18..30 MARS 04 SCÈNES / LITTÉRATURE / ARTS PLASTIQUES /

18..30 MARS 04 SCÈNES / LITTÉRATURE / ARTS PLASTIQUES /

ETANT DONNÉ L HORS Nouveau rendez-vous proposé par le Théâtre Garonne, Etant donné (clin d oeil à l installation Etant donnés de Marcel Duchamp) se veut à la fois un espace de tension artistique et un lieu de rencontre entre différentes pratiques : lors de chaque édition, invitation sera lancée à un nouveau partenaire d explorer avec nous un territoire et d en parcourir quelques chemins possibles. Pour ce premier volet, la revue littéraire sur internet chaoïd imagine en notre compagnie une fenêtre ouverte sur le thème de L hors. Hors limite, hors cadre : il est dans les œuvres d art quelque chose qui les dépasse, hors de ce qui permet de les penser, de les cataloguer ou simplement d en rendre compte. Et c est peut-être là que naît l émotion qu elles suscitent. Certaines le posent explicitement et touchent les marges de la politique, celles du réel, du corps. D autres, moins spectaculaires, sont cependant en perpétuel débordement. Etant donné : l hors postule que dans ces marges se joue sûrement une certaine idée du contemporain, dans les diverses pratiques artistiques et dans le champ de la pensée critique ou théorique. Etant donné : l hors invite donc chorégraphes, metteurs en scène, écrivains, plasticiens, vidéastes, chercheurs, à croiser pratiques et réflexions à travers une programmation qui associe spectacles dont plusieurs pièces courtes créées pour l occasion, concerts, exposition, colloque à l Université Toulouse-Le Mirail et cycle de conférences à la librairie Ombres Blanches. En relation étroite avec la manifestation, la revue chaoïd réalise un numéro évolutif sur la durée d une année, dont les premiers éléments sont déjà en ligne.

Les chercheurs d or : traité de l image «C est un grand vieillard qui se démène furieusement, gesticule et crie fort. Comme il arrive à échapper à ses gardiens, il se précipite par terre, se rue dans la boue, s en emplit la bouche, les yeux, les oreilles et fouille avidement avec ses mains les tas de crottin et d ordures. Ses poches sont remplies de détritus innommables et sa besace est pleine de cailloux.

Pendant que les infirmiers le ligotent, le général regarde attentivement cet homme et le reconnaît tout à coup : c est Marshall, le charpentier. Marshall aussi le reconnaît, et tandis qu on l entraîne, il lui crie : Patron, patron, je vous l avais bien dit, il y a de l or partout, tout est en or» (Blaise Cendrars, L Or, p. 166)

Sommaire SCÈNES P7 P8 P9 P13 P14 P15 P16 P17 P18 P19 P20 P21 Jean-Luc Nancy Mathilde Monnier Allitérations Raffaella Giordano Senza Titolo Yasmeen Godder Two Playful Pink SCÈNES / PIÈCES COURTES Mathilde Monnier 8 mn Emmanuelle Huynh Múa J.-Y. Jouannais / V. Caye Prolégomènes à tout château d eau John Cage / SAM Radio Music Christophe Fiat On a retrouvé les traces de l inspecteur Lee Magali Desbazeille Meg Stuart La table de sable Raffaella Giordano Per una stanza Patrick Kerman / Groupe Merci A Joris Lacoste Le bon lyrique LITTÉRATURE P25 P26 P27 P28 P29 P30 P35 P36 P37 P38 P39 P40 P41 P42 P43 Raymond Federman Jean-Yves Jouannais Pavel Hak Pierre Bayard / Thiphaine Samoyault Jean-Marie Gleize / Christophe Fiat Colloque international Le hors ARTS PLASTIQUES Gregory Chatonsky Laurie Long Gary Hill Lionel Ruffel François Xavier Tourot John Cage / Eve Couturier Jean-Jacques Palix Pierre Alféri Bruno Capelle Eric Satie / Clara Girard Philippe Gelda / Luc Lévêque Fanny de Chaillé / Sébastien Lespinasse P46 Calendrier / Tarifs / Lieux 6

Scènes conférence dansée 19 <> 20 MARS VEN 21:00 SAM 21:00 > Théâtre Garonne Allitérations Jean-Luc Nancy - Mathilde Monnier / 7 Conférence dansée plus que spectacle, Allitérations est une invitation au dialogue entre texte, sons et mouvements : sur le plateau, les danseurs Mathilde Monnier, Dimitri Chamblas, Laurent Pichaud, le compositeur EriKm se mettent à table des tables insolites, en latex, conçues par Annie Tolleter autour d une lecture de Séparation de la danse (extrait de Dehors la danse) par son auteur, le philosophe Jean-Luc Nancy. Chacun approfondit, à partir de sa propre pratique, les interstices, les relais, les tensions, inventant ainsi un hors la danse qui donne, au sens propre, la parole au corps, et corps à la parole. Où un geste peut répondre à un mot, une phrase prolonger un geste, un son mettre la parole en défaut... Tout d abord interprète pour Viola Farber, Mathilde Monnier travaille ensuite avec François Verret et Jean François Duroure. Directrice du Centre Chorégraphique National de Montpellier Languedoc-Roussillon depuis 94, elle reçoit en 99 le Grand prix des arts du spectacle vivant par le Ministère de la Culture et de la Communication. Parmi ses dernières créations : Multi materials pour le festival Montpellier Danse 02, Allitérations (2002) et Déroutes (2002), présentée cette saison au Théâtre Garonne. causeur Jean-Luc Nancy danse Dimitri Chamblas, Mathilde Monnier, Laurent Pichaud musique EriKm objets scéniques Annie Tolleter conception lumière Eric Wurtz production Centre Chorégraphique National de Montpellier Languedoc-Roussillon, Les Spectacles Vivants- Centre Pompidou/Paris, Festival Montpellier Danse 2003 avec le soutien de Pôle Sud/Strasbourg

