2004-2005 Années charnière s



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mm aire SÉNÉGA L 2004-2005 Années charnière s Le siège de l a première ban - que mutualist e d'afrique sera implanté à Dakar. PAGE 4 BIMAO MALI Le futur siège des Caisses Jémén i du Mali reprendra les agencement s de l'architecture traditionnelle d e ce pays de grandes traditions. PAGE 5 RUSSI E De la Volg a au lac Baïkal, un formidabl e cham p d'expérienc e pour Damie n Leclercq, l'envoyé spécial du CICM e n Russie. PAGE 6 CAMBODG E gm,n,~~ m n V - Îat Au Cambodge l'anglais a supplanté le français mais le ro i dollar fait bon ménage avec l e mutualisme. PAGE t0 s É L ç Georges Coudray, Président du CICM, Etienne Pflimlin, Président de l a Confédération Nationale du Crédit Mutuel, vice-président du CICM e t Yann Gauthier, Directeur du CICM, lors du séminaire de Brazzaville. e CICM a 25 ans, c'est encore la jeunesse mais c'est déjà la maturité. Il faut continuer à faire avancer les choses, à mobiliser et à accumuler les efforts pour pousser plus loin une action qui marque notre différence sur le terrain." C'est la conclusion qu'apportait l e Président Etienne Pflimlin à la Convention qui marquait les 25 ans du CICM en octobre dernier. Trois mois plus tard, lors d u séminaire de Brazzaville, Etienne Pflimlin a pu évaluer l'accélération des évènement s qui font de cette période une charnière dans l'évolution du CICM et de ses partenaires en Afrique mais aussi en Asie, en Europe de l'est et bientôt peut-être au x Antilles. Hier initiatives villageoises d'épar - gne et de crédit, le sens des mots n'est pas indifférent, les Caisses du Crédit Mutuel d u Sénégal et celles de Jéméni au Mali on t su, avec le CICM, fédérer leurs énergie s pour créer un outil bancaire commun, l a BIMAO, qui est, depuis le 9 décembr e 2004, la première banque mutualist e d'afrique francophone. Les Mucodec d u Congo et le Crédit Mutuel de Centrafrique, emboîteront le pas dans leur zone géogra - phique, ce n'est plus qu'une question d e semaines. Dans le même temps les mou - vements réunis ont créé une structur e commerciale pour gérer à prix coûtant un e informatique commune sur la base d'u n partenariat avec le CICM ou chaque utilisa - teur, qui est aussi un associé, contribu e aux frais à hauteur de son usage. La nomi - nation de Mamadou Touré comm e Directeur Général du Crédit Mutuel d u Sénégal appartient elle aussi à cette vagu e d'une histoire qui s'accélère. Les créateurs du CICM, Théo Braun, Jean Ouvrard e t Roger Doche, partageaient au moins u n sentiment commun : mutualisme et coopé - ration pouvaient en Afrique demain comm e en Europe hier libérer les plus démuni s des fers de l'usure et de la misère. Comme le soulignait le Président George s Coudray le 6 octobre dernier lors de l a Convention à Paris "célébrer un 25'"' anniversaire n'a de sens que si cela permet de donner un coup d'accélérateur à de s projets qui avancent." Le séminaire d e Brazzaville a permis de contrôler qu e l'histoire du CICM ne freine guère. Si certains pouvaient n'en retenir qu'une vagu e contribution humanitaire lointaine, les outil s créés évoquent désormais un co développement partenarial. La marque d'une vrai e différence mutualiste et coopérative. n

BIMAO SA : première banqu e mutualiste d'afrique C'est la première fois en Afrique que des Caisse s Mutualistes s'imposent comme des banques. Après deux ans de négociation, la Commissio n bancaire de la Banque Centrale des Etats de l'afriqu e de l'ouest (BCEAO) a donné le 9 décembre 2004 so n visa pour la création de la Banque des Institution s Mutualistes d'afrique de l'ouest (BIMAO). Baba Koïta et Bernard Tissot, respectivemen t Président et Directeur de l a CCMAO et de la BIMAO SA Avis favorable complété pa r un agrément du Ministèr e des Finances du Sénégal l e 7 janvier 2005. Les mouvements partenaires du CICM étaien t jusqu'alors contraints de passer pa r des intermédiaires bancaires - Société Générale ou Crédit Lyonnai s - pour bon nombre d'opérations. Un e situation identique à celle du Crédi t Mutuel avant que les Ordonnance s de 1958 ne donnent un statut légal à ses Caisses. "La vocation de ce s banques est triple, explique Yan n En bref Epargne Sans Frontière : Le CICM a sollicité un e Organisation Non Gouverne - mentale, Epargne San s Frontière, pour assurer l e relais en France. Epargn e Sans Frontière prendra e n charge une cellule d'accuei l d'information et de conseil des migrants. Change : l'arrivée de l'euro ne facilite guère la lecture des Francs CFA. Il faut lire le s francs CFA comme on lirait les anciens francs. En pratique 6 559 Francs CFA c'es t comme 65,59 francs d'avan t l'euro, donc 10 d'aujourd'hui. En sens inverse on divise l e nombre de francs CFA pa r 1000 et on ajoute la moiti é pour obtenir une approximation de la valeur en euro. Migrants : on estime qu e 100 000 sénégalais et 120 000 maliens vivent e n France. Ils transfèrent vers leur famille restée au pays une moyenne de 1 300 à 1 400 par an. 56 % de ce s transferts prendraient l e chemin du pays par de s pratiques informelles. Gauthier : permettre la gestion de la trésorerie au niveau du groupe. Trouver sur les marchés des financements qui permettent de proposer des prêts à long terme -habitat, PME, etc. Ces banques permettront enfin aux diasporas issues des pays o ù nous intervenons de transférer leur épargne depuis le lieu où elles travail - lent et résident vers leur pays d'origine." Le Séminaire de Brazzaville a projeté les conséquences