Le Secourisme (2 ème partie) Les grandes situations de secourisme(1)

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Transcription:

(2 ème partie) Les grandes situations de secourisme(1) S.BENKHALED Il vaut mieux prévenir que guérir! novembre 2012 Introduction Après avoir traité dans la première partie : «La protection des personnes» qui permet de prévenir le suraccident, «L examen de la victime» qui permet de dresser le bilan de son état, «L alerte des secours» qui permet d informer les secours appropriés selon l état de la victime, nous passons, dans cette seconde partie, à l étape secourir. Avant d avoir reçu une formation de secouriste, on pense généralement qu il faut agir rapidement sur la victime afin d améliorer son état. Nous venons de voir qu il n en est rien, et que la partie «Les grandes situations de secourisme» arrive en dernier point. En effet, le secouriste n est pas médecin, il n est pas apte à effectuer un diagnostic ; il va donc essayer de maintenir l état de la victime, dans l attente des personnes qualifiées. Son action est cependant importante dans la chaîne des soins car il évite que la situation ne s aggrave, et que d autres personnes ne soient mises en péril à leur tour. Saignements abondants Si l examen de la victime révèle une hémorragie importante : il s agit d un risque vital, et la victime doit donc être secourue en moins de 3 min. L alerte sera passée par un témoin dès la fin de l examen ou par le secouriste après l arrêt du saignement. Précision Un saignement abondant est un saignement qui imbibe un mouchoir de toile ou de papier en quelques secondes et qui ne s arrête pas spontanément. Objectifs Être capable : d arrêter un saignement important ; d éviter l aggravation de l état d une victime qui : saigne du nez, vomit, crache du sang.

Méthodologie prise en charge de la victime par les secours. Un témoin ou le secouriste commence par assurer la protection. Puis, le secouriste, procède à l examen de la victime en moins de 30 s. L examen consiste à : observer s il s agit d une hémorragie importante ; questionner la victime pour vérifier la conscience ; vérifier l absence : de corps étranger dans la plaie, de fracture ouverte. Compression directe d une hémorragie à la cuisse avec la paume de la main protégée par une épaisseur de tissu propre. Remarque Parfois l hémorragie est masquée par des vêtements épais ou par la position de la victime (personne étendue sur une surface absorbante telle que du sable, de la terre, etc.). Il faut donc palper la victime en cas de doute. Demander s il y a un témoin capable de passer l alerte. Pour ce faire, il faut que la personne : informe les secours internes de l entreprise ; rapporte une couverture pour éviter le refroidissement de la victime. Compression directe avec les doigts (non protégés). Pour secourir il faut : si possible, se protéger la main en enfilant rapidement un gant, un sac plastique ou poser une épaisseur de tissu propre ; comprimer la partie qui saigne jusqu à la prise en charge par les secours ; Technique de la compression directe Le secouriste comprime toute la partie qui saigne avec un doigt, plusieurs doigts ou la paume de la main selon la taille de la plaie (figures 1 et 2). allonger la victime pour concentrer la circulation dans les parties vitales (cerveau, cœur, poumons) ; rassurer la victime et s assurer qu il garde conscience ; vérifier l arrêt du saignement ; couvrir la victime (sauf la plaie) car la perte de sang et la mise au sol occasionnent un refroidissement. maintenir la compression directe jusqu à la Précisions Si le secouriste n a pas de plaie aux mains, en général, il n y a pas de risque de contamination sanguine avec le sang de la victime. Néanmoins, après la prise en charge par les secours, le secouriste se lavera, puis se

