Treck de l extrême en Norvège François-Xavier Sireta Introduction Mon projet réalisé en Avril 2012 est un treck en ski de randonnée nordique en Norvège. Près de Trondheim plus précisément. Nous sommes partis à trois pour ce treck de 5 jours qui s est avéré un peu plus extrême que prévu. Préparatifs La pulka La pulka ou pulk, suivant que l on s adresse à des Norvégiens ou à des Finlandais sert à transporter la nourriture et l équipement dans la neige. En skis, il est beaucoup plus confortable de tirer la charge que de la porter sur le dos. Une luge en plastique, des gaines d électricien en guise de patins, des tubes en PVC pour rigidifier le tout et éviter que la pulka ne me passe entre les jambes en descente, un baudrier, de la ficelle et des boulons et le tour est joué. Le tout a été construit dans le salon et a voyagé accroché à mon sac a dos. Itinéraire L idée était de marcher d un refuge à l autre pendant 5 jours. Les refuges sont de simples cabanes en bois assez sommaires, mais équipés d un poêle à bois qui chauffe bien et c est l essentiel. L université
de Trondheim en exploite une vingtaine. A l origine, nous avions prévu un treck dans le Trollheimen, un parc national avec des montagnes dignes de ce nom. En arrivant à Trondheim le lundi, nous avons appris que l un des refuges était fermé car un randonneur était mort en se perdant dans la neige. Etant donné les conditions météo, nous nous sommes rabattu sur un itinéraire plus raisonnable. L idée de départ était de prendre le bus jusqu à Gudamoen, de skier jusqu à SonvassKoia, la première cabine, puis Schulzhytta, une cabine de l association alpine norvégienne, ensuite Hognabu, et d y rester pour 3 nuits et de rentrer en bus à partir de Tydal. Tout ne s est pas passé comme prévu. Surtout à cause des conditions météo, avec beaucoup plus de neige fraiche qu habituellement à cette période, et un vent parfois très violent.
Jour 1 : Sonvasskoia Le premier jour est l occasion de vérifier que la pulka fonctionne bien. C est le cas, le temps est parfait, nous croisons quelques motoneiges et arrivons au lac près duquel la cabine se trouve. A partir de là, les choses se compliquent, les bords du lacs sont des marécages et rivières gelés qui commencent à dégeler. Et ce qui devait arriver arriva, la glace a cédé sous mes pieds, je n ai eu de l eau que jusqu aux genoux mais l heure de ski restante a été un peu désagréable. Dans cette première cabine, nous avons rencontré un groupe d étudiants étrangers, Allemands, Italiens, Brésiliens et autres, l occasion de partager les alcools nationaux. Une très bonne soirée. Figure 1: lac de sonvass
Figure 2: conditions parfaites le premmier jour
Figure 3: ça ne passe pas, et je suis mouillé Figure 4: sonvasskoia
Jour 2 : Remise à bois 1 Le second jour, la marche prévue était très longue, environ 35 km à vol d oiseau, avec beaucoup de relief, et beaucoup plus de neige fraiche que prévu. En partant de Sonvasskoia, nous avons croisé un couple de Norvégiens qui nous ont d abord indiqué le chemin et comment passer le col sur notre chemin. Ils nous ont rattrapés une demi heure après nous avoir quitté pour nous faire les traces, la bonté norvégienne Sans eux nous aurions eu beaucoup de mal à passer ce col car nous étions encore très chargés et c était très pentu, avec beaucoup de neige fraîche. La voie n était pas évidente non plus. Après avoir passé ce premier col et quitté nos bienfaiteurs, nous avons continué deux heures puis mangé nos rations lyophilisées hydratées avec l eau bouillante de nos thermos. Après l ascension avec la pulka j étais bien à plat, et ce n était que le début de la journée. Nous avions ensuite un autre col à passer et les conditions étaient limites au niveau sécurité et risques d avalanches. Après une montée interminable avec de la neige parfois jusqu aux genoux (skis aux pieds) nous y sommes arrivé. Descendus au lac en contrebas, nous avons réalisé que nous ne pourrions pas faire les 12 km qui restaient jusqu à notre but, la nuit tombait déjà. Nous avons donc forcé une remise à bois de chasseurs qui par chance se trouvait là, en cassant le verrou avec la pèle a neige. Autre coup de chance, elle était équipée d un poêle. Figure 5: passage du second col