de cett e révolution qui permet au CICM d'envisager un développement accéléré de tous les mouvements. Sur le plan institutionnel, cette ban - que, la BIMAO SA, est détenue à 66 % par la Confédération de s Caisses Mutualistes de l'afrique d e l'ouest (CCMAO) qui regroupe l e Crédit Mutuel du Sénégal et l a Fédération des Caisses Jéméni d u Mali et à 34 % par le Crédit Mutuel, via une Société par Actions Simplifiée "Cardinet Participation". Un schém a identique est en cours de mise en place pour le Congo et la Républiqu e Centrafricaine, en Afrique Central e auprès de la Banque des Etat s d'afrique Centrale (BEAC). Le dossier est bouclé à 80 % et devrait aboutir dans le courant de 2005. Dans ce virage majeur des mouvements africains, le Sénégal a franch i toutes les étapes administratives ; a u Mali, la BIMAO doit encore êtr e agréée par le Ministère des Finances malien, ce qui libérera les Caisses Jéméni de l'intermédiation bancaire des Banques commerciales locales. CICM : d'opérateur a associ é La création des banques modifie le s rapports que le CICM va entreteni r avec les réseaux, d'opérateur i l devient actionnaire de la BIMAO e t associé au sein de la CCMAO. D e son côté, le CIIMEC (Compagni e d'ingénierie Informatique de s Mutuelles d'epargne et de Crédit) v a organiser un transfert des compétences informatiques par la mutualisatio n des outils et projets informatiques e t de leurs financements. Ces nouveau x outils bancaires et institutionnels per - mettent également de se tourner vers les bailleurs de fonds bilatéraux e t multilatéraux pour trouver des ligne s de refinancement. Pour aborder cette nouvelle phase de développement, la CCMAO et le CICM se sont donné trois ans pour : n renforcer les capacités d'intervention des nouveaux organes, dont u n refinancement à hauteur de 45 M d FCFA de la BIMAO. n développer l'offre commerciale : crédits d'investissement à moyen et lon g terme, crédit habitat, épargne à moyen terme, virements internationaux. n diversifier la clientèle : PME, micro entreprise, migrants et leurs famille s mais aussi association de migrants. n mettre en place un dispositi f d'appui, de conseil et de relais pou r les réseaux en France au traver s notamment d'une politique de communication vers les médias qui touchent les migrants et leurs familles. Le CICM reste dans sa logiqu e initiale : donner les moyens aux mouvements qui lui font appel de trouve r les chemins de leur autonomie. n Michel Philippe Pierre Moniqu e VIEUX ARNAUDET LEVASSOR FILLOT Page 2\/ Différences

Page 3 BANQU La maîtrise des flux financiers des diasporas En Afrique la maîtrise des flux financiers entre le s diasporas et les pays d'origine est un enjeu commercial, économique et financier majeur pour le s mouvements. Lors du séminaire de Brazzaville un véritable plan de conquête et de fidélisation de ce s flux a été élaboré. 'un point de vue commercial il s'agit de créer d e nouveaux produits qui permettent d'aller vers un e clientèle qui, jusqu'alors, ne pouvait trouver satisfaction a ses besoins dans les mouvements partenaires du CICM. Les apports réguliers de la diaspora sont une des composantes importantes du revenu des ménage s africains et ils contribuent à l'essentiel de l'alimentation d u marché immobilier. En cas de crise économique dans u n pays, les revenus des migrants ont un effet stabilisateur su r les économies locales. On estime que la diaspora sénégalaise transfère chaque année de l'ordre de 170 Milliard s FCFA, soit l'équivalent de 20 % du budget de l'etat. En ce qui concerne la diaspora malienne, on estime se s transferts à plus de 230 milliards FCFA, près de la moitié d u budget de l'etat malien. Encore ne parle t-on là que des transferts officiels. La réalité se trouve dans une fourchette comprise entre 2 à 5 fois plus... L'objectif du CICM est d'organiser les réseaux pour qu'il s puissent offrir ce service de transferts, que ce soit pa r virement interbancaire ou par transfert d'espèces. Le CICM travaille au défrichage des transferts interbancaires avec la Banque Fédérative du Crédit Mutuel, société holdin g du CMCEE-CIC. La BFCM sera le partenaire technique, ell e Lors du séminaire, u n travail en atelier a permi s de clarifier les besoins d e service des migrants. Ici, Hervé Thaunay, Administrateur du CICM, e n présente la synthèse. mettra à la disposition ses canaux de communicatio n sécurisés, clé télex, formulaires de virements et code swift. En ce qui concerne les transferts en espèces une étud e comparative a été mené e entre les deux plus grand s opérateurs spécialisés mondiaux : Western Union e t Moneygram. Il s'agit de pro - poser un service qui remplac e les valises "bourrées" de billets à destination des village s qui parfois n'arrivent pas... Un accord a été conclu avec Western Union qui dispose d e 220 000 points de contact dans le monde. Des contrats seront conclus pays par pays pour que les réseaux affiliés au CICM deviennent sous agents de la com - pagnie Western Union. L'intérêt est double : d'une part ils percevront une part de la commission de service prélevé e pour le transfert et, d'autre part, ils se feront connaîtr e auprès d'une nouvelle clientèle. Car même s'il est coûteux l e système est très efficace. En quelques minutes, une somme versée en liquide e n France à un guichet Western Union, peut être récupéré e dans n'importe quel coin du monde arborant le panoncea u de la marque. Ce qui sera le cas dès le début de deuxièm e semestre 2005 pour toutes les Caisses du Crédit Mutuel