Stratégie culturelle régionale Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

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Transcription:

Stratégie culturelle régionale Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020 Une publication du Conseil des arts et de la culture du Pacifique et du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Conseil des arts et de la culture du Pacifique et Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Suva, Fidji, 2012

Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS), 2013 Tous droits réservés de reproduction ou de traduction à des fins commerciales/lucratives, sous quelque forme que ce soit. Le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique autorise la reproduction ou la traduction partielle de ce document à des fins scientifiques ou éducatives ou pour les besoins de la recherche, à condition qu il soit fait mention de la CPS et de la source. L autorisation de la reproduction et/ou de la traduction intégrale ou partielle de ce document, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales/ lucratives ou à titre gratuit, doit être sollicitée au préalable par écrit. Il est interdit de modifier ou de publier séparément des graphismes originaux de la CPS sans autorisation préalable. Texte original : anglais Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS) - Catalogage avant publication Stratégie culturelle régionale : investir dans les cultures océaniennes : 2010 2020 / une publication du Conseil des arts et de la culture du Pacifique et du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique 1. Culture Oceania. 2. Cultural policy Oceania. I. Titre II. Conseil des arts et de la culture du Pacifique III. Secrétariat général de la Communauté du Pacifique 353.70995 AACR2 ISBN: 978-982-00-0625-6 2 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

Sommaire Préface... 4 I. Introduction... 5 Investir dans les cultures océaniennes... 5 Contexte général... 6 Méthode de travail... 8 II. Objet...10 Vision... 11 Mission... 11 Valeurs et principes directeurs... 11 Mise en œuvre... 12 Suivi et évaluation... 13 III. Stratégie culturelle régionale...14 Buts nationaux... 14 Buts régionaux... 18 IV. Consultation...21 Niveau national... 21 Niveau régional... 21 V. Stratégie de communication...22 VI. Tableau des indicateurs et principales activités...23 VII. Annexe...34 Sigles et acronymes... 34 Glossaire... 37 Documents de référence... 40 Instruments régionaux... 40 Publications... 43 3

Préface Le concept du Festival des arts du Pacifique Sud fut entériné en 1965 par la Conférence du Pacifique Sud, en écho à la proposition formulée par le Conseil des arts des Fidji. La toute première édition du Festival s est déroulée aux Fidji en 1972. Compte tenu du succès de la manifestation, il a été décidé de réunir tous les quatre ans des artistes, des écrivains, des danseurs traditionnels, et des artisans de la région océanienne. Héritier du Comité organisateur du Festival des arts du Pacifique, le Conseil des arts et de la culture du Pacifique reste l organe régional de coordination du Festival. Tout comme son nom a évolué, le Conseil s est transformé au gré de nombreuses étapes pour aujourd hui s acquitter d une mission de conseil et d orientation au service du développement culturel de ses États et Territoires membres. Si le souhait de voir apparaître une Stratégie culturelle régionale est inscrit dans le Plan pour le Pacifique depuis 2004, on peut considérer que sa genèse a débuté il y a plusieurs dizaines d années. En effet, l idée d une stratégie germe dans les années 60, au moment où les dirigeants de la région reconnaissent, par la création même du Festival, le besoin impératif et urgent de prévenir la disparition d un patrimoine culturel unique. La Stratégie culturelle régionale pose un nouveau jalon, en entérinant les normes et les aspirations qui doivent présider à la promotion des cultures océaniennes à l échelon régional et national. Elle consacre et chante la richesse et la diversité des cultures océaniennes. De fait, loin de former un bloc monolithique, les peuples océaniens se caractérisent par une grande diversité culturelle. Toutefois, au-delà de ces différences, nos pays se rejoignent sur la nécessité de mieux sauvegarder et promouvoir leurs cultures, en s appuyant sur un large éventail de mesures exposées dans la présente Stratégie. La culture est le miroir de l âme d une nation. Par son ensemble intrinsèque de normes, elle définit les règles de la société. Pour certains pays océaniens, c est un moteur dynamique de notre développement, notamment de la croissance économique, mais c est aussi le souffle qui s envole de la conque du musicien qui fait résonner l identité de la nation et de la vie intellectuelle, morale et spirituelle de tout un peuple. Pour chacun de nous et tous ceux que nous rencontrons sur notre route, les cultures de la région sont en effet porteuses de cohésion et de vibrations positives. La Stratégie culturelle régionale offre au Pacifique un cadre d orientation qui doit guider le développement du secteur culturel et la promotion des cultures océaniennes. Nos remerciements vont au Conseil des arts et de la culture du Pacifique et aux nombreuses organisations qui, par leurs conseils et leurs orientations, ont contribué à l élaboration de cet instrument majeur. Nous appelons désormais toutes les forces vives de la région à travailler main dans la main au cours des dix prochaines années et au-delà encore! Mme Faustina K. Rehurer-Marugg Ministre des affaires communautaires et culturelles de la République de Palau 4 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

