Parasitisme digestif, Vermifugation

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Fiches techniques collection Parasitisme digestif, Vermifugation Les différents parasites digestifs des équidés Les principaux parasites digestifs du cheval sont les grands strongles, les petits strongles ou cyathostomes, les ascaris, les oxyures, les cestodes ou ténias, et les gastérophiles. Ils occasionnent 4 à 9 % des décès de chevaux en Normandie (10% pour les jeunes chevaux de 6 mois à 2 ans), et représentent la principale cause de coliques. Environ 70% des jeunes (6 mois à 2 ans) sont parasités par une ou plusieurs espèces. Parasitime / Vermifugation D autres parasites digestifs peuvent, moins fréquemment, infester les équidés : Strongyloïdes westeri : parasite intestinal du jeune poulain, infestation par passage à travers la peau, ou par le lait de la jument, Trichostrongylus axei : parasite habituel de l estomac des ruminants : bovins, ovins, caprins, La grande douve (Fasciola hepatica) : parasite habituel du foie des bovins, Les habronèmes (Habronema sp) : infestation de l estomac, infestation des plaies après transport des larves par des mouches («plaies d été»).. _

Le cycle de développement des parasites digestifs, et les conséquences pour le cheval parasité Schéma général : Les vers adultes vivent dans l intestin du cheval. Après fécondation, ils produisent des œufs qui sont expulsés avec les crottins, et se retrouvent donc sur les pâtures ou le sol des écuries. Les oeufs se transforment en larves dans le milieu extérieur, qui sont ingérées par le cheval, puis évoluent en adultes, avec pour certains parasites une étape de migration dans l organisme. A la fin de ce périple plus ou moins long et complexe, les larves reviennent dans l intestin où elles se transforment en vers adultes aptes à pondre des œufs, et le cycle recommence. Schéma général du cycle parasitaire des vers intestinaux du cheval. A partir de ce schéma général, les cycles parasitaires (lieux de migration, durée des différents stades, etc ) sont variables en fonction de l espèce de parasites (voir ci-dessous). En outre, pour les ténias, le développement des larves dans le milieu extérieur nécessite un hôte intermédiaire : un acarien vivant dans les herbages. Le risque d infestation des chevaux varie donc en fonction de la présence ou non de cet acarien (voir ci-dessous). Les gastérophiles ont un cycle différent, car ce ne sont pas des vers mais des insectes dont l adulte vit dans le milieu extérieur. Ce sont uniquement les larves qui parasitent le cheval (voir ci-dessous). Les strongles Points communs aux différentes espèces Les adultes sont de petits vers ronds et fins vivant dans l intestin des chevaux. Une femelle grand strongle pond environ 5000 œufs par jour, une femelle petit strongle en pond environ une centaine par jour. Les œufs, ovales, mesurant environ 90 µm de long sur 50 µm de large, sont éliminés avec les crottins. Les oeufs des différentes espèces de grands ou petits strongles ont un aspect quasi identique. Dans le milieu extérieur, ces œufs éclosent pour donner des larves L1, qui se transforment ensuite en L2 puis L3. Seules les larves L3 sont infestantes, l ingestion par un cheval de larves L1, L2 ou d œufs est sans danger, les parasites ne poursuivent pas leur développement dans l organisme du cheval. Œuf de strongles (vu au microscope). _

Résistance des formes libres dans l environnement : Chaleur et humidité sont très favorables à l évolution des larves, qui se fait en 3 à 6 jours à 25 C. Les larves L3, qui mesurent environ 1mm de long, sont mobiles, et peuvent se déplacer jusqu à 25 cm autour des crottins. Elles sont très résistantes dans le milieu extérieur, peuvent survivre plusieurs mois à des températures modérées, 6 à 8 semaines en été à l intérieur des crottins, 3 semaines à 7 C. Les larves L3 peuvent donc passer l hiver. Les risques d infestation varient en fonction de la saison, pour les chevaux au pré : le risque est modéré pendant la première moitié de l année, car les larves ayant survécu à l hiver meurent avec la remontée des températures. L excrétion des œufs augmente au printemps et en été, mais