PARIS - ART AFRICAIN ET OCEANIEN COLLECTION STUDER-KOCH & DIVERS AMATEURS VENTE A PARIS 6 JUIN 2005 EXPOSITION A PARIS DU JEUDI 2 AU DIMANCHE 5 JUIN DE 10H À 18H - WEEK-END DE 14H A 18H APPUI-TÊTE LUBA, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO Haut. 17,3 cm ESTIMATION: 200 000/ 250 000 APPUI-TÊTE LUBA, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (DETAIL) Haut. 17,3 cm ESTIMATION: 200 000/ 250 000
IMPORTANT COLLIER, LÉGA, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO Haut. de la statuette : 10 cm ; long. du collier : 61 cm ESTIMATION : 25 000/35 000 STATUE EN IVOIRE, LÉGA Haut. 16 cm ESTIMATION : 30 000/ 40 000 MASQUE PUNU, GABON Haut. 28 cm ESTIMATION: 200 000/250 000
IMPORTANT SIFFLET EN IVOIRE, TSCHOKWÉ RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO ESTIMATION : 20 000/ 25 000 Précédant la dispersion de la collection Paolo Morigi, une vacation mettra en vente 60 lots d'art africain et océanien provenant de divers amateurs, incluant la Collection Studer-Koch. Celle-ci regroupe un très bel ensemble d'œuvres Léga - principalement des ivoires - d'une qualité rare, de même qu'un exceptionnel appui-tête Luba-Shankadi en bois, attribué au 'Maître de la coiffure en cascade'. Plusieurs sculptures en ivoire - statues, masques et bracelets - provenant de divers amateurs formeront, avec les pièces Léga de la Collection Studer-Koch, un ensemble rarement vu sur le marché. COLLECTION JENÖ ET ROSA STUDER-KOCH En 1936, Jenö Studer et Rosa Koch quittent la Suisse pour s'installer au Congo belge (actuelle République Démocratique du Congo). Jenö est géologue, Rosa est sculpteur. Pendant huit ans, ils sillonnent la région de Maniema, pays du peuple Léga et, dès 1939, ils confient en dép TM t au Musée ethnographique de l'université de Zurich les œuvres qu'ils collectent sur le terrain. Quatre ans plus tard, le couple emménage au nord de la région du Kivu où Rosa fonde un centre culturel et y enseigne la sculpture. Elle poursuit son œuvre personnelle qui sera exposée dans diverses galeries suisses et belges ainsi qu'à la Kunsthaus à Zurich en 1971-1972. Vers 1940, ils acquièrent dans le village de Sungo Mwana au nord de la rivière Lovoi, cet exceptionnel appui-tête attribué au 'Maître de la coiffure en cascade', atelier de Kinkondja, Luba Shankadi. Il sera prêté au Rietberg Museum à Zurich et fera l'objet de nombreuses publications. Il est formé de deux personnages assis face à face les bras enlacés dans une pose naturaliste. Chacun a une jambe repliée et porte une coiffure à doubles chignons agencés en cascade. Le traitement de la sculpture offre une ligne épurée des corps et visages (estimation : 200.000-250.000 *). Il est exceptionnel de pouvoir attribuer une œuvre d'art africain à un artiste particulier. C'est à partir d'un appui-tête de la collection Charles Ratton que la main d'un sculpteur Luba Shankadi surnommé le 'Maître de la coiffure en cascade' a pu être identifié vers 1960. Collecté dans le premier tiers du XXe siècle, dans le petit royaume de Kinkondja, ce chef-d'œuvre appartient à un groupe parfaitement identifié, attribué à ce même artiste, dont les autres exemplaires connus sont conservés au British Museum et au Musée royal de l'afrique Centrale à Tervuren. Outre leur fonction utilitaire de repose tête, préservant pendant leur sommeil les coiffures très élaborées des membres des grandes familles Luba, les appuis-tête influeraient également sur les rêves, jugés comme prophétiques par cette ethnie, ou servaient de support aux pratiques divinatoires. Enfin, leur iconographie traduit la politique matrimoniale de leurs souverains. Ainsi, le rite de poser la jambe sur le genou ou la cuisse de l'autre symboliserait un signe d'allégeance et d'alliance.