d u Sénégal et les Caisses Jéméni du Mali. Une nouvell e ressource, un nouveau potentiel de clientèle. n ZONE FRANC La Zone franc regroupe 1 4 pays d'afrique (voir carte), les Comores et la France. Elle est issue de l'évolutio n de l'empire colonial français. En 1959, les pays d'afriqu e de l'ouest s'associent a u sein de la BCEAO. Les pay s d'afrique Centrale créent l a BEAC. Ces banques centrales disposent d'un compte di t "d'opérations " ouvert sur les livres du Trésor français, qu i garantit la convertibilité d e leur monnaie. Les francs CFA et comorien ont été jusqu'a u r' janvier 1999 ancrés a u franc français. Dès l'adoptio n de l'euro, la monnaie européenne a remplacé le fran c comme ancre monétaire de s francs CFA et comorien, san s que les mécanismes de coopération monétaire de l a zone en soient affectés. La coopération monétaire entre la France et les pay s africains de la Zone franc es t régie par quatre principe s fondamentaux : garantie de convertibilité illimitée d u Trésor français, fixité de s parités, libre transférabilité et centralisation des réserves de change (en contrepartie de cette garantie, le s trois banques centrales son t tenues de déposer 6S% d e leurs réserves de chang e auprès du Trésor français su r leur compte d'opérations). C'est devant ces deux banques centrales, BCEAO e t BEAC que le CICM et se s partenaires africains son t venus plaider la création d e leurs banques. Il faut ensuit e que, dans chaque zone, le s autorités nationales donnent à leur tour leur aval. Un légionnair e à Matigno n Le 10 mars dernier à l'hôtel Matignon, l e Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, a remis les insignes de Chevalier de la Légio n d'honneur à Ren é Airaud. Né en 1936 à Largeasse en Deux-Sèvres, René Airaud est vice-présiden t du CICM, Président de l a Caisse de l'absie depui s 1971, administrateu r fédéral du CMO depui s 1985. Il est égalemen t maire-adjoint de s a commune, Vernoux-en- Gâtine. Différences s'associe à se s nombreux amis pou r féliciter René Airaud. Daniel Thierry André Louis-Mari e LEROYER BRICHANT HALIPRE LE BRETON

Repères Sénéga l Superficie : 193 000 km 2 Population : 9,9 millions d'habitant s PIB par habitant : 370 500 F CFA (565 ) Taux de croissance du PIB en 2004 : Prévision 2005 : 6,4 % 6 0/0 Résultat net : le milliard atteint en 2004 Avec plus de 200 000 sociétaire actifs et ses 83 Caisses, le Crédit Mutuel du Sénégal es t le mouvement le plus en pointe parmi les partenaires du CICM. Là aussi l'exercice 200 4 a marqué un tournant puisque le résultat net a dépassé le milliard de francs CFA. Ma m 1dou Touré, Direc teur Généra l du C i édit mutue l du Sénégal amado u Touré, premi e Directeu r Généra l sénégalai s ne pouvai t espére r mieu x po u clôture r son premie r exercic e qu i a vu par ailleur s l'interconnexio n de: Caisses avec l e siège de Dakar, le lanc e ment de crédits aux professionnel s et h démarrag e d e la constructio n d'un no u vea u siège. L'avènemen t d e la BIMA O e t l'ouvertu n d e nouvelle s Caisses dan s l a région d i fleuv e et à Daka r devraien t accélére r e l 200 5 le développemen t d u CM S qui pe u t désormais mise r sur le crédi t à l 'habitat e t le renforcement de l'activité de transfert d e fonds via l'accord passé avec Wester n Union. Le CMS portera une attention particu - lière en 2005 à la formation de ses collaborateurs avec la mise en place d'un pla n triennal. Lors du séminaire une passionnante présentation a permis de décortique r Ba, Président d u Alioune Diodi o le fonctionnement des différents types d e Crédit Mutuel d u Caisses, qu'elles soient en milieu rural o u Sénégal. urbain mais aussi en fonction de leur activit é réelle. Une approche qui permet d'optimiser une gestio n prévisionnelle des emplois mais aussi les investissement s nécessaires. Le temps des approximations s'éloigne à grands pas... Un siège modulable 1 En milliers de Francs CFA 2003 200 4 PNB 2 970 000 4 180 000 Frais Généraux 1 960 000 2 510 00 0 Résultat brut d'exploitation 1 010 000 1 670 00 0 Provision et amortissements 440 000 699 000 Exceptionnel 120 000-436 00 0 Résultat net 690 000 1 407 00 0 Lors du séminaire le s plans et l'esquisse d u futur siège du CMS ont fait forte impression. Développant 2.100 m 2 sur sept niveaux i l recèle des capacités d e répondre à l'accroissement des besoin s futurs. Dans l'immédia t il abritera également l a Confédération (CCMAO). Le Sénégal en chiffres Crédit Mutuel du Sénégal à fin 2004 Nombre de caisses et points de vente 8 3 Nombres d'élus 96 2 Nombre de salariés 27 8 Sociétariat actif 209 89 0 Encours dépôts* 27 276 637 787 Encours de crédits* 19 302 295 140 Production de crédits en millions de Francs CFA (hors facilités ) * en Francs CFA Différence s