la chaleur sèche détruit plus facilement les larves, surtout si elles sont directement exposées au soleil et non protégées à l intérieur des crottins. _Les risques d infestation sont maximaux lors d étés et automnes doux et pluvieux. Les grands strongles C était autrefois les parasites majeurs des équidés, mais la fréquence des infestations est en régression depuis plusieurs années, car les traitements antiparasitaires courants sont très efficaces. Toutefois on peut rencontrer des infestations massives sur des animaux rarement vermifugés, ou pour lesquels les traitements sont effectués de manière non raisonnée. Toutes les espèces d équidés peuvent être infestées : chevaux et poneys, ânes, mulets, etc Les adultes sont des vers ronds d une longueur de 2,5 à 5 cm, sur environ 1mm de diamètre, blanchâtres, fixés sur la muqueuse du gros intestin grâce à leur capsule buccale équipée de dents. Ils se nourrissent en aspirant des fragments de muqueuse. Présents en grand nombre, ils peuvent causer des ulcères de l intestin, un amaigrissement, une anémie, et des saignements digestifs. Mais ce pouvoir pathogène des adultes reste mineur par rapport aux risques que font courir les larves en migration dans l organisme. Ce trajet de migration est variable selon les espèces de strongles : Strongylus vulgaris : Les larves sont responsables de l «artérite vermineuse», qui est une cause majeure de coliques. Après ingestion de L3 par un cheval, les larves traversent la paroi de l intestin (intestin grêle et gros intestin), puis arrivent dans les petites artères qui irriguent la paroi de l intestin, où elles muent en L4 en 3 à 7 jours. Elles peuvent causer des dégâts : caillots sanguins et infarctus localisé à une petite partie de l intestin. Ces lésions sont proportionnelles au nombre de larves présentes. En grand nombre, elles peuvent être responsables d un défaut d irrigation de l intestin, et de coliques graves. Puis les larves remontent les artères, jusqu aux plus gros vaisseaux, dont les artères mésentériques, qu elles atteignent en une quinzaine de jours. Artérite vermineuse. La présence dans les vaisseaux sanguins de ces larves, qui mesurent 1 à 2 mm au début de leur évolution, pour atteindre 1 à 2 cm de long au bout de 3 mois, provoque la formation d un caillot sanguin, dont la taille est fonction du nombre de larves. Des infestations massives ou répétées provoquent des lésions de pseudo-anévrisme (épaississement fibreux pariétal avec perte d élasticité de la paroi) et plus rarement d anévrisme (rétrécissement de l artère à l endroit des parasites, accompagné d une dilatation en amont). Ces lésions artérielles perturbent l irrigation sanguine des intestins, d où des coliques ou diarrhées. Ces coliques peuvent être mortelles lorsqu une grande portion de l intestin, privée d apport sanguin, se nécrose. La rupture d un anévrisme peut également provoquer la mort par hémorragie interne. Les larves peuvent également entraîner l obstruction totale ou partielle des artères qui irriguent les membres postérieurs, provoquant une «boiterie intermittente à chaud», bien connue autrefois. Le cheval se met à boiter lorsque les membres sont insuffisamment irrigués par rapport à l effort fourni. Parfois les larves migrent également dans des organes inhabituels : vaisseaux sanguins du rein, du cœur, etc, perturbant le fonctionnement de ces organes. Après 3 à 4 mois, les larves muent en pré-adultes (ou stade 5), qui émergent du caillot et retournent par voie sanguine vers la paroi du gros intestin (cæcum essentiellement), qu elles traversent, pour se transformer en adultes en 6 à 8 semaines. _