I. Introduction Investir dans les cultures océaniennes Cerner la culture dans toutes ses dimensions économiques, sociales, éducatives et politiques n est pas chose facile. Si la culture océanienne regroupe les danses, les chants, les arts du spectacle et les formes d expression artisanale connus de la plupart des gens et célébrés tous les quatre ans à l occasion du Festival des arts du Pacifique, elle recouvre bien plus que cela, et renvoie aussi à des aspects tels que les modes et la qualité de vie, l identité, les droits, les différences, la tolérance, la pérennité et la vitalité des moyens de subsistance, la créativité et l épanouissement des individus et des communautés et, surtout, l avenir des populations océaniennes. La culture est aussi un secteur d activité bien défini, à l instar de l agriculture, de la pêche ou du tourisme, et appelle à ce titre des investissements publics et privés. C est pour cette raison que la Stratégie culturelle régionale présentée dans ce document a pour titre «Investir dans les cultures océaniennes». La Stratégie est conçue de manière très simple : elle définit dix buts sept de niveau national et trois de niveau régional qui renvoient à toutes les dimensions de la culture et composantes du secteur culturel, et s articule autour de six grands axes : les savoirs traditionnels et le patrimoine culturel immatériel ; les sites, lieux et espaces culturels ; les infrastructures et institutions culturelles ; les industries culturelles ; les biens et services culturels ; et les praticiens de la culture. Ces six domaines correspondent aux composantes du secteur culturel dont on estime qu elles offrent les meilleures perspectives de croissance et de développement, et qui appellent par conséquent une attention prioritaire. Il s agit, en d autres termes, des domaines dans lesquels les investissements seront les plus fructueux. La Stratégie s adresse à un large public de non spécialistes, et se veut un outil simple et pratique pour les décideurs comme pour les praticiens, les organismes régionaux et internationaux, les organisations non gouvernementales (ONG), les communautés et les églises. Mais elle a surtout pour objectif d aider les pays à intégrer systématiquement la culture aux autres secteurs économiques et sociaux, et à promouvoir le développement de la culture en tant que domaine d activité à part entière. Le potentiel que présente le secteur culturel dans le Pacifique est encore largement inexploité. La culture fait partie intégrante de la vie des peuples océaniens et pourrait dans une large mesure porter et soutenir le développement durable et la croissance économique de la région. Pourtant, la culture n est toujours pas considérée comme un secteur formel qui pourrait contribuer pleinement au développement économique et social de la région et par conséquent le secteur ne reçoit pas toute l attention qu il mériterait à ce titre. La Stratégie culturelle régionale 2010-2020 définit précisément un certain nombre de mesures qui visent à promouvoir la pleine reconnaissance des multiples contributions de la culture au développement de la région. 5

Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Un groupe de danseurs de Tokelau lors du 10e Festival des arts du Pacifique qui s est tenu à Pago Pago (Samoa américaines), en 2008. Contexte général À la fin des années 60, les chefs d État et de gouvernement des pays océaniens se sont inquiétés des effets néfastes que pouvaient avoir des influences extérieures sur les cultures des peuples de la région. Conscients de la forte dimension identitaire de la culture dans une région où nombre de jeunes États faisaient leurs premiers pas sur la scène internationale, ils ont décidé d agir pour combattre cette érosion culturelle, et ont notamment créé le Festival des arts du Pacifique Sud, dont la première édition s est tenue aux Fidji en 1972. A ses debuts le Festival était administré de façon plutôt souple par un Comité organisateur. Lorsque le festival devint officiellement le Festival des arts du Pacifique le Conseil des arts du Pacifique (le «Conseil») succèda au Comité organisateur. Le Conseil avait initialement pour principale fonction d administrer le Festival, mais s est vu confier par la suite d autres responsabilités culturelles régionales. Au fil des ans, le Conseil, désormais appelé Conseil des arts et de la culture du Pacifique, a engagé un nombre important d activités et de projets culturels, dont certains sont toujours en cours. Depuis sa création, le Conseil débat des obstacles au développement culturel dans la région et des moyens d y remédier. Ce faisant, il a recensé un certain nombre de problèmes communs à la plupart des États et Territoires de la région, parmi lesquels l absence de politiques culturelles et de lois, le manque d institutions et d infrastructures culturelles, la faiblesse des structures existantes et le caractère insuffisant des moyens 6 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

humains et financiers consacrés à la culture. Nombre de ces problèmes ont été attribués au faible degré de priorité que les chefs d État et de gouvernement de la région accordaient alors à la culture. Soucieux de corriger la situation, le Conseil a décidé d organiser une première conférence des Ministres de la culture, qui s est tenue à Nouméa, du 16 au 18 septembre 2002. Au cours de la conférence, les Ministres se sont penchés sur certains des problèmes et enjeux que le Conseil avait portés à leur attention, dont bon nombre revêtent une importance primordiale pour la bonne gestion et le développement de la culture dans le Pacifique. Les Ministres ont décidé de s attaquer ensemble à ces problèmes et ont adopté à l issue de la conférence une Déclaration ministérielle sur la culture. La Déclaration ministérielle de 2002 traite notamment des questions suivantes : a. absence de lois sur la culture; b. promotion des industries culturelles ; c. mécanismes de protection de la culture et du patrimoine culturel ; d. collecte de statistiques culturelles ; e. nécessité d une aide des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds en faveur du développement culturel. Le Plan pour le Pacifique en faveur du renforcement de la coopération et de l intégration régionales «Nous attachons une grande valeur à la diversité du Pacifique et envisageons un avenir où ses cultures, ses traditions et ses croyances religieuses seront appréciées, honorées et mises en valeur.» (Vision des chefs d État et de gouvernement de la région) Le Plan pour le Pacifique a été adopté en 2005 par les chefs d État et de gouvernement des pays membres du Forum des Îles du Pacifique. Il vise à promouvoir l intégration régionale et à apporter des solutions aux problèmes que rencontrent la région et les peuples qui y vivent, et définit, à partir de ces buts généraux, quatre grands objectifs qui constituent les quatre piliers du Plan : croissance économique, développement durable, bonne gouvernance et sécurité. La culture relève du pilier «développement durable». Le Plan contient douze stratégies de développement durable, et les questions culturelles sont abordées dans la stratégie no 11, au titre des objectifs 11.1 et 11.2. Le Plan pour le Pacifique est le document d orientation qui doit guider la mise en œuvre de la Stratégie culturelle régionale. Pour autant, la Stratégie ne se réduit pas à une simple analyse de la contribution potentielle de la culture au développement durable ; elle examine aussi le rôle que la culture joue non seulement à l appui, mais aussi en tant que fondement des quatre piliers du Plan. De plus, elle a pour objet de favoriser la coopération et l intégration régionales et s inscrit à ce titre dans le droit fil du Plan pour le Pacifique. 7

