MARC WILLEMART 1927 2O11



Documents pareils
programme connect Mars 2015 ICF-Léman

Que chaque instant de cette journée contribue à faire régner la joie dans ton coeur

Remise de l Ordre National du Mérite à M. David LASFARGUE (Résidence de France 7 novembre 2014)

CAP TERTIAIRE/INDUSTRIEL

Mylène a besoin d aide!

ISBN

LIVRET DU JEUNE FOOTBALLEUR

Paroisses réformées de la Prévôté - Tramelan. Album de baptême

1. La famille d accueil de Nadja est composée de combien de personnes? 2. Un membre de la famille de Mme Millet n est pas Français. Qui est-ce?

MEILLEURS AMIS... PEUT-ÊTRE? Producent Gabriella Thinsz Sändningsdatum: 23/

22 Nous Reconnaissons la force du pardon

Le dispositif conçu pour M6 et Orange pour soutenir l offre de forfaits illimités M6 Mobile by Orange

COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION

Quelqu un qui t attend

GROUPE DE SPECIALISTES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS (CJ-S-CH) QUESTIONNAIRE POUR LES ENFANTS ET LES JEUNES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS

SOMMAIRE. Présentation du projet Programmation 3 ème édition. Le Mot du Producteur. Informations pratiques. Demande d accréditation

FICHE PÉDAGOGIQUE -Fiche d enseignant-

C est ainsi que tout a commencé!

Vendredi 30 janvier Inauguration espace ainés «La Maison Bleue» Président de la PAC

C ÉTAIT IL Y A TRÈS LONGTEMPS QUAND LE COCHON D INDE N AVAIT PAS ENCORE SES POILS.

Ma vie Mon plan. Cette brochure appartient à :

TOUS MALADES! (Texte de M.-A. Ard) - Le Médecin :

LA MAISON DE POUPEE DE PETRONELLA DUNOIS

Celui qui me guérit Copyright 1995, Geneviève Lauzon-Falleur (My Healer) Ps. 30. Car Tu es Celui qui me guérit

Le Baptême de notre enfant

Les 100 plus belles façons. François Gagol

TÉMOIGNAGES de participantes et de participants dans des groupes d alphabétisation populaire

CLUB 2/3 Division jeunesse d Oxfam-Québec 1259, rue Berri, bureau 510 Montréal (Québec) H2L 4C7

Vive le jour de Pâques

M. Jean-Yves Le Drian, Ministre de la défense. Discours pour les vingt ans du lancement du satellite Hélios IA

«Pour moi,» dit le léopard, «je prétends être couronné, car je ressemble plus au lion que tous les autres prétendants.»

Quelques exemples de croyants célibataires

Questionnaire pour connaître ton profil de perception sensorielle Visuelle / Auditive / Kinesthésique

Le carnaval des oiseaux

LE DISCOURS RAPPORTÉ

N Y OU OÙ 1 Homophones grammaticaux de catégories différentes. ni n y ou où

quelque quelque(s) quel(s) que/quelle(s) que quel(s) / quelle(s) qu elle(s)


Le livret des réponses

LA LETTRE D UN COACH

Utilisation des auxiliaires avoir et être

Que fait l Église pour le monde?

APPRENDRE, VIVRE & JOUER AVEC LES JEUNES ESPOIRS DE L IHF

MON LIVRET DE MINIBASKETTEUR

Indications pédagogiques C3-15

Les musiciens : Frédérique REZZE Clarinette. Véronique SOUBRE-LANABERE Violon et chant. Pascale PAULY Accordéon, piano et chant

JE CHLOÉ COLÈRE. PAS_GRAVE_INT4.indd 7 27/11/13 12:22

Variante : Accompagnés de leurs parents, la mariée & le marié sont heureux de vous convier à leur mariage et vous invitent

Poèmes. Même si tu perds, persévère. Par Maude-Lanui Baillargeon 2 e secondaire. Même si tu perds Tu n es pas un perdant pour autant Persévère

L OISEAU. Quand il eut pris l oiseau, Il lui coupa les ailes, L oiseau vola encore plus haut.

Allocution d ouverture M. Philippe Boillat, Directeur général, Direction générale Droits de l'homme et Etat de droit, Conseil de l'europe

LA PENSÉE. À quel point habile est votre pensée en ce moment? 1

Recommandez Sunrise. Un partenaire de confiance.