Scènes danse 24 <> 26 MARS MER 20:00 JEU 20:00 VEN 21:00 > Théâtre Garonne Senza titolo Raffaella Giordano / Italie 8 Des personnages en noir munis de planches officient à un étrange rituel. Senza Titolo est une œuvre ouverte qui entrelace des corps tour à tour secoués de rire ou de pleurs, manipulateurs ou contraints. Pas d histoires mais des climats de vies comme des états d un grand corps en miettes. Se dessine ainsi une topographie mouvante de l Italie avec, sur le chemin, des restes flamboyants et une trivialité dérisoire. Passent les visions d une martyre extatique, la luminescence de Tintoret, un hommage à Fellini et son joyeux bordel, les trémoussements des harangueurs de foule. Luxuriant, fantasque, le travail de Raffaella Giordano est une extension du territoire de la danse, rebelle à l esthétisme, à la performance. Une danse poreuse qui engage le corps dans sa totalité, avec ses humeurs, ses rêves, sa brutalité et sa douceur. Raffaella Giordano a eu le bonheur de travailler très jeune avec les plus grandes : Carolyn Carlson, Pina Bausch. Depuis, elle a obtenu le prix de la critique Danza & Danza de meilleure interprète de la nouvelle danse italienne en 1990 et de meilleure chorégraphe en 1999 pour La Notte Trasfigurata. interprétation Raffaella Giordano, Piera Principe, Doriana Crema, Clelia Moretti, Aldo Rendina, Elena De Renzio, Enrico Tedde, Giulio De Leo chorégraphie Raffaella Giordano création lumières Vincent Longuemare composition/design son Lorenzo Brusci toile Stefano Ricci remerciements Danio Manfredini, Marina Borruso, Marco Manchisi en collaboration avec Fondazione Emilia Romagna Teatro, DBM (projet soutenu par l EU-Culture 2000), l Officina Atelier Marseillais de Production-Dansem/Marseille, le Théâtre des Bernardines/Marseille, Fondazione Teatro Metastasio/Prato, R.E.D Reggio Emilia Danza-Ass. Reggio Parma Festival, Armunia-Festival della Riviera, Viartisti Teatro- Teatrimpegnocivile, le Théâtre de la Bastille/Paris, Teatro Comunale di Castiglion Fiorentino L Associazione Sosta Palmizi est subventionnée par le Ministero per i Beni e le Attività Culturali

Scènes danse 29 <> 30 MARS LUN 20:00 MAR 20:00 > Théâtre Garonne Two Playful Pink Yasmeen Godder / Israël - première en France 9 (2) femmes. (3) scènes. (1) soirée durant laquelle ces deux femmes répondent aux regards constants qui les inspectent. Le fait d être regardées, examinées et laissées dans une attente où le corps agit tel un instrument social développe une relation entre elles. La tension qui surgit entre les mouvements établis et les qualités individuelles des deux femmes crée une source d inspiration pour l évolution d un langage rafraîchissant, mystérieux, drôle et gênant à la fois. Yasmeen Godder vit et travaille à la fois à Tel-Aviv et à New York où elle présente ses spectacles depuis 1997. A cette double identité, la chorégraphe répond par une danse inspirée, tissée d images et de mouvements complexes. Le duo énergique qu elle forme avec Iris Erez fait preuve d une expressivité intense, déployant avec humour et insolence un processus d individuation des corps, déplacés par rapport au corps social. Récipiendaire du Young Choreographer Award en Israël, Yasmeen Godder a reçu un New York Dance and Performance Bessie Award pour sa précédente pièce, I feel funny today en 2001. chorégraphie Yasmeen Godder avec Iris Erez, Yasmeen Godder assistant artistique Itzik Giuli costumes Ilanit Shamia vidéo Yoram Ron lumières Jackie Shemesh producteur exécutif Sigal Shem-Tov

L IMAGE EST TOUJOURS PLUS A L OUEST. Il faudrait reprendre l histoire du général Suter en la racontant du point de vue du charpentier Marshall, avant qu il ne découvre le premier or et puis après, lorsqu il ne peut pas faire autrement que de l abandonner et sa scierie avec. Les premiers temps, il était disposé à donner la moitié au moins de sa trouvaille à son patron, propriétaire des terres recelant le métal. L inépuisable, pensait-il,

valait bien un peu de politique. Mais lorsque ce fut la guerre entre les émigrants et qu il fut entendu que l or se possédait, il fallut supprimer les premiers chercheurs et l or se fit ordure, déchet, caillou de nouveau. La démence de Marshall lui vient de ce que n ayant plus rien à chercher, il n a plus qu à se faire prendre. L homme avec son or, l homme sans.

Scènes / Pièces courtes 19 <> 27 MARS > Théâtre Garonne théâtre danse vidéo lectures performances installations VEN 19 MARS - Mathilde Monnier / 8 mn (entrée générale 5 / le suivant 3 *) - Emmanuelle Huynh / Mùa (entrée générale 5 / le suivant 3 *) 12 Etant donné : l hors propose un programme de pièces courtes : performances, installations vivantes, mises en espace sous forme de parcours. Pour l essentiel hors de la salle de spectacle du Théâtre Garonne, le public est invité à déambuler entre divers lieux de représentation et/ou d exposition : de la salle de répétitions du théâtre jusqu aux Archives municipales de la ville, en passant par une station de métro. Admettons cette représentation courante, que chacun des arts répond à une région des sens. Cette représentation est d une extrême fragilité, tant il est délicat de distribuer, voire de différencier les arts... suggère Jean-Luc Nancy dans Séparation de la danse. Brouillant les distinctions entre spectacle, littérature, arts plastiques, ce programme de pièces courtes offre au spectateur curieux le loisir de déambuler à la frontière délicate de ces régions. Parcours Pièces courtes 1 SAM 20 ET DIM 21 MARS (entrée générale : 12 / tarif réduit 8 pour les 5 spectacles) - Mathilde Monnier / 8 mn - Emmanuelle Huynh / Mùa - S.A.M. / Radiomusic - Véronique Caye / Prolégomènes à tout chateau d eau - Christophe Fiat / On a retrouvé les traces de l inspecteur Lee Parcours Pièces courtes 2 (parcours à composer librement) VEN 26 ET SAM 27 MARS (entrée générale : 5 / les suivants 3 *) - Meg Stuart - Damaged Goods / La table de sable - Raffaella Giordano / Per una stanza - Groupe Merci / A - Joris Lacoste / Le bon lyrique * Tarif à 3 applicable à partir de la deuxième pièce courte achetée

Scènes / Pièces courtes 8 mn danse vidéo 19 <> 21 MARS Mathilde Monnier - Annie Tolleter - Karim Zeriahen durée : 8 VEN 18:00 > Théâtre Garonne SAM 16:00 DIM 17:00 (PARCOURS PIÈCES COURTES 1) 13 8 minutes est une pièce pour une danse en solo et une image en solo. Le principe : associer au corps de l interprète sa propre représentation vidéo, faire de son double projeté un véritable partenaire de jeu. Entièrement vêtu de blanc, le corps de la danseuse devient un écran mobile et polymorphe sur lequel les images de Karim Zeriahen se font et se défont, créant un ballet étrange et sensuel où les élancements de Mathilde répondent aux déhanchements de Monnier, où se réinvente en permanence un rapport direct et unique de l'image avec le mouvement. Dans l installation sobre et minutieuse d Annie Tolleter, huit minutes brèves mais précieuses qui repoussent avec une gracieuse radicalité les frontières de la danse. conception Mathilde Monnier, Annie Tolleter, Karim Zeriahen danse Mathilde Monnier vidéo Karim Zeriahen installation Annie Tolleter musique Didier Aschour production Centre Chorégraphique National de Montpellier Languedoc-Roussillon créé le 5 février 2002 / Studio Bagouet / Centre Chorégraphique National de Montpellier

