Insomnies et troubles de l installation du rythme jour/nuit du jeune enfant



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Journal de pédiatrie et de puériculture (2012) 25, 106 113 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com ARTICLE EMC Insomnies et troubles de l installation du rythme jour/nuit du jeune enfant M.-J. Challamel a,, P. Franco b a Les Fronts de Saône, 25 F, rue André Lassagne, 69300 Caluire et Cuire b Hôpital femme-mère-enfant, Explorations fonctionnelles pédiatriques : EEG, EMG, sommeil, Aile A1, 59, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex, France MOTS CLÉS Sommeil ; Insomnie ; Causes comportementales ; Causes médicales Résumé Difficultés d endormissements et éveils nocturnes multiples sont très fréquents chez le jeune enfant, puisque 25 % à 50 % des enfants de moins de 5 ans, 16 % à 27 % des enfants d âge scolaire ont, ou ont eu, des difficultés de sommeil pendant plus de 3 mois. Les causes peuvent être environnementales, psychologiques ou médicales. De 70 % à 80 % des insomnies de l enfant ont une origine comportementale (conditionnement à l endormissement, syndrome de prise alimentaire nocturne, mauvaise hygiène de sommeil). Écouter la plainte des parents, proposer des règles d hygiène du sommeil très simples et adaptées au contexte socioculturel de l enfant permet une résolution très rapide des troubles dans la grande majorité des cas. Les difficultés de sommeil résistant à la prise en charge comportementale, l existence de signes de privation de sommeil doit faire suspecter une cause médicale. 2012 Publié par Elsevier Masson SAS. Introduction Protéger le sommeil des jeunes enfants, prendre en charge précocement les difficultés de sommeil même les plus bénignes est important. Les enfants mauvais dormeurs dorment en moyenne 1 heure de moins que les bons dormeurs [1]. Cette réduction du temps de sommeil a des répercussions significatives sur le comportement de l enfant, sur ses capacités cognitives, son métabolisme : il existe une relation entre diminution du temps de sommeil et risque de surpoids ou d obésité quelques années plus tard, cette relation est particulièrement significative chez l enfant de moins de 10 ans [1 3]. Grâce au partenariat mis en place en 2010 entre le Journal de pédiatrie et de puériculture et l EMC, les articles de cette rubrique sont issus des traités EMC. Celui-ci porte la mention suivante : M.-J. Challamel, P. Franco. Insomnies et troubles de l installation du rythme jour/nuit du jeune enfant. EMC (Elsevier Masson SAS), AKOS (Traité de Médecine), 8-0830, 2011. Nous remercions les auteurs qui ont accepté que leur texte, publié initialement dans les traités EMC, puisse être repris ici. Auteur correspondant. 0987-7983/$ see front matter 2012 Publié par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.jpp.2011.12.011

Insomnies et troubles de l installation du rythme jour/nuit du jeune enfant 107 Les difficultés de sommeil de l enfant retentissent sur la qualité de vie des parents, elles ont un coût socioéconomique : les parents d enfants mauvais dormeurs sont plus fréquemment déprimés, plus somnolents, ont plus d accidents et sont plus souvent absents de leur travail que les parents d enfants bons dormeurs. Définitions [4,5] Insomnies et troubles du rythme circadien sont presque indissociables chez l enfant. L insomnie de l enfant correspond à des anomalies répétées de l installation, de la durée, de la continuité et/ou de la qualité du sommeil, malgré un coucher et une opportunité pour dormir appropriés pour l âge de l enfant. Ces difficultés de sommeil entraînant une altération du fonctionnement diurne de l enfant et/ou de sa famille. La principale caractéristique du trouble circadien chez l enfant est la non-concordance entre le sommeil de l enfant et le rythme de sommeil exigé par les parents, la crèche et/ou l école. Ces troubles vont se traduire par des difficultés d endormissement (plus de 30 minutes), des éveils nocturnes ou un réveil précoce [4]. Prévalence La prévalence de l insomnie chez l enfant est élevée. Elle est retrouvée chez 25 % à 50 % des enfants de moins de 5 ans, chez 16 % à 27 % des enfants d âge scolaire. Principales causes environnementales de