Communiqué de presse Paris 33 (0)1 53 05 53 66 Sophie Dufresne sophie.dufresne@sothebys.com 33 (0)1 53 05 52 32 Chloé Brézet chloe.brezet@sothebys.com TABLEAUX, SCULPTURES ET DESSINS ANCIENS ET DU XIXe SIECLE Pour la première fois à Paris, Sotheby s organise une vente associant tableaux et sculptures Paris, mai 2015 - Evénement chez Sotheby s France, la maison mêlera les sculptures aux tableaux anciens et du XIXe siècle à l occasion d une vente exceptionnelle qui se tiendra le 17 juin à Paris. Cette riche vacation rend hommage aux maîtres du XVIIe siècle avec des œuvres peu fréquentes sur le marché, dont un ensemble inédit de panneaux par Abel Grimmer, réalisé en 1609, ou les rares compositions maniéristes de Joachim Beuckelaer et Pieter Brueghel le Jeune. La partie XIXe siècle comprend quant à elle une puissante esquisse préparatoire par Eugène Delacroix pour un tableau aujourd hui perdu, un séduisant ensemble de nus féminins par des artistes tels qu Hugues Merle ou Jules Lefebvre, et Agrément N 2001 002 du 25 octobre 2001 Vente dirigée par Stéphanie Denizet
plusieurs paysages de Corot, Harpignies et Guigou qui séduiront les esthètes épris de ce genre bucolique. Enfin, la sculpture s'invite pour la première fois dans cette session dédiée aux maîtres anciens. Pour l occasion, une exceptionnelle sélection médiévale ouvre ce volet, suivie de bronzes de la Renaissance. Les amateurs de marbres français seront conquis par un séduisant Adonis de Barthélémy Blaise, signé et daté 1795 ou le portrait magistral, par François Rude, du mystérieux explorateur marin La Pérouse. Tableaux et Dessins Anciens La Vierge à l enfant, attribuée à Simon Vouet (estimation : 200.000-300.000 ) est une œuvre inédite. Plusieurs éléments justifient cette attribution : la manière de l artiste, servie par une technique puissante, et le thème de la Vierge représentée à mi-corps, très prisé en France dès 1638, dont Simon Vouet renouvela le genre de façon virtuose. La Madone, au visage empreint de douceur, se penche avec tendresse sur un enfant représenté dans toute la plénitude de ses chairs roses et tendres. Dessinateurs face à une cascade au pied du Tivoli a été réalisé à une période charnière dans la carrière de Joseph Vernet (estimation : 250.000-350.000 ). Datée vers 1738, cette œuvre précoce dans le corpus de l artiste est vibrante de sincérité et d émotion. Vernet arrive à Rome en 1734, il découvre alors les monuments italiens bien sûr, mais surtout la lumière, sujet qu il ne cesse de vouloir capturer dans ses oeuvres, annonçant avant l heure les travaux de Corot et Turner. Sous l influence de son maître, Adrien Manglard, il plonge dans la nature et travaille sur le motif, dépassant les vues idéalisées qui avaient fait la renommée de Claude Lorrain. Tivoli, lieu majestueux où les cascades sont surplombées de monuments antiques, offrait un sujet rêvé pour les peintres paysagistes. Les six œuvres sur panneaux circulaires d Abel Grimmer, Six mois de l année : de janvier à septembre (estimation 600.000-800.000 ), daté de 1609 faisaient à l origine partie d une série complète des Douze mois de l année. Conservées au sein de la même famille depuis le XVII e siècle, leur réapparition sur le marché constitue un véritable événement. Parfaitement lisibles grâce à leur très bel état de conservation, elles sont réalisées au moyen d une matière fine, dont la transparence rappelle celle de l aquarelle et qui achève de conférer à ces compositions très pures une dimension poétique. Fils du peintre Jacob Grimmer, considéré comme un des meilleurs paysagistes de son temps, l artiste a créé son propre style pictural associant rigueur des compositions et raffinement des couleurs. Nos panneaux en sont une démonstration éloquente. 2