Donner, léguer... pour la vie et les projets de l Église Réformée à Lyon. Parlons-en!

DW Radio Learning by Ear Ordinateurs et Internet Programme 5 Richard Lough. LBE Computers and the Internet - Programme 5

Les élèves, ta tache aujourd hui est de travailler sur ton projet de sciences humaines. J envoie de nouveau les directives.

I. Le déterminant Il détermine le nom. Le déterminant indique le genre, le

Je me prépare pour mon plan de transition

RE/MAX Du Cartier A.S. - Division Commerciale

RÉFLÉCHIR AUX ENJEUX DU CRÉDIT

ETES-VOUS PRET.ES A ALLER MIEUX?

Bali : 14 années de découvertes compilées dans un guide culture et voyage

Rapport d'activité 2010

Activités autour du roman

Unité 10. Vers la vie active

Ce que tu écris est le reflet de ta personnalité

Subordonnée circonstancielle de temps

* POURQUOI CREER UNE MAILING

«LIRE», février 2015, classe de CP-CE1 de Mme Mardon, école Moselly à TOUL (54)

DW Radio Learning by Ear Ordinateurs et Internet Programme 9 Richard Lough

Le projet de L Arche à Nancy, c est

Quelqu un de votre entourage a-t-il commis un suicide?

Journée sans maquillage : une entrevue entre ÉquiLibre et ELLE Québec

I. LE CAS CHOISI PROBLEMATIQUE

Un autre signe est de blâmer «une colère ouverte qui débute par le mot TU».

Le passé composé. J ai trouvé 100 F dans la rue. Il est parti à 5 h 00.

Je vous souhaite la bienvenue à la Cité des Sciences pour ces deux journées de colloque consacré à la sécurité alimentaire dans le monde.

Newsletter Saison 2013/14

Garth LARCEN, Directeur du Positive Vibe Cafe à Richmond (Etats Unis Virginie)

NE TENTE PAS LA CHANCE

Participez à la fondation de L rche à Strasbourg

quoi que quoique LES EXERCICES DE FRANÇAIS DU CCDMD

Ma première assurance auto. Je suis en contrôle!

LEARNING BY EAR. «Les personnes handicapées en Afrique» EPISODE 10 : «L histoire d Oluanda»

CHANT AVEC TOI NOUS IRONS AU DÉSERT (G 229)

Survie de fin de session

Exemples de textes pour Faire-part de mariage

OLIVER L ENFANT QUI ENTENDAIT MAL

LES RÉSEAUX SOCIAUX ET L ENTREPRISE

À propos d exercice. fiche pédagogique 1/5. Le français dans le monde n 395. FDLM N 395 Fiche d autoformation FdlM

TESTIMONIAUX STAGIAIRES DESU PRATIQUES DU COACHING, UNIVERSITE PARIS 8

TÂCHE 1 - INTERACTION FICHE Nº 1

«Ce Qui Sort de la Bouche de l Éternel»

Étude de cas 11. Il fut un temps où nous étions amis. Apprentissage Professionnel Continu

Présentation du programme de danse Questions-réponses

J ai droit, tu as droit, il/elle a droit

Compte rendu : Bourse Explora Sup

Nom : Prénom : Date :

DISCOURS DIRECT ET INDIRECT

Nom Prénom :... Mon livret de stage

Transcription:

MARC WILLEMART 1927 2O11 Je dois à présent apprendre à vivre dans le temps du souvenir après avoir vécu, pendant près de cinquante ans, dans celui des souvenirs que Marc et moi avons accumulés. Nous avons connu ensemble l expérience intense du conseil de l Ordre comme les enthousiasmes que suscitait l AIJA, qui l appela à sa présidence, après Me Jacques Höchstater et Me Christian Dieryck, ses amis de toujours que je salue. Nous avons été adversaires dans des procès difficiles qui ont raffermi notre relation. Nous avons fait nôtres, en les rendant subtils et immémoriaux, les liens qui unissaient les Botson aux Janson. Lui, le spécialiste reconnu de la concession, n était cependant capable d aucune concession quand il s agissait de pourfendre les attitudes obliques. Les tentations de l orgueil et la duperie des mots creux lui étaient étrangères. Son verbe, abondant mais toujours structuré, ne laissait aucune place aux ambigüités. En pensant à Marc, je refuse de me laisser envahir par la tristesse bien que je n échappe pas à la nostalgie, ce plaisir équivoque de s offrir des yeux embués Je revois avec tendresse ces quatre seigneurs du barreau qui l avaient accueilli à son retour d Afrique pour constituer avec lui une superbe association : Jean Botson, Fernand Coupé, Léon Douxchamps, Jacques Willocx. Il leur donna, en échange de leur confiance, sa passion de la compétence et celle de l excellence morale, qui vient de très loin et de très haut. Je me souviens de ces congrès où nous comparions le droit mais où nous comparions aussi les barreaux. Ces expériences furent utiles lorsque, sous le bâtonnat de Robert Libiez, nous commençâmes à songer à un barreau plus ouvert et plus vigoureux. «Monsieur Willemart», comme l appelait le bâtonnier, avait une voix qui était entendue parce qu elle débusquait les insuffisances de tel projet ou parce qu elle aidait à combattre la tyrannie de l opportunité. En toutes circonstances, difficiles ou ensoleillées, je retrouvais la réserve de Marc. Elle était l expression triomphante de sa force morale et de son respect de l autre. Mon ami faisait partie de ces êtres rares qui ne doivent pas ouvrir leur gilet pour montrer leur cœur. Soyez fiers du legs que mon ami vous confie, vous, ses enfants et petits-enfants, et, particulièrement, vous, son fils, Me Stéphane Willemart, et vous, son petit-fils, Me Quentin Willemart, qui le perpétuez désormais au Palais. J ai devant les yeux un très bel arbre. Il me renvoie à la probité, l élégance d âme, la force de travail, aux scrupules souvent incandescents de celui qui l a planté. Me Marc Willemart fut un très grand avocat, je veux dire un avocat qui ajoute de la noblesse à sa profession au lieu de n en faire qu un métier. Merci à vous, cher Stéphane et à vos associés, de lui avoir permis non pas de donner l exemple mais de continuer à être l exemple en lui offrant un nouvel et magnifique environnement professionnel. Je me demande de plus en plus souvent ce qui autorise la sérénité quand les années glissent en ne laissant plus beaucoup de place à l avenir. La sérénité est peut-être la fille des victoires qu il a fallu conquérir, bataille après bataille, ces victoires que seul le temps écoulé reconnaît tant il est vrai que le temps ne retient rien de ce qui se fait sans lui. C est en refusant les pièges de l immédiateté et des paillettes que Marc a donné de la plénitude à sa vie. Il fut pleinement un mari, pleinement un père, pleinement un grand-père, pleinement un avocat, pleinement belge aussi. Tout cela, chère Liduine, s est fait à travers les soirs de fête et les matins de peine, les meurtrissures comme les joies, les nuits qui accumulent les perplexités comme l aube qui ramène ses promesses.

Il y avait, en permanence, les rêves de perfection et de bonheur pour les enfants et les petits-enfants je n oublie pas Gaëtan. Bref la vie, comme Marc et toi l avez vécue et aimée. Je sais, Liduine, que Marc continue à vivre en toi. Je ne veux pas que les mots profanent les trésors que votre couple, vraiment fusionnel, a réunis. Ma femme et moi bercerons le souvenir de Marc avec une affection que nous te donnons, en partage avec tous les chers tiens. Et nous vous disons, ainsi qu à M. Yves Willemart et à toutes celles et tous ceux qui ont compté pour lui, nos condoléances, notre émotion.. Edouard Jakhian 11 juin 2O11

