1 Exposition et la Jeune peinture (1 er juillet 27 novembre 2016) Héritage de Courbet, né le 3 novembre 1926 à Eymoutiers (Haute-Vienne) et mort le 7 février 2005 à Boudreville (Côte-d'Or) Son enfance est marquée par une tuberculose osseuse, l'obligeant à de longs moments d'immobilité. Il étudie à Limoges avant de rejoindre Paris à la Libération. Il découvre alors les peintres contemporains ainsi que la peinture classique au musée du Louvre. Alors que Jean Bouret prône un retour auréalisme dès 1948, sera un artiste engagé au sein du Manifeste de l'homme témoin qui regroupe d autres jeunes artistes tels que Lorjou, chef de file et sa compagne Yvonne Mottet, ainsi que les peintres de la Ruche : Michel de Gallard et Michel Thompson. Il participe ainsi le 21 juin 1948 à la Galerie du Bac à l'exposition de «L'homme témoin» (avec Bernard Lorjou, Yvonne Mottet, Michel Thompson et Michel de Gallard). Ce groupe de L'homme témoin sera fondateur du mouvement de la Jeune Peinture. Membre du parti communiste français à partir de 1953, Rebeyrolle rompt avec ce dernier en 1956 lors de l'invasion russe en Hongrie et du fait de la duplicité du parti face à la guerre d'algérie. À cette occasion, il peint un grand tableau intitulé À bientôt j'espère. Autoportrait, 1951 Huile sur bois - 55 x 33 cm En 1959, à 33 ans, il exécute à Eymoutiers Planche mouton, un grand tableau commandé par le comité de la première Biennale de Paris, pour orner l'escalier du Palais des Beaux-arts. En 1963, il quitte Paris et s'installe à la campagne pour y vivre et y travailler, d'abord dans l'aube puis en Côte d'or. À partir de 1968, il commence un cycle de séries souvent définies par le terme de «politique» dont les titres évocateurs dénotent la révolte et la prise de position de Rebeyrolle selon les événements sociaux et politiques : Guérilleros, 1968 ; Coexistences, 1970 ; Les prisonniers, 1972 ; Faillite de la Science Bourgeoise, 1973 ; Natures mortes et pouvoir, 1975 ; Germinal, 1986 ; Au royaume des aveugles, 1987 ; Les Panthéons, 1990 1991 ; Splendeur de la vérité, 1993
2 Présentation de l exposition En reliant à Courbet, cette exposition souhaite créer des liens entre institutions au sein du territoire régional : entre Saint-Claude, la communauté de communes Haut-Jura Saint-Claude et le pays de Courbet, ainsi que d'autres musées régionaux et hors territoire : musée de Lons-le-Saunier, Dole, Centre à Eymoutiers, la Grande Bastide à Flassans-sur-Issole... Ce projet d'exposition et de médiation se place également dans une perspective de dynamisation et d'ouverture à la culture et à l'art, par un public urbain (St-Claude) et rural que constitue le secteur du Haut-Jura. Présenter au musée de l'abbaye une exposition consacrée à avec un focus sur quelques œuvres du grand maître du Réalisme : Courbet, est aussi une manière de mieux faire connaître l'histoire de l'art figuratif du XIXème au XXème, en ouvrant des perspectives artistiques et pédagogiques tout en restant en résonance avec les sujets présents dans la collection du musée. Cette exposition présentera quelques portraits, natures mortes et paysages de Rebeyrolle. Ces thèmes seront abordés principalement pendant les années de vie aux ateliers de la Ruche à Paris de la fin des années quarante, jusqu en 1958. Ces premières années d'activité artistique de Rebeyrolle sont peu connues, car ce seront ses œuvres matiéristes plus tardives qui seront les plus exposées et achetées par les collections publiques et privées. Ces années ont été pourtant déterminantes car elles verront émerger des univers artistiques forts autour du groupe dit de L'homme témoin et de son Manifeste (Bernard Buffet, Guerrier, Bernard Lorjou, André Minaux,, Simone Dat, Michel Thompson) qui prônait un retour à la figure, soutenu par le critique d'art Jean Bouret. Dans l'exposition, une peinture de Simone Dat, première épouse de l'artiste, peintre également, resituera des thèmes chers aux artistes de la Jeune Peinture : replacer l homme au centre de la peinture au sortir de la Seconde Guerre mondiale tout en revisitant des thèmes classiques : nature morte, portrait, paysages en utilisant des teintes s approchant d une palette aux tons sourds et terreux. Il s'agit d'une exposition d'été pour le musée de l'abbaye qui s'adresse au public touristique en priorité. Des efforts ont été menés afin d'élargir les publics et la connaissance du musée en dehors de son territoire. Une communication accrue, un travail renforcé sur le versant suisse, des propositions de nocturnes en juillet et août afin de découvrir autrement l'exposition, le musée et ses collections, vont être mises en place. Buste de femme à la fleur, 1949 Huile sur toile 101,5 x 58 cm Michel de Gallard Eymoutiers, 1953 Huile sur bois 73 x 54 cm