Scènes / Pièces courtes Múa Emmanuelle Huynh durée : 30 danse 19 <> 21 MARS VEN 19:00 > Théâtre Garonne SAM 16:00 DIM 17:00 (PARCOURS PIÈCES COURTES 1) 14 D origine vietnamienne, Emmanuelle Huynh est diplômée de philosophie, chorégraphe, interprète. Avec l éclairagiste Yves Godin et le compositeur Kasper T. Toeplitz, elle crée en 1995 ce solo dans le noir qui acte la fondation de sa compagnie éponyme Múa. Depuis, son travail s inscrit dans une nécessité d élargir le champ chorégraphique par un questionnement approfondi du processus de création nourri de multiples collaborations avec des plasticiens, des performers, et de son activité de pédagogue au sein d ex.e.r.ce, la structure de formation du Centre Chorégraphique de Montpellier. Récemment nommée à la direction du CNDC d Angers, elle transmet aujourd hui la pièce qui la révéla en France à I-Fang Lin (que l on a pu voir cette saison au Théâtre Garonne dans Déroutes de Mathilde Monnier). Múa est à vivre comme une expérience où obscurité-lumière, apparition-disparition, silence-musique, danse et immobilité sont les interfaces d une seule et même chose : l avènement à soi-même et au monde. interprétation I-Fang Lin forme pour immobilité Emmanuelle Huynh obscurité Yves Godin silence composé par Kasper T. Toeplitz interprété par Fabrice Bihan transparence Christian Rizzo créé au Théâtre Contemporain de la Danse aide à la reprise par le Centre National de la danse contemporaine d'angers Emmanuelle Huynh a bénéficié d'une bourse Villa Medicis Hors-les- Murs en 1994 pour un projet au Viet Nam

Scènes / Pièces courtes lecture performance 20 <> 21 MARS Prolégomènes à tout château d eau Jean-Yves Jouannais / Véronique Caye / création durée : 30 SAM 16:00 DIM 17:00 (PARCOURS PIÈCES COURTES 1) > Archives municipales > Théâtre Garonne 15 La plus étriquée des problématiques, l'animal le plus anodin vivotant au fond à droite des mers chaudes, le souvenir d'enfance du dernier des gendarmes appelle le livre, convainc l'éditeur, trouve son lecteur. Le château d'eau, non. Partant de ce constat, et d une passion toute personnelle pour les châteaux d eau, Jean- Yves Jouannais (par ailleurs invité à la librairie Ombres Blanches le samedi 20 mars) a écrit un bref texte posant comme hypothèse absurde la possible inexistence des châteaux d eau. S ensuit une étrange digression (sous forme de lexique classé par ordre alphabétique) sur les techniques hydrauliques à l époque romaine, les phrases que Gustave Flaubert n a jamais écrites, ou encore la problématique du château d eau chez Pier Paolo Pasolini Véronique Caye, plasticienne et metteur en scène (Shot, de Patrick Bouvet, Maladie de Tanguy Viel) place sa performance au cœur de cette angoisse improbable, imaginant une conférence musicale mêlant détournement et idiotie chère à Jouannais : L idiotie conjure la bêtise. C'est une forme circulaire dans laquelle l'artiste ou le poète peuvent tenir une position et son contraire simultanément. une proposition de Véronique Caye texte Jean-Yves Jouannais (éditions Inventaire/Invention) avec Alexandre Meyer (guitare, daxophone), Frédéric Minière (basse), distribution en cours création dans le cadre d Etant donné Théâtre Garonne/Toulouse

Scènes / Pièces courtes Radio Music radio musique John Cage / Collectif S.A.M. durée : 6 20 <> 21 MARS SAM 16:00 DIM 17:00 (PARCOURS PIÈCES COURTES 1) > Archives municipales > Théâtre Garonne 16 Composée en mai 1956 à New York, Radio Music est une partition écrite pour une à huit radios (et autant d'interprètes), et répond à une précédente pièce imaginée par John Cage en 1951, Imaginary Landscape no. 4 (écrite pour 12 radios et 25 interprètes). Ce sont ici cinq membres du collectif S.A.M. qui, soit ensemble, soit en relais, interprèteront cette partition à la fois très aléatoire (puisqu'elle dépend de ce que diffuse la radio au moment où l'on en joue) et très précise : la partition, répartie en quatre sections, indique cinquante-six fréquences entre 55 et 156 khz, et le compositeur recommande que le volume des radios soit aussi fort que possible... interprètes Pierre Jodlowski, Christophe Ruetsch, Jacky Mérit, Bruno Capelle, Pascal Baltazar (membres du collectif SAM)

17 Scènes / Pièces courtes On a retrouvé les traces de l inspecteur Lee Christophe Fiat / création durée : 30 lecture performance 20 <> 21 MARS Dans On a retrouvé les traces de l Inspecteur Lee, le récit est une enquête. Je veux montrer comment le monde moderne avec l enregistrement et la diffusion de l information peut fabriquer un individu. Lequel individu n a pas besoin de vivre pour exister. Il suffit qu on en parle. Il suffit qu il soit nommé. Il suffit qu une histoire existe à son propos. Dans ce travail, l information, c est le texte lu. L enregistrement et la diffusion, c est le lieu même de la performance. Cette lecture performance retrace une telle histoire en empruntant à William Burroughs (sa voix est passée en boucle) et à l actualité proche des éléments mythologiques. L inspecteur Lee est l aventure d un être extraordinaire. Empruntant aux codes et à l énergie de la culture rock (la voix, la présence scénique, l usage de la guitare électrique), Christophe Fiat démontre lors de chaque performance que la littérature peut surgir hors du livre et que sans rythme il n est ni rock and roll ni littérature. * Autour de L inspecteur Lee : retrouvez Christophe Fiat à la librairie Ombres Blanches le 24 mars à 18h SAM 16:00 DIM 17:00 (PARCOURS PIÈCES COURTES 1) > Archives municipales > Théâtre Garonne texte, musique, interprétation et scénographie Christophe Fiat création dans le cadre d Etant donné Théâtre Garonne/Toulouse

Scènes / installation vidéo danse 26 <> 27 MARS Pièces courtes La table de sable Magali Desbazeille & Meg Stuart / Damaged Goods durée : 20 VEN 19:00 23:00 SAM 18:30 20:30 > Théâtre Garonne 18 Sur une table de verre recouverte de sable, les images de deux danseurs allongés sont projetées : image-matière, épaisse et palpable, bientôt troublée par les danseurs véritables, qui jouent à la fois de leur corps de chair et de leur représentation pixellisée. Chorégraphe américaine établie à Bruxelles avec sa compagnie Damaged Goods, Meg Stuart a toujours envisagé la danse comme une discipline ouverte au texte et aux arts plastiques, travaillant avec les artistes visuels Gary Hill, Bruce Mau, Lawrence Malstaff ou Ann Hamilton. Témoignant de la même ouverture, le travail de Magali Desbazeille traverse plusieurs champs : vidéo, installation, danse contemporaine, performance. On ne s étonnera donc pas que Sand Table, extrait du spectacle de Meg Stuart Highway 101 (2000-2001), et fruit de la collaboration de la chorégraphe avec la plasticienne, tienne de la performance, de l installation et de la vidéo. une création de Magali Desbazeille et Meg Stuart / Damaged Goods concept Magali Desbazeille & Meg Stuart par Heine R. Avdal & Yukiko Shinozaki musique Bart Aga production Damaged Goods Meg Stuart et Damaged Goods sont artistes en résidence au Schauspielhaus Zürich Avec le soutien du Gouvernement Flamand et de la Commission Communautaire Flamande www.damagedgoods.be

