- ÎO Centimes - 26 Mai 1907. a Jeunesse illustrée



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Ifo - ÎO Centimes - 222. 5e Année. 26 Mai 1907. a Jeunesse illustrée LE BON GENDARME, Oscar Pandore est un brave*et bon mdarme. Parlez de Pandore aux ibitants debouzy-la-quenouille, ils IUS répondront : C'est un ange Quand, au cours d'une tournée, le bon Oscar aperçoit un pauvre qui ramasse du bois mort dans les endroits interdits, il fait/ mine de ne pas l'apercevoir. [Pandore, qui était pressé, cherchait i moyen pour passer près du brannier, sans éveiller chez ce dernier crainte de l'autorité. Le brave genirme trouva un stratagème. Il avisa vieil épouvantail...... qui se trouvait près d'un champ. Il prit le manteau et le chapeau du mannequin et s'en vêtit. De sorte qu'il put passer près du père Moutier sans se faire remarquer. I Une autre fois, rencontrant un leur de pommes de terre qui avait pas l'excuse d'être indigent et alheureux, il s'empara du fripon du sac... i....et força le malfaiteur à entrer dedans.1 Après quoi il ficela l'orifice du sac, autour du cou du voleur, comme on fait aux amateurs de courses en sacs dans les foires. par Benjamin RABIER... embarrassé. Devant lui, au bord d'un chemin, il aperçut le père Moutier qui braconnait. Il savait le vieux sans travail et chargé de famille, et se refusait, devant cette détresse, à verbaliser contre lui. Tantôt il se mouche, tantôt il regarde en l'air passer un merle ou un étourneau. Pendant ce temps le ramasseur de bois ou l'arracheur d'herbe file au plus vite. Un jour, cependant, Pandore fut bien... Il saisit le délinquant, lui attacha les mains derrière le dos et attela a ses oreilles, au moyen d'une ficelle, les deux pigeons qu'il avait volés. C'est dans cette posturequ'il conduisit le jeune voleur chez ses parents. Par exemple, si Pandore était plein de mansuétude pour les malheureux, il était sévère pour les malfaisants. Un jour, i 1 surprit le fils du boucher Lapanne, volant des pigeons dans le parc du château. Puis Pandore chassa devint lui le patient à coups de bâton. Tout le village vint assister à la course folle du voleur de pommes de terre. 1 Cette aventure faillit avoir un dénouement tragique :' L'homme fit un faux pas, tomba la face en avant et se blessa au front. Oscar devant cet accident fit grâce au bonhomme. xr jeune homme qui chipait les uaiio ma poulaillers puuiauiers iuiaiiaune 'te dans les fut attaché 111 poteau par le brave Pandore qui P J^a ensuite.des grains de blé dans IÇlievelure et fit manger les grains i'une poule. Chaque picotement...... de la poule faisait crier le malheureux. La plus belle des leçons qu'il distribua dans ses tournées fut infligée à un vagabond qui venait de s'emparer d'une grosse citrouille dans un potager. Oscar saisit le vagabond et la citrouille. Il passa un bâton à travers le potiron et força l'homme à prendre-dans ses mains les deux extrémités du bâton. Puis empoignant le voleur par les pieds il le fit rouler devant lui comme on fait d'une brouette ou comme font les clowns dans les cirques. On rit encore à Bouzy-la-Quenouillede l'aventure de la brouette à roue de citrouille.

ILLUSTREE 3 L'ÉPÎNGLE DE CRAVATE ÏÏÏ-3T Le mastic secourafrle. Le jeune Galimard ëtail élève de cinquième au lycée Labarbe et son père avait l'habitude de le faire sortir et de passer la journée avec lui, tous les dimanches. Or, un jour son père lui annonça qu'il ne pourrait s'occuper de lui Je dimanche suivant et il le pria de rester au lycée. L'homme accepta et le jeune Galimard lui apporta une livrée d'un valet de chambre de son père, grâce à laquelle il pourrait passer aux yeux de l'inspecteur pour un domestique envoyé pour le chercher. Très ennuyé, le jeune homme qui rêvait justement de faire le monsieur, tout seul, un dimanche, imagina quelque chose de bien simple qu'il allait pouvoir mettre facilement -à exécution, avec l'argent qu'il avait économisé dans sa tirelire. Il recommanda â l'homme 4e se faire raser et couper les cheveux, puis il rentra au lycée. Ayant emporté et cassé sa tirelire, il constata avec plaisir qu'avec son contenu, il allait pouvoir faire les choses grandement à sa prochaine sortie. Il sortit et ayant rencontré dans la rue un mendiant il lui fit l'aumône en lui disant : V0l. lez-vous gagner une pièce de dix francs? Si oui je vous demanderai simplement de venir nie chercher et de me reconduire au lycée dimanche prochain.» Le dimanche suivant, le mendiant très chic sous la livrée de Monsieur- Galimard père, arriva et on ne fit pas de difficultés pour lui confier le jeune homme. Parmi les maux qui tourmentent l'humanité, l'un des plus insupportables est le mal de dents ; la preuve en est dans le nombre considérable de dentistes dont on peut lire les enseignes ou les annonces. Cette honorable et lucrative profession ne fut pourtant pas toujours aussi florissante et si l'art dentaire compte de nos jours des représentants aux salons somptueux, autrefois le dentiste se bornait à dresser des tréteaux sur la place publique ou sur le PontNeuf; l'annonce mirifique ; Ici, on arrache les dents sans douleur!» remplaçant le correct American dentist» qui foisonne dans Paris au point de'faire croire que tous les dentistes d'outremer ont déserté le nouveau monde. Les auteurs latins et grecs témoignent du souci ' que, dans les siècles passés, les molaires et les dents de sagesse causèrent aux pauvres humains et nous ont conservé diverses recettes des disciples d'hippocrate. Or, voici maintenant qu'une tablette médicale babylonienne, datant de l'an 615 avant Jésus-Christ, retrouvée dans des ruines assyriennes, "vient faire connaître le remède alors usité contre le mal de dents. Le médecin Nabunadinibu écrit à son patient Mardu Knadinachu : Tu pulvériseras de la jusquiame et tu la pétriras avec du mastic en masse. Tu réciteras trois fois l'incantation et tu placeras la masse