Rapport de fin de séjour au refuge DECAN de Djibouti



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DEPREZ Marion TOSTAIN Thibault Rapport de fin de séjour au refuge DECAN de Djibouti Vie pratique : Le cabinet vétérinaire du Docteur LAFRANCE se situe à Djibouti-ville, à 5 min de l aéroport. Lors de notre arrivée, nous avons passé notre première nuit au cabinet car notre avion a atterri assez tard dans la soirée. Le cabinet est climatisé, ce qui fait une bonne transition thermique avec le véritable logement qu occupent les stagiaires. Le refuge se situe en périphérie de Djibouti-ville, sur la piste vers la Somalie. Il est ce que l on appelle là-bas «en brousse». Sa superficie est actuellement de 30ha, il est clôturé. A l intérieur se trouvent tous les enclos des animaux vivant en captivité, l aire des animaux vivant en semi-liberté, les infrastructures pour les visiteurs, le logement des gardiens du refuge, et le bâtiment pédagogique. On trouve dans ce bâtiment deux salles réservées aux groupes scolaires venant visiter le refuge et deux chambres réservées aux stagiaires. Malheureusement, l installation de l électricité dans le bâtiment est prévue pour 2013, il nous était donc impossible de dormir dans ces chambres à cause de la chaleur. Nous dormions donc dehors, soit à la belle-étoile, soit sous les auvents du bâtiment pédagogique. Il y a des lits en corde à disposition ainsi que des matelas. Etant quasiment tout le temps sur le refuge, il est pratique d avoir le logement sur place. De plus, un petit espace est aménagé pour les stagiaires avec des tables de pique-nique, quelques meubles de rangement, de la vaisselle, des glacières, des bleuets et un coffre en bois épais où nous placions des glacières et faisant office de réfrigérateur. Ce logement est gratuit, nous avions juste à notre charge la nourriture et les bonbonnes de gaz pour les bleuets. Pendant la journée, nous sommes amenés à faire deux fois par jour un voyage au cabinet pour aller chercher la nourriture des animaux du refuge et ramener les glacières vides le soir. Un pick-up est mis à notre disposition et l essence utilisée pour faire ces voyages est prise en charge par l association DECAN. Djibouti compte beaucoup de nationalités différentes du fait de la présence de plusieurs bases militaires de pays différents. Les djiboutiens sont donc habitués aux dollars et euros. Au refuge, les visiteurs peuvent d ailleurs payer en francs djiboutiens, en dollars, ou en euros. Il existe un certain nombre de distributeurs à Djibouti ville, qui permettent de retirer des francs djiboutiens. Avoir du liquide en euros est inutile (nous ne l avons pas du tout utilisé) même si il existe à priori des femmes dans la rue qui changent la monnaie. Il est possible de retirer de l argent par carte VISA juste à côté du cabinet, cela semble plus difficile avec une carte MasterCard. Ajoutons qu il est illusoire de vouloir retirer des francs djiboutiens en France avant de partir, c est impossible. En tant qu étudiant, il est conseillé de faire les démarches nécessaires auprès de la mutuelle étudiante pour être couvert à l étranger pendant la durée du stage. Cela se fait relativement facilement avec la LMDE à condition de s y prendre au moins 3 mois à l avance. Nous avions fait les vaccins recommandés suivants avant notre départ : Fièvre typhoïde, fièvre jaune, Hépatite A, sachant que nous étions déjà vaccinés contre la rage et l hépatite B. Nous avions fait ces vaccins dans un centre de vaccination international et nous ne le regrettons pas. Les médecins et infirmières sont très

au courant des risques auxquels nous sommes exposés dans chaque pays exotiques. Nous avions également un traitement antipaludéen. Il en existe trois de prix différent, d effets secondaires différents, mais de même efficacité. Il n y a pas plus de moustiques en France qu à Djibouti, beaucoup de personnes nous ont dit là-bas que le traitement ne servait à rien. Malgré cela, nous pensons qu il y a toujours un risque, et Djibouti est tout de même classé en zone 3. Les médicaments contre tout désordre digestif sont utiles même si nous n avons pas été particulièrement embêtés. Il faut également prévoir la trousse à pharmacie de base. Il y a des cabinets à Djibouti-ville. Cependant, il est recommandé à tout ressortissant français de se rendre directement à l hôpital de la base militaire française en cas de problème. Il fait très chaud à Djibouti, c est un des pays les plus chauds du monde, et certaines régions de Djibouti comme le Lac Assal font partie des zones les plus chaudes de la planète. Il