3 Quelques dates clefs dans le parcours de Rebeyrolle 28 mars 1946 La galerie Drouant-David lance le terme «Jeune Peinture» en fondant le prix de la Jeune Peinture. 21 juin 1948 Le premier Manifeste de l homme témoin a lieu à la galerie du Bac. Il est co-organisé par Lorjou et le critique Jean Bouret. Il réunit aux côtés de Lorjou et de sa compagne Yvonne Mottet, les peintres de la Ruche, Michel de Gallard, Paul Rebeyrolle et Michel Thompson. Ce manifeste exhorte les peintres à se mettre en rupture avec le continuum de l art moderne. Mai 1949 Simone Dat épouse. Le groupe de la Ruche formé des quatre peintres Simone Dat, Michel de Gallard, et Michel Thompson devient incontournable. Mai 1950 obtient le prix de la Jeune Peinture avec un tableau représentant sa femme, Simone Dat, dans la position de L Homme au gant du Titien. L abstraction avec son représentant Messagier perd la bataille. Plusieurs membres du jury tenants de l art abstrait dont Bernard Dorival démissionnent. Ce même mois de mai André Minaux présente Les Thons au Salon de mai et son Sanglier mort au Salon d automne. Femme au gant (portrait de Simone Dat), 1950 Huile sur toile - 128 x 100 cm Gustave Courbet Portrait de Mazaroz Huile sur toile Musée des Beaux-Arts de Lons-le-Saunier
4 L'atelier de la ruche, 1952 Huile sur toile - 260 x 200 cm Gustave Courbet Remise de chevreuils en hiver, 1866 Huile sur toile Musée des Beaux-Arts de Dole Mars 1951 La première monographie consacrée à est publiée aux Presses Littéraires de France. Juin 1952 Aïzpiri, Bernard Buffet, André Minaux et Rebeyrolle sont sélectionnés par Raymond Cogniat pour participer à la Biennale de Venise. 1952 L Institute of Contemporary Arts de Londres organise l exposition Recent Trends in Realist Painting avec notamment Francis Bacon, Bernard Buffet, Lucian Freud, André Minaux,, Graham Sutherland. Février 1954 Le terme «Jeune Peinture» est institutionnalisé, le «Salon des jeunes peintres» devenant alors le «Salon de la jeune peinture». Le prix Fernand-Léger est remis à Simone Dat et le prix Benveniste à Michel Thompson. expose 35 tableaux à la Marlborough Fine Art à Londres. Mai 1954 Pollet reçoit le prix de la Jeune Peinture avec Nature morte aux poissons et crabes. peint L Agneau mort, point de départ de sa grande exposition à la Maison de la pensée française en 1956.
5 L'agneau mort, 1954 Huile sur bois - 52,5 x 105,5 cm Mai 1956 Rebeyrolle expose à la Maison de la pensée française. Fin 1956 Le groupe de la Ruche éclate. C est principalement la fin des années quarante et jusqu au début des années soixante qui seront présentées au musée de l abbaye. Dans la même période que les œuvres faisant partie de la collection du musée, l exposition accentuera cet aspect moins connu de son œuvre par le grand public, puisque les dernières œuvres matiéristes éclipseront les années réalistes. Michel Thompson Portrait de, 1952, Crayon - 56 x 44 cm
6 Paysage, 1965 Peinture sur toile - 81 x 54 cm Collection Galerie Artset En contrepoint des natures mortes, ou portraits réalisés dans les pas d un réalisme sans concessions hérité de Courbet, l exposition présentera des œuvres qui prolongeront son attachement à représenter le vivant sous ses formes les plus audacieuses. Triturant la matière, Rebeyrolle inscrit à même la toile son combat qui l amènera à intégrer des matériaux organiques à ses peintures. De ses huiles aux détails saisissants, de facture plus classique témoignant de l admirable dextérité de l artiste, aux peintures matiéristes, l exposition tentera de suivre le parcours de l homme à travers ses œuvres.
7 Les œuvres de Rebeyrolle dans la collection du musée de l abbaye 1. 2. 3 1. L atelier les palettes du peintre, 1954 Huile sur toile - 213 x 138 cm 2002.1.171 Donation Guy Bardone, 2002 Patrice Schmidt Adagp, Paris 2016 2. Tête de femme, 1957 Huile et pastel sur bois - 73,5 x 42 cm 2002.1.172 Donation Guy Bardone, 2002 Patrice Schmidt Adagp, Paris 2016 3. La grande truite, 2001 Huile sur toile - 80,5 x 100 cm 2011.3.1 Œuvre acquise avec le soutien du Fonds Régional d Acquisition des Musées, 2011 Pierre Guenat Adagp, Paris 2016 Pour les autres œuvres de Rebeyrolle, ainsi que De Gallard et Thompson Pierre Basset Paysage collection Galerie Artset