Le cycle interne de Strongylus vulgaris dure 6 à 7 mois, également appelé «période prépatente» : c est le délai entre l ingestion d une larve infestante et l apparition d œufs dans les crottins. Au fur et à mesure des infestations, les chevaux développent une certaine immunité contre les strongles, qui les protège, mais uniquement partiellement, contre les réinfestations. Cette immunité est très variable d un cheval à l autre. En revanche les jeunes chevaux sont très sensibles, et développent plus facilement des formes sévères d artérite vermineuse suite à une première contamination massive ou des réinfestations régulières. Strongylus edentatus : Le cycle interne de Strongylus edentatus dure 9 mois. Les larves L3 migrent, non pas dans les artères comme S. vulgaris, mais dans la veine porte, qui les conduit au foie, où elles muent en L4. Elles traversent ensuite le foie, forment des nodules sur le péritoine dans le flanc droit, où elles muent en L5. Elles passent ensuite dans la cavité péritonéale pour rejoindre la paroi du gros intestin (cæcum et colon), où elles muent en adultes avant de gagner la lumière intestinale. L infestation par des larves de S. edentatus peut donc provoquer une hépatite et/ou une péritonite, avec fièvre, perte d appétit, coliques, diarrhée ou au contraire constipation, perte de poids. Pendant la migration des larves, une péritonite légère peut se manifester par une douleur abdominale du côté droit, avec gêne à l engagement du postérieur droit, ou par des coliques sourdes, le cheval semblant ausculter son flanc droit. Lors d infestation massive, la péritonite peut être grave, voire mortelle. Du fait des migrations tissulaires de larves, la formule sanguine peut être modifiée : augmentation du pourcentage de globules blancs éosinophiles. Strongylus equinus : Le cycle interne de Strongylus equinus dure 11 mois. Les larves L3 forment des nodules dans la paroi intestinale. Elles «tombent» ensuite dans la cavité péritonéale, sans passer par la circulation sanguine. Elles se déplacent d abord vers le foie, où elles muent en L4 au bout de 2 semaines, puis elles gagnent le pancréas, où elles muent en L5, et retournent enfin, toujours par la cavité péritonéale, vers la paroi du gros intestin (cæcum), où elles forment des nodules, et muent en adultes. Le pouvoir pathogène de S. equinus est proche de celui de S. edentatus : les larves en migration provoquent des lésions du foie, mais également du pancréas. Si l infestation est massive, elle conduit à un amaigrissement, avec éventuellement des coliques. Les petits strongles Ce sont actuellement les parasites intestinaux les plus _fréquents chez le cheval. Le pouvoir pathogène est principalement dû aux formes larvaires enkystées et surtout aux larves en hypobiose, peu sensibles aux vermifuges, et qui se désenkystent soudainement en grand nombre, provoquant une diarrhée grave. Les petits strongles effectuent tout leur cycle dans le gros intestin, sans migration dans d autres organes comme les grands strongles. Les adultes sont de petite taille (moins d 1,5 cm de long), vivent sur la muqueuse du gros intestin, sans être fixés, et se nourrissent de débris de muqueuse. Même s ils ne représentent qu une faible partie de la population parasitaire présente (moins de 7% du total des petits strongles, 93% étant des larves), leur nombre peut atteindre plusieurs centaines de milliers. Cependant du fait de leur mode d alimentation, leur pouvoir pathogène reste faible. Ingérées par un cheval, les larves L3 s enkystent dans la paroi intestinale, puis se transforment en L4, qui retournent ensuite dans la lumière intestinale pour devenir adulte. Larves de cyathostomes enkystées dans la paroi de l intestin Les larves se nourrissent de sang, d où leur couleur rouge observée lorsqu on les retrouve dans les crottins. Leur présence en grand nombre peut altérer la paroi intestinale et provoquer un amaigrissement, voire la fuite de protéines, qui est alors responsable d œdèmes déclives (membres engorgés, œdème sous le ventre), ou de diarrhée chronique. Dans certaines conditions, les larves l3 enkystées peuvent entrer en «hypobiose» (sorte d hibernation), et rester inactives plusieurs mois. Elles ne sont alors pas sensibles à l action de la plupart des vermifuges. Des conditions climatiques favorables (fin d hiver), ou une baisse du nombre d adultes dans l intestin (après une vermifugation classique, par exemple), peuvent entraîner la sortie massive d hypobiose d un grand nombre de larves, qui traversent alors toutes ensemble la paroi de l intestin, provoquant des lésions (ulcères, suivis de cicatrisation fibreuse), et éventuellement _ une diarrhée grave qui peut être mortelle.