dans la partie supérieure de la dent.» Tous les Mardu Knadinachu de notre époque voudront peut-être essayer! rement ; enfin, les exemples de ce genre abondent, et on connaît l'histoire de l'infortuné Lesurques, qui, victime d'une fatale ressemblance, fut condamné et exécuté à la place du véritable auteur de l'assassinat du courrier dé Lyon. Pour ne pas attirer souvent de si graves conséquences, les sosies ont cependant parfois de réels inconvénients, comme le prouve l'aventure du comte Schouwalof, le terrible chef de la troisième section, ou chef de la police secrète de Saint-Pétersbourg. Un jour, il se rend chez son banquier pour toucher une somme importante : Mais, Excellence, balbutie le caissier, vous venez de la toucher!... Comment! quand m'avez-vous donc payé? Il y a dix minutes, Excellence. Ah! et vous m'avez vu sortir d'ici? Parfaitement, Excellence. Par où? Par là, Excellence. C'est bien, merci. Schouwalof s'en va, monte dans son traîneau et commande au cocher de suivre le chemin qu'il est censé avoir pris d'après l'affirmation du caissier. Au premier gorodovoi» (sergent de ville) qu'il rencontre, il demande : Vous venez de me voir passer il y a un instant, n'est-ce pas? En effet, Excellence. - Et de quebcôté suis-je allé? Par là, Excellence.» D'interrogation en interrogation, en lançant l'attelage au triple galop, il rejoint son filou, le prend au collet, le terrasse et lui arrache l'argent volé. Devant cette bataille, la foule s'ameute, et le voleur parvient à s'échapper. Schouwalof se lance à sa poursuite et les policiers derrière lui. Après une course effrénée, les policiers les rattrapent, mais ils ne tiennent que Schouwalof lui-même, qu'ils prennent pour le filou disparu, tant la ressemblance entre les deux est frappante, et peu s'en fallut que le chef de la troisième section, qui eut beaucoup de peine à se faire reconnaître, ne fût passé à tabac», ce qui lui eût peut-être donné à réfléchir! Une corporation intéressante. LES MARCHANDS AMBUNTS Parmi les métiers pénibles que l'on rencontre à Paris et dans les grandes villes, celui de marchand ambulant n'est pas l'un des moindres. Par n'importe quel temps, vous les voyez, traînant leur petite voiture et criant aux quatre vents l'annonce de leur marchandise. Celle-ci, ils sont allés la chercher aux halles dès l'aube, puis ils ont regagné leur quartier respectif. C'est alors que les misères commencent! Juifs errants du commerce ils doivent toujours marcher et c'est à peine s'ils peuvent s'arrêter pour vendre ; le sergent de ville est toujours derrière eux prêt à leur dresser une contravention pour un stationnement un peu prolongé : Nonobstant que vous êtes ambulant vous devez déambuler!» dit-il d'une voix menaçante, car, dans certains quartiers, quelques agents exercent sur les malheureux vendeurs aux petites voitures une véritable persécution, d'autant plus que le règlement leur donne tous les droits. Les sosies. Libre, \e jeune Galimard fit la fête, buvant des consommations dans tous les cafés qu'il rencontrait sur son passage, fumant de gros cigares. Il lui donna la somme promise et, après lui avoir montré son épingle, se fit reconduire. Une fois au lycée le faux domestique profitant de ce que lë jeune Galimard avait le dos tourné prit à part l'inspecteur et lui dit : Il mit de côté, les dix francs qu'il devait donner au mendiant à la fin de la journée et avec le restant de ses économies, il entra chez un bijoutier et se paya une belle épingle de cravate en or. Ne trouvez-vous pas que le fils de mon maîtres tort d'emporter ainsi au lycée une si belle épingle de cravate? Vous avez raison, reprit celui-ci, je vais lui dire de vous la donner, vous la rapporterez à.son père.» Ce qui fut, dit fut fait, au grand désespoir du jeune Galimard. Très fier de son achat qui allait, il n'en doutait pas, épater ses camarades do collège, il retrouva son domestique qui l'attendait à un endroit convenu, car il était l'heure de rentrer au lycée. Mais son désespoir fut encore beaucoup plus grand le dimanche suivant, lorsqu'il constata l'absence du mendiant qui devait lui rendre 1& livrée et la belle épingle de cravate achetée de ses économies. On ne l'y reprendra plus à faire la fête. Je ne l'ai- pas cru, moi, sans une peine extrême. Je me suis, d'être deux, senti l'esprit blessé, Et longtemps d'imposteur, j'ai traité ce moi-même : Mais à me reconnaître enfin, il m'a forcé;.. J'ai vu que c'était moi, sans aucun stratagème; Des pieds jusqu'à la tête, il est CQmme moi fait, Beau, l'air noble, bien pris, les manières charmantes; Enfin, deux gouttes de lait Ne sont pas plus ressemblantes.» répond Sosie à Amphitryon, son maître, lorsque celui-ci lui demande compte de sa mission auprès d'alcmène, son épouse. Le personnage créé par Plaute, le poète latin, et repris génialement par Molière, était marqué d'une empreinte si forte qu'il demeura dans la langue française comme synonyme de personnes se ressemblant traits pour traits. Les savantes recherches anthropométriques de M. Bertillon ont établi qu'il n'y avait, en réalité, pas de sosies», mais, pourtant, il existe des exemples de ressemblances telles, que la confusion entre les deux personnes est presque inévitable. Pendant longtemps à Bruxelles, on put rencontrer, dans les galeries Saint - Hubert, un brave bourgeois, dont la ressemblance avec l'empereur Napoléon III était stupéfiante. Le compositeur Saint - Saëns eut autrefois son sosie dans la personne d'un violoncelliste de talent, A. Gary. Deux artistes, les frères Lyonnet, se ressemblaient extraordinai- Une fois l'autorisation de vendre en ambulance» obtenue, le marchand ne peut vendre que dans les quartiers qui lui ont été assignés. Ils ne peuvent stationner qu'après une visite médicale reconnaissant pour eux l'impossibilité de marcher sans cesse. Il leur est interdit de vendre dans le périmètre des Halles, dans un rayon de 100 mètres des marchés et de 40 mètres des magasins vendant la même marchandise qu'eux, et cela depuis le lever du jour jusqu'à minuit. La Préfecture de Police leur donne une médaille en cuivre portant leurs noms et le numéro de leur autorisation, ils doivent la porter de façon que les agents de l'autorité l'aperçoivent de suite. - Ils ont de plus un livret qu'ils doivent présenter r 'toute réquisition. La dimension de leur voiture ne doit pas dépasser l;m. 50 de long sur 1 mètre de large et seul les marchands de coco ne son^ pas soumis à cette prescription. On le voit, tout n'est pas gai dans ce métier, surtout qu'en général il ne rapporte qu'un bénéfice assez maigre, les pertes de marchandises étant parfois considérables. Il est vrai qu'on y a une médaille! 222