difficultés d endormissement et de réveil Chez l enfant de moins de 5 ans [1,2,4 6] Dans cette tranche d âge, 70 % à 80 % des troubles du sommeil ont une origine environnementale. Quatre circonstances, souvent associées entre elles, entraînent des difficultés d endormissement et/ou des éveils nocturnes. Conditionnement anormal à l endormissement C est le trouble le plus fréquent chez l enfant de moins de 3 ans : le nouveau-né ou le nourrisson n a jamais été posé dans son lit encore réveillé ; le jeune enfant ne s est jamais endormi seul ou ne sait plus s endormir seul. L enfant ne s endort pas dans sa chambre, il est incapable de s endormir sans biberon ou sans être allaité, sans être bercé, sans être promené en voiture ou couché contre ses parents, sans leur présence jusqu à l endormissement. Le sommeil avant minuit est généralement très stable mais des éveils multiples surviennent à partir de minuit. Le problème n est pas celui des éveils, qui sont normaux puisque l on se réveille normalement à chaque changement de cycle, mais réside dans l incapacité de l enfant à se rendormir seul, sans l aide de ses parents. Ces réveils nocturnes sont généralement courts (< 10 minutes) si toutes les conditions (ou presque) du premier endormissement sont redonnées (Fig. 1). Introduction Protéger le sommeil des jeunes enfants, prendre en charge précocement les difficultés de sommeil même les plus bénignes est important. Les enfants mauvais dormeurs dorment en moyenne 1 heure de moins que les bons dormeurs [1]. Cette réduction du temps de sommeil a des répercussions significatives sur le comportement de l enfant, sur ses capacités cognitives, son métabolisme : il existe une relation entre diminution du temps de sommeil et risque de surpoids ou d obésité quelques années plus tard, cette relation est particulièrement significative chez l enfant de moins de 10 ans [1,2]. Les difficultés de sommeil de l enfant retentissent sur la qualité de vie des parents, elles ont un coût socioéconomique : les parents d enfants mauvais dormeurs sont plus fréquemment déprimés, plus somnolents, ont plus d accidents et sont plus souvent absents de leur travail que les parents d enfants bons dormeurs. Figure 1. Éveils nocturnes. Les éveils de première partie de nuit correspondent à des éveils incomplets en sommeil lent profond : ils correspondent à des terreurs nocturnes ou des éveils confusionnels qui font partie des parasomnies, l enfant n en est pas conscient. Les éveils de seconde partie de nuit sont conscients, ils surviennent à chaque cycle de sommeil. Si l enfant ne sait pas se rendormir seul, il va signaler ses éveils par des pleurs ou des appels.

108 M.-J. Challamel, P. Franco Définitions [4,5] Insomnies et troubles du rythme circadien sont presque indissociables chez l enfant. L insomnie de l enfant correspond à des anomalies répétées de l installation, de la durée, de la continuité et/ou de la qualité du sommeil, malgré un coucher et une opportunité pour dormir appropriés pour l âge de l enfant. Ces difficultés de sommeil entraînant une altération du fonctionnement diurne de l enfant et/ou de sa famille. La principale caractéristique du trouble circadien chez l enfant est la non-concordance entre le sommeil de l enfant et le rythme de sommeil exigé par les parents, la crèche et/ou l école. Ces troubles vont se traduire par des difficultés d endormissement (plus de 30 minutes), des éveils nocturnes ou un réveil précoce [4]. Prévalence La prévalence de l insomnie chez l enfant est élevée. Elle est retrouvée chez 25 % à 50 % des enfants de moins de 5 ans, chez 16 % à 27 % des enfants d âge scolaire. Principales causes environnementales de difficultés d endormissement et de réveil Chez l enfant de moins de 5 ans [1,2,4 6] Dans cette tranche d âge, 70 % à 80 % des troubles du sommeil ont une origine environnementale. Quatre circonstances, souvent associées entre elles, entraînent des difficultés d endormissement et/ou des éveils nocturnes. Conditionnement anormal à l endormissement C est le trouble le plus fréquent chez l enfant de moins de 3 ans : le nouveau-né ou le nourrisson n a jamais été posé dans son lit encore réveillé ; le jeune enfant ne s est jamais endormi seul ou ne sait plus