Scènes / Pièces courtes Per una stanza danse Raffaella Giordano / Italie durée : 12 > 27 MARS 18:00 20:00 > Théâtre Garonne 19 Le corps est mon point de départ. Une totalité où tous les ordres se fondent les uns aux autres. La matière corps est, elle même, constituée du personnel, de l'universel, de l'âme, de l'esprit et d'un tout qui n'est pas donné à voir. Démonstration de ces propos de Raffaella Giordano avec Per una stanza, communion brève et intense entre un corps et son environnement, sobre mais puissante présence messagère d un monde qui précède le langage pur, privé de sens. Solo créé en 2001 à Prato dans un musée d art contemporain, Per una stanza déploie en moins de quinze minutes tout un monde d émotions naissantes, de gestes esquissés, d actions infimes exécutées dans un espace excessivement restreint, en intimité avec le public. Un univers à la mesure de la chorégraphie, où l intensité du souffle répond à la retenue du mouvement. création de Raffaella Giordano pour Contemporanea 01 Musée Pecci, Prato (Italie) lumières Vincent Longuemare textes Mariangela Gaultieri élaboration sonore Lorenzo Brusci

20 Scènes / Pièces courtes A Patrick Kermann / Groupe Merci installation théâtre 26 <> 27 MARS durée : 20 Patrick Kermann a écrit un court texte fracassant sur la Shoah. Ce texte troublant, écrit en anglais, traduit en français, fait intervenir les acteurs témoins de cet anéantissement, du dignitaire SS au pavé d Auchswitz, au chien des camps en passant par les gaz meurtriers. Ces textes, matériaux délicats, j aimerais dans l essence crue de leur écriture les rendre visibles, tactiles, montrer l effroi comme lieu de naissance, de co-naissance. (Joël Fesel) Jouant de la crudité d un texte tout en variations, où le ressassement tient étrangement de l enfermement et de l échappatoire, le groupe Merci a imaginé un dispositif sonore circulaire, diffusant en boucle les phrases de plusieurs comédiens, et au centre duquel prend place l acteur Sacha Saille. Disposé autour du dispositif, le public peut capter des bribes de discours, réminiscences de vies enfouies, tandis que l espace s emplit des ritournelles entêtées de Patrick Kermann. A comme l alphabet. A comme la première lettre de l alphabet. A comme Auschwitz de A à Z. A comme anéantissement total de toute possibilité de dire le pire. (Sacha Saille) VEN 20:00 21:00 22:00 SAM 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 > Métro / Station Arènes avec Sacha Saille installation plastique et sonore Joël Fesel texte de Patrick Kermann direction d acteur Solange Oswald régie Stan Malafronte son Tom A photo Luc Jennepin production Groupe Merci avec le soutien de la DRAC Midi-Pyrénées, du Conseil Régional Midi- Pyrénées, du Conseil Général de la Haute-Garonne, de la Ville de Toulouse

Scènes / Pièces courtes Le bon lyrique théâtre Joris Lacoste / création > 27MARS 21:30 > Théâtre Garonne 21 Vrai-faux concert de punk-rock avec guitariste minimal, batteur manchot et chanteuse aberrante, Le Bon Lyrique met en scène une série de "chansons parlées" qui se présentent comme des "versions de couverture", c'est-à-dire des "translations" en français de lyrics anglo-saxons plus ou moins connus, plus ou moins reconnaissables, dont n'ont été gardés que la force sémantique, la cadence pulsionnelle, le lyrisme littéral. En investissant le type de théâtralité qui est celui du concert de rock, ce spectacle cherche une certaine brutalité scénique en même temps qu'une forme d'oralité radicale et détonnante. Joris Lacoste (1973) a notamment écrit pour le théâtre Comment cela est-il arrivé? (1997) et Nouvelles révélations sur le jeune homme (1998). Pour la radio, il a écrit deux pièces : Ce qui s'appelle crier et Comment faire un bloc (France Culture 2000 et 2002). Ses textes ont été publiés par Théâtre Ouvert et les revues Inventaire/Invention, chaoïd et remue.net. texte et mise en scène Joris Lacoste avec Stéphanie Béghain, Sylvain Chauveau, Joris Lacoste, Jean-Jacques Palix production Théâtre Garonne/Toulouse

L IMAGE NE SE POSSEDE PAS. ELLE NE TIENT PAS EN PLACE, NE PERMET PAS QU ON RESTE AVEC ELLE. On arrête Marshall, car s il n est pas vain de chercher l or il paraît impensable de se rouler dans la boue comme un porc. On l habille de blanc pour mieux le voir de loin. La cour de l asile n est pas bien grande pourtant. C est la Californie avec ses territoires fertiles et ses grands déserts. Accroupi au lieu

de la promenade, il fouille la terre avec ses mains d abord, puis sa langue, sa poitrine son ventre contre le sol. Son habit blanc est noir. On l engueule, on le bat. L IMAGE OCCIDENTALE ACCIDENTELLE SE CACHE DANS LA MONTA- GNE. On l a changé. Vêtu de blanc à nouveau, Marshall à cheval court contre le vent qui lutte aussi et entreprend de le faire

Littérature rencontres colloque > Librairie Ombres Blanches > Université Toulouse le Mirail Rencontres à la librairie Ombres Blanches : Raymond Federman / Jean-Yves Jouannais / Pavel Hak / Pierre Bayard / Thiphaine Samoyault / Jean- Marie Gleize / Christophe Fiat / 24 Dans le cadre de la manifestation Etant donné : L hors, la revue chaoïd, la librairie Ombres blanches et l équipe de recherches LLA (Lettres Langages et Arts) de l Université Toulouse le Mirail proposent un cycle de réflexion sur le thème Le hors qui accompagnera sa performance sur scène ou en images. Des rencontres avec des écrivains et un colloque universitaire composent ce cycle qui s étend du 18 au 26 mars. Colloque Le hors à l Université Toulouse le Mirail : JEU 25 ET VEN 26 MARS avec Lionel Ruffel / Tiphaine Samoyault / Noëlle Batt / Stéphane Lojkine / Christopher Lucken / Jean-Marie Gleize / Charles T. Wolfe / François Théron / Arnaud Rykner / David Ruffel / Johan Faerber / Laurence Louppe /