Repères Mal i Superficie : 1 240 192 km 2 Population : 11,7 millions d'habitant s PIB par habitant : 106 300 F CFA (255 ) Taux de croissance 2004 : 1,5 0/0 Prévision 2005 : 7,6 Io Une prise de confiance nécessair e ors du séminaire d e L Brazzaville l'union de s Caisses d'epargne e t de Crédit Jéméni a confirmé son ralliement définiti f aux projets initiés par le CICM. Dassé Mariko, Président d u mouvement Jéméni du Mali et Kéno Traoré, Directeur Général. Pour Antoine Didonna, Directeur de la Plateform e d'assistance aux Coopératives du Mali, cette évolution est du e à ['accélération des changements intervenus dans les organisations. "Un déclic s'est produit. Nos amis de Jémén i voient des réseaux en plein essor, constatent que les outils techniques fonctionnent et surtout que des dossiers auss i importants que la créatio n d'une banque ne sont pas des leurres." Patience ave c confiance doivent grandi r ensemble. Concentrées le long du fleuv e Niger, à Bamako et à Koulikoro, les vingt six Caisse s et points de vente Jéméni, après avoir connu une phase difficile en 2002, ont retrouvé le chemin d'une gestion sain e et à l'équilibre. Dans la perspective de l'officialisation ban- caire l'exercice 2004 a, l à aussi, été l'occasion d'un e mise aux normes comptables et marqué par un sain réalism e qui a fait passer 120 millions de douteux en pertes. L'ouverture de lignes de refi - nancement auprès de l a BIMAO va permettre au x Jéméni de pousser leur avan - tage en 2005 et de se projete r vers des chiffres approchan t les 4 milliards tant en dépôts qu'en crédits. La constructio n d'un nouveau siège symboli - sera également le nouvel éla n de Jéméni. L'architecture extérieure ra p pelle les fortes traditions de ce pays à l'histoire ancienne et ori - ginale marquée par les Dogon s d'une part mais aussi le s influences sahariennes venan t des confins de Tombouctou, porte du Sahara. Antoin e Didonna, Directeur de l a Plateform e d'assistance aux Coopératives d u Mali (PACMA ) qui assurera prochainement le lancement d'une agenc e spécialisée dans te crédit au x entreprises dont il aura l a responsabilité. Un sièg e dans le styl e soudano-sahélie n En milliers de Francs CFA 2003 200 4 PNB 471 947 657 030 Frais Généraux 356 814 497 055 Résultat brut d'exploitation 115 133 139 975 Provision et amortissements 73 488 150 935 Exceptionnel 31 876 20 81 4 Résultat net 73 521 9 85 4 Crédit Mutuel de Jéméni à fin 2004 Nombre de caisses et points de vente 26 Nombres d'élus 252 Nombre de salariés 68 Sociétariat actif 34 21 6 Encours dépôts* -. -. -. 2 667 858 000 Encours de crédits* 2 603 718 000 * en Francs CFA Le Mali en chiffres Production de crédits en millions de Francs CFA

Repères Russi e Population : 145 million s Estimation de la "sleeping money" : 75 milliards de $ Nombre de PME : 800 00 0 Demande financière des PME : 8 à 19 milliards de $ Demande de microfinance en Russie : 5 milliards de $ Estimation du marché de la microfinance : 1,5 à 7 Milliards de $ PIB par habitant : 3 950 $ Taux de croissance 2004 : 6,5 0/0 Prévision 2005 : 6 le De la Volga au Lac Baïka l L'Union Européenne finance des projets pour soutenir la transitio n sociale, politique et économique des pays de l'ex-bloc soviétique. Le CICM, associé au cabinet Sofreco, a été sélectionné en juillet 2004 pour un projet d'appui à la structuration de réseaux coopératifs. e multiples réseaux coopératif s U existent en Russie mais ils son t faiblement maillés. La mission de Damien Leclercq, qui représente le CICM à Moscou depui s janvier dernier, avec l'équipe du projet, est d'assister les autorités russes à crée r un cadre adapté au développement de s systèmes coopératifs, à renforcer le s Caisses existantes au travers de troi s modes d'action principau x - L'appui à la structuration des Caisses de Premier Niveau - mécanisme de la vi e mutualiste, outils de suivis, systèm e d'information. - La création de structures de second e t troisième degré, assurant notamment de s fonctions d'inspection, de formation, d e mise en place d'outils communs, permet - tent une standardisation des méthodes et outils des Caisses affiliées. - Un volet formation qui permet un e nécessaire montée en compétence. Michel Vieux, Administrateur d u CICM, a accueilli à Valence une première délégation de mutualistes russes dans le cadre de l a mission que conduit le CICM e n Russie. Investi dans la problémati - que russe, Michel a aussi, dans ce cadre, mené récemment un e mission d'appui à la structuratio n des réseaux coopératifs. Damie n Leclercq qu i explore l e dédale mutualiste russe. Damien Leclercq et les experts du projet ont identifié quatre organisations qu i rassemblent la plupart des coopérative s d'épargne et de crédit de Russie ; elles s'apparentent à des associations d e représentation mais pas à des organismes bancaires à tel point qu'une Caiss e peut adhérer à plusieurs organisations. "Le plus difficile, relève Damien Leclercq, c'est de gagner la confiance sur le terrain pour apprécier la réalité des chiffres e t des situations. La Russie est un monde à part, si Moscou est une Vllle du troisième millénaire, le reste du pays accuse un certain retard, avec une loi foncière qui laisse beaucoup d'incertitudes sur la propriété des terres, ce qui pose d'importants problèmes. En Russie, toute chose prend une dimension extraordinaire, dan s l'espace et dans le temps : souvent trè s loin, toujours très vite. Une autre caractéristique de ce pays et c'est son atou t majeur : il dispose d'un niveau élevé de ressources humaines. II faut faire preuve d'un peu de patience mais je suis optimiste pour la suite. Le choix de désigner trois zones pilotes va permettre d'avancer concrètement. Le CICM à une carte a jouer, notamment dans la formation, le conseil à al mise en place de système s d'information adaptés aux besoins de s coopératives et l'appui à la structuration e t à l'organisation des réseaux." n Les zones pilotes Trois territoires ont été désignés par le Ministères des Finances russe pour y mettre en oeuvre le proje t que conduisent le CICM et l e cabinet SOFRECO. La région de Yaroslavl : cette contrée se situe à 280 km au nord-est de Moscou. La région compte 1,5 millions d'habitants et es t essentiellement urbaine e t industrielle. La