LES PAONS Les Espèces 3.1.-. Généralités et spécificités des différentes espèces : 3.-1.1.-. Généralités Le nom Paon est le nom commun utilisé pour désigner les membres de deux espèces de grands oiseaux de la famille des Faisans, famille des Phasianidés. Pavo cristatus (paon indien) et Pavo muticus (vert paon), caractérisées par le port d'une crête, de longues jambes, de lourdes ailes, et un plumage resplendissant bleu ou vert ainsi que, pour les mâles, de longues et brillantes plumes de couverture supérieure de la queue qui peuvent être érigées et déployées en éventail et qui ont des taches iridescentes qui ressemblent à des yeux, les ocelles. Bien que techniquement le mâle soit un paon et la femelle une paonne, le terme «Paon» est souvent utilisé à la fois pour les mâles et les femelles et la femelle est parfois appelée femelle de paon. Le terme «paon» est aussi utilisé pour un autre membre de la famille dans un autre genre, le Paon du Congo, Afropavo congensis. Nous verrons plus loin dans la partie consacrée à cette espèce si ce terme est employé à bon escient. Les Paons sont célèbres à cause de la traîne extravagante des mâles qu'ils déploient dans le cadre de leur cour aux dames Paon. Bien que la principale fonction de cette traîne soit la séduction des femelles en vue de la reproduction, elle a aussi fait du paon un oiseau d'ornement très populaire, ravissant les yeux de ses détenteurs. Sur le plan écologique, ils ont une rôle dans la chaîne alimentaire, tantôt prédateur, tantôt proie, en consommant divers invertébrés, de petits vertébrés et des matières végétales, et étant à leur tour mangés par les plus gros animaux et par les oiseaux prédateurs. Ce sont plus spécialement les poussins et les femelles qui en nichant sur le sol encourent le plus de risques mais quand ils sont adultes se percher dans les arbres leur offre une plus grande protection. Les Paons font partie d'une famille de Galliformes, les Phasianidés, qui inclut également les Faisans, les Cailles, les Perdrix, et les Coqs Sauvages. Ce sont des espèces terrestres, variables en taille, mais généralement dodues, avec des ailes relativement courtes. Beaucoup ont un éperon épais sur leurs pattes. Les mâles des plus grandes espèces sont parfois très colorés Les deux espèces connues sous le nom de paon sont les suivantes : Paon indien, Pavo cristatus (asiatique), également connu sous le nom de Paon commun ou de paon bleu Paon vert, Pavo muticus (asiatique), Pavo muticus
Pavo cristatus Pavo muticus Le Paon indien est présent sur tout le sous-continent Indien. Le paon vert se reproduit de Birmanie à l'est jusqu'à Java. L'UICN a listé le Paon vert parmi les espèces vulnérables en voie d'extinction à cause de la chasse et de la réduction de la surface et de la qualité de son habitat. Ces deux espèces sont des oiseaux au plumage spectaculaire et sont les plus grands membres des Phasianidés. Les mâles et les femelles des deux espèces ont une crêtes au sommet de la tête. Les mâles des deux espèces ont une traîne ou queue très longue et très élaborée qui est décorée par des ocelles aux reflets métalliques. Bien que communément appelé queue, il s'agit en fait des plumes de couverture supérieure de la base de la queue, tandis que la queue du paon est plus beaucoup plus courte et rigide et contribue à soutenir la traîne lors de la parade. Les paons sont des oiseaux forestiers. Ils se nourrissent et nichent au sol pour élever leurs jeunes, mais il sont capables de voler et ils se perchent dans les arbres. Durant la saison de reproduction, ils émettent souvent des cris aigus très fort. Les Paons sont omnivores et mangent des tiques, des termites, des fourmis, des sauterelles, des souris, des parties de plantes, des pétales de fleurs, des graines, des scorpions, des reptiles et des amphibiens.