Littérature rencontre > 18 MARS 18:00 > Librairie Ombres Blanches Raymond Federman Mon corps en neuf parties / Editions Al Dante 25 Raymond Federman, né en 1928 à Paris, émigre aux Etats-Unis en 1947, où il réside toujours. Ecrivain bilingue et polygraphe (poèmes, essais, fiction ), il se considère avant tout comme un auteur de fiction. Son œuvre est placée sous le patronage de Beckett (dont il fut un des plus éminents spécialistes aux Etats-Unis où il fut professeur d université jusqu en 1999), mais aussi sous celui de Sterne ou de Rabelais. Longtemps ignorée en France, alors qu elle était traduite en quatorze langues, cette œuvre est aujourd hui redécouverte, notamment grâce au travail des éditions Al Dante et des Impressions Nouvelles. Après Amer Eldorado 200/1, épopée délirante et expérimentale d un jeune juif réfugié aux Etats-Unis et La Fourrure de ma tante Rachel racontar autobiographique, patchwork drolatique sur la vie et l écriture qui la prend en charge, les éditions Al Dante publient Mon corps en neuf parties, nouvelle façon de se raconter, par le truchement du corps cette fois-ci et de ses neuf parties qui sont autant de déclencheurs de l écriture. Rencontre animée par Nicolas Vivès

Littérature rencontre > 20 MARS 19:00 > Librairie Ombres Blanches Jean-Yves Jouannais L Idiotie / Editions Beaux-arts magazine / livres 26 Jean-Yves Jouannais, très actif depuis les années 1990, a (entre autres) participé à la création de la Revue perpendiculaire ; il a aussi été rédacteur en chef d Art Press, et commissaire d exposition (Esthétique du fiasco, L Infamie) ; il a bien sûr beaucoup écrit sur l art (Des nains, des jardins ; Artistes sans œuvres ; Infamie) ; il est enfin l auteur d un roman (Jésus Hermès congrès, Verticales, 2001). Avec L Idiotie, art, vie, politique-méthode (Beauxarts magazine/livres), il fait la synthèse de ce qu il nomme lui-même une obsession, consistant à repérer, parallèlement au développement d une modernité savante, celle d une modernité idiote, tout aussi essentielle à la saisie de notre époque et pourtant délaissée par les analyses et les anthologies. Plus proche de la sagesse orientale que des philosophies occidentales, l idiotie traverse, comme le sous-titre du livre l indique, l art et la vie, sans réellement les opposer. Elle devient alors pour l auteur à la fois un paysage et l instrument d optique fourni avec le panorama. Rencontre animée par David Ruffel

Littérature rencontre > 22 MARS 18:00 > Librairie Ombres Blanches Pavel Hak Lutte à mort / Editions Tristram 27 Né en Tchécoslovaquie, Pavel Hak (1962) est exilé en France depuis la fin des années 70. Après des études de philosophie, il choisit pour langue littéraire le français, persuadé qu être étranger dans sa langue d expression correspondait à son projet esthétique. La question de la domination, de l exil, de l altérité, de la violence est au cœur de cette œuvre entamée par Safari (éditions Tristram, 2001) et poursuivie par Sniper (éditions Tristram, 2002). Avec d autres, elle marque sûrement un temps nouveau de la littérature politique, assignant à la fiction la tâche de se porter à hauteur du réel et de ses excès : celui des guerres interethniques de l Europe centrale dans Sniper, celui du néocolonialisme sanguinaire dans Safari, celui de nos pro- pres sociétés dans Lutte à mort. Pour ce troisième ouvrage, Pavel Hak emprunte la forme théâtrale, probablement parce que ce genre est le plus marqué par la conscience des corps, de ces corps hors territoire, abîmés, dans les interzones occidentales qui recyclent les guerres venues d un ailleurs que certains voudraient bien rejeter à nos portes. À l issue de la rencontre, la comédienne Stéphanie Béghain lira le deuxième acte de la pièce. Rencontre animée par Lionel Ruffel

Littérature rencontre > 23 MARS Pierre Bayard Peut-on appliquer la littérature à la psychanalyse? / Editions de Minuit Pierre Bayard (1954) professeur de littérature à l Université Paris VIII et psychanalyste, est un essayiste aussi brillant qu'iconoclaste. Pour preuve son récent Comment améliorer les œuvres ratées? (Éditions de Minuit, 2000) qui proposait des solutions concrètes aux moments de faiblesse de Du Bellay, de Duras ou de Hugo. Pour preuve encore, le désormais classique Qui a tué Roger Ackroyd? (Éditions de Minuit, 1998), roman policier sur le roman policier qui entendait rien moins que démontrer le délire d interprétation d Hercule Poirot dans le célèbre roman d Agatha Christie. Au-delà de simples provocations, cette démarche originale interroge avec efficacité les liens de la psychanalyse et de la littérature. À la question posée par son dernier ouvrage, et alors qu on attendrait une réponse positive tonitruante en forme de bilan de son œuvre, Pierre Bayard répond par la négative. Après les œuvres ratées, c est l échec de sa propre méthode qu il entend explorer pour y dénicher un noyau de délire propre à l acte de lecture. 18:00 Tiphaine Samoyault La Montre cassée / Editions Verdier, coll. chaoïd > Librairie Ombres Blanches Tiphaine Samoyault (1968), professeur de littérature comparée à l'université Paris 8 Vincennes - Saint- Denis, a notamment publié des essais : Excès du roman (Maurice Nadeau, 1999), Littérature et mémoire du présent (Pleins feux, 2001) et des romans : La Cour des Adieux (Maurice Nadeau, 1999), Météorologie du rêve (Le Seuil, 2000) et Les Indulgences (Le Seuil, Fiction & Cie, février 2003). Son dernier essai raconte l histoire récente, aux résonances intimes et collectives, des dérèglements du temps. En quatre parties et soixante séquences qui rejouent le tour du cadran, le dispositif du livre rejoint son sujet pour nous conduire du temps des histoires au temps des horloges, du temps subjectif à l arrêt de tout temps. Réflexion théorique et esthétique, cet essai emprunte aussi aux principes de l anthologie, de l archive, de la collection, à ces figures de la multiplicité et de la totalisation qui traversent la modernité littéraire. La Montre cassée est le premier ouvrage publié par la collection chaoïd des éditions Verdier. 28 Modérateur Olivier Carrérot