s endormir seul. L enfant ne s endort pas dans sa chambre, il est incapable de s endormir sans biberon ou sans être allaité, sans être bercé, sans être promené en voiture ou couché contre ses parents, sans leur présence jusqu à l endormissement. Le sommeil avant minuit est généralement très stable mais des éveils multiples surviennent à partir de minuit. Le problème n est pas celui des éveils, qui sont normaux puisque l on se réveille normalement à chaque changement de cycle, mais réside dans l incapacité de l enfant à se rendormir seul, sans l aide de ses parents. Ces réveils nocturnes sont généralement courts (< 10 minutes) si toutes les conditions (ou presque) du premier endormissement sont redonnées (Fig. 1). Syndrome de prise alimentaire nocturne Ces éveils multiples se compliquent très souvent d un excès d apport de liquide pendant la nuit. On parle d excès de liquide lorsque la quantité de liquide nocturne ingérée - eau, lait ou sirop -, dépasse 200 grammes par nuit. La distension vésicale provoquée par l excès de liquide multiplie les éveils. Ce trouble s accompagne très fréquemment de difficultés alimentaires dans la journée. Difficultés de sommeil par insuffisance de limites Dès 18 mois, parfois avant, l enfant entre dans une phase d opposition normale. Certains parents peu fermes se laissent déborder par les multiples demandes de leur enfant pour éviter d être mis au lit ou pour en sortir, lors du coucher et des éveils nocturnes. Ces parents n osent pas dire non pour plusieurs raisons : par culpabilité, parce que peu présents dans la journée, ils considèrent qu ils ne passent pas suffisamment de temps avec leur enfant ; parce que les pleurs de l enfant ou ses caprices les angoissent, puisqu ils ont (ou ont eu) eux-mêmes des difficultés de séparation ; par peur de réveiller les voisins ou un autre enfant ; parce qu ils sont fatigués, déprimés et n en peuvent plus. Difficultés de sommeil par excès de stimulations Beaucoup de jeunes enfants sont sans cesse stimulés, occupés ou passent un temps devant un écran de télévision ou un écran d ordinateur très important [7]. Des jeux trop violents, trop près du coucher peuvent aussi empêcher l endormissement. Chez l enfant d âge scolaire [8 11] Difficultés d endormissement et opposition au coucher Entre 5 et 10 ans, les difficultés les plus fréquentes consistent en des difficultés d endormissement. L endormissement est retardé mais, une fois endormis, ils ne se réveillent généralement pas. Ces difficultés d endormissement relèvent de plusieurs causes : l enfant est un «couche tard». Il existe un décalage des heures d endormissement et de réveil : il a des difficultés à s endormir à l heure imposée par ses parents. Une fois endormi, il ne se réveille pas, mais le lever est difficile les jours scolaires. Les jours non scolaires, l enfant se lève beaucoup plus tard. Ces décalages des horaires d endormissement et de réveil sont favorisés par des horaires de lever et d activité trop tardifs les jours non scolaires ; les besoins en sommeil de l enfant sont surestimés par les parents : il est court dormeur, il est couché trop tôt par rapport à son heure normale d endormissement. Il va avoir des difficultés à s endormir. Une fois endormi, il dort très bien, le réveil matinal est facile et il est en pleine forme dans la journée. Il ne se réveille pas plus tard les jours non scolaires ; il s agit d un enfant anxieux qui a peur du noir, qui a peur de faire des cauchemars, ou qui, victime de petites illusions hypnagogiques, se laisser emporter par son imagination ;

Insomnies et troubles de l installation du rythme jour/nuit du jeune enfant 109 il s agit d un enfant toujours incapable de s endormir seul. Il pourra aussi se réveiller la nuit ; il s agit d une insomnie d endormissement par excès de stimulations : télévision, ordinateurs ou jeux vidéo dans la chambre, activité physique trop tardive le soir, coucher trop tardif, consommation de boissons stimulantes. Éveils nocturnes Ils sont moins fréquents que les difficultés d endormissement. Il peut s agir : d un enfant incapable de s endormir seul : il réveille une ou deux fois ses parents dans la nuit pour se rassurer ; d un enfant dont les besoins de sommeil ont