Les ascaris adultes sont de gros vers ronds blancs, mesurant jusqu à 25 cm de long sur environ 5mm de diamètre, et vivant dans l intestin grêle, sans être fixés à la paroi. Ils se nourrissent du contenu intestinal, et provoquent donc une spoliation alimentaire. Les chevaux atteints, principalement des jeunes de moins de 2 ans, présentent un mauvais état général : retard de croissance, maigreur avec un gros ventre, poil piqué, etc _ Un grand nombre d ascaris peut également être à l origine d obstruction intestinale, ou de torsion de l intestin grêle, d où des coliques graves. La destruction des vers provoque une libération de toxines. La vermifugation d un cheval très fortement parasité peut provoquer un choc toxinique mortel. Ascaris observés à l autopsie lors d une rupture intestinale. Il est donc important de ne pas attendre une infestation massive pour traiter les poulains, ou sinon utiliser des protocoles particuliers pour éliminer progressivement les ascaris. Les femelles pondent une très grande quantité d œufs (jusqu à 20 000 par jour). Ces œufs sont entourés d une coque épaisse, qui leur permet de résister très longtemps dans le milieu extérieur, y compris à la dessiccation et au gel. Ils peuvent persister dans les herbages d une année sur l autre, et survivent très longtemps dans les boxes mal entretenus. Dans des conditions favorables (température entre 25 et 35, hygrométrie > 80%), les œufs évoluent en une quinzaine de jours pour donner des larves L2, qui restent à l intérieur de la coque. Ce sont ces œufs dits «larvés» ou «embryonnés» qui sont les éléments infestants. Ingérées par un cheval, les larves émergent des œufs, traversent la paroi de l intestin grêle, se transforment en L3, qui migrent vers le foie par la veine porte. Elles restent dans le foie environ une semaine, puis passent dans des veines hépatiques qui les conduisent au cœur droit puis au poumon. Là, elles traversent les alvéoles pulmonaires, se transforment en L4, qui remontent les bronches dans le mucus respiratoire, jusqu au pharynx où elles sont dégluties dans l œsophage. Elles achèvent leur maturation en adulte dans l intestin grêle. _ Les larves en migration peuvent provoquer des lésions pulmonaires, avec toux et jetage. Le cycle interne dure 10 à 12 semaines. Les chevaux développent généralement une immunité qui les protège contre les ascaris. Aussi l infestation est surtout fréquente chez les jeunes chevaux, jusqu à 2 ans environ. Tous les vermifuges actuels sauf le praziquantel sont efficaces contre les ascaris adultes. Des résistances aux lactones macrocycliques (ivermectine, moxidectine) commencent à émerger dans plusieurs régions d élevage d Europe et du monde. Les poulains jusqu à 2 ans sont les plus touchés par les ascaris. _ Les ascaris Les adultes de grands strongles sont sensibles à tous les vermifuges actuels sauf le praziquantel (qui lui est actif contre les ténias).les larves de grands strongles en migration ne sont sensibles qu à l ivermectine, la moxidectine, et le fenbendazole à raison d une posologie particulière (administration répétée tous les jours pendant 5 jours, ou à dose multipliée par 5 pendant 3 jours). Des résistances à l ensemble des anthelminthiques de la famille des benzimidazoles sont actuellement répandues dans les populations de petits strongles. L élimination des larves de petits strongles peut être envisagée à l aide de l ivermectine, de la moxidectine, ou du fenbendazole à dose répétée uniquement en l absence de résistance avérée aux benzimidazoles. Traitement des infestations par les strongles :