4 ON EST TOUJOURS PUNI UN JOUR OU L'AUTRE ON EST TOUJOURS PUNI UN JOUR OU 5 L'AUTRE (Fin) * S Ciseaufroid est serrurier. C'est un paresseux qui n'a jamais voulu travailler. Il aurait pourtant pu faire de bonnes journées, car il est intelligent et habile dans son métier. Il s'est mis cambrioleur, et il a plus d'un tour dans son sac. C'est ainsi qu'il avait un complice qui volait aux étalages des grands magasins. Quand, par hasard, celui-ci se faisait pincer, Ciseaufroid qui se tenait à une petite distance, déguisé en sergent de ville, s'avançait et conseillait au commerçant lésé de vérifier l'importance des marchandises soustraites et de venir le retrouver au poste où lui-môme" allait conduire le voleur. Mais le prisonnier n'était pas homme à rester ainsi calfeutré. Comme il avait ses outils, à l'aide d'un vilebrequin et d'une scie à main, il découpa dans le plancher deux trous... Naturellement, au premier tournant de rue, nos deux compères se séparaient, mais pas pour longtemps, car, par' des chemins différents, ils se rendaient-dans une chambre où ils emmagasinaient le produit de leurs vols. Actuellement, Ciseaufroid est le chef d'une bande qui terrorise les environs de Paris et que la police n'a jamais pu prendre. Une fois pourtant, Ciseaufroid a bien failli être pincé. Tandis qu'il déjeunait chez un débitant, deux gendarmes, en tournée, vinrent s'installer à une table voisine. Les deux Pandores fixèrent leur attention sur ce voisin de mauvaise,mine. Il ressemblait joliment à Ciseaufroid. Mais avant qu'il fussent sûrs de la ressemblance, le serrurier sortit bien vite. C'est là que le.complice, qui avait reconnu Ciseaufroid sous ce complet d'un nouveau genre, vint cueillir son camarade pour le guider dans la direction de leur logis. Malheureusement, deux minutes après, l'ébéniste sortit sur le pas de sa porte, et voyant une armoire qu'un homme emportait, il crut que ce meuble lui avait été volé. Il se mil à la poursuite du client peu délicat. Cette fuite confirma immédiatement les soupçons des gendarmes qui abandonnèrent l'omelette qu'on venait de leur servir pour voler à la poursuite du vaurien. Leurs chevaux étaient attachés devant l'auberge ; ils voulurent mettre le pied à l'étrier, mais hélas! ils tombèrent fort durement sur le dos. C'était encore un tour de Ciseaufroid qui avait coupé les sangles. Les représentants de l'autorité ne purent donc enfourcher leurs montures pour rattraper leur voleur qui avait eu soin de sauter sur une bicyclette laissée à la porte par un consommateur. si orageuse que la foule s'amassa. Un agent survint et ne sachant s'il devait croire les affirmations de l'ébéniste ou les dénégations du voleur, proposa aux deux hommes d'aller s'expliquer devant le commissaire. La chose fut acceptée avec enthousiasme parles deux parties; l'agent réquisitionna un fiacre. Mais tandis que la foule prêtait main-forte pour charger l'armoire dans la voiture, le complice de Ciseaufroid, qui ne se souciait pas de faire connaissance avec le commissaire, profitant de l'inattention générale, disparut comme par enchantement. vj Mais, tout vient à point à qui sait attendre. Un jour que Clséaufroid s'était introduit dans un appartement et qu'ilf s'apprêtait à dévaliser une armoire, le locatai/e revenant à l'improviste, entendit du bruit, regarda par le trou de la serrure et vit notre îlomme.... par lesquels il passa ses jambes. Et comme il avait eu soin de faire un troisième trou dans la porte à hauteur des yeux, il put se conduire luimême et descendre l'escalier pour sortir de la maison. Le tout était de ne pas attirer l'attention des passants avant que son complice (qui faisait toujours le guet à quelque distance) ne l'eût aperçu. Un ébéniste se trouvait à deux pas. Ciseaufroid alla se placer devant sa porte, à côté d'une armoire semblable à celle qu'il emportait. II eut vite rattrapé l'armoire et les deux voleurs, mais comme Ciseaufroid avait eu soin de rentrer ses jambes dans le meuble, le commerçant ne soupçonna que le complice. Il y eut une explication orageuse... fi Comme il n'avait pas peur, il mit la clef dans la serrure. Ciseaufroid entendant du bruit, eut bientôt fait de se réfugier à l'intérieur de l'armoire et d'en tirer la porte sur lui, pensant ne pas avoir été vu. Le locataire entra et n'aperçut personne. B comprit la ruse; aussitôt il s'empressa de fermer l'armoire à double tour, de mettre la clef dans sa poche et de s'en aller prévenir le commissaire. A destination, on déposa l'armoire au milieu u poste.^ Le propriétaire du meuble fit justement son entrée, il reconnut sa propriété. On ouvrit armoire; Ciseaufroid se rendant Compte que toute résistance était inutile eu sortit, tàiut honteux. Le commissaire félicita chaudement le volé pour son sang-froid et son initiative. Il lui promit de demander, en sa faveur, une distinction au préfet de police. ' Quant à Ciseaufroid il passa aux assises où il fit preuve d'un cynisme révoltant. 11 dénonça d'ailleurs tous ses complices et fut condamné à vingt ans de travaux forcés. Il aura le temps de comprendre qu'il vaut nuieux travailler que voler.