été surestimés par les parents, il est plutôt court dormeur et couche tôt, il s endort facilement mais il va se réveiller à partir de 5-6 heures du matin, ou se réveiller pendant 1 à 2 heures en seconde partie de nuit. Insomnie comportementale et troubles de l installation du rythme jour/nuit La peur qu un enfant n ait pas assez dormi, les conseils souvent donnés de ne jamais réveiller un enfant qui dort font que, très souvent, les difficultés d endormissement ou les éveils nocturnes se compliquent d une mauvaise organisation du rythme jour/nuit. Ces troubles correspondent souvent à un décalage des heures de coucher et de lever favorisé par : une opposition ou des pleurs au coucher, un coucher trop tardif ; des éveils nocturnes avec sommeil «rattrapé» le matin (ces levers tardifs, même s ils ne surviennent que deux fois par semaine, peuvent entraîner un décalage des siestes et surtout du sommeil nocturne, et ce tous les jours) ; des siestes anormalement fréquentes pour l âge de l enfant, trop longues ou trop tardives dans l après-midi. Des difficultés transitoires du sommeil aux insomnies durables : importance des relations parents-enfant Les troubles transitoires du sommeil font partie du développement normal de l enfant. Certaines étapes sont plus à risque : le premier mois, la période 7-9 mois, la seconde année [2]. Difficultés de sommeil apparues dès les premières semaines de vie : une trop grande anxiété parentale, une dépression du post-partum aggravée par le manque de sommeil peuvent retentir sur le sommeil du nouveau-né et retarder l installation du rythme jour/nuit. Un peu plus tard, l incapacité à s endormir seul, la prise de biberons nocturnes et l absence de limites font que ces difficultés persistent. L enfant a bien dormi jusqu à 1 an ou même 3 ans et se met à mal dormir : certaines circonstances favorisent transitoirement un mauvais sommeil et une dépendance de l enfant pour s endormir. Il s agit : de la reprise du travail de la mère ; de l apprentissage de la marche, de la propreté ; de l entrée en halte-garderie, à l école maternelle ou d un mode de garde trop multiple (l enfant manque de repères), d un séjour chez les grand-parents ; d une pathologie transitoire de l enfant, surtout si celleci a entraîné une hospitalisation ; il peut s agir aussi de la naissance d un autre enfant, d un déménagement, d une peur (orage, incendie), de problèmes scolaires, d une séparation des parents. Si les troubles persistent, ils peuvent être le reflet de difficultés psychologiques plus importantes, d une anxiété anormale de l enfant, de difficultés de séparation d avec la mère. Parfois, l enfant est relativement serein et indépendant, mais ce sont les parents qui ont des problèmes de séparation : par anxiété, mais parfois parce que les symptômes de l enfant les renvoient à leur histoire personnelle ou conjugale. Insomnies d origine médicale Les insomnies secondaires à une cause médicale sont plus rares (moins de 30 % des enfants vus pour des troubles du sommeil en consultations spécialisées ont une insomnie d origine médicale). Sur quels symptômes les suspecter? Ces insomnies s accompagnent plus fréquemment d une diminution du temps de sommeil et d un retentissement sur le comportement diurne du nourrisson ou de l enfant (Tableau 1). Tableau 1 Sur quels symptômes évoquer une insomnie d origine médicale? - la présence d un ronflement sonore, de troubles alimentaires, de régurgitations anormales ou d infections oto-rhino-laryngologiques anormalement fréquentes ; - l existence d éveils nocturnes longs (supérieurs à 15 minutes) associés ou non à un temps de sommeil diminué sur 24 heures ; - la survenue d éveils dès la première partie de la nuit ; - l existence d un sommeil agité entre les éveils ; - la présence dans la journée d une fatigue anormale, de siestes inopinées, d une agitation pathologique ; - la présence de troubles du comportement : timidité anormale, agressivité, etc. Certaines données apportées par l examen de l enfant peuvent aussi orienter vers la recherche d une cause organique : l existence d un retard staturopondéral, d un excès de poids, la présence de très grosses amygdales, l existence d un examen neurologique ou psychomoteur anormal.