ville d e Yaroslavl (640 000 habitants ) est la plus ancienne vill e construite le long de la Volga. Elle est jumelée avec Poitiers. La province d'astrakha n cette province de plus d'u n million d'habitants est situé e 1000 kilomètres au sud-est d e Moscou à l'embouchure de l a Volga sur le rivage nord de l a Mer Caspienne. L'Astrakan es t le seul désert d'europe mais l a région dispose d'importante s ressources naturelles. Un tiers de la population vit d e l'agriculture. Le pays est conn u pour sa laine mais surtout pou r son caviar, pêche officielle e t braconnage y fourniraient environ 30 % du caviar mondial. La république de Bouriatie : Oulan-oudé, la capitale d e l'une des 21 républiques de l a fédération de Russie se situe à 4 500 km à l'est de Mosco u (8 heures d'avion) et compt e moins d'un million d'habitants. Elle occupe les rives sud et es t du lac Baïkal, le plus ancien, l e plus profond et le plus pur la c du monde qui contient u n cinquième des réserves mondiales d'eau potable. La majorité de la population y est de confession boudhiste. Page 6 Différences

Informatique à prix coûtan t En 1996 le CICM a mis en service un logiciel qu'il a créé, adapté à la gestion des comptes des sociétaires de ses mouvements africains : SiBanque. Sur une base bureautique simple il permettait de conserver la mémoire de toutes les opérations de guichet. es réseaux se développant, L les produits se diversifiant, fi n 1999, le CICM débute l a conception de SiBanque 2 qu i est déployé en 2003. Bien né, SiBanque 2 répond aux besoins informatiques de tous les réseaux, des opérations de guichet à la génératio n des comptes des Caisses en passan t par les prélèvements automatique s des mensualités, le suivi des risques, L'informatique, un outi l indispensable, ici à la Caiss e de Ouenzé au Congo. etc. Les diverses déclinaisons d e SiBanque permettent aujourd'hui d e gérer l'intégralité de l'activité de s Caisses locales, y compris les opérations comptables et bilancielles su r des réseaux micro-informatiques. En mars 2004, le séminaire de Bres t aborde la mutualisation du coût de s développements informatiques, jusqu'alors supportés par le CICM. Fin 2004 se dessinent les contours d e la CIIMEC (Compagnie d'ingénieri e Informatique des Mutuelles d'epargn e et de Crédit). Une large part du séminaire d e Brazzaville a été consacrée à la présentation de la CIIMEC, société commerciale qui assurera le développe - ment et fa maintenance des logiciel s SiBanque ainsi que la fourniture d e prestations de services aux réseau x qui en sont à la fois clients et propriétaires. La création de la CIIMEC fai t entrer le CICM et ses partenaires dans une logique d e transparence économique où chaque utilisateur contribue à hauteur de son usag e et bénéficie de s développements réa - lisés pou r compt e commun. La CIIMEC, qui dis - posera d'une équip e de cinq personnes, sera installée dans le s locaux de la BIMAO à Dakar. Pour Yann Gauthie r "cette nouvelle organisation s'appuie sur des éléments qui en garantissent le succès : la mise en place d'un lie n actionnaire-utilisateur, la volonté de s mouvements de disposer d'un outi l informatique pérenne qui réponde à des besoins évolutifs en s' appuyan t David Cohen, Chargé de Missio n au CICM a fabriqu é et déploy é SiBanque 2 sur un engagement technique e t financier du C1CM." n La répartition du capital Répartition des 1 223 000 d u capital de la CIIMEC. L'apport d u CICM est notamment constitué d u logiciel SiBanque. Une évolutio n sur cinq ans permettra d'arriver à une parité CICM et Mouvements. ---------------------------------------------------------- - cri s Ans BIMAO 10 k 6,75% ClClli 62,50% CCMRC 1 % CMCA 1 % 10.5 OEiCODE C BC : EA C 6.75% UNE CARTE POUR TOUS... Parmi les demandes urgente s des mouvements figure l a création d'une carte individuelle d'identification de s sociétaires. Le développemen t des réseaux ne permet plus d e sécuriser les opérations sur l a seule présentation des livret s par une personne connue. I I s'agirait de créer une carte à piste qui porterait les nom e t prénom du titulaire ainsi qu'u n numéro d'identification de typ e RIB. Ces cartes seraient réservées à l'usage dans l a Caisse qui tient le compte e t permettraient, d'une part, l'identification du porteur et, d'autre part, l'ouverture à l'écran des comptes du clien t concerné. Cette carte serai t dotée d'un code secret à quatre chiffres choisi par le clien t et enregistré sur le systèm e SiBanque lors de ia remise d e la carte qui serait payante. C e projet est réaliste et urgent. Il nécessite cependant un cou p de pouce de départ qu e pourrait donner une équip e informatique bancaire qu i déciderait d'y consacre r quelques jours/hommes entr e deux projets majeurs de développement franco-français... En bref Cotisation : La création de l a CIIMEC a permis d'élaborer un e tarification précise des prestations, notamment le coût d'usage du logicie l via une "cotisation annuelle"; fixée à 305 par poste. Les besoins de s réseaux sont aujourd'hui de 21 2 postes au Sénégal, 152 au Congo, 3 5 en Centrafrique, 30 au Mali et 5 a u Cameroun. Sur le marché des logiciels : La CIIMEC pourra proposer SiBanqu e et ses services à de nouvelle s institutions de Micro Finance pou r lequel il est adapté et quasi seul su r son marché. A noter qu'il existe déj à une version anglaise du logiciel qu i tourne aux Philippines et, pou r l'anecdote, une version en serbe, créée en une quinzaine de jours pou r un projet au Monténégro, qui n'a pa s connu de suite durable. Evolutions : le rôle de la CIIME C sera de faire évoluer SiBanque d e manière à développer la centralisatio n des systèmes d'information avec l a création de nouveaux services bancaires : centrales de risques, compensation, versements déplacés, etc. Différences Page 7