faut donc s y préparer psychologiquement et matériellement. Pour les peaux sensibles au soleil, il vaut mieux éviter de prendre de la doxycycline comme antipaludéen car elle est photosensibilisante. Il en est de même pour certains médicaments (bien lire la notice). Il faut prendre des vêtements légers, éviter le coton, préférer le lin ou encore mieux, les matières synthétiques respirantes (type tee-shirt anti transpirant de Décathlon ). Les vêtements anti-uv peuvent être intéressants, surtout pour se baigner dans la mer. Il faut également prévoir de la crème solaire et se faire à l idée que l on va transpirer en grande quantité en permanence. C est assez désagréable au début mais on s y fait rapidement. Il est possible de mal supporter la chaleur les premiers jours : abattement, perte d appétit, nausées, faiblesse mais cela passe rapidement. Il faut éviter de rester en plein soleil mais cela tombe sous le sens et boire beaucoup, c est très important. Le corps perd beaucoup d eau avec la transpiration et il faut à tout prix compenser cette perte (compter en moyenne 6L d eau par jour par personne, grosso modo un pack d eau). Des déséquilibres ioniques nous ont été rapportés par plusieurs personnes dues à la perte d eau associée à la composition de l eau minérale, mais nous n en avons à priori pas souffert. Etant donné que nous n avions pas l électricité au refuge, nos repas étaient assez restreints. Les boites de conserves sont une bonne solution, ainsi que la nourriture lyophilisée, la semoule Nous nous autorisions quelques extras parfois : surgelés, steak, (à consommer alors le soir même!) A Djibouti, on apprend à être heureux avec de la nourriture de base!! Il faut ajouter qu il est quasi impossible de trouver de la viande et encore moins de produits laitiers. Les rayons frais sont en fait très limités voire inexistants dans les supérettes, et si ils existent, les produits frais importés de France sont très chers. Il ne faut pas croire que la vie est facile à Djibouti. Tout est assez cher si l on veut manger européen! Nous avons essayé la nourriture locale, plus abordable. Les plats éthiopiens sont très bons, ainsi que les samossas pendant la rupture du jeune. Les djiboutiens sont également très friands de coca (boisson nationale!) et les spaghettis sont très présents! Du point de vue communication, cela revient très cher de téléphoner avec son mobile de Djibouti vers la France en passant par le mode international de l opérateur français. Il est conseillé de prendre un téléphone débloqué et d acheter une carte SIM et des recharges sur place. Cela coute beaucoup moins cher. Le vétérinaire nous avait remis des téléphones et cartes SIM pour pouvoir communiquer entre le refuge et le cabinet. Le prix des recharges n est pas trop élevé. De plus le vétérinaire nous avait également fourni des téléphones «ruraux» : ce sont des téléphones de brousse satellitaires fonctionnant par carte prépayées (cartes salam). Ces derniers présentaient un double intérêt : de fonctionner même en pleine brousse où le réseau portable classique ne porte pas,

ainsi que de présenter un tarif imbattable pour appeler à l étranger. Reste également la solution de la communication par internet. C est parfait à condition d avoir un débit raisonnable. Nous avions un ordinateur avec accès à internet au cabinet à notre disposition. Nous pouvions donc facilement envoyer des mails 1 fois par jour. Le permis est indispensable au cours de ce stage. En effet, nous nous déplaçons en pic up toute la journée, dans le refuge pour nourrir les animaux, entre le refuge et le cabinet, ainsi que dans les aires protégées par l association, qui se situent à au moins deux heures de route du refuge. Nous avions photocopié notre permis, placé l original en sureté au cabinet et nous nous servions de la photocopie pour les contrôles par les autorités. Il faut savoir que le système de police est beaucoup beaucoup plus coulant qu en France. Les contrôles sont rares mêmes s ils existent et les policiers pas trop embêtants. Nous avons été amenés à voyager en brousse. Il faut savoir qu il y a trois routes à Djibouti. Le reste est composé de pistes. Il est donc assez dangereux de s aventurer n importe où sans guide : les ensablements sont nombreux, il y a pas mal d équipement à prévoir dans la voiture (pelle de désensablement, jerrican d eau, essence..). La préparation d une excursion n est pas à prendre à la légère. Il faut de plus noter un élément assez important, le soleil se couche à 18h30. Donc à 19h00 il fait nuit noire. C est assez déstabilisant car nos