S AFFIRME LE PRIMAT DE L INDIVIDU?

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Transcription:

QUELS LIENS SOCIAUX DANS DES SOCIÉTÉS OÙ S AFFIRME LE PRIMAT DE L INDIVIDU? 1. LES FORMES DE SOLIDARITÉS SELON EMILE DURKHEIM VIDEO DU COURS 2. L INTÉGRATION SOCIALE EN QUESTION A. LA MONTÉE DE L INDIVIDUALISME B. LA MONTÉE DE L ANOMIE C. LA RECOMPOSITION DU LIEN SOCIAL 3. L ÉVOLUTION DU RÔLE DES INSTANCES D INTÉGRATION NUIT- ELLE À LA COHÉSION SOCIALE? A. LA FAMILLE B. L ÉCOLE C. LE TRAVAIL D. L ETAT INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES: Après avoir présenté l'évolution des formes de solidarité selon Durkheim, on montrera que les liens nouveaux liés à la complémentarité des fonctions sociales n'ont pas fait pour autant disparaître ceux qui reposent sur le partage de croyances et de valeurs communes. On traitera plus particulièrement de l'évolution du rôle des instances d'intégration (famille, école, travail, État) dans les sociétés contemporaines et on se demandera si cette évolution ne remet pas en cause l'intégration sociale. Acquis de première : socialisation, capital social, sociabilité, anomie, désaffiliation, disqualification, réseaux sociaux NOTIONS : Solidarité mécanique/organique, cohésion sociale

La question que nous allons aborder ici consiste à se demander comment les individus réussissent à vivre ensemble et à former des sociétés. Qu'est ce qui cimente les sociétés? Qu'est ce qui relie les individus les uns aux autres suffisamment solidement pour que la vie en société soit possible? Comment assurer une certaine cohésion sociale dans une société individualiste? Ce ciment, on l appelle souvent "lien social ". C'est ce qui produit de la solidarité entre les membres d'une société. Il est le résultat de ce que l'on appelle la socialisation qui peut être définie comme le processus qui permet aux membres d'une société de partager «des manières d'agir, de penser, de sentir», comme disait Durkheim. Cette intégration sociale se construit, elle ne se produit pas "par hasard. Elle se construit dans instances de socialisation (exemples : famille, associations, école, le pays, le travail...) ou grâce à des dispositifs précis (exemple : la protection sociale). Or la montée de l individualisme, la transformation des valeurs, les changements dans la vie économique et sociale affectent ces instances d'intégration et ces dispositifs. Le résultat peut donc être que la cohésion sociale soit menacée. La cohésion sociale n'est donc jamais définitivement acquise, une société doit toujours veiller à la construire et, pour cela, à intégrer ses membres pour éviter l anomie. Nous étudierons d abord l analyse de la solidarité par le sociologue français Emile Durkheim, puis nous verrons l évolution du rôle des instances d intégration, et nous terminerons en analysant les conséquences de la montée de l individualisme. COHESION SOCIALE Etat d une société unie par des valeurs ou des règles de vie commune, acceptées par tous. E l l e c o r r e s p o n d à l a s o l i d a r i t é d u n g r o u p e fortement intégré. Pour les sociologues, ce qui permet la cohésion sociale, c est l existence de liens sociaux entre les individus. LIEN SOCIAL Ensemble des relations et des dispositifs qui permettent de rattacher les individus et les groupes les uns aux autres. Il est le ciment qui relie les individus entre eux dans un groupe ou une société ANOMIE Est l'état d'une société caractérisée par une désintégration des normes qui règlent la conduite des hommes et assurent l'ordre social. INDIVIDUALISME L'individualisme caractérise le comportement des individus qui tendent à s'émanciper des contraintes collectives.