Les oxyures Ce sont des vers ronds de 1 à 10 cm de long. Le cycle est très simple : les adultes vivent dans le gros intestin (colon), les femelles pondent des œufs qui sont englués dans un gel et «collés» autour de l anus. Ce gel provoque des démangeaisons, les chevaux se grattent alors la queue contre les murs ou les mangeoires, ce qui y dépose les oeufs. Les chevaux ingèrent directement les œufs, qui se transforment en larves qui rejoignent le colon où elles évoluent en adultes, sans migration. Le cycle dure 5 mois. _L infestation est plus fréquente chez les chevaux vivant en box. Oxyure 1 cm Le pouvoir pathogène est faible. L infestation par les oxyures se remarque par l aspect ébouriffé des crins de la queue, dû au grattage. Les œufs dans leur «gelée» sont également visibles autour de l anus. Tous les vermifuges actuels sauf le praziquantel sont efficaces contre les oxyures. Les crins de la queue ébouriffés peuvent indiquer une infestation pas les oxyures. Les ténias ou cestodes Trois espèces de ténias peuvent parasiter les équidés : Anoplocephala perfoliata (la plus fréquente), Anoplocephala magna, et Paranoplocephala mamillana. Les adultes sont des vers plats formés de nombreux anneaux, mesurant 0,5 à 1 cm de large sur 1 à 8 cm de long (A. perfoliata et P. mamillana), et jusqu à 80 cm de long pour A. magna. A. magna et P. mamillana vivent dans l intestin grêle alors que A. perfoliata, espèce de loin la plus fréquente, est présente dans le gros intestin. Son extrémité antérieure est pourvue de grosses ventouses lui permettant de se fixer à la paroi, principalement sur la valvule iléo-caecale (orifice de communication entre le caecum et le colon). La reproduction est de type hermaphrodite, les anneaux postérieurs renferment les œufs. Ils peuvent éclater et libérer les œufs dans les crottins, mais les anneaux peuvent également se détacher et être éliminés entiers. Anoplocephala perfoliata La présence d œufs dans les crottins est irrégulière, c est pourquoi le dépistage par coproscopie peut donner des résultats faussement négatifs. Ces examens doivent donc être répétés ou réalisés à l échelle d un lot de chevaux. Les œufs ainsi libérés dans les crottins sont ingérés par de petits acariens de 1,5 mm de long, vivant dans les pâturages et se nourrissant de déchets organiques : des Oribatidés. Les œufs éclosent et évoluent en larves dans l organisme de l acarien, où elles vivent aussi longtemps que lui. L ingestion de l acarien avec l herbe provoque l infestation du cheval. Les larves restent dans la lumière du tube digestif, et évoluent en adultes en 6 à 10 semaines. _ Les Oribatidés ne vivant pas dans la litière des boxes, les chevaux entretenus en permanence à l écurie n ont que peu de risques d infestation par les ténias. Les conséquences de l infestation par les ténias sont fonction du nombre de parasites. Au delà de 100 ténias, les risques de coliques dues à une irritation voire une obstruction de la valvule iléo-coecale sont importants. Actuellement, seules deux molécules sont indiquées pour le traitement de l infestation par les cestodes chez le cheval : le praziquantel (qui n est pas efficace contre les autres parasites), et le pyrantel à la dose double de celle active contre les vers ronds, mais son efficacité n est pas totale (60 à 70% des cestodes sont éliminés). _

Les gastérophiles Ces sont des insectes : principalement Gasterophilus intestinalis, mais également d autres espèces. L adulte est une mouche d environ 12-15 mm de long, pourvue d une forte pilosité jaune pâle et qui ressemble à une abeille. Les femelles pondent des oeufs jaunâtres d environ 1mm de diamètre, sur les membres des chevaux, et parfois également l encolure, en été et à l automne, surtout aux heures chaudes de la journée. Larves de gastérophiles dans l estomac Ces œufs sont fixés aux poils par un enduit visqueux. Lorsque le cheval se gratte le nez ou se lèche à l endroit des œufs, cela provoque l éclosion et la formation de larves, qui traversent la peau du nez et de la bouche. Après avoir traversé la langue, les larves L1 se localisent dans la muqueuse gingivale des molaires où elles muent en L2. Au bout de 21 à 28 jours, les larves L2 se détachent, sont avalées et arrivent jusqu à l estomac. Là, elles muent en L3 et se fixent par des crochets à la muqueuse de l estomac, où elles restent environ 10 mois. Ces larves ont un aspect caractéristique : cylindriques, de 5 à 8 mm de diamètre sur 1 à 2 cm de long, blanches ou rouges, avec des rangées d épines autour de leur circonférence. On peut trouver jusqu à 1000 larves de gastérophiles dans l estomac d un cheval. En grand nombre, elles réduisent le volume de l estomac, provoquant un retard de croissance ou des coliques après