journées sont bien remplies, nous finissons les soins aux animaux vers 18h30 et sans lumière hormis des lampes à pétrole et lampes frontales, il est difficile de se motiver pour faire une activité en début de soirée ou de manger à 19h00. De plus il fait jour très tôt (6h00), donc nous sommes un peu décalés en arrivant de France. Les Djiboutiens sont très sympathiques et chaleureux, ils aiment beaucoup faire découvrir leurs traditions et leur vie aux étrangers. Nous avons par contre été assez choqués de l empreinte colonialiste qui reste très marquée dans ce pays. Les blancs se croient nettement supérieurs, et les djiboutiens nettement inférieurs. La langue française est la langue officielle. Cependant, peu de djiboutiens parlent français. Les deux dialectes principaux sont l Afar et l Issa en rapport avec les deux grandes tribus présentes dans le pays. Certains se débrouillent en français, mais en brousse, les personnes parlant français sont rares. Djibouti est un état musulman. Nous y étions pendant la période du ramadan. C est une expérience à vivre, car les djiboutiens ne mangent par pendant toute la journée, et à cause de la chaleur, toute la vie est ralentie. Les restaurants et commerces sont fermés la journée, les gardiens du refuge dorment et font le moins d activité possibles. Mais la rupture du jeune est très conviviale, et c est une véritable fête à partir de 18h30. Même si les djiboutiens sont relativement tolérants, il est préférable pour les femmes de se promener en ville en pantalon et manches longues, ou en boubou. Il est également préférable de se baigner dans la mer habillé pour les femmes (short, et tee shirt). C est assez désagréable mais nous le faisions par respect. Bilan Ce stage est très dépaysant, et assez saisissant. L aridité extrême est assez captivante. Du point de vue des activités sur place, il ne faut pas espérer faire de vrais actes vétérinaires. Le refuge est composé d animaux sauvages, qui vivent certes en captivité et sont habitués à l homme mais qui gardent néanmoins un comportement sauvage. Les véritables actes vétérinaires sont donc assez restreints. Nous avions plus le rôle d effectuer les soins quotidiens aux animaux, c est-à-dire les nourrir, et surtout leur apporter à boire, ce qui est primordial à Djibouti. Nous devions bien évidemment nous assurer de la bonne santé des animaux et informer le vétérinaire si nous

remarquions quelque chose d anormal. Durant notre séjour, nous avons également construit plusieurs choses permettant d améliorer le confort des animaux (arbre a guépards, aménagement intérieur d une cage temporaire pour un singe vert, restauration des grillages des enclos ). Nous devions également assurer les jours de visite (lundi, jeudi, samedi). Nous avons été un peu surpris de voir que rien n est vraiment fait pour accueillir les djiboutiens. Il n y a pas d ouverture le vendredi, jour de congé des djiboutiens, et le prix d entrée est assez élevé (comparable à un prix d entrée en France) assez inaccessible pour les djiboutiens. Pendant ces jours de visite, nous devions tenir l accueil pour la vente des billets et souvenirs, et faire la visite du couloir des guépards permettant d approcher les guépards de plus près qu avec une visite traditionnelle. Le point positif est que ces visites nous ont permis de perfectionner notre anglais et notre japonais! (en rapport avec les bases militaires présentes à Djibouti). Les principales difficultés que nous avons rencontrées ont été : - Le vétérinaire n est resté qu une semaine en notre présence, il est ensuite parti en France (comme beaucoup de ressortissants français pendant les deux mois très chauds). Il était remplacé par un vétérinaire belge qui est arrivé quasiment en même temps que nous. Nous étions donc tous assez dépaysés, sans une grande expérience de la faune sauvage hormis le vétérinaire remplaçant, et nous n avions pas de référant pour prendre des décisions dans les situations difficiles ( parage des ânes de Somalie devenant plus qu indispensable que nous ne pouvions réaliser faute de matériel et faute d autorisation car les ânes étaient donnés par le zoo de Beauval en France, guépiods demandant de plus en plus de viande et impossibilité d en avoir plus auprès du personnel du cabinet, responsabilité de l approvisionnement en eau des animaux, responsabilité de la sécurité des visiteurs ) - La sécurité reste la principale difficulté de ce stage. Les enclos ne sont pas du tout adaptés aux animaux sauvages hormis quelques-uns. Le grillage de l enclos de lions est très fragile, les lionceaux avaient réussi à creuses un trou de 20 cm sous le grillage qui d ailleurs n était pas enterré. Sachant que nous passions 90% de notre temps sur le refuge, que nous dormions sur place, dehors, c est assez inquiétant, surtout la nuit! De plus, certains animaux sauvages réussissent à pénétrer dans le refuge (hyène, caracals). Nous dormions au beau milieu des gazelles en semi-liberté soit au milieu d un potentiel gibier pour les prédateurs, ce qui n est vraiment pas rassurant. La manière de donner à manger aux animaux pouvant être parfois assez dangereuse. La nourriture donnée aux guépards se faisait par l intermédiaire d un sas très sécuritaire, mais celui des lions beaucoup moins. Le grillage étant peu solide, le fait d être dans le sas ne nous écartait pas de tout danger. De plus, il nous arrivait de devoir donner à manger aux lionceaux directement dans la gueule à travers le grillage. - Nous étions en stage en pleine période creuse. La quasi-totalité des bénévoles du refuge sont militaires ou femmes de militaires. Pendant le mois de juillet, ils étaient tous en vacances dans leur pays. De plus, les militaires français restent à Djibouti pour une période de deux ans. Cette année était une année charnière. Il y avait donc beaucoup de départs. Nous étions donc 5 stagiaires à faire tourner le refuge pendant un mois. C est assez éprouvant car nous travaillions de 7h00 le matin à 18h30 le soir, avec quelques pauses aux heures très chaudes certes, mais sous une chaleur très forte, et avec des activités assez physiques (port de bonbonnes d eau de 20L ). Heureusement que nous étions 5! Cet inconvénient nous empêchait également de pouvoir explorer et visiter Djibouti. Nous avons visiter un peu, mais pas forcément tous en même temps, et en organisant bien nos sorties à l avance.

- Nous avons également été dans une des aires protégées par l association pour explorer le territoire, recenser la faune, la flore, et vérifier qu il n y ait pas de campements de nomades installés. Il y avait une certaine tension entre les gardiens des aires protégées et le vétérinaire (salaire ) et cela se ressentait un peu sur l accueil que nous réservait les gardiens et leur famille quand nous nous rendions dans ces aires, sans pour autant que cela nous porte préjudice. Nous avons beaucoup appris au cours de ce stage, autant sur le plan humain que sur le plan des connaissances animales. Nos connaissances en matière de faune sauvage se sont développées. Nous avons beaucoup appris sur la reproduction des guépards en captivité, qui était réalisée il y a quelques années dans le refuge, et qui est extrêmement compliquée. Nous avons découvert deux tribus cohabitant dans un même pays, avec certaines tensions, mais très chaleureuse envers nous, et extrêmement gentilles. Nous avons pu vivre ce qu est un pays en voie de développement, avec des priorités toutes différentes de celles auxquels nous sommes habitués, un point de vue différent sur des choses qui nous sont maintenant bien ancré en France (gestion des déchets inexistante avec une décharge gigantesque en pleine nature par exemple). Enfin, de par les difficultés auxquels nous avons dû faire face, et ce par nos propres moyens et sans référents, nous avons développé notre sens de l autonomie et appris à gérer seuls une structure telle qu un refuge animalier, depuis la gestion des infrastructures à l ouverture au public en passant par les soins aux animaux. Nous avions contacté avant notre départ une étudiante de l école vétérinaire Vetagrosup qui avait également réalisé un stage dans cette structure. Nous nous étions donc bien renseignés avant notre départ. Nos projets professionnels n ont pas cependant évolué, non pas par désintérêt de la faune sauvage après ce stage mais plutôt par choix de base. Nous allions à Djibouti pour y découvrir la faune sauvage en sachant que ce serait une occasion unique dans notre vie d élargir notre champ de connaissances vétérinaires et humaines, ou en tout cas rare, et en sachant aussi que nous ne nous destinions à priori pas à cette vocation. Ce stage nous a permis tout de même de saisir toute la difficulté de s impliquer dans la sauvegarde de la faune sauvage et de l environnement, notion encore fortement «occidentale». Ce stage a tout à fait répondu à notre attente qui était de pouvoir approcher une facette de la médecine vétérinaire qu aucune école française ne saurait nous rendre avec autant de réalisme. La région Rhône-Alpes a beaucoup contribué à cette expérience qui ne pouvait être que forcément enrichissante malgré les difficultés inhérente à ce genre de projet.