Littérature rencontre Jean-Marie Gleize Néons, actes et légendes / Editions du Seuil, coll. Fiction & Cie > 24 MARS 18:00 > Librairie Ombres Blanches Christophe Fiat autour de sa performance On a retrouvé les traces de l inspecteur Lee Jean-Marie Gleize, écrivain, dirige le Centre d études poétiques de l École Normale Supérieure de Lyon où il est professeur de littérature moderne et contemporaine. Il dirige également la revue Nioques qu il a créée aux éditions Al Dante. Grand spécialiste de Francis Ponge, il ne distingue pas la théorie poétique de son exercice et son œuvre est aussi riche d essais que de recueils et de proses. Il est reconnu comme théoricien et poète de la littéralité, qu il définit ainsi : L'être littéral de la littérature signifie simplement : la littérature est un fait de langue, a pour lieu la langue, est le résultat d'un certain nombre d'opérations sur la langue. La littéralité a encore affaire à ceci (je ne peux que renvoyer à quelques propositions banales) : la poésie dit ce qu'elle dit en le disant (ne dit rien d'autre, le dit littéralement : non paraphrasable, voire, c'est encore pire, non interprétable), et à ceci : la poésie dit ce qu'elle dit en se disant (fait ce qu'elle dit et dit ce qu'elle fait). Réflexivité et littéralité ont quelque chose à voir. Néon, actes et légendes paru en février 2004 est après Léman, Le Principe de nudité intégrale et Les Chiens noirs de la prose la quatrième sortie de Jean-Marie Gleize dans une prose réinventée comme arte povera ou comme dit l auteur altitude zéro. Christophe Fiat (1966) est écrivain et performer. La performance est pour lui l extension de la littérature au son, via les codes de la musique rock. La littérature audio sur laquelle il a écrit plusieurs textes théoriques est à ses yeux un réinvestissement contemporain de la littérature épique. Il s attache à penser un futur possible pour la littérature qui ne serait plus seulement une invention livresque buttant contre les bornes du langage mais [ ] aussi une invention sonore et écrite pour qui les bornes, toutes bornes liées au langage ne seraient plus des limites mais des seuils à dépasser (Pour une littérature audio, chaoïd n 7). Ses derniers livres publiés sont New York 2001 (Al Dante, 2001), Ritournelle, une anti-théorie (Léo Scheer, 2002), Bienvenus à Sexpol (Léo Scheer, 2003). Christophe Fiat dirige par ailleurs avec le graphiste Vincent Menu, la revue de littérature M.I. Mission Impossible et collabore avec l artiste Thomas Hirschhorn. Dans le cadre de la manifestation Etant donné : l hors, Christophe Fiat propose une performance intitulée On a retrouvé les traces de l inspecteur Lee. 29 Rencontre animée par David Ruffel et Lionel Ruffel

Littérature Le hors colloque 25 <> 26 MARS JEU 14:00-18:00 VEN 9:30-17:00 > Université Toulouse le Mirail Salle des actes de la Maison de la recherche 30 Les frontières esthétiques de l art, celles qui distinguent les pratiques et les disciplines, ne sont plus simples à appréhender ou du moins à construire. On pourrait même constater que les champs du savoir, de l imagerie et de la création se superposent ponctuellement, ou plus durablement. Que se passe-t-il dans ces effets de parataxe? Et dans ces conditions, comment reconnaît-on les images de l art? Cette indétermination propre aux pratiques artistiques n est pas sans nous rappeler les effets de littérature manifestés par une œuvre plastique ou à l inverse ces effets de vision, d audition que la littérature provoque si souvent. Bref, ces effets de sortie de soi. Ces croisements, ces sorties, il faudrait aussi les relier à la part de déplacement, de dérangement et d excès que supposent les œuvres. Dans ce cas, que dit-on précisément lorsqu on dit que l art se connecte avec son dehors, celui de la politique, du réel, du corps? À toutes ces questions, la notion d interdisciplinarité ou les diverses pensées du dehors n apportent que des réponses partielles. Le hors serait alors une manière de penser autrement ces problèmes en les intégrant dans une perspective plus large où les passages, les frontières, les traversées ne sont pas isolés de la question du débord en soi. Le colloque qui se déroulera les 25 et 26 mars réunira des chercheurs de différents domaines (littérature française, littérature comparée, philosophie, épistémologie, études théâtrales, études chorégraphiques) qui tous tenteront de donner une histoire et une meilleure visibilité à cette question du hors, particulièrement cruciale dans la période contemporaine. Le hors, colloque international coorganisé par l équipe de recherches LLA (Lettres, Langages et Arts) de l Université Toulouse-Le Mirail, l Institut Universitaire de France et la revue chaoïd direction Lionel Ruffel, David Ruffel et Arnaud Rykner comité scientifique David Ruffel, Lionel Ruffel, Arnaud Rykner, Tiphaine Samoyault, François Théron.

Littérature JEU 25 MARS VEN 26 MARS matinée 31 14H00 : ouverture par François-Charles Gaudard, directeur de l École Doctorale Lettres, Langues, Cultures de l UTM Présentation du colloque par Lionel Ruffel (Toulouse-le Mirail) Présidence de séance : Tiphaine Samoyault (Paris VIII) 14H30 : Noëlle Batt (Paris VIII) Pour un dialogisme des disciplines : une pensée de l exotopie 15H15 : Stéphane Lojkine (Toulouse-Le Mirail) Hors-texte, hors-champ, hors-jeu : la littérature dans la civilisation de l image 16H00 : Pause 16H15 : Christopher Lucken (Paris VIII, Université de Genève) L hors de la lettre au Moyen Age 17H00 : Jean-Marie Gleize (ENS-LSH, Lyon) Délivrés Présidence de séance : Noëlle Batt (Paris VIII) 9H30 : Charles T. Wolfe (Paris IV et Boston University) Le rêve matérialiste 10H15 : François Théron (Montpellier III) Artaud, Bataille, Dupin : trois poétiques du dehors 11H00 : Pause 11H15 : Arnaud Rykner (Toulouse-Le Mirail) Hors-scène/hors-texte : Claude Régy et la question du hors 12H00 : Pause-déjeuner VEN 26 MARS après-midi Présidence de séance : Arnaud Rykner (Toulouse-Le Mirail) 14H00 : David Ruffel (Montpellier III) et Lionel Ruffel (Toulouse- Le Mirail) L hors en soi, l hors de soi : sur quelques régimes contemporains d imagéité 14H45 : Johan Faerber (Paris III) Hors d œuvre du hors-là ou la défiguration du roman par le cinéma 15H00 : Pause 15H15 : Laurence Louppe (CEFEDEM-Aubagne) Attitudes transverses

tomber. Enfermé dans sa chambre, il découvre la notion de monde, qu il greffe à l eau, au feu. Il invoque la pluie comme le désert le fait, il en oublie les murs et sa personne. Il voit dans le ciel un taureau qui, après avoir encorné et laissé choir quelques chevaux et plusieurs hommes, élève au-dessus de lui sa masse puissante, continue à monter droit et raide, ses pattes comme les pieds d une table. L effet de l animal dans son corps vieux et dans son esprit fou avive sa vision.