FALETTE A L'ILE, DES Falalette fait tous les jours des progrès dans la La petite Falalette aimait beaucoup les chats. Elle en possédait plusieurs, qu'elle soignait avec tendresse, leur prodiguant caresses et friandises. A son grand chagrin elle fut pourtant obligée de se séparer de ses amis. Ses parents, en effet, ayant à faire un long voyage en Nouvelle-Zélande, l'emmenèrent, et elle dut laisser ses favoris aux soins d'une amie. Il y avait un mois que le navire sur lequel la famille s'était embarquée avait quitté la France et, jusquelà, le temps avait été assez beau...... quand un jour un cyclone terrible se déchaîna. Falalette, enlevée comme une plume par la trombe, alla retomber à une lieue de là, sur le sable d'une île verdoyante- Le chat poussa alors un miaulement, et quantité de matous apparurent de tous côtés. Il y en avait sur tous les arbres et sur tous les rochers. Falalette se trouvait dans l'île des Chats. C'était la première fois qu'une créature humaine apparaissait dans cette île, dont les habitants considéraient la fillette avec un étonnement bien naturel. Quelques-uns, les chats-tigres notamment, lui lançaient des regards malveillants et échangeaient leurs réflexions avec le chat à neuf queues, le bourreau du royaume, dans la langue des chats. îngue féline. Elle flatte beaucoup l'amour-propre je ses sujets en leur apprenant, qu'autrefois, leurs Isemblables ont été adorés par les Egyptiens. L'expédition avait été des plus fructueuses. On Sa chute fut heureusement amortie par le sable, et la fillette ne se fit aucun mal. Elle resta seulement évanouie quelque temps. Quand elle se réveilla, ce fut pour voir un superbe angora d'une taille remarquable qui lui léchait doucement la figure. Surprise d'abord, elle se mit à le caresser. Falalette en connaissait quelques expressions, que lui avaient apprises ses anciens protégés de France. Elle comprit qu'ils se concertaient à son sujet; les chats-tigres proposaient de la jeter à la mer, l'angora et ses amis voulaient, au contraire, la conduire dans leur ville. Les chats venaient justement de perdre leur reine, la chatte Mi-aou-Li. On nomme Falalette, par miaulements, reine de l'île des Chats, et on lui offre le lait d'honneur au palais, où on l'installe en grande cérémonie. Falalette se souvint alors qu'elle avait dans sa poche un peloton de fil. Elle le lança devant elle et tous les matous, abandonnant leurs discussions, se mettent aussitôt à jouer avec le peloton dont la fillette tient l'extrémité. Dans le palais, étaient conservées toutes ls fourrures de ses prédécesseurs. Falalette en fait un manteau royal qui lui sied à ravir. Sa garde d'honneur est composée de chats-tigres et de chats sauvages. Puis elle se met à caresser les chats les plus rapprochés d'elle, qui font le gros dos et ronronnent de contentement. Grâce à la gentillesse de Falalette, le parti de l'angora finit par l'emporter sur celui des chats-tigres et on conduit la fillette en triomphe à la ville des chats. Les grands seigneurs sont des angoras, l'aristocrs/àé. Falalette leur apprend 'es leuo;ne ehat-per< hè et de chat-eoupè. La nouvelle rew j douce et juste, se rend très populaire. Ab "s;, at la peine capitale, elle supprime la charge ou" à neuf queues, le bourreau devenant inutile. ramenait quantité de prisonniers, entre autres toute Ine troupe de souris et de campagnols, destinés à ttre mangés pendant les grandes fêtes du printemps. CHATS Elle prend, comme premier ministre, Griffenfer, l'angora qui l'a recueillie sur la plage où l'a projetée le.cyclone. Cela crée des jalousies. Le général en chef Griffamor, le chat-tigre, et le chef de la justice, le chat-fourré Mitis ne le lui pardonnent pas, non plus que le chat à neuf queues, furieux d'avoir perdu sa place. Falalette ayant pitié des petites souris les a fait évader pendant la nuit... Mais Mitis a vu la reine et, tout en ayant l'air de vouloir l'excuser il la dénonce à Griffamor qui entre dans une violente colère. Il porto contre la reine une accusation de haute trahison. 7 (Fin) J ustement, Griffamor venait d'organiser l'expédition annuelle contre l'île des Rats et des Souris. L'armée, commandée par les chats-tigres et les chats-bottés, était partie sur des navires formés par des carapaces de tortues géantes. On convoque les conseil des Angoras. La reine est condamnée à être enfermée dans le puits des supplices. C'est une pièce obscure où l'on accède par un escalier secret et souterrain. Dans cette pièce est un bassin profond d'eau froide. Les chats ayant horreur de l'eau froide, c'est la prison des grands criminels. On les y précipite d'habitude par un étroit boyau ni relie cette cellule à la surface de la terre. Ce oits est si profond que la lumière du soleil ne Mètre pas jusqu'à la prison souterraine. Aussi reine déchue se trouvant dans l'obscurité comète tombera fatalement dans le bassin d'eau oido lorsqu'elle voudra prendre à tâtons ses iraentset elle se noiera, d'après le calcul de Mitis. Mais Griffenfer, l'angora, est résolu à tout braver pour sauver la reine. L'orifice du puits est gardé par les chats sauvages, mais comme il se trouve au pied de la tour haute du palais, l'angora d'un bond s'élance et saute, comme les chats savent le faire, du haut de la tour jusqu'au rebord du puits. Avant que les chats sauvages soient revenus de leur surprise, d'un secdnd bond il se précipite par l'orifice et vient tomber dans l'eau froide, dont il ressort au plus vite. Les chats ayant la faculté de voir dans l'obscurité, il indique à Falalette où il faut qu'elle se tienne pour ne pas tombera l'eau, car elle ne sait pas nager. La fillette peut suivre ses mouvements, grâce aux yeux phosphorescents du chat. ai prévenu les souris, dit Griffenfer, que aviez fait évader, et qui vous prouveront leur."naissance. Elles habitent dos terriers creusés fies De leur côté, pendant des journées et des journées, les campagnols creusent dans la terre des marches pour permettre à la reine d'atteindre à la surface du sol... ce qu'elle peut faire une belle nuit. Après quoi, s'étant emparée d'un des navires en carapace de tortue, elle quitte l'île avec l'angora Griffenfer... Revenue en France elle se garde bien de raconter ses aventures... de peur de ne pas être crue. I campagnols sous les murs mêmes du châi^ la faveur de la nuit elles se glisseront par eiine6' V US app rterout votl'e nourriture quo- t