les repas. Au début de l été, les larves se détachent, sont évacuées avec les crottins, puis s enfoncent dans la terre pour se transformer en adultes en 30 à 40 jours. Cette mue ne peut pas s effectuer dans la litière d une écurie. Les adultes ont une durée de vie courte, environ 3 à 4 semaines. Ils ne peuvent pas se nourrir. Ils ne survivent pas aux premières gelées. Le cycle entier (extérieur et cheval) dure donc environ un an. Œufs de gastérophiles sur un membre. Seuls certains antiparasitaires sont actifs contre les larves de gastérophiles. Il faut utiliser ces molécules au moins une fois par an à la fin de l automne, afin d éliminer les larves lorsqu il n y a plus d adultes dans le milieu extérieur. La destruction des adultes dans le milieu extérieur n est pas possible. On peut essayer d enlever régulièrement les œufs collés sur les membres des chevaux, mais attention, il faut les éliminer pour ne pas que le cheval puisse se recontaminer immédiatement avec (ne pas faire cette opération directement dans le box ou le pré). Comment savoir si un cheval est parasité? Un cheval parasité présente le plus souvent des signes discrets : poil piqué, gros ventre, difficulté à prendre de l état, coliques sourdes. Mais certains chevaux ne présentent pas de troubles visibles et hébergent cependant des parasites susceptibles de provoquer un jour des coliques graves. Par ailleurs, ils participent à la contamination de l environnement, pâtures et boxes, par des éléments parasitaires. Il est donc intéressant d évaluer le niveau d infestation parasitaire. Analyse des crottins : l examen coproscopique consiste à compter le nombre d oeufs de parasites par gramme de crottins et ainsi d avoir une idée du niveau de contamination d un effectif de chevaux. Toutefois si le cheval est infesté par des formes larvaires et peu d adultes (cas des petits strongles, par exemple), l examen coproscopique donnera un résultat faussement négatif. Dans le cas des ténias, l excrétion des œufs est inconstante dans le temps, et les analyses de crottins doivent être répétées pour dépister l infestation. Il n existe pas de technique permettant de mettre en évidence avec certitude la présence de larves de parasites. Or pour les strongles par exemple, 25% des jeunes chevaux de 6 mois à 2 ans sont infestés essentiellement par des stades larvaires. Les autres examens possibles (analyse de sang) donnent une information inconstante au sujet du parasitisme. Un test sérologique existe toutefois pour mettre en évidence l infestation par des ténias, qui est difficile à détecter par un examen de crottins. Il n existe pas de moyen de diagnostic de l infestation interne par les gastérophiles, à part l endoscopie de l estomac. Mais on peut observer les œufs de cet insecte sur les membres des chevaux en été et en automne. _

Les moyens de lutte contre le parasitisme intestinal Pour diminuer l infestation des chevaux, il faut interrompre le cycle parasitaire. Quatre vingt dix pour cent des éléments parasitaires se trouvent dans le milieu extérieur, contre seulement 10% dans l organisme des chevaux. Donc la vermifugation ne suffit pas, et l action sur le milieu extérieur est beaucoup plus efficace que la vermifugation! En outre les parasites développent des résistances envers les vermifuges, qui ne sont alors plus efficaces. Pour éviter l apparition de ces résistances, il faut donc raisonner la vermifugation, et traiter les chevaux à bon escient (suffisamment, mais pas si ce n est pas nécessaire). Diminution de la charge parasitaire dans le milieu extérieur En box : Enlever les crottins tous les jours, curer régulièrement, nettoyer les mangeoires régulièrement. Ne pas épandre le fumier tel quel sur les pâtures, mais après compostage (la température élevée durant le compostage détruit les parasites) ou après un très long temps de stockage (> 2ans). Dans les paddocks et herbages : Eviter le surpâturage : les zones de refus autour des crottins constituent un mécanisme naturel, à protéger. Les larves de parasites y sont 15 fois plus nombreuses que dans le reste de l herbage. Si la densité de chevaux est trop grande, alors les chevaux vont brouter