Lycée Camille Corot année 2006 / 2007 Numéro original et unique sur le voyage des Terminales L et ES en Octobre 2006 Page 1 : Par cours SOMMAIRE Page 2 : Camp de Buchenwald Page 3 : Comprendre! Se comprendre! Page 4 : D Allemagne, France, Europe L esprit de réunion Il faut beaucoup se réunir pour faire avancer l esprit de réunion ; ce n est pas un voyage pour raviver les blessures, ni pour stigmatiser les uns, ni pour se complaire dans la contemplation stérile du passé. C est un projet qui associe des disciplines différentes et des élèves différents pour que les idées et les pays sachent se réunir. Et oui, il faut s associer, il faut le vouloir, il faut réunir la langue allemande, l histoiregéographie et la philosophie pour contribuer à l ouverture des esprits. Il faut contacter des collègues allemands et des familles allemandes pour tisser les liens qui briseront les chaînes du passé. Ce n est pas de gaieté de cœur que l on va poser ses pas sur la terre et les cendres des camps! Mais c est parce que nous savons que la bonne volonté abstraite ne suffit pas ; il faut voir, il faut parler, il faut dépasser l incompréhensible et s efforcer de se comprendre. ----------------------------- Marc B. CHRONOMÉTRAGE Avril Septembre 2006 : - Demandes de subventions - Montage du projet et préparation dossier Septembre 200 - Réunions d organisation et réunions d information des élèves Octobre 2006 (le voyage) - mardi 3 : départ à 22 h, nuit en car. - mercredi 4 : 12 h, arrivée à Weimar 14 h, visite de Weimar (sur les traces du national-socialisme) avec une guide. 20 h 30, après le repas, réunion avec les élèves pour mise au point et organisation du lendemain à Buchenwald. Nuit à l auberge de jeunesse. - jeudi 5 : 8 h, départ en car pour Buchenwald, matinée : visite interactive avec les guides en deux groupes, sur le site du camp. Après-midi : une heure de visite libre, puis déplacement et parcours vers le monument d exhortation édifié par la RDA. 16 h 30, départ pour Markkleberg 18 h, arrivée au lycée et répartition dans les familles. Nuit dans les familles allemandes. - vendredi 6 : 8 h, au lycée de Markkleberg, matinée de réflexion et d échanges entre lycéens Départ pour Leipzig. 14 h, visite commentée du musée d histoire contemporaine (histoire allemande de 1945 à 1994) Retour à Markkleberg et soirée et nuit dans les familles. - samedi 7 : 8 h 30, départ pour Leipzig en train 9 h 30, parcours architectural dans le centre ville ; 12 h repas au restaurant Movenpick 14 h, mise en file d attente pour le concert du samedi à ThomasKirche. 15 h, concert, à l écoute de J.S. Bach 17 h dans le car pour le retour. Nuit dans le car. - dimanche 8 ; 7 h, arrivée à Morestel Novembre, décembre : Travaux divers
Jeudi 5 Octobre : Visite du camp de Buchenwald 1. Evocation de la vie dans le camp, dessin d'amandine Baudin Visites La visite de Buchenwald m a beaucoup touchée. Je suis satisfaite d avoir pu visiter les restes d un camp ; la réalité est frappante, c est un lieu d Histoire important. Mais je trouve qu on n a pas eu assez de temps pour visiter par nous-mêmes (la carrière, les expositions) et pour revoir les choses en réfléchissant à ce qui nous a été dit. (Elodie Charrel, TES2) Pour Buchenwald, ce fut une journée intéressante, qui nous permit de nous plonger et surtout de nous renseigner sur l époque du national-socialisme mais aussi sur l époque de la RDA. C est un passé douloureux et parfois difficile à comprendre. La visite fut très instructive avec des passages dans des lieux choquants, horribles. Mais je pense que c est essentiel au travail de mémoire. (Louis Ducarroz, TES1) Cette plaque commémorative se trouve à l intérieur du camp ; elle a la particularité surprenante d être toujours maintenue à la température de 37 (température du corps humain).sur cette plaque sont inscrites les nationalités de toutes les personnes qui ont été internées dans ce camp. Laura Brison