8 N 05,095 SÉRIE ±T7 par Etienne JOLICLER était prêt. Bientôt tout le monde fut à tablechacun était de belle humeur, le repas fut très s gai. Quoique la petite fille fût presque guérie, elle ne pouvait encore se servir de son bras blessé. Fil-d'Acier, en père attentif, avait soin de lui tailler son pain, de découper pour elle les mets dans son assiette. Cela l'amusait... Suzanne riait et babillait. La vieille Nicole bougonnait, haussant les épaules. Etait-ce ainsi qu'on s'occupait d'une enfant!... Ce géant avec ses grosses mains qui voulait soigner cette petite mignonne!... A chaque instant, il oubliait -quelque chose'où faisait tout de travers... Il lui versait du vin à pleins bords, lui taillait des morceaux de pain énormes... Il la bourrait... Elle n'aurait plus faim au dessert... Or elle avait fait une tarte... Le lendemain/ de ce jour-là, le curé Verrières reçut une lettre chargée. Elle conte-! liait cinq billets de mille francs plus un carré de papier avec trois mots : Pour DOS pauvres. CHAPITRE XIV Sur la Manche. Fil-d'Acier, n'appartenant plus à la Sûreté, n'avait pas qualité pour procéder à une arrestation. Aussi, un inspecteur muni de trois Troisième partie : La revanche de Fil-d'Acier mandats d'amener concernant le sieur Loustot, le sieur Benoist et la femme Benoist, lui avaitchapitre XIII (Suite) il été adjoint. Notre héros connaissait suffisamment le preintroduit dans le cabinet de son chef,, il lui mier des bandits. Quant aux deux autres, il en renouvela dans ses grandes lignes le récit fait à possédait un signalement complet par Suzanne. Plumepon en laissant de côté tous les détails Cette fois-ci, il se pasinutiles. Il s'étendit, serait du concours de par contre, sur le rôle la petite fille. Il ne tei =sesj des deux bandits ennait en aucune façon core en vie, Loustot et M à la jeter dans de noubenoist, et expliqua velles aventures. La comment il avait de première expérience fortes raisons pour avait été trop malencroire à leur présence J tlfhmu7i~>rt[tt contreuse. L'enfant au Havre le 25, c'estresterait chez Plumeà-dire dans trois jours. pmmmmimmmmimmmmm IIHIÏÏP pon où elle se trouvait Sur sa demande, le bien et ne manquait fonctionnaire fit com, ' II de rien. Il verrait pulser les dossiers de régulariser plus tard la police. sa situation vis-à-vis La fiche concernant de la mère Marianne. i le sieur Gibetti fut reassis en face de son il)!1 trouvée. Son signale"collègue de la Sûreté, ment s'accordait pardans le rapide qui emfaitement avec celui portait les deux homqu'en venait de faire mes sur la route du Fil-d'Acier. Le Corse Havre, l'ancien agent était recherché depuis réfléchissait. Il allait son évasion de la prijouer sa dernière carte. son où il devait purger En_ se reportant sept années de réclutrois mois en arrière, sion. Du sieur Beil revoyait en espriti noist, pas trace. C'échemin parcouru.justait affaire à la police qu'ici il n'avait récolté suisse. Néanmoins, que des avatars... une sur la plainte formelle moitié de billet de de rapt d'enfant déterie, heureusement posée par l'agent, on arraché aux griffes dt pouvait lancer contre la police vaudoise.. lui mandat d'amener. et... une petite fille. M. Gimart était un A vrai dire, pour ce homme trop intellidernier lot, il eût gent, il connaissait donné tous les mil; trop bien celui qu'il lions de la terre. Elle avai t eu sous ses ordres le tenait au cœur, pendant des années cette gamine, cette orpour ne pas se rendre pheline... vagabonde, compte que notre hécet ange!... Mais enros disait la vérité. core fallait-il pour Il accepta donc de elle maintenantga laisser la magistrature gner, conquérir la forvaudoise se dépêtrer tune!... D'abord elle seule jusqu'à ce que y avait droit. C'était à les deux bandits euselle ce billet de loterie sent été arrêtés. A ce acquis par son oncle. moment, il pourrait Plus il y pensai), offrir de les lui replus il se convainquait mettre pour être jugés, que la seule façon de après toutefois accomretrouver l'autre moiplissement des formatié du précieux nulités nécessaires. Puis méro était de il interviendrait en parler Loustot. Lui personne pour qu'un seul pouvait dire où il non-lieu fût rendu en s'était débarrassé des faveur de Paul-Louis, objets dérobés chez li dit Fil - d'acier, sans Dr Leverdier et e» qu'il pût être inquiété L'inspecteur tenait Benoist et sa femme... Il ne les lâcha pas... Mais Loustot passa. particulier du fameux pour les faits de son volume. évasion, y compris Fouiller tous les brocanteurs, bouquinistes et mais une tarte à s'en lécher les doigts pendant l'emprunt de l'automobile de M. Lanquin. libraires de la capitale... couvrir les journan» une semaine!... L'ancien agent remercia chaleureusement le d'annonces... c'était bien un autre moyen, Ainsi