Consommation d énergie, d eau et gestion des déchets en exploitations caprines

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Transcription:

Consommation d énergie, d eau et gestion des déchets en exploitations caprines Christine GUINAMARD avec la participation d Emmanuelle CARAMELLE HOLTZ, de Nicole BOSSIS, et des techniciens caprins départementaux des réseaux d élevage.

Quelques résultats à partir des travaux suivants Socle national caprin 150 exploitations - 2008 Diagnostic Planète adapté à l élevage par l Institut de l Elevage + enquête eau et déchets (84 laitiers et 66 fromagers) LEADER Lure / Luberon (juin 2007 / juin 2008) Des diagnostics sur les consommations d énergie et d eau (21 exploitations fromagères). Un approfondissement sur 6 exploitations et des préconisations.

Le diagnostic PLANETE adapté à l élevage Les consommations d énergie peuvent être classées en 2 catégories avec une unité commune l EQF : ENERGIE DIRECTE ENERGIE INDIRECTE Énergie consommée en amont de l exploitation pour fabriquer et transporter les intrants Fioul, Carburant Electricité Aliment du bétail Engrais 80% de la consommation énergétique d un élevage de ruminant.

Quelques repères 1 litre de fioul 1.14 EQF 1 litre de lubrifiant 1.26 EQF 1 Kwh d électricité 0.27 EQF 1 T de céréales 70 EQF 1 T de tourteaux de soja 160 EQF 1 T de luzerne déshydratée 370 EQF 1 unité d azote 1.47 EQF

Chez les caprins laitiers : 200 EQF sont nécessaires pour produire 1000 litres de lait alimentation fumure électricité carburant L alimentation représente 55% des consommations L électricité est le second poste de dépenses avec 16% des consommations La répartition entre énergie indirecte et énergie directe est de 70%- 30%

Chez les caprins fromagers : 310 EQF sont nécessaires pour produire, transformer et commercialiser 1000 litres de lait alimentation fumure électricité carburant L alimentation est le premier poste et représente 45% des consommations L électricité arrive en seconde position avec 37% des dépenses énergétiques et 70% de l énergie directe. Energie directe et énergie indirecte sont à parité (50/50).

Zoom sur les consommations en énergies directes des fromagers Par comparaison avec les consommations observées chez les laitiers, on peut affecter 30 % de l électricité et du carburant à l élevage et 70% à la fromagerie et à la commercialisation. Des investigations complémentaires sont nécessaires pour affiner ces données : Équipements électriques en fromagerie et consommations Circuits de commercialisation des fromages (distances parcourues)

Sur mon exploitation fromagère ce qui consomme beaucoup les groupes froids et le matériel de fromagerie (38%) le chauffage de la fromagerie (15%) le chauffe eau (15%) Les fromagers ont pointé du doigt le poste électricité qui représente 40% des consommations. «il y a beaucoup de matériels électrique dans la fromagerie, les 3 groupes froids qui tournent toute l année, même quand il n y a pas beaucoup de fromages» Elles sont à relativiser par le temps qu elles font gagner «le lave faisselle demande beaucoup d électricité, mais c est moins de temps et de pénibilité» et par la nécessité de fabriquer des produits de qualité «on a beaucoup de matériels, mais pour faire des produits de qualité, ils sont réellement nécessaires, pour l affinage, la conservation, les normes sanitaires,»

Sur mon exploitation, je pourrai faire des économies d énergie avec : le recours aux énergies renouvelables et en particulier au chauffe eau solaire (28%) Adapter les équipements et les pratiques en fromagerie (16%) Adapter les pratiques alimentaires et le pâturage (14%) Adapter les pratiques culturales (11 %) Adapter les circuits de commercialisation (6%)

Le programme LEADER énergie sur le parc du Luberon : 21 enquêtes et 6 approfondissements dans des exploitations. Pose de compteurs sur les matériels à fonctionnement intermittent (armoire frigorifique, tank à lait, ) pendant 41 jours lors du pic de lactation. Mesures de consommation instantanée pour les appareils dont on connaît le temps de fonctionnement quotidien Quelques branchements directs sur le tableau avec intervention d un électricien.