La visite à la ferme, aussi intitulée La visite à la nourrice, 1622 (estimation : 300.000-400.000 ) est probablement l un des thèmes les plus rares de Pieter Brueghel le jeune. On ne recense qu une dizaine de versions de cette scène. Les sujets, aux compositions audacieuses, généralement imaginées par Pieter Brueghel l ancien, reprises et diffusées par son fils Pieter Brueghel le jeune, narrent avec poésie la vie quotidienne d un monde rural truculent. Le style pictural inimitable et visionnaire du maître trouve ici sa pleine expression, annonçant, des siècles avant l heure, le cadrage singulier de la bande dessinée. Tableaux et Dessins du XIXe siècle Un Portrait d Eustachine-Jeanne d'osmond par Jean- Baptiste Isabey (estimation : 30.000-40.000 ), représente la fille de la Marquise d'osmond, célèbre pour les fameux "Vendredis de l'hôtel d'osmond", qu'elle donnait dans le grand salon au décor néo-gothique de son hôtel particulier à Paris. Elle recevait nombre d'artistes, dont Jean-Baptiste Isabey. L artiste se rendait chaque été au château de Pontchartrain près de Rambouillet chez les d'osmond. Il y exécuta de magnifiques portraits de ses hôtes qui comptent parmi les plus beaux de son œuvre. Exécuté pour la galerie du Palais Royal, Le Cardinal de Richelieu disant la messe dans la chapelle du Palais Royal, fut commande à Eugène Delacroix par le duc d Orléans (estimation : 100.000-150.000 ). Exposé au Salon de 1831 et lithographié par Jourdy, il disparut lors de l'incendie du 24 février 1848. Delacroix réalisa cette grande composition en trois mois. Selon un courrier adressé à Louis de Schwiter, il se serait inspiré pour le personnage du cardinal du portrait peint par Philippe de Champaigne conservé au musée du Louvre. Le Prix de Rome consacra de nombreux artistes, parmi lesquels François-Edouard Picot (1786-1868), élève de François-André Vincent et de Jacques-Louis David, en 1811. Sotheby s France met aujourd hui aux enchères sa collection de 31 esquisses finales réalisées par ses élèves (estimation : 50.000-70.000 ) dont beaucoup furent couronnés du prix de Rome. Les vingt premiers lauréats du Prix de Rome, sélectionnés par un jury, étaient invités à participer à l épreuve de L étude de nu d après le modèle vivant. Les dix vainqueurs étaient enfin convoqués pour l épreuve finale et devaient exécuter en dix heures une esquisse, puis un tableau définitif réalisé en loge en 72 jours, qui ne devait en aucun cas s écarter de l esquisse préliminaire. Les tableaux définitifs ayant remporté le premier prix sont conservées à l'ecole nationale supérieure des Beaux-Arts. 3
La vente comprend également un bel ensemble de paysages, essentiellement de l école de Barbizon. Parmi ces derniers, une œuvre de Camille Corot, exécutée vers 1855-1865, Les Evaux, près de Château-Thierry, chemin bordé d arbres (estimation : 50.000-70.000 ), montre un paysage ombragé par un rideau d arbres. Dès 1855, Corot se rend fréquemment dans l'aisne, où il exécute un certain nombre de tableaux. Enfin, un ensemble de nus académiques apportent une touche de sensualité à cette vacation, donnant l occasion de contempler de pulpeuses odalisques. Le songe d Hébé ou Hébé après la chute, d Hugues Merles, 1880 (estimation : 25.000-35.000 ) montre une jeune femme à la peau d albâtre, dévoilant ses courbes voluptueuses par un subtil contrapposto. Sculptures Pour la première fois à Paris, cette sélection de juin comprend un volet dédié à la sculpture. A cette occasion, l art médiéval est mis à l honneur, tout d abord avec une plaque en émail champlevé, vers 1200-1210, représentant la Crucifixion (estimation : 40.000-60.000 ), sans doute conçue pour un tabernacle. Elle s inscrit