qu'on le pense, la conversation revint chef de la Sûreté de son bon accueil et de sa comà nouveau sur Neuchâtel, le château, et surtout combien aléatoire!._.. Il v a tant de'millierse! plaisance, et "ce fut en souriant qu'il empode milliers de livres enfouis dans l'oubli, sons cha» la mercuriale que celui lui adressa pour sur les péripéties de l'évasion. Plumepon, un autre mécréant, rit de bon cœur en rappelant la poussière, dans les boutiques, les caves etl s^être maladroitement mêlé à un cambriolage, greniers! la ruse imaginée par le fugitif pour franchir la agissant ainsi en vue d'intérêts particuliers et Un peu avant d'arriver au Havre, Fil-d Ao^ frontière. non pas au nom de la justice1. tira de sa valise un bandeau et un énorme)* Ce brave curé, dit-il, doit en être encore Cette démarche faite, notre héros fit quelques quet de coton qu'il s'appliqua sur la joue corn»8 emplettes, renouvela sa garde-robe, acheta des tout ébaubi! s'il souffrait d'un épouvantable mal de dents Je le pense, répondit Fil-d'Acier... A vêtements provisoires pour Suzanne, puis il Sa prétention n'était nullement de se dégu'*,; retourna à Pontoise. Il arriva en même temps propos, ajoula-t-il, j'ai encore un service à réil n'excellait pas dans le maquillage. Ce n* clamer de votre amitié, mon cher Plumepon. que Plumepon... L'incorrigible pêcheur reveque très rarement qu'il usait de ce subterw Je suis tout à votre disposition. nait des bords de l'oise, fier comme Artaban. cher autrefois à Plumepon. Quant à lui. si. â»1 C'est à votre bourse que j'en veux. J'ai Il avait pris un énorme barbillon,/, celui de son smeur, il pouvait modifier son visage, il lui"! besoin de cinq mille francs. rêve. Seulement celui-là ne pesait que dix livres. iterdit de changer ses mainsetses pieds, i eiif Vous les aurez ce soir. Le temps d'aller à C'était déjà fort honnêle.. mes qu'ils équivalaient à un aveu de son nie"lit» Suzanne venait de se réveiller. Le déjeuner Pontoise. chez mon notaire. 9 gn la circontarice, il lui suffisait (le n'être pas transatlantique. Trois voyageurs en descendiétait encombré de camions et de marchaneconnu pendant le court trajet qu'il allaitavoir rent. Deux hommes, une femme. dises. Mais bientôt la voie devint libre. Le fairedans la ville. Loustot pouvait se trouver De son poste, Fil-d'Acier ne pouvait pas cocher put lancer son cheval. Il fut distancé. ^au Havre. Il importait de ne pâs lui donner encore les apercevoir. L'inspecteur placé sur le Néanmoins il continua sa poursuite, sans perdre quai les vit aussitôt. éveil/. de vue celui qu'il cherchait à atteindre. Il arria la gare, les deux policiers trouvèrent une Cet inspecteur était un jeune agent, habile, verait bien à trouver à son tour une voiture sur oiture dont la capote fut relevée. Tout d'abord, intelligent, actif, mais ayant les défauts de la son chemin... Le Havre n'est pas une ville rendirent aux bureaux de la Compagnie jeunesse. Il agissait parfois trop vite. sse comme Paris où les maisons à double issue sont ransatlantique. L'inspecteur seul descendit. Possédant le signalement des fugitifs, il les nombreuses, les encombrements, fréquents, ur la forme, il consulta la liste des pâssagers reconnut du premier coup d'œil. Mais au lieu de 0 les hôtels innombrables... Il est difficile de se jia Provence. Les noms des bandits ne s'y les laisser aller s'acculer eux-mêmes sur le pont perdre dans la foule ou de se réfugier dans un ouvaient pas. C'était prévu. Il fallait bien du navire, dès qu'ils se furent engagés sur la gîte inconnu. Il devait tenir son homme. pposer qu'ils s'inscriraient sous des noms passerelle, il se pressa derrière eux. Devant lui Loustot, pris à l'improviste, avait donné un emprunt. Puis il demanda et obtint l'autorise trouvait un homme grand et maigre... peu au hasard une adresse au cocher, quitte à tion de prendre toutes mesures qui semble M. Benoist? fit l'agent. lui faire changer d'itinéraire ensuite. jenl utiles pour procéder à leur arrestation. L'homme se retourna. A Frascati, ventre à terre, avait-il dit. Il rejoignit alors son compagnon. La voiture Que me voulez-vous? demanda-t-il. J'ai oublié quelque chose à l'hôtel. Il faut que partit et s'arrêta sur lé quai des transatlanle camionneur venait de se vendre. je sois de retour avant le départ du paquebot. uesoù était amarrée Là Provence. Je vous arrête f s'écria l'inspecteur. Bon pourboire. Le départ du paquebot devait avoir lieu le En même temps il saisit Benoist, car c'était Le cocw était parti à toute vitesse, sans se ridemain matin, au moment de la pleine mer, lui, au collet. douter de la chasse dont il était l'objet. Le Corse, dix heures. au contraire, se re' ucun passager ne tournait fréquemtrouvait encore à ment, surveillant l'ard. Les deux agents gent. nstallèrent sur le Le fiacre, toujours ni, de façon à ne pas au galop, venait d'enner la manœuvre, filer le quai de la is en sorte de surdouane. A ce moment, iller la passerelle le sifflement d'une sissez près pour dérène partit d'un baager tous les arriteau amarré à cent nls. mètres de là. C'était La soirée et la nuit le signal du départ. passèrent ainsi, Déjà les matelots déacun d'eux se rétachaient les chaînes élit tour à tour afin qui retenaient la paspermettre à l'autre serelle. Un écriteau ftianger et de dorcolossal indiquait de r. loin quel était le ser-1 ès le matin, les vice fait par le vapeur. sagers commencè Ligne de Soutlà envahir le naharnpton.» Ce fut d'abord Loustot jeta un reflot des émigrahts gard derrière lui. L'anés par train spégent suivait toujours 1 et qui furent parsoudain, comme