Discours de Madame George PAU-LANGEVIN, ministre des Outre-mer Remise de décoration à Monsieur Arthur HAUSTANT Lundi 18 mai 2015



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Transcription:

Discours de Madame George PAU-LANGEVIN, ministre des Outre-mer Remise de décoration à Monsieur Arthur HAUSTANT Lundi 18 mai 2015 Madame la déléguée interministériel, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les directeurs, Cher Arthur HAUSTANT, Mesdames et Messieurs, Je suis très heureuse d accueillir aujourd hui au ministère des Outre-mer cette cérémonie pour l élévation d Arthur HAUSTANT au grade d officier de la légion d honneur. Il y a plus de trente années de cela, en 1982, c était dans un contexte déjà du même ordre que nous nous étions rencontrés : Pierre Mauroy, alors premier ministre, avait commandé un rapport à l IGAS sur l intégration dans les administrations parisiennes des Antillais, dont le malaise à l époque était palpable, rapport confié à un groupe de travail présidé par M. Lucas, qui s est illustré ensuite dans la lutte contre les débordements de l ARC( recherche contre le Cancer). Il y avait alors un hôpital où tout se passait au mieux, celui de 1/8

Beaujon. La direction de l établissement, questionnée pour comprendre les raisons qui pouvaient bien concourir à ce curieux et singulier bien être général répondait invariablement : «c est de la faute d Arthur HAUSTANT si tout se passe si bien». Et c est donc à cette occasion que j ai rencontré le directeur des finances de l hôpital Beaujon, dont la seule présence dans l équipe de direction, la gentillesse et le respect à l égard de tous les personnels, et plus précisément des personnels d origine antillaise, permettait à chacun de se sentir considéré à sa juste place. Arthur HAUSTANT n a pas eu, comme d autres, un parcours de réussite tracé à l avance. Il s est hissé lui-même jusqu à la direction générale de l hôpital Tenon, à la seule force de sa volonté, de sa compétence et de son abnégation dans le travail. Sans rentrer bien évidemment dans une intimité qui n appartient qu à vous seul, je rappellerai néanmoins que vous avez vu le jour à Fort-de-France dans une famille très modeste. Votre arrière grand-mère, que vous avez bien connue, était née en 1868, seulement vingt ans après l abolition de l esclavage et le décret de Victor Schœlcher. Cette femme, qui ne savait ni lire ni écrire, portait encore en elle les stigmates de cette époque, de ses souffrances, de ses humiliations et du désamour de soi-même dont elle s accompagnait invariablement. Sa fille avait elle-même eut pour père un béké. 2/8

Votre père, lui, vit le jour non en Martinique, où il retourna dès l âge de deux ans, mais en Guyane. Vos grands-parents avaient fui la Martinique à la suite de la terrible éruption volcanique de la Montagne Pelée de 1902. Votre père, comme vos trois oncles tenaient une bijouterie à Fort-de-France. Ils étaient orfèvres, spécialistes du filigrane guyanais, technique qui consiste à fabriquer des bijoux en travaillant le fil d or. Votre père, malheureusement, décède alors qu il n a que trente quatre ans et laisse votre mère seule à la tête d une tribu de neuf enfants. Elle doit alors très vite subvenir aux besoins de sa famille et se met à étudier pour passer avec succès dès 1948 le concours d entrée à la sécurité sociale, qui vient tout juste d apparaître en Martinique. Entrée comme simple agent, sa rigueur lui a d ailleurs permise de devenir cadre. Votre mère, femme de courage et femme fière, vous éduqua, vous et vos frères et sœurs, de façon très stricte et très exigeante. Si bien que vous et votre fratrie avez toujours eu un sentiment de non appartenance et d inadéquation auprès des personnes que vous rencontriez. Vous étiez rejeté par ceux qui étaient comme vous issus d un milieu défavorisé mais qui restaient interdits devant vos trop bonnes manières, l étendue de vos connaissances et votre trop riche éducation. Vous étiez également rejeté par les personnes issues des classes plus privilégiées, dont vous partagiez l éducation, mais qui continuaient à entretenir envers vous un dédain de classe. D un côté comme de l autre, vous ne parveniez pas à vous trouver des semblables et c est ce qui présida, pour une part 3/8

importante, à votre départ, dès dix huit ans, pour l Hexagone. Sur les neufs enfants de la fratrie seuls deux d entre vous restèrent d ailleurs vivre en Martinique. Vous faites alors le choix, de vous engager dans l Armée de l Air, en 1959. Après un voyage de onze jours en bateau et après avoir passé vos examens d aptitudes au Bourget, vous faites vos classes à l école d aviation de Nîmes. L excellence de vos résultats vous permet de choisir votre spécialité. Vous optez pour le service de santé militaire et êtes affecté à l hôpital militaire de Bordeaux-Mérignac. Ce fut une manière par là d exaucer à travers vous-même le souhait qui avait été celui de votre mère de devenir infirmière ou médecin et qui, toute votre enfance durant, vous soigna vous et vos frères et sœurs avec tant de soin que les docteurs lorsqu ils étaient consultés disaient toujours : «Mais avec une mère pareille, la médecine est superflue!» Malgré la très grande reconnaissance dont vous témoignez jusqu à aujourd hui à l Armée française pour la formation qu elle vous a dispensé, et l apprentissage du métier de manipulateur d électroradiologie qu elle vous a permis, vous entrevoyiez vite les limites qui seraient les vôtres en termes professionnels si vous continuiez à servir sous les drapeaux. Après votre démobilisation, vous êtes recruté dès 1962 à l hôpital de la Pitié en tant que manipulateur radio. Parallèlement à votre métier, vous désirez étudier le droit, mais n êtes malheureusement pas bachelier. 4/8