Décision du Conseil des arts et de la culture du Pacifique Lors de la cinquième réunion du Comité exécutif du Conseil, tenue à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) du 8 au 10 août 2007, la CPS a souligné la nécessité d avancer dans la réalisation de l Objectif 11.1 du Plan pour le Pacifique, qui porte sur l élaboration d une Stratégie culturelle régionale et le renforcement de l identité culturelle océanienne. À sa vingt et unième réunion, organisée à Pago Pago (Samoa américaines) le 31 mars 2008, le Conseil a décidé d élaborer une Stratégie culturelle régionale afin de la soumettre pour examen aux pays membres, et de créer à cette fin un groupe de travail. À l issue de la vingt-deuxième réunion du Conseil, les Fidji se sont portées volontaires pour assurer la présidence du groupe de travail chargé d élaborer le projet de stratégie régionale. En mars 2010, le Conseil, à sa vingt-troisième réunion, a approuvé dans son principe le projet de stratégie. Il est convenu que la Stratégie culturelle régionale, une fois achevée, serait soumise pour approbation au Comité des représentants des gouvernements et administrations (CRGA) de la CPS et aux chefs d État et de gouvernement des pays membres du Forum des Îles du Pacifique. Méthode de travail La Stratégie est le résultat de nombreuses consultations avec des représentants d organisations régionales, des acteurs nationaux du développement culturel et des experts d États et Territoires insulaires océaniens (ÉTIO). Une fois que la décision de former un groupe de travail chargé d élaborer la Stratégie a été entérinée par le Conseil, des représentants des Fidji, de Kiribati, de Nouvelle-Calédonie, des Îles Salomon, de Polynésie française, du Samoa et de Papouasie-Nouvelle-Guinée se sont portés volontaires pour constituer ce groupe, alors présidé par les Fidji. Par la suite, le groupe de travail a coopté un membre de Palau ainsi que plusieurs représentants de l Université du Pacifique Sud (USP), du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS) et de l Association océanienne d éducation et de formation techniques et professionnelles (PATVET). La CPS apporte un soutien administratif au groupe de travail. Le groupe de travail a également été chargé d élaborer une stratégie pour l intégration et le renforcement de l identité culturelle océanienne, conformément à l un des objectifs de portée régionale visés au Plan pour le Pacifique. Le groupe de travail a utilisé une liste de diffusion de la CPS pour communiquer et mener ses consultations, et s est réuni à plusieurs reprises entre la fin de 2009 et le début de 2010 pour élaborer le projet de stratégie. Une autre réunion, à laquelle a participé un représentant du Secrétariat du Groupe du fer de lance mélanésien, basé à Vanuatu, s est tenue à Nadi. Le projet de stratégie culturelle régionale a été adopté par les ministres de la culture du Groupe du fer de lance mélanésien réunis en Nouvelle-Calédonie à l occasion de l édition 2010 du Festival des arts mélanésiens (12-25 septembre). Des représentants de la branche régionale pour le Pacifique du Conseil international des Archives (PARBICA), de l Association des musées des îles du Pacifique (PIMA), de l Alliance océanienne pour la promotion des arts (PaCaa) et du Conseil océanien d évaluation pédagogique (SPBEA) ont également été consultés par courrier électronique à différentes étapes du processus. 8 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Artiste exposant ses œuvres au 10 e Festival des arts du Pacifique, à Pago Pago (Samoa américaines), en 2008. Plusieurs réunions supplémentaires ont eu lieu entre le président du groupe de travail et le Secrétariat de la CPS. Des consultations ont été menées avec l USP et la PaCaa afin d asseoir sur des bases plus solides les stratégies et les objectifs retenus. D autres réunions ont été organisées avec le Secrétariat général du Forum des Îles du Pacifique (FIP) pour renforcer la collaboration aux fins de l exécution des activités conjointes portant sur les industries culturelles, le commerce et les droits de propriété intellectuelle, et pour faire le point sur la mise en œuvre de la Stratégie océanienne en faveur de la culture et de l éducation 2010-2015. 9

II. Objet La Stratégie culturelle régionale océanienne 2010-2020 a pour objet de renforcer les cultures océaniennes en définissant un cadre applicable à la formulation et à l élaboration des politiques culturelles. La prise en compte systématique de la culture dans les plans nationaux de développement et les stratégies des quatre piliers du Plan pour le Pacifique est une des lignes de force de la Stratégie La Stratégie culturelle régionale répond aux objectifs suivants : 1. guider l intégration de la culture au processus de développement de la région du Pacifique ; 2. lever les obstacles au développement culturel dans le Pacifique ; 3. rendre compte des problèmes culturels d apparition récente que rencontrent les Océaniens ; 4. constituer un outil normatif pour le développement culturel du Pacifique ; 5. définir des priorités en matière de coopération pour le développement dans le secteur de la culture. Nombre des problèmes abordés dans la Stratégie sont connus depuis longtemps. Le document traite également de problématiques d apparition plus récente telles que le développement des industries culturelles, et de questions intersectorielles comme la santé, la viabilité environnementale, la sécurité alimentaire, le changement climatique, les investissements et les échanges commerciaux. Les enjeux économiques et sociaux de dimension planétaire qui influent sur la pérennité des moyens de subsistance ont également été pris en considération. La Stratégie est aussi un document à caractère politique : elle part du constat que des arbitrages d ordre politique doivent nécessairement être opérés dès lors qu il convient de déterminer où et comment investir. Elle rappelle que, si la culture est une composante essentielle du développement national, de la croissance et du bien-être, elle est rarement prise en compte dans les grands documents d orientation et de politique générale, ou n y occupe qu une place secondaire. La Stratégie a donc pour objet de promouvoir le développement de politiques culturelles et l établissement de statistiques et d indicateurs culturels permettant d asseoir les politiques sur des bases factuelles, et plaide en faveur d approches résolument intersectorielles. Ces mesures contribueront à accroître les investissements publics, privés et communautaires, en mettant en évidence les liens entre la culture et d autres secteurs et la contribution de la culture au développement économique et social de la région. De manière générale, la Stratégie culturelle régionale 2010-2020 vise à favoriser l émergence d un environnement propice aux investissements, au développement et à la croissance, dans le secteur de la culture comme dans l ensemble de la région. 10 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

