L alimentation et les adolescents québécois : constats et pistes de recherche Marie Marquis PhD, Département de nutrition, Université de Montréal
Plan de présentation Lecture et compréhension personnelle de l adolescenc Constats sélectionnés issus d une enquête et d une recherche subventionnée au Québec Quelques pistes de recherches Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 2
L adolescence : ce que j ai lu Un champ vaste et flou habituellement marqué d expressions sombres ou inquiétantes Ruptures Reconfigurations Transformation identitaire Phases de pré de post de précocité ou pire : phase interminable Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 3
L adolescence : ce que j en comprends - Un état enviable d être ni petit, ni adulte mais d être jeune - Un état où ce jeune est nullement pressé d être adulte - Une phase de recherche d autonomie soit de construction de son monde tout en maintenant une certaine dépendance - Une phase ou le jeune autonome se permet de valider les choix d autrui dont ceux de sa famille et devient progressivemen un jeune mangeur libre Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 4
Quelques constats sélectionnés 2 SOURCES L Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011. Le visage des jeunes d aujourd hui : leur santé physique et leurs habitudes de vie, Tome 1 (2012) rapport : www.eqsjs.stat.gouv.qc.ca Projet de recherche portant sur Les dimensions socioculturelles des pratiques alimentaires et d'activité physique des jeunes : une enquête qualitative auprès d'adolescents québécois de 12 à 14 ans Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 5
Manifestation d autonomie ou d indépendance financière 43% des élèves occupaient un emploi 52 % : moins de 6 heures/semaine 14 % : 16 heures ou plus par semaine. Environ 36 % des garçons, comparativement à 27 % des filles ont déclaré avoir consommé de la malbouffe dans un restaurant ou un casse-croûte 3 fois ou plus durant la semaine d école précédente. Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 6
Les fruits et les légumes Seulement un tiers des élèves consomment en moyenne le nombre minimum de portions de fruits et légumes suggéré par le Guide alimentaire canadien Plusieurs jeunes sont plus enclins à étancher leur soif avec des boissons qui goûtent les fruits, indépendamment de leur qualité nutritionnelle. Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 7
Le cas du petit déjeuner La majorité des élèves (60 %) ont mangé ou bu un aliment ou une boisson tous les matins avant de commencer les cours (57 % des filles vs 63 % des garçons). L habitude de ne pas déjeuner est plus répandue chez les élèves dont aucun parent n occupe un emploi (16 %) ou chez les élèves qui évaluent leur performance scolaire sous la moyenne (17 %). Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 8
La valse des liquides Les boissons sucrées (gazeuses, à saveur de fruits, énergisantes ou pour sportifs) sont consommées au moins une fois par jour par le quart des jeunes Les élèves buvant une boisson sucrée à saveur de fruits au moins 1 fois par jour sont moins nombreux à boire au moins 4 verres d eau Les jeunes qui prennent des boissons sucrées au moins 1 fois par jour sont également de grands consommateurs de jus de fruits pur à 100 %. Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 9
Le cas du lait comme boisson Le lait, fait défaut dans l alimentation de plusieurs jeunes. 41 % des filles et 52 % des garçons consomment habituellement les 2 portions recommandées. Les jeunes qui boivent au moins 2 portions de lait par jour sont aussi plus nombreux à boire 4 verres d eau Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 10
Belle surprise. Les habitudes alimentaires des élèves du secondaire semblent corrélées à l évaluation qu ils font de leur performance scolaire. et La qualité de l alimentation des jeunes du secondaire est associée à la situation familiale des jeunes à la scolarité ou à la situation d emploi des parents à l indice de défavorisation matérielle et sociale de l environnement à la perception de leur situation financière. Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 11
Le poids Près de 7 jeunes sur 10 ont un poids normal (71% filles vs 67% garçons) 21 % ont un surplus de poids (25% garçons vs 17% filles) 14% embonpoint 7% obèses 10 % ont un poids insuffisant (12% filles vs 8% garçons) Parmi les jeunes qui tentaient de perdre du poids ou de le contrôler, environ les deux tiers ont eu recours «souvent» ou «quelques fois» à au moins une méthode présentant un potentiel de dangerosité pour la santé. Le recours est plus répandu chez les garçons (71 % c. 63 %). Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 12
Le risque ou pourquoi ne pas envoyer vos ados au Québec Environ un quart des élèves ont consommé de la drogue dans la dernière année. La consommation de drogues croît de façon significative à chaque niveau scolaire, passant de 5 % en 1re secondaire à 44 % en 5e secondaire. Environ 15 % des élèves ont consommé de l alcool au moins une fois par semaine au cours de la dernière année, fréquence considérée élevée. Ce comportement est nettement plus fréquent chez les élèves de la 5e secondaire (29 %) que chez ceux de la 1re secondaire (3,3 %). Avoir connu au moins un épisode de consommation excessive d alcool dans la dernière année (5 consommations ou plus dans une même occasion) est le fait de 41 % des élèves du secondaire Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 13
Et le repas du côté des. 12-14 Famille Bonne nouvelle: La principale référence en matière d alimentation Diverses formes de contrôle parental Autorité parentale et autonomisation des jeunes Pairs Évitement de la cafétéria lorsque le réseau social est faible ou lorsque le jeune a un excès de poids Mise en place de stratégies pour éviter d être vu en train de manger seul Cafétéria = lieu de stigmatisation Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 14
«Quand ma mère est pas là pour me dire quoi manger, disons que j mange moins bien, parce que j aime que ma mère me fasse des repas. [ ] C est mieux quand mes parents sont là, parce que j ai plus de barrières pour manger des trucs.» Benjamin, 13 ans «Je mange plus équilibré. Quand j étais jeune, je ne savais pas ce que c'était manger bien, mais maintenant, je ne mange pas plein de nouilles avec un peu de sauce, j essaie d équilibrer le plus possible, avec l aide de ma mère.» Zoé, 14 ans Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 15
«Le midi je mange pas mal avec une grosse gang de filles que je connais de l école primaire. Je m entends bien avec elles, mais parfois, je ne sais pas pourquoi, je me sens rejetée, parce que personne ne me parle. Quand ils parlent de quelque chose et que je leur demande de quoi ils parlent, ils me disent tout le temps, «ah laisse faire!» Chloé, 13 ans Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 16
«Il y en a qui ne savent pas trop où aller et qui sont comme rejetés. Ils vont s asseoir à côté d une personne qui est comme : "non, va-t-en". Nous on est plus : "ha, d accord". [ ] De temps en temps il y en a qui nous suivent parce qu ils ne savent pas quoi faire de leur midi. Nous on n est pas méchants avec eux, comparés aux autres.» Émile, 13 ans Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 17
Clins d œil sur de nouvelles pistes de recherche Une cacophonie alimentaire qui rejoint des jeunes Des actions militantes «alimentaires» se multiplient chez les ados Valeurs sociétales dominantes : Entraide, solidarité internationale, justice sociale, critique de l industrialisation, de la surconsommation Quand le risque = routine : autonomie ou dépendance à l horizon Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 18
Clins d œil sur de nouvelles pistes de recherche Adolescence et créativité : un mix à exploiter en recherche et en programme d intervention Besoins de comprendre les comportements par micro segmentation Recherche de marqueurs: Petit déjeuner? Collation? Liquides consommés? Autonomisation et apports alimentaires Le hors domicile incluant le scolaire La chambre (lieu sacré et privé) Recherche observationnelle Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 19
Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2013 20