autour des crottins, et s infestent plus facilement. La surface recommandée est d environ un hectare par cheval, mais avec des variations en fonction de la nature du sol ou du climat (quantité d herbe disponible). Lorsque la densité d équidés est multipliée par 5, le risque d infestation parasitaire est multiplié par 25. Les petits paddocks sont particulièrement dangereux du point de vue parasitaire, car il n y a pas de délimitation entre aires de pâturage et aire de défécation. Pour limiter les risques d infestation, le ramassage quotidien des crottins est alors indispensable. Dans les grands herbages, enlever les crottins deux fois par semaine. Rotation des pâtures : son efficacité est controversée. Pour une efficacité réelle, il faudrait une rotation toutes les 3 semaines, en attendant 1 an avant de remettre des chevaux sur chaque parcelle! Par contre faire pâturer des bovins après les chevaux, pendant la seconde moitié de l année, permet d interrompre les cycles parasitaires : les bovins ingèrent les larves de parasites équins, mais elles ne se développent pas dans leur organisme. Bovins et équins n ont que deux espèces parasitaires en commun : Trichostrongylus axei (assez fréquent chez le cheval mais peu pathogène) et Fasciola hepatica (la grande douve). Entretien des herbages : le chaulage bien conduit détruirait jusqu à 80% des larves de parasites (activité montrée en laboratoire), mais son action sur les petits strongles n a pas encore été prouvée dans le cadre d essais terrain. D autre part, le chaulage peut avoir un effet néfaste sur la flore. Ne pas l effectuer sans analyse préalable du sol. le broyage de la végétation et le hersage peuvent être efficaces contre le parasitisme uniquement s ils sont effectués par temps chaud et sec : les larves sont alors exposées à la chaleur et à la dessiccation, ce qui les détruit. Par contre, par temps humide, l effet est inverse : les parasites sont disséminés sur toute la pâture, au lieu d être concentrés dans les zones de refus, et l humidité favorise le développement des larves. Les chevaux sont alors beaucoup plus exposés à l infestation. le drainage des zones humides peut limiter les risques de transmission du ténia et de la douve, car les hôtes intermédiaires vivent dans les zones humides. _

Vermifugation Il n y a pas de recette toute faite, les traitements antiparasitaires doivent être raisonnés en fonction des conditions d entretien des chevaux et des cycles parasitaires, éventuellement en fonction également de la sensibilité individuelle des chevaux. Les vermifuges sont des médicaments et ne sont pas en vente libre. Ils doivent être prescrits par un vétérinaire, qui jugera des molécules à utiliser et de la fréquence des traitements. Eléments à prendre en considération : Sensibilité individuelle et gestion des lots d animaux au pâturage : Les animaux les plus sensibles sont les poulains de moins de 18 mois 2 ans : Pour limiter la contamination des foals, il est donc indispensable de vermifuger les juments avant le poulinage. Une jument moyennement infestée héberge plusieurs dizaines de milliers de strongles, et peut éliminer jusqu à 15 millions d œufs par jour, ce qui représente un risque majeur de contamination pour le poulain. La plupart des vermifuges actuels ne sont pas toxiques pour les juments pleines ou allaitantes. Maintenir également les juments suitées sur des herbages peu infestés, et les vermifuger, ainsi que les poulains, à une fréquence déterminée par le vétérinaire en fonction du risque d infestation. L infestation par les ténias étant rare chez les poulains de moins de 2 mois, il n est pas nécessaire d utiliser des produits actifs contre le ténia avant cet âge. Vermifuger ensuite les poulains au sevrage, et les maintenir pendant la première année sur des herbages peu infestés, surtout au cours du premier automne et du premier hiver. Faire pâturer par groupes d animaux d âge homogène : d une part les juments suitées, d autre part les poulains sevrés jusqu à 1an, sans les mélanger avec d autres animaux (sauf éventuellement un cheval âgé dans le groupe de poulains au sevrage, pour favoriser leur socialisation). Lors de