MARC WILLEMART 1927 2O11 Je dois à présent apprendre à vivre dans le temps du souvenir après avoir vécu, pendant près de cinquante ans, dans celui des souvenirs que Marc et moi avons accumulés. Nous avons connu ensemble l expérience intense du conseil de l Ordre comme les enthousiasmes que suscitait l AIJA, qui l appela à sa présidence, après Me Jacques Höchstater et Me Christian Dieryck, ses amis de toujours que je salue. Nous avons été adversaires dans des procès difficiles qui ont raffermi notre relation. Nous avons fait nôtres, en les rendant subtils et immémoriaux, les liens qui unissaient les Botson aux Janson. Lui, le spécialiste reconnu de la concession, n était cependant capable d aucune concession quand il s agissait de pourfendre les attitudes obliques. Les tentations de l orgueil et la duperie des mots creux lui étaient étrangères. Son verbe, abondant mais toujours structuré, ne laissait aucune place aux ambigüités. En pensant à Marc, je refuse de me laisser envahir par la tristesse bien que je n échappe pas à la nostalgie, ce plaisir équivoque de s offrir des yeux embués Je revois avec tendresse ces quatre seigneurs du barreau qui l avaient accueilli à son retour d Afrique pour constituer avec lui une superbe association : Jean Botson, Fernand Coupé, Léon Douxchamps, Jacques Willocx. Il leur donna, en échange de leur confiance, sa passion de la compétence et celle de l excellence morale, qui vient de très loin et de très haut. Je me souviens de ces congrès où nous comparions le droit mais où nous comparions aussi les barreaux. Ces expériences furent utiles lorsque, sous le bâtonnat de Robert Libiez, nous commençâmes à songer à un barreau plus ouvert et plus vigoureux. «Monsieur Willemart», comme l appelait le bâtonnier, avait une voix qui était entendue parce qu elle débusquait les insuffisances de tel projet ou parce qu elle aidait à combattre la tyrannie de l opportunité. En toutes circonstances, difficiles ou ensoleillées, je retrouvais la réserve de Marc. Elle était l expression triomphante de sa force morale et de son respect de l autre. Mon ami faisait partie de ces êtres rares qui ne doivent pas ouvrir leur gilet pour montrer leur cœur. Soyez fiers du legs que mon ami vous confie, vous, ses enfants et petits-enfants, et, particulièrement, vous, son fils, Me Stéphane Willemart, et vous, son petit-fils, Me Quentin Willemart, qui le perpétuez désormais au Palais. J ai devant les yeux un très bel arbre. Il me renvoie à la probité, l élégance d âme, la force de travail, aux scrupules souvent incandescents de celui qui l a planté. Me Marc Willemart fut un très grand avocat, je veux dire un avocat qui ajoute de la noblesse à sa profession au lieu de n en faire qu un métier. Merci à vous, cher Stéphane et à vos associés, de lui avoir permis non pas de donner l exemple mais de continuer à être l exemple en lui offrant un nouvel et magnifique environnement professionnel. Je me demande de plus en plus souvent ce qui autorise la sérénité quand les années glissent en ne laissant plus beaucoup de place à l avenir. La sérénité est peut-être la fille des victoires qu il a fallu conquérir, bataille après bataille, ces victoires que seul le temps écoulé reconnaît tant il est vrai que le temps ne retient rien de ce qui se fait sans lui. C est en refusant les pièges de l immédiateté et des paillettes que Marc a donné de la plénitude à sa vie. Il fut pleinement un mari, pleinement un père, pleinement un grand-père, pleinement un avocat, pleinement belge aussi. Tout cela, chère Liduine, s est fait à travers les soirs de fête et les matins de peine, les meurtrissures comme les joies, les nuits qui accumulent les perplexités comme l aube qui ramène ses promesses.

Il y avait, en permanence, les rêves de perfection et de bonheur pour les enfants et les petits-enfants je n oublie pas Gaëtan. Bref la vie, comme Marc et toi l avez vécue et aimée. Je sais, Liduine, que Marc continue à vivre en toi. Je ne veux pas que les mots profanent les trésors que votre couple, vraiment fusionnel, a réunis. Ma femme et moi bercerons le souvenir de Marc avec une affection que nous te donnons, en partage avec tous les chers tiens. Et nous vous disons, ainsi qu à M. Yves Willemart et à toutes celles et tous ceux qui ont compté pour lui, nos condoléances, notre émotion.. Edouard Jakhian 11 juin 2O11