1. LES FORMES DE SOLIDARITÉS SELON EMILE DURKHEIM La naissance, à la fin du 19e siècle, de la sociologie comme discipline visant une connaissance scientifique du social, résulte fondamentalement des inquiétudes provoquées par la montée de l individualisme dans les sociétés occidentales. De nouveaux rapports sociaux ( affaiblissement de l emprise de la religion, égalisation des chances et idéal de la méritocratie) économiques (révolution industrielle) et politiques (démocratisation) bouleversent progressivement l ordre social traditionnel au XIX siècle. Durkheim construit alors un cadre théorique permettant à la fois d expliquer les mécanismes et d analyser les problèmes que posent ces bouleversements. Son projet peut se résumer à l élucidation d un paradoxe : «comment l individu peut-il être à la fois plus individualiste et plus solidaire?» Il fondera le lien social sur des règles qui doivent constituer pour l'homme des contraintes acceptées pour vivre en société. Ces règles vont prendre un caractère moral. Cette morale exerce son emprise sur les individus de façon plus ou moins forte. Lorsqu'elle est forte, elle pousse les hommes les uns vers les autres et fortifie le lien social ; lorsqu'elle est faible alors le lien social se défait. La manifestation extérieure de la morale est le droit. Dans:«de la division du travail social»il distingue la solidarité mécanique de la solidarité organique. A. La solidarité mécanique est celle qui règne dans les sociétés traditionnelles où la division du travail est réduite donc la population peu individualisée. Le terme de solidarité mécanique fait allusion à ensemble de pièces mécaniques semblables qui s'emboitent les unes dans les autres. Le contrôle social y est fort et répressif. Le lien social est très puissant. Il existe encore,actuellement, des sociétés traditionnelles... B. La solidarité organique prédomine dans les sociétés complexes où une division du travail plus poussée, ce qui est le cas quand la densité humaine s accroit. Elle provoque la différenciation des tâches mais en même temps la complémentarité des individus qui exige un nouveau type de solidarité; Cette solidarité est dite organique car elle ressemble à celle des organes d'un même corps ( les membres sont différents du cerveau mais ils ont besoin de ce dernier pour fonctionner). Dans ce cas, la conscience collective est moins prégnante et les individus plus libres. L'individualisme l'emporte mais le lien social subsiste car les individus sont complémentaires et ont donc besoin les uns des autres. Ceci produit en même temps individualisme et solidarité... C. Les transformations du droit reflètent l évolution des formes de solidarité car les normes juridiques expriment les normes sociales. Ainsi, les sociétés traditionnelles disposent essentiellement d un droit répressif tout entier tourné vers la sanction des manquements aux mœurs, tandis que les sociétés complexes développent un droit restitutif, ou «droit coopératif», qui veille à réparer et à organiser et non plus seulement à sanctionner.

2. L INTÉGRATION SOCIALE EN QUESTION Dans les sociétés modernes, quand la solidarité mécanique laisse place à la solidarité organique, l autonomie des individus progresse et tend à rendre les liens sociaux plus personnels, plus électifs et plus contractuels et donc moins contraints. A. LA MONTÉE DE L INDIVIDUALISME L'individualisme caractérise le comportement des individus qui tendent à s'émanciper des contraintes collectives édictées par autorités dites traditionnelles : religion, village, famille, l école L individu moderne peut appartenir à divers «cercles sociaux» vers lesquels ses aspirations et ses intérêts le conduisent. Plus, le nombre de cercles est élevé et varié (appartenances familiale, politique, religieuse, professionnelle, locale, associative, numérique...), plus il prend conscience de son individualité et mieux celle-ci se réalise. Ces entrecroisements de cercles sociaux, propres à chaque individu, font ressortir sa singularité. Mais, dans nos sociétés, malgré tout, l autonomie reste très relative. Nous nous conformons à des pratiques, à des usages (mode adolescente, tenue vestimentaire au travail, politesse...) L individu est contraint par son appartenance à un groupe, mais les pratiques et les usages sont multiples et l individu à un choix. Donc «individualisme» ne veut pas dire fin des liens sociaux. Au contraire, dans les sociétés modernes, les liens sociaux sont multiples. les B. LA MONTÉE DE L ANOMIE Quand la solidarité mécanique laisse place à la solidarité organique, les liens sont moins évidents. Durkheim prédit une montée de l anomie de la part d individus perturbés par une trop grande liberté de choix ou par un affaiblissement des normes. L individu va rechercher alors des liens forts (ex groupes religieux, communautaires, sectes) mais il peut aussi se sentir exclu, inadapté au monde moderne. Il peut, alors, avoir des comportements anomiques: La montée de l anomie se lit dans 3 indicateurs: Le taux de suicide Le crime et la délinquance Le sentiment d insécurité La désafiliation totale: ex les SDF