Vous ne vous laissez pas décourager et suivez durant deux ans une formation de capacité en droit, puis obtenez vos diplômes de licence, de maîtrise et d études supérieures de droit public. Outre l aspect pratique du secteur médical, vous vous intéressez à la gestion de l hôpital et obtenez, en 1979, le diplôme d administration hospitalière délivré par l Ecole Nationale de la Santé Publique. Vous suivez alors cette formation au cours de laquelle vous accomplissez vos deux années de stage en tant qu assistant de direction à l hôpital Claude Bernard d Aubervilliers, internationalement reconnu à l époque pour ses expérimentations sur les poumons d acier pour les patients atteints de poliomyélite. Vous y côtoyez des grandes figures de l infectiologie française, et notamment le professeur ROSENBLUM, qui par la suite est devenu un ami. Vous rédigez à cette occasion le rapport sur l évolution des maladies infectieuses dans le CHU de Paris en avril 1977 recommandant la fermeture de l hôpital Claude-Bernard devenu inadapté à la médecine moderne et une nouvelle répartition des services d infectiologie aux quatre points cardinaux de la capitale. Ce rapport est remarqué par le directeur général de l hôpital et sera mis en pratique avec le succès que nous connaissons. 5/8

Repéré pour la qualité de votre rapport, vous devenez ensuite directeur des finances à l hôpital Beaujon, puis chef d établissement en gériatrie à l hôpital Emile Roux. A chaque nouvelle prise de fonction, vos supérieurs sont très sensibles à la qualité de votre travail et c est Monsieur François STASSE, directeur de l AP de 1989 à 1993, qui vous nomme au poste de directeur général de l un des plus grands hôpitaux de Paris, l hôpital Tenon. La tâche n est pas aisée et vous aurez fort à faire. L espace de l hôpital n y est pas adapté aux soins et vous devez vite faire preuve d ingéniosité pour concevoir des solutions à court terme pour mieux aménager les services. Vous prenez alors la décision de les restructurer de fond en comble et de regrouper les services de chirurgie, d anesthésiologie, de radiologie et d urgence. Jusqu à aujourd hui, l hôpital Tenon continue à fonctionner sur la réorganisation que vous avez mise en place. Fort de vos succès, l AP fait appel à vous pour toute la restructuration hospitalière de l est parisien, et notamment la transformation de l hôpital Rothschild d un hôpital de courts séjours en hôpital de moyens et longs séjours. Vous faites alors en sorte que Saint-Antoine et Tenon récupèrent ces services, qui ne comptent pas moins de onze activités. Vous veillez à ce que cette récupération des services ne se fasse pas par empilement, mais au contraire par complémentarité, encore une fois avec beaucoup de succès. 6/8

Autant dire que non seulement l AP, mais également la santé parisienne vous doivent beaucoup. Et ce n est certainement pas le fruit du hasard si de si prestigieuses figures de l AP sont présentes aujourd hui pour cette cérémonie de décoration. Bien que vous soyez retourné en Martinique il y a seulement une dizaine d années, vous êtes toujours resté très attaché à vos racines et avez notamment participé en 2008 à une mission sur l épidémie de dengue en Guyane, Guadeloupe et Martinique en intégrant les pays étrangers des Caraïbes. Vous êtes par ailleurs président d honneur de l association de lutte contre la drépanocytose, cette terrible maladie génétique. Vous avez toujours eu à cœur de transmettre votre savoir et vos compétences aux générations à venir et c est ainsi que durant de nombreuses années vous avez été membre du jury d ingénieur hospitalier, membre du jury des IRA, enseignant de droit public pour la préparation des concours administratifs de l AP-HP et auteur de plusieurs ouvrages sur la formation continue à l assistance publique, les ultramarins dans l assistance publique et l accompagnement en fin de vie. Cher Arthur HAUSTANT, je n aurais évidemment pas le temps de résumer en quelques minutes toute votre vie et toutes les projets que vous avez mené à bien, 7/8

mais je ne résisterai pas, avant de vous céder la parole, à apprendre à ceux qui ne le savaient pas encore que vous êtes un flutiste à bec émérite, qui s est produit, croyez-le ou non, sur la scène du New Morning pas plus tard qu en octobre dernier. Flutiste averti, vous êtes également peintre, d inspiration impressionniste, et avez présenté vos œuvres notamment dans le cadre de l exposition des peintres d outre-mer. Voilà donc un bref tableau, certes non-exhaustif, mais déjà bien rempli d une vie qui, à n en pas douter, mérite plus encore la reconnaissance que les honneurs. Je suis très heureuse, cher Arthur HAUSTANT, de vous nommer, au nom du Président de la République, «officier de l Ordre national de la Légion d Honneur». Merci à vous et félicitations. 8/8