l arrivée d un nouveau cheval, l isoler, évaluer son infestation parasitaire (examen coproscopique), le vermifuger si nécessaire, puis attendre 48h avant de le mettre avec les autres animaux de l effectif. Traitements antiparasitaires proprement dits Les recommandations à ce sujet évoluent avec l avancée des connaissances. Jusqu à ces dernières années, on considérait qu il fallait vermifuger en même temps tous les animaux en contact les uns avec les autres. Il est maintenant prouvé que, pour les chevaux de plus de 2 ans, 20 à 30% des individus hébergent 80% des parasites. Une vermifugation annuelle est donc indispensable pour tous, en début de printemps juste avant la saison de pâturage, mais ensuite le traitement systématique de tous les animaux plusieurs fois par an supprimerait la possibilité de préserver des animaux «refuges» hébergeant des vers sensibles et favoriserait l apparition des résistances des parasites aux vermifuges. Le maintien des «refuges de sensibilité» est une notion déterminante dans les mécanismes visant à retarder le développement des résistances aux anthelminthiques. Il serait donc plus judicieux d effectuer des examens coproscopiques réguliers, afin de déterminer quels chevaux nécessitent un nouveau traitement : ceux dont les crottins renferment plus de 200 œufs de parasites par gramme. Choix des molécules Dans tous les cas, la vermifugation est un traitement qui doit être prescrit par un vétérinaire, soit après examen des animaux, soit pour le vétérinaire traitant d un élevage ou d une écurie, après visite annuelle, rédaction d un bilan sanitaire et d un protocole de soins. C est donc lui qui choisira la (ou les) molécule(s) à administrer en fonction de la saison, de l âge des animaux, et des conditions d entretien. Beaucoup de vermifuges sont aujourd hui disponibles en seringues prêtes à l emploi. Il existe également des comprimés _

Efficacité des antiparasitaires internes : * : posologie particulière : 7,5 mg/kg pendant 5 jours consécutifs (alors efficacité à 92% sauf résistance) ** : posologie particulière (dose double) efficacité à 70% *** efficace uniquement sur les parasites non résistants. Actuellement, la résistance aux benzimidazoles est déjà très répandue dans les régions d élevage ; la résistance au pyrantel est en phase d extension. **** Ne pas administrer aux poulains de moins de 4 mois Temps moyen de réapparition des œufs de strongles dans les crottins après un traitement (nombre d œufs = 80% du nombre mesuré avant traitement) : Benzimidazoles : 4 semaines (sauf si les parasites sont résistants) Pyrantel : 4 semaines Problème des résistances : Ivermectine : 6 à 8 semaines Moxidectine : 12 semaines Certains parasites présentent des modifications génétiques les rendant résistants à certains médicaments antiparasitaires. Les traitements répétés, en éliminant les parasites sensibles, sélectionnent les parasites résistants. Ainsi l administration quotidienne de petites doses de vermifuge dans l alimentation, pratique utilisée dans certains pays, accélère le développement des résistances. Comment déterminer si les parasites sont résistants à une molécule : faire un examen coproscopique, puis le traitement, puis faire un second examen coproscopique 10 à 14 jours plus tard. On calcule ensuite le pourcentage de diminution du nombre d œufs excrétés. Il doit être d au moins 90%, sinon cette molécule ne doit plus être utilisée dans cet effectif de chevaux. En pratique : vermifuger 1 à 6 fois par an en fonction des risques de contamination (densité de chevaux, etc ), de l âge du cheval, et des résultats des examens coproscopiques ; traiter les poulains dès 8 semaines, choisir un vermifuge efficace contre les gastérophiles en automne et en hiver, choisir un vermifuge efficace contre les larves de petits strongles en automne et en hiver, le traitement contre les ténias n est pas indispensable chez les chevaux vivant en permanence en box (pas d hôte intermédiaire pour ce parasite), pour les chevaux ayant accès à des herbages, en fonction de la fréquence de l infestation par les ténias dans la région, traiter contre les ténias au moins une fois par an en hiver. _