ONGO Repères Cong o Superficie : 341 821 km 2 Population : 3,2 millions d'habitant s PIB par habitant : 1000 C Taux de croissance du PIB en 2004 : 3,6 0/0 Prévision 2005 : 7,5 0/0 2004, l'année de nos 20 an s Après des années de guerre le Congo connaît depuis sept ans une période apaisée qui a permis aux Mucodec d'atteindre en 2004 un Produit Net Bancaire supérieur à 3 milliards, l'année même où le mouvement que préside Bienvenu Maziezoula fêtai t son vingtième anniversaire. Gérard Légier, Directeur Généra l des Mucode c du Congo. érard Légier, Directeur Généra l G des Mucodec depuis deux an s reconnaît "avoir bénéficié d e tout le travail de reconstructio n du réseau mené par Jean-Claude Garcia e t les équipes salariées et élues de s Mucodec". D'ailleurs, lors des visites organisées dans les Caisses durant l e séminaire, l'ancien Directeur Général n e put cacher une certaine émotion devan t l'accueil qui lui était réservé. Si l'exercice 2004 a été marqué par le s manifestations commerciales entourant le s 20 ans des caisses, un travail de fond a ét é réalisé pour apurer le lourd passif issu de l a guerre. C'est ainsi que 50 000 compte s inactifs ont été clos et que les créances d e cette période ont été passées en perte de manière à aboutir à une situation comptable nette avant d'intégrer les habits neuf s d'une banque de plein exercice au sein du système bancair e d'afrique Centrale. Deux missions d'audit internationales sont En milliers de Francs CFA 2003 200 4 PNB 2 612 000 3 140 00 0 Frais Généraux 1 581 000 1 890 00 0 Résultat brut d'ex.loitation 1 031 000 1 250 000 Provision et amortissements 190 000 98 000 Exceptionnel +19 000-349 000 Résultat net 860 000 736 000 Le Congo en chiffre s Bienven u Maziezoula, Président de s Mucodec d u Congo qu i avait fait l e pari, for t réussi, d'orga - viser un semi- Haire du CIC M à Brazzaville. venues compléter le processus administratif complexe. "Aujourd'hui, considère Gérard Légier, nous avons atteint 90 % des exigences réglementaires. C'est un dossier lourd mais l'enjeu vaut largement la peine qu'il donne aux équipes." Pour les Mucodec l'anné e 2005 se place sous le signe de la rationalisation de son réseau. Pour faire face à un développement considérable, quatr e nouvelles Caisses vont être ouvertes à Brazzaville et trois autre s à Pointe-Noire tandis qu'u n vaste programme d e réhabilitation de Caisse s désuètes est lancé. Un pla n standard de caisse a été conçu et sera déployé su r l'ensemble du réseau. Ce s Caisses permettront d e gérer le flux exceptionne l des fonctionnaires a u moment de la pay e mensuelle, sans pénalise r les autres sociétaires. Enfin, souligne le Présiden t Maziezoula "nous allon s veiller à un développemen t harmonieux de no s Caisses. Au-delà de 10 000 sociétaires il est nécessaire d'envisager la créatio n d'une nouvelle Caisse." n Etienne Pflimlin, Président de la Confédération Nationale d u Crédit Mutuel et Bienven u Maziezoula ont dû répondre à l'assaut des journalistes congolais en cette année mondiale d u micro crédit dont ils sont des acteurs majeurs grâce au CICM. Les Mucodec à fin 2004 Nombre de caisses et points de vente 3 4 Nombres d'élus 31 0 Nombre de salariés 22 1 Sociétariat actif 135 200 Encours dépôts 28,5 Md de Francs CFA Encours de crédits 6,9 Md de Francs CFA 16 00 0 12 00 0 Production de crédit s (en millions de Francs CFA ) 8 000 6 25 4 4000 8 45 2 12 31 2 13 30 0 Page 8 4

Différences Page 9 Repères RCA Superficie : 622 984 km 2 Population : 3,8 millions d'habitant s PIB par habitant : 193 500 F CFA (295 C ) Taux de croissance en 2004 : 1,2 % Prévision 2005 : 3,8 % RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAI N Dépôt : le seuil de 2,5 milliards atteint M algré une situation économique difficile dans le pays le Crédit Mutuel de Centrafrique a réussi à passer en 2004 le seuil psychologique de 2,5 milliard s de dépôts. Jean-Claude Garcia, Directeu r Général du Crédit Mutuel de Centre Afrique a reçu un accueil trè s chaleureux lors des visites de s caisses congolaises à l'occasion d u séminaire de Brazzaville. Voilà quelques années, il a remis sur pied un résea u anéanti par la guerre civile. "Depuis deux ans nous étions très proche d e cet objectif, soulign e Jean--Claude Garcia, nous avons réussi à I ' atteindre grâce à l a mobilisation de tous, é lus et salariés." Lors du séminaire de Braz :avilie il a d'ailleurs exposé à l'auditoir e une campagne d e relance commerciale. Fixation d'objectifs individuels de collecte pour les salariés e t demande aux élus d e se "mouiller " e n menant des opération s de parrainage. "En 2004 la mobilisation des élus autour d'un objectif opérationnel de leur seule responsaréel `A. enthousiasme. Jean Lek() Kette, bluté a soulevé u n J'espère que cette acnée nous allons retrou Président du Crédi t Mutuel de ver le même élan," souhaite Jean-Claude Centrafrique. Victim e Garcia. Sans tomber dans le pessimisme le d'une sérieuse crise Directeur Général es t assez réservé sur de paludisme, il n'a l'exercice en cours. Po ir arriver à l'équilibre pas assisté au x nous avons concentré nos forces, fermé six travaux du séminaire Caisses et passé 8 1 nillions en perte en de Brazzaville. 