la s sur l'avant, puis voiture arrivait à la culiers, par fahauteur du navire, le les, ou isolément, Corse se leva. Sans u petit jour, les,' même donner au cox agents avaient cher l'ordre de ralenensemble leur tir, il lui glissa une on. L'inspecteur pièce de cinq francs descendu sur le dans la main, et sauta, ietse tenait à Tenen pleine vitesse, avec de la passerelle, une agilité merveilcouverture sur le leuse. D'un bond, il une valise à ses traversa le quai, passa s, comme un voyacomme une flèche sur qui attend quella passerelle et tomba n avant d'embardebout sur le pont du' Fil-d'Acier avait bateau. li son poste d'ob11 y eut parmi les ation sur le pont,. passagers des mur1ère un paquet dégmures d'applaudisseages, à l'abri dument. il se dissimulait L'hélice déjà tourregards des arrinait. Le navire était ls, mais^aé telle parti. n que par un jour Quinze secondes gé entre deux après. Fil-d'Acier ar' du rouleau il rivait à son tour. Il eut ouvait apercevoir un geste de rage. Il "litement. Son était trop tard. deau était ' devenu Trop tard?... PeutLe Corse sauta, en, pleine vitesse, avec une agilité merveilleuse, passa comme une flèche sur la passerelle... ile. Il s'en était être!... Une dernière rrassé. chance lui restait. t heures sonnèrent, puis neuf heures. Le Loustot marchait devant. Le cocher de Loustot s'était arrêté à quelque des voyageurs ne tarissait pas, mais aucun Aux premiers mots du policier, il s'était redistance, stupéfait. L'agent courut à lui, sauta x ne ressemblait à Loustot non plus qu'au tourné, avait compris. dans le fiacre. lonneur. Abandonnant la valise qu'il tenait à la main, A la jetée, commanda-t-il. Au galop. W'Acier commençait à être inquiet. il s'élança, bousculant ceux qui se trouvaient En effet, tant que le vapeur allait se trouver 'ajt-il donc mal interprété la lettre de derrièremi la minute d'auparavant. dans le port, il marcherait à une vitesse assez. Jti à Benoist?... Son flair s'était-il trouvé L'inspecteur tenait" Benoist et sa femme- Il réduite pour qu'une voiture pût arriver avant efaut... ou bien, conséquence de la fuite de ne les lâcha pas. Mais Loustot passa. lui en face de l'étroit goulet par où l'on sort du "ne, les bandits s'étaient-ils rejoints avant Presque aussitôt un long corps suivit, bon- Havre. u,r fixé et avaient-ils modifié leur plan?... dissant. C'était Fil-d'Acier. Là, il se trouve toujours des barques toutes Ja les préparatifs du départ du navire se Le Corse avait _à peine quelques secondes parées, à la disposition des promeneurs en mer. le nt. Les passerelles servant au transbor- d'avance, mais il était agile. Il eut de plus le ^tdes marchandises étaient retirées; les bonheur de rejoindre le fiacre qui venait de L'une d'elle pouvait conduire Fil-d'Acier sur le passage du bateau qu'il aborderait en marche. ds du paquet étaient dégagés; les chaînes l'amener et qui se remettait seulement en route. aient; on roulait les amarres, on fermait les D'un saut il fut dedans, et donna une adresse La chose était possible. Les commis des courtiers maritimes et les pilotes ne procèdent pas t'es. Les derniers arrivants accouraient au cocher qui partit à fond de train. autrement. Pas pressé, se hâtaient. L'agent jeta un rapide regard autour de lui. ui Ce plan fut réalisé à la lettre. Lorsque le heures et demie!... Aucune voiture libre ne se trouvait à sa portée.?à! les bandits ne paraîtraient donc Il n'hésita pas et partit en courant derrière navire passa, notre héros l'attendait. Loustot. (A suivre.) Ce moment, une voiture s'arrêta devant le Tout d'abord, il gagna du terrain. Le quai

11 LE Il était une fois, en Orient, un sorcier qui possédait un miroir magique, se déformant a sa volonté. Dès qu'il braquait ce miroir vers quelqu'un dont il voulait transformer la physionomie... La chose ne pouvait durer longtemps ainsi. Le sultan ayant, à ce sujet, consulté un de ses conseillers, ce dernier lui dit qu'il fallait mettfe le sorcier à mort et cela sans tarder. MIROIR la figure de l'individu prenait immédiatement êt -ardait la forme qu'elle avait eue dans le miroir déformateur. Or, notre sorcier nomme Bourzouk, s'amusait ainsi à transformer les visages de ses contemporains. LE Ce qui fit que beaucoup de braves gens ayant l'aspect ci-dessus, par exemple, ne tardèrent pas à devenir nombreux dans les rues des villes et des villages.... que ledit château prit l'aspect ci-dessus et ressembla assez à quelque demeure de conte de fées. Je vous laisse à penser si le sultan fut ravi Le conseiller utilisant toujours les propriétés du MIROIR (Fin)... miroir, éloignant cette fois les objets recula tout autour du royaume les frontières de son seigneur et maître, agrandissant ainsi ses Etats La joie du sultan fut à son comble lorsque le... conseiller, ayant braqué sur lui le miroir changea sonanc.enne physionomieen unehouve létrès a ^f% T, et Mais un autre conseiller, plus âgé et mieux avisé, engagea plutôt lesultanà faire arrêter coûte que coûte fe sorcier et à s'emparer de son miroir magique. Je m'occuperai d'ailleurs de la chose, si Votre Majesté le veut bien», dit cet homme. Le sultan acquiesça. Le second conseiller choisit donc parmi lej hommes rendus horribles par l'effet du miroij l'un des plus solides, et le chargea, d arrêter H sorcier et de s'emparer de son miroir. Le sorcieij fut suivi et attaqué... Le miroir rendit leurs anciennes physionomie» ceux dont les visages avaient été déformés par s méfaits du sorcier. Et il assura encore pour le ays un beau temps perpétuel, car, aussitôt/qu'un uage se formait, il était éloigné, rapetissé, réduit