Chauffage, quelles sources d économie? Les consommations de chauffage s échelonnent de 40 à 130 kwh/m 2 /an (logiciel de calcul à partir des matériaux utilisés, de l orientation de la fromagerie, ) Dans tous les cas, les points faibles des fromageries sont : Dalle de sol non isolée Isolation de la dalle de sol avec 5 cm de polystyrène - 35% de consommation Pertes par renouvellement d air élevées Récupérateur de chaleur Zones «chauffées» et zones «froides» trop proches. Une zone tampon 5% de consommation

Pour faire fonctionner une fromagerie Les consommations relevées varient de 300 à 650 kwh / 1000 litres L eau chaude représente en moyenne 20% des consommations avec de gros écarts : de 7% ( chauffe eau solaire) à 36% Les groupes froids (tank, refroidisseurs à bidons, chambre froide, hâloir,..) représentent en moyenne 50% des consommations. Le petits matériel électriques (grille mouche, yaourtière,..) c est 10% des consommations. La machine à traire représente 20 % des consommations

quelles sources d économie? Une machine à laver les faisselles 4 cycles de lavage / jour le matin La machine reste allumée toute la journée pour maintenir l eau de lavage à 70 C : 4 kwh / jour Consommation pour 1 cycle (chauffage de l eau/ moteur/ pompe) : 1.1 kwh Consommation pour 4 cycles enchaînés : 2.4 kwh 40 % d économie

Fonctionnement de la fromagerie, quelles sources d économie? Refroidisseur à bidons utilisé pour la traite du soir (17h30) Fonctionnement permanent régulé à 2 C : 2.6 kwh / jour Installation d un programmateur, le refroidisseur régulé à 2 C tourne entre 16h et 22 h : 1.4 kwh / jour 45% d économie

Consommation et gestion de l eau dans les élevages caprins 81 résultats exploitables : 44 laitiers et 38 fromagers Plus d un tiers des éleveurs n ont pas de relevé de consommation Consommation par chèvre Consommation par litre de lait produit LAITIERS (abreuvement des animaux + lavage des installations de traite) 4 590 litres soit 12.6 litres par chèvre et par jour quart inférieur : 7,5 litres / chèvre / jour quart supérieur : 14 litres / chèvre /jour 5.5 litres quart inférieur : 4 litres quart supérieur : 6 litres FROMAGERS (idem laitiers + lavage locaux et matériels de fromagerie) 7 060 litres soit 19 litres par chèvre et par jour quart inférieur : 12.5 litres / chèvre / jour quart supérieur : 21 litres / chèvre /jour 9.8 litres quart inférieur : 7 litres quart supérieur : 12 litres

54% des fromagers se considèrent plutôt très consommateurs en eau 65% des fromagers estiment avoir un impact faible sur l environnement

La gestion des effluents, un sujet en passe d être réglé? La réglementation indique que les rejets directs dans le milieu ne sont pas autorisés 30% des éleveurs laitiers et 20% des fromagers ne sont pas conformes à la réglementation. Tous les autres ont mis en place des moyens de gestion des effluents. La question de l efficacité de ces moyens de traitement et du contrôle du niveau d abattement de la pollution reste entière

Pour le lactosérum, 15% des fromagers sont non conformes. La distribution alimentaire à des porcs ou aux caprins est la solution la plus utilisée (30%+10%)

Gestion des déchets des éleveurs plutôt sensibles à la question surtout quand les filières de recyclage sont bien organisées. la reprise par les fournisseurs, les déchetteries, les collectes organisées par les OPA sont largement utilisées. Le feu et les collectes d ordures ménagères permettent de se débarrasser de ce que l on ne peut pas recycler

Grande hétérogénéité des politiques locales les ficelles sont acceptées dans certaines déchèterie, refusées dans d autres... Ficelles 123 (68 laitiers + 55 fromagers) 37 (repris par le fournisseur, collecte organisée par les OPA 1 à 2 fois par an, déchetterie) 10 (stockage à la ferme) 8 (réutiliser pour le bois, donné à des voisins viticulteurs, lavandiculteurs, ) 45 (brulage) 22 (ordures ménagères) 1 (enterrés) ou des produits vétérinaires avec le «bac jaune» plébiscité ou totalement inconnu Produits vétérinaires 126 (67 laitiers + 59 fromagers) Médicaments 61 (collecte GDS, ramené au vétérinaire) les seringues et aiguilles 65 (collecte GDS, ramené au vétérinaire) Médicaments 14 (stockage à la ferme) les seringues et aiguilles 14 (stockage à la ferme) 1 (réutilisées) Médicaments 3 (brulage) 48 (ordures ménagères) les seringues et aiguilles 2 (brulage) 41 (ordures ménagères)

En conclusion De grandes variations entre éleveurs sur les niveaux de consommation en eau et en énergie des marges de progrès possibles pour beaucoup d éleveurs MAIS nécessité de mieux connaître les consommations des divers appareils en lien avec les façons de les utiliser sans oublier la qualité des produits mise au point de méthodes de mesures. Idem pour les consommations en eau Des gestes simples pour faire des économies comment les diffuser?