3. L ÉVOLUTION DU RÔLE DES INSTANCES D INTÉGRATION nuit-elle à la cohésion sociale? La cohésion sociale est assurée de façon privilégiée par les instances d intégration. L évolution de leur rôle est-elle responsable de cette anomie et de l affaiblissement des liens sociaux? A. LA FAMILLE Elle transmet des normes, des valeurs. Elle est le centre d'activités communes et de solidarité. C est également en mettant à la disposition de ses membres une série de ressources affectives et morales, sociales et relationnelles, matérielles et monétaires que la famille concourt à leur intégration sociale. Ainsi, la fonction de solidarité qu elle remplit contribue au lien social. La socialisation par le famille (voir le cours de 1 ES): la famille permet par imitation ou éducation d'intérioriser les valeurs, normes, statuts, rôles de la société dans laquelle on vit...sa solidarité était plutôt mécanique. Or la nucléarisation de la famille, l évolution des moeurs et les nouvelles formes familiales transforme la solidarité qui devient plus organique, plus choisie..; La dé-institutionnalisation de la famille est le processus d'assouplissement des normes : - Baisse des mariages, montée des PACS, - Naissances hors mariages - divorces - Famille mono-parentale, famille recomposées, personne seule, famille homoparentale... Cependant maintien d une solidarité inter-générationnelle forte qui joue un rôle important dans le lien social et donc la cohésion sociale. - Intensité affective des relations entre apparentés - Aide financière des parents et des grands parents - Garde des petits enfants...

Mais, les ressources familiales tout comme les liens familiaux sont inégaux d une famille à l autre. Par conséquent, lorsque la solidarité familiale essaie de pallier les insuffisances de la solidarité publique par exemple, elle tend à accentuer les inégalités économiques et sociales entre les individus (ceux qui peuvent être aidés et les autres...) B. L ÉCOLE Républicaine a été conçue comme une instance forte d'intégration Elle inculque des normes et des valeurs qui servent de bases à la culture commune Elle transmet une culture commune la démocratisation de l'enseignement devrait permettre à tous de s insérer dans le monde du travail Elle prône la méritocratie qui est le moteur de la mobilité sociale ascendante. Mais cette institution est en crise; Dubet parle de «déclin de l institution». Face à un public plus hétérogène, Elle n'empêche pas une forte reproduction sociale aux deux extrêmes de la société Elle génère de l exclusion par l échec scolaire L école est alors le théâtre de manifestations «anomiques»: violence, absentéisme,déscolarisation, malgré tout, l enseignement publique en France reste de qualité, et les diplômes sont les meilleure protection contre l exclusion. C. LE TRAVAIL Le travail fonde le lien social dans nos société contemporaines, c'est le principal intégrateur social. parce qu'il est un lieu de socialisation et de sociabilité Parce qu'il est source de revenus et de participation à la société de consommation parce qu'il fournit des droits sociaux parce qu'il donne une identité, un statut, une place dans la société...