2004. L'objectif d e 2005 est clair pou r Jean-Claude Garci a En milliers de Francs CFA 2003 2004 comme pour so n PNB 279 33 1 Président Jean Loko Frais Généraux 298 27 6 Kette : accrocher u n Résultat brut d'exploitation -19 6 0 résultat positif. La Provision et amortissements 44 8 9 poursuite d'un e Exceptionnel -38-8 1 grande rigueur comp - Résultat net -101-110 table, le maintie n d'une cohésion entre élus et salariés son t deux atouts pour y parvenir. La fin des opérations électorales est une source d'optimisme. Elle pourrait amener à une relanc e économique d'un pays exsangue. n La RCA en chiffre s Crédit Mutuel Centrafrique à fin 2004 Nombre de caisses et points de vente 11 caisses et 2 PV Nombres d'élus 89 Nombre de salariés 6 9 Sociétariat actif 31 59 4 Encours dépôts 2, 6 milliards de Francs CFA Encours de crédits 816 millions de Francs CFA Production de crédits (en milliards de Francs CFA ) 1. 2 1,0 6 0,94 7 0,77 3 0,8 0,701 0, 6 0, 4 0,2

Page 10 \/ Différences MEROUN Repères Camerou n Superficie : 475 442 km 2 Population : 15,4 millions d'habitant s PIB par habitant : 490 000 F CFA (748 ) Taux de croissance en 2004 : 4,4 % Prévisions 2005 : 4,8 0/0 Terre de conquête Même si le début de l'histoire du CIC M au Cameroun ne remonte qu'à 2001 ell e comporte déjà de nombreux épisodes. Ce pays a connu de retentissantes faillites bancaires dans les années 90. Pui s de multiples coopératives ont vu le jou r dans une certaine anarchie. En 2001, lors de la mise en place d'un e réglementation sur la microfinance, à l'appel des autorités locales, le CICM a tenté de fédérer 13 Caisses sous l a bannière MutCam. Les obstacles devenant insurmontables, le projet a été réorienté à la demande d'une Caisse d e Yaoundé désireuse de trouver un développement harmonieux. C'est à partir d e cette Caisse que le CICM, appuyé pa r l'iecd (l'institut Européen d e Coopération et de Développement), va structurer un réseau. La création de quatre guichet s Rabia Chibanià Yaoundé est Jacquot qu i programmé e représente le CIC M pour 2005. à Yaoundé. Sur ces bases le projet pourra s'ouvrir à d'autres coopératives selon une procédure et un cahier des charges précis qu i pourrait l'amener à intégrer à terme l a structure bancaire sous-régionale avec le Congo et la RCA. Repères Nige r Superficie : 1 267 000 Km 2 Population : 11,4 millions d'habitants PIB par habitant : 133 700 FCFA (204 C ) Taux de croissance en 2004 : 4, 1 Prévisions 2005 : 4, 2 Vers une fédération en 2007 La situation du Niger est assez compa - rable à celle du Cameroun avec d e très nombreuses coopératives au x modes de fonctionnement diversifié s et parfois peu orthodoxes. Le projet d u CICM de fédération et d'organisatio n des Caisses de manière à doter l e pays d'un outil bancaire populaire a trouvé l'appui du Ministère des finances Nigériens et démarrera prochaine - ment. Certaines Caisses fonctionnen t déjà en réseau et souhaitent trouve r une aide technique. Le CICM, souten u financièrement par le Ministèr e français des affaires étrangères, constituera, en collaboration avec l'association Epargne Sans Frontière, une plateforme d'appui dont le premie r travail sera d'identifier et de diagnostiquer les organisations existantes. Dans une seconde phase l a plat e forme se dotera des compétences nécessaires pour répondr e aux besoins d'harmonisatio n des pratiques et de professionnalisation des Caisses. L'objectif est d'aboutir à l a création d'une Fédératio n en 2007. Fédération qu i pourra ensuit e intégrer l'ensembl e bancaire sous-régional avec le Mali et l e Sénégal.

CAMBODGE & PHILIPPIN E Repères Cambodge Superficie : 181 000 km 2 Population : 13,8 millions d'habitant s Population urbaine : 18% Population capitale : 1,1 million d'habitant s PIB/habitants : 238 Repères Philippine s Superficie : 300 000 Km 2 Population : 83 millions d'habitant s Population urbaine : 61% Population capitale : 15 million d'habitant s PIB/habitants : 815 Une approche pragmatiqu e trictement inconnu e n S Asie du Sud Est l e CICM a pris le par i d'aborder ce march é avec pragmatisme en créant l e premier réseau de microfinanc e de collecte d'épargne au x Philippines en 2001. Malgré une confiance qui pren d du temps à s'instituer Yousse f Djezzez, le délégué du CICM à Manille, est très confiant dan s l'avenir du projet et note une croissance régulière du socié - tariat. Les salariés forment de s équipes solides, dynamiques e t impliquées. La métropole de Manille et ses 15 millions d'ha - bitants représentent un secteu r suffisamment important pou r que tous les efforts de dévelop - pement y soient concentrés. I I existe aux Philippines un e réglementation adaptée au x systèmes coopératifs. Le s Caisses sont informatisées a u fur et à mesure de leur création. La naissance d'une Fédératio n de quinze Caisses est envisa - geable à l'horizo n 2006. Même si l e ~~ ~SS gs G53&S3 dossier cambod - ^~.i,pré Je.ores s ç ~êex6 gien est ancien a u i CICM ce n'est qu'en 2004 qu'il a A Phnom Penh Crédi t pu entrer dans une Mutuel se dit : Cambodi a Mutuat Savings and Credi t Network. phase active. Sur un terrai n quasi vierge de tout résea u mutualiste, le CICM a choisi, comme aux Philippines, de réaliser son effort sur la seule capi - tale, Phnom Penh. A fa différence des Philippines, a u Cambodge, le CICM se trouv e dans un vide juridique en ce qu i concerne le secteur coopératif et face à des population s méfiantes par rapport à tout e pratique communautaire... L a période Pol Pot marque encore les esprits. Par