Vision Des cultures océaniennes valorisées, célébrées et protégées, aujourd hui et demain Mission Favoriser l émergence d un secteur culturel sans exclusive : intégrant de façon pertinente tous les aspects de la vie quotidienne des populations océaniennes ; bénéficiant du soutien des secteurs public et privé ; et contribuant au développement économique et social de la région. Valeurs et principes directeurs Valeurs fondamentales : 1. Respect des droits culturels de la personne, de la diversité culturelle et des identités et valeurs communes à tous les peuples océaniens 2. Reconnaissance de la valeur intrinsèque de la culture, mais aussi de sa contribution au bien-être économique, à la pérennisation des moyens de subsistance et au développement national 3. Reconnaissance de la contribution des femmes et des hommes à la préservation et au développement de la culture 4. Reconnaissance du rôle central des jeunes dans la préservation et la promotion de la culture 5. Reconnaissance des liens indissociables entre les populations océaniennes, la spiritualité, la terre, la mer, et les ressources et le patrimoine naturels et culturels 6. Reconnaissance de la créativité, de l inventivité et de la vitalité culturelle avérées et potentielles des peuples, des communautés, des États et des Territoires insulaires océaniens 7. Reconnaissance de l importance de la collaboration et de la coopération entre tous les secteurs de la collectivité aux niveaux local, national, régional et international Principes directeurs : La Stratégie : ne fait pas double emploi avec les cadres, plans et instruments existants, dont elle est complémentaire ; résulte d un processus consultatif, revêt un caractère contextuel et constitue un document évolutif ; encourage l intégrité, le respect, la solidarité et la réciprocité ; et 11

reconnaît le rôle de tous les individus dans le domaine culturel : les femmes et les hommes ; les anciens, les jeunes et les enfants ; et les personnes ayant des besoins particuliers. Mise en œuvre Une fois que la Stratégie aura été approuvée par les Ministres de la culture des pays du Pacifique, le CRGA, la Conférence de la Communauté du Pacifique et les chefs d État et de gouvernement des pays membres du Forum, les administrations nationales procéderont à sa mise en œuvre à l échelle nationale. En effet, si la Stratégie relève d une initiative régionale, sept des dix Objectifs qui y sont définis sont de portée nationale. Elle devra donc être préalablement adaptée et transposée dans les plans de travail des organismes nationaux chargés de la culture, qui pourront ensuite en assurer la mise en œuvre. Dans le même temps, les organisations régionales et internationales telles que la CPS, le FIP et l UNESCO continueront de jouer un rôle majeur dans le processus de mise en œuvre de la Stratégie. La CPS, qui interviendra en qualité d organisation régionale chef de file pour trois des Objectifs de la Stratégie, s emploiera aussi à faciliter la recherche des financements dont les pays auront besoin pour recueillir des données, dispenser des formations et assurer le perfectionnement professionnel du personnel des organismes culturels. La CPS facilitera par ailleurs l organisation, à intervalles réguliers, de réunions des partenaires du développement culturel. Ces rencontres périodiques favoriseront l établissement d un dialogue continu, l échange d expérience et la coordination régionale de la mise en œuvre de la Stratégie. Des organismes et administrations chefs de file ont déjà été identifiés pour l ensemble des activités recensées au titre de la Stratégie (voir la section VI, «Tableau des indicateurs et principales activités»). Il s agit, dans la plupart des cas, soit des ministères de la culture des pays de la région, soit de la CPS. Toutefois, on ne peut s attendre à ce que les organismes et administrations concernés puissent atteindre chacun de leur côté les objectifs visés. Tous les intervenants directs ou indirects du secteur de la culture ont un rôle à jouer dans la mise en œuvre de la Stratégie. Les partenaires potentiels ont été recensés afin d aider les organismes et administrations chefs de file à identifier les groupes, les organisations et les individus avec lesquels ils pourront travailler. Pour faciliter la mise en œuvre, la Stratégie 2010-2020 sera subdivisée en trois plans d exécution triennaux qui couvriront respectivement les périodes 2012-2014, 2015-2017 et 2018-2020. Chacun de ces plans d exécution sera élaboré par les ÉTIO eux-mêmes, de manière à rendre compte des priorités propres à chaque pays. La Stratégie pourra ainsi être mise en œuvre avec toute la souplesse requise, ce qui permettra de surcroît : a) de faire une utilisation rationnelle des ressources dont dispose la région ; b) de mettre à profit les initiatives en cours au niveau national ; c) d élaborer, à partir de l expérience de certains pays, des méthodes et des outils qui pourront servir de modèle à d autres États et Territoires de la région. Le calcul des coûts liés à la mise en œuvre de la Stratégie s effectuera lors de l élaboration des plans d exécution, une fois la Stratégie adoptée. Ces coûts varieront vraisemblablement d un pays à l autre en fonction des ressources de chaque pays, du niveau de développement du secteur culturel national en général et des avancées déjà réalisées à l échelle nationale dans les différents domaines dans lesquels les activités prévues au titre de la Stratégie doivent être entreprises. Le financement des activités relevant de la Stratégie proviendra de sources très diverses : augmentation des engagements budgétaires des ÉTIO en faveur de la culture (voir Objectif 6.1) création de fondations et de fonds régionaux à l appui du secteur culturel (Objectifs f 8.2, 8.3 et 8.4) ; augmentation des investissements privés dans le domaine culturel (Objectifs 6.3 et 6.4) ; et soutien accru des partenaires dans le développement en faveur de la culture (Objectif 6.2). 12 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