110 M.-J. Challamel, P. Franco Tableau 2 Causes médicales des insomnies. Liées à l alimentation Reflux gastro-oesophagien Allergie aux protéines du lait de vache Erreurs diététiques : allaitement maternel exclusif après 6-12 mois volumes alimentaires insuffisants ou excessifs apport insuffisant en lipides (lait demi-écrémé) consommation excessive de protéines, de sucres carences nutritionnelles martiales, protéiques, lipidiques Organiques Maladies chroniques : asthme, diabètes, etc. Syndrome d apnées obstructives, rhinite obstructive Affections dermatologiques : eczéma, prurit Médications psychostimulantes : corticoïdes, bêta2-mimétiques, théophylline, méthylphénidate Syndromes douloureux : otite chronique, coliques, etc. Troubles psychologiques et psychiatriques : anxiété, TDAH, précocité, dépression, troubles envahissants du développement Déficits : mental, moteur, neurosensoriel, épilepsie TDAH : trouble déficit de l attention/hyperactivité. Causes médicales liées à l alimentation Chez le nourrisson et le jeune enfant Une éventuelle allergie alimentaire ou une erreur diététique peuvent être en cause [3,12] (Tableau 2). Allergie aux protéines du lait de vache : elle touche 2 % à 3 % des nourrissons. Elle est retrouvée dans environ 10 % des insomnies sévères du nourrisson. L insomnie est précoce, elle se manifeste généralement avant 1 an. Le sommeil est très fragmenté, la durée du sommeil très courte (3 à 5 heures par nuit). Le temps de sieste est très diminué. Il existe une hypersudation nocturne, une hyperactivité diurne importante. Erreurs diététiques : les erreurs diététiques sont fréquentes chez le nourrisson. Il peut s agir d un allaitement maternel exclusif de très longue durée, persistant au-delà de 12 mois ; de volumes alimentaires insuffisants ou alors excessifs ; de déséquilibres de l alimentation avec apports excessifs de sucre, de protéines ou insuffisants en lipides. Causes organiques d insomnie Chez le nourrisson Il faut systématiquement éliminer un syndrome douloureux, une otite chronique ou un reflux gastro-oesophagien (Tableau 2). Chez l enfant Il peut s agir d un syndrome d apnées du sommeil, d un syndrome des jambes sans repos ou d une cause médicamenteuse : les psychostimulants et les corticoïdes par exemple peuvent entraîner des éveils nocturnes et des difficultés d endormissement. L asthme et l eczéma sont également fréquemment associés à une insomnie, de même que les diabètes insulinodépendant et insipide. Le syndrome d hyperactivité avec trouble de l attention s accompagne parfois d une insomnie. Les enfants dits «précoces» ont des difficultés d endormissement, un temps de sommeil diminué et des cauchemars plus fréquents que les enfants de la population générale. Insomnie et problèmes psychopathologiques et neurologiques Plus rarement, il s agit d authentiques problèmes psychiatriques : chez l enfant, l insomnie peut s intégrer dans le cadre d une dépression avec difficultés d endormissement, éveils nocturnes et éveil précoce. Dans l autisme, les troubles du sommeil sont précoces, le plus évocateur est la survenue d une insomnie «silencieuse» au cours de laquelle le nourrisson est dans son lit, les yeux grands ouverts, sans manifester son désarroi. Les carences affectives graves sont également à l origine d insomnies sévères et précoces. Enfin 50 % à 80 % des enfants porteurs d un handicap présentent des difficultés de sommeil dont les étiologies sont multifactorielles : troubles du rythme circadien, syndrome d apnées, reflux gastro-oesophagien, atteinte des centres du sommeil. Prise en charge des insomnies Comment éviter les problèmes de sommeil? À partir de 4 mois, si l enfant signale encore ses éveils nocturnes il faut inciter les parents à : laisser leur enfant s endormir progressivement seul dans son lit, leur conseiller de se séparer de lui avant qu il ne s endorme ; dissocier progressivement l alimentation de l endormissement ; conseiller aux mères qui allaitent de ne pas répondre immédiatement à la demande de

