DROIT PENAL SPECIAL SEANCE 9. Commentaire d arrêt comparé

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UNIVERSITE JEAN MOULIN LYON 3 Master 1 Carrières Judiciaires Travaux Dirigés de M. ROUX-DEMARE François-Xavier DROIT PENAL SPECIAL SEANCE 9 Commentaire d arrêt comparé Réalisez un commentaire comparé. Décision n 1 Cour de cassation chambre criminelle Audience publique du 21 février 2007 N de pourvoi: 06-89543 Publié au bulletin Cassation M. Cotte, président Mme Koering-Joulin, conseiller apporteur M. Di Guardia, avocat général 1 P a g e

REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE CRIMINELLE, en son audience publique tenue au Palais de Justice à PARIS, le vingt et un février deux mille sept, a rendu l arrêt suivant : Sur le rapport de Mme le conseiller KOERING-JOULIN et les conclusions de M. l avocat général DI GUARDIA ; CASSATION sur le pourvoi formé par le procureur général près la cour d appel de Poitiers, contre l arrêt de la chambre de l instruction de ladite cour d appel, en date du 24 octobre 2006, qui a renvoyé Jean-Luc X... devant la cour d assises de la Vienne sous l accusation de viols aggravés et délits connexes ; Vu le mémoire produit ; Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation des articles 111-4 et 222-23 du code pénal : Vu lesdits articles ; Attendu que, selon le second de ces textes, pour constituer un viol, l acte commis sur la personne d autrui par violence, contrainte, menace ou surprise doit consister en un acte de pénétration sexuelle ; Attendu que, pour renvoyer Jean-Luc X... devant la cour d assises sous l accusation de viols, l arrêt attaqué énonce que trois jeunes patientes de ce médecin généraliste ont été contraintes, à l occasion de consultations à son cabinet, d introduire dans leur bouche un objet de forme phallique recouvert d un préservatif et de lui faire accomplir des mouvements de va-et-vient ; que les juges ajoutent que l introduction sous la contrainte d un objet dans un organe qui n est pas sexuel par nature est constitutif d un viol lorsque les faits ont été commis dans un contexte sexuel et que l auteur a exprimé la volonté d accomplir un acte sexuel ; Mais attendu qu en prononçant ainsi, alors que, pour être constitutive d un viol, la fellation implique une pénétration par l organe sexuel masculin de l auteur et non par un objet le représentant, la chambre de l instruction a méconnu les textes susvisés et le principe ci-dessus rappelé ; D où il suit que la cassation est encourue ; Par ces motifs : CASSE et ANNULE, en toutes ses dispositions, l arrêt susvisé de la chambre de l instruction de la cour d appel de Poitiers, en date du 24 octobre 2006 ; Et pour qu il soit à nouveau jugé, conformément à la loi ; RENVOIE la cause et les parties devant la chambre de l instruction de la cour d appel de Bordeaux, à ce désignée par délibération spéciale prise en chambre du conseil ; ORDONNE l impression du présent arrêt, sa transcription sur les registres du greffe de la chambre de l instruction de la cour d appel de Poitiers et sa mention en marge ou à la suite de l arrêt annulé ; Ainsi jugé et prononcé par la Cour de cassation, chambre criminelle, en son audience publique, les jour, mois et an que dessus ; Etaient présents aux débats et au délibéré : M. Cotte président, Mme Koering-Joulin conseiller rapporteur, M. Le Gall, Mme Chanet, M. Pelletier, Mme Ponroy, M. Arnould, MM. Corneloup, Pometan, Guérin, Bayet conseillers de la chambre, M. Sassoust, Mme Caron conseillers référendaires ; Avocat général : M. Di Guardia ; Greffier de chambre : Mme Krawiec ; En foi de quoi le présent arrêt a été signé par le président, le rapporteur et le greffier de chambre ; 2 P a g e

Décision n 2 Cour de cassation chambre criminelle Audience publique du 6 décembre 1995 N de pourvoi: 95-84881 Publié au bulletin Rejet Président : M. Le Gunehec, président Rapporteur : M. Nivôse., conseiller apporteur Avocat général : M. Perfetti., avocat général Avocat : la SCP Waquet, Farge et Hazan., avocat(s) REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS REJET du pourvoi formé par X..., contre l arrêt de la chambre d accusation de la cour d appel de Grenoble, en date du 7 juillet 1995, qui l a renvoyée devant la cour d assises des mineurs, sous l accusation de viol aggravé et délits connexes. LA COUR, Vu le mémoire produit ; Sur le premier moyen de cassation pris de la violation des articles 332 et 303 du Code pénal ancien, 222-23 et 222-26 du Code pénal nouveau et 593 du Code de procédure pénale, défaut de motifs, manque de base légale : en ce que l arrêt attaqué a décidé la mise en accusation de X... du chef de viol en réunion, accompagné de tortures ou actes de barbarie ; 3 P a g e

