirieu est composée de pierres calcaires contenant de l'oxyde de fer. La couleur des pierres d'appareil de la porte est attribuée à l'incendie d'une maison accolée à la porte murée provoquant le rougissement en surface de pierres de façade. 9
LA PORTE NEUVE DITE FRANÇOIS 1 ER Nous pouvons voir un bel exemple de mâchicoulis en haut de la porte Neuve qui a été construite après la porte de la Loi au XVI e siècle. Là aussi, des ouvertures au sol permettent de lancer des projectiles. Mais on peut aussi remarquer une autre évolution : c'est le remplacement de l'archère par des canonnières. Au dessus de l'entrée de la porte Neuve, il y a une canonnière à ouverture carrée pour le tir au canon tandis que les petites canonnières du mâchicoulis étaient destinées au tir des armes à feu légères (bâtons à feu, arquebuses, fusils ) Cette porte fut maintes fois franchie par le roi François 1 er lorsqu'il menait les guerres d'italie et notamment son long séjour dans la ville en 1536. Elle fut construite en 1541 sur une ancienne tour ronde. La porte Neuve remplaça la porte de Quirieu qui fut murée en 1535. Passons sous la porte est arrêtons-nous juste derrière celle-ci. 10
Toiture de lauze Porte d'accès aux mâchicoulis Créneau Merlon Porte d'accès au canon Porche d'entrée Courtine Chemin de ronde Escalier d'accès au chemin de ronde On peut voir à l'intérieur de l'enceinte, à la porte Neuve, les vestiges des escaliers qui accédaient au chemin de ronde. Avec le croquis ci-dessus, on peut imaginer la porte telle qu'elle devait être avec sa courtine et ses escaliers d'accès au chemin de ronde. Au sommet des courtines, il y a un chemin de ronde, permettant aux défenseurs de circuler rapidement le long du mur, en haut, en étant protégé par un parapet. Il se continue généralement dans les tours et les portes. Des escaliers permettent d'accéder au chemin de ronde, mais aussi, de rejoindre les tours et les portes. Bien entendu, il est difficile de se rendre compte de l'état d'origine du chemin de ronde. L'enceinte a évolué et il faut imaginer que toutes les fenêtres que tu peux voir n'existaient pas lorsque le mur protégeait la ville. Du haut du chemin de ronde, le défenseur peut tirer sur l'assaillant entre deux merlons qui s'appellent des créneaux. En tirant par les créneaux, le défenseur se protège derrière les merlons. 11
LA HALLE Emblème de la ville, la halle vaste et impressionnante, n'a pas changé d'aspect ni de fonctionnement depuis plus de 500 ans. Située à la croisée des grandes voies de commerce reliant la Savoie, la Suisse et l'italie, Crémieu a, dès de XIIIe siècle, une grande importance économique. Un marché public se tient dans les hauteurs de la ville avant de descendre dans la ville basse, à l'emplacement de la halle actuelle. Lieu marchand et d'échanges la halle représente un élément architectural exemplaire de la fin du Moyen- Âge. Des analyses portant sur le bois de la charpente datent l'abattage des arbres de 1434. La charpente en chêne présente un caractère exceptionnel et supporte 400 tonnes! Des mesures à grains composés de quatre vasques en pierres taillées étaient utilisées lors des foires et des marchés de Crémieu, chef-lieu de Châtellenie et marché régulateur de grain. L'unité de mesure était de "bichet". LE COUVENT DES AUGUSTINS La Après halle le accueille déclin économique tous les mercredis entamé du un XVIe marché et tout au siècle, long Crémieu de l'année, devint des une foires ville et monastique. des manifestations culturelles, De nombreux dont la ordres foire aux religieux dindes qui s'y remonte à 1783. installèrent, comme les Augustins, dont le cloître est un superbe édifice architectural au centre de la ville. Le couvent des Augustins se prolongeait de la porte de la Loi jusqu'au cloître. Celui-ci 12 était construit contre les remparts.
En décembre 1317, le couvent des Augustins est fondé dans la ville neuve par le Dauphin jean II, avec, à l'origine, 10 religieux. Adossés à l'enceinte de la cité médiévale, la chapelle et l'aile du logis abbatial participent alors à la clôture de la défense de la ville. La clocher est édifié en 1508 sur une tour de défense. La chapelle des Augustins ouvre sur un cloître et le corps du logis abrite de très belles salles, notamment la salle du chapitre et la salle du chauffoir. Après le départ des moines, la commune rachète les bâtiments lors de la vente des biens nationaux en 1591. Entre les bâtiments religieux originels et les bâtiments actuels, de nombreux remaniements ont transformé cet ensemble qui est resté le plus prestigieux de la ville de Crémieu. 13
A l'intérieur du cloître, nous pouvons apercevoir au sol des pierres tombales (dalles où étaient enterrés les moines). Si nous approchons de plus près, nous apercevons des fossiles en forme d'étoile (calcaire que l'on trouvait dans l'eau). Ces petites étoiles sont des animaux fossilisés appelés lise de mer ou crinoïde. Nous voyons également des traces de coquilles de moules ainsi que des piquants d'oursins. Les ermites de Saint Augustin Fondé en 1256, l'ordre des ermites de Saint Augustin a pour finalité propre de vivre en pleine conformité avec l'esprit de la règle de Saint Augustin : "une seule âme et un seul cœur tournés vers Dieu". Tous les membres de l'ordre doivent n'être qu'un dans leur chemin vers Dieu. Une unité, une unanimité va de pair avec le respect d'une pluralité vécue. 14
LEXIQUE Archère : meurtrière pour le tir à l'arc Assommoir : ouverture, généralement née auprès d'un château. Canonnière : meurtrière pour les armes à feu, avec un trou rond ou ovale. Chemin de ronde : galerie ou chemin de circulation abritée ou protégée par un parapet, au sommet des murs ou courtines et des tours ou portes. Console : pierre ou pièce de bois, engagée dans la maçonnerie et portant une charge sur sa partie saillante. Courtine : mur continu de la fortification, généralement compris entre les tours. Créneau : dans un parapet, ouverture rectangulaire entre deux merlons permettant le tir sur plusieurs angles selon sa largeur. Herse : lourd grillage ou grill, mobile, coulissant verticalement dans les rainures pour fermer une forme, en bois ou en fer. Hourd : sorte de galerie de bois accrochée à l'extérieur et au sommet d'un mur fortifié, permettant son flanquement vertical. Son plancher est à jour pour permettre la chute des projectiles. Mâchicoulis : galerie de pierres accrochées en surplomb au sommet d'un mur fortifié, soit sur arcs soit sur consoles, et permettant le jet vertical de projectiles sur les assaillants au pied du mur. Merlon : espace entre deux créneaux. 15