La collection Studer-Koch comprend un ensemble remarquable de sculptures en ivoire Léga. Un masque Léga en os d'éléphant montre un visage inscrit dans un large ovale, les bouche et yeux ajourés et cernés d'une double ligne de petits cercles caractéristiques (estimation : 8.000-12.000 ). Réservés à quelques initiés de l'association Bwami reçus au grade suprême ou, parfois, à certains précepteurs renommés, ils sont devenus aujourd'hui des objets rares. Un important collier, alternant perles oblongues blanches et rouges et dents de léopard, porte en pendentif central une statuette en ivoire. Celle-ci, debout, jambes écartées, les mains sur les hanches, le visage rond, face concave, les yeux poinçonnés offrent toutes les caractéristiques de la sculpture Léga. Ce type de colliers est l'insigne porté par tous les initiés du bwami. Si l'association de dents de léopard naturelles et d'imitations en ivoire est classique, il est exceptionnel que ces colliers soient ornés d'une statuette, propriété exclusive et individuelle des initiés du grade le plus élevé (estimation : 25.000-35.000 ). Une très belle statue en ivoire, certainement l'un des chefs-d'oeuvre de la sculpture Léga, représente un personnage debout, stylisé, orné de cercles concentriques classiques renforçant la rigueur géométrique de la sculpture. Tout initié de haut rang possède au moins une statue de ce type, acquise lors de son accession au plus haut grade de l'association bwami. Elles étaient le plus souvent héritées d'un parent décédé après avoir été exposées sur la sépulture. Leur r TM le est de rappeler les vertus des initiés des générations précédentes, maintenir des règles et des normes morales, sociales, juridiques et philosophiques défendues par leurs aïeux, d'incarner des liens entre les différentes générations et matérialiser des symboles sacrés (estimation : 30.000-40.000 ). Les têtes en ivoire de petite dimension, dénuées de cou ou de socle, sont extrêmement rares dans la statuaire Léga. La collection en propose un bel exemple couvert d'une très belle patine nuancée, brun rouge, laissant apparaître la veinure de l'ivoire. Elle peut être rapprochée de l'exemplaire du musée de Tervuren et appartenait sans doute à un individu du plus haut grade de l'association du bwami (haut. 4,8 cm, estimation : 10.000-15.000 ). DIVERS AMATEURS Un extraordinaire masque Punu fut collecté au Sud du Gabon, et apporté en France par le père de l'actuel propriétaire, spécialiste des maladies tropicales basé à Mouila. Ce masque blanc de l'okuyi, estimé de 200.000 à 250.000, présente des caractéristiques uniques : la magnifique coiffe divisée en quatre coques est typique de cette région, les incisives supérieures ont été limées en biseau et les scarifications chéloïdes sont à douze écailles. Son ancienneté est attestée par sa patine et par la facture de la bouche, les lèvres ourlées entrouvertes sur les dents et laissant apparaître l'extrémité de la langue. Une rare et très belle statue féminine Sénufo de la région du Folona au Mali est couverte de motifs gravés : collier, bracelets, et scarifications ornent toute la partie supérieure du corps. Son style est à rapprocher de celle conservée au Museum für Völkerkunde à Leipzig. La patine d'usage sur les bras et la base du cou témoigne de son utilisation prolongée et répétée dans le cadre du Poro. Ces statues, exposées sur une place du village lors des fêtes du renouveau et lors de funérailles de membres importants du Poro, étaient manipulées lors de danses, dans un mouvement de martèlement continu (estimation : 80.000-120.000 ). IVOIRE L'ensemble d'ivoires de la collection Studer-Koch est complété par des œuvres en ivoire de très belle qualité provenant du Cameroun, du royaume de Bénin et de la république Démocratique du Congo (Tshokwé et Kongo). Une statue en ivoire Bamum du Grassland, Cameroun, ayant appartenu à Charles Ratton vers 1940 puis Ralph Nash à Londres en 1969, représente un personnage féminin debout coiffé de stries profondément gravées. Elle fait partie des oeuvres offertes en 1908 par le Sultan Njoya, souverain des Bamum, au Keiser Wilhelm II qui en fit don au Museum für Völkerkunde à Berlin. Cette pièce évoque les mu'po Bamiléké, statues votives à usage magique, généralement de petites dimensions, en pierre, en bois ou en ivoire (estimation : 40.000-50.000 ). Deux paires de bracelets manchette du Royaume de Bénin, Nigeria, sont entièrement gravées et recouvertes de patine brun rouge (estimation : 10.000-15.000 ). La première datant du XVIIIe siècle est ornée d'une frise sculptée en bas relief alternant des cavaliers portugais de profil, des motifs animaliers et végétaux. La présence des armées
portugaises dans le royaume de Bénin a eu un impact extrêmement intense. Aussi apparaissent-ils dès le XVIe siècle sur les plaques en bronze ornant les palais royaux mais également, durant les siècles suivants, sur l'ensemble des objets liés au pouvoir et associés à la grande épopée des rois guerriers. Ils sont accompagnés de motifs symbolisant traditionnellement l'oba : le léopard, l'oiseau de prophétie, et, sur l'un des bracelets, la trompe d'éléphant se terminant en une main humaine tenant des feuilles. Le sommet d'un sceptre de commandement Kongo ou Yombé, République Démocratique du Congo en forme de personnage debout, vêtu à l'européenne - chapeau, veste courte, pantalon serré à rayures - illustre sans doute un membre de l'élite, un chef local ou celui de la classe montante des commerçants (estimation : 20.000-25.000 ). Un important sifflet en ivoire Tschokwé, République Démocratique du Congo, figurerait un ancêtre aux formes extrêmement stylisées dont le visage s'inscrit dans un losange terminé par une coiffe à doubles pointes. Les deux seuls autres exemplaires connus sont conservés au Baltimore Museum of Art et au Museum für Volkerkunde à Berlin. Leur caractère unique et leur style très proches indiquent que ces trois sifflets sont vraisemblablement l'oeuvre d'un même artiste (estimation : 20.000/25.000 ). *les estimations sont hors commission d'achat Veuillez contacter le service de presse Sophie Dufresne Tél. 01 53 05 53 66 - Fax. 01.53.05.52.08 Email : sophie.dufresne@sothebys.com Sotheby's France - Galerie Charpentier 76 rue du Faubourg Saint-Honoré - 75008 Paris Images disponibles par email Tous les communiqués de presse sont consultables sur le site www.sothebys.com Agrément N 2001-002 du 25 octobre 2001 Vente dirigée par Philipp Duc de Württemberg, Alain Renner, Stéphanie Denizet