Avenir :De France, D Allemagne, D Europe 1. Témoignage D Allemagne, Une évidence aujourd hui. Mais l Histoire a bien failli faire rater ce rendez-vous! 2 grands pères poilus, 4 années au front 2 jeunesses gâchées 2 destins différents mais emprunts d amertume De rancœur, de haine L un rentra malade,gazé, mourut 10ans plus tard, bien trop jeune 1 père orphelin à 6 ans à peine, puis plus tard sur les listes du STO Inenvisageable de partir en Allemagne Donc la Mûre, la mine, des longs mois au fond du trou Nouvelle génération à la jeunesse gâchée Enfin la Libération, la liberté! Fini l Allemagne et les Allemands! L année du Traité de l Elysée (était-ce un signe?) je débarque Au collège assez bonne élève, donc : «Vous ferez allemand.» Aucun intérêt pour la matière 3 ème, 2 ème : bof Tout à coup en 1 ère, un prof parle de l Allemagne, pays plus ou moins tabou, des gens, de la vie. Et une envie d aller voir, de participer à un échange. «Tu n y penses pas! Ton grand-père, le STO, la mine! Ces barbares!» 1981,le poids du passé Le tact d une mère, «Il faut oublier, les jeunes n y sont pour rien» finit par permettre un «d accord» du bout des lèvres. Août 1981, enfin l Allemagne et la révélation! Depuis, combien de voyages, de séjours, de rencontres ici et là-bas? Et une grande satisfaction : la réconciliation d une famille avec son passé et l Allemagne. Osez bouger, sortir, voyager, partir à la découverte des autres et du monde. Voyez de vos propres yeux, écoutez, informez-vous, lisez, réfléchissez, communiquez, échangez, témoignez, Battez-vous pour la vérité, la réconciliation, la paix! Colette PAYM
2. Voir l'allemagne. (Dessin de Marie Allagnat)
En Allemagne : Se parler, Se comprendre, s entendre Problèmes de langue : deux témoignages Le voyage rassemblait des germanistes et des non-germanistes ; les seconds pouvaient légitimement s inquiéter quant à la possibilité de communiquer! Voici ce qu écrivent Alexandra et Johanna sur cette question. «Se retrouver dans un pays dont la langue nous est totalement étrangère est angoissant et sujet à de multiples questions. «Vais-je arriver à me faire comprendre avec un accent anglais incompréhensible et mon ignorance de la langue du pays? Que vais-je dire à la famille? Arriverai-je à communiquer?» Lors du voyage en Allemagne nous fûmes confrontés à cette situation. A notre arrivée au lycée de Markkleeberg où les allemands nous attendaient, beaucoup de Français étaient paralysés par le stress ; mais il s estompa peu à peu lorsque les lycéens allemands commencèrent à rentrer en contact avec nous. Nous découvrîmes que certains d entre eux maîtrisaient très bien le français, ce qui nous rassura quelque peu. De mon côté, je fis connaissance très rapidement avec ma correspondante qui parlait quelques mots de français et s exprimait en anglais aussi bien que dans sa langue maternelle ; nous pûmes alors échanger quelques mots en alternant français et anglais. Les jours suivants, nous réussîmes à converser, même si parfois je devais reformuler plusieurs fois mes phrases pour réussir à me faire comprendre, tellement mon anglais était bancal ; et mon langage par signes pas très au point!! En tout cas, un conseil si vous êtes confrontés à cette situation, ne paniquez pas et ne vous inquiétez pas ; dans un pays étranger on trouve toujours le moyen de se faire comprendre c est aussi très enrichissant! par contre, n oubliez pas votre ami le dictionnaire, qui sera un compagnon précieux durant le séjour. Alexandra Renon (T.L.) Au cours de notre voyage scolaire à Weimar et Leipzig, nous avons tous eu l occasion de passer deux nuits au sein de familles allemandes. Il était alors évident que les Allemands ne parleraient pas notre langue couramment et que nous aurions à nous accommoder de ce fait. Pour ma part, je me suis trouvée dans une famille qui ne connaissant pas la langue française et parlait peu l anglais. Malgré mes 7 années d apprentissage de l allemand, j avoue avoir eu une certaine crainte de ne pas réussir à me faire comprendre ou à comprendre ce qu il me fallait faire dans la famille. Finalement, grâce à l accueil chaleureux, j ai parfaitement réussi à m exprimer et à avoir des discussions avec la famille. Donc, je me suis rendu compte que communiquer avec des nationalités différentes ne dépendait pas que de notre niveau dans la langue. Il est vrai que nous pouvons utiliser les gestes, les mimiques et il devient alors facile d avoir des conversations qui sortent du commun. Ce que l on peut retenir, c est que bien que nous n ayons pas la même langue, la même culture, la communication et le langage restent possibles et les mêmes. Johanna Nicolle (T.L.) Ce fut un voyage très enrichissant. Les visites ont été intéressantes, principalement le camp de concentration qui rend réel tout ce qu on a vu en cours. Être dedans et voir permet de se rendre compte et de prendre conscience de façon plus concrète. De plus les familles sont très accueillantes. La famille qui m a reçu a été très agréable et m a montré une vision chaleureuse des Allemands. C est aussi une façon de communiquer assez amusante et stimulante. Bien que le voyage soit fatigant, il est très enrichissant et instructif. (Noémie, TL)