D OU VIENT L IMAGE? DE LA REUNION D UN DEDANS INACCEPTE ET D UN DEHORS INACCEP- TABLE. Il obtient le droit de sortir à nouveau. Il en profite encore pour défricher les abrupts et pour jeter la pioche dans le rocher qu il croit sien. Il ne sait pas qu il est en ville. Il doit aller vers l ouest où le ciel est beaucoup plus immense, où l on peut se cacher dans les ombres ligotées au sol. Il s étonne

Arts Plastiques vidéos installations photographie impromptus 18 <> 30 MARS > Théâtre Garonne EXPOSITION (du mardi au jeudi de 15h à 20h, nocturnes les vendredi et samedi) : 34 Arts plastiques : notre exploration du hors ne pouvait manquer de nous amener dans ce vaste territoire aux marges souvent incertaines, où Etant donné propose quelques incursions. Il s agit d abord de l hors en tant que lieu d abstraction, lieu impossible au sein même de l espace d exposition avec par exemple l installation ReadOnlyMemories de Gregory Chatonsky, travaillant sur le hors-champ cinématographique. Une autre approche, que l on peut qualifier de plus littéraire : il s agit de la littérature hors le livre, confrontée à l image et réinvestie par elle : l image du monde dans le corps du texte (Gary Hill) ou comme une extension du texte (Pierre Alféri). Enfin, et parce que le spectacle dit vivant ne se borne pas aux plateaux de théâtre, de brèves performances seront proposées aux visiteurs les samedi 20 et 27 mars au cœur même de l espace d exposition : impromptus littéraires ou musicaux, pièces plastiques à l existence unique et éphémère. Grégory Chatonsky : ReadOnlyMemories / La révolution à New York a eu lieu Laurie Long : Becoming Nancy Drew / Dating Surveillance Project Gary Hill : Incidence of Catastrophe / Happenstance (part one of many parts) / Site Recite (a prologue) Lionel Ruffel & François-Xavier Tourot : Fiction Acts Eve Couturier & Jean-Jacques Palix : La Conférence sur rien Pierre Alféri : Cinépoèmes / Films parlants Bruno Capelle : Essai de musique fragile IMPROMPTUS Luc Lévêque, Clara Girard et Philippe Delda, samedi 20 entre 17h et 20h30 Sébastien Lespinasse et Fanny de Chaillé, samedi 27 entre 16h30 et 19h30

Arts Plastiques ReadOnlyMemories Gregory Chatonsky installation / vidéo 18 <> 30 MARS DIM MAR MER JEU 15:00-20H00 VEN SAM 15:00-00H00 > Théâtre Garonne La révolution à New York a eu lieu Gregory Chatonsky 35 Ces images que vous allez voir n'existent pas, et pourtant nous les avons tous vues : des espaces cinématographiques tirés de films tels que Blue Velvet, Fenêtre sur cour, Crash, recomposés numériquement en 3D et implantés dans un logiciel de jeu vidéo. Des espaces avec leurs en dehors et hors-champs, leurs trous noirs et leurs lacunes. Des espaces inhabités où restent seulement quelques présences fantômatiques. Des espaces interactifs mais sans action possible si ce n'est l'espace luimême. Gregory Chatonsky est artiste numérique depuis 1991, fondateur en 1994 d'incident.net, plateforme de Netart. Il travaille sur la fiction interactive, le langage et l'espace. Prix Mobius en 1999 pour son CD-Rom Mémoires de la déportation (Fondation pour la mémoire de la déportation), il est cette année artiste-professeur invité au Fresnoy, Studio National d'art Contemporain. La Révolution à New York a eu lieu est inspiré d un roman d Alain Robbe-Grillet (Projet pour une révolution à New York, 1970) et des événements qui ont suivi le 11 septembre 2001. Une histoire est racontée, où les mots sont entrelacés à des images de Ground Zero, d autres à des sons glanés sur le web, d autres encore traduits en images par l intermédiaire du moteur de recherche d images de Google. Construite en temps réel par les informations issues d internet, la narration est imprévisible et donne lieu à un film unique, dont la mémoire et le flux du cyberespace sont la matière. C est un lieu commun que de penser nos sociétés hyperindustrialisées comme étant exclusivement visuelles, car avec Internet le texte domine l image. (...) La question n est plus aujourd hui de produire de nouvelles images mais de trouver l image déjà existante dans le stock disponible. (Grégory Chatonsky)

Arts Plastiques photo vidéo Becoming Nancy Drew Laurie Long / Etats-Unis 18 <> 30 MARS DIM MAR MER JEU 15:00-20H00 VEN SAM 15:00-00H00 Dating Surveillance Project Laurie Long / Etats-Unis > Théâtre Garonne 36 Dans l enfance américaine de la photographe Laurie Long (Californie 1960), une héroïne de la Bibliothèque verte, une sorte d Alice très différente de celle de Lewis Caroll : Nancy Drew. Nancy est une jeune fille apparemment sage qui conduit des voitures, pilote des avions, échappe à ses ravisseurs et déjoue des intrigues. Laurie l admire pour sa courage, sa féminité, et son indépendance. En 1995, Laurie n est plus une enfant, mais elle n en a pas pour autant oublié son héroïne de papier : elle entreprend de devenir Nancy, de lui prêter ses propres traits, sélectionnant parmi les pages les illustrations qui l ont marquée en vue d une reconstitution aux accents hitchcockiens. Dans des costumes d époques évoquant Tippi Hedren, Kim Novak, Laurie devenue Nancy rejoue les scènes que la plume du dessinateur a figées, leur donnant un aspect cinématographique. To make a date : fixer un rendez-vous (surtout amoureux). Vêtue d un manteau de cuir noir dont la boutonnière est pourvue d une mini-caméra, Laurie Long filme toutes ses rencontres, fixe des rendez-vous dans divers lieux choisis pour leur ambiance cinématographique (bars, restaurants, ou encore la Grand Central Station de New York). De ces heures de films, quelques images sont extraites, fulgurantes ou amusantes, comme échappées de la banalité d une vie qui se décline en temps réel. Entre film noir et journal intime, Dating Surveillance Project est un genre de canular secret sur les traditions et les rituels amoureux tumultueux. En collaboration avec la galerie du Château d eau / Toulouse