MARC WILLEMART 1927 2O11 Je dois à présent apprendre à vivre dans le temps du souvenir après avoir vécu, pendant près de cinquante ans, dans celui des souvenirs que Marc et moi avons accumulés. Nous avons connu ensemble l expérience intense du conseil de l Ordre comme les enthousiasmes que suscitait l AIJA, qui l appela à sa présidence, après Me Jacques Höchstater et Me Christian Dieryck, ses amis de toujours que je salue. Nous avons été adversaires dans des procès difficiles qui ont raffermi notre relation. Nous avons fait nôtres, en les rendant subtils et immémoriaux, les liens qui unissaient les Botson aux Janson. Lui, le spécialiste reconnu de la concession, n était cependant capable d aucune concession quand il s agissait de pourfendre les attitudes obliques. Les tentations de l orgueil et la duperie des mots creux lui étaient étrangères. Son verbe, abondant mais toujours structuré, ne laissait aucune place aux ambigüités. En pensant à Marc, je refuse de me laisser envahir par la tristesse bien que je n échappe pas à la nostalgie, ce plaisir équivoque de s offrir des yeux embués Je revois avec tendresse ces quatre seigneurs du barreau qui l avaient accueilli à son retour d Afrique pour constituer avec lui une superbe association : Jean Botson, Fernand Coupé, Léon Douxchamps, Jacques Willocx. Il leur donna, en échange de leur confiance, sa passion de la compétence et celle de l excellence morale, qui vient de très loin et de très haut. Je me souviens de ces congrès où nous comparions le droit mais où nous comparions aussi les barreaux. Ces expériences furent utiles lorsque, sous le bâtonnat de Robert Libiez, nous commençâmes à songer à un barreau plus ouvert et plus vigoureux. «Monsieur Willemart», comme l appelait le bâtonnier, avait une voix qui était entendue parce qu elle débusquait les insuffisances de tel projet ou parce qu elle aidait à combattre la tyrannie de l opportunité. En toutes circonstances, difficiles ou ensoleillées, je retrouvais la réserve de Marc. Elle était l expression triomphante de sa force morale et de son respect de l autre. Mon ami faisait partie de ces êtres rares qui ne doivent pas ouvrir leur gilet pour montrer leur cœur. Soyez fiers du legs que mon ami vous confie, vous, ses enfants et petits-enfants, et, particulièrement, vous, son fils, Me Stéphane Willemart, et vous, son petit-fils, Me Quentin Willemart, qui le perpétuez désormais au Palais. J ai devant les yeux un très bel arbre. Il me renvoie à la probité, l élégance d âme, la force de travail, aux scrupules souvent incandescents de celui qui l a planté. Me Marc Willemart fut un très grand avocat, je veux dire un avocat qui ajoute de la noblesse à sa profession au lieu de n en faire qu un métier. Merci à vous, cher Stéphane et à vos associés, de lui avoir permis non pas de donner l exemple mais de continuer à être l exemple en lui offrant un nouvel et magnifique environnement professionnel. Je me demande de plus en plus souvent ce qui autorise la sérénité quand les années glissent en ne laissant plus beaucoup de place à l avenir. La sérénité est peut-être la fille des victoires qu il a fallu conquérir, bataille après bataille, ces victoires que seul le temps écoulé reconnaît tant il est vrai que le temps ne retient rien de ce qui se fait sans lui. C est en refusant les pièges de l immédiateté et des paillettes que Marc a donné de la plénitude à sa vie. Il fut pleinement un mari, pleinement un père, pleinement un grand-père, pleinement un avocat, pleinement belge aussi. Tout cela, chère Liduine, s est fait à travers les soirs de fête et les matins de peine, les meurtrissures comme les joies, les nuits qui accumulent les perplexités comme l aube qui ramène ses promesses.

Il y avait, en permanence, les rêves de perfection et de bonheur pour les enfants et les petits-enfants je n oublie pas Gaëtan. Bref la vie, comme Marc et toi l avez vécue et aimée. Je sais, Liduine, que Marc continue à vivre en toi. Je ne veux pas que les mots profanent les trésors que votre couple, vraiment fusionnel, a réunis. Ma femme et moi bercerons le souvenir de Marc avec une affection que nous te donnons, en partage avec tous les chers tiens. Et nous vous disons, ainsi qu à M. Yves Willemart et à toutes celles et tous ceux qui ont compté pour lui, nos condoléances, notre émotion.. Edouard Jakhian 11 juin 2O11