ailleurs certaines Organisations Non Gouvernementales y pratiquent la collecte d'épargne dans des conditions pe u professionnelles et frôlant parfois la malhonnêteté. Malgré c e contexte difficile Véronique d e Crouy-Chanel, architecte d u projet du CICM à Phnom Pen h est elle aussi optimiste. Mai s leur pire ennemi c'est la religio n du cash. La confiance ne v a pas de soi... En 2004 trois Véronique, la responsable de la mission au Cambodg e (en jupe rose) et Dorothée (stagiaire) entourées de s collaborateurs d'une Caisse enregistrent un retour trè s positif des sociétaires. Caisses ont été ouvertes, i l devrait en être de même cett e année. La aussi toutes les caisses sont informatisées dès l e départ. Petit détail pratique : a u Cambodge il faut gérer en deu x unités de compte : le riel et l e dollar US. n Cambodge Philippine s Démarrage mars 2004 mars 200 1 Nombre de caisses 3 9 Nombre de sociétaires 93 5 80 0 Nombre de salariés 9 3 8 Nombre d'élus 5 14 0 Encours épargne 3 800 3 797 millions de peso s Encours crédits 2 442 millions de peso s Production de crédits 6 629 millions de pesos Différences Page 1 1

AINTE LUCIE Repères Sainte Luci e Etat anglophone indépendant (1979) des petites Antilles situé à 35 km a u sud de la Martinique. Superficie : une île de 616 km 2 Population : 160 620 habitant s Taux de croissance en 2003 : 3, 7 Membre de l'union Monétaire East Caribbean Currency Union (ECCU) l a monnaie locale est rattachée au dollar américain. 1 US $ = 2,67 EC$. L'économie repose pour l'essentiel sur le tourisme et la production de l a banane. Au pays des Credit Union s la demande de la Fédératio n du Crédi t Mutuel Antille s Guyane et de l'agenc e Française de Dévelop - pement le CICM a réalisé une mission exploratoire à Sainte Lucie qui pourrait déboucher sur un partenariat avec le s Credit Unions en 2005. Le monde bancaire de Sainte Lucie es t bien développé. Un secteur commercia l cohabite avec un secteur coopératif, com - posé de 16 Credit Unions indépendante s les unes des autres, héritières des friendships societies. Nous sommes bien e n culture anglophone. La majorité des coopératives fonctionnent de façon efficient e et performante. L'une d'elle possèd e même un coefficient d'exploitation d e 35 %... Le projet du CICM serait d'apporter son expérience sous trois angles : structuration institutionnelle, renforcement technique des réseaux - ressources humaines et outils tech - nique - et, en troisième lieu, consolidation financière. Les credi t unions ont donné un accord de prin - cipe sur le contenu de l'appui d u CICM. Cette action, qui s'inscrirai t dans le moyen terme, nécessiter a des moyens financiers importants. Le CICM adressera des demande s de financement au Fonds d e Coopération Régionale et a u FEDER (Europe). La mise e n oeuvre du projet est conditionnée a u déblocage de ces moyens financiers. La Fédération du CM Antille s Guyane porterait institutionnelle - ment ce projet et poursuivrait so n travail de coopération et de formation auprès de ses collègues d e Sainte Lucie dont ils partagent l'un e des deux langues : le créole. Patrici a Lavocat, Chargée d e Mission au CIC M a réalisé l'étud e du projet Sainte-Lucie. Elle veille égale - ment au x destinées des projets Russie, Cambodge, Cameroun et Niger. La Fédératio n Antilles Guyan e couvre les territoires de la Guadeloupe (40 0 000 habitants) d e la Martiniqu e (380 000 habitants) et de l a Guyane (150 00 0 habitants). La Fédération compte 18 Caisses. Ses encours sont de 830 MC en dépôt s et de 780 MC en crédits. La Fédération a dégagé un résulta t net de 5,5 MC e n 2004. Vous avez découvert le CICM lor s de son séminaire à Brazzaville. Quelles sont vos impressions? J'ai été frappé par la volonté d'organisation, de rigueur, de transparence et pou r tout dire d'honnêteté des élus des mouvements africains. J'ai réalisé combien l'action du CICM répondait aux besoins de s populations. Vous êtes à l'origine de la missio n réalisée à Sainte Lucie. Comment les choses se sont elles passées? Nous sommes voisins, cela fait de s années que j'ai des échanges avec les responsables des Credit Unions. Nou s partageons les mêmes valeurs. Ils son t souvent venus voir notre fonctionnement à la Fédération Antilles Guyane et sentaient que nou s avions franchi une étape qui leur manquait. J'a i estimé que le CICM était la structure [a plus apte à Trois questions à Louis Cruso l Administrateu r du CICM, Loui s Crusol est Président de l a Fédératio n Antilles Guyane d u Crédit Mutue l répondre à leurs interrogations. L'Agence Française de Développement semblait penser la mêm e chose, il suffisait de prendre langue. Comment envisagez vous l a suite du projet? Le projet ne sera réalisable que si nou s réussissons à en obtenir le finance - ment mais nous allons y mettre tout l e professionnalisme et la convictio n nécessaires. II y a un accord de principe, il faut enfoncer le clou. L e contexte commercial et humain est trè s favorable, nous avons de très nombreux points communs. Nous avon s une Caisse à Saint-Martin, qui est un e île française mais là bas on n'y parl e qu'anglais, créole et...dollars. La mise en oeuvre d u projet de Sainte-Lucie aurait des retombées trè s positives pour nous. Différences Magazine interne du Centre International du Crédit Mutuel. Directeur de la publication : Yann Gauthier. Rédaction : Jean-Michel Braud. Conception graphique : Natacha Fergova. Impression : THYSSEN imp. 01 69 63 25 50. Courriel : contactedifferences-magazine.com