Suivi et évaluation La Stratégie culturelle régionale 2010-2020 définit un ensemble d indicateurs applicables à l évaluation des progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs visés (voir la section VI, «Tableau des indicateurs et principales activités»). Dans nombre de cas, les données nécessaires pour mesurer ces indicateurs ne sont pas recueillies actuellement, et la nécessité d améliorer la collecte et la présentation des statistiques culturelles dans la région est clairement reconnue au titre des Objectifs 1.4, 4.5 et 9.2. Il s agira d établir des données de base qui permettront d évaluer les changements intervenus dans le temps dans le secteur culturel et de cerner de manière plus précise l impact des politiques et des stratégies mises en œuvre. Les États et Territoires membres et la CPS rendront compte des avancées enregistrées dans la réalisation des Buts et Objectifs de la Stratégie culturelle régionale lors des réunions du Conseil des arts et de la culture du Pacifique. Des évaluations seront également entreprises dans le cadre de la formulation des plans d exécution triennaux (2012-2014, 2015-2017 et 2018-2020) et à l issue de chaque période triennale. En 2015, la Stratégie fera l objet d une évaluation indépendante à mi-parcours. Les conclusions qui s en dégageront permettront d apporter les améliorations et les modifications requises à ce document qui se veut évolutif, et d intégrer à la deuxième phase du processus l ensemble des enseignements tirés des cinq premières années de mise en œuvre. Une seconde évaluation indépendante sera réalisée en 2020, à l issue de la période couverte par la Stratégie, afin d évaluer l impact global et les résultats de la Stratégie. 13

III. Stratégie culturelle régionale Buts nationaux ff But 1 : Prise en compte systématique de la culture dans les politiques et plans nationaux de développement économique et social Le But 1 vise à promouvoir le développement des industries culturelles et des expressions de la culture, la préservation du patrimoine culturel, la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et la protection des savoirs traditionnels. Il préconise à cette fin l élaboration de politiques culturelles nationales et la prise en compte systématique de la culture dans les politiques et plans nationaux de développement. Les politiques culturelles nationales sont des outils d orientation essentiels pour le secteur culturel et guident aussi l action menée dans d autres domaines. Pourtant, à ce jour, un seul pays océanien s est doté d une politique culturelle nationale. Le But 1 plaide en faveur de l adoption de politiques culturelles nationales définissant des orientations pour le secteur culturel comme pour d autres secteurs. La culture est un moteur important du développement social et économique, mais sa contribution est souvent sous-estimée dans les plans et politiques de développement, ce qui n est pas sans incidences économiques, sociales et culturelles. Le But 1 prône l élaboration d outils tels que les études d impact culturel, la cartographie culturelle et les statistiques et indicateurs culturels, et leur utilisation régulière dans la planification, la formulation et la mise en œuvre des politiques nationales. Objectif 1.1 Objectif 1.2 Objectif 1.3 Objectif 1.4 Formuler et mettre en œuvre des politiques culturelles nationales. Intégrer la culture à la planification et à la mise en œuvre des politiques nationales. Faire des études d impact culturel un élément constitutif de la planification du développement, au même titre que les études d impact sur l environnement. Établir, recueillir et intégrer des statistiques et des indicateurs culturels. ff But 2 : Défense et promotion des droits culturels Le But 2 vise la protection et la promotion des droits culturels des peuples des ÉTIO par l application des conventions internationales et l élaboration de législations nationales. En 2002, les ministres de la culture ont appelé à la mise en place d un cadre législatif visant à protéger les peuples des ÉTIO contre l utilisation impropre des expressions matérielles et immatérielles de leur patrimoine traditionnel et l exploitation abusive des savoirs traditionnels, et ont approuvé la Loi régionale type sur la protection des savoirs traditionnels et des expressions de la culture Tous les ÉTIO sont signataires de conventions internationales telles que la Convention du patrimoine mondial de l UNESCO (1972), la Convention de l UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003) et la Convention de 1989 relative aux droits de l enfant 14 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

(qui consacre le droit des enfants à participer pleinement à la vie culturelle et à s instruire au travers de leur patrimoine culturel). Objectif 2.1 Objectif 2.2 Objectif 2.3 Garantir l exercice des droits culturels de tous les peuples par le biais de la ratification et de la mise en œuvre des instruments internationaux sur les droits culturels, et notamment des conventions de l UNESCO. Réviser, actualiser, élaborer, promulguer et mettre en application des législations sur le patrimoine culturel et les savoirs traditionnels, conformément aux instruments internationaux et aux lois régionales types. Définir et appliquer des mesures législatives et non législatives visant à préserver le patrimoine culturel, à améliorer l accès au patrimoine culturel et à protéger et défendre les gardiens des industries culturelles et les producteurs culturels. ff But 3 : Création et administration de sites, d infrastructures et d espaces culturels Le But 3 vise à : pp pp pp faire en sorte que les sites et les lieux d importance culturelle se voient accorder toute l importance qu ils méritent et soient valorisés au travers de mesures de protection et de préservation ; promouvoir, concevoir, mettre en place et administrer des installations et des infrastructures accueillant spécifiquement des activités culturelles, et notamment des musées et des centres culturels, là où il n en existe pas ; veiller à ce que les institutions culturelles existantes telles que les musées, les galeries d art, les centres culturels, les centres d interprétation, les bibliothèques, les services d archives et les jardins botaniques soient modernisés (s il y a lieu) et bien entretenus. Les sites et les lieux d importance culturelle sont souvent négligés, ce qui fait obstacle à la transmission des savoirs et à la cohésion sociale. Nombre de pays sont dépourvus d installations culturelles adaptées et doivent utiliser leurs infrastructures sportives pour organiser des manifestations culturelles ou des festivals régionaux, nationaux et locaux. Les espaces susceptibles d accueillir diverses formes d expression de la culture et des expositions consacrées aux arts et au patrimoine culturel ne sont pas assez nombreux. Cette situation empêche les populations, en particulier les enfants plus âgés et les jeunes, de participer pleinement à la vie culturelle et constitue une entrave à la transmission des savoirs culturels. Certains pays ne possèdent même pas de musées ou de centres culturels. Les institutions culturelles sont négligées ou marginalisées dans de nombreux pays, et n ont donc pas les moyens d attirer le public et de le faire participer activement à leurs projets. Les espaces d entreposage et d exposition sont généralement limités et inadaptés. Objectif 3.1 Objectif 3.2 Sauvegarder, entretenir et faire connaître les sites et les lieux d importance culturelle ou spirituelle. Affecter des espaces et des installations aux expressions et à la transmission culturelles aux niveaux national et local et en assurer l entretien. 15