3.1.2.-. Plumage (Description du plumage d'un mâle de paon bleu) Le mâle de paon bleu un plumage coloré de bleu-vert iridescent ou de vert. Ce que l'on appelle la queue du paon, aussi appelée «traîne» est composée des plumes très allongées de couverture de la queue. Les plumes de la traîne possèdent une série d'ocelles qui sont bien visibles quand la traîne est déployée. Les véritables plumes de la queue sont courtes et grises et sont visibles par derrière quand la traîne est déployée lors d'une parade nuptiale (comme sur l'iamge ci-contre). Durant la mue, les mâles perdent leur étourdissantes plumes de train et exhibent alors leur queue gris clair qui est normalement dissimulée sous la traîne. Le plumage de la femelle est un mélange de vert sombre, de brun et de gris. Elle n'a pas les longues plumes de la traîne du mâle mais possède une crête. La femelle peut aussi jouer de son plumage pour écarter la concurrence d'une autre femelle ou un danger qui menace ses jeunes. Le Paon vert (ou paon spicifère) est très différents en apparence du Paon indien. Le mâle a un plumage vert et or et une crête dressée sur la tête. Les ailes sont noires avec des reflets bleus. Contrairement au Paon indien, la femelle de paon vert est très semblable au mâle, ayant seulement une couverture supérieure de la queue plus courte et des couleurs moins iridescentes sur certaines régions du plumage. Comme pour les autres paons, il est difficile de différencier un jeune mâle adulte d'une femelle adulte. En outre, les deux sexes des différentes espèces de paons sont presque impossible à distinguer sur le terrain en période de mue. Pour séduire les femelles, le Paon mâle possède une traîne qu'il déploie en formant la «roue». Beaucoup des brillantes couleurs du plumage du Paon mâle sont dues à un phénomène d'interférence optique (Réflexion de BRAGG) basé sur des nano-structures qui se trouvent dans les barbules (semblables à des fibres) des plumes. L'iridescense des couleurs verte ou bleu est obtenue grâce à des pigments spéciaux et des interférences de lumière. Celle-ci est décomposée lorsqu'elle traverse les lamelles de kératine présentent sur les barbules. Plus l'oiseau est âgé, plus l'accumulation de ces pigments est importante. Une étude réalisée au Parc de CLERES dans les années 90 a montré que les femelles préfèrent les plus «beaux» mâles mais aussi les plus «sportifs» (c'est à dire ceux qui paradent le plus). En 1995, une autre étude a été réalisée en Inde, par des ornithologistes. Le but était de départager deux hypothèses : l'une émise par PETRI en 1991 indiquait que le choix de la femelle n'était guidée que par la morphologie de la traîne,
RANDS (1984) ayant suggéré que l'accouplement était le résultat des effets combinés du comportement du mâle et du choix de la femelle basé sur des caractères phénotypiques. L'étude porta sur un groupe de onze mâles. Ils furent suivis de juin à juillet 1994, (pic de la période d'accouplement). Cette étude a conclu que le taux d'accouplement varié en fonction de facteurs comportementaux, notamment les cris, mais aussi à cause de la morphologie de la traîne. Cependant, c'est la longueur de l'appel et non le nombre d'appels qui sert de signal dans le choix de la femelle. Chez le paon indien, la capacité à produire des appels nuptiaux se développent probablement avec l'âge. Ceci a été démontré au cours de l'étude : les mâles immatures ne produisent pas d'appels nuptiaux, et deux mâles qui paradaient pour la première fois n'ont pu produire aucun appel de plus de cinq notes. La longueur des plumes de la queue, qui correspond à la longueur de la traîne, est en lien avec la réussite d'accouplement. Cela conforte PETRI qui indiquait que l'aspect de la traîne servait de signal pour le choix de la femelle. Des études menées sur d'autres espèces à longues plumes de queue ont montré que les femelles préféraient s'accoupler avec des mâles ayant les plus longues plumes. 3.1.3.-. Habitat : Le Paon asiatique occupe la même niche écologique que le Géocoucou de Californie, le Serpentaire ou encore le Seriemas. Tous ces oiseaux chassent des petits animaux dont des arthropodes sur le sol et dans les grandes herbes et des vairons dans les ruisseaux. A cause de l'invasion humaine de leurs territoires naturels, les contacts entre les Paons et les humains sont en augmentation croissante. A cause de leur beauté naturelle, quelques-uns sont réticents à classer le paon parmi les oiseaux nuisibles ; cependant leur présence peut être perturbante, particulièrement leur tendance à dévaster les jardins sans distinction et les cris puissant du mâle (plus fort que ceux du corbeau). Dans certaines parties du Monde, Des Paons se sont échappés de captivité pour former de petites populations sauvages, c'est le cas notamment en Floride et en Californie. Il a été introduit en Australie et en Nouvelle-Zélande ainsi qu'aux Bahamas. 3.1.4.-. Espèces : Le Paon indien est monotypique, tandis que pour le Paon vert, trois sous-espèces ont été, pour l'instant, décrites : Pavo Muticus musticus (Paon spicifère de JAVA), Pavo musticus spicifer (Paon spicifère de BIRMANIE), Pavo musticus imperator (Paon spicifère d'indochine), l'espèce nominale est le P. m. Musticus (Madge et McGowan, 2002). Les deux espèces de Paons sont largement allopatric, c'est à dire que leur aire de distribution sont largement séparées et les oiseaux ne devraient normalement pas se rencontrer et donc ne pas s' hybrider. Toutefois, en captivité, les deux espèces s 'hybrident