l'intégration sociale peut-elle ENCORE reposer sur le travail? La montée du chômage affaiblit l'intégration par le travail. Depuis le premier choc pétrolier de 1973, les sociétés industrielles ont toutes été confrontées à une forte hausse du taux de chômage qui s'est révélée particulièrement durable dans les pays d'europe continentale. Mais le plus inquiétant est le chômage de longue durée qui provoque: - diminution des revenus et de l'accès à la société de consommation=>pauvreté - Perte de l'identité professionnelle - perte des relations sociales (collègues de travail) => exclusion, désafiliation (perte des liens avec les autres), marginalisation. Les changements sur le marché du travail ont des effets négatifs sur le lien social. La précarité influe sur la qualité du lien social issu du travail car l'identité professionnelle de ces salariés est peu valorisante, leurs droits et leurs revenus sont inférieurs, ils changent souvent d entreprise et n ont pas le temps de créer des liens Vers une désacralisation du travail? depuis plusieurs années, dans les enquêtes d'opinion, la place de la réussite professionnelle a reculé au profit de la réussite familiale, y compris chez les garçons. Comment interpréter ces évolutions? La place du travail dans la vie de l'individu décroît : on est actif plus tard, on s'arrête de travailler plus tôt, et la durée annuelle du travail diminue. Certains, comme la philosophe Dominique Méda, préconise le développement d'autres modes d'intégration sociale : valoriser les rôles familiaux, la vie associative, syndicale, politique, etc. Le travail reste cependant un dispositif essentiel d'intégration. la place du travail dans l'intégration se trouve donc modifiée et fragilisée. Des comportements anomiques apparaissent: suicide, violence... Est-ce à dire qu'il s'agit de la "fin du travail", comme le soutient l'américain Jeremy Rifkin? Surement pas, mais, comment rendre le travail dans sa forme actuelle, compatible avec les nouvelles valeurs de l'accomplissement individuel?

D. L ETAT Objectif central pour l État, la cohésion de la société C est généralement en ligne de mire de la plupart des politiques publiques. La légitimité de l État démocratique repose sur la volonté générale à travers laquelle chaque citoyen, détenteur d une part de souveraineté nationale, participe aux décisions politiques. L égalité entre les citoyens, les libertés et les droits dont ils disposent tout comme les devoirs auxquels ils sont tenus, sont ainsi constitutifs de leur appartenance à la communauté nationale. Celle-ci transcende toutes les différences sociales et culturelles qui, par ailleurs, peuvent différencier les citoyens. Par ailleurs, la Protection Sociale (ETAT PROVIDENCE) protège les individus de la désaffiliation sociale. L Etat une instance de socialisation fragilisée La crise de la citoyenneté politique, qui se manifeste surtout par le développement de l'abstention, peut être analysée comme une conséquence de l'individualisme. Dans une société ou les individus ont accès à un certain confort matériel, les citoyens sont moins intéressés par les affaires publiques, qui ne les concernent pas directement. Il arrive aussi que les individus ne se sentent pas représentés par les élus. Déjà au 19ème siècle, Alexis de Tocqueville prédisait que la démocratie serait un jour confrontée à l'indifférence des citoyens. Les comportements de "passager clandestin" se multiplie: «pourquoi participer si ceux qui le font obtiennent des avantages auxquels j aurai droit moi aussi sans rien faire»? Les critiques de l'etat providence: dans notre système, les bien-portants paient pour les malades, les actifs pour les retraités et les chômeurs. Pourquoi payer pour les autres se demandent certains? Cependant La montée des inégalités de la précarité et de l individualisme nécessitent plus que jamais que l Etat prenne en charge la protection sociale. Il est nécessaire pour imposer un minimum de solidarité et de cohésion sociale. Conclusion générale: l évolution de la société et la montée de l individualisme peuvent paraitre menaçant pour la solidité du lien social. Elle demande à l individu plus d efforts; mais de nouveaux liens apparaissent (réseaux sociaux), de nouveaux espaces de solidarité (nouvelles associations, club, bénévolat), de nouvelles mobilisations sociales (pour les sans abris, les sans papiers, les handicapés...)

SYNTHESE