Insomnies et troubles de l installation du rythme jour/nuit du jeune enfant 111 Figure 2. Agenda de sommeil. Cet agenda peut très facilement être rempli pendant 10 à 15 jours par les parents ou même par les enfants d âge scolaire. Il permet de visualiser sur plusieurs jours le rythme veille/sommeil, d évaluer la durée du sommeil, son organisation jour/nuit, de repérer les horaires d endormissements le soir et d éveils le matin ainsi que leur régularité ou irrégularité, d évaluer le délai d endormissement après le coucher, la durée et l horaire des éveils nocturnes et des siestes. Chez l enfant d âge scolaire, en période de vacances, il permet d évaluer les besoins de sommeil et un éventuel décalage des horaires de sommeil et d éveil par rapport à la période scolaire. Si des manifestations anormales et/ou des éveils nocturnes surviennent au cours du sommeil, il permet de repérer leurs horaires de survenue. l enfant, d attendre un peu, par exemple le temps de la préparation d un biberon ; ne pas parler, ne pas trop éclairer et à rester le plus neutre possible lors des éveils nocturnes. À partir de 5-6 mois, si l enfant tarde à faire ses nuits, il faut : conseiller de régulariser l heure du réveil du matin en ouvrant les volets de la chambre où dort l enfant, pour lui amener la lumière du jour à une heure régulière et pas trop tardive ; recommander, si des périodes d alimentation nocturnes persistent, chez les enfants nourris au biberon, de diminuer progressivement la quantité des biberons de 20 ml en 20 ml ; et insister sur le fait qu un enfant, né à terme, en bonne santé et non hypotrophique n a plus besoin d être alimenté la nuit après 6 mois. Chez les nourrissons allaités, conseiller d espacer et de diminuer la durée des tétées. Difficultés de sommeil déjà installées Si des éveils ou des difficultés d endormissement apparaissent ou persistent après 6 mois, il est important de prendre en charge les difficultés de sommeil de l enfant le plus précocement possible. Cette intervention rapide, efficace dans plus de 80 % des cas, va diminuer le stress familial, améliorer les relations parents/enfant. Le médecin doit éviter néanmoins de résoudre les problèmes au cours d une consultation normale, mais donner un rendez-vous pour une consultation dédiée plus longue, si possible avec les deux parents présents. Cette consultation permet : d avoir le temps d écouter les parents, d entendre leur plainte, d écouter l histoire personnelle des parents et de l enfant, de prendre le temps de parler à l enfant ; d éliminer une cause médicale ; d évaluer les horaires de sommeil diurnes et nocturnes, la durée du sommeil. Cette évaluation est très facilitée si un agenda de sommeil a été rempli pendant une dizaine de jours (Fig. 2) ; de rechercher la possibilité d une privation de sommeil évaluée sur le comportement de l enfant pendant la journée (Tableau 1) ; d évaluer les conditions de couchage de l enfant : température de la chambre, possibilité de nuisances sonores, éclairage, confort du lit. Prise en charge comportementale [2,4,5,13] Cette approche doit toujours tenir compte du contexte socioculturel de la famille [11]. Le médecin incite les parents à observer des règles d hygiène de sommeil très simples qui permettent souvent une résolution très rapide des troubles. Il s agit de : régulariser l heure du réveil matinal : si les heures du réveil matinal sont tardives, il convient de réveiller l enfant à une heure régulière et pas trop tardive, y compris le week-end. Chez l enfant d âge scolaire, cet horaire ne devrait pas dépasser 9 heures ; réorganiser le sommeil et les siestes sur 24 heures : si des difficultés de sommeil existent, la durée et l horaire des siestes doivent être appropriés à l âge de l enfant. En effet, des siestes trop fréquentes pour l âge de

112 M.-J. Challamel, P. Franco l enfant, une sieste supprimée trop précocement, une sieste d après-midi se prolongeant après 16 heures ou une sieste du matin trop précoce (avant 9 heures), une sieste d après-midi trop longue (de plus de 2 h 30), peuvent entraîner un retard du coucher et des éveils nocturnes ; instituer un rituel du coucher qu il est préférable de faire dans la chambre de l enfant, mais insister aussi pour que les parents quittent l enfant avant qu il ne soit endormi ; supprimer les conditionnements : en fonction du degré d anxiété de l enfant et de ses parents, il peut demander aux parents de laisser pleurer progressivement l enfant, au moment des siestes et du coucher du soir ; supprimer les alimentations nocturnes : le biberon du soir ne doit plus être associé à l endormissement. Il doit être pris en dehors de la chambre, en dehors du lit. La quantité de lait des biberons nocturnes est diminuée progressivement sur 10 à 15 jours, de 10 à 20 ml chaque jour. Chez les enfants présentant une opposition