Objectif 3.3 Financer, moderniser et entretenir des installations d entreposage, d exposition et de conservation à vocation culturelle. ff But 4 : Développement des industries culturelles océaniennes Le But 4 est axé sur la promotion des industries culturelles océaniennes au service du développement, et sur la création de débouchés pour les populations des ÉTIO. Les industries culturelles peuvent contribuer à la lutte contre la pauvreté et à la pérennisation des moyens de subsistance grâce aux revenus supplémentaires que les communautés, les praticiens de la culture et les entrepreneurs culturels peuvent en tirer. On s accorde à reconnaître partout dans le monde que ces industries constituent un domaine de croissance à part entière et offrent aux individus la possibilité de s exprimer de manière créative et digne comme ils l entendent. Le But 4 vise à promouvoir le développement de ce secteur socioéconomique d importance majeure en favorisant : a) la production et la commercialisation de biens et services culturels ; b) la protection des biens et services culturels océaniens faisant l objet d un commerce ; et c) la prise en compte du patrimoine matériel et immatériel en tant que ressource dans la planification et la mise en œuvre des politiques. Objectif 4.1 Objectif 4.2 Objectif 4.3 Objectif 4.4 Objectif 4.5 Créer des organismes culturels/conseils des arts nationaux et des groupes artistiques locaux et renforcer les structures existantes. Favoriser l émergence d un environnement national propice à la représentation et à la commercialisation éthiques des biens et services culturels, notamment par le biais de marques déposées et de certificats d origine. Veiller à ce que les biens et services culturels soient protégés au titre d accords commerciaux internationaux, régionaux et bilatéraux. Former, accompagner et soutenir les artisans, les artistes, les praticiens de la culture, les producteurs de culture, les entrepreneurs culturels et les gestionnaires du secteur culturel. Évaluer la contribution des industries culturelles au bien-être économique et social national. ff But 5 : Intégration des arts et de la culture aux programmes d enseignement et de formation Les activités prévues au titre du But 5 visent à promouvoir la prise en compte systématique de la culture dans les programmes d éducation et de formation afin de favoriser l émergence d une société plus tolérante et mieux informée. La culture se transmet par l éducation, mais certaines carences font encore obstacle à la pleine intégration de la culture dans les systèmes éducatifs formels et informels du Pacifique. Le But 5 est inspiré, et se veut complémentaire, de la Stratégie océanienne en faveur de la culture et de l éducation 2010-2015. Objectif 5.1 Intégrer les arts et la culture dans les programmes d éducation formelle, informelle et extrascolaire, de formation technique et professionnelle et d enseignement supérieur. 16 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

Objectif 5.2 Objectif 5.3 Objectif 5.4 Renforcer et valoriser les ressources humaines du secteur de la culture, notamment par la formation de rédacteurs juridiques spécialisés dans la rédaction de lois sur les biens culturels et de spécialistes des études d impact culturel. Former les fonctionnaires, les décideurs et les directeurs des services nationaux de la culture à la formulation, à la mise en œuvre, et au suivi-évaluation des politiques culturelles nationales. Renforcer la communication, la sensibilisation et les partenariats entre les secteurs de l éducation et de la culture (médias compris). ff But 6 : Promotion des financements et des investissements en faveur du secteur culturel Le But 6 a pour objet d encourager les ÉTIO à : a) renforcer le soutien apporté au secteur de la culture afin d investir dans l avenir économique et social de leurs peuples ; et à b) faire une utilisation plus avisée des sources de financement existantes ou nouvelles et de l aide au développement fournie par les bailleurs de fonds. Les crédits budgétaires annuels que les ÉTIO affectent à la culture ne sont pas suffisants pour permettre le plein développement du secteur, ce qui réduit d autant les perspectives de croissance économique, de développement durable et de renforcement de la sécurité. Les financements octroyés par les partenaires dans le développement en faveur de la culture ne sont pas suffisamment mis à profit, ce qui réduit les possibilités de promotion des activités culturelles, de préservation du patrimoine et de production de biens et services culturels. À l heure actuelle, il n existe pratiquement aucune mesure visant à stimuler la croissance du secteur culturel (incitations fiscales, fonds de loterie, par exemple). Les partenariats entre le secteur privé et les praticiens de la culture sont insuffisants pour stimuler le développement des industries culturelles. Objectif 6.1 Accroître les dotations budgétaires des ÉTIO en faveur de la culture, notamment pour : 00 renforcer les mécanismes institutionnels nationaux de promotion de la culture ; 00 administrer et renforcer les institutions culturelles ; 00 appuyer la valorisation des ressources humaines dans le secteur de la culture ; 00 soutenir financièrement les festivals culturels locaux, nationaux et régionaux et les autres activités culturelles. Objectif 6.2 Objectif 6.3 Mieux informer les intervenants du secteur de la culture des possibilités de financement qu offrent les partenaires dans le développement, et faciliter leur accès à ces ressources, par le biais des mécanismes nationaux de financement budgétaire et extrabudgétaire. Créer un climat favorable aux investissements culturels dans les ÉTIO, grâce notamment à : 00 des mesures d incitation fiscale visant à promouvoir les industries culturelles ; 00 la mise en place de dispositifs de financement accessibles (programmes de microcrédit, 17

