Bonjour, Pour ceux que ça intéresse voici mon récit des 100 km de Vendée le samedi 4 juin. J'ai déjà couru ici l'an dernier, je sais donc ce qu'il m'attend. Comme d'hab, retrait du dossard et préparation des affaires. La chaleur est omniprésente même à 22 h ce vendredi. Madame prépare son vélo. Un Japonais m'avait laissé au départ du Marathon de Paris 2 petits gâteaux énergétiques. J'en ai mangé un pour les 16 km de Capbreton et compte manger le dernier avant les 100 km. Ce n'est pas mauvais et ça change de celui de décathlon que je mange maintenant à contre-cœur, va falloir trouver autre chose. Pour peu que j'écoute la radio en courant cela ferait de moi un homme "radio" "actif" (humour). Le samedi matin peu avant le départ à 5 h, je suis un peu crispé sur la photo mais confiant dans ma tête.
Le départ est donné, le bouton marche arrêt de ma lampe frontale m'avait joué des tours l'an dernier, et cette année c'est mon cardiofréquencemètre qui va se bloquer (2 barres horizontales, rien à faire). Je décide de l'arrêter et le redémarrer à 6 h pile. Me revoilà à 6 h 49 et 17,3 km de fait. Je n'arrive pas à trouver le bon tempo. J'avance mais je me cherche, les bras, les jambes, je ne sais pas. Les suiveurs en vélo entrent en piste. Vers 7 h 45 je sors de la forêt de Grasla et la température de l'air est déjà élevée. J'ai l'impression que mon cerveau ne sait pasen fait pour combien de temps je suis parti. Toujours du mal à trouver une allure. 33.8 km en 3 h 42, je sais dès à présent qu'il va faire très chaud. A 9 h, il fait la température qu'il devrait faire à 11h.
. Au bout de 5 heures de course, on discute encore avec les autres. Ici, Daniel avec Daniel 50,4 km en 5 h 45. Il est 10 h 45 et je sais que je vais souffrir à cause de la chaleur. Les organisateurs comprennent ce qui se passe et installent des brumisateurs. Vers le kilomètre 63 le futur 3e de l'épreuve me double "tout doucement". Il lui reste 4 km à faire mais il semble être en souffrance. La chaleur commence à faire des ravages. Je passe au quatrième tour en 8 h pile soit 66,9 km. Il est 13 h, et la plaine Vendéenne devient une fournaise. On parle de 35 degrés à certains endroits et je veux bien y croire.
L'ombre reportée est toute petite et j'oriente la visière de la casquette en fonction du soleil.
Je fonctionne maintenant par à coup, au moral, mais des fois... ça fait mal. Je sais qu'il y a beaucoup d'abandons.
J'aurai même envie de dormir vers le km 80. Pas de m'allonger sur le bas côté comme certains mais dans un lit et fermer les yeux. La chaleur doit être à son paroxysme, les organisateurs sont inquiets. Peut être moins de 50 % d'arrivants cette année. J'attaque le dernier tour. Je passe en 10 h 26 au km 83+5. Un concurrent se trompe et pense avoir fini alors qu'il lui reste un tour. Il abandonne. Un autre revient en se tenant la jambe. Une crampe sans doute. Kilomètre 90, c'est la dernière fois que je passe à cet endroit alors le moral revient. Les abandons se poursuivent à chaque ravitaillement, tête qui tourne etc. Si prêt du but.
Km 95, je sais que c'est bon pour moi. Une moto passe les concurrents un par un pour les pointer et leur demander si ça va. Km 97, l'orage gronde au loin. Runners on the storm. Km 98, de grosses gouttes commencent à tomber. Km 99, je fonce vers l'arrivée sous l'orage.
Je franchis la ligne au bout de 13 h 05 mn et 20 sec. 10 mn de plus que l'an dernier mais content d'avoir fini cette année. Sans suiveur vélo, j'abandonnais peut être au 4e tour. Je sprinte comme un malade sur les 200 derniers mètres et passe la ligne d'arrivée sous la flotte.
Je rends la puce électronique, récupère mon trophée et nous posons pour la postérité sur la paille. Une fois douché, mon rêve se réalise alors... m'allonger sur un lit et fermer les yeux.
Le lendemain, madame ramène le camping-car à la maison. J'ai moins mal aux jambes que l'an dernier. Juste un os du dessus du pied gauche (cuboïde ou scaphoïde) gonflé et douloureux. 248 inscrits, 232 partants, 138 arrivants, je fais partie des 138 et ça me plait bien. Peu importe le chrono pour moi cette année (je comptais mettre 12 h 30), la météo a modifié mon objectif. Heureux, malgré tout d'avoir franchi la ligne d'arrivée. Un grand bravo aux organisateurs qui attachent autant d'importance au premier qu'au dernier, mon nom a été cité à chaque passage. Merci à vous, bénévoles, petits et grands (une pensée toute particulière pour cette jeune relève qui n'a pas eu peur de se lever à 1 h du matin pour la préparation des p'tits déj dans le hall des sports). Les postes de ravitaillement tenus par les bénévoles qui ont fait le boulot jusqu'au bout, je pense au poste d'épongeage de la Duranderie qui a changé tout son stand de côté pour s'adapter au soleil. Merci à la ferme Sainte Marie pour l'ambiance à chaque passage, aux sonneurs de cloches, chapelle de Benaston, et aux nombreuses autres personnes présentes sur le circuit. Sans vous et cette énorme logistique que vous assurez, cette course ne pourrait avoir lieu. Chapeau!!! Amitiés sportives : Daniel & Nathalie.