au coucher ou qui s endorment difficilement, le thérapeute doit : essayer de comprendre ce qu il se passe : a-t-il peur du noir? S il présente des illusions hypnagogiques, il faut lui expliquer que c est normal, que cela arrive aussi aux adultes ; reculer un peu l heure du coucher en couchant l enfant, dans un premier temps, à l heure où il est le plus souvent endormi, ce qui favorise l endormissement. Il faut ensuite revenir très progressivement de 5 minutes en 10 minutes à une heure de coucher qui correspond plus à son âge et à ses besoins en sommeil ; demander aux parents d instituer des limites : il est important que les parents soient fermes et ne se laissent pas déborder par de trop nombreuses demandes au moment du coucher. En revanche, si l enfant a peur du noir, il faut leur conseiller de laisser la porte de sa chambre ouverte sur un couloir faiblement éclairé ou de mettre une petite veilleuse dans sa chambre ; inciter les parents à diminuer tous les excès de stimulation : écran dans la chambre, boissons stimulantes, jeux trop violents le soir, etc. Prise en charge médicamenteuse Près de 70 % des troubles du sommeil de l enfant sont liés à de mauvaises habitudes. En dehors de quelques cas particuliers : enfants présentant une pathologie cérébrale, une insomnie organique ou une insomnie d origine psychiatrique, le recours aux traitements médicamenteux doit être exceptionnel. Modalités de prescription Chez l enfant sain, la prise d un «somnifère» ne doit jamais être banalisée, en particulier pour des raisons de tolérance : possibilité d effet paradoxal ou d effets indésirables. Ils ne doivent jamais être prescrits en première intention. Cette prescription doit toujours être accompagnée par une prise en charge comportementale et/ou psychologique. Les somnifères peuvent cependant constituer une solution transitoire lorsque les parents sont épuisés. Ils peuvent parfois faciliter l approche comportementale. Ils ont un effet transitoire, le traitement doit donc être de courte durée, et doit être diminué très progressivement pour éviter les problèmes de sevrage. Il ne devrait jamais être prescrit de somnifères avant l âge de 1 an. Choix d une spécialité Aucune thérapeutique médicamenteuse n est aujourd hui validée chez l enfant. Les antihistaminiques H 1 de première génération (hydroxyzine [Atarax ] ; piméthixène [Calmixène sirop ]) sont très souvent choisis par les médecins pour leur effet sédatif associé à une tolérance acceptable. La mélatonine est actuellement la médication la plus appropriée pour synchroniser le sommeil des enfants porteurs d une pathologie cérébrale. L homéopathie est une prescription réservée aux médecins homéopathes et qui peut parfois être une solution thérapeutique adaptée et sans danger, mais la durée du traitement doit être limitée : dans la plupart des cas, elle ne devrait pas dépasser 15 jours si elle est inefficace. Mais là encore cette thérapeutique n a pas été validée et il est important de ne pas banaliser la prise d un «sirop pour dormir». Conclusion Les troubles du sommeil ont leur ancrage dans le développement neurophysiologique et psychoaffectif de l enfant. Savoir écouter, prendre le temps de répondre aux questions des parents, ou de l enfant, déculpabiliser, mettre des mots sur la souffrance des uns et des autres, proposer des règles d hygiène du sommeil très simples, permet une résolution très rapide de la grande majorité des troubles. Les insomnies résistant à la prise en charge comportementale, l existence d une privation de sommeil doivent faire suspecter une cause médicale. Ces causes organiques de mauvais sommeil doivent systématiquement être recherchées chez les enfants porteurs d un handicap. Quelle que soit la cause du trouble du sommeil, la possibilité d une «douleur psychique» doit toujours être recherchée et au moindre doute, l enfant et/ou ses parents confiés à un psychothérapeute. POINTS ESSENTIELS De 70 % à 80 % des insomnies de l enfant ont une origine comportementale (conditionnement à l endormissement, syndrome de prise alimentaire nocturne, mauvaise hygiène de sommeil). Les difficultés de sommeil résistant à la prise en charge comportementale, l existence de signes de privation de sommeil doivent faire suspecter une cause médicale. Écouter la plainte des parents, proposer des règles d hygiène du sommeil très simples permet une résolution rapide des troubles dans la grande majorité des cas.

