REVUE DE PRESSE 2011/2012 BODY BUILDING (en cours/t) LA SOUPE Cie
23.11.11 CARTE BLANCHE À LA SOUPE La Soupe, compagnie messine, a mitonné, dans ses casseroles, quatre spectacles épicés qui ne sont pas à mettre sous les papilles des plus jeunes. Pour la mise en bouche, la Soupe propose, à 19 h, «Body building», un aperçu d un spectacle en cours de création, dans lequel un buste, tel une poupée russe, se fend, s ouvre et laisse apparaître un autre corps. «Cette petite forme traite de la relation du corps à l objet», commente Delphine Bardot, membre de la troupe. «Sous le jupon» est une divination manipulée pour 25 spectateurs «voyeurs». Une voyante en choisit un et voyage dans sa vie antérieure. Il y a de l érotisme sous le jupon. «Orphée manipulation» raconte, à l aide d images projetées, le moment précis où Orphée brave l interdit et se retourne pour voir Eurydice. Quant au «Plaisir d offrir», il s appuie sur un texte de 1908 : un catalogue d objets érotiques. Devant sa malle-cabine, un camelot fait l article, vantant tous les objets coquins qu il détient. Pour les trois premiers spectacles de 15, 20 et 30 mn, l entrée est à 3. Le dernier est présenté en première partie d un concert du groupe estonien Postuganda.
26.11.11 FESTIVAL - RING : PETITES FORMES THÉÂTRALES, GRANDES PRESTATIONS THÉÂTRE DE L INTIME NANCY THÉÂTRE THEATRE INTIME, THEATRE DE L INTIME, les deux comédiens-marionnettistes Eric Domenicone et Delphine Bardot et le musicien Antoine Arlot de La Soupe compagnie ont proposé de beaux et surprenants petits moments, hier soir à la Manufacture (CDN/Nancy). Leurs prestations collent parfaitement à l esprit du festival «ring» qui vit sa seconde édition, et entend promouvoir les formes innovantes mêlant le théâtre aux autres arts, sans exclusive. Ainsi de «Body Building», débuté dans le noir, avec quelques bruits seulement, qui peu à peu prennent rythme, puis enfle jusqu aux barrissements d un sax ténor enfiévré. Simultanément, un buste taillé dans un bloc, s ouvre comme une chrysalide, et le corps se découvre, s invente, se cherche. Ces deux-là jouent sur l étrange trouble du spectateur, qui ressurgit une demi-heure plus tard «sous le jupon». Cette fois, l actrice à la fois «voyante et voyeuse» cherche au fond des yeux des quelques spectateurs si proches, un éclat, une accroche. Puis vient le jeu de lumières et de frous-frous, les dessous qui montrent, et le dévêtu qui cache. Sous ce jupon quelques points lumineux mènent la danse des esprits, fait revivre les années folles insouciantes. Deux doigts, une image percée, et voilà une marionnette avec presque rien, mais beaucoup de talent, Delphine Bardot et Eric Domenicone font exploser le rapport entre acteur et spectateur. Christophe DOLLET
publié le 08/10/2011 à 05:00 culture arts de la marionnette L œuvre se met en mouvement Plasticiens et marionnettistes ont pu, pour la première fois, partager leurs pratiques. Une rencontre stimulante organisée au Centre Pompidou-Metz Du verre, du chewing-gum, des élastiques, de la pâte à modeler Sébastien Gouju ne s est fixé aucune limite dans sa pratique artistique. «J aime utiliser les matières qui servent à la réalisation de pièces comme la paraffine ; des matières qu on a l habitude de cacher», confie l artiste nancéien. «Comme pour le marionnettiste, la matière me sert à révéler une illusion et à bouleverser l attendu», poursuit-il, en évoquant son installation de petits soldats de plomb qui exige du visiteur qu il s allonge! Pour la première fois, jeudi, plasticiens et marionnettistes étaient invités à partager leurs pratiques dans le cadre d une journée organisée par le Centre Pompidou-Metz, le Théâtre Gérard Philipe de Frouard (seule scène conventionnée arts de la marionnette en Lorraine), l association nationale des Théâtres de marionnettes et des arts associés (Themma) et Spectacle vivant en Lorraine. «Il y a des plasticiens qui surfent sur la pratique de la marionnette, comme Annette Messager, et il a y aussi des marionnettistes qui veulent essayer de nouvelles choses», rappelle le directeur du TGP de Frouard, désireux avec cette journée de «désenclaver» ces deux pratiques auprès des diffuseurs et des artistes. Les premiers seraient frileux dès qu il s agit d accueillir des spectacles pluridisciplinaires. Les seconds trouveraient, au contraire, dans les arts plastiques les moyens de réinventer des formes et leur rapport au public. «On le voit avec des jeunes artistes issus de l École nationale supérieure des arts de la marionnette de Charleville-Mézières, qui font intervenir des plasticiens, des auteurs et des circassiens», affirme-t-il. Les quatre compagnies lorraines invitées à présenter une création l ont bien compris, en créant des marionnettes hyperréalistes (Trois-Six-Trente) ou en papier (En verre et contre tout) et en faisant surgir de véritables univers (La Valise). On retiendra ce très prometteur Body Building en cours de création (2012) par la compagnie La S.O.U.P.E. et sa marionnettiste Delphine Bardot qui réussit, en s attachant une troisième jambe, à interroger notre rapport au corps, libéré ou contraint.