parfaitement dans l esthétique élaborée par les émailleurs limousins vers 1200, alternant des personnages en réserve, aux silhouettes en cuivre ciselée et dorée directement sur la plaque. Eloges à la lumière divine dont ils s emploient à distiller les rayons, deux vitraux formant paire, vers 1250-55, estimés chacun entre 40.000 et 60.000, proviennent de la rosace du bras nord du transept de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Leurs pendants sont conservés au musée de Genève. Un ange thuriféraire tenant l'encensoir, figure sur un médaillon en vitrail polychrome bleu, rouge, vert et jaune. Il fait écho à son pendant, l Ange Céroféraire. Chef-d œuvre de la sculpture gothique, un important ensemble de cinq reliefs en grès figurant chacun deux apôtres (estimation : 300.000-500.000 ), de la Rhénanie, Mayence, vers 1410-1420, ornait vraisemblablement le registre supérieur d'un jubé ou la chaire d une église, au début du XVe siècle. Cet ensemble cohérent, visiblement issu d'un même atelier, offre une vision harmonieuse et une iconographie mûrement réfléchie où les physionomies, bien que répondant aux impératifs stylistiques de l'époque, se distinguent les unes des autres, individualisant chaque saint, lui accordant une identité propre. Signalons plusieurs bronzes de la Renaissance, dont un Lion marchant, de Barthélémy Prieur, vers 1600 (estimation : 60.000-80.000 ). L'inventaire après décès de Barthélemy Prieur, rédigé en 1611 en présence du procureur du Roi, mentionne '...cinq figures d'animaux aussy de bronse de thaureaux, lions et chiens tant petits que grands, prisé ensemble cinquante livres tournois' (Arch. nat. IL.-264). La finition élaborée de la crinière du lion, les traits du visage, ainsi que le modelé élégant de son corps svelte témoignent de la qualité de fonte des bronzes de Prieur, qui restitue chaque détail avec acuité. Un exemplaire de ce modèle est conservé au Metropolitain Museum de New York. 4
De beaux marbres français viennent clore cette sélection dédiée à la sculpture. Un buste grandeur nature de l explorateur marin, comte de La Pérouse, vers 1831, par François Rude, lauréat du Prix de Rome en 1812, (estimation : 40.000-60.000 ). Commandé en 1828 pour le musée du Dauphin, ancêtre du musée de la Marine, ce buste sera présenté au Salon de 1831. A l'époque, la disparition inexpliquée du navigateur, chargé par Louis XVI d explorer le Pacifique, avait délié les langues. Rude s inspira d un portrait en miniature du navigateur (musée La Pérouse, Albi) et de la gravure ornant le frontispice de ses récits de voyage, publiés en 1798. Il imagine largement la figure de ce grand homme, au destin nimbé de mystère, à partir du peu de sources dont il dispose, créant ainsi un portrait particulièrement enlevé. Ce buste fait pendant à un portrait du comte Bougainville, réalisé également en 1831 par Bosio. Enfin, citons un Jeune Berger ou Adonis, par Barthélémy Blaise, en marbre blanc (estimation : 85.000-120.000 ), provenant de l ancienne collection Mentmore et exposé au Salon de 1787 Le sculpteur excelle dans les compositions mythologiques en marbre. Ici, Adonis est assis sur un rocher, une peau de bête sur ses genoux, la massue posée derrière lui, à ses pieds son chien lui tenant compagnie. On remarque l'attention apportée aux détails, le traitement savant alternant surfaces lisses et rugueuses. La position des jambes, en contraposto, donne un mouvement giratoire au corps, dirigeant les yeux du spectateur tout autour du marbre en ronde bosse. Vente mercredi 17 juin Première session à 14h30 Deuxième session à 17h Exposition les 12, 13, 15 et 16 juin *Les estimations sont hors commission d achat et les prix inclus le prix marteau et la commission d achat 5