alors que le viol est défini comme toute pénétration sexuelle de quelque nature que ce soit ; que le fait d introduire un bâton dans l anus d autrui ne constitue pas un viol, une telle atteinte n ayant aucun caractère sexuel, nonobstant l intention qu ont pu y mettre les auteurs ; que les faits, à les supposer établis, ne pouvaient donc recevoir que la qualification d attentat à la pudeur avec violence ou, en prenant l infraction dans sa globalité, celle de vol accompagné de tortures ou actes de barbarie ; Sur le deuxième moyen de cassation pris de la violation des articles 332 du Code pénal ancien, 222-23 du Code pénal nouveau et 593 du Code de procédure pénale, défaut de motifs, manque de base légale : en ce que l arrêt attaqué a décidé la mise en accusation de X... du chef de viol aggravé ; aux motifs que les mis en examen reconnaissent avoir contraint Y... à s introduire dans l anus un morceau de bois recouvert d un préservatif ; qu il y a lieu de considérer qu ils avaient la volonté de commettre un acte de nature sexuelle ; que l humiliation particulière infligée à Y... par l introduction d un corps étranger dans l anus n est pas de la même espèce que les autres sévices qu il a endurés ; qu il s agissait alors d attenter à son intimité sexuelle ; qu à cet égard l utilisation d un préservatif pour recouvrir le morceau de bois est significative ; alors que, à supposer que dans les circonstances de l espèce le fait d introduire dans l anus d autrui un bâton pouvait être constitutif d un acte de pénétration sexuelle, indépendamment de la nature de l organe concerné, il appartenait alors à la chambre d accusation de caractériser sans insuffisance le caractère sexuel du contexte factuel et la volonté des auteurs d effectuer un acte sexuel ; qu à défaut l arrêt attaqué, qui ne met pas la Cour de Cassation en mesure d exercer son contrôle sur la qualification des faits, doit être annulé ; Sur le troisième moyen de cassation pris de la violation des articles 332 et 303 du Code pénal ancien, 222-23 et 222-26 du Code pénal nouveau, et 593 du Code de procédure pénale, défaut de motifs, manque de base légale, violation du principe de non-rétroactivité de la loi pénale nouvelle : en ce que l arrêt attaqué a prononcé la mise en accusation de X... du chef de viol en réunion, précédé, accompagné ou suivi de tortures et actes de barbarie ; alors que l article 303 du Code pénal ancien, applicable aux faits de la cause, à l exclusion du texte nouveau de l article 222-26, plus large et donc inapplicable à l espèce, incrimine ceux qui, pour l exécution de leurs crimes, emploient des tortures ou actes de barbarie ; qu il s ensuit qu un lien de cause à effet doit être constaté 4 P a g e

entre les tortures et actes de barbarie et le crime de viol ; qu en l espèce, faute d avoir relevé que les actes qualifiés tortures ou actes de barbarie avaient été perpétrés pour préparer ou faciliter le viol, la chambre d accusation n a pas légalement justifié sa décision ; Les moyens étant réunis ; Attendu que X... a été renvoyée devant la cour d assises des mineurs sous l accusation de viol aggravé, accompagné ou suivi de tortures ou d actes de barbarie et de vols ; qu elle aurait, avec l aide d autres camarades, alors qu elle était placée dans un foyer, frappé Y..., pensionnaire lui aussi, puis l aurait brûlé au fer rouge, tatoué avec une aiguille et sodomisé avec un manche de pioche recouvert d un préservatif, en l obligeant à prendre dans sa bouche le manche de pioche et d avaler le préservatif ; qu elle l aurait encore contraint de marcher nu dans la neige, avant de lui dérober des effets personnels ; Attendu que les juges énoncent, dans l arrêt attaqué, que les personnes mises en examen avaient la volonté d accomplir un acte de nature sexuelle ; que l humiliation particulière infligée à Y... par l introduction d un corps étranger dans l anus n est pas de la même espèce que les autres sévices qu il a endurés ; qu il s agissait alors d attenter à son intimité sexuelle ; qu à cet égard l utilisation d un préservatif pour recouvrir le morceau de bois est significative ; Attendu qu en l état de ces motifs, établissant le caractère sexuel des faits reprochés, la chambre d accusation a justifié le renvoi de l intéressée devant la cour d assises des mineurs, tant au regard des articles 303, 332, 333-1 anciens que des articles 222-23, 222-24 et 222-26 nouveaux du Code pénal ; Que, dès lors, les moyens ne peuvent être accueillis ; Et attendu que la chambre d accusation était compétente, qu il en est de même de la cour d assises des mineurs devant laquelle la demanderesse a été renvoyée, que la procédure est régulière et que les faits, objet principal de l accusation, sont qualifiés crime par la loi ; REJETTE le pourvoi. 5 P a g e