banques de crédit rural, centres de formation à la gestion financière, par exemple), destinés aux praticiens de la culture, aux producteurs, aux entrepreneurs culturels et aux communautés œuvrant à la sauvegarde, à la transmission et à la promotion de la culture. Objectif 6.4 Continuer à promouvoir la participation éthique du secteur privé aux activités du secteur culturel (voir, par exemple, le Code déontologique de l Association des musées des îles du Pacifique). ff But 7 : Intégration de la culture dans d autres secteurs économiques et sociaux Le But 7 prône une plus large prise en compte de la culture dans les autres secteurs de développement et dans le cadre du débat relatif aux grands enjeux mondiaux auxquels les ÉTIO sont confrontés. La culture fait partie intégrante du développement. Elle a un impact direct sur les activités de développement menées dans d autres secteurs, mais en subit aussi les effets. Les attentes, les normes, les valeurs et les pratiques culturelles influent fortement sur : a) les modes d utilisation et de gestion des ressources marines et terrestres ; b) les autres domaines de développement tels que la santé, le tourisme, les échanges commerciaux, le sport, l aménagement rural et urbain, l agriculture, la pêche, la foresterie, les ressources minérales ou l environnement ; c) les grands problèmes mondiaux comme le changement climatique, l insécurité alimentaire et l appauvrissement de la biodiversité, qui sont autant de menaces pour la culture, mais face auxquels la culture peut aussi être un facteur d atténuation majeur. Objectif 7.1 Objectif 7.2 Objectif 7.3 Veiller à l intégration des approches culturelles, et notamment des savoirs traditionnels, aux régimes de gestion des ressources naturelles. Intégrer la culture dans d autres secteurs du développement. Garantir la pleine prise en compte de la dimension culturelle dans les politiques sur le changement climatique, la sécurité alimentaire et la préservation de la biodiversité. Buts régionaux ff But 8 : Renforcement du secteur culturel à l échelle régionale Le But 8 a pout objet d encourager a) la tenue, à intervalles réguliers, de consultations régionales de niveau ministériel sur les questions culturelles ; b) la mise en place de mécanismes régionaux de financement des activités culturelles ; c) l adoption de mesures de soutien en faveur d organisations régionales de la société civile telles que l Association des musées des îles du Pacifique, la branche océanienne du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS Pasifika), la PARBICA ou l Association océanienne des archivistes et des bibliothécaires (PIALA), entre autres exemples ; et d) le renforcement des partenariats, initiatives, et réseaux régionaux comme l Alliance océanienne pour la promotion des arts, et le Portail/Plateforme du patrimoine du Pacifique. Contrairement à d autres secteurs comme l éducation, le commerce, l économie ou l agriculture, le secteur de la culture ne fait pas l objet de consultations ministérielles régionales régulières susceptibles de déboucher sur l adoption d orientations précises. Il ne bénéficie donc pas de l attention et de la visibilité régionales qu il mérite, et pâtit d un accès limité aux financements. Les réalisateurs océaniens ont du mal à se faire connaître des organismes de financement qui pourraient les aider à réaliser et à produire des films à contenu local traitant de thèmes océaniens. 18 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

Les artistes océaniens ont un accès limité aux organismes de financement des arts, contrairement aux artistes d autres régions développées et en développement. Le manque d appui financier et technique est un obstacle à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel du Pacifique. Il convient de renforcer les moyens dont disposent certains organismes régionaux de la société civile et réseaux culturels, notamment en matière de communication, pour leur permettre de devenir pleinement autonomes et opérationnels. Objectif 8.1 Objectif 8.2 Objectif 8.3 Objectif 8.4 Objectif 8.5 Objectif 8.6 Objectif 8.7 Instituer une réunion biennale des ministres de la culture. Créer et administrer un fonds océanien de production cinématographique. Créer et administrer une fondation des arts océaniens. Créer et administrer un fonds du patrimoine océanien. Soutenir les organismes, les réseaux et les manifestations à vocation culturelle. Intégrer systématiquement la dimension culturelle aux initiatives, plans, stratégies et cadres régionaux et sous-régionaux. Créer un groupe de réflexion océanien sur la culture chargé de promouvoir le développement des compétences régionales dans le domaine culturel et dépositaire de la mémoire institutionnelle que représentent les politiques, les programmes, les initiatives et les travaux de recherche sur la culture. ff But 9 : Élaboration d outils normatifs culturels Le But 9 vise à promouvoir la conception et l application d outils normatifs culturels dans les domaines suivants : formulation, mise en œuvre et évaluation des politiques culturelles ; développement des industries culturelles ; et statistiques culturelles. L élaboration et l utilisation d outils normatifs favoriseront le développement du secteur culturel et permettront aux praticiens et aux professionnels de la culture de travailler plus efficacement en mettant clairement en évidence le rôle et l impact socioéconomique de la culture. Objectif 9.1 Objectif 9.2 Objectif 9.3 Élaborer une série d outils de formulation, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques culturelles. Élaborer une série d outils d aide à l établissement de statistiques et d indicateurs culturels qui guideront les ÉTIO dans la collecte, le regroupement, l analyse et la diffusion des données culturelles. Établir, en tant que de besoin, des documents et des manuels visant à favoriser le développement des industries culturelles. 19

Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Gravures présentées lors du 10 e Festival des arts du Pacifique qui s est tenu à Pago Pago (Samoa américaines), en 2008. ff But 10 : Renforcement de la capacité du Secrétariat général du Forum des Îles du Pacifique à mettre en œuvre l Objectif 11 du Plan pour le Pacifique, en collaboration avec la CPS Le But 10 vise le renforcement et l élargissement du rôle que joue le FIP à l appui du secteur culturel, en collaboration avec la CPS. La présente Stratégie reconnaît le rôle majeur du Secrétariat général du Forum dans l élaboration et la mise en œuvre des politiques commerciales portant notamment sur la propriété intellectuelle des savoirs traditionnels, et dans le développement des industries culturelles. Objectif 10.1 Mettre en place au Secrétariat général du Forum un programme de travail visant à appuyer et à promouvoir le plein développement, l exportation et la protection commerciale des industries culturelles océaniennes et à élaborer des stratégies axées sur le renforcement des droits de propriété intellectuelle et la protection des savoirs traditionnels océaniens. 20 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

IV. Consultation Niveau national Les pays doivent constituer des groupes de travail composés des partenaires et intervenants concernés, qui se réuniront à intervalles réguliers afin de débattre de l action à mener au titre de la Stratégie culturelle régionale 2010 2020 et de : élaborer des politiques et des plans de travail nationaux sur la culture ; assurer le suivi et l évaluation des politiques et plans de travail nationaux ; soumettre des rapports d avancement au Conseil des arts et de la culture du Pacifique lors de ses réunions biennales. Niveau régional Deux consultations régionales réunissant les pays membres seront organisées au cours de la période couverte par la Stratégie culturelle régionale 2010-2020. Y participeront les organismes suivants : PIMA, USP, PaCaa, CPS, FIP, PATVET, UNESCO, Programme régional océanien de l environnement (PROE), ainsi que d autres partenaires associés à la mise en œuvre de la Stratégie. Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Un groupe d artistes néo-calédoniens font le spectacle sur la plage d Utulei lors du 10 e Festival des arts du Pacifique qui s est tenu à Pago Pago (Samoa américaines), en 2008. 21

Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Participantes lors de la cérémonie de clôture du 10 e Festival des arts du Pacifique, qui s est tenu à Pago Pago (Samoa américaines), en 2008. V. Stratégie de communication Les ministères de la culture des pays de la région s emploieront à faire connaître la Stratégie culturelle régionale 2010-2020, en étroite coopération avec les organismes de diffusion et les réseaux de communication compétents. Des artistes incarnant le patrimoine culturel océanien et des artistes contemporains seront invités à intervenir en qualité d ambassadeurs culturels pour promouvoir la Stratégie dans les pays insulaires océaniens, et seront aidés dans leur tâche. Le Centre régional des médias de la CPS sera invité à faire connaître la Stratégie et à en promouvoir la mise en œuvre par le biais de l émission télévisée The Pacific Way. Les réunions du Conseil des arts et de la culture du Pacifique et le Festival des arts du Pacifique seront l occasion de diffuser des informations actualisées sur l état d avancement de la mise en œuvre de la Stratégie. Une «Journée de la culture», célébrée lors de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement (21 mai), dont la CPS assurera le suivi, sera organisée dans tous les ÉTIO. 22 Stratégie culturelle régionale - Investir dans les cultures océaniennes 2010 2020

VI. Tableau des indicateurs et principales activités But 1 Prise en compte systématique de la culture dans les politiques et plans nationaux de développement économique et social Objectifs 1.1 Formuler et mettre en œuvre des politiques culturelles nationales. 1.2 Intégrer la culture à la planification et à la mise en œuvre des politiques nationales. 1.3 Faire des études d impact culturel un élément constitutif de la planification du développement, au même titre que les études d impact sur l environnement. 1.4 Établir, recueillir et intégrer des statistiques et des indicateurs culturels. Indicateurs 1.1.1 Treize ÉTIO ont élaboré et entrepris de mettre en œuvre des politiques culturelles nationales. 1.2.1 Treize ÉTIO ont réussi à intégrer la culture à la planification, à l élaboration et à la mise en œuvre des politiques nationale 1.3.1 Six ÉTIO utilisent régulièrement des études d impact culturel dans le cadre de la planification du développement. 1.4.1 Onze ÉTIO utilisent des statistiques et des indicateurs culturels dans le cadre de la planification du développement. Organismes/administrations chefs de file Ministères de la culture Partenaires Autres ministères ; intervenants du secteur national de la culture ; organismes régionaux et internationaux ; bailleurs de fonds partenaires ; établissements d enseignement supérieur ; instituts de recherche ; ONG ; collectivités locales ; secteur privé ; bureaux nationaux de la statistique ; ministères de l environnement ; ministères chargés de la gestion des ressources naturelles ; ministères de la planification ; CPS ; Institut de statistique de l UNESCO (ISU) ; UNESCO ; Commission économique et sociale pour l Asie et le Pacifique (CESAP) ; Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ; Organisation internationale du travail (OIT) ; Fédération internationale de conseils des arts et agences culturelles (FICAAC). Activités principales Formation des acteurs du secteur de la culture au renforcement des capacités d élaboration des politiques. Création dans chaque pays d un groupe de travail national sur la politique culturelle Organisation de consultations nationales sur la politique culturelle. Formulation d une stratégie de mobilisation des ressources aux fins de l élaboration et de la mise en œuvre de politiques culturelles. Examen des plans nationaux et politiques sectorielles par les ministères de la culture et les groupes de travail nationaux sur la politique culturelle, qui en appuient l élaboration. Élaboration et diffusion d outils et de méthodes adaptés en vue de la réalisation d études d impact culturel. Sensibilisation à la nécessité d intégrer les études d impact culturel à la planification du développement. Renforcement des capacités nationales en matière d études d impact culturel, y compris à l échelle communautaire. Ateliers nationaux de renforcement des capacités sur les statistiques et indicateurs culturels. Établissement de partenariats entre les bureaux nationaux de la statistique, les services du plan et les ministères de la culture. Formulation de stratégies de mobilisation des ressources en vue de l établissement de statistiques et d indicateurs culturels. 23