rien par un nouveau pouvoir. Cependant, le sultan voulut punir le premier... Mo ITNU... de ses conseillers qui lui avait dit de faire périr le sorcier et, avec, lui, par conséquent, tous les secrets de l'emploi du miroir. Ce premier conseiller eut, par l'effet du miroir, ses oreilles allongées.comme celles d'un âne.. L second conseiller, au contraire, pour avoir si intelligemment arrêté le sorcier dans son œuvre il PS AUX MAMANS! AUX JEUNES FILLES! Le plus heureux jour de la vie est celui de la première communion, surtout pour les Fillettes. A leur intention, la Maison du Ce dessin vous représente nne plaque de marbre blanc recouverte on partie d'un vernis noir. Les contours' îce vernis dessinaient à l'intérieur, eu laissant apercevoir le blanc du marbre, une silhouette de magicien, e vernis s'est écaillé, et huit petites plaques se sont détachées des bords. Vous les voyez recueillies soigneuinient dans les angles. Découpez-les et tâchez de les recoller aux endroits voulus ponr reformer la silhouette i magicien. CORSET"HUGUETTE" 19, Rue de Sèvres, Paris *fâ V. H. Ce passe-temps]ne fait pas partie d'un concours. Nous en publierons la solution dans le prochain iimoro. Et, tout heureux, l'émissaire amena au conseiller son prisonnier solidement ligote, et aussi le miroir caché sous une enveloppe d'étoffe. Le conseiller, assisté du sorcier qu'il oblig changer la courbure du miroir selon sesordi fit défiler devant lui les courriers du roi. I messagers, ordinairement, n'allaient pas vite. J miroir d'abord transformé de manière à agrandi les extrémités inférieures, leur allongea jambes et les rendit plus aptes à leur servic rapide. cr v'wi\ a éé un élégant et superbe corset, Mf \ ainsi qu'un déshabillé à des condi1 A lions exceptionnelles. \ \ Le corset blanc, coutil fin, avec buse ' ou boutons, garni broderie 2.95 Le même en satin anglais avec buse ou boutons, garni broderie fine. 3,95 lï<2-i/$tk Le même en satin anglais, qualité supérieure, ave<; buse ou boutons, garni broderie fine... 5,95, Tous ces corsets se font avec ou sans i$iêèill^ * ^Paulettes. Le déshabiilé composé : wfëèèl~- 'S ljfe^. Jlii SSS8S!Ii\\\ de chemise 2.95 du pantalon 2.95 3.95 AttiTlt 11 "MSCTBL' ""du jupon /?^t*^~r*ffîfê$^iy^. Les trois articles réunis, g;,i ois ^MMkwiJ^^^^^^' br dei'ie ou Valenciennes. Prix ^iawfrjtmiïtp...mr' exceptionnel 9,50 Pour le corset indiquer tour de taille pris sur la robe. Pour les autres articles donner l'âge. Catalogue franco. 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Quant au sorcier, privé de son pouvoir, il ne tarda pas, par' pure bonté du monarque, a être remis en liberté. Le -vieia.31 magicien. Les diamants de la couronne n'étaient pas gros. Le miroir devenu grossissant changea les petites pierres du sultan en énormes blocs éblouissant de lumière. mit 3?8 SE - TE. par l'homme ën question, sur le visage duquel il braqua son fatal miroir. La téte déformé dejade l'assaillant ne pouvait que gagner a être transformée. C'est ce qui arriva. Sous l'influence du miroir, la figure de l'homme reprit sa forme ancienne. Le sorcier fut-terrassé. r ' hli P P6uer ia P>- las dï pouser la fille d un de ses plus puissants voisins. p : 2 Ulm tmns 1 2Siïvf, pharmacien, 'î " V'- 12, A r.du Pont-Neuf "i»»: VINCEN hrii v J Le château du sultan, quoique joli, n e» extraordinaire. Mais le miroir jouissait a M1 n voir de transformation si bizarre, douma"; tipliant, allongeant, élargissant à la objets... PHOTOGRAPHIE VULGARISATRICE Marque INCROYABLE est la Première Raison du Monde pour les Appareils de Photographie ik.flob des Petitss-Écories Catalogue Illustré Franco.

12 LES PETITS Au milieu d'une clairière d'une grande forêt s'élevau une petite hutte habitée par de braves bûcherons et leurs deux entants. Lise et Jean étaient habitués à la forêt et n'avaient peur de rien car il était bien rare au un étranger passât par la clairière. Aussi, i estes sewsfils errèrent dans le voisinage a la recherche de nids. Tous travaillaient avec ardem-à^abattre les arbres, à scier le bois ou a lier les iagots. Soudain, Jean, qui était en avant» f^sotn'un niration et resta coi. Il avait aperçu au loin un homme de méchante mine, très grand, très fort, et très laid. Jean eut peur. Un iour, le bûcheron et sa femme allèrent a la ville afin d'acheter des costumes plus chauds pour les enfants, car l'hiver approchait. Il alla vivement prévenir sa sœurette Que faire? dit-il. Nous sommes seuls! Et comme nous sommes petits, le méchant homme aura raison de nous... Ah! une idée, viens vite.» -Nous sommes sauvés 1 s'écria Jean. J'enfile le..sontepapa, et toi, tu vas monter sur mes épaules... Et les deux enfants gagnèrent en toute, hâ.le la hutte où ils trouvèrent les vêtements de travail du bûcheron et de la bûcheronne. Au moment ou l'homme a mauvaise mroam vait près de la hutte, les deux petite ainsi affubles étaient. En voyant ce géant, lechemmeau passa son chemin. Lise et Jean étaient sauves 1 Enfonce le chapeau sur tes yeux et noircis-toi ia figure avec cetcendres. Très bien, nous voici prêts, sortons.» ï BÛCHERONS., Mets sa blouse, et prends ces deux bûches que tu passeras dans les manches... Ils gardèrent leur costume jusqu'au retour <j leurs parents. Ceux-ci furent bien surpris de voi'l un inconnu chez eux, mais le grand bo.nhornwf se sépara en deux, et Lise et Jean, se jetant da»! 1 les bras de leurs parents, contèrent l'aventure'l! venait de leur arriver. 5iï ^^ ^i^^ ^MiuYtntM' Imp. de la Société Saint-Michel, PARIS. 7c t* Mode, -.ruc Lamargnaa, Paiistxrrt.. â 7 -P. ORSONI, Imprimeur.