Insomnies et troubles de l installation du rythme jour/nuit du jeune enfant 113 Chez l enfant sain, la prise d un «somnifère» ne doit jamais être banalisée. Ils ne doivent jamais être prescrits en première intention. Cette prescription doit toujours s accompagner d une prise en charge comportementale et/ou psychologique. La possibilité d une «douleur psychique» doit toujours être recherchée et au moindre doute l enfant et/ou ses parents confiés à un psychothérapeute. Références [1] Touchette E, Petit D, Tremblay RE, Montplaisir JY. Risk factors and consequences of early childhood dyssomnias. Sleep Med Rev 2009;13:355 61. [2] Challamel M.J., Franco P., Hardy M. Le sommeil de l enfant. Collection Pédiatrie au quotidien Paris : Masson (2009).(192p). [3] Challamel M.J., Franco P. Nutrition, éveil et sommeil : physiopathologie et influences environnementales chez le nourrisson et l enfant Méd Sommeil 2008; 5: 12-19. [4] Mindell JA, Kuhn B, Lewin DS, Leltzer LJ, Sadeh A. Behavioral treatment of bedtime problems and night wakings in infants and young children. Sleep 2006;29:1263 75. [5] Morgenthaler TI, Owens J, Alessi C, Boehlecke B, Brown TM, Coleman J, et al. Practice parameters for behavioural treatment of bedtime problems and night wakings in infants and young children. Sleep 2006;29:1277 81. [6] Adair R, Bauchner H, Philip B, Levenson S, Zucherman B. Night waking during infancy: the role of parental presence at bedtime. Pediatrics 1991;87:500 3. [7] Thompson DA, Christakis DA. The association between television viewing and irregular sleep schedules among children less than 3 years of age. Pediatrics 2005;116:851 6. [8] Mindell JA, Meltzer LJ, Carskadon M, Chervin RD. Developmental aspects of sleep hygiene: findings from the 2004 national Sleep Foundation Sleep in America poll. Sleep Med Rev 2009;10:771 9. [9] Kahn A, Van de Merckt C, Rebuffat E, Mozin MJ, Sottiaux M, Blum D, et al. Sleep problems in healthy preadolescents. Pediatrics 1989;84:542 6. [10] Owens J, Spirito A, McGuinn M, Nobile C. Sleep habits and sleep disturbances in school-aged children J. Dev Behav Pediatr 2000;21:27 36. [11] Giannotti F, Cortesi F. Family and cultural influences on sleep development. Child Adolesc Psychiatr Clin N Am 2009;18:849 61. [12] Kahn A, Mozin MJ, Rebuffat E, Blum D, Casimir C, Duchateau J. Difficulty in initiating and maintaining sleep associated with cow s milk allergy in infants. Sleep 1987;10:116 21. [13] Desombre H, El Idrissi S, Fourneret P, Revol O, de Villard R. Prise en charge cognitivo-comportementale des troubles du sommeil du jeune enfant. ArchPediatr 2001;8:639 44.