Arts plastiques vidéos 18 <> 30 MARS Incidence of Catastrophe Happenstance (part one of many parts) Site Recite (a prologue) Gary Hill / Etats-Unis DIM MAR MER JEU 15:00-20H00 VEN SAM 15:00-00H00 Durant la durée de Etant donné : l hors, trois vidéos de Gary Hill seront projetées à Toulouse : > Théâtre Garonne 37 Gary Hill, qui travaille et vit à Seattle, est internationalement connu pour ses vidéos et ses installations. Performeur, il a collaboré avec les poètes George Quasha et Charles Stein dans des performances qui exploraient les frontières du langage et de l image, ou avec la chorégraphe Meg Stuart dans son spectacle Highway 101. Vidéaste, il ouvre son travail à des techniques hétérogènes (sculpture, peinture, traitements sonores) et intègre souvent une dimension littéraire à travers l utilisation de ses propres textes, ou de ceux de philosophes et de poètes tels que Maurice Blanchot, Martin Heidegger, Ludwig Wittgenstein. En quête de perceptions nouvelles, de territoires intimes inexplorés, Gary Hill affirme dans Site Recite (a prologue) : Je dois devenir un guerrier de la conscience de soi et faire bouger mon corps pour faire bouger mon esprit pour faire bouger les mots pour faire bouger ma bouche pour rendre l impulsion du moment. Incidence of Catastrophe (1987-88, 43 51), qui par sa nature narrative fait exception dans le travail de Gary Hill, repose sur une lecture de Thomas l'obscur, de Maurice Blanchot. Happenstance (part one of many parts) (1982-83, 6 30) Mixés et superposés, la voix de Gary Hill et un texte défilant à l écran sur des images en noir et blanc : à sa façon, Happenstance est une sorte de haïku visuel. Site Recite (a prologue) (1989, 4 00) s ouvre sur une voix grave et méditative qui paraît faire surgir ses propres images, tandis que la caméra filme une nature morte composée de matériaux organiques disposés sur une table de verre, dans un espace obscur et inidentifiable. Une vidéo conçue comme un espace interactif, dans lequel on peut pénétrer et circuler selon ses propres désirs. Courtesy in SITU Fabienne Leclerc, Paris

Arts Plastiques vidéo Fiction Acts Lionel Ruffel - François-Xavier Tourot 18 <> 30 MARS DIM MAR MER JEU 15:00-20H00 VEN SAM 15:00-00H00 > Théâtre Garonne 38 C est une conversation forcée, inégalitaire, fondée sur un double principe d adresse et de manipulation : te parlant, je fais de toi mon personnage. Une voix s adresse alors à un regard et l oriente sans qu il lui soit possible de refuser ce qu elle décide. Une fois le protocole accepté, Fiction Acts peut apparaître pour ce que le texte est principalement : une fiction amoureuse. Te parlant je construis le décor de tes fantasmes, une île, un archipel, une ville, tous frappés du sceau de l utopie. L écran est divisé en quatre : sur chaque pan, les images apparaissant/disparaissant au rythme du texte omniprésent à l écran, mis en scène et dit par un comédien. Un texte écrit en fragments et en séquences de fragments, multipliant les conditions d un acte de fiction (un décor, un cadre, un geste se formant, puis disparaissant). Variation sur l origine conversationnelle de la fiction, Fiction Acts associe au texte de Lionel Ruffel (membre fondateur et co-directeur de chaoïd, enseignant la littérature française à l Université Toulouse-le Mirail) des images de François-Xavier Tourot (graphiste et plasticien, webdesigner du site chaoïd). texte Lionel Ruffel réalisation François-Xavier Tourot son Patrick Level voix Frank Garic avec Claire Connan

Arts Plastiques La Conférence sur rien lecture vidéo 18 <> 30 MARS John Cage / Eve Couturier Jean-Jacques Palix durée : 52 DIM MAR MER JEU 15:00-20H00 VEN SAM 15:00-00H00 PROJECTION TOUTES LES HEURES > Théâtre Garonne 39 Le texte de Lecture about Nothing, conférence donnée par John Cage en 1950 à New York, reste un événement incontournable de l'art du XX e siècle. "Composée" comme une partition musicale, cette conférence est structurée en cinq grandes parties, contenant respectivement 7, 6, 14, 14 et 7 unités. Chaque unité est subdivisée en douze lignes comptant chacune 4 mesures. D'après les indications de John Cage, le texte doit être lu de manière rythmique, mais sans artifice, avec le rubato utilisé dans la conversation courante. Retraduit et lu par Eve Couturier, le texte est ici accompagné d un film réalisé par Jean-Jacques Palix, où des images minimales nous laissent découvrir des jeux d'ombre et de lumière autour de la couleur blanche, des ciels animés de nuages, des arbres dans le vent comme autant de silences visuels. La bande sonore accompagnant la voix de la lectrice n'est constituée que d'une rumeur de ville, sans aucun son réellement identifiable. Ce bruit de fond cher à la pensée de John Cage est retravaillé au mixage et occupe l'espace sonore de façon permanente pendant tout le film, y compris pendant les silences de la lecture. un film de Jean-Jacques Palix et Eve Couturier à partir de la conférence Lecture on nothing de John Cage traduction et lecture par Eve Couturier images de Jean-Jacques Palix et Marc Petitjean son de Jean-Jacques Palix et Eve Couturier avec les ciels de Paris, San Diego, Nantes, Marville et L'Isle sur la Sorgue remerciements à Dean Inkster et Christophe Wavelet

Arts Plastiques poésie vidéo Cinépoèmes / Films parlants Pierre Alféri 18 <> 30 MARS DIM MAR MER JEU 15:00-20H00 VEN SAM 15:00-00H00 > Théâtre Garonne 40 Ce qu'on retrouve dans les Cinépoèmes et les Films parlants, ce sont des mots en mouvements pour les premiers et pour les seconds l'image cinéma et son extrapolation par l'écriture ou la lecture. Les Cinépoèmes, textes poétiques conçus pour la vidéo, proposent des modes d'apparition et de lecture à l écran basés sur le rythme, en lien étroit avec des musiques composées spécifiquement. Avec le musicien Rodolphe Burger, Pierre Alféri réalise depuis plusieurs années des lectures publiques qui mêlent aux textes des projections de séquences filmées remontées. Ces agencements constituent la matière des Films parlants, où le texte, poétique ou narratif, intervient en soustitrage ou en voix-off. Pierre Alferi, écrivain, auteur d une dizaine de romans édités chez P.O.L., a fondé, avec Olivier Cadiot, la Revue de Littérature Générale, et a collaboré à diverses reprises avec le plasticien Jacques Julien. Au confluent de différentes pratiques, ses films sont l'extension d'un travail d écrivain, construisant autour de son écriture un univers constitué de rémanences d'images, de bruissements, de temporalités suspendues. Etant donné : l hors propose une rétrospective des Cinépoèmes et des Films parlants édités par les Laboratoires d Aubervilliers Cinépoèmes Elvin Jones Atman Lapins du soir Nuitée Ne l'oublie pas Tante Elisabeth Films parlants La berceuse de Broadway La Protection des animaux Coincés Élenfant production Dernière Bande, avec l'aide du DICREAM (CNC-DAP), Ministère de la Culture édition Les Laboratoires d'aubervilliers conception graphique Delphine et Laurent pour wa 75 authoring Michaël Arnaud suivi éditorial François Piron, Guillaume Désanges avec l'aide de Pauline Gauthron copyright Pierre Alféri / Les Laboratoires d Aubervilliers musiques de Rodolphes Burger, 2002, Dernière Bande Production