MARC WILLEMART 1927 2O11 Je dois à présent apprendre à vivre dans le temps du souvenir après avoir vécu, pendant près de cinquante ans, dans celui des souvenirs que Marc et moi avons accumulés. Nous avons connu ensemble l expérience intense du conseil de l Ordre comme les enthousiasmes que suscitait l AIJA, qui l appela à sa présidence, après Me Jacques Höchstater et Me Christian Dieryck, ses amis de toujours que je salue. Nous avons été adversaires dans des procès difficiles qui ont raffermi notre relation. Nous avons fait nôtres, en les rendant subtils et immémoriaux, les liens qui unissaient les Botson aux Janson. Lui, le spécialiste reconnu de la concession, n était cependant capable d aucune concession quand il s agissait de pourfendre les attitudes obliques. Les tentations de l orgueil et la duperie des mots creux lui étaient étrangères. Son verbe, abondant mais toujours structuré, ne laissait aucune place aux ambigüités. En pensant à Marc, je refuse de me laisser envahir par la tristesse bien que je n échappe pas à la nostalgie, ce plaisir équivoque de s offrir des yeux embués Je revois avec tendresse ces quatre seigneurs du barreau qui l avaient accueilli à son retour d Afrique pour constituer avec lui une superbe association : Jean Botson, Fernand Coupé, Léon Douxchamps, Jacques Willocx. Il leur donna, en échange de leur confiance, sa passion de la compétence et celle de l excellence morale, qui vient de très loin et de très haut. Je me souviens de ces congrès où nous comparions le droit mais où nous comparions aussi les barreaux. Ces expériences furent utiles lorsque, sous le bâtonnat de Robert Libiez, nous commençâmes à songer à un barreau plus ouvert et plus vigoureux. «Monsieur Willemart», comme l appelait le bâtonnier, avait une voix qui était entendue parce qu elle débusquait les insuffisances de tel projet ou parce qu elle aidait à combattre la tyrannie de l opportunité. En toutes circonstances, difficiles ou ensoleillées, je retrouvais la réserve de Marc. Elle était l expression triomphante de sa force morale et de son respect de l autre. Mon ami faisait partie de ces êtres rares qui ne doivent pas ouvrir leur gilet pour montrer leur cœur. Soyez fiers du legs que mon ami vous confie, vous, ses enfants et petits-enfants, et, particulièrement, vous, son fils, Me Stéphane Willemart, et vous, son petit-fils, Me Quentin Willemart, qui le perpétuez désormais au Palais. J ai devant les yeux un très bel arbre. Il me renvoie à la probité, l élégance d âme, la force de travail, aux scrupules souvent incandescents de celui qui l a planté. Me Marc Willemart fut un très grand avocat, je veux dire un avocat qui ajoute de la noblesse à sa profession au lieu de n en faire qu un métier. Merci à vous, cher Stéphane et à vos associés, de lui avoir permis non pas de donner l exemple mais de continuer à être l exemple en lui offrant un nouvel et magnifique environnement professionnel. Je me demande de plus en plus souvent ce qui autorise la sérénité quand les années glissent en ne laissant plus beaucoup de place à l avenir. La sérénité est peut-être la fille des victoires qu il a fallu conquérir, bataille après bataille, ces victoires que seul le temps écoulé reconnaît tant il est vrai que le temps ne retient rien de ce qui se fait sans lui. C est en refusant les pièges de l immédiateté et des paillettes que Marc a donné de la plénitude à sa vie. Il fut pleinement un mari, pleinement un père, pleinement un grand-père, pleinement un avocat, pleinement belge aussi. Tout cela, chère Liduine, s est fait à travers les soirs de fête et les matins de peine, les meurtrissures comme les joies, les nuits qui accumulent les perplexités comme l aube qui ramène ses promesses.

Il y avait, en permanence, les rêves de perfection et de bonheur pour les enfants et les petits-enfants je n oublie pas Gaëtan. Bref la vie, comme Marc et toi l avez vécue et aimée. Je sais, Liduine, que Marc continue à vivre en toi. Je ne veux pas que les mots profanent les trésors que votre couple, vraiment fusionnel, a réunis. Ma femme et moi bercerons le souvenir de Marc avec une affection que nous te donnons, en partage avec tous les chers tiens. Et nous vous disons, ainsi qu à M. Yves Willemart et à toutes celles et tous ceux qui ont compté pour lui, nos condoléances, notre émotion.. Edouard Jakhian 11 juin 2O11