Figure 6: lac gelé en vue après avoir passé le second col Figure 7: remise à bois
Figure 8: équipée d'un poêle à bois Jour 3 : Schulzhytta Le troisième jour, rien de particulier mais un vent hallucinant qui nous a même fait hésiter à partir de notre remise a bois. Après avoir bricolé le verrou et laissé du liquide pour les réparations ainsi qu une petite note, nous sommes finalement partis, en nous disant que nous verrions dans quel état nous serions arrivés à schulzhytta et que nous déciderions de continuer ou pas à ce moment là. Le vent (Nous tombions parfois sous la violence du vent), la neige fraiche et qui tombait, ainsi que la fatigue de la veille, et la mauvaise nuit à même le sol ont rendu la décision plus facile arrivés au refuge. Nous avons été accueillis par les trois femmes gérant le refuge. A cette période de l année, ce refuge de 35 places est normalement plein, mais les mauvaises conditions météo ont fait que nous étions les seuls. Nous sommes donc restés, ce fut la nuit grand luxe du treck, douche à l eau chauffée au feu de bois, salon typique, guitare et de bonnes discussions avec les trois gérantes.
Figure 9: un vent incroyable Figure 10: une marche sans trop de soucis
Figure 11: les trois gérantes Figure 12: le refuge rien que pour nous Jour 4 : Remise à bois encore une fois
Le quatrième jour, après une bonne nuit de sommeil, nous aurions du rejoindre hognabu sans encombre en marchant bien. Mais c était sans compter avec notre manque d attention ce jour là et les nombreuses rivières en travers de la route. Nous avons passé des heures à longer les rivières pour trouver les ponts qui figurent sur la carte mais qui sont toujours difficiles à trouver dans la neige et quand on ne sait pas où l on se trouve au mètre près. Nous avons aussi fait une grosse erreur d orientation par inattention. La lassitude aidant après plusieurs rivières longées dans les pentes des berges et les sapins (super avec la pulka), nous avons pris une mauvaise direction et cela nous a prit 2 heures pour nous en rendre compte, donc après avoir rebroussé chemin, nous avions perdu pas loin de 4 heures. Trop pour espérer rejoindre hognabu avant la nuit. L atmosphère était parfois tendue à ce moment du voyage car nous sentions tous les trois qu il était possible que nous passions la nuit dans un trou dans la neige et nous étions agacés par notre erreur grossière. Nous avions déjà perdu un jour, et ce fut le second. Par chance la nuit tombant nous avons trouvé un groupe de cabanes, dont l une, une vielle remise de 1850 avec des jours gros comme le bras entre les poutres, un sol en terre battue et des peaux de moutons séchant à l intérieur, n était pas fermée. Nous y avons passé la nuit sur la bâche que je fut heureux d avoir transportée dans la pulka. Nous avons mangé nos rations à l eau bouillante et nous nous sommes couchés tout habillés dans les sacs de couchage, il faisait autour de -15 dans la remise, ce fut une mauvaise et courte nuit. Figure 13: beaucoup de rivières
Figure 14: bonne marche Figure 15: quelques portions balisées
Figure 16: deuxièmme remise à bois Figure 17: Moins classe que la premmière Jour 5 : Hognabu
Le 5 e jour nous sommes finalement arrivés à hognabu ou nous avons passé une nuit, au lieu des 3 prévues. Le lendemin matin, nous sommes partis à 3h à la frontale pour pouvoir prendre le bus de 7h àtydal. *
Justificatifs Billets d avion: 180 Euros Nourriture: 143.52 Euros Nouriture, équipement et refuge schulzhytta: 506.44