désinfectera les mains, et enfin il enlèvera ses vêtements souillés de sang. En cas de plaie aux deux mains, et en l absence de protection, demander à un témoin (si celui-ci ne présente pas de plaie) de comprimer la plaie, ou, si la victime le peut, lui demander de le faire. Pour allonger la victime, il faut l accompagner, soit en la maintenant par les épaules, soit en lui demandant de s asseoir (pour prévenir une chute). Compression à distance Les points de compressions : Dans les cas où : la compression directe sur la plaie est impossible: fracture ouverte, plaie inaccessible ou avec corps étranger que l on ne doit jamais retirer (risque d aggraver la lésion), la compression directe sur la plaie est inefficace, le sang continue de couler, le sauveteur présente une plaie des mains et ne possède pas de moyen de protection, il faut assurer une compression du vaisseau qui est la principale source de l hémorragie entre le cœur et la plaie qui saigne. Le point de compression s effectue : au pli de l aine, pour les saignements du membre inférieur, sur la face interne du bras pour les saignements du membre supérieur. à la base du cou pour une plaie du cou qui saigne. Le sauveteur doit effectuer une pression manuelle ferme et continue et maintenir cette pression pendant le temps nécessaire au service d urgence pour arriver sur les lieux. En cas de fatigue, le sauveteur peut changer de doigt ou de poing d appui. Correctement réalisé, le point de compression entraîne un arrêt du saignement, quelle que soit la main avec laquelle il est effectué. Point de compression au pli de l aine Le sauveteur est au niveau du bassin, sur le côté ; il appuie avec un poing, bras tendu à la verticale, au milieu du pli de l aine. Point de compression sur la face interne du bras Empaumer par dessous le bras de la victime du côté de la plaie qui saigne, le pouce sur la face interne du bras appuie en direction de l os. Effectuer une légère rotation perpendiculaire à l axe du bras. Point de compression à la base du cou Le sauveteur est sur le côté, au niveau de la tête ; le pouce appuie à la base du cou sans écraser la trachée ; les autres doigts prennent appui derrière le cou ; l artère est ainsi écrasée contre les vertèbres.

Le GARROT: Le garrot est utilisé à la place d un point de compression du bras ou de la cuisse : impossible à réaliser du fait de la position de la victime, inefficace, le sang continue de couler, qui ne peut être maintenu par un sauveteur isolé qui doit donner l alerte ou qui doit s occuper d une autre victime grave. Le garrot est mis en place : au membre inférieur, sur la cuisse, entre la plaie et l aine; au membre supérieur, sur le bras, entre la plaie et l aisselle. Il doit être réalisé avec un lien large : cravate, écharpe, foulard, jamais avec une ficelle, un fil de fer ou un garrot élastique pour éviter un cisaillement du membre. Il est mis en place selon la technique illustrée. Le garrot doit rester toujours visible : ne pas le recouvrir. L heure de pose du garrot doit être relevée et toujours marquée de façon claire et visible sur la victime. Précisions Une fois posé, le garrot ne doit jamais être desserré. Seul un médecin est autorisé à l enlever. Cas particuliers Pose d un tampon relais Dans quels cas? S il n y a aucun témoin pour passer l alerte. S il y a : plusieurs victimes ; plusieurs détresses sur la même victime. Le but est de libérer le secouriste. Le tampon relais est cependant moins efficace que la compression directe.

Technique du tampon relais Il s agit de substituer la compression manuelle par un tampon propre, de tissu ou de papier, maintenu par un lien large (pour ne pas léser la victime), et suffisamment long pour faire au moins deux tours. Le tampon relais ne s effectue qu au niveau des membres (jamais au cou, ni au thorax, ni à l abdomen). Le ou les premiers tours maintiennent le tampon ; le dernier tour, serré, arrête l hémorragie sans stopper complètement la circulation sanguine. Le lien est noué de préférence du côté opposé à la plaie pour des raisons d efficacité et de diminution de la douleur. Si le tampon relais n arrête pas le saignement, il faut en superposer un second afin d augmenter la compression. En cas d échec il faut revenir à la compression directe. En cas de plaie avec un corps étranger ou en cas de fracture ouverte Il faut contacter d urgence les secours qui indiqueront les gestes à effectuer. En cas de saignement de nez spontané Il faut demander à la victime de s asseoir puis : de pencher la tête en avant (afin d éviter qu elle n avale son sang) ; de comprimer avec un doigt la narine qui saigne, à la jonction de l os et du cartilage, pendant 10 min ; d attendre avant de se moucher.

Comprimer avec le doigt la narine qui saigne Remarque Il faut demander un avis médical si le saignement se répète, ou s il ne s arrête pas au bout de 10 min. En cas de saignement de nez suite à une chute ou un coup sur la tête Il faut alerter et surveiller la conscience de la victime. Il faut : En cas de vomissement, crachement de sang, et autres hémorragies mettre la victime au repos, en position soit demi-assise soit allongée, pour ralentir le rythme cardiaque et diminuer le saignement ; garder, si possible, les crachats et les vomissements, pour les montrer au médecin ; alerter les secours et suivre les conseils donnés ; surveiller la personne. A suivre Dr.Benkhaled Salim Médecin Généraliste / Banque d Algérie Reproduction autorisée avec mention de